Le Brexit : c’était il y a 450 000 ans.

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Il y a un demi-million d’années le nord de l’Europe était recouvert de glaciers géants et la partie méridionale de la Mer du Nord était un lac glaciaire, une étendue d’eau recouverte de glace et d’icebergs provenant des langues des glaciers descendant des montagnes alpines. Le niveau de la mer se trouvait être à plus de 100 mètres au dessous du niveau actuel que nous connaissons et ce qui est aujourd’hui l’Angleterre était relié au continent. Il faudra attendre plusieurs millénaires pour que le climat se réchauffe (Dryas) et que tous ces glaciers gigantesques fondent entrainant une montée spectaculaire des eaux océaniques. La Mer du Nord telle que nous la connaissons actuellement subit depuis ses limites septentrionales une poussée spectaculaire et la grande digue de roches crayeuses de plus d’une trentaine de kilomètres de long qui l’enfermait au sud entre la région de Douvres en Grande-Bretagne et de Calais en France ne put résister à la poussée des eaux.

Cet évènement n’était qu’une hypothèse élégante mais non prouvée jusqu’à ce qu’une équipe internationale franco-anglo-belge revisite les fonds de la Manche avec une précision inégalée. Ce qui a été découvert est tout à fait étonnant. Il subsiste à l’aplomb d’une ligne Calais-Douvre (la petite tache bleue dans l’illustration ci-dessous, canal de Loburg) des restes de sites d’érosion provoqués par des cascades comme on peut en trouver par exemple au pied des chutes du Niagara, c’est-à-dire des amoncellements désordonnés de rochers. En effectuant des relevés bathymétriques très précis les chercheurs ont pu localiser la présence des premières cataractes qui ont commencé à fragiliser l’affleurement de craie appelé anticlinal Weald-Artois. Certes, comme le Brexit aujourd’hui, le processus n’a pas été instantané mais a probablement duré plusieurs centaines d’années.

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Finalement l’ensemble de l’escarpement a cédé et a créé les falaises crayeuses que l’on connait aujourd’hui. L’illustration ci-dessus est riche de renseignements. Par exemple, mais ce n’est qu’un détail, le cours de la Seine rejoignait l’océan au nord de la péninsule du Cotentin, incroyable mais vrai. Quand l’anticlinal Weald-Artois se rompit des débris s’éparpillèrent en arcs successifs tout au long des côtes de la Somme. Les premières étapes de ce Brexit géologique (et climatique) se situent autour de ce qui est appelé le « canal » de Loburg (LC), une zone anormalement profonde – environ 80 mètres – située à égale distance de Calais et de Douvres. À cet endroit ont pu être localisées les deux premières cataractes ou cascades géantes qui furent à l’origine du processus d’ouverture de la Manche actuelle.

Depuis les Anglais sont toujours resté jaloux de leur insularité …

Pourquoi, my God ! ont-ils voulu rejoindre l’Union Européenne ?

Source : Nature Communications, doi : 10.1038/ncomms15101

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