Petite chronique japonaise : laGolden Week, le muguet et le yen …

Au Japon la première semaine de mai est particulière et s’appelle la « Golden Week ». Elle est précédée le 29 avril qui est le jour de Showa, le jour de la naissance de l’Empereur Hirohito. Aujourd’hui tout est calme, seuls les magasins d’alimentation. Le premier mai est ignoré au Japon mais le 3 mai est férié car il s’agit du jour de la Constitution, le 4 mai le « Green Day » également férié, une célébration de la nature et le 5 mai le jour des enfants. Pour ce dernier jour férié chaque famille ayant des enfants expose une panoplie de samouraï Mais où sont les filles dans cette célébration ?

Le muguet du jardin de mon fils est fidèle au rendez-vous malgré le fait que le premier mai ne signifie rien :

Enfin le yen continue à s’effondrer sur le Forex, pour 10000 yens il ne faut plus que 53 euros alors qu’avant l’épisode coronavirus il fallait 100 euros pour la même somme. Le gouvernement japonais est désespéré de constater que la chute de la valeur du yen n’ait aucun effet sur cette inflation. Je ne suis pas du tout analyste financier mais force est de constater qu’il existe une cause parfaitement identifiée pour la relance de l’inflation. Il suffit d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs, c’est-à-dire le peuple lagorieux qui constitue le gros des troupes ayant une influence sur cette inflation. Or au Japon les salaires sont bloqués depuis de nombreuses années. Il en est de même dans de nombreux autres pays occidentaux. Sans augmentation du pouvoir d’achat des classes laborieuses pas d’inflation. Cette relation me paraît évidente, mais encore une fois je peux me tromper.

D’autre part en examinant l’évolution des indices des bourses occidentales, c’est une embellie presque quotidienne. Mais ces records boursiers ne reflètent pas la réalité de l’économie car seules les grosses entreprises constituent ces indices. Mélangeons ces trois facteurs et il est facile de constater qu’ils sont liés. Pas d’inflation car peu ou pas d’augmentation du pouvoir d’achat de la plus grosse partie des consommateurs et pourtant une embellie boursière. Il faut remonter vers la structure même de cette embellie. Elle s’explique parfaitement par le fait que lors des assemblées des actionnaires de ces entreprises ces derniers refusent tout augmentation des salaires car cela ruinerait le versement de dividendes. Or les grandes entreprises, dans quelque pays occidental que ce soit, appartiennent à des investisseurs institutionnels ; Il s’agit d’un terme générique qui désigne surtout les très importants gestionnaires de fonds, de pension entre autres capitaux. Ce sont donc BlackRock, le Groupe Vanguard, Main Street et d’autres plus petits gestionnaires comme le français Amundi. Lors des assemblées générales des actionnaires des grands groupes industriels et commerciaux il refusent toute augmentation de salaire pour encore gagner plus d’argent et continuer à s’accaparer d’autres entreprises et l’opération est sans limite puisque aucun gouvernement ne peut réagir.

Donc l’inflation n’est plus du ressort des gouvernements puisqu’ils sont poings liés ces grand gestionnaires de fonds font la loi sur les marchés des bons du trésor. Le système est donc bouclé au détriment des classes sociales modestes. Laisser le yen sur le marché des devises ne constituait certainement pas un facteur de création d’une quelconque inflation. Les Japonais ne peuvent plus aller visiter un pays étranger et doivent « consommer local », c’est ainsi la vie du peuple japonais : ce peuple est soumis à la loi des marchés sur les places boursières de New-York et de Londres. Il s’agit d’une autre forme de domination du monde très insidieuse car elle appauvrit les classes moyennes ainsi que les retraités. Le Japon est un exemple intéressant, un condensé de ce qui existe également aux USA, Canada, Europe, Japon et Corée … Et personne ne réagit, c’est stupéfiant !

2 réflexions au sujet de « Petite chronique japonaise : laGolden Week, le muguet et le yen … »

  1. Le yen faiblit notamment car les taux directeurs de la banque centrale japonaise sont à 0.1% quand dans le même temps ils sont à 5% aux US et 4% en UE (de mémoire).

    Il est donc plus rentable de garder du cash en euros ou en $ rémunérés à 4 et 5% que du yen à 0.1%.

  2. Si vous augmentez les revenus du travail sans faire en sorte que l’offre de biens et de services suive en quantité, les prix de ces biens et services vont augmenter. Au final, vous n’aurez amélioré le pouvoir d’achat que temporairement.

    A moins que les consommateurs ne profitent de leur nouveau pouvoir d’achat pour acheter des produits importés. Dans quel cas, vous n’aurez pas d’inflation, mais vous aurez amélioré la situation économique de pays étrangers.

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