Climatologues et météorologistes …

Quelle différence entre un météorologiste (ou météorologue) et un climatologue, voilà une question que beaucoup se posent en ces temps d’intoxication médiatique à propos du soit-disant réchauffement climatique, le nerf de la guerre écologique, et le printemps complètement pourri qui a sévi en Europe cette année. Les météorologues disposent de puissants ordinateurs pour effectuer des simulations afin de prévoir quel temps il fera à tel endroit dans cinq jours au mieux. Au delà leurs prévisions relèvent du pur hasard car ces pseudo-scientifiques sont incapables de maîtriser l’ensemble des paramètres qui constituent in fine un système plus proche du chaos au sens mathématique du terme que d’un ordre pouvant être décrit par des équations simples. Il faudrait en effet maîtriser des milliers de paramètres pour arriver à décrire à un instant donné l’état de l’atmosphère, des océans et des terres émergées en un point donné de la planète. Les observations satellitaires ont considérablement fait progresser l’observation, mais la compréhension fine de la météorologie globale n’a pas pour autant progressé. Les météorologues se bornent donc à prévoir au mieux à 5 jours l’évolution du temps et la prose d’une présentatrice météo sur une chaine de télévision est à la limite du comique car elle comporte tellement d’incertitude qu’on a tendance à croire qu’elle se moque du téléspectateur. C’est la même chose pour la météo marine dont je ne peux malheureusement plus écouter les bulletins émis par France Inter grandes ondes. Là encore le degré d’approximation est tel qu’il pourrait se réduire à un conseil de prudence pour les navigateurs. Autant que je me souvienne, ces prévisions marines étaient du genre : vent de secteur nord à nord-ouest force trois à quatre pouvant souffler en rafales de force quatre à six, ça veut dire que les navigateurs n’ont qu’à bien se tenir… Donc, les météorologistes font de la prévision et c’est leur métier qui est encore largement perfectible. Le météorologue ne peut donc en aucun cas prédire l’avenir du climat comme un vulcanologue ne peut pas non plus précisément prévoir que tel ou tel volcan explosera prochainement et modifiera durablement le climat de toute la planète. La météorologie est donc en définitive une science d’approximation qui n’a pour seul rôle la gestion des incertitudes. Il n’en reste pas moins vrai que les météorologues ont fait quelques progrès à court terme que je vais illustrer ici.

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La première image (photographie d’écran du site eltiempo.es) représente la prévision telle qu’établie le 5 juin pour les précipitations (en bleu) sur l’Europe pour le samedi 8 juin à 20 heures GMT. A quelques différences près la prévision à 4 jours est satisfaisante comme on peut le constater sur l’état des lieux aujourd’hui à 16 heures GMT pour 20 heures ce jour, à une petite différence près, les pluies sur le Portugal et la Galice n’étaient pas vraiment prévues :

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Le site se garde bien d’ailleurs de faire des prévisions à plus de 4 jours pour ne pas se ridiculiser. A huit jours, on entre dans l’inconnu et à quinze jours, cela entre dans le domaine de la boule de cristal ou du marc de café. Les météorologues n’ont donc aucun moyen de prédire le climat.

Les climatologues, par contre, étudient le climat passé puisque le climat à venir n’existe pas. Ils ont à leur disposition un large éventail de techniques allant des carottes glacières aux stalagmites des grottes, des cernes de croissance des arbres aux coraux et autres coquilles de mollusques, des boues marines et d’estuaires aux chroniques des moines médiévaux. Bref, il s’agit d’une science dans tous les sens du terme et non pas d’une approximation aléatoire. La climatologie a montré clairement que la planète entière subit des cycles liés à l’activité solaire et à de subtiles modifications des courants marins et de la température des océans. A ces observations s’ajoutent aussi les vents de haute altitude qui varient pour des raisons encore mal connues mais qui ont une influence considérable sur le climat. Enfin, les éruptions volcaniques cataclysmiques jouèrent également un rôle loin d’être négligeable en modifiant parfois durablement l’albédo de la planète avec comme conséquences une baisse générale des températures, un enneigement plus abondant, une croissance des glaciers et aussi une modification des courants marins. L’étude des bulles de gaz emprisonnées dans la glace du Groenland ou de l’Antarctique apporte également des renseignements précieux sur l’évolution de l’état de l’atmosphère en fonction des variations de températures elles-mêmes liées à l’activité solaire et parfois aux éruptions volcaniques. Le climatologue et le paléo-climatologue sont donc devenus aptes à faire des prévisions climatiques sur le long terme mais certainement pas des prévisions météorologiques sur le court terme. Cependant, le climatologue agit comme tout scientifique honnête, il ne peut exclure une part d’incertitude dans toute prévision formulée à partir des nombreuses données dont il dispose car malgré la précision d’analyse étonnante dont il dispose aujourd’hui il lui est impossible d’affirmer avec certitude que par exemple l’augmentation de la teneur en méthane ou de gaz carbonique dans l’atmosphère aura un effet rapide sur le climat futur. Il ne peut pas prévoir le futur climatique, il peut seulement formuler des tendances compte tenu des analyses des situations climatiques passées.

Note : si un de mes lecteurs peut m’expliquer comment faire une capture d’écran avec un Mac Book Air tournant sur Lion, je lui en serai reconnaissant. 

Une réflexion au sujet de « Climatologues et météorologistes … »

  1. « si un de mes lecteurs peut m’expliquer comment faire une capture d’écran avec un Mac Book Air tournant sur Lion »

    Avec Grab , qui se trouve dans le dossier Application,puis vous allez dans le dossier utilitaire….
    Apres , double clicks sur Crab
    Faire « selection » dans le menu capture….

    Voila je ne peux faire plus pour vous , mais ou est Franck !

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