
Le fameux consensus scientifique relatif au réchauffement du climat date de 2013 quand John Cook et al publièrent un article dans la revue Environmental Research ( https://doi.org/10.1088/1748-9326/8/2/024024 ) qui indiquait que 99 % des scientifiques étaient d’accord pour affirmer que le climat se réchauffait depuis le début de l’ère industrielle et que par conséquent ce réchauffement était la conséquence de l’activité humaine. La méthodologie utilisée pour crédibiliser ce consensus vient d’être remise en question, ou plutôt confirmée, par Mark Lynas. Mark Lynas n’est pas un scientifique mais journaliste et essayiste et s’intéresse depuis plus de dix ans à l’évolution de la problématique du changement du climat. Il a progressivement constaté qu’il existait depuis quelques années une radicalisation de la climatologie et il est devenu de plus en plus sceptique à ce sujet. Parallèlement il est devenu un partisan convaincu de l’énergie nucléaire et des plantes génétiquement modifiées. Il est de ce fait tout simplement haï par les écologistes de tout poil car c’est une personnalité publique qui n’utilise aucun détour sémantique pour exposer ses opinions. Visiteur à l’Université Cornell il vient de publier en collaboration avec deux autres membres de cette université une étude dans la même revue Environmental Research ( https://doi.org/10.1088/1748-9326/ac2966 ) portant sur 3000 articles pris au hasard entre 2012 et 2020 avec les mots-clés suivants : « climate change », « global climate change » et « global warming ». De cette recherche il est sorti 88125 articles. De ces derniers 3000 d’entre eux ont donc été sélectionnés au hasard (j’émets quelques doutes). Parmi ceux-ci 282 publications n’avaient rien à voir avec la climatologie. La très grande majorité des articles restants à l’exception de 3 d’entre eux sont évidemment en faveur du credo non contesté de l’effet de l’activité humaine sur le changement du climat. Mark Lynas a donc retourné sa veste pour éviter d’être ostracisé par le lobby organisé par l’IPCC.
Parfait. Mais il y a un biais dans cette analyse, un non-dit que peu de scientifiques ont exposé publiquement. Si un scientifique, par exemple un doctorant censé publier un article en cours de travail de thèse (ce qui fut mon cas lorsque j’étais jeune doctorant), publie des résultats qui vont à l’encontre de la doxa du réchauffement du climat d’origine humaine alors il ne lui reste plus qu’à changer de métier car il n’obtiendra jamais de financement (salaire compris) pour la poursuite de ses travaux. Une stricte censure existe au niveau gouvernemental et au sein des organismes dispensant les crédits de recherche ainsi qu’au sein des universités toutes adeptes du progressisme climatique.
J’ai eu il y a quelques années plusieurs échanges de courriels avec Henrik Svensmark qui découvrit la corrélation entre le flux de rayons cosmiques et la température moyenne de la surface des océans au cours des dizaines de millions d’années passées à l’aide de « proxys » permettant de reconstruire ce flux et ces températures. Il en déduisit que les rayons cosmiques ont une influence sur la formation des nuages et par voie de conséquence sur le climat. Svensmark, craignant de se retrouver sans aucun crédit de recherche et sans salaire comme il me l’avait confié dans un de ses courriels, a fini par implicitement accepter de poursuivre ses travaux relatifs à l’effet du rayonnement cosmique sur la formation des nuages et il s’est résolu à publier récemment un article qui lui a sauvé la vie ( https://doi.org/10.1038/s41598-021-99033-1 ) et est beaucoup plus conforme à la doxa de l’IPCC.
Oubliant toute hypothèse d’augmentation de l’albedo de la Terre consécutive à la formation de nuages d’altitude à la suite de variations du rayonnement cosmique étroitement lié à l’intensité de l’activité magnétique du Soleil Svensmark en déduit au contraire, maintenant, que la formation des nuages par ce même processus d’ionisation provoque un forcing radiatif comme l’indique l’article cité en référence ci-dessus. Svensmark doit certainement ronger son frein : quand un scientifique renie sa propre science sous la pression de la société civile il a perdu son âme. Voilà le type d’exemple que Lynas n’a pas inclus dans son étude car il est impossible de contacter les auteurs les uns après les autres pour leur demander s’ils sont toujours en accord avec eux-mêmes.
C’est ce qu’a dénoncé dans sa dernière interview le Professeur Raoult au sujet de la clofazimine, de l’ivermectine et de l’hydroxychloroquine. Il s’agissait de la demande d’essais cliniques relatifs à ces molécules. Un veto catégorique lui fut signifié sans explications. Le coronavirus, et pour la clofazimine la tuberculose qui tue 1,5 million de personnes chaque année, ne sont pas des sujets devant être abordés par des entités indépendantes des laboratoires pharmaceutiques ou pire encore indépendantes des gouvernements puisque l’IHU de Marseille est une fondation privée, donc indépendante du système administratif gouvernemental. C’est d’ailleurs ce qui fait nerveux tous les faux spécialistes de la santé dont s’entoure le président français. L’Agence de sureté du médicament a donc décidé de diligenter une inspection au sein de l’IHU au sujet de la clofazimine. Il s’agit là d’une attitude totalitaire ressemblant étrangement à celle du pouvoir soviétique qui voulait imposer les thèses absurdes de Lyssenko en envoyant au goulag tous les généticiens qui contestaient les thèses de Lyssenko.
La recherche sur le climat relève de décisions gouvernementales téléguidées par l’IPCC. Voilà pourquoi Svensmark a vendu son âme au diable du réchauffement anthropique et aussi pourquoi Raoult, pudiquement, se pose quelques questions. Écoutez sa présentation vidéo car elle est à peine voilée ( https://www.youtube.com/watch?v=2HiI2bUgNBo ). Le cas de la clofazimine est emblématique. En effet, cette molécule est l’un des rares traitements efficaces contre la lèpre. Or le bacille de la tuberculose est un très proche parent de celui de la lèpre et des études préliminaires ont montré que ce produit était également efficace pour combattre la tuberculose. Cependant trouver de nouvelles molécules efficaces contre cette maladie est la chasse gardée des laboratoires pharmaceutiques. D’où l’opposition gouvernementale pour tout essai clinique avec ce produit qui date des années 1960, encore une « vieille » molécule. La politique interfère avec la science, qu’il s’agisse du climat comme de la recherche médicale. Dans les deux cas se dissimulent de sombres intérêts économiques et à n’en pas douter une bonne dose de corruption de tous les acteurs auto-déclarés des « sachants » qui gravitent autour du président de la République française …