Brève. Les bases aériennes militaires : conservatoires de la biodiversité !

En ces temps troublés voici une petite goutte de fraîcheur bucolique permise paradoxalement par des installations militaires. Notez l’ironie de ma remarque mais elle pourra peut-être nous remonter le moral. La base aérienne de Solenzara sur la côte ouest de la Corse a été créée en 1950 par l’armée américaine. L’OTAN et ses GI’s la désertèrent à la suite de la décision du Général de Gaulle de quitter l’OTAN. Il avait tout compris bien avant l’heure ce très grand homme, pas seulement par la taille de son anatomie mais par son analyse visionnaire trop vite oubliée. Malgré le retour de la France au sein de l’OTAN décidé par le Président Sarkozy cette base aérienne n’a jamais retrouvé son activité d’antan au profit des grandes installations italiennes de cette organisation criminelle. Cette base aérienne est devenue paradoxalement un paradis pour les botanistes comme d’ailleurs un certain nombre d’implantations militaires en Europe. Il s’agit en effet d’étendues jamais visitées par les populations et ainsi très peu perturbées.

Sur une surface de 550 hectares la diversité des plantes est remarquable, en particulier en bordure des deux pistes utilisées par les aéronefs où la végétation est régulièrement tondue. Une équipe de botanistes de l’Université de Montpellier a minutieusement exploré et quantifié en particulier la présence d’une orchidée strictement protégée, Serapias neglecta :

Là où l’herbe est régulièrement tondue cette orchidée est particulièrement abondante en raison du peu de compétition rencontrée. Parmi les 552 taxa répertoriés et représentant 74 familles sur cette base aérienne seulement 8,6 % sont considérés comme rares ou très rares, en particulier Serapias neglecta dont la population sur cette base militaire est pourtant spectaculaire. Si on considère que les implantations militaires représentent environ 2 % des terres émergées de la Terre il y a encore beaucoup de ces sanctuaires de la biodiversité à explorer. Un des très rares bons cotés de l’activité militaire.

Source en accès libre et illustration : https://doi.org/10.3897/BDJ.10.e76375

Laisser un commentaire