Quand la théorie du genre en prend un coup !

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Il y a environ un an les laboratoires Sanofi ont émis un avis repris par la FDA signalant que le Zolpidem (Ambien, Stilnox, Intermezzo, …), un somnifère bien connu, n’avait pas la même durée de vie chez les hommes et les femmes et qu’il était préférable que ces dernières réduisent la dose habituellement prise de moitié pour favoriser le sommeil. Un véritable pavé dans la mare des adeptes de la théorie du genre car jusque là hommes et femmes étaient traités sur un plan d’égalité, quel que soit leur poids puisque le Zolpidem agit sur le cerveau et à quelques cuillères à soupe près les hommes et les femmes ont un cerveau de taille équivalente. Mais pour ce dernier organe seul l’usage qui en est fait peut peut-être différencier les hommes et les femmes, surtout dans le monde politique.

Mais revenons au Stilnox (ou Ambien), c’est aujourd’hui le seul médicament dont la dose prescrite est différente selon le sexe. Cette décision de la FDA a fait grand bruit aux USA car des associations féministes ont considéré que cette position était sexiste pour ne pas dire discriminatoire. Or on sait que l’aspirine n’a pas le même effet chez la femme et chez l’homme, et pour ne citer que cet exemple l’aspirine à faible dose diminue les risques de crise cardiaque chez l’homme alors que la même prescription aux mêmes doses ne protège que très modérément les femmes de ce même risque. Et ce n’est pas un hasard puisqu’il existe une différence significative dans la panoplie des enzymes du foie entre l’homme et la femme, enzymes impliqués dans la dégradation des médicaments.

Ce qui est incroyable dans cette histoire qui a provoqué une intervention véhémente de féministes jusque sur les plateaux de télévision, au moins aux USA, c’est que l’information était connue de la FDA dès 1992 quand les documents fournis pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché avaient été communiqués aux régulateurs. Il était mentionné clairement que le Zolpidem persistait deux fois plus longtemps dans le sang des femmes. La FDA n’a jamais tenu compte de cette information, et pour cause, différencier la posologie entre hommes et femmes revenait à introduire une mesure discriminatoire. Or dans le pays champion de l’égalité des sexes pas question de prendre une telle décision ! Le problème qui ne fut donc jamais éventé pendant plus de 20 ans, à savoir que les femmes sont deux fois plus sensibles que les hommes au Zolpidem, provient du fait que seules quelques rares études furent conduites avec des femmes car à l’époque les essais cliniques comportaient toujours une majorité d’hommes, les études sur les femmes se limitaient à la « médecine bikini », c’est-à-dire la poitrine, les ovaires, l’utérus, la grossesse, la ménopause et les règles. Les pharmaciens considéraient que pour le reste du corps, les femmes et les hommes étaient en tous points égaux et pour les médicaments nouveaux concernant le cœur, les reins, l’estomac ou le cerveau, les essais cliniques étaient majoritairement conduits avec des hommes.

De même qu’au laboratoire la majorité des essais sur les animaux, rats ou souris, singes ou porcs, est réalisée avec des mâles, pas de problèmes de genres avec ces bestioles !

Et pourtant, malgré de nombreuses différences entre les femmes et les hommes, il a fallu attendre l’avènement des nouvelles thérapies à l’aide de cellules souches transformées dans un but thérapeutique, au moins au laboratoire, pour se rendre compte qu’en réalité il existait une différence selon qu’on utilisait des cellules issues de mâles ou de femelles. On s’est rendu compte au Texas Heart Institute de Houston qu’en traitant des rats mâles avec des cellules souches issues de femelles, le traitement était beaucoup plus satisfaisant alors qu’à l’inverse, des souris femelles traitées avec le même type de cellules provenant de mâles ne montraient aucune amélioration. Il s’agissait ici d’une thérapie à l’aide de cellules souches modifiées qui diminue l’étendue des plaques d’athérome.

Ce type de résultat a alerté la communauté scientifique médicale et il s’avère que dans de nombreux cas femmes et hommes ne réagissent pas de la même façon. Par exemple, entre 1997 et 2001, huit médicaments sur les dix qui furent retirés du marché présentaient un risque élevé chez les femmes alors qu’ils étaient plutôt bien tolérés chez les hommes. Il semblerait que cette affaire du Zolpidem ait fait prendre conscience aux régulateurs que les essais cliniques ne doivent pas agréger les deux sexes mais être effectués sur l’un et l’autre séparément afin de déterminer plus finement les effets secondaires et les posologies. A n’en pas douter les laboratoires pharmaceutiques ne vont pas apprécier car une décision dans ce sens augmentera considérablement les coûts des études. Il faudra peut-être aussi revoir les posologies de milliers de médicaments mais un grand nombre d’associations prônant la théorie du genre ne voudront pas en entendre parler. Physiologiquement et génétiquement parlant, malgré l’agitation véhémente des politiciens, l’égalité des sexes ce n’est pas pour demain !

Source : CBS News

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