Une grande partie de la prospérité de l’industrie allemande est la conséquence d’une industrie automobile d’excellence mais également diversifiée. Il y eut un premier coup de semonce relatif au « dieselgate » qui pénalisa Volkswagen, tout le monde s’en souvient. Les dirigeants de cette firme allemande ont été accusés d’avoir « truqué » un logiciel qui masquait les émissions d’oxyde d’azote lors des tests de pollution, tests mis en place sous la pression des écologistes, faut-il le rappeler. Dans la réalité ce logiciel n’était destiné qu’à réduire les émissions d’oxyde d’azote lorsque le moteur tournait au ralenti comme par exemple le plus souvent au cours d’un parcours urbain. Tout fut organisé pour que cet aspect du logiciel embarqué soit considéré comme une fraude et non un avantage lors de la conduite urbaine. La suite de cette opération de dénigrement de l’automobile en général a abouti à des mesures prises par la Commission européenne pour arriver à l’extrême : l’interdiction de tous les véhicules mus par un moteur à combustion interne en 2035. Cette disposition a été approuvée par le Parlement européen le 14 février 2023.
Par voie de conséquence au cours des 12 ans à venir les Allemands, très attachés à leur berline puissante et spacieuse, devront trouver un autre moyen pour satisfaire leur mobilité. Selon les dispositions de la Commission européenne il n’y aura que deux choix, les transports en commun (électrifiés) et les véhicules électriques ou à pile à combustible utilisant de l’hydrogène.
Le patronat allemand s’est penché sur cette évolution de la situation et il a constaté deux choses. Le prix des véhicules électriques est déjà dissuasif et l’évolution de ce prix ne pourra être orienté qu’à la hausse en raison de la hausse parallèle du prix des matières premières incontournables comme d’une part le lithium et le cobalt et d’autre part les lanthanides nécessaires à la fabrication d’aimants permanents. Il ne faut pas non plus s’attendre à une stabilisation du prix du cuivre, un autre élément important dans la construction de ces véhicules. Par le simple effet de l’augmentation de la demande, le prix des véhicules automobiles ne pourra qu’augmenter dans les prochaines années dans des proportions difficiles à prédire.
Le deuxième point qui a alarmé le patronat allemand est le coût astronomique que représenteront les installations de bornes électriques de rechargement le long des routes, des autoroutes et dans les villes. Non concernés par la problématique de la production d’électricité en Allemagne, il serait honnête de mentionner ce dernier aspect des conséquences du vote « vert » du Parlement européen. Les représentants du peuple européen n’ont aucune conscience des conséquences de leurs votes tout simplement parce qu’ils ignorent les dossiers. Je ne citerai qu’un exemple que j’ai un peu étudié, le remplacement de la moitié du parc automobile français par des véhicules électriques. Le problème des bornes de rechargement mis à part, la fourniture d’électricité pour fournir en énergie électrique cette moitié du parc automobile entièrement converti en véhicules électriques nécessiterait pour une disponibilité à un instant t, de jour comme de nuit, la construction de plus de 40 centrales nucléaires type EPR de Flamanville et on arrive à la dernière préoccupation du patronat allemand : qui va payer cet investissement monstrueux, comment l’Allemagne qui a résolument rayé de son paysage énergétique l’énergie nucléaire fera-t-elle pour produire autant d’électricité ? Ce que le patronat a soulevé, mais il est déjà trop tard, est que les énergies dites renouvelables ne pourront jamais satisfaire la demande. L’Allemagne se trouvera donc dans une impasse économique dont elle ne pourra pas s’échapper. Ces décisions de la Commission européenne ont été prises sans aucune concertation avec les Etats membres de l’Union.
Le leader de l’opposition allemande, Friedrich Merz de la CDU, a « vertement tancé le Parlement européen déclarant froidement, je cite (Die Welt) « Nous ne prendrons pas exemple sur les « yuppies » des grandes villes », tout est dit.