Gaz, OGMs et politique

Il est intéressant de noter que les politiciens utilisent systématiquement des prétextes fallacieux pour masquer les vrais problèmes qui menacent la France. Par exemple, le gouvernement français actuel, mais c’était exactement le même scénario avant l’arrivée de la gauche au pouvoir en 2012, a tergiversé pour augmenter le prix de l’énergie, gaz puis électricité, car il s’agit d’un point sensible et électoraliste. Il existe une instance officielle qui détermine le « vrai » coût du gaz et de l’électricité et depuis 2010 pour d’évidentes raisons bassement électoralistes autant Sarkozy que Hollande ont laissé les prix inchangés. Or, et j’en ai parlé dans un billet un peu avant le premier avril, le gouvernement a donc décidé une augmentation rétroactive de ces tarifs. Plus ubuesque on ne trouve pas parce que si un ménage aura quelques euros à payer chaque mois en sus afin de rattraper cette augmentation qui avait été reportée à plusieurs reprises, les entreprises vont devoir faire preuve de créativité pour introduire dans leurs bilans comptables des dépenses rétroactives. Mais bon, on ne peut pas demander à des énarques de tout savoir surtout quand leurs capacités intellectuelles sont limitées à leurs ambitions carriéristes.

Pour les OGM, dont le gouvernement a décrété l’interdiction sur le territoire de la République, la situation est encore plus surprenante car cette décision viole les dispositions européennes sur le sujet car la disposition dite d’exception nationale n’est pas validée pour la deuxième fois, ça fait désordre. Il faut apporter une petite clarification sur ce point : chaque gouvernement d’un pays de l’Union peut outrepasser les décisions de Bruxelles dans ce domaine « à condition d’apporter des preuves scientifiques sur la présence d’une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement », et c’est ainsi et encore une fois pour des raisons électoralistes que la décision a été prise. Or qui au gouvernement peut apporter la moindre preuve des risques d’utilisation des plantes transgéniques ? Le précédent ministre de l’environnement, ancien faucheur d’OGM amnistié ? Ségolène, sa remplaçante ? Les arguments utilisés par les gouvernements français successifs ont été rejetés par la Cour européenne de justice et le Conseil d’Etat comme « pas suffisamment étayés » et pour cause aucune preuve scientifique ne peut être trouvée pour interdire les plantes transgéniques, les arguments des écologistes relèvent de la propagande idéologique sans aucune preuve solide et irréfutable. Les Américains, très regardants sur leur santé et le respect de leur environnement, n’ont pas pu prouver que les plantes transgéniques étaient nuisibles et ce n’est pas parce que Monsanto ou Pioneer sont de puissantes entreprises américaines, mais tout simplement parce que l’Académie des Sciences américaine a objectivement, en toute indépendance et en toute connaissance de cause pris cette décision indépendamment de l’industrie et de la politique. Il est vrai que l’inique principe de précaution n’existe pas aux USA alors que la France l’a inscrit dans la Constitution …

Comme se plait à le répéter H16 dans ses billets paraissant sur le site de Contrepoints, ce pays est foutu !

 

Pour ceux qui croient encore aux poissons d’avril …

 

Sans commentaire sinon pour mentionner que la rétroactivité est devenue coutumière dans les décisions gouvernementales

 

Electricité: vers une hausse rétroactive de la facture d’électricité pour août 2012-2013

PARIS – Le Conseil d’Etat devrait ordonner au gouvernement d’effectuer une hausse rétroactive des tarifs réglementés de l’électricité d’EDF entre août 2012 et août 2013 pour combler la hausse insuffisante de 2% décidée lors du retour de la gauche au pouvoir, a recommandé lundi le rapporteur public. Le rapporteur a appelé le Conseil d’Etat, dont la décision finale devrait intervenir d’ici deux semaines, à donner un délai de deux mois aux ministères de l’Economie et de l’Energie pour reprendre un arrêté conforme au droit, qui devrait se traduire par un paiement rétroactif pour les particuliers aux tarifs réglementés, soit environ 27 millions de foyers. Cette décision allonge la liste des revers de l’Etat dans ses tentatives de limiter les prix de l’énergie. Elle est aussi une nouvelle épine dans le pied du gouvernement, au lendemain d’une large défaite du Parti socialiste aux élections municipales.

(…)

En juillet 2012, le gouvernement Ayrault avait limité à 2% la hausse des tarifs de l’électricité alors que la Commission de régulation de l’énergie avait calculé une hausse nécessaire de 5,7% pour les particuliers, selon sa délibération de l’époque. Le Conseil d’Etat avait été saisi par l’Anode, un regroupement de petits concurrents (Direct Energie, Eni, Lampiris, etc.) des opérateurs historiques EDF (pour l’électricité) et GDF Suez (pour le gaz), qui s’estiment lésés par le fait que les prix de ses grands concurrents n’augmentent pas autant que prévu. Depuis, pour se mettre en conformité, l’exécutif a réalisé une hausse de 5% des tarifs en août 2013 et une autre de 5% suivra en août 2014.

 

(©AFP / 31 mars 2014 16h18)

Ecotaxe sur le kWh ? Mais oui ça existe déjà !

Puisque je suis parfois soupçonné de déformer les faits, je laisse à mes lecteurs le plaisir de découvrir cette dépêche d’agence de ce soir. Je noterai simplement quelques contradictions que mes lecteurs auront également le loisir de découvrir. D’abord une augmentation programmée de 22 à 25 % des tarifs de l’énergie électrique alors que plus de la moitié du parc électronucléaire français est déjà amorti et qu’une seule tranche est actuellement en construction à Flamanville: difficile de comprendre cette décision. Ensuite les cours de l’uranium sont orientés à la hausse, certes, mais de telles augmentations ne sont pas justifiées pour cette seule raison. Enfin, Delphine déclare que cette prolongation de la durée d’utilisation des réacteurs nucléaires ne signifie pas que l’objectif gouvernemental de réduire la part de l’électricité nucléaire à 50 % en 2025 « est jeté aux orties ». C’est piquant comme remarque ! Car si cette durée d’utilisation est prolongée cela veut nécessairement dire que la consommation d’électricité doit mécaniquement augmenter de 25 % (approximativement) d’ici à 2025 car la fermeture programmée et électoralistement décidée par Hollande des deux tranches de Fessenheim sera compensée en puissance par l’EPR de Flamanville. La justification de ces augmentations de tarifs reste donc mystérieuse à moins de servir à financer les énergies dites « vertes ». En conclusion, mais Delphine ne le dit pas, ces augmentations constituent bel et bien un impôt pour satisfaire les délires des écologistes en obligeant EDF, entre autres acteurs du secteur de l’énergie, à se diversifier dans des programmes coûteux de stockage (hydrogène) ou de production « verte » (éoliennes, hydroliennes, photovoltaïque) sans un seul instant comprendre que les entreprises seront encore plus affaiblies par cette augmentation de l’énergie. En d’autres termes on peut appeler ces augmentations d’écotaxe sur le kWh !

Nucléaire: la prolongation comptable à 50 ans des centrales déjà décidée

PARIS – La décision de prolonger comptablement à 50 ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises d’EDF est déjà prise, a assuré mardi l’ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho dans un entretien au quotidien spécialisé Enerpresse.

Nous devons prolonger de manière comptable notre parc à 50 ans. Cette décision, de bon sens, est d’ailleurs déjà prise, elle figure dans la décision tarifaire de juillet dernier, a avancé la députée PS des Deux-Sèvres.

Mme Batho fait allusion au fait qu’en juin dernier la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) avait établi deux scénarios pour la hausse des prix de l’électricité de juillet, suivant que les centrales nucléaires d’EDF étaient amorties comptablement en 40 ans ou en 50 ans.

Dans le premier scénario, une hausse de 9,6% du tarif réglementé d’EDF était nécessaire, selon la CRE. Dans le scénario à 50 ans, l’augmentation n’était que de 6,8% en 2013. Dans les deux cas, la CRE recommandait +3,2% en 2014, +3,2% en 2015, ainsi qu’un rattrapage de 7,4% au titre de 2012. Soit une hausse de 22 ou de 25% suivant les scénarios.

Le gouvernement a finalement décidé d’une hausse de 5% en 2013, puis de 5% en 2014. Selon plusieurs sources proches du dossier, une hausse supplémentaire de 5% en 2015 est d’ores et déjà décidée, même si le gouvernement refuse de la confirmer. Soit un rythme plus proche du scénario à 50 ans, souligne Delphine Batho. 

De fait, au regard du rapport de la CRE sur les coûts, le scénario tarifaire qui est retenu est celui de la prolongation comptable du parc à 50 ans, a-t-elle déclaré à l’AFP mardi.

Mais selon la ministre, cette opération comptable ne signifie ni que tout le parc ira jusqu’à 50 ans, ni que l’objectif présidentiel de ramener la part de l’électricité nucléaire à 50% en 2025 est jeté aux orties.

Amortir à 50 ans le parc dans les comptes d’EDF est compatible avec le fait que certaines centrales fermeront à 40 ans de durée de vie, et d’autres seront prolongées jusqu’à 60 ans, déclare l’ex-ministre à Enerpresse.

Soyons clairs: il n’y a pas de contradiction entre la prolongation comptable de l’amortissement du parc et la réduction de la part du nucléaire, ajoute Mme Batho.

Son successeur, Philippe Martin, a assuré devant les députés mi-octobre que la décision sur la durée d’amortissement des centrales n’avait pas été prise.




(©AFP / 05 novembre 2013 16h21)