Les transgenres font le régal des fanatiques de séries télévisées de caniveau qui abondent sur les chaines câblées genre MTV ou encore Netflix. Il y a le cas de Laverne Cox, une transgenre, c’est-à-dire un homme qui à force de traitement hormonaux et de chirurgie est devenu une femme car n’acceptant pas pour des raisons psychologiques le sexe qui lui fut attribué à sa naissance. Selon la définition donnée par le site genderdiversity.org un (une) transgenre peut être également gay, lesbienne ou bisexuel(le). Ça devient compliqué !
Mais le cas d’un autre personnage de séries télévisées, Lauren Cooper jouée par Bailey De Young, est plus complexe. Cet homme – puisque génétiquement « il » est un homme – souffre d’une rare maladie génétique qui le rend insensible aux androgènes depuis sa vie foetale et bien qu’étant un homme et possédant les chromosomes sexuels X et Y est en réalité une femme sous tous les aspects excepté ses organes sexuels externes qui sont par conséquent atrophiés et non fonctionnels. Il faut remarquer au passage que le genre féminin semblerait être morphologiquement dominant dans la mesure où l’homme dispose aussi d’un chromosome X, remarque de mon cru qui séduira les féministes … Lauren Cooper est une « intersexe » …
L’indétermination du sexe n’est pas aussi rare qu’on le croit puisque les ambiguïtés concernent tout de même 1 cas sur 1660 naissances. La plupart des futurs transgenres entrent dans cette catégorie. Le cas de Lauren Cooper est plus rare puisqu’il n’est pas associé à une aberration au niveau des chromosomes sexuels, par exemple des caryotypes XXY, mais à une mutation du gène NR3C4 situé sur le chromosome X (chez l’homme comme chez la femme) codant pour le récepteur des androgènes, testostérone et dihydrotestostérone. Le récepteur des androgènes est nécessaire pour l’expression du phénotype masculin comme le récepteur des œstrogènes l’est pour l’expression du phénotype féminin.
Lauren Cooper, bien qu’étant génétiquement un homme, a donc toutes les apparences d’une femme et ce cas, sous des formes phénotypiques légères ou accentuées, est de un pour 20000 naissances de type masculin, c’est-à-dire XY. Ces statistiques ne sont pas très précises puisque certaines données font état d’un « intersexe » pour 3600 naissances. Par opposition, seulement deux cas de déficience du récepteur des œstrogènes ont été décrits, il s’agit donc de mutations génétiques très rares et non transmissibles (voir le lien).
Mais revenons au cas médiatisé de Lauren Cooper. Cette mutation conduisant à l’insensibilité aux androgènes et donc à un phénotype féminin est suffisamment fréquente puisque plus de 400 mutations différentes ont été répertoriées sur le gène NR3C4. Les personnes en souffrant ont donc toutes les apparences féminines bien qu’étant des hommes et possédant des organes génitaux masculins plus ou moins développés selon la gravité de l’effet de la mutation sur l’activité du récepteur. Une vraie classification du syndrome d’insensibilité aux androgènes relève de la médecine légale se basant par exemple sur la largeur du bassin ou encore la taille du maxillaire inférieur. La médecine légale classe de 1 à 5 les individus selon ces critères, mais que dire d’un sujet classé 3 ?
Source et illustrations : Sapiens.org et aussi :
https://en.wikipedia.org/wiki/Estrogen_insensitivity_syndrome