Je ne suis qu’un piètre analyste en politique surtout quand il s’agit des élections italiennes dont le mode est très complexe. Mais l’enjeu pour la survie de l’Europe est de taille, les problèmes chypriotes étant épiphénoménaux en comparaison de l’Italie qui pourrait s’enfoncer dans une instabilité politique durable et de ce fait plomber tout aussi durablement une convalescence de la zone euro encore hypothétique. Bref, si l’Italie devient ingouvernable, l’Europe le sera aussi et la crise qui n’est certainement pas encore terminée s’aggravera. Alors, le terrain sera prêt pour voir surgir des mouvement sociaux ici et là, ce qui rendra la situation de l’ensemble de l’Europe périlleuse. Le suspense est donc de mise en attendant que le jeu des alliances clarifie la situation pour le moins confuse à Rome à l’heure où j’écris ce billet. Si Bersani (centre-gauche) qui arrive en tête, mais d’une courte longueur, tant au Sénat qu’à la Chambre, s’allie à Monti dans l’hypothèse où ce dernier recueille suffisamment de voix pour atteindre 10 % des suffrages exprimés alors l’Italie pourrait être sainement gouvernable en continuant les réformes engagées par Monti. Dans le cas contraire, ce sera l’inconnu pour l’ensemble de l’Europe et il faudra attendre septembre et les élections allemandes pour y voir plus clair. Or l’Europe ne peut pas se permettre de rouler au point mort aussi longtemps, en conséquence la situation est préoccupante, très préoccupante, et sous les lambris dorés du Palais de l’Elysée, Hollande, je l’espère, doit prendre la mesure de l’évènement qui dépasse l’Hexagone.