Quand Coca-Cola finance des recherches académiques, c’est pour la bonne cause …

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L’épidémie d’obésité aux USA et dans beaucoup d’autres pays du monde est principalement provoquée par l’abus de sucres en tous genres ajoutés aux boissons gazeuses (ou non) et à de multiples préparations de nourritures industrielles que j’ai coûtume de qualifier dans ce blog de « malbouffe ». Les taxes et exemptions de taxes des sociétés sont accessibles au public, c’est une disposition dite de « transparence » introduite par Obama. Et quand on découvre que Coca-Cola déverse des dizaines de millions de dollars à des laboratoires universitaires impliqués dans la recherche sur l’obésité, le cancer, les maladies cardiovasculaires et la santé des enfants, on est en droit de se poser quelques questions car ces largesses extravagantes n’ont tout de même pas pour seul but de permettre à cette compagnie, leader mondial des boissons non alcoolisées, de payer moins d’impôts.

Quand on prend donc la peine d’éplucher les documents de l’IRS américain (Internal Revenue Service) l’équivalent du fisc français on découvre des faits tout à fait surprenants. Mais pour bien comprendre cette situation plutôt surréaliste il faut faire un petit rappel des désastres sanitaires que représentent l’obésité et le diabète qui y est lié aux USA. En 30 ans l’obésité a plus que doublé chez les enfants et quadruplé chez les adolescents. En 2012, dernières statistiques disponibles du CDC (Center for Disease Control, basé à Atlanta comme Coca-Cola), plus du tiers des enfants étaient obèses ou en surpoids. Les cas de diabète de type 2 ont triplé durant cette même période. Les buveurs compulsifs de Coca-Cola ignorent le plus souvent qu’une canette de 33 centilitres contient l’équivalent de 15 cuillères à café de sucre et quand on sait également que la consommation de sodas en tous genres a triplé durant ces 30 dernières années (toujours aux USA) il n’y a même pas de questions à se poser pour trouver des raisons à l’épidémie d’obésité.

Pour se donner bonne conscience, Coca-Cola a financé par exemple l’Académie Américaine de Pédiatrie (3 millions de dollars) pour qu’elle mette en place un site web ( healthychildren.org ) dédié à la santé des enfants, on croit rêver et pourtant c’est la stricte vérité : d’un côté Coca-Cola ne survit qu’en dépensant des milliards de dollars en publicité pour inciter les enfants et les adolescents à boire ses sodas et d’un autre côté cette compagnie subventionne des recherches pour se laver de tout soupçon. Par exemple Coca-Cola finance l’association américaine des médecins de famille à hauteur de 3,6 millions de dollars, le Collège Américain de Cardiologie ($ 3,2 M) l’American Cancer Society ($ 1,9 M) et y compris l’American Diabetic Association avec 1,1 million de dollars !

Plus fantastique encore, cette même société a financé à hauteur de 6,7 millions de dollars le Centre de recherches biomédicales de l’Université de l’Etat de Louisiane pour effectuer une étude réalisée dans 12 pays sur 6000 enfants. La conclusion de cette étude très attendue (c’est de l’humour) fut que l’obésité et le surpoids ne pouvaient être expliqués chez les enfants que par le manque d’exercices physiques, pas suffisamment de sommeil et trop de télévision sans jamais avoir mentionné le Coca-Cola comme boisson préférée de ces enfants et adolescents ! Cet institut d’où provient l’étude, le Pennington Research Center, s’est défendu en clamant que toutes les règles de l’éthique scientifique avaient été respectées. On comprend dès lors que de plus en plus de personnes mettent en doute les résultats de toutes ces « méta »-études qui sont biaisées dès le départ. L’Union of Concerned Scientists ( ucsusa.org ) clame qu’elle est totalement indépendante et qu’elle n’a jamais accepté le moindre dollar en provenance de corporations industrielles ou commerciales. Quand on voit quels sont les sponsors de cette association on ne peut qu’émettre de sérieux doutes sur sa probité. En effet, si cette association ne s’occupe pour ainsi dire que de changement climatique et de pollution, elle est financée par d’autres associations toutes orientées vers la promotion du danger du réchauffement climatique et dont le financement est pour ces dernières pour le moins opaque.

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Le monde scientifique s’est prostitué aux grandes compagnies industrielles et aux organisations politisées « non gouvernementales » pour survivre au détriment de la santé et du bien-être des populations … Faust avait vendu son âme au diable, le monde scientifique a fait de même.

Source : Huffington Post, illustration IMDB

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