De qui se moque-t-on ? 3. les OGMs

Au cours de ma mission auprès de Rhône-Poulenc-Agrochimie dans les années 1980-1990 j’ai été impliqué directement dans des projets de recherche relatifs à l’identification de nouvelles cibles herbicides à la mise au point de nouveaux herbicides avec en parallèle celle de plantes de grande culture capables de résister à ces nouveaux herbicides. L’approche technologique de l’époque peut paraître préhistorique aujourd’hui mais la firme Monsanto réussit à la même époque a valoriser son glyphosate autorisé à la vente au milieu des années 1970 en mettant au point son soja résistant à cet herbicide suivi du coton, du maïs et d’autres plantes de grande culture. Le cahier des charges pour l’homologation d’une plante génétiquement modifiée était (et est toujours) volumineux et complexe. Cette complexité a été obtenue par le lobby des opposants aux manipulations génétiques des plantes de grande culture sans qu’un quelconque argument scientifique indéfendable ait été présenté à l’appui de leurs thèses obsessionnelles de protection de la nature et de la santé des humains et des animaux, vaste programme.

L’astuce pour rendre une plante résistante à un « xénobiotique », comprenez une molécule chimique qui n’existe pas dans la nature et qui interfère dans le fonctionnement d’une activité enzymatique précise, est de manipuler les gènes de cette plante pour qu’elle synthétise beaucoup plus de cette protéine enzymatique dans le but de diminuer les risques délétères de ce xénobiotique. C’est ce que fit avec élégance Monsanto pour le glyphosate en obligeant la plante à sur-exprimer la cible du glyphosate, l’EPSP-synthase, une activité enzymatique qui n’existe pas chez les animaux et qui est essentielle pour la synthèse des trois acides aminés aromatiques. Je rappelle qu’un enzyme est une protéine au même titre que la caséine du lait ou l’albumine du blanc d’oeuf mais le dossier d’obtention d’une autorisation de mise sur le marché précise qu’il faut tester sur des animaux de laboratoire l’éventuelle toxicité de l’enzyme sur-exprimé.

Je glisse au passage que toutes les molécules étrangères à la nature sont étudiées d’une manière extensive sur toutes sortes d’espèces vivantes avant même qu’elles soient envisagées comme candidats pour un développement possible. En agrochimie le passage à l’étude de plantes génétiquement modifiées pour résister à ces molécules artificielles est tellement coûteux en ressources humaines que ces études préliminaires sont terminées avant toute décision. Les gardiens de l’harmonie de Gaïa n’ont rien trouvé pour le glyphosate et tout ce qu’ils prétendent à ce sujet sont de pures inventions.

Ce fut sur un point précis qu’il fut appel à ma modeste collaboration pour la mise au point d’une plante génétiquement modifiée devant être résistante à un herbicide nouvellement développé par RP-Agro comprenant un groupement nitrile. Or, pour que la plante en question devienne résistante à cet herbicide il avait été nécessaire d’introduire un gène codant pour cette activité nitrilase dans l’ADN de la plante en question, c’est-à-dire détruisant cet herbicide expérimental et que ce gène soit exprimé de telle manière que cette plante devienne résistante au xénobiotique faisant l’objet de ce travail. J’ai été donc sollicité pour purifier des quantités suffisantes (environ un gramme, ce qui est gigantesque) de cet enzyme pour étudier son éventuelle toxicité sur des rats. J’avais accepté de mener ce travail à son terme car ma spécialité avait toujours été la purification de protéines bien que jugeant dans ce cas précis la finalité de cet exercice totalement futile. Les rats n’ont pas fait de différence entre des granulés contenant cette protéine et des granulés contenant des protéines provenant par exemple des résidus d’abattage de poulets mélangés à des brisures de blé.

Le lobby de la protection de l’harmonie de la nature a fait bien pire dans ce registre. Les fonctionnaires onusiens du Centre international de recherche sur le cancer (IARC, situé à Lyon, dépendant de l’OMS) ont déclaré par la suite que le glyphosate était un cancérigène possible rapidement devenu cancérigène probable puis cancérigène tout court sans que jamais aucune preuve n’ait été apporté pour supporter ces affirmations mensongères. Dans la foulée Monsanto est devenu la bête noire du lobby de protection de l’harmonie de Gaïa et des pays entiers ont interdit les plantes transgéniques. Et pourtant ces plantes sont utiles puisqu’elles permettent des réductions fantastiques d’usage de pesticides ou de labourages. Qui plus est l’interdiction du riz doré, dont j’ai souvent disserté sur ce blog, revêt un caractère criminel et dans ce cas c’est sérieux. Pour conclure, les plantes transgéniques de grande culture ne présentent aucunes différences nutritionnelles ou organoleptiques si on les compare à leurs homologues non modifiés. Sur un plan strictement biochimique c’est tout simplement impossible. C’est également le cas pour le riz doré que l’on peut faire cuire exactement comme n’importe quel autre riz auquel on aurait ajouté du beta-carotène pour lui donner un peu de couleur. C’est ridicule et dans le cas du riz doré malfaisant. De qui se moque-t-on ?

Le « riz doré » : la périlleuse naissance d’une super-plante vivrière.

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Traduction d’un article de Ed Regis à l’occasion de la sortie de son livre « Golden Rice : The Imperiled Birth of a GMO Superfood » paru sur le site de la Johns Hopkins University que j’ai cru opportun de faire figurer sur ce blog. J’ai disserté à plusieurs reprises sur ce blog au sujet du riz doré considérant que l’obstruction systématique à son utilisation constitue un crime contre l’humanité ayant depuis 20 ans provoqué la mort de 20 millions de personnes, surtout des enfants, et rendu aveugles plus de 50 millions d’enfants en raison d’une carence en vitamine A dans les pays en voie de développement. La critique de Ed Regis est plus nuancée.

« Le riz doré est une plante génétiquement modifiée (OGM) inhabituelle à la fois par son origine et par sa gestation. J’avais écrit un livre précédant celui-ci ( « Regenesis », 2012) avec le biologiste moléculaire de Harvard George Church qui était un homme d’une intelligence exceptionnelle ayant un large éventail de connaissances. J’en était venu à le considérer comme une personne qui savait tout. Par conséquent quand en 2016 j’ai lu une interview de Church j’ai vraiment cru ce qu’il disait, à savoir que 1. un produit appelé Golden Rice était « prêt » dès 2012, 2. que l’organisation supranationale écologiste Greenpeace était responsable du retard de son introduction depuis 13 ans, avec pour résultat que 3. des millions de personnes sont mortes et que 4. Greenpeace était donc coupable d’un crime contre l’humanité pour cet acte gratuit de meurtre de masse. Tout cela m’a rendu tellement en colère que j’ai décidé que je devais écrire un livre sur le Golden Rice pour informer le public de cette atrocité indescriptible.

Cependant au cours de mes recherches pour écrire ce livre et au cours de sa rédaction j’ai progressivement découvert qu’à part l’affirmation 3. toutes les autres étaient fausses ! Le riz doré est une forme de riz génétiquement modifié pour contenir du beta-carotène qui est converti en vitamine A dans le corps humain. Son objectif est de lutter contre la carence en vitamine A, une maladie qui cause la cécité et aussi la mort d’un million de personnes chaque année, principalement des enfants et des femmes enceintes dans les pays non développés. Il est exact qu’une forme de riz doré existait déjà en 2002 mais il s’agissait d’une version expérimentale, d’un prototype de laboratoire, et ses noyaux ne contenaient pas assez d’informations génétiques pour pouvoir produire suffisamment de beta-carotène pour lutter efficacement contre la carence en vitamine A. Il n’était certainement pas « prêt » à être distribué aux agriculteurs et nécessiterait de nombreuses années supplémentaires de développement et d’optimisation avant de le devenir.

Il est également vrai que Greenpeace avait critiqué et dénoncé depuis le début le riz doré, l’avait ridiculisé comme étant un aliment irréaliste et même dangereux. Depuis l’annonce de la version prototype Greenpeace a publié un flot continu de communiqués de presse, de prises de position et de déclarations diverses sur le riz doré, pleines d’imprécisions factuelles, de distorsions et d’exagérations farfelues de la vérité. Cependant j’ai appris qu’aucune de ces diatribes de Greenpeace n’a pu réussir à arrêter, ralentir ou entraver le processus de recherche-développement concernant le riz doré, processus qui se déroulait à son propre rythme. Greenpeace n’était pas non plus coupable de meurtres de masse, de « crime contre l’humanité », car même si les accusations de cette organisation contre le Golden Rice ont eu pour effet de retarder son développement (ce qui en réalité n’a pas eu lieu) ces accusations n’avaient pas non pour objectif de nuire aux populations et de provoquer des morts, le meurtre étant avant tout un acte intentionnel.

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Alors pourquoi aura-t-il fallu 20 ans pour qu’enfin le Golden Rice ait trouvé sa forme actuelle et soit homologué dans 4 pays, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Canada ? Il y a deux raisons à cela. La première est qu’il a fallu beaucoup de temps pour que ce riz produise des concentrations de plus en plus élevées de beta-carotène (ou de tout autre trait de valeur) dans de nouvelles souches de riz (ou de toute autre plante). La sélection végétale ne ressemble en rien à une expérience de chimie pouvant être répétée autant de fois qu’on le souhaite, tous les jours. La croissance des plantes est un processus lent qui ne peut pas être accéléré de manière significative, sauf dans des conditions de laboratoire particulières qui sont difficiles à maintenir et à maîtriser. La deuxième raison pour laquelle il a fallu 20 ans pour développer la version finale du riz doré est la force de ralentissement de la réglementation gouvernementale sur le développement des cultures OGM. Ces réglementations qui couvrent notamment la sélection végétale, l’expérimentation et les essais sur le terrain sont si lourdes qu’elles rendent la constitution de dossiers de conformité excessivement longue et coûteuse. De telles réglementations existent en raison des craintes irrationnelles des OGMs, de l’ignorance de la science impliquée et du respect excessif du fameux principe de précaution. Le Docteur Ingo Potrykus, l’un des co-inventeurs du Golden Rice a estimé que le respect de la réglementation sur les OGMs retardait jusqu’à 10 ans le développement du produit final.

Ironiquement, étant donné tous les bienfaits que le Golden Rice aurait pu apporter durant ces dix années pour améliorer la carence en vitamine A avec son cortège de morts et de cécité, ce sont précisément les agences gouvernementales qui se sont révélées être les principaux acteurs du développement trop lent du riz doré, ce super-aliment sauveur de vies et de vision. Des millions de décès et d’enfants aveugles ne sont que la conséquence des délais réglementaires imposés par les agences gouvernementales. Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler de « crime contre l’humanité » il s’agit néanmoins d’une terrible tragédie moderne et c’est l’histoire racontée dans ce livre« .

Commentaire. Les organisations gouvernementales d’homologation sont sous la coupe des organisations « non » gouvernementales telles que Greenpeace qui ont exigé que le principe de précaution soit strictement appliqué dans le cas des OGMs, en d’autres termes le Principe 15 du protocole de Cartagena qui stipule que « tout OGM est considéré comme coupable avant d’être reconnu comme innocent ». Il faut se souvenir de l’actualité passée en Europe et en particulier en France, des faucheurs d’OGMs, des saccages à répétition des expérimentations en plein champ de plantes génétiquement modifiées qui ont conduit, par exemple en France, l’INRA, leader dans ce domaine dans les années 1980, à abandonner toute recherche relative aux OGMs. Je reproche à Ed Regis de ne pas avoir mentionné (je n’ai pas lu son livre) l’interférence sinon la connivence existant entre les régulateurs gouvernementaux et ces organisations supranationales non gouvernementales puissantes qui font pression pour faire passer leurs propres revendications politiciennes et idéologiques dans le mépris total de l’argumentation scientifique. Je rappelle à mes lecteurs que la mise en forme d’un dossier d’homologation pour un OGMs coûte au minimum une dizaine de millions de dollars et que les expérimentations en laboratoire sont soumises à des contrôles tellement stricts qu’il est parfois décourageant d’envisager un quelconque projet tant ces contrôles et régulations diverses sont contraignants. J’en parle en connaissance de cause puisque j’ai moi-même travaillé pendant de nombreuses années dans un laboratoire dont la mission première était la mise au point de plantes génétiquement modifiées. Je reste sur ma position exposée auparavant sur mon blog : Greenpeace est une organisation criminelle, point barre. Je trouve enfin curieux que deux pays comme le Canada et la Nouvelle-Zélande aient homologué le riz doré. C’est bien connu, ce sont deux pays gros producteurs de riz ! De qui se moque-t-on ? On ne peut qu’espérer l’homologation prochaine du riz doré dans des pays d’Asie comme le Bangladesh ou en Afrique, mais Monsieur Ed Regis abstenez vous de prendre ceux qui connaissent un peu le domaine des plantes génétiquement modifiées pour des imbéciles …

Un riz doré amélioré pour sauver des vies

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Dans les pays où l’essentiel de la nourriture quotidienne est le riz il existe des carences alimentaires « cachées » car le riz est naturellement pauvre en zinc, en fer et en carotène. Dans le monde parmi les quelques 4 milliards de personnes se nourrissant presque exclusivement de riz près de 2 milliards d’entre elles – pas seulement dans les pays en voie de développement – souffrent de ces carences alimentaires qui contribuent largement à la mortalité néonatale en particulier. Plus de 40 % des enfants souffrent de ces carences. La carence en fer est responsable de retards du développement du cerveau et d’un système immunitaire déficient. La carence en zinc conduit à un hypogonadisme chez les enfants mâles et un retard prononcé de la croissance accompagné de troubles neuromoteurs. Quant à la carence en carotène, précurseur de la vitamine A, elle affecte plus de 250 millions d’enfants dont une grande partie sont condamnés à devenir rapidement aveugles et mourir de rougeole, de diarrhée ou de malaria en raison d’une réponse dégradée de leur système immunitaire.

Voilà un bien sombre tableau devant lequel se trouvent les spécialistes de la génétique des plantes et en particulier du riz. Or toute modification génétique du riz est considérée comme un tabou par les organisations non gouvernementales en dépit de l’évidence de ces carences alimentaires prononcées dans de nombreux pays, que ce soit en Inde, en Indonésie ou dans les pays d’Afrique (voir un lien sur ce blog). Par exemple le riz doré est toujours interdit dans la plupart des pays alors que ce riz est disponible gratuitement car il résulte de travaux universitaires dont en particulier ceux de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich (EPFZ). Néanmoins une équipe de biologistes de l’EPFZ a mis au point un riz « doré » de deuxième génération qui produit du beta-carotène et est enrichi en fer et en zinc – six fois plus riche que le riz poli normal de variété japonica – en introduisant divers gènes codant pour les enzymes requis pour la synthèse du carotène et des protéines fixant le zinc et le fer. Tous ces gènes sont d’origine végétale et leur expression est régulée par un promoteur également d’origine végétale.

La construction génique mise au point est considérée comme propre car elle n’inclue aucun gène jugé indésirable par les ONGs opposées au plantes transgéniques comme la résistance à certains antibiotiques, un argument sans aucune valeur scientifique, faut-il le rappeler encore ici. Plusieurs lignées de riz modifié permettent de pallier aux déficiences mentionnées plus haut à raison de deux bols de riz par jour. Malgré ces résultats extrêmement encourageants il faudra encore attendre plus de 5 ans pour pouvoir prouver qu’il n’y a pas dissémination des gènes ni un quelconque effet sur l’environnement ou encore aucun effet délétère sur les animaux de laboratoire, des procédures absurdes requise par la loi, souvent écrite sous la pression des ONGs dont en particulier Greenpeace que je considère personnellement comme une organisation criminelle.

Source : EPFZ et doi : 10.1038/s41598-017-07198-5

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/08/20/ogms-3-le-cas-du-riz-dore-greenpeace-une-organisation-criminelle/

Histoire de moustiques et de téléphones

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Avec l’apparition de l’outil CRISPR-cas9 l’une des approches les plus prometteuses pour l’éradication de la malaria est le moustique génétiquement modifié pour exprimer des anticorps dirigés contre les larves de Plasmodium se trouvant dans les glandes salivaires de ce dernier. J’ai relaté ces travaux dans ce blog il y a quelques mois (voir le lien) et malgré les recommandations positives de l’Académie des Sciences américaine, il se passera encore de nombreuses années avant que ce moustique transgénique soit lâché dans la nature. Ce bloquage plus idéologique que scientifique s’appuie sur le fameux principe de précaution dont la devise peut se résumer ainsi « dans le doute abstiens-toi ». Une telle attitude est devenue en quelque sorte la doxa des mouvements écologistes politisés qui considèrent que toute modification intentionnelle d’un organisme vivant présente des risques pour les écosystèmes sans qu’il soit clairement démontré que ces risques existent réellement.

En ce qui concerne le moustique génétiquement modifié l’un des arguments des opposants à son utilisation comme moyen de lutte contre la malaria est le risque de transmission horizontale à d’autres espèces de moustiques voire d’autres insectes volants ou rampants. Un telle affirmation qui constitue un non-sens scientifique total a été également avancée dans le cas des plantes transgéniques de grande culture. En réalité l’argument est toujours le même : il ne faut pas perturber la nature. Cette attitude dénuée de tout fondement s’illustre par la rumeur selon laquelle les téléphones cellulaires seraient néfastes pour la santé et en particulier pour l’intégrité des fonctions cérébrales. On ne sait pas aujourd’hui exactement combien de téléphones portables sont utilisés dans le monde, peut-être plus de 3 milliards. Combien de tumeurs du cerveau ont pu être attribuées aux très faibles radiations électromagnétiques émises par les téléphones portables, personne ne le sait, pas même les plus éminents neurologues des plus grandes universités du monde. Le (faux) débat sur les effets potentiellement délétères des ondes électromagnétiques continuera à alimenter la presse de caniveau car la peur est un marché très lucratif.

Pourquoi le riz doré est-il considéré comme néfaste tant pour l’environnement que pour la santé ? Alors que ce riz, dont les propriétés nutritionnelles intrinsèques sont strictement identiques au riz « normal », est décrié par cette même mouvance écologiste alors qu’il pourrait sauver des millions de vies, les arguments avancés sont strictement identiques à ceux relatifs aux moustiques génétiquement modifiés ou aux téléphones portables : il faut respecter la nature et la laisser faire son oeuvre, au détriment comme dans le cas du riz doré de la santé humaine.

Il est affligeant de constater que l’opinion publique, manipulée par une fausse propagande, fasse barrage à toute avancée technologique qui pourrait bénéficier au plus grand nombre. J’insiste sur ce dernier point car il rejoint les tendances malthusiennes de ces mouvements de protection de la nature. En sont-ils arrivés à souhaiter un conflit nucléaire qui détruirait la majeure partie de l’humanité mais aussi la majeure partie du monde animal ? Bonne question …

Source partielle : World Economic Forum

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/11/29/paludisme-et-manipulation-genetique-combien-faudra-t-il-de-morts-pour-quune-avancee-decisive-soit-autorisee/

OGMs (3) : Le cas du riz doré, Greenpeace une organisation criminelle

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Au jour d’aujourd’hui 500 millions d’enfants en âge préscolaire dans le monde souffrent de carence en vitamine A. Chaque année entre 250 et 500000 d’entre eux deviennent aveugles et parmi ces derniers la moitié mourra avant la fin de l’année. Cet état de fait se situe essentiellement en Asie du Sud-Est où le riz constitue la principale source de nourriture. Or le riz est très pauvre en beta-carotène, le précurseur de la vitamine A, ceci explique cela.

Il y a 25 ans l’équipe du Docteur Ingo Potrykus de l’Institut Fédéral de Technologie à Zürich décida se se lancer dans la transgénèse du riz afin qu’il produise du beta-carotène. Pour Potrykus cette approche paraissait plus logique que de distribuer deux fois par an des pilules fortement dosées en vitamine A, un riz produisant lui-même le beta-carotène et consommé quotidiennement permettrait aisément de pallier à la carence en vitamine A, aux souffrances, aux infirmités et à la mort qui en sont la conséquence. Potrykus écrivit lui-même l’histoire du « riz doré » qu’on peut lire ici : http://www.goldenrice.org/PDFs/The_GR_Tale.pdf .

En 1999, après avoir réussi à incorporer un gène de bactérie et un autre gène provenant de la jonquille, le riz doré était né. Bill Clinton, alors président des Etats-Unis, se réjouit de cette avancée humanitaire indépendante des sociétés de l’agrochimie et enjoignit les sceptiques à le rejoindre dans son enthousiasme car il déclara que « ce riz pouvait sauver jusqu’à 40000 vies humaines chaque jour ». Comme on pouvait s’y attendre les organisations non gouvernementales opposées aux OGMs furent interloquées car ce projet humanitaire minait littéralement leurs objections au sujet de la transgénèse végétale appliquée aux cultures vivrières. En 2001, Benedikt Haerlin, le coordinateur anti-OGMs de Greenpeace, donna en France une conférence en présence de Potrykus. Il concéda que ce riz servait la bonne cause mais qu’il créait un réel problème de principe à son organisation. Ne pouvant pas déclarer que ce riz était un poison il argumenta sur le fait que selon lui ce riz doré ne produisait pas assez de carotène pour juguler la carence en vitamine A. C’était donc une opposition formelle purement technique de la part de Greenpeace qui préconisait plutôt d’aider les habitants de ces pays à cultiver dans leurs petits jardins privés des haricots ou des courges riches en vitamine A et si cette approche n’était pas suffisante l’autre recommandation de Greenpeace était de distribuer des pilules de vitamine A ou d’encourager la commercialisation de sucre, de farine ou de margarine enrichis artificiellement en vitamine A.

Il se trouve qu’en 2001, Greenpeace avait raison car le tout premier riz doré transgénique ne produisait effectivement pas assez de carotène. La Fondation Rockefeller qui finançait le projet de Potrykus avoua être d’accord avec Greenpeace mais contestait que l’approche préconisée puisse être viable sur le long terme compte tenu du fait que lors de la saison sèche il est très difficile de trouver des fruits et des légumes et que ces derniers sont très coûteux et inabordables pour les famille démunies qui n’ont que le riz pour survivre et n’ont même pas de jardin pour faire pousser quelques carottes. L’UNICEF emboita le pas de la Fondation et le projet du riz doré de Potrykus faillit bien sombrer dans l’oubli. La Fondation Rockefeller ne baissa pourtant pas les bras et continua à financer les travaux de Potrykus. Discrètement, même si Potrykus déclara haut et fort que la semence transgénique serait distribuée gratuitement aux fermiers sans exiger par la suite une quelconque redevance malgré la présence de brevets protégeant ce riz, la société AstraZeneca participa aussi au financement des travaux de l’équipe de Potrykus. En 2003 un riz doré produisant 8 fois plus de beta-carotène que la lignée originale fut enfin mis au point et deux ans plus tard c’était un riz, la version finale, qui produisait 20 fois plus de carotène. Tout était donc prêt pour l’expérimentation en vraie grandeur.

Mais pendant ce temps-là les pourfendeurs des OGMs n’avaient pas non plus baissé les bras. Ils faisaient feu de tout bois pour alimenter leur haine irraisonnée des plantes génétiquement modifiées. Le financement par la Fondation Rockefeller et le fait que ce riz était « protégé » par des brevets leur paraissait suspect. Ils prétendaient que jamais un Indonésien se risquerait à manger un riz qu’il ne connait pas ou qui ne lui a pas été transmis par ses ancêtres … un peu n’importe quoi.

Quand Potrykus annonça la mise au point de la version finale de son riz doré, les organisations opposées aux OGMs adoptèrent une attitude totalement irrationnelle en déclarant que les beta-carotène et la vitamine A à haute dose étaient dangereux pour la santé.

Pour argumenter leur nouvelle stratégie les Greenpeace et autres organisations comme The Institute of Science in Society, une obscure organisation créée par une dénommée Mae-Wan Ho, généticienne violemment opposée à toute forme de génie génétique peaufinèrent leurs arguments. Pour situer Mae-Wan Ho il faut rappeler que son organisation publia des pamphlets sur l’homéopathie, la mémoire de l’eau ou encore la médecine traditionnelle chinoise et la communauté scientifique digne de ce nom (mais elle est de plus en plus clairsemée) réfuta en bloc l’attitude pseudo-scientifique de Madame Ho. Toujours est-il que Greenpeace utilisa l’argument choc développé par cette généticienne qui déclara qu’une surabondance de vitamine A pouvait créer des malformations chez le fœtus. L’argument fut repris par un activiste anti-OGM, David Schubert, neurobiologiste de son état, sévissant au Salk Institute en Californie, qui déclara sans toutefois prendre trop de risques que tous les rétinoïdes pouvaient être peu ou prou tératogènes, entendez favoriser des malformations du fœtus, et qu’il était donc nécessaire de tester le riz doré avant de l’introduire dans l’alimentation. Il apparut que Schubert reprit un article faisant état de l’effet de la vitamine A sur l’apparition du cancer du poumon chez les fumeurs paru dans le NEJM en 1994 : http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM199404143301501 . Il tronqua sciemment en bon activiste anti-OGM qu’il était les conclusions qui montraient pourtant que la vitamine A réduisait l’incidence de cancers du poumon mais également que le traitement suivi et décrit dans cet article correspondait à 20 bols de riz doré quotidien en termes de carotène. Non seulement Schubert manipula les conclusions d’un article peer-review de haute qualité mais usa d’une réthorique mensongère auprès de la NRC (Nutrition Regulatory Commission) pour décrédibiliser les bénéfices du riz doré. Il avait, fort de sa position de directeur d’un laboratoire dans le prestigieux Salk Institute, écrit un rapport pseudo-scientifique totalement mensonger. Tous les lobbys anti-OGM sans exception citèrent son rapport qui précisait que « le riz doré a été génétiquement modifié pour surproduire du beta-carotène, les études montrent que certains rétinoïdes dérivés du beta-carotène sont toxiques et provoquent des malformations foetales ».

La stratégie des mouvements anti-OGMs au sujet du riz doré ressemblait étrangement à celle adoptée pour la toxine Bt : « pas assez » puis « beaucoup trop ». Etrange attitude de louvoiement entre deux extrêmes, une sorte de double jeu déconcertant … Pourquoi les opposants aux OGMs encourageaient-ils la culture de légumes riches en carotène ? On est en droit de supposer qu’ils font une distinction entre les beta-carotènes produits par le riz doré après transgénèse végétale et les beta-carotènes d’une vulgaire carotte. En d’autres termes si le beta-carotène du riz doré est toxique alors les carottes sont aussi toxiques ! Pour se sortir de leur pirouette sémantique les anti-OGMs, Greenpeace en tête, déclarèrent finalement qu’il n’était pas nécessaire de quantifier chaque vitamine ingérée dans l’alimentation tout en préconisant l’administration de pilules fortement dosées en vitamine A pour pallier aux carences et réclamaient des tests supplémentaires sur le riz doré. À franchement n’y rien comprendre. Ce que ces activistes oubliaient de mentionner comme d’ailleurs David Schubert est que l’organisme utilise ce qu’il lui est nécessaire pour toute vitamine et que le surplus est rejeté dans l’urine : http://umm.edu/health/medical/altmed/supplement/betacarotene . Comme à son habitude Greenpeace adopta alors une attitude franchement politique clamant qu’ « imposer le riz doré » était une atteinte aux libertés fondamentales et aux droits de l’homme et que pour cette raison le riz transgénique, quel qu’il soit, devait être interdit. L’attitude de Greenpeace consistait donc à obliger les gouvernements à favoriser la supplémentation en beta-carotène ou vitamine A et exactement comme pour le B.thuringiensis cette organisation approcha les multinationales de l’agroalimentaire pour supplémenter certains produits en vitamine A et en beta-carotène.

L’affaire prit une tournure presque violente aux Philippines où Greenpeace se battit pour faire interdire des essais plein-champ car il s’agissait de tout simplement bafouer les croyances religieuses, l’héritage culturel et le sens de l’identité des habitants. Aux Philippines, curieusement, ( http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15646309 ) la loi précise qu’il faut administrer aux enfants en âge préscolaire une pilule sur-dosée de vitamine A tous les six mois et aux femmes enceintes durant les premiers 28 jours de la grossesse. Des études ont cependant montré qu’il faudrait en réalité que les enfants reçoivent au moins trois doses par an. Bizarrement il semblait que Greenpeace était frappée d’amnésie car sur-doser en vitamine A une femme enceinte semblait tout à fait normal puisqu’il s’agissait d’une directive gouvernementale nonobstant les déclarations tonitruantes et malhonnêtes de David Schubert reprises par cette organisation et tous les activistes anti-OGMs sans exception. Si Greenpeace avait été en accord avec ses convictions jamais elle n’aurait apporté son support à un tel programme.

Plus incroyable encore fut l’attitude rétrospective de Greenpeace quand cette organisation apprit que les autorités chinoises avaient effectué un essai en vraie grandeur sur 24 enfants avec du riz doré dernière version en 2008 pour définitivement mesurer avec précision quelle était l’efficacité de ce riz sur la déficience en vitamine A. Au premier groupe d’enfants on donna du riz doré, au deuxième groupe du riz normal et des gélules de vitamine et au troisième groupe des épinards. Les résultats furent parfaitement concluants : un bol de riz doré préparé avec 50 grammes de riz suffisait à lui seul à satisfaire 60 % des besoins d’un enfant en carotène. Toutes proportions gardées le même résultat fut obtenu sur un groupe d’adultes. Il ressortit de cette étude que le riz doré était aussi efficace que les pilules et bien plus efficace que les épinards pour supplémenter l’organisme en vitamine A. On peut trouver cette étude ici : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3417220/ . Un comble pour Greenpeace, cette étude avait été réalisée en collaboration entre l’Académie de Médecine de Hangzhou, la Tufts University à Boston et le Baylor College of Medicine à Houston ! Greenpeace clama qu’il était inadmissible de traiter des enfants comme des animaux de laboratoire, sous-entendu la Chine est à leurs yeux un pays totalitaire (comme si Greenpeace n’était pas aussi une organisation totalitaire) et tout y est permis. Bref Greenpeace reprit ses arguments surannés selon lesquels aucune étude n’avait été effectuée sur les animaux permettant de prouver l’absence de toxicité de ce riz doré et que de toutes les façons David Schubert avait déclaré haut et fort que les caroténoïdes pouvaient être toxiques. Greenpeace s’alarma aussi du fait que les autorités compétentes qui avaient conduit ces essais n’avaient pas mentionné aux parents que le riz « qui fabriquait des carotènes » était en réalité un riz transgénique. Greenpeace, profondément offusquée, publia un communiqué de presse incendiaire à l’encontre des autorités chinoises en posant la question de savoir si les prochains cobayes ne seraient pas des petits Filipinos ! La Tuft University, sous la pression de Greenpeace, dut reconnaître qu’au cours de cette étude aucun aspect « santé » n’avait été sérieusement abordé mais qu’il ressortait seulement qu’un bol de riz doré chaque jour pouvait significativement améliorer la santé des enfants.

Ne savant plus vraiment où donner de la tête les dirigeants de Greenpeace exigèrent une recherche potentielle d’allergènes dans ce riz. Le résultat fut négatif ! Un autre argument, cette fois totalement délirant, fut que le changement climatique pourrait avoir un effet sur la stabilité génétique de ce riz et qu’enfin au cours des générations ce riz pourrait parfaitement devenir réellement toxique ! Vraiment n’importe quoi … Mais l’opiniâtreté de Greenpeace pour combattre les OGMs semble ne pas avoir de limites. Cette organisation réclama qu’on effectue une analyse génétique détaillée de toute plante transgénique afin de quantifier les sites d’intégration des gènes, le nombre de copies de gènes et les possibles réarrangements et délétions pouvant être intervenus lors de la manipulation génétique. Il se trouve, et tous les généticiens le savent, que la sélection assistée à l’aide de marqueurs créé beaucoup plus de modification génomiques indésirables que l’ingénierie génétique correctement réalisée. Monsanto, pour ne citer que cette compagnie, avait lancé un vaste programme de sélection végétale à l’aide de marqueurs il y a 3 ans. Le projet a été rapidement abandonné car il conduisit systématiquement à des impasses. L’idée était pourtant séduisante car une plante ainsi modifiée ne serait plus entachée par le label « GMO » et Monsanto aurait retrouvé l’estime de ces activistes viscéralement opposés aux OGMs.

La paranoïa des anti-OGM a atteint les limites du concevable. Par exemple le riz doré doit être interdit sinon les consommateurs ne se croiront plus obligés de manger d’autres légumes (sic) ou encore il apparaîtra des contrefaçons de riz doré coloré avec un pigment pas nécessairement de qualité alimentaire. Il y a deux ans Greenpeace a organisé une campagne de destruction systématique des rizières où était cultivé du riz doré aux Philippines. Greenpeace a récemment déclaré qu’ « en 10 ans le riz doré n’a pas atteint ses objectifs et il n’a pas amélioré la déficience en vitamine A ». Bel exemple de mauvaise foi. Greenpeace oublie que pendant ce temps-là des millions d’enfants sont morts de déficience en vitamine A : Greenpeace est tout simplement une organisation qui devrait être poursuivie pour crimes contre l’humanité.

Source : inspiré d’un article paru dans Slate.com, illustration Slate.com

L’activité criminelle de certaines ONGs sera-t-elle publiquement dénoncée un jour ?

 

En Inde, des millions d’enfants sont livrés à eux-mêmes et ne disposent souvent que d’un bol de riz parfois agrémenté de quelques rares morceaux de légumes ou de haricots pour toute nourriture quotidienne. Les carences alimentaires sont donc communes dans ce pays et elles peuvent presque être comptabilisées par le nombre d’enfants aveugles qui mendient dans la rue. Car l’une des déficiences alimentaires la plus criante est la carence en vitamine A. Les enfants sont les plus vulnérables car ils sont en période de pleine croissance et le manque de vitamine A résulte inévitablement en un retard mental sévère et surtout à la cécité irréversible s’ils en réchappent car cette carence est également létale, la vitamine A jouant un rôle essentiel dans diverses fonctions vitales dont un maintien du fonctionnement du système immunitaire d’autant plus critique que la même carence affecte l’intégrité de la peau. Bref, les chiffres de l’OMS sont sans appel : dans les pays pauvres plus de 700000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année et un demi-million deviennent aveugles durant cette même période. Un lourd bilan ! Mais il y a une autre méthodologie pour quantifier la carence en vitamine A et elle a été précisément appliquée en Inde en englobant non plus les décès mais les infirmités et on arrive à une notion plus précise du ravage de la carence en vitamine A. Il s’agit du DALY, acronyme de Disability Adjusted Life Years, en français années de vie ajustées aux infirmités. Une étude réalisée par deux économistes allemands arrive à la conclusion terrifiante d’une perte d’années de vie de 1424000 depuis l’année 2002 seulement en Inde.

Pourquoi l’année 2002 ? Parce c’est en 2002 que le riz doré a été mis au point par la firme Syngenta et que c’est aussi cette même année qu’elle a abandonné toute idée de profit avec ce riz génétiquement modifié (voir le lien en fin de billet) qui a été cédé à des organisations humanitaires gracieusement.

Et en 12 ans que s’est-il passé ? Rien ! Ce riz qui a été modifié pour produire de la vitamine A, d’où son nom parce qu’il est orangé, n’est pas cultivé ni en Inde ni ailleurs parce qu’il n’y a pas qu’en Inde que les carences en vitamine A sont répandues au point de constituer un sévère problème socio-économique. La carence en vitamine A est commune dans tous les pays dits « pauvres », c’est-à-dire en d’autres termes là où les habitants n’ont pas les moyens financiers ou matériels de se procurer des aliments leur permettant de pallier à cette carence. Certaines organisations non gouvernementales prônent une meilleure éducation, une nourriture plus équilibrée avec un accès à des légumes riches en carotène, mais ils rêvent : quand ces populations, surtout les enfants, sont trop pauvres, ils n’ont pas vraiment de choix. Tout le monde peut imaginer un monde et une vie meilleurs dans son salon douillet en regardant des programmes de télévision débiles sur la croissance économique mirifique de l’Inde mais la réalité est tout autre, sans argent pas de salut possible. Aider financièrement des centaines de millions de personnes pour qu’elles aient accès à une nourriture équilibrée tient aussi du rêve. Cent millions de dollars distribués par des œuvres caritatives ça ne fera que un dollar, un jour seulement dans l’année pour cent millions de personnes, tout simplement négligeable …

Depuis 2002, toutes les expérimentations avec le riz doré tant avec des animaux qu’avec des humains volontaires ont montré qu’il n’y avait aucun risque sanitaire, c’est d’ailleurs le cas pour toutes les plantes génétiquement modifiées, en particulier le maïs dont les variétés génétiquement modifiées sont massivement cultivées dans le monde. Malgré ces évidences incontestables tant sur la plan scientifique que médical, des organisations non gouvernementales sont fermement opposées à la culture à grande échelle du riz doré qui pourrait sauver des vies. Ce sont pêle-mêle Greenpeace, le WWF, le Sierra Club, le European Network of Scientists for Social and Environmental Responsability, allez sur leur site, ça vaut le détour, le Center for Food Safety (USA) rémunéré par des association hétéroclites défendant la nourriture dite « bio », le Non-GMO Project, la Union of Concerned Scientists ou enfin Terra Organica. Ces organisations obscurantistes ont instillé dans l’esprit des populations complètement nanties en regard des multitudes du tiers-monde des principes de précaution et de respect de la nature telle qu’elle a été voulue par le grand créateur de toutes choses, des idées totalement fausses et en complet désaccord avec les évidences scientifiques accumulées depuis plusieurs dizaines d’années. On se trouve dans une situation idéologique proche de celle des réchauffistes. Les hypothèses de travail sont fausses et l’idéologie a progressivement aboli la perception du risque en élevant sur l’autel de l’ignorance le principe de précaution.

Le risque est devenu subjectif, ces organisations criminelles ne considèrent plus les faits scientifiques mais se fient à la manière dont ils les perçoivent en accord avec leurs valeurs idéologiques parfois teintées de relents détestables de religiosité frisant le plus sombre des fanatismes – on croyait que les sorcières avaient disparu … Il s’agit d’une attitude particulièrement dangereuse quand elle est transposée dans les prises de décision gouvernementales justement sur la gestion des risques publics. Car quand ces organisations, je le répète criminelles, défendent avec passion ces idées fausses quitte à exposer des populations entières à d’autres risques beaucoup plus graves, nous avons le droit de leur demander des comptes et pas seulement pour les plantes génétiquement modifiées, dont le riz doré n’est qu’un exemple presque caricatural. Il en est de même pour le prétendu changement climatique, mais également pour l’opposition ouverte à la vaccination.

Selon ces organisations on doit laisser la nature telle qu’elle est. Le climat va changer parce qu’on brûle du pétrole, du charbon, du gaz et de l’uranium, cessons de gaspiller ces ressources nuisibles de par leurs effets (supposés) sur l’atmosphère. Les plantes transgéniques sont une invention diabolique qui a modifié la nature, il faut les interdire. Les vaccins modifient l’organisme, c’est presque aussi diabolique que les plantes transgéniques, il faut les interdire. Après tout, quelle importance si des millions de gens meurent et d’autres millions sont débiles mentaux ou aveugles !

Voilà en quoi consiste l’idéologie des organisations citées plus haut et en premier lieu Greenpeace et le WWF. Ces mêmes organisations ont orchestré la destruction de plantations justement destinées à tester de manière rationnelle et scientifique leur innocuité ou au contraire leur caractère nocif, car il reste encore quelques scientifiques honnêtes. Ces organisations criminelles ont fait en sorte que les laboratoires, pas toujours privés, ne puissent justement pas aller dans le sens opposé à leurs idées. Après leurs actes criminels, auxquels prirent part notamment José Bové, maintenant propulsé député européen, et l’actuel ministre français de l’énergie, de l’environnement et des moulins à vent, également comme Bové ancien faucheur d’OGM notoire, amnistié pour la cause écologiste, ce sont deux fameuses illustrations de la perversité de ces organisations qui acceptent sans état d’âme la mort ou la cécité de millions d’enfants et oeuvrent pour appauvrir des millions d’autres personnes y compris dans les pays développés pour satisfaire leur grossier refus de la science par pure idéologie malthusienne et obscurantiste car il ne faut pas changer la nature. Leur registre a basculé dès le début de leurs actes criminels vers l’émotionnel et c’est porteur. La peur annihile tout sens critique, c’est bien connu. Le climat va se réchauffer, on va tous griller, cessons de piller la planète de ses combustibles fossiles. Les OGM sont dangereux, cessons de les cultiver. La peur est un argument tellement porteur que tous les moyens sont bons pour que ces ONG imposent leur loi sur cette base facile et démagogique. Triste monde devenu dévoyé par une mafia d’ignorants …

 

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https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/03/21/fracking-et-ogm-deux-mots-diabolises-en-un-parallele-interessant/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/08/28/les-anti-ogm-sont-des-criminels/

Inspiré d’un article de David Ropeik, Université d’Harvard, paru dans Scientific American.

Billet publié le 30 mars sur le blog http://www.mauvaisenouvelle.fr/

Les anti-OGM sont des criminels !

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Le riz est une culture vitale pour un grand nombre de pays et il a toujours été très difficile voire impossible de convaincre les agriculteurs que des riz génétiquement modifiés puissent être cultivés afin d’améliorer par exemple la santé des populations avec le riz doré ou de réduire la main d’oeuvre ou l’utilisation de pesticides avec du riz résistant à un herbicide ou encore du riz type Bt. Parce que le riz est tellement essentiel et fait partie d’une coutume ancestrale il existe un tabou infranchissable pour l’utilisation de riz modifié génétiquement. Cette attitude tout à fait explicable a été révélée aux Philippines il y a quelques semaines quand des villageois ont saccagé des rizières où avait été planté du riz doré, fortement encouragés par des associations de défense de la nature financées en sous-main par Greenpeace. Car le riz est comme un dieu dans ces pays, la base de l’alimentation quotidienne et parfois le seul aliment disponible pour des millions de personnes. Or le riz doré a été modifié par l’introduction de deux gènes et d’un promoteur de ces gènes de telle manière qu’il synthétise du beta carotène, le précurseur de la vitamine A, et qu’il soit présent dans les graines et non pas seulement dans les feuilles, le beta carotène étant par ailleurs un pigment essentiel dans la photosynthèse. Or une déficience en vitamine A, c’est le cas préoccupant dans une cinquantaine de pays en particulier en Afrique, en Inde, en Malaisie ou encore aux Philippines, est dramatique car elle conduit à une cécité irréversible chez les enfants sans oublier les quelques 600000 enfants qui meurent des conséquences de cette carence en vitamine A chaque année. Les détracteurs du riz doré (dont Greenpeace, naturellement) préconisent d’éduquer les familles pour leur faire comprendre que cultiver quelques yams ou quelques carottes autour de leur maison permettrait de combattre la carence en vitamine A. Difficile d’imaginer que dans les faubourgs de Manille où s’entassent des bidonvilles sur d’anciennes décharges d’ordures on puisse cultiver la moindre carotte. Le peu d’espace disponible est réservé à l’élevage de quelques poulets ou pour engraisser un cochon famélique avec des déchets innommables. Procurer des suppléments vitaminiques à des centaines de millions de personnes n’est qu’un rêve couteux. Bref, on a l’impression que l’ignorance des populations n’a d’égal que l’obscurantisme de ces ONG criminelles. La mise au point du riz doré constitue une véritable prouesse biotechnologique. Je ne m’attarderai pas sur les détails qui se trouvent dans Wikipedia (en anglais c’est plus détaillé, pour les curieux anglophones) mais depuis 2004 ce riz d’un genre nouveau a fait l’objet de nombreuses études conduites par des scientifiques universitaires indépendants de tout groupe industriel comme Monsanto ou Syngenta et il est ressorti de ces travaux qu’un bol de riz doré par jour permettait d’apporter la quantité quotidienne de carotène effectivement transformée en vitamine A après ingestion. La Fondation Bill et Melinda Gates, très impliquée dans les problèmes de malnutrition et de santé a d’ailleurs largement financé ces travaux en aval. Le combat idéologique suranné de Greenpeace ou du ministre français de l’environnement, farouche opposants aux OGM dont il était l’un des faucheurs les plus assidus avec son ami José Bové est d’ailleurs non avenu dans le cas du riz doré puisqu’il peut être cultivé sans licence, tant Monsanto que Syngenta ou les laboratoires universitaires qui ont participé à sa mise au point ont abandonné tout droit sur cette variété de riz y compris pour la plus récente variété. Or le combat inutile des ONG anti-OGM ne peut donc plus se situer comme orienté contre les grandes multinationales telles Monsanto ou Syngenta ou encore Bayer, en tous les cas pas dans le cas du riz doré, on peut donc se poser de réelles question sur les propos récents du ministre de l’environnement qui déclarait, je le cite, être «le rempart contre les vieilles lunes des marchands du temple du productivisme sans entrave, qu’il s’agisse de ceux qui veulent faire pousser des OGM en plein champ, ou faire du fric-frac dans notre sous-sol pour extraire des gaz de schistes». Je veux bien que ce triste sire soit contre tout par principe mais qu’il soit aussi d’accord pour qu’on laisse des millions d’enfants devenir aveugles ou simplement mourir de malnutrition, c’est une attitude criminelle !

Source : Forbes, crédit photo Wikipedia