Nouvelles du Japon : dédollarisation et /ou démilitarisation ?

Depuis environ 6 mois la Banque du Japon (BoJ) a entamé une vente massive des T-bonds qu’elle détient, contrainte et forcée d’en accumuler par l’occupant américain à hauteur de 1000 milliards de dollars. Il faut appeler les choses par leur nom : le Japon est un pays occupé par les forces américaines depuis la capitulation sans conditions du Japon en août 1945. Il y a sur le sol japonais plus de 60 installations militaires américaines. La politique économique du pays est soumise à un contrôle étroit de la part des Américains. Le Japon a été « exempté » du respect des sanctions imposées par les Etats-Unis à l’encontre de la Russie pour accéder au gaz russe récemment découvert dans la Mer d’Okhotsk. Le Japon est partenaire de la Russie dans le projet de liquéfaction du gaz et comme les accords datent de 2017 (de mémoire) les représentants américains en place en permanence à Tokyo n’ont pas réagi. En ce qui concerne le soutien du Japon à l’Ukraine celui-ci s’est limité à des accessoires de protection des combattants, des médicaments et du matériel médical en quantités relativement limitées. En outre les accords de « swap » renminbi-yen n’ont pas été contestés par les Américains.

Selon le site d’information « The Intel Drop » repris par le « Global Times » le Japon vend massivement les T-bond détenus par la BoJ à hauteur de 30 milliards de dollars par mois. Le communiqué insiste sur le fait que la récente augmentation des taux d’intérêt par la FED a déprécié d’environ 20 % la valeur des T-bonds vendus sur le second marché (voir ci-dessous). La conséquence est que compte tenu de la relative stabilité du yen la BoJ perd actuellement 20 % de la valeur de ces T-bonds. Il s’agit là d’une parfaite illustration du parasitisme américain pratiqué pas seulement au Japon mais dans tous les pays du monde en raison de la suprématie monétaire du dollar et de la monétisation des T-bonds. Il suffit pour les Américains de manipuler les taux d’intérêt pour que le monde entier paie pour la prospérité des Etats-Unis, prospérité qui repose essentiellement sur le dollar comme monnaie de référence mondiale.

Les T-bonds sont aussi liquides que le dollar « papier » et le Japon acquitte sa facture énergétique, gaz, pétrole et charbon, en T-bonds et les 30 milliards de dollars mentionnés plus haut correspondent à cette facture énergétique. À ce rythme, ainsi, en moins de trois ans le Japon aura liquidé ses T-bonds. Le nouveau gouverneur de la BoJ et les prochaines élections en Corée sont deux évènements à prendre en considération pour tenter d’expliquer l’évolution de la politique extérieure du Japon. En cas de conflit ouvert entre la Chine et les Etats-Unis le Japon et la Corée seront inévitablement entrainés dans le conflit puisque la Corée est également une colonie américaine, La politique d’encerclement de la Chine a également fait plier le Président des Philippines, un autre pays totalement vassalisé par les USA. Toute velléité guerrière des USA à l’encontre de la Chine aura pour conséquence une généralisation du possible conflit à ces trois pays.

La question qu’on est en droit de se poser est cette obstination tant de la Corée que du Japon à accepter ce statut de pays dominés alors qu’ils sont capables de comprendre que l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) est à leur porte et qu’un nombre de plus en plus grand de pays se rapprochent de la Chine car ils ont compris que le dollar US représentait un danger existentiel pour eux. Je rappelle ici que l’OCS comporte trois volets, la mise en place d’un panier de devises adossé à l’or et aux matières premières stratégiques, lanthanides, métaux rares, diamants, pétrole et gaz, d’un accord de protection mutuelle et d’accords douaniers gagnant-gagnant mais non conclus pour le bénéfice de la Chine contrairement à ce que les Américains veulent faire croire. Un fait nouveau devrait faire réfléchir les trois pays satellites des USA en Asie du sud-est cités ici, le mouvement commence à s’accélérer également en Afrique avec le rapprochement récent de l’Egypte, de l’Algérie et du Nigéria après l’Argentine en Amérique du Sud. Les Américains ne pourront pas combattre sur tous les fronts simultanément pour maintenir leur impérialisme. En outre l’afflux massif de dollars retournant inévitablement sur le sol américain provoquera un crise financière monstrueuse aux Etats-Unis : l’empereur yankee sera alors totalement nu …

Brève chronique économique à 13h30 GMT

Alors que le NIKKEI a explosé la barre des 14000 points aujourd’hui (+ 3,55%) et qu’un euro équivaut maintenant à 130 yens, la bourse de Paris ne semble pas non plus affectée par la désastreuse statistique de la production industrielle française qui a chuté de 0,9 % en mars par rapport à février, alors que les analystes attendaient une baisse de 0,2 % (CAC 40 : + 0,64 % à 13h30 GMT). La dépêche Dow Jones citant la France écrivait à cette même heure :

« France is « core » Europe in the sense that it pays super low rates, as everyone knows that it’s in the will-not-default club. But it’s economy looks increasingly peripheraly. »

Vue d’outre-atlantique l’action du gouvernement français n’est donc pas réjouissante.

Aucun commentaire dans la presse en ligne française sur cette très mauvaise nouvelle concernant la production française. Attendons les statistiques officielles (Eurostat) pour comprendre que le pays est bel et bien entré en récession et que toutes les belles paroles du président n’y changeront rien.

 

 

Guerre du Mali et maintenant guerre des monnaies, bon courage Monsieur Hollande.

 

Hollande navigue sur du sable et des cailloux au Mali, mais il va devoir aussi naviguer, lui le capitaine expérimenté, sur des vagues de billets de 10000 yens, j’en ai deux dans mon porte-feuille achetés à prix d’or il y a six mois dans un distributeur de billets à Tokyo. Ils ont perdu 30 % de leur valeur vu d’Europe, mais au Japon, ce sera du pareil au même, le bento me coûtera simplement moins cher quand je serai à Tokyo dans un mois puisque j’irai dans un ATM et avec les mêmes euros, j’aurai 30 % de plus de yens.

Et je suis de tout coeur avec les Japonais, ils ne comprenaient pas pourquoi le yen était considéré comme une valeur refuge. D’ailleurs moi-même qui ne suis pas un économiste, je n’ai jamais pu trouver d’explication satisfaisante puisque la presse européenne répète en boucle que l’économie japonaise est moribonde depuis près de 20 ans et après « Fukushima » encore en pire état. Et quand, enfin, un gouvernement décide de bouger les lignes (Shinzo Abe), cette expression chère aux politiciens français qui ne veut d’ailleurs rien dire, tout le monde s’insurge, depuis le Brésil jusqu’à la Corée en passant naturellement par la Suisse, oui, même la Suisse est inquiète, c’est dire !

Bref, Hollande, devant le Parlement Européen a laché le morceau, après la guerre au Mali la guerre des monnaies, et je me demande bien comment et avec quelle arme il va engager cette guerre. De mon humble point de vue, tout vient du fait que la Chine détient des réserves de devises extravagantes tant des dollars que des euros ou des yens et que le Japon a trouvé la seule arme qui fera tomber le géant chinois de son piédestal, en dévaluant sensiblement le yen. Que font les Européens ? Ils font des discours lénifiants et inutiles. La BCE doit dès à présent frapper un grand coup et faire comme le Japon, tout de suite, pour que le yuan se retrouvera de fait surévalué et qu’il soit mis fin au scandaleux dumping chinois.

Hollande a-t-il compris que le problème ce n’était ni Arcelor, ni Peugeot, mais l’emprise de la Chine qui se complait à manipuler sa propre monnaie au détriment de tous les autres pays ?

Incurie de l’INSEE ? Plutôt dissimulation politicienne …

 

Markit a publié aujourd’hui l’indice PMI du secteur manufacturier français à 9h50 heure française (voir le lien). La courbe retraçant l’évolution de « l’indice des acheteurs » suit sensiblement celle des statistiques données par l’INSEE jusqu’à la crise de 2008-2009 avec cependant un petit décalage dès le début de cette crise, l’indice Markit ayant prévu quelques mois à l’avance la crise puisque cet indice est en quelque sorte prévisionnel. Depuis la crise, l’INSEE, pour des raisons obscures, est systématiquement en retard dans ses prévisions et ses statistiques et depuis 2011 franchement plus optimiste que l’indice Markit à tel point que la différence atteint près de dix points, ce qui voudrait dire, en toute logique, que l’INSEE dissimule le réel état de santé de l’économie française qui se détériore maintenant depuis 16 mois consécutifs : plus fort recul de l’emploi depuis six mois, plus fort repli du volume des nouvelles commandes depuis mars 2009. Il y a vraiment du souci à se faire ! Et pendant ce temps-là on divertit les foules avec des débats qui n’ont pas lieu d’être sur le mariage des homosexuels ou telle ou telle usine qui de toute manière et quelles que soient les décisions qui puissent être envisagées fermera pour cause de non rentabilité. Ce ne sont pas quelques usines où les syndicats politiciens et idéologiques sont bien implantés qui aggraveront le chômage, ce sont des milliers de petites sociétés qui tirent le rideau asphyxiées par les impôts et c’est aussi le bulldozer fiscal de Bercy qui décourage dans l’oeuf les initiatives personnelles de création d’entreprise ou d’investissement.

Et pour tout arranger, l’indice du frêt maritime à 200 jours (BDI moyenné) stagne dans ses plus bas historiques ce qui n’augure vraiment rien de bon, au moins pour les 200 jours à venir ! En d’autres termes, la crise s’installe durablement et la guerre des monnaies qui se profile à l’horizon amplifiera la tendance vers les abysses. Le yen s’est déprécié de 30 % en quelques semaines par rapport à l’euro, Toyota se frotte les mains, mais Volkswagen, Renault et PSA font grise mine et il y a de quoi.

http://www.markiteconomics.com/MarkitFiles/Pages/ViewPressRelease.aspx?ID=10650

http://investmenttools.com/futures/bdi_baltic_dry_index.htm

Crise économique … ça va être grave !

 

Alors que les députés s’empoignent pour des histoires de vagins, d’utérus porteurs, d’anus, de clitoris et de testicules, c’est dire la hauteur du débat, la France s’enfonce dans une récession qui va laisser des traces durables quant à la légèreté avec laquelle le gouvernement traite la situation. Les chiffres du chômage truqués à l’évidence par les scribouillards fonctionnaires aux ordres ne trompent personne, il faudra bien que l’ensemble des Français se rende à l’évidence, les politiciens au pouvoir trompent ou plutôt divertissent les citoyens pour qu’il ne prennent pas trop conscience de la gravité de la situation qui attend la France à moins d’un événement international qui encore une fois divertira l’attention des Français, un peu comme la non-guerre que livre l’armée française au Mali, car si des risques réels avaient pu être redoutés dans cette campagne, jamais Hollande ne se serait décidé à une telle aventure qui n’est après tout qu’une opération médiatique savamment calculée pour redorer son image.

On attend toujours les vraies données du chômage, de l’inflation (je rappelle aux détenteurs de livret A qu’ils perdent de l’argent), du déficit commercial autrement plus préoccupant que la dette que la France ne remboursera jamais parce qu’elle n’en aura jamais les moyens, ou encore de la misère des carnets de commande des entreprises (voir les indices Markit ou le BDI) et dans l’ensemble des sombres perspectives de l’ensemble de l’économie avec une récession annoncée en Allemagne et une chute vertigineuse du yen vis-à-vis de l’euro (moins 25 % en deux mois !) qui va encore plus mettre à mal les quelques entreprises hexagonales à l’exportation (je ne parle pas des Allemands qui souffriront encore plus que les Français), bref, on navigue sur un pédalo alors que tout s’agite autour de nous et que le capitaine et ses moussaillons d’opérette n’ont ni boussole ni carte documentée pour ne pas s’échouer sur un écueil meurtrier qui pourrait bien être une agitation sociale hors de contrôle. Ce ne sont pas les tergiversations syndicalistes inutiles au sujet de l’usine Peugeot d’Aulnay ou de Florange qui changeront quoi que ce soit, la France est en déclin, elle va rejoindre les pays du Club Med dans une récession qui laissera des traces de sang sur les pavés, non, sur le bitûme. Je ferai un bref passage obligé en France au mois de mai et je me demande déjà si mon avion pourra atterrir à Roissy, s’il y aura un train pour Paris et surtout si je pourrai repartir dans mon île sans encombre. C’est dire l’angoisse qui doit déjà envahir bon nombre de Français honnêtes et travailleurs floués par l’incurie des gouvernants comme celle que je ressens par solidarité et compassion bien qu’étant expatrié depuis près de quinze années. 

Note : BDI : Baltic Dry Index