La stupidité du principe de précaution : illustration avec le tritium à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi

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Je me suis permis ici de faire figurer un article de Yann Rousseau paru le 28 janvier sur le site Les Echos pour illustrer l’incommensurable imbécillité des politiciens (japonais en l’occurence mais il en est de même en Europe) qui sont obnubilés par le principe de précaution et la peur irraisonnée du nucléaire civil. Certes il y a eu un grave accident nucléaire au Japon mais il faut relativiser la gravité de la situation. Durant ma carrière de recherche en biologie j’ai utilisé des doses importantes de tritium. Je me suis certainement contaminé sans le savoir comme j’ai aussi eu la surprise de m’être contaminé à deux reprises par de l’iode radioactif, ce qui est beaucoup dangereux. Et pourtant je suis toujours vivant et bien vivant …

« Comment 16 grammes de tritium dans un million de litres d’eau paralysent Fukushima »

Neuf ans après la catastrophe, le gouvernement japonais doit se prononcer sur le sort de l’eau « contaminée » qui s’accumule sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Tokyo préférerait un rejet en mer, conforme à ce que font les autres centrales [nucléaires] de la planète [situées en bord de mer], mais le projet tétanise la région.

Les cerisiers ont presque tous disparu de Fukushima Daiichi. Plantés à partir des années 1970 pour égayer la gigantesque centrale nucléaire du nord-est du Japon, la plupart des « sakuras » ont été abattus après la catastrophe de mars 2011 qui a ravagé le site et sa région. Plus de 800 des 1.200 arbres à fleurs recensés auraient été abattus sur les neuf dernières années, laissant place à un décor de science-fiction.

Pour figer les poussières radioactives, les collines sont désormais recouvertes d’un ciment gris clair et de longues dalles de béton renforcé sur lesquelles ont poussé partout de gigantesques citernes bleues et grises. La centrale est noyée sous ces 965 réservoirs contenant chacun près de 1.200 tonnes d’eau « contaminée ».

L’heure des choix

Tepco, l’opérateur, estime qu’il peut encore trouver un peu d’espace pour en construire quelques dizaines de plus. « Mais très vite, à l’été 2022, on va atteindre notre capacité de stockage maximale », explique Junichi Matsumoto, le porte-parole de la division en charge du démantèlement chez l’électricien. « Le gouvernement va devoir prendre une décision sur la gestion de cette eau », prévient-il, sans s’engager sur le sujet, conscient de son extrême sensibilité.

Depuis la catastrophe, Tepco pompe en permanence les eaux chargées en éléments radioactifs qui s’accumulent sur le site. Le groupe doit capter les eaux qu’il utilise pour refroidir les réacteurs 1, 2 et 3, mais également récupérer les eaux naturelles souterraines qui s’infiltrent toujours dans les sous-sols ravagés des tranches construites au pied d’une colline.

Reste le tritium

Au total, Tepco a déjà « récupéré » 1,18 million de mètres cubes d’eau qu’il a filtré dans ses trois usines de décontamination construites sur place. « Nous parvenons à retirer 62 des 63 radionuclides contenus dans ces eaux », détaille Kenji Abe, l’un des cadres de l’électricien. « Mais il en reste un, le tritium », ajoute-t-il avant de présenter au visiteur du jour un petit bocal pharmaceutique contenant 30 centilitres de cette eau de la discorde. « Elle n’a pas d’odeur, pas de couleur, elle est peu radioactive », insiste-t-il.

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Selon les calculs du ministère japonais de l’Industrie, l’ensemble de l’eau stockée sur le site contient 860 TBq (terabecquerels) de tritium soit l’équivalent de… 16 grammes de cet isotope radioactif de l’hydrogène. En décembre dernier, les autorités nippones ont expliqué que ces eaux pourraient  soit être évaporées dans l’air, soit être progressivement diluées en mer sur une vingtaine d’années.

En France aussi…

Tokyo rappelle que de l’eau tritiée a été rejetée dans l’océan pendant des décennies, avant la catastrophe, sans qu’aucun dégât sur l’environnement ne soit jamais constaté. Les autres centrales nucléaires de la Terre rejettent aussi de l’eau tritiée », note encore Masato Kino du ministère de l’Industrie.

En France, le site de retraitement de la Hague en a rejeté, lui, en 2018… 11400 TBq selon Orano, qui précise dans son rapport environnemental que la limite autorisée sur le site français est de 18500 TBq. Le complexe français écoule ainsi en vingt jours ce que la centrale de Fukushima Daiichi voudrait rejeter en… vingt ans. Depuis l’accident, ce n’est pas si simple. Nous avons un important problème de perception et nous devons obtenir l’accord de chacun », souffle le haut fonctionnaire.

Pêcheurs en souffrance

En dehors du site, le projet d’un rejet en mer fait l’unanimité contre lui. Dans le port d’Onahama, aussi situé dans la préfecture de Fukushima mais à une cinquantaine de kilomètres plus au sud,  les associations de pêcheurs sont catégoriques. « Nous souffrons déjà des rumeurs blessantes sur nos poissons », s’inquiète, un matin de criée, Hisashi Maeda, de la coopérative de la pêche au chalut.

Malgré des milliers de tests et l’absence de concentration de radio-césium supérieures aux standards internationaux les plus rigoureux, les consommateurs continuent de bouder les produits locaux. En 2019, les ventes de la préfecture n’ont représenté que 15 % des volumes enregistrés avant la catastrophe. Les marins pensent qu’un rejet, forcément mal compris, porterait un coup terrible à la filière.

Défiance générale

Les ONG sont tout aussi méfiantes. « Il y a d’autres solutions que le rejet dans l’air ou l’eau comme le fait croire le gouvernement, explique Kazue Suzuki, de Greenpeace. Mais les technologies d’extraction du tritium sont coûteuses et donc ils ne veulent pas les envisager », avance l’experte  qui préférerait voir appliquer une stratégie de stockage de long terme et dénonce les erreurs passées de Tepco.

En septembre 2018, l’électricien avait dû admettre qu’une grande partie des eaux stockées sur le site contenait, contrairement à ses premières estimations, encore des radionucléides bien plus dangereux que le tritium. « Nous sommes aujourd’hui certains que 25 % peut être relâché sans problème. Et nous allons retraiter les 75 % qui auraient encore des concentrations d’autres radionucléides supérieurs aux standards », promet Kenji Abe, son bocal d’eau à la main.

Auteur : Yann Rousseau, à Fukushima Daiichi. Illustrations provenant de l’article des Echos

Bref commentaire. La deuxième illustration a probablement été mise en scène pour la cause journalistique. En effet le tritium se désintègre pour former de l’hélium-3 avec émission d’un anti-neutrino et d’un électron de faible énergie (rayonnement beta) qui ne traverse ni le verre ni le plastique. L’opérateur vérifiant la radioactivité du flacon d’eau avec un compteur de type Geiger recherchait des éléments radioactifs émettant des rayons gamma émis par les produits de fission de l’uranium ou par l’uranium combustible lui-même. Il faut enfin se souvenir que du tritium est naturellement présent dans l’eau car il apparaît massivement au cours de la collision d’un atome d’azote avec un neutron de haute énergie provenant du rayonnement cosmique. Ma conclusion, personnelle et que je ne partage qu’avec moi-même, est qu’il faut rejeter toutes ces « eaux tritiées » dans l’océan et il ne se passera strictement rien, les poissons contiennent déjà du tritium mais aussi, et surtout, du potassium-40 beaucoup plus radioactif que le tritium. Mais le principe de précaution étant respecté au Japon il suffirait qu’un tremblement de terre d’intensité moyenne détruise quelques-uns de ces immenses réservoirs construits à la hâte pour qu’on n’entende plus parler de ce tritium …

Nouvelles de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi

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Le gouvernement japonais a décidé de démanteler la totalité du site électro-nucléaire de Daiichi dans la Préfecture de Fukushima. Outre les deux réacteurs endommagés par le grand tsunami du 11 mars 2011 et dont le combustible a partiellement fondu au fond du réacteur, il y a 5 autres réacteurs à démanteler. Ce chantier colossal durera probablement une quarantaine d’années et la société TEPCO (Tokyo Electric Power Co) a fait appel à Orano dans le cadre d’une coopération qui sera positive pour les deux entreprises. Orano aura pour mission primaire d’évacuer tout le combustible des tranches non endommagées et de le retraiter sur le site français de La Hague. Il existe déjà des accords à ce sujet entre la France et le Japon puisque l’ancêtre d’Orano, la société Areva, est présent au Japon depuis 50 ans. Puis il s’agira du démantèlement proprement dit des installations.

Bien que ces réacteurs soient de type eau-bouillante contrairement au parc nucléaire français le démantèlement fait appel aux mêmes technologies largement robotisées et cette collaboration sera fructueuse pour les deux parties. L’expertise en robotique du Japon sera, on s’en doute, très bénéfique pour Orano qui n’a pas encore abordé un quelconque démantèlement sur le sol français en dehors de Chooz 1 (cf. infra). Néanmoins Orano a aussi développé de son côté toute une série de robots utilisés pour les opérations de maintenance des installations françaises. De plus la politique totalement surréaliste du gouvernement français consistant, dans le cadre de la fameuse « transition énergétique », à décommissionner tous les « vieux » réacteurs nucléaires, c’est-à-dire toutes les tranches 900 MWe, obligera Orano a acquérir un savoir-faire dans ce domaine du démantèlement qu’il ne connaît pas ou peu et le Japon est une excellente opportunité pour se faire la main en vraie grandeur, si on peut dire les choses ainsi.

Mes lecteurs pourront se poser quelques questions au sujet des réacteurs graphite-gaz qui ne sont toujours pas démantelés sur les sites de Chinon, Bugey et Saint-Laurent ainsi que celui de Brennilis (eau lourde-uranium naturel) qui a fait l’objet d’une véritable saga de la part des écologistes, ayant pris cette installation pour cible afin de dénoncer l’incurie du gouvernement en ce qui concerne l’industrie nucléaire française. La centrale de Chooz 1 est une exception car c’est le seul PWR souterrain dans le monde. On y accède par un tunnel et l’ensemble de l’installation se trouve dans une série de salles aménagées à cet effet. Ironiquement l’administration Macron continue à se plier aux diktats des écologistes en décidant de ruiner l’approvisionnement en électricité de la France, l’un de ses rares atouts industriels et économiques encore opérationnel de ce pays. Par effet direct la fermeture de ces équipements conduira fatalement à la mise à genoux de l’ensemble de l’économie française mais aussi des conditions de vie quotidienne précaires pour toute la population. Pour un ancien banquier qu’a été Macron il y a de réelles questions existentielles à se poser. Quant aux réacteurs graphite-gaz il faut attendre encore une cinquantaine d’années avant d’intervenir sur le graphite lui-même. Contrairement à ce qui est affirmé dans la presse bien-pensante les opérations de démantèlement ne sont pas créatrices d’emplois car quelques personnes seulement travaillent sur les sites lors de ces interventions de très longue durée.

Source et illustration : World Nuclear News

Fermeture de Fessenheim : idéologie mensongère maintenant prouvée …

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Six ans après le grand tremblement de terre suivi par un terrifiant tsunami qui ravagea la côte est de l’île japonaise de Honshu des scientifiques japonais ont eu l’honnêteté de remettre les pendules à l’heure, preuves indéniables à l’appui, et c’est une grande surprise qui ne plaira pas à tout le monde, en particulier aux détracteurs de l’énergie nucléaire qui sévissent en Europe et en particulier en Allemagne, pays où les tout-puissants écologistes ont finalement obtenu la fermeture d’une centrale électrique jouxtant leur frontière – je parle du CPN de Fessenheim – qui se trouvait malencontreusement trop près de leur pays ! Un fait que n’a cessé de rappeler Corinne Lepage, une opportuniste notoire qui a usé de toutes les ressources possibles pour se faire valoir sur la scène politico-écologiste européenne. Bref, la centrale nucléaire de Fessenheim qui pourrait encore fonctionner sans aucun incident durant encore au moins 30 ans va finalement s’éteindre et avec elle ce qu’ont payé les contribuables français pour son édification ira à la poubelle. Ils apprécieront …

J’étais un honnête contribuable lors du développement de l’énergie nucléaire française et j’ai participé modestement et à ma mesure à la mise en place de l’indépendance énergétique de mon pays. Il serait de mon droit de demander des comptes à l’Etat Français à la vue de cet immense gâchis programmé par le Président Hollande sous la pression des écologistes allemands relayés par la mère de ses enfants, Mademoiselle Ségolène Royal, la putain de la République. C’est déjà arrivé dans l’histoire de France que des femelles s’occupent de ce qui ne les regardent pas mais Ségolène a dépassé les limites du supportable !

Bref, revenons donc à l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi qui fut provoqué par un gigantesque tsunami, un évènement qui a provoqué un levier de bouclier anti-nucléaire en Allemagne et par voie de conséquence en France avec l’introduction dans le programme de François Hollande de la fermeture de la « plus vieille » centrale nucléaire française, un doux euphémisme car cette usine bénéficie paradoxalement des améliorations les plus modernes en matière de pilotage et de sécurité …

Les Japonais, à la suite de l’accident provoqué par le tsunami du 11 mars 2011 à 14h45 heure locale, ont pris des mesures drastiques de précaution de la population complètement surréalistes ayant pour conséquence la déportation forcée de près de 100000 personnes en raison des mesures de radioactivité au sol relevées par des hélicoptères de l’armée américaine. C’est vrai ! Ce sont les Américains qui depuis 1945 ont disséminé des bases militaires sur tout le territoire du Japon et se sont d’abord et surtout soucié de leurs ressortissants. Les Japonais n’avaient qu’une importance secondaire à leurs yeux. J’insiste sur ce fait car il s’agit véritablement d’un coup monté comme la lecture de ce billet le montrera. Les autorités japonaises n’avaient aucun moyen au mois de mars 2011 de mesurer la radioactivité effectivement présente autour de la centrale électronucléaire de Fukushima-Daiichi et ils ont fait entièrement confiance aux relevés effectués par l’armée américaine.

Il se trouve que les autorités de la ville de Daté, située à 60 kilomètres au nord-ouest de la centrale nucléaire, ont mis en place quelques jours après le tsunami un réseau de surveillance systématique des radiations provoquées par les retombées de césium-137. Les scientifiques de l’Université de la ville de Fukushima travaillant conjointement avec celle de Tokyo se sont aperçu avec surprise que les données aériennes des radiations effectuées par les Américains et prises à la lettre par le gouvernement japonais et reprises par les médias du monde entier ne correspondaient absolument pas avec celle relevées au sol à l’aide des dosimètres distribués aux enfants et aux femmes enceintes dès les premiers jours suivant l’accident.

Ces données n’ont pas pu être exploitées immédiatement car il s’agit de détecteurs de rayons gamma qu’il faut renouveler chaque mois et ensuite dépouiller les résultats sur un échantillon significatif afin qu’elles soient réputées fiables. Près de 60000 personnes furent contraintes de porter 24/24 h un dosimètre et l’envoyer chaque mois au centre sanitaire de la ville en notant scrupuleusement combien de temps durant la journée ils avaient évolué à l’extérieur de leur logement. Il apparut à la suite du dépouillement et de l’analyse minutieuse des résultats que la radioactivité au sol avait été très largement surestimé – d’un facteur 5, ce qui est considérable – par les premiers relevés de l’armée américaine qui conduisit le gouvernement japonais à prendre des mesures d’évacuation totalement injustifiées provoquant un désastre sociétal considérable. Un facteur 5 est une erreur telle qu’elle ne peut être considérée que comme une manipulation préméditée !

Cette affaire constitue un véritable scandale non pas seulement pour les populations locales de la préfecture de Fukushima mais pour les retombées internationales subséquentes, en particulier pour l’industrie nucléaire allemande (dont j’ai dit un mot dans un précédent billet) mais aussi en ce qui concerne les velléités de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim dont les motifs ne sont finalement fondés que sur cette erreur grossière d’appréciation de la radioactivité au sol dans les environs de l’installation électrique de Fukushima-Daiichi quelques semaines seulement après le tsunami. Cette information fut reprise par François Hollande dans son programme électoral et on en connait la déplorable conséquence.

J’ose espérer que les prochains gouvernements tant français qu’allemands tiendront compte de ces donnée scientifiques sans aucune orientation idéologique de simples faits limpides incontestables (on peut douter des bonnes intentions des gouvernements à venir) comme mes lecteurs pourront le constater à la lecture de l’article cité en fin de billet.

Source : doi : 10.1088/1361-6498/37/1/1

Nouvelles de Fukushima-Daiichi

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Le 28 juillet 2016 la firme TEPCO a publié un rapport concernant l’état de l’intérieur du réacteur de l’unité 2 de la centrale électrique de Fukushima irréversiblement endommagée à la suite du tsunami géant du 11 mars 2011 qui fit plus de 20000 morts et disparus et des dégâts immenses dans toute l’île de Honshu. À défaut de pouvoir utiliser un robot d’inspection visuelle car la radioactivité est encore trop élevée, les ingénieurs et physiciens à pied d’oeuvre sur le site ont utilisé un détecteur de muons pour localiser et évaluer l’état du coeur du réacteur.

Les muons sont des particules de très haute énergie générés par la collision dans l’atmosphère de rayons cosmiques avec les molécules d’azote ou d’oxygène. Un certain nombre de ces particules relativistes atteignent la surface de la Terre à raison d’environ 10000 par m2 par minute. Ils sont alors absorbés par la matière solide et ionisent cette dernière. Les muons sont considérés comme la radiation ionisante la plus importante sur la Terre bien avant la radioactivité naturelle. Mais les muons sont également mis à profit pour réaliser une radiographie de la totalité de gros objets en étudiant la trajectoire des électrons émis lorsque ces muons pénètrent dans une masse de matière. C’est cette technique qui a été utilisée à la centrale de Fukushima pour se faire une idée de l’état du coeur du réacteur de l’unité 2. L’image fournie par TEPCO est parlante : tout le coeur du réacteur a fondu et s’est effondré au fond de la cuve du réacteur. C’est maintenant un gros tas informe de détritus radioactifs qui s’est solidifié au fond endommageant la cuve. Avant l’accident il y avait 160 tonnes d’assemblages de combustible et 15 tonnes d’auxiliaires de contrôle outre les quelques 115 tonnes de structures de soutien.

La tomographie par désintégration de muons a également indiqué qu’entre 70 et 100 tonnes de débris restent toujours dans leur position initiale dans le réacteur mais qu’au moins 160 tonnes de matériel se trouvent maintenant au fond de la cuve, essentiellement les assemblages de combustible. Il faudra utiliser des robots télécommandés pour se rendre compte des dommages subis par la cuve elle-même car elle n’est plus étanche.

La situation du coeur du réacteur de la tranche 1 est tout aussi désastreuse et un non spécialiste que je suis peut se demander comment il sera possible, un jour (mais quand ?), de réussir à sortir tout ce matériel, but final du « nettoyage » du site.

Source et illustration : TEPCO via World Nuclear News.

Greenpeace et le Japon depuis le 11 mars 2011 …

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Ce 11 mars 2016 est le cinquième anniversaire du grand tsunami qui ravagea l’île de Honshu au Japon et fit plus de 20000 morts et disparus. Les dégâts du tissu industriel de cette partie du Japon qui fut affectée jusqu’à la baie de Tokyo furent vite oubliés car la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi fut privée de sources d’électricité par la vague de 15 mètres de haut qui déferla sur le site. Il s’ensuivit l’accident que le monde entier connait. Un de mes amis vivant à Kawasaki, au sud de Tokyo sur la rive ouest de la baie, me raconta que durant plusieurs jours de nombreux incendies étaient parfaitement visibles de l’autre côté de cette immense rade naturelle entourée de zones industrielles, de raffineries de pétrole, d’aciéries, de chantiers navals et d’usines chimiques. On n’a jamais vraiment comptabilisé dans la presse le nombre de pompiers morts en tentant d’éteindre ces incendies, on n’a jamais non plus comptabilisé les pertes immenses des entreprises qui ont vu leurs installations disparaître en quelques minutes car le monde entier avait les yeux rivés sur la centrale nucléaire endommagée.

Le Japon s’en est remis. Aujourd’hui tout est redevenu normal ou presque. Je dis bien « ou presque » parce que Greenpeace Japan continue à donner de la voix, c’est son métier et son gagne-pain, en dénonçant la radioactivité « omniprésente » dans la préfecture de Fukushima. Il faut se rendre à l’évidence : Greenpeace alimente une désinformation constante qui va à l’encontre des faits réels. Plus de 80 % des zones évacuées à la suite de l’accident qui survint après le 11 mars 2011 ont été rendues aux populations. Les travaux de décontamination ont été couronnés de succès afin d’éliminer tout risque sanitaire auquel pourraient être exposées les populations. Les normes décrétées en pleine tourmente de culpabilisation par le gouvernement sont tellement strictes que si elles étaient appliquées internationalement des millions de kilomètres carrés seraient des zones interdites en raison de leur radioactivité naturelle. Imaginez une grande partie de la Bretagne, du Limousin, de l’Hérault et du Morvan, en France, zones interdites ! En moyenne la radioactivité artificielle introduite par l’accident de la centrale nucléaire dépasse à peine la radioactivité naturelle qu’on rencontre communément en France et dans de nombreux autres pays comme par exemple en Iran, au Brésil ou au Gabon. Est-il nécessaire de rappeler que le sol japonais est naturellement radioactif puisqu’il est d’origine volcanique et qu’il contient donc des quantités non négligeables de thorium et d’uranium …

Bref, en ce cinquième anniversaire du grand tsunami dévastateur du Kanto la parole revient donc à Greenpeace qui, conformément à sa rhétorique, se complait dans des approximations parfois délirantes du genre, je cite : « plus de 9 millions de m3 de déchets radioactifs ont été déjà accumulés dans près de 113000 sites dans la préfecture de Fukushima ». Et de surenchérir en citant au moins le pollen des cèdres qui est radioactif ainsi que les jeunes feuilles des arbres qui présentent de fortes concentrations de radiations. Ou encore des mutations observées chez les sapins, des mutations chez certains papillons, de l’ADN endommagé chez les vers de terre et une chute de la fertilité des hirondelles. Tout y passe pèle-mêle depuis les poissons de rivières hautement contaminés comme les boues des estuaires de ces mêmes rivières.

Pour Greenpeace, la préfecture de Fukushima n’est pas un endroit où il fait bon vivre. Ce serait, selon le discours de cette organisation dont le seul but est de semer la terreur, presque pire qu’à Tchernobyl.

Pour Greenpeace, la décision prise par Shinzo Abe de redémarrer des réacteurs nucléaires sur le sol japonais est un véritable crime contre la population japonaise. Et comme pour justifier sa propagande mensongère Greenpeace s’en prend alors aux négligences de la NRC américaine (Nuclear Regulatory Commission) qui « n’a pas tenu compte des leçons de Fukushima« . Pour Greenpeace beaucoup de centrales nucléaires américaines sont exposées à des risques de « melt-down ». On retrouve bien là les vieux démons fondateurs de cette organisation multinationale nuisible à tous les niveaux politiques et économiques, infiltrée dans tous les centres décisionnels de la planète, un véritable pouvoir supranational auquel plus personne ne peut échapper, une sorte de mafia idéologique de la pire espèce. Greenpeace est une organisation terroriste bien plus dangereuse que Daesh, une force obscure qu’il est devenu impossible de contrôler …

Source : Globalresearch.ca , Illustration : Une du journal Science.

Note 1 : En caractères italiques les approximations de Greenpeace fidèle à sa mission de désinformation.

Note 2 : Pour mémoire entre 1945 et 1980 les armées des USA, URSS, Grande-Bretagne, France et Chine ont fait exploser au total 520 bombes atomiques en surface, y compris celles qui furent larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Quelles quantités de radioéléments ont été dispersées dans l’atmosphère sans avoir compromis significativement la santé de centaines de millions de personnes dans le monde entier pendant deux générations ? Est-ce que Greenpeace est capable de fournir des données précises sur ce point particulier plutôt que d’alimenter une polémique mensongère et stérile sur l’énergie nucléaire civile ?

Nouvelles de Fukushima

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La nouvelle patronne du METI (Ministère de l’Industrie et du Commerce), Yuko Obuchi, a visité la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-Daiichi et constaté avec satisfaction que les travaux allaient bon train et dans la bonne direction tant en ce qui concerne le contrôle des rejets d’eau contaminée dans l’océan que de l’évacuation des assemblages de combustible usés ou le nettoyage des bâtiments réacteurs des unités endommagées. Le METI, qui a pris de facto le contrôle de TEPCO, fera tout pour que le démantèlement de cette centrale soit exemplaire insistant sur le fait que cette activité de longue haleine aura des retombées économiques bénéfiques pour la préfecture de Fukushima lourdement affectée non seulement par le tsunami géant du 11 mars 2011 mais également par la contamination au sol par le césium radioactif. Le gouvernement japonais s’est engagé à aider financièrement la région sur le long terme selon les propos tenus par Madame Obuchi lors de sa visite sur le site le 3 septembre.

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Sources : TEPCO et World Nuclear Association

Nouvelles de Fukushima (suite)

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Il est toujours difficile de pénétrer dans le bâtiment réacteur des unités 2 et 3 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi endommagées par le tsunami du 11 mars 2011 qui conduisit à la fusion partielle des assemblages de combustible avec des feux d’hydrogène et l’émission de radioactivité (iode et césium) dans l’environnement. Afin d’atteindre l’enceinte des réacteurs et de se faire enfin une idée de l’état des cœurs des réacteurs la première étape consiste à nettoyer l’intérieur des bâtiments en particulier de l’unité 2 dont l’architecture externe n’a pas été endommagée. Pour ce faire il n’y a qu’une solution, la robotique, et les Japonais savent de quoi ils parlent quand il s’agit de robots. Mais pas seulement les Japonais car tous les exploitants de centrales nucléaires disposent de robots qui remplacent les interventions humaines lors des opérations de maintenance dans les zones chaudes comme par exemple les boites à eau des générateurs de vapeur.

Bref, la première opération consiste à passer un grand coup d’aspirateur pour éliminer le maximum de poussières et c’est ce que TEPCO a commencé à faire au premier étage de l’unité 2 avec le « Raccoon » un aspirateur-nettoyeur télécommandé de 35 kg possédant sa propre unité de soutien (voir photo, crédit TEPCO) qui renvoie les effluents à l’extérieur pour traitements ultérieurs.

Quand ce sera à peu près propre, un autre robot s’occupera des parois dont il détectera les contaminations grâce à des dosimètres embarqués. La machine (voir photo, crédit TEPCO) est une version modifiée d’un robot suédois Husqvarna DX-140 que Toshiba a spécialement adapté à cet effet. En plus d’une douzaine de caméras embarquées, le robot est capable de changer lui-même la tête de son bras articulé selon les besoins.

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Depuis novembre 2013 le « Raccoon » a préparé le terrain pour cet autre robot et le but est d’atteindre l’enceinte de confinement du réacteur afin d’introduire à l’intérieur du réacteur lui-même une caméra dont la mission sera d’observer l’état du cœur du réacteur. Mais on n’en est pas encore là, le temps n’est pas compté puisqu’il faudra peut-être au bas mot une vingtaine d’années pour réellement entrer dans le vif du sujet.

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Quant à l’extérieur du site, si l’on peut dire, TEPCO vient de mettre en place l’équipement nécessaire pour isoler le site de l’océan tout proche à l’aide d’un mur souterrain congelé en creusant des trous, 1550 au total, proches les uns des autres et en y faisant circuler un liquide réfrigérant. Le but de l’opération est d’interdire aux eaux de ruissellement naturel d’atteindre les sous-sols des trois unités endommagées et d’être contaminées au passage avant d’aller naturellement rejoindre l’océan. Coût de l’opération 32 milliards de yens. En arrière plan de la foreuse on peut apercevoir le nouveau bâtiment protecteur de l’unité 1. J’espère que Janick Magne, ex candidate députée écolo pour les Français vivant en Asie, lira ce billet, juste pour la rassurer. A suivre, et je promets à mes lecteurs (surtout ceux qui résident au Japon) de leur communiquer toute information nouvelle sur le site de Fukushima-Daiichi chaque fois que celle-ci est disponible.

Pour en terminer, la faille de Tsuruga a été examiné par un groupe d’experts internationaux et ils n’ont rien pu déceler d’alarmant. Selon leur rapport cette faille est inactive depuis au moins 127000 ans. Pour information, sur ce site qui est donc considéré comme remplissant toutes les conditions de sécurité, il y a au moins un réacteur qui ne demande qu’à être remis en fonctionnement, la tranche Tsuruga-2 (PWR, 1160 MWe) qui pourrait encore être exploité au moins pendant 30 ans voire plus mais Janick Magne ne doit certainement pas apprécier ce genre d’information.

Nouvelles de Fukushima

Fukushima

Pendant que les opérations de décontamination des eaux de refroidissement des réacteurs endommagés suivent leur cours, parfois agrémentées d’incidents, la presse friande de nouvelles alarmantes monte en exergue le moindre petit problème de becquerels rejetés dans une mer naturellement radioactive comme d’ailleurs les granits de Bretagne, du Limousin ou du Morvan en France et aussi le sol volcanique du Japon. Bref, comme les techniciens n’ont pas toujours le temps d’effectuer des mesures exactes de la radioactivité de l’endroit ni des régions qui ont été contaminées par les émanations de césium après les explosions suite au tsunami du 11 mars 2011, le meilleur moyen de cartographier ces poches de radioactivité résiduelle et fluctuante est d’utiliser des moyens aériens.

Pour ce faire, un drone de fabrication japonaise est maintenant utilisé en routine. Il est basé à quelques kilomètres de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima-Daiichi et permet de mesurer l’évolution des niveaux de radioactivité de la région contaminée ainsi que ceux du site lui-même, ce qui constitue un renseignement précieux pour les personnels y travaillant. Le drone est basé dans la ville de Naime à quelques kilomètres de la centrale et envoie en temps réel les informations collectées au centre de décision du site. Il s’agit d’un engin développé conjointement par l’agence japonaise de l’énergie atomique et l’agence japonaise de l’exploration spatiale. Les relevés effectués sont plus précis que ceux obtenus par hélicoptère car ces derniers ne sont pas autorisés à descendre en dessous d’une altitude de 1000 pieds au dessus des zones « chaudes ». Les prochaines missions de ce drone permettront de réduire la surface des zones encore interdites permettant ainsi à une partie de la population de retourner dans ses foyers sans danger.

Source et illustration : Japanese Atomic Energy Agency (JAEA)

Nouvelles de Fukushima-Daiichi

 

Temporary groundwater storage tanks  460 (Tepco)

La société TEPCO qui, faut-il le rappeler, n’est en rien responsable du tremblement de terre du 11 mars 2011, a entrepris de divertir les eaux phréatiques des sous-sols des trois réacteurs endommagés à la suite du tsunami géant qui suivit ce tremblement de terre. Ces eaux se mélangent avec celles fortement contaminées se trouvant dans ces sous-sols en raison de fuites des eaux de refroidissement de ce qui reste du combustible par des fissures existant au niveau des enceintes des réacteurs. L’opération semble simple mais exige une logistique impeccable dans un environnement encore contaminé mais en voie de nettoyage afin de permettre aux personnels travaillant sur site un meilleur confort quotidien. Les eaux phréatiques qui s’acheminent normalement vers la mer sont donc pompées et stockées momentanément dans des réservoirs (voir la photo, document TEPCO) pour vérifications et rejetée ensuite dans l’océan si la contamination par du césium radioactif ne dépasse pas le niveau fixé administrativement à 10 désintégrations par seconde et par litre (10 Bq/l). Il faut reconnaître à ce sujet que le Japon, afin d’atténuer les angoisses des citoyens et en particulier des pêcheurs, a abaissé autoritairement ce taux acceptable à 10 Bq/l alors que l’OMS a fixé le seuil de tolérance à 100 Bq/l d’eau potable.

Cette norme de sécurité dix fois plus stricte que les normes internationalement admises a pour conséquence de compliquer sérieusement la tâche des techniciens et ingénieurs travaillant sur le site, mais bon, c’est rassurant … TEPCO espère ainsi réduire considérablement les volumes d’eau, cette fois contaminée par les fuites des réacteurs, d’un facteur 4 ce qui est tout à fait appréciable. Une série de puits a été creusée entre les collines et les bâtiments et les eaux phréatiques sont pompées en continu, contrôlées puis rejetées à la mer. Il faut garder en mémoire que la décontamination des eaux de refroidissement des réacteurs relève de la prouesse technique consistant à retirer quelques fractions de milligramme de césium radioactif et quelques fractions de microgramme d’autres radio-isotopes à forte activité dans chaque mètre cube d’eau. C’est un peu comme si on entreprenait de récupérer l’or qui se trouve naturellement dans l’eau de mer ! Enfin, il est utile de rappeler ici que l’eau de mer est naturellement radioactive et contient pour mémoire 47 microgrammes de potassium 40 par litre, 34 microgrammes de rubidium 87 et 16 microgrammes d’iode 129 toujours par litre (source National Academy of Sciences, USA), pour les plus abondants, à côté de traces de toute une série d’autres radio-isotopes naturellement présents dans la croute terrestre. Cette radioactivité est loin d’être négligeable mais fait partie de l’environnement dans lequel nous vivons.

Donc, en définitive, pas de quoi hérisser les poils d’un chat !

 

Le paradoxe de la banane

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Le potassium est naturellement radioactif puisque 0,0117 % de ce métal est du potassium 40, l’isotope de demi-vie 1,25 milliard d’années, ce qui signifie que depuis que la Terre existe (environ 5 milliards d’années) plus de 90 % du potassium 40 a disparu sous forme de calcium et d’argon mais il en reste encore largement assez pour que notre propre corps soit carrément radioactif. Pour donner un ordre d’idée, le corps d’un adulte de 65 kilos est radioactif à concurrence de 4 à 5000 becquerels (Bq), ou désintégrations par secondes essentiellement dues au potassium 40. En se désintégrant le potassium 40 émet quatre vingt dix fois sur cent un électron et un antineutrino et le reste du temps un rayon gamma et un neutrino et ce rayon gamma est suffisamment énergétique pour que l’énergie totale émise par la désintégration de tout le potassium 40 du corps représente 26 micro sieverts. Ce n’est pas énorme mais tout de même … J’ai 68 ans et en faisant une approximation tout à fait valable d’une moyenne de 4000 Bq de potassium 40 dans mon corps depuis ma naissance, cela correspond à 8500 milliards de Bq ou en d’autres termes j’ai encaissé l’effroyable dose de radioactivité de 57000 sieverts et je ne m’en porte pas plus mal. Je signale à mes lecteurs qu’en plus du potassium 40 naturellement présent dans mon corps, j’ai été contaminé durant ma carrière de recherche en biologie par du carbone 14, du tritium (l’isotope radioactif de l’hydrogène), du phosphore 32 et surtout de l’iode 125 et je suis encore en vie ! Ces 26 micro sieverts qu’on encaisse naturellement à chaque instant de notre vie représentent la radioactivité naturelle contenue également sous forme de potassium 40 de 265 bananes. Mon corps est aussi radioactif que 265 bananes ! C’est une autre unité de dose radioactive plus parlante que le sievert appelée BED (acronyme signifiant Banana Equivalent Dose) et égale 0,1 microsievert ou 15 becquerels. Ceci n’est pas de l’humour, le BED, outre le fait que « bed » en anglais veut dire lit et n’allez pas croire que j’aie des mauvaises pensées, est une unité de vulgarisation de la dose de radioactivité à laquelle on est soumis tout au long de notre vie encore une fois à cause de ce potassium 40 omniprésent. Si vous vous shootez avec des noix de cajou ou des graines de tournesol en regardant un match de foot à la télévision, je prend cet exemple parce qu’enfin la saison de football a recommencé (et je m’en moque totalement), vous vous collez avec chaque pincée de graines deux ou trois bananes (BED) dans le ciboire. Certaines graines apéritives sont 500 fois plus riches en potassium que les bananes. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, si vous absorbez des trucs riches en potassium qui peuvent être par ailleurs dangereux pour votre santé pour d’autres raisons, ce n’est pas pour cela que la quantité totale de potassium radioactif de votre corps augmentera car l’organisme se débarrasse du potassium en excès à cause de l’homéostasie et vous allez enrichir les rivières et les océans avec le potassium que vous rejetez dans vos urines. J’ai dit océans ! C’est justement ce qui se passe en ce moment, et depuis le début de la catastrophe, à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, les eaux radioactives rejetées involontairement dans l’océan représentent 76 millions de bananes chaque heure depuis le tremblement de terre du 11 mars 2011. Si on fait un calcul simple mais qui va démontrer la pertinence de la BED, sachant que 145 millions de tonnes de bananes sont consommées chaque année dans le monde et qu’une banane (sans la peau) pèse environ 100 grammes, la fuite quotidienne de radioactivité de Fukushima-Daiichi représente à peine le quart de la radioactivité en potassium 40 de toutes les bananes consommées chaque jour dans le monde. Et si l’on veut établir une autre comparaison, la centrale nucléaire japonaise endommagée rejète chaque jour dans l’océan un dix-millième de la radioactivité totale que toutes les centrales électriques brûlant du charbon dans le monde rejètent dans la poussière, les fumées et les stocks gigantesques de cendres et de scories (radioactives) qui sont entre autres usages recyclées pour les revêtements routiers ou pour fabriquer des parpaings pour la construction. Les cendres et les fumées des centrales électriques brûlant du charbon contiennent en effet de l’uranium, du thorium du radium, du polonium et du radon, c’est tout à fait réjouissant. C’est le paradoxe de la banane : toutes les centrales électrique brûlant du charbon dans le monde (2500) représentent 760 milliards de bananes chaque jour, pas de quoi s’affoler ! Les rejets de radioactivité de la centrale de Fukushima-Daiichi dans l’océan représentent (en bananes) à peine le quart de la radioactivité que rejette une seule centrale électrique du genre de celles qui fleurissent en Allemagne, et pourtant Greenpeace ne dit rien ou plutôt non, s’empresse de critiquer l’attitude de TEPCO et du gouvernement japonais dans la gestion de l’accident de cette centrale nucléaire, oubliant soigneusement de mentionner le désastre écologique dans lequel est plongé l’Allemagne (et la Chine) en brûlant du charbon. Ces écolos sont vraiment des vraies bananes !!!

 

Inspiré d’un article paru dans Forbes