Ceta : suite … et peut-être fin ?

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Les objections de la Wallonie concernant le Ceta (Canada-EU « Comprehensive and Economic » Trade Agreement, l’abréviation prêtant à confusion) portaient essentiellement sur la mise en place du mécanisme juridique dit « investor-state dispute settlement » (ISDS), en d’autres termes la création d’une cour de justice autorisant les grandes compagnies multinationales à poursuivre devant un tribunal privé les gouvernements signataires de ce traité sous le simple prétexte que les régulations et lois nationales voire européennes peuvent porter préjudice à leurs profits futurs. Il s’agit du côté sombre de ce traité dont les dispositions sont reprises mot pour mot par le projet de traité TTIP et qui figurent également dans le traité TPP, la réplique « trans-pacifique » du TTIP.

Naturellement ce sont les grandes corporations multinationales américaines qui ont exigé la mise en place d’une telle justice alternative entièrement à leur avantage. Curieusement seuls en Europe les Wallons ont soulevé ce problème central du traité, tout le reste n’étant qu’un amalgame de bonnes paroles pour faire avaler cette monstruosité juridique qui pourrait mettre à mal l’ensemble des lois et dispositions mises en place par les gouvernements successifs de tous les pays d’Europe, que ce soient la protection sociale, les services publics, la santé, l’éducation ou encore les diverses régulations européennes activées dans toutes sortes de domaines économiques et financiers. Sans verser dans l’anti-américanisme primaire comme me l’ont fait remarquer certains de mes lecteurs, il est vraiment déplorable qu’aucun politicien de haut rang, je pense aux Premiers Ministres ou aux Présidents, n’ait manifesté une quelconque objection sur ce point précis du traité, à croire qu’ils sont tous déjà réduits à l’état d’esclaves des USA.

On se trouve donc confronté à une rétrogradation des démocraties qui ont choisi (ou vont choisir) leurs nouveaux maîtres, non plus des familles royales qui gouvernaient selon leur bon-vouloir, mais des grandes corporations – le « Deep State » – qui ont exercé leur lobbying puissant afin que ce genre d’arrangement contraire aux constitutions de nombreux pays européens soit mis en place pour leur plus grand profit. Cette démarche effectuée dans le secret a pourtant de quoi alarmer n’importe quel juriste ou économiste européen ou même canadien. C’est ce que viennent de comprendre quelques anciens politiciens de haut niveau au Canada : le juriste Rocco Galati, spécialiste de la constitutionnalité des lois et traités au Canada, à la demande de l’ancien ministre de la défense Paul Hellyer et de Ann Emmett et George Cromwell tous deux membres du comité des réformes économiques et monétaires, a esté devant la Cour Constitutionnelle canadienne au sujet de la non-constitutionnalité du traité Ceta.

Les deux principales raisons évoquées sont le fait que le Parlement canadien n’a pas ratifié ce traité et ensuite parce que le Ceta privilégie les droits des multinationales en regard de la Constitution canadienne et des droits des citoyens. Pour Galati les seuls domaines nationaux qui échappent aux dispositions du Ceta sont la collecte des impôts, la sécurité nationale et l’industrie culturelle, si chère aux politiciens français, est-il nécessaire de le remarquer ici, la fameuse exception culturelle hexagonale. On peut imaginer que les compagnies d’assurance américaines trainent le gouvernement français devant un tribunal ad hoc pour dénoncer le système de protection sociale français qui entrave leur main-mise sur la Sécurité Sociale telle qu’elle existe en France. Elles auront raison et gagneront à coup sûr un procès contre le gouvernement français dont la motivation sera leur « manque à gagner futur » !

Il est nécessaire d’insister sur le fait que l’ISDS s’est déjà mise en place malgré le fait que ce traité Ceta comme le TTIP n’ont pas encore été ratifiés par les Parlements des pays signataires. Il s’agit d’un groupe de 15 avocats d’affaire du Canada, des USA, de France, du Chili, de Suisse, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique. Ils ont renommé l’ISDS Investment Court System (ICS) et promu au statut de « juges » trois des leurs rémunérés 3000 dollars par jours opérant en étroite collaboration avec leurs homologues des corporations plaignantes qui sont pudiquement appelées les fondateurs tierce-partie de cette espèce de mafia déjà en place à l’insu des gouvernements et des parlements des pays futurs signataires de ces traités. Comme il n’est pas difficile de l’imaginer il s’agit d’un très gros business, les pénalités infligées aux pays signataires pouvant se compter en dizaines de milliards de dollars ! Ces juristes seront rémunérés au pourcentage comme c’est le cas aux USA et au Canada. Si les négociations relatives au TTIP venaient à échouer, le Ceta permettrait à des milliers de corporations américaines ayant une filiale au Canada de contourner cet échec.

Il ressort de toute cette sombre et opaque négociation que le Canada, déjà manipulé par les Américains dans le cadre du NAFTA, ne servira que de plateforme aux corporations américaines pour opérer une main-mise sur l’ensemble de l’économie européenne. Ces traités font partie de l’agenda hégémonique américain et pourtant tous les dirigeants européens semblent anesthésiés par la propagande du Département d’Etat américain. C’est vraiment révoltant !

Billet inspiré d’un article de Counterpunch

Note : NAFTA : North American Free Trade Agreement, traité de libre-échange mis en place en 1994 comprenant les USA, le Mexique et le Canada.

 

Braves Wallons ! Ils sauvent l’Europe de l’esclavage …

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Le traité Ceta (Canada-Europe Trade Agreement), une réplique du TTIP, risque bien de ne pas être signé jeudi prochain grâce à la résistance de la communauté francophone de Belgique et il est du devoir de tout un chacun de féliciter nos amis de Wallonie qui font preuve de clairvoyance. Rappelons les faits : le Ceta est un accord en tous points semblable au TTIP, projet de traité dont j’ai souvent parlé dans les lignes de ce blog, et il doit être adopté à l’unanimité des pays de l’Union Européenne. Sans cette condition il ne sera pas ratifié comme le TTIP risque bien de ne pas l’être dans la foulée. Naturellement la France, versée depuis le quinquennat de Sarkozy dans l’Atlantisme aveugle, ne voit aucun inconvénient à ce que le Ceta et le TTIP soient signés et ratifiés par des parlementaires qui n’en ont rien à faire des risques auxquels ils exposent le tissu industriel et commercial du pays en prenant une telle décision. Les politiciens, de quelque pays que ce soit, ne raisonnent que sur le court terme, c’est-à-dire en vue de leur réélection et après eux le déluge.

Et si ces accords iniques sont finalement ratifiés par l’Union Européenne, ce sera la fin de cette dernière. Le Parlement de Strasbourg comme la Commission de Bruxelles seront réduits à l’état de coquilles vides. Ce seront les grandes multinationales nord-américaines qui feront la loi dans l’Estramadur, l’Alsace ou la Basse-Saxe ! Les entreprises européennes seront impuissantes devant l’appareil juridique nord-américain contrôlé par ces multinationales et Wall-Street. Les dirigeants européens sont d’une naïveté surprenante sinon désolante. Faut-il qu’ils soient tous corrompus pour accepter de se plier à l’hégémonie américaine ou qu’ils soient tous décérébrés en se pliant servilement aux exigences de l’Administration de Washington ou d’Ottawa, une simple et pâle succursale de Washington.

Sur le plan de la politique extérieure, l’Europe n’a pas de tête, les fonctionnaires de Bruxelles sont aux ordres de Washington. Il en sera de même pour le commerce et l’industrie et toutes les régulations européennes devront se conformer à celles de l’Amérique du Nord. Au delà des querelles entre la Flandre et la Wallonie, Braves Wallons, je vous soutiens et respecte votre résistance à l’infamie imposée par le cartel USA-Canada !

Le TTIP-leak révèle une « otanasie » économique de l’Europe

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Les révélations de Greenpeace relatives au TTIP font froid dans le dos et pourtant, en faisant une rapide revue des titres de la presse française en ligne, il semble que le scoop de « Paix Verte » soit sous le coup d’une omerta organisée par les limiers de Washington. J’ai pris la peine de lire quelques-uns des chapitres de ce traité et à n’en point douter si ce dernier est accepté dans sa version actuelle par la Commission européenne puis ratifié bêtement par les parlements des divers pays européens, l’Europe, non contente d’être déjà asservie par l’OTAN, vendra sa liberté et son âme aux grandes corporations américaines. Il en sera terminé des particularismes nationaux et régionaux, nous serons tous passés à la moulinette des standards nord-américains et si nous osons nous rebiffer nous nous (je veux dire n’importe quelle entreprise européenne) retrouverons devant des tribunaux d’exception organisés par ces mêmes grandes corporations selon les termes de l’actuelle version du traité révélée par Greenpeace.

Il est facile d’établir un parallèle entre les agissements militaires américains en Europe et le TTIP. Par exemple, la France vient d’accepter l’installation sur son sol (décision du 6 avril dernier sans consultation du Parlement ni des citoyens) de plusieurs bases de l’OTAN : c’est l’arrêt de mort de l’indépendance stratégique française qui s’appuie sur quelques 200 bombes nucléaires opérationnelles, la fameuse force de dissuasion si chère à De Gaulle qui voulait justement s’affranchir de l’OTAN. Mais il va en être de même pour le fromage français, pour la viande de boeuf d’origine contrôlée et peut-être bien aussi des vins AOC. Quant aux services de santé, un des rares secteurs qui fonctionne encore relativement bien en France malgré son coût extravagant pour les contribuables, si une grande corporation américaine veut faire main-basse sur par exemple l’APHP, tout refus gouvernemental ou syndical ou au mieux émanant de la Ville de Paris sera considéré comme une attitude hostile aux termes du traité et sera passible d’une poursuite judiciaire devant un tribunal américain où les grandes corporations seront juges, plaignants et arbitres tout à la fois.

Si j’ai pris comme exemple l’Assistance Publique de Paris c’est tout simplement parce qu’il est caricatural et démontre bien la monstruosité de ce projet de traité. Il s’agit d’une manoeuvre américaine pour asseoir son impérialisme économique sur la plus grande économie mondiale qu’est l’Europe après avoir sévi dans la zone Pacifique entrainant le Viet-Nam, les Philippines, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili et le Canada (je dois en oublier) dans une servitude d’un nouveau genre. Si De Gaulle était encore de ce monde il en aurait la nausée, lui qui refusa en 1966 toute présence de l’OTAN sur le sol français. Il aurait aussi la nausée en voyant par ce traité TTIP la France perdre tous ses particularismes et ne devenir de facto qu’une simple colonie américaine.

Les TTIP-leaks (merci à Greenpeace, pour une fois n’est pas coutume) tombent à point nommé pour que les politiciens européens prennent in extremis conscience qu’ils vont plonger leurs citoyens, leur propre pays, dans une servitude hors de contrôle des institutions tant européennes que nationales qui seront sous la coupe des tribunaux d’exception américains, selon ce traité.

Je l’ai déjà signalé dans ce blog, bien qu’étant favorable aux plantes génétiquement modifiées, si Monsanto ou Pioneer veulent poursuivre les Etats européens à propos des moratoires sur les OGMs – c’est le cas de la France – les gouvernements ne pourront tout simplement rien faire au risque d’être condamnés à de lourdes amendes se comptant en milliards de dollars. Des millions d’emplois seront perdus à cause de ces poursuites judiciaires et pas seulement au sujet des OGMs mais également pour tout ce qui ne conviendra pas aux corporations américaines. Par exemple pourquoi ne pas exploiter le gaz de schiste dont regorge la France ou encore l’Espagne ? Le moratoire concernant cette exploitation (que je trouve totalement inepte d’ailleurs) pourrait, selon les termes du traité TTIP, faire l’objet d’une poursuite judiciaire émanant d’Exxon ou de toute autre corporation américaine intéressée par l’exploitation des huiles et du gaz de schiste …

Pour reprendre le système de protection social français, si une grande corporation américaine le décide, la sécurité sociale française pourrait tout simplement être privatisée et devenir une succursale de AAA ou de la Blue Cross sous le prétexte qu’il s’agit d’un service qui n’a aucune raison d’être étatisé.

Il est tout à fait surprenant que le gouvernement français ait soudainement émis des doutes à propos de ce traité au moment où Greenpeace a rendu publiques les fuites, le TTIP-leak, et qu’en raison des échéances électorales à venir (comme en Grande-Bretagne avec le Brexit) il ne soit pas très opportun d’ameuter les électeurs sur ces négociations que l’on peut qualifier de frauduleuses. Le gouvernement français « hésite » mais il va être vertement rappelé à l’ordre par Washington, une belle joute verbale par ambassadeurs interposés est à prévoir. Cependant les Américains auront finalement le dessus et tous les citoyens européens doivent se préparer à un asservissement organisé dans les moindres détails par les corporations Américaines, une sorte d’OTAN économique et pour faire un jeu de mot cynique une « otanasie » économique et culturelle de l’Europe entière.

Sources : Réseau Voltaire, Paul Craig Roberts, The Independent

La Commission Européenne serait-elle déjà prise dans la nasse du TTIP ?

Hier matin comme tous les matins j’ai ouvert le blog Insolentiae.com de Charles Sannat et j’ai eu la stupeur d’apprendre que cet économiste soit roulait pour Greenpeace (voir le lien) soit ne comprenait rien à ce qu’il relatait dans son billet. Je lui ai envoyé un message pour lui rappeler vertement qu’il était dans l’erreur et j’ai été d’autant plus énervé que je n’ai pas eu de réponse à mon mail. Que Charles Sannat parle de l’EFSA et de Monsanto et d’une collusion évidente entre ces deux entités me paraît pour le moins être un raccourci idéologique, à moins que …

En tant qu’économiste ce monsieur, pour qui j’ai par ailleurs beaucoup de respect, devrait plutôt parler du TTIP toujours en cours de négociation dans le plus opaque des secrets. J’en profite donc ici proposer à mes lecteurs un billet de Paul Craig Roberts paru le 9 novembre dont j’ai fait une traduction la plus fidèle possible et qui était justement prêt à être mis en ligne hier. Y-a-t’il déjà des pressions de la part des firmes américaines sur les institutions européennes ? Je ne ferai qu’un commentaire en fin de billet.

Le nouvel esclavage des peuples occidentaux (Paul Craig Roberts)

Le nouvel esclavage des peuples occidentaux se met en place à plusieurs niveaux. L’un d’eux au sujet duquel j’ai déjà écrit de nombreux articles pendant plus de dix ans est la délocalisation du travail manufacturier. Les Américains, par exemple, participent de moins en moins à la production des biens et services qui leur sont proposés.

À un autre niveau nous faisons l’expérience de la financiarisation de l’économie occidentale au sujet de laquelle Michael Hudson est un expert ( « Killing the Host » , lien ). la financiarisation consiste à supprimer toute présence publique dans l’économie et convertir les surplus économique en intérêts pour secteur financier. Ces deux niveaux privent les peuples de toute perspective économique. Un troisième niveau d’asservissement prive ces peuples de droits politiques. Le TPP et le TTIP annihilent toute souveraineté politique au niveau national et et met la gouvernance entre les mains des grandes corporations. Ces traités appelés « partenariats commerciaux » n’ont rien à voir avec le commerce. Ces traités négociés dans le secret procurent une totale immunité aux grandes corporations contre les lois des pays dans lesquelles elles font du business. Ce but est atteint en déclarant toute interférence législative présente ou à venir de la part des gouvernements nationaux et des institutions supranationales (cas de l’Union Européenne) comme étant une contrainte pour le business et les profits des grandes corporations pouvant faire l’objet de poursuite devant des tribunaux organisés dans ce but (par le traité lui-même) qui peuvent condamner les gouvernement souverains à des pénalités financières. Par exemple l’interdiction des OGMs en France et dans d’autres pays européens serait en contradiction avec les termes du TTIP : tout simplement la démocratie est remplacée par les règles des grandes corporations !

J’ai écrit cela à longueur de billets. D’autres personnalités comme par exemple Chris Hedges pensent au contraire que ces traités seraient un bien pour éliminer tout simplement les gouvernement représentatifs des populations (voir le lien).

Les corporations achètent le pouvoir à peu de frais. Ils ont acheté la totalité de la Chambre des Représentants ( USA ) pour juste un peu moins de 200 millions de dollars. C’est ce que les corporations ont payé pour accélérer le processus de négociation en permettant au représentant américain de négocier en secret sans que le Congrès puisse avoir accès aux termes de ces négociations (voir le lien). En d’autres termes les agents des corporations américaines négocient directement avec les représentants des corporations des pays qui seront membres des accords de partenariat et cette poignée de personnalités bien subornées écrivent un accord qui permet à ces corporations de supplanter les pouvoirs nationaux des pays membres. Aucun négociateur ne représente les peuples ou les intérêts publics. Les gouvernements (et les législateurs, en France les députés) seront grassement rémunérés pour ratifier cet accord.

Une fois que ce partenariat sera concrètement mis en place, les gouvernements seront de facto privatisés. Il n’y aura plus aucune législature, plus de présidents ni de premiers ministres ni de juges. Les tribunaux des corporations décideront des lois et des régulations.

À l’évidence ces accords de partenariat auront des conséquences inattendues. Par exemple, la Russie et la Chine sont exclues de ces accords comme l’Iran, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, encore que l’Inde ait été achetée par l’agrobusiness nord-américain en provoquant la destruction prévisible du système de production alimentaire auto-suffisant de ce pays. Ces pays constitueront les seuls endroits où une souveraineté nationale existera encore de pair avec un contrôle démocratique des institutions par les peuples. Toute liberté et toute forme de démocratie aura disparu des pays vassaux européens et du Sud-Est asiatique ayant avalisé ces accords.

Une autre possibilité pourra être une violente révolution dans tous ces pays nouveaux-esclaves des corporations pour éradiquer totalement les « Un pour Cent » ). Une fois par exemple que les Français découvriront qu’ils ont perdu le contrôle de leur nourriture au profit de l’agrobusiness (Monsanto par exemple) les membres du gouvernement français qui ont permis par ces traités d’inonder la France de ces produits toxiques seront tout simplement massacrés dans les rues.

Des évènements de ce genre sont tout à fait probables dans les pays européens quand les peuples découvriront qu’ils ont perdu tout contrôle sur tous les aspects de leur vie et qu’il ne leur reste plus qu’un choix, se révolter ou mourir …

Commentaire : objectivement on ne peut pas considérer que les plantes transgéniques (OGMs) soient toxiques pour la santé. Par contre on peut être à juste titre inquiété par les animaux d’élevage bourrés d’hormones et d’antibiotiques, une pratique vastement répandue aux USA et supposée être interdite en Europe. Par contre les pratiques des grandes corporations américaines impliquées dans l’élaboration de l’alimentation industrielle que j’appelle malbouffe sont directement à incriminer. Je pense pêle-mêle aux sirops de maïs enrichis en fructose et aux huiles partiellement hydrogénées ainsi qu’aux additifs introduits dans les aliments industriels. Certains Etats américains ont d’ailleurs commencé timidement à interdire ces pratiques mais les intérêts financiers sont tellement considérables que le combat ressemble à celui de David contre Goliath. Le sous-titre du livre de Michael Hudson est le suivant : « Comment les parasites de la finance et la dette détruisent l’économie globale », tout un programme !

Liens :

http://insolentiae.com/2015/11/13/scandaleux-les-produits-monsanto-sont-bio-et-cest-leurope-qui-le-dit-ledito-de-charles-sannat/

http://www.paulcraigroberts.org/2015/11/09/the-re-enserfment-of-western-peoples-paul-craig-roberts/

http://www.opednews.com/articles/1/The-Most-Brazen-Corporate-by-Chris-Hedges-American-Hypocrisy_Americans-For-Prosperity_Corporate-Citizenship_Corporate-Crime-151107-882.html

http://www.opednews.com/articles/Almost-200-Million-Donate-by-Paola-Casale-Banking_Congress_Control_Corporations-150620-523.html

http://www.levyinstitute.org/scholars/michael-hudson et http://michael-hudson.com/2015/09/killing-the-host-the-book/

Relire aussi : https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/06/20/reflexions-sur-le-ttp-le-ttip-et-le-tisa/

Billet d’humeur (géo)politique : les coups tordus des Américains

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Le Crédit Agricole vient d’être taxé par la justice américaine comme l’a été il y a quelques mois la BNP pour avoir osé contourner les embargos économiques décidés unilatéralement par les USA à l’encontre de Cuba, de l’Iran ou encore du Soudan. Des banques de pays alliés des USA ont osé, crime de lèse-majesté suprême, commercer en dollars US avec ces pays. Le dollar est non seulement la monnaie nationale américaine mais aussi celle de nombreux échanges internationaux : avec quelle monnaie on achète du pétrole ? Avec des dollars. Les Américains ont imposé la suprématie du dollar au monde entier mais si par hasard, après que la Maison-blanche ait décrété un embargo, des banquiers de pays pourtant alliés et membres de l’OTAN osent faire du business en dollar avec ces pays classés « ennemis des USA » alors la justice américaine leur tombe dessus. En effet bien qu’ayant un statut de fait de monnaie internationale, le dollar US est assujetti aux lois américaines car c’est aussi la monnaie nationale des USA : un mélange des genres subtil mais tout aussi vicieux.

C’est très exactement ce qui se passera si l’Europe signe le TTIP : la justice américaine sera à l’affut de la moindre entorse, du moindre geste « inamical » envers l’impérialisme américain. Des jours très sombres se profilent pour les paysans, les banquiers et les entrepreneurs européens dans n’importe quel registre industriel ou commercial !

« Est-ce ainsi qu’on traite ses amis, ses alliés ? Non ! C’est comme ça qu’on traite ses vassaux qui ont osé agir comme bon leur semblait mais à l’encontre des intérêts de Washington. Résultat : ils sont punis et déshonorés » (Vladimir Putine, Valdai International Discussion Club, octobre 2015).

BNP : 8,9 milliards de dollars, Toyota : 1,2 milliard, Commerzbank : 1,7 milliard, récemment le Crédit Agricole, et probablement bientôt la Deutsche Bank et d’autres banques européennes dans le collimateur de la justice américaine pour avoir enfreint l’embargo otanien (américain) contre la Russie … Au total les Américains ont ainsi par intimidation juridique déjà « récolté » en six ans 230 milliards de dollars auprès de divers pays dont par exemple la Pologne ou la République Tchèque, invraisemblable et totalement intolérable mais les gouvernements européens n’en ont cure, ils courbent l’échine sans broncher.

Voilà comment les Américains traitent leurs « alliés et amis » ! Il y a comme un gros souci si les négociateurs de la Commission Européenne finissent par signer le TTIP. Dans peu de temps le Japon, le Vietnam et d’autres pays regretteront amèrement de s’être fait rouler dans le goudron et les plumes par les négociateurs américains du TPP. Ça s’appelle en termes à peine déguisés la guerre économique organisée par les néoconservateurs américains pour maintenir l’hégémonie des USA sur la majeure partie du monde : le TTIP est un coup tordu de plus des Américains pour mieux asservir l’Europe …

Sources : diverses dont le blog de Paul Craig Roberts et d’autres blogs.

Illustration : http://www.cybercartes.com/apercu/4841/cc/lucky-luke

Plaidoyer pour une défense des fromages français AOC !

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Hier 5 octobre en dehors de Bloomberg Business et de Business Insider aucun commentaire dans la presse européenne, les quelques journaux en ligne que je parcours comme Le Temps, La Libre Belgique et The Guardian, rien non plus dans Les Echos et Le Figaro au sujet du TPP qui vient d’être finalisé à Atlanta ce week-end. On dirait qu’il faut alimenter le secret sur les négociations toujours en cours du TTIP. J’avais laissé sur ce blog (voir le lien) un commentaire au sujet de ces négociations qui ont pour but d’asseoir l’hégémonie de l’impérialisme américain sur pratiquement le monde entier hors Inde, Chine, Russie et une majorité de pays africains. Très brièvement le TPP met en place une clause autorisant les multi-nationales américaines à ester devant un tribunal américain contre n’importe quel pays souverain qui ne respecterait pas les clauses de ce traité, sans possibilité de faire appel, en d’autres termes si une société industrielle ou commerciale d’un pays ne respecte pas les termes du traité, la justice américaine passera au dessus des lois nationales ou en d’autres termes encore, isolant encore plus la Russie et la Chine, les USA, via leurs grandes corporations internationales industrielles et financières, finiront par dominer le monde.

Le secrétaire d’Etat au commerce extérieur français Matthias Fekl a déclaré dans le Journal Sud-Ouest la semaine dernière que la France se réservait le droit de se retirer des négociations en cours pour le TTIP déplorant que la France n’avait toujours pas reçu d’offres sérieuses de la part des USA au sujet d’un certain nombre de points précis depuis le début des négociations en 2013. Par exemple la France est très attachée à ses « appellations d’origine » comme pour les fromages. Les USA ne toléreront ce système archaïque à leurs yeux que pour les vins et les spiritueux, non négociable, point barre !

Un autre point qui avait été soulevé par Jean Arthuis en 2014 est la toute puissance de l’espionnage américain qui fait fi de la souveraineté des Etats en procédant à des écoutes jusqu’aux conversations téléphoniques d’Angela Merkel. Tant que cette emprise de la NSA n’aura pas été reconsidérée à Washington, le TTIP ne pourra pas être ratifié, selon Arthuis. De plus l’emprise des grandes compagnies impliquées dans les services digitaux, Google, Facebook, Netflix ou encore Amazon auront avec ce traité les mains libres pour transformer l’Europe en une « colonie digitale », c’est d’ailleurs déjà en grande partie le cas.

Il n’y a même plus lieu de se poser une quelconque question, le TTIP ne bénéficiera qu’aux super-riches américains. Au risque de me faire taxer de complotiste, on peut considérer que l’ «affaire Volkwagen » comme les amendes infligées à la BNP relèvent de la stratégie globale d’asservissement de l’Europe par les USA. Il n’y a qu’à constater avec quelle rapidité la justice américaine s’est emparée de l’ « affaire VW » pour obtenir le maximum de monnaie quitte à détruire l’économie allemande. La justice américaine se place déjà au dessus des lois nationales, elle n’a aucun compte à rendre à qui que ce soit car sa mission est justement de collaborer à la mise en place de l’hégémonie impérialiste des USA sur le reste de la planète.

À l’aide d’une propagande scandaleuse organisée tambour battant par la CIA, la Maison-Blanche a réussi à éloigner l’Europe de la Russie, un partenaire commercial naturel, et ses manœuvres ayant consisté à mettre en place un régime fantoche fasciste à Kiev relèvent de la même approche (au fait où en est l’enquête sur le vol MH17 ?) *. Des voix isolées comme celle de Fekl ou Arthuis suffiront-elles à faire prendre conscience aux dirigeants européens du danger de la conclusion des accords TTIP ? Inutile de compter sur Cameron qui est un pro-américain viscéral, mais quelle pourra être à terme l’attitude de la Chancelière allemande, elle qui dispose (encore) d’un certain pouvoir avant une descente aux enfers de l’économie allemande ?

Il est temps de réagir : Monsieur Hollande, défendez les fromages français, non pas seulement pour le bien des petits producteurs régionaux de fromages qui n’appartiennent pas encore à General Food, Unilever ou Philip-Morris, mais également pour le bien de tous les citoyens français et européens !!!

* À propos de l’enquête sur le regrettable mitraillage de l’avion de Malaysia Airlines MH 17, la famille royale hollandaise qui est partie prenante dans les agissements du WWF et de Greenpeace, organisation domiciliée en Hollande, ne peut pas prendre le risque de voir révélée au grand jour qui sont les auteurs de ce crime contre l’humanité que constitue ce vol MH 17. Chers lecteurs, lisez ou relisez l’excellente enquête dont j’ai laissé le lien sur ce blog … Aucun soupçon n’est plus permis !

Source : Bloomberg Business

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/06/20/reflexions-sur-le-ttp-le-ttip-et-le-tisa/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/10/10/et-si-on-reparlait-encore-de-malbouffe/

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/31/89/29/Etude-sur-la-nature-des-mouvements-ecologistes/Etude-sur-la-nature-des-mouvements-ecologistes.pdf

Réflexions sur le TTP, le TTIP et le TiSA

Barack Obama, asservi par l’aristocratie industrielle et financière américaine, a entrepris depuis le début de son premier mandat de négocier avec les pays européens et asiatiques des ententes commerciales dans le seul but d’étendre la main-mise de cette aristocratie sur le monde entier. Ces négociations n’ont jamais pris en compte la Chine et la Russie et il est important de le souligner. Il s’agit du TTP, du TTIP et du TISA (voir les notes). Personne ou presque n’en parle dans les médias comme si on n’était pas autorisé à le faire. Or ces négociations ont pour objectif d’encore mieux asservir les nations qui y participent en les privant de fait d’importants aspects de leur souveraineté.

Le but ultime de ces négociations scélérates, car il faut utiliser ce mot approprié pour les qualifier, est de mettre en place une sorte d’assemblée ayant pour mission de contrôler leur fonctionnement. Comme il s’agit de favoriser les grandes multinationales, essentiellement américaines, des hommes de loi mandatés par ces mêmes multinationales auront pour mission d’arbitrer, et le mot est pour le moins ironique, dans le cas où un pays violerait les accords commerciaux et au final de condamner ce pays à des pénalités pour comportement frauduleux. Par exemple, selon ces accords, un pays pourra être condamné car sa propre législation autorise l’usage d’un additif alimentaire non autorisé aux USA. Et comme Obama est un écologiste qui ne veut pas annoncer sa couleur, ces accords imposeront aussi un certain pourcentage d’énergie « verte » aux pays signataires, non pas pour respecter un quelconque protocole du genre Kyoto, mais pour affaiblir l’économie du pays contrevenant aux accords. Pire encore toute décision sociale prise par une société risquant de nuire aux intérêts des actionnaires off-shore dans le but de favoriser les employés sera condamnable et donc condamnée.

Ces dispositions d’ors et déjà sur la table des négociations constituent l’ « Investor State Dispute Resolution » en quelque sorte un mécanisme judiciaire qui veillera à ce que les actionnaires des multinationales ne soient jamais spoliés de quelque manière que ce soit, ces actionnaires rétribuant une myriade d’avocats, eux-mêmes juges et parties ! Si j’osais donner un conseil à mes petits-enfants je leur dirais d’étudier le droit commercial international, c’est un filon d’avenir juteux.

Dans le processus de ces accords, il n’y a strictement rien de démocratique, c’est exactement le contraire, une conquête organisée par les USA et les multinationales américaines à l’échelle mondiale de la démocratie et des règles de ces démocraties aux échelles nationales. Les actionnaires des grandes multinationales pourront décider à discrétion de rançonner les contribuables nationaux lors de toute entorse aux règlements issus de ces accords. L’aspect le plus inquiétant de ce processus judiciaire est qu’il sera impossible ni aux nations ni aux sociétés industrielles, de service ou financières de pouvoir faire appel des décisions de cette juridiction au dessus des autres juridictions nationales. On peut ainsi dire que les Constitutions des Etats signataires seront purement et simplement bafouées et ignorées.

L’idée de ce genre de négociation est née à la fin de la seconde guerre mondiale, guerre qui fut considérée par les Américains comme un sain (saint) combat des démocraties contre le fascisme (Allemagne, Italie, Japon) et fut dévoyée idéologiquement par l’intelligentsia américaine néo-conservatrice : le concept de la toute-puissance des corporations : une idéologie appelée par Mussolini le « corporationisme » ayant la main-mise sur l’économie et les milices et le Conseil fasciste ayant la main mise sur le reste de la population. C’est exactement ce qu’Obama veut reproduire avec la mise en place de ces accords et le complexe militaro-sécuritaire nord-américain ! Et il est opportun de mentionner également que ce projet d’accords provient des directives du groupe dit de Bilderberg. Ce groupe créé en 1954 sous l’égide des Etats-Unis est constitué des leaders et des conseillers des leaders des grandes corporations internationales. D’une manière générale, et ce n’est pas du tout un hasard, il se réunit dans une localité proche de celle où se réunit le G7 périodiquement. Ainsi, les chefs d’Etat et leurs conseillers peuvent aller à leur guise se retrouver « entre amis » à la réunion du Groupe de Bilderberg et deviser de l’avenir du monde en toute quiétude à l’abri des médias pour mettre au point leurs visées fascistes ou par exemple décider quel candidat aux prochaines élections il sera opportun de soutenir. Obama, malléable de par son aura d’afro-américain et nobélisé pour cette raison, fut justement le candidat idéal pour la Maison-Blanche afin d’être l’acteur et le décideur de ces accords de « libre » échange qui n’ont de libre que le nom qu’on leur donne, car il s’agit d’instituer un gouvernement supra-national discrétionnaire ayant la main-mise sur les gouvernements nationaux.

Le dernier G7 qui eut lieu dans les Alpes Bavaroises jusqu’au 8 juin 2015 fut l’occasion d’une réunion du groupe de Bilderberg à une vingtaine de kilomètres de là. Ce fut un raout de dirigeants de l’industrie de la défense, de ministres des affaires étrangères notoirement asphyxiés par la propagande américaine anti-russe et anti-chinoise comme Anne Applebaum pour ne citer qu’un de ces personnages hauts en couleur. La liste ( http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/11659892/Bilderberg-members-2015-Whos-going-to-this-years-secret-summit.html ) est éloquente et on comprend que nous allons tous devenir à brève échéance des esclaves !

Le groupe de Bilderberg a depuis sa création été opposé au fédéralisme global des démocraties tel qu’on en a constaté l’échec en ce qui concerne l’Union Européenne et a prôné depuis sa création un gouvernement mondial dictatorial imposé et contrôlé par les multinationales. Ces multinationales sont elles-mêmes contrôlées par moins d’une centaine de personnes ! Ces mêmes personnes vont pouvoir décider à l’aide de leurs « serviteurs », des hommes de loi, les « arbitres » selon les termes des accords en préparation, de décider au dessus des lois nationales ou locales et rançonner le bas-peuple car de toutes les façons ce seront les contribuables qui devront acquitter les amendes ou les pénalités imposées par cet organisme supra-national en cas d’entorse aux accords ignominieusement appelés en anglais « partnership » ou partenariat ou encore solidarité, on croit rêver.

Parmi les tout premiers participants du Groupe de Bilderberg on retrouvait des « Wallstreeters » comme David Rockefeller dont l’idéologie, car il faut appeler les choses par leur nom, était de soutenir que les standards internationaux devaient supplanter les pendants nationaux sans aucune allusion à une quelconque intention hégémonique fascisante alors que la défaite récente du fascisme – on était au milieu des années 50, c’est-à-dire au début du durcissement de la Guerre Froide et de la fin de la guerre de Corée – supposait au contraire qu’il n’y aurait plus dans le monde que des nations démocratiques. En réalité ce n’était pas du tout ce que le Groupe de Bilderberg avait à l’esprit. Entre le Kennedy Round jusqu’en 1967 qui était censé mettre progressivement en place un accord commercial international et la mise en place du WTO, l’Organisation Mondiale du Commerce sous les auspices de l’ONU mais en réalité le résultat de ce que désiraient les multinationales sous couvert de libre échange, d’économie de marché et de démocratie, l’idée d’un pouvoir supranational germa. Et ce que les corporations supranationales désiraient et veulent maintenant mettre définitivement en place c’est un gouvernement mondial dirigé par le 1 % des 1 % les plus riches c’est-à-dire les 100 personnalités à la tête des grandes corporations multinationales. David Rockefeller le disait en ces termes en 1999 : « Ces dernières années on a assisté à une tendance vers des économies de marché démocratiques qui a réduit l’influence des gouvernements nationaux et selon mon analyse, ce sont les corporations qui doivent prendre la place des gouvernements ». On peut réécrire ce que dit Rockefeller différemment et ça peut donner ce genre de principe conduisant directement aux négociations TTIP (Transatlantic Trade & Investment Partnership) actuellement en cours : les gouvernement nationaux sont un problème et un régime démocratique n’est pas la solution. Cette solution est exactement le contraire de ce que à quoi on pense : procurer une autorité suprême aux corporations multinationales au dessus de toutes les démocraties et de toutes les nations.

Avec ce genre de principe on atteint très rapidement les limites de l’imaginable : par exemple n’importe quelle banque pourra favoriser l’enrichissement de ses clients déjà richissimes en se hasardant dans des opérations spéculatives et si ces dernières n’atteignent pas le but espéré, alors ce seront les contribuables qui financeront les pertes des établissements bancaires. Mais comme il est de bon ton d’affirmer le contraire pour ne pas fragiliser la tenue de ces négociations, Obama s’est même payé le luxe de déclarer, droit dans ses bottes, que « mentir au cours d’une campagne électorale c’est constitutionnellement protégé par la loi sur la libre expression » et partant de ce principe politique de base, il a battu très largement le record du nombre de mensonges proférés par n’importe lequel de ses prédécesseurs ! Quand Obama, Merkel, Hollande, Cameron, Rajoy, et j’en passe, parlent de démocratie, ils mentent. Ils n’ont déjà plus de pouvoir, ce sont les banques et les très gros conglomérats industriels et de service qui dictent leurs volontés et ratissent largement tout ce qui peut représenter un profit. Par exemple, la planche à billet des QE successifs, politique qu’ont choisi aussi l’Europe et le Japon, n’a profité qu’au 1 % supérieur du Top 1 %. Les milliardaires les plus aisés, à peine une centaine – et il est bon de le rappeler encore une fois – contrôlant l’ensemble des grandes corporations occidentales, obtiennent tout ce qu’ils désirent.

On comprend dès lors pourquoi Washington exerce une pression sur les négociateurs en ce moment. Les incertitudes géopolitiques doivent être l’occasion de « boucler » ces négociations car les circonstances sont très favorables. Et quoi que puissent en penser les gouvernements en place actuellement, tous ces régimes dérivent vers le fascisme et l’extrémisme, en particulier en Europe, et le plan des grandes corporations peut leur être imposé maintenant car il n’y aura peut-être jamais d’autre occasion aussi favorable. On est donc prévenu, on sait ce qui nous attend, mais il est déjà trop tard pour réagir …

Notes.

TTIP ou Transatlantic Trade & Investment Partnership, partenarait transatlantique sur le commerce et l’investissement. Ce projet découle de la période suivant immédiatement l’effondrement du bloc soviétique avec la création du Transatlantic Business Dialogue en 1995 suivie de celle du Transatlantic Economic Council. Il est intéressant de noter qu’Angela Merkel, actuelle chancelière allemande, participa activement à la genèse de ces groupes de travail ayant pour but de faciliter la main-mise des USA sur les affaires économiques européennes. On a aujourd’hui un exemple sous les yeux des effets dévastateurs consécutifs au travail souterrain des banques américaines dont Goldman-Sachs qui promut l’adhésion de la Grèce à l’Union Européenne tout en plaçant des capitaux vautours en Grèce afin de dissimuler les dysfonctionnements de l’économie grecque. Les acquisitions de firmes européennes par des sociétés américaines constituent un autre aspect des agissements du grand capital américain sur l’Europe. Le TTIP, dont certaines rubriques ont été rendues publiques, mais pas les plus fondamentales, a pour but de faciliter encore plus profondément la main-mise des USA sur l’ensemble de l’économie européenne. Les projets hégémoniques américains ne sont pas clairement annoncés mais quand on examine soigneusement les sujets abordés dans certaines des rubriques rendues publiques, textiles, chimie, cosmétiques, équipement médical ou encore pesticides et mesures phytosanitaires, on comprend que tout sera fait pour assurer la suprématie américaine dans tous les domaines économiques y compris dans les secteurs de l’information et de la propriété intellectuelle. Au TTIP est adjoint l’ISDS ou Investor-State Dispute Settlement, une entité juridique financée par les grandes corporations qui statuera à l’avantage de ces dernières au sujet de différends pouvant apparaître lors de négociations d’investissement dans un secteur économique particulier. Les gouvernement nationaux n’auront donc pas droit au chapitre. On a vu jusqu’à quel point de cynisme les USA ont condamné à de fortes amendes les banques européennes qui avaient commercé avec les pays inclus dans la liste noire américaine. Ce type de comportement se retrouvera à l’identique dans un futur proche pour n’importe quelle PMI européenne qui refusera de collaborer avec une grande corporation américaine. Le TTIP comprend l’ensemble de l’Union Européenne et les USA

TPP ou Trans-Pacific Partnership, pendant du TTIP côté Pacifique a strictement les mêmes visées hégémoniques que ce dernier et comprend les pays suivants, « amis des USA » – quelle ironie – Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Viet-Nam et USA. D’autres pays on manifesté leur intérêt pour participer à ces négociations. Il s’agit du Laos, de la Colombie, de la Thaïlande et de l’Indonésie. Le TPP est présenté comme une suite de l’APEC, organisme mis en place par le l’OMC avec l’appui de la Banque Mondiale, deux entités largement contrôlées par le Département d’Etat américain.

TISA ou encore TiSA, Trade in Services Agreement concerne spécifiquement un partenariat approfondi entre les USA et l’Union Européenne dans le cadre du TTIP. Il s’agit d’un traité concernant les services, en tous genres, qui seront rendus accessibles sans restriction aux compagnies américaines désireuses de s’implanter dans un pays souverain en directe concurrence avec les structures étatiques ou privées existantes. Le plus grand secret entoure les négociations en cours, ce qui est pour le moins inquiétant car qui dit service sous-entend non pas seulement les services bancaires ou financiers mais également la distribution et le traitement de l’eau, l’assurance maladie, l’hôpital ou encore l’éducation et l’audiovisuel. Autant dire que si l’Union Européenne dit oui aux prétentions américaines, l’idée même de démocratie aura vite disparu de nos livres d’histoire.

Sources : diverses dont aussi Wikipedia pour les notes