Retour sur la mortalité des saumons dans les rivières de l’Etat de Washington

L’Etat de Washington c’est loin de l’Europe et pourtant les pneus des voitures qui circulent dans les villes, sur les autoroutes et dans les petits villages contiennent les mêmes produits additifs pour en améliorer les performances. Le 6PPD (N-(1,3-dimethylbutyl)-N’-phenyl-p-phenylenediamine) est un antioxydant qui protège les pneus contre une dégradation prématurée par des agents oxydants tels que l’oxygène et l’ozone. L’ozone se forme par réaction entre les oxydes d’azote et les rayons ultra-violets solaires. Les oxydes d’azote sont produits dans les agglomérations par les moteurs à combustion interne des automobiles et le peu de rayons UV suffit pour que les taux d’ozone augmentent parfois dangereusement comme en particulier les grandes villes. Or l’ozone est un des plus puisants oxydants existants et les pneus se dégradent rapidement en raison de cette oxydation. D’où l’additif anti-oxydant qu’est le 6PPD. Comme indiqué dans le schéma ci-dessous le 6PPD, après avoir piégé deux molécules d’ozone, se retrouve sous forme de 6PPD-quinone dans les poussières d’usure des pneus que tout un chacun respire dans une ville ou près d’une autoroute très fréquentée.

Selon ce dont je me souviens du métabolisme énergétique de la cellule vivante, la 6PPD-quinone est probablement un puissant inhibiteur de la chaine respiratoires mitochondriale et peut également interférer avec l’échange gazeux oxygène/CO2 au niveau des poumons. Dans le cas des poissons il s’agit des branchies beaucoup plus sensibles aux même inhibiteurs. Dans l’article relatif à cette étude sur les saumons coho que m’a aimablement communiqué le Docteur Kolodziej il n’est pas fait mention du mécanisme d’action de la 6PPD-quinone mais il est certain, à mon humble avis, que ce produit soit également toxique pour les êtres humains.

Ah ! Chères automobiles ! Pendant des dizaines d’années on a respiré des poussières d’amiante provenant de l’usure des garnitures de freins et des mécanismes d’embrayage. Personne ne s’en est vraiment préoccupé. Pendant des années on a respiré du plomb-tétraéthyle, un additif anti-cliquetis qui a fini par être interdit et remplacé par des dérivés oxygénés et maintenant par de l’éthanol « bio », c’est mieux. Je ne suis pas un opposant forcené aux véhicules automobiles mais, puisque je dissertais au sujet du principe de précaution il y a peu, jamais les ingénieurs et chimistes qui ont travaillé pour améliorer la durée de vie des pneus auraient été capables de découvrir que cette 6PPD-quinone tuait massivement les saumons des rivières de l’Etat de Washington près de Seattle, jamais les fabricants de garniture de freins ou de disques d’embrayage auraient imaginé il y a 50 ans que l’amiante provoquait des cancers mortels de la plèvre. Faut-il supprimer les voitures pour autant ? Non ! Donc le principe de précaution est toujours inopérant et il en sera ainsi encore longtemps.

Je citerai un dernier exemple rejoignant le SARS-CoV-2 : puisque toutes les mesures de restriction susceptibles de freiner la propagation de ce virus mises en place en vertu du principe de précaution sont inopérantes, on se trouve encore une fois devant la totale stupidité de ce principe …

Liens: https://jacqueshenry.wordpress.com/2020/12/13/du-saumon-a-loseille-aux-pneus-des-voitures/

Vaccins SARS-CoV-2 : mais où est passé le principe de précaution ?

Formulé pour la première fois en 1992 lors de la conférence de Rio sur l’environnement le principe de précaution a été inscrit dans le « marbre » de la constitution française par Michel Barnier en 1995 :

« L’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable » (source Wikipedia). Ce texte à dessein abscons autorise toutes sortes d’interprétations et les décideurs ne se sont pas privés de légiférer au cours des années suivantes et jusqu’à aujourd’hui pour réglementer des domaines de l’activité scientifique, économique et sociale ne relevant pas de ce principe. Fondamentalement le principe de précaution résulte directement de la peur suscitée par toute activité humaine étrangère aux lois de la nature. C’est exactement cet aspect qui a conduit Michel Barnier, en France, à en quelque sorte radicaliser ce principe de précaution. En effet Michel Barnier a enduré une enfance vécue dans la banlieue industrielle de Grenoble au milieu des fumées et des odeurs des usines chimiques du bord de l’Isère. Il en a été profondément marqué et il n’a cessé de mépriser toute forme d’activité humaine non conforme à la réalité de la nature. Sa carrière politique a toujours été teintée de cet arrière-goût de l’environnement qui est la porte ouverte à tous les politiciens opportunistes et Barnier est l’archétype du politicien professionnel n’ayant jamais mis les mains dans le cambouis mais toujours dans la confiture de l’appareil d’Etat, qu’il soit français ou européen.

Aujourd’hui le principe de précaution, dans sa formulation sibylline mentionnée ci-dessus, est donc appliqué « à la lettre » pour la production et l’utilisation massive d’un vaccin dirigé contre le SARS-CoV-2 issu d’une technologie entièrement nouvelle jamais utilisée chez l’homme auparavant. Des cas de paralysie faciale dite paralysie de Bell et plus préoccupant encore des cas de myélite transverse, comprenez une inflammation de la moelle épinière ont déjà été observés à la suite de l’administration de ce vaccin, outre des cas de réactions allergiques plus ou moins violentes (sources: Mayo Clinic et FDA). On est donc en droit de se poser une première question relative à la pertinence de l’application du principe de précaution dans le cas de ce vaccin : le SARS-CoV-2 constitue-t-il un « risque de dommages graves et irréversibles » pour l’humanité ? La réponse est non ! le SARS-CoV-2 ne constitue pas un risque majeur pour l’humanité puisque le taux de mortalité global est à peine supérieur à celui d’une mauvaise grippe saisonnière, quoiqu’en pensent les médias et les politiciens.

La deuxième question au sujet de ce vaccin est la suivante : constitue-t-il une « mesure effective et proportionnée » dans la lutte contre le SARS-CoV-2 ? La réponse est non ! D’une part on ignore si ce vaccin abolira toute contagiosité des sujets ayant été traités. On ignore également « compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment » si ce vaccin sera efficace dans les mois et les années à venir contre des variants génétiques de ce virus, variants qui apparaissent presque chaque semaine dans le monde entier. À l’IHU de Marseille seulement une quinzaine de patients ayant déjà été atteints par le coronavirus ont à nouveau été contaminés par des variants alors qu’on pouvait s’attendre à ce qu’ils soient immunisés contre toute autre forme de ce virus. Personnellement j’ai déjà fait l’expérience de cette grippe étrange avec peu de fièvre et une toux sèche impossible à maîtriser et si cette situation se répétait j’aurai toujours ma vieille chloroquine sous la main pour me traiter, étant entendu que quel que soit le variant génétique de ce virus la chloroquine agira toujours de la même manière.

Cette dernière réflexion personnelle et parfaitement logique m’amène donc à la question suivante : pourquoi les grandes firmes pharmaceutiques ont-elles osé prendre des risques moraux et éthiques disproportionnés pour produire ce vaccin tout en exigeant de la part des gouvernements que ces derniers prennent en charge tous les risques juridiques liés à des effets secondaires, voire des décès, à la suite de campagnes de vaccination massives décidées par ces mêmes gouvernements ? C’est nouveau dans l’histoire de la médecine, du jamais vu ! Les gouvernements, qui ont mis en place le principe de précaution renient ouvertement ce même principe en assumant l’entière responsabilité des risques encourus « qui sont d’un coût économiquement inacceptable » pour paraphraser le texte liminaire de la loi Barnier. Alors qu’il existe maintenant plusieurs traitements prophylactiques et également curatifs dès l’apparition des premiers symptômes, confirmés le cas échéant par un test RT-PCR, qui ne présentent aucun effet secondaire et sont en outre d’un coût ridicule, une dizaine d’euros par mois, alors quelles sont les raisons justifiant l’urgence d’une vaccination massive, systématique, et éventuellement obligatoire ? Je me mets à la place du CEO de Pfizer et je comprend parfaitement son attitude : un vaccin fabriqué massivement par des robots ne revenant qu’à quelques centimes pour être vendu entre 8 et 20 euros la dose (il en faut 2 par personne) aux gouvernements qui ont accepté d’assumer à la place de Pfizer toutes leurs responsabilités juridiques, ce n’est que du très bon pain !

Note. Voici les 5 traitements efficaces (source partielle IHU de Marseille) en prophylaxie et traitement précoce du SARS-CoV-2 : doxycycline, hydroxychloroquine, azithromycine, teicoplanine et ivermectine. Ce sont des « vieilles » molécules pour lesquelles le principe de précaution n’a pas lieu d’être appliqué à condition toutefois que les posologies indiquées par les autorités médicales soient respectées et après avis de ces dernières, vieilles molécules qui constituent un seul grave problème : elles ne sont la source d’aucun profit pour les grandes entreprises pharmaceutiques : voilà le cœur de la problématique des vaccins anti-SARS-CoV-2

Illustration : source La Libre Belgique. Relire aussi sur ce blog : https://jacqueshenry.wordpress.com/2020/11/11/sars-cov-2-jusqua-quand-on-va-nous-prendre-pour-des-veaux/

SARS-CoV-2: jusqu’à quand on va nous prendre pour des veaux ?

J’habite dans une province espagnole où aucun couvre-feu ni confinement n’a été mis en place. Seul le port du masque reste obligatoire dans la rue et les espaces publics et commerciaux. L’interdiction de fumer dans la rue a été maintenue et c’est une bonne décision puisque la propreté de trottoirs s’est améliorée. Il est également interdit de fumer lorsque l’on est assis à une terrasse de café. J’ignore où en est l’augmentation du nombre de « cas », phénomène qui est devenu le nouvel outil pervers de manipulation des populations dans de nombreux pays occidentaux et de privation de leurs libertés fondamentales. Les gouvernements, aux ordres de l’OMS, organisme onusien lui-même aux ordres du lobby international de l’industrie pharmaceutique, ont décidé de mesures liberticides contraires à la constitution des Etats mais également contraires aux instances supranationales comme le Conseil de l’Europe. Et pourtant personne ne proteste, tous les citoyens, transformés en moutons ou en veaux, courbent le dos et restent silencieux en attendant un traitement contre le SARS-CoV-2 ou un vaccin nécessairement mis au point à la hâte en raison du caractère récent de cette grippe.

La grande nouvelle est l’imminence de la disponibilité d’un ou plusieurs vaccins. Les firmes Pfizer et BioNTech ont été mentionnées mais nulle part dans la presse occidentale ne sont cités les progrès réalisés par les laboratoires russes et chinois ou encore japonais dans ce domaine. Les médias répandent donc bien des informations comme le leur ordonne l’OMS c’est-à-dire privilégier les firmes pharmaceutiques occidentales. Comment les deux firmes pharmaceutiques mentionnées ci-dessus ont-elles testé l’efficacité de leurs vaccins ? Probablement en suivant l’apparition d’anticorps dirigés contre l’antigène d’origine virale utilisé pour confectionner le vaccin. Quel est cet (ou ces) antigène et comment a-t-il été produit ? S’agit-il de protéines virales produites in vitro et conditionnées pour être injectées ou s’agit-il d’ARN messager codant pour cette ou ces protéines virales injecté au candidat au vaccin ? Dans ce dernier cas il y a un gros problème : s’agit-il de modifier génétiquement des êtres humains ? Encore des questions sans réponse. Pourtant les moutons et les veaux semblent apercevoir de loin un frémissement de début d’amélioration de leurs conditions de vie devenues inhumaines à la suite des mesures draconiennes prises par les gouvernements, mesures qui frisent celles mises en place par des régimes totalitaires passés. À quand la création de camps de rééducation dans nos bonnes vielles démocraties occidentales pour les récalcitrants ? En ce qui me concerne je refuserai de me faire vacciner avec un produit (ARN messager) qui modifie mon patrimoine génétique …

Et pourtant tout ce bruit pour rien alors que le SARS-CoV-2 a fait moins de victimes en France que les grippes saisonnières de 2014-2015, 1974-1975, 1968-1969 ou 1962-1963 en données brutes non corrigées de l’augmentation de la population. Les fraudes quasiment imposées aux hôpitaux et aux médecins de ville pour classer les morts avec le label « Covid-19 » n’ont pas suffi à augmenter cette statistique pour faire avaler la pilule amère des mesures socialement (et économiquement) restrictives par la population laborieuse qui s’appauvrit inexorablement, ayant perdu la force de bêler ou meugler tels les moutons et les veaux qu’ils sont devenus. Et comme toute la population est terrorisée par le SARS-CoV-2 alors elle va se soumettre à un test RT-PCR sans imaginer un instant que chaque test rapporte 75 euros aux laboratoires pharmaceutiques ou à leurs filiales spécialisées dans la manufacture de réactifs de laboratoire, 75 euros prélevés sur les impôts qu’ils paient et ces impôts ne pourront qu’augmenter au cours des années à venir. Ces braves citoyens réduits à l’état d’animaux d’élevage sont devenus incapables de raisonner.

Et pourtant tout ce bruit pour rien alors qu’il existe un traitement efficace mis au point par les Chinois et largement étudié au sein de l’IHU de Marseille en France pour traiter les patients atteints par le SARS-CoV-2 au stade précoce de la maladie. Les problèmes très préoccupants montés de toute pièce par ces mêmes laboratoires pharmaceutiques qui font la pluie et le beau temps à l’OMS mais également au sein des gouvernements des pays occidentaux est que ce traitement n’entre pas dans le cadre des essais dits randomisés en double-aveugle contre un placebo, protocole lui-même mis en place par ces laboratoires pharmaceutiques pour valider une nouvelle molécule. Or le traitement préventif et pouvant être généralisé dans une campagne de prophylaxie générale pour éteindre l’épidémie fait appel à deux molécules qui ne coûtent rien, ne sont protégées par aucun brevet, sont connues depuis des dizaines d’années et leurs effets secondaires parfaitement identifiés puisqu’elles ont été utilisées par des milliards de personnes dans le monde. Envisager de demander à des médecins hospitaliers d’imaginer mettre en place un essai randomisé en double-aveugle avec des malades dont ces médecins savent qu’ils peuvent mourir par manque de soins adéquats au plus fort de l’épidémie de SARS-CoV-2 aurait été tout simplement criminel : la non-assistance à personne en danger de mort est un crime, c’est pourtant l’argument qu’ont avancé en France les autorités sanitaires, le fameux (et fumeux) conseil scientifique dont s’était entouré le Président Macron pour interdire l’utilisation de l’hydroxychloroquine hors AMM pour sauver des patients. Ce produit, si on respecte la posologie, est anodin et utilisé quotidiennement par des milliards de personnes dans le monde en prophylaxie de la malaria. J’ai moi-même utilisé la chloroquine pendant plusieurs années lorsque je résidais au Vanuatu et je suis toujours en vie. La toxicité de l’hydroxychloroquine classée comme poison par la Ministre de la santé n’était qu’un reflet des ordres qu’elle avait reçu du lobby pharmaceutique et son successeur ne fait pas mieux.

Le Docteur Harvey A. Risch de l’Université de Yale a dirigé deux études statistiques collectant tous les résultats émanant des cliniques et hôpitaux de par le monde au sujet du traitement du SARS-CoV-2 par l’hydroxychloroquine et d’autres molécules dont le Remdesivir et ses conclusions sont sans appel : l’hydroxychloroquine associée à d’autres molécules connues depuis des décennies est efficace pour traiter la maladie provoquée par le SARS-CoV-2 ajoutant qu’aucun effet secondaire sérieux n’est à déplorer en particulier des arythmies cardiaques, le danger mortel qu’avait mis en avant l’ex-ministre française de la santé. Donc, pour résumer, cette grippe (oui ! Je persiste et signe en affirmant qu’il s’agit d’une grippe) peut être circonscrite par un traitement efficace et dénué de tout danger à condition que celui-ci soit appliqué précocement. Pour évaluer le caractère précoce de cette grippe, outre les signes cliniques que n’importe quel médecin de ville peut reconnaître il y a le dépistage à l’aide de thermomètres infra-rouge qui ne coûtent que 30 euros la pièce. En cas de fièvre il est alors conseillé de se soumettre à un test RT-PCR si celui-ci ne comporte pas plus de 25 cycles d’amplification, la norme appliquée en Allemagne, et alors le traitement préconisé par l’IHU de Marseille fait disparaître la charge virale après un délai d’une semaine. Les deux études dirigées par le Docteur Risch prouvent que cette approche est satisfaisante et que le confinement, l’arrêt total de l’économie, le port obligatoire du masque et toutes autres sortes de fantaisies sont inutiles et plus important encore, si cette approche rationnelle était adoptée massivement alors cette grippe disparaîtrait d’elle-même.

C’est trop demander aux politiciens corrompus par le lobby des laboratoires pharmaceutiques : ils ne pensent pas au bien-être des populations dont ils ont la charge, ils sont surtout occupés par l’épaisseur de leur porte-feuille tout en prenant des mesures telles que jamais on ne pourra leur reprocher quoi que que ce soit puisqu’ils appliquent à la lettre le sinistre principe de précaution. Voilà où en sont les démocraties occidentales, affligeant !

Sources : https://doi.org/10.1101/2020.09.30.20204693 et https://doi.org/10.1016/j.amjmed.2020.07.003

Politique contre science : le principe de précaution

L’invocation du principe de précaution – un concept développé par les militants écologistes du XXe siècle – intensifie considérablement l’attaque contre la science moderne. Article de Ralph Alexander paru sur son blog Science under Attack.

Destiné à la prise de décision lorsque les preuves scientifiques disponibles sur une menace potentielle pour l’environnement ou la santé sont très incertaines, le principe de précaution a été utilisé pour justifier un certain nombre de politiques et de lois environnementales à travers le monde. Malheureusement pour la science, le principe a également été utilisé pour soutenir une action politique sur des dangers présumés, dans les cas où il n’y a que peu ou pas de preuves de ces dangers.

Les origines du principe de précaution (1, références et liens en fin de billet) remontent à l’application au début des années 1970 du principe allemand de «Vorsorge» ou de prévoyance, basé sur la conviction que les dommages environnementaux peuvent être évités par une planification minutieuse. Le « Vorsorgeprinzip » est devenu le fondement de la législation et des politiques environnementales allemandes dans des domaines tels que les pluies acides, la pollution et le réchauffement climatique. Le principe reflète le vieil adage selon lequel « il vaut mieux prévenir que guérir » et peut être considéré comme une réaffirmation de l’ancien serment d’Hippocrate en médecine : « Premièrement, ne faites pas de mal ».

Formellement, le principe de précaution peut être énoncé comme suit : « Lorsqu’une activité soulève des menaces d’atteinte à la santé humaine ou à l’environnement, des mesures de précaution devraient être prises même si certaines relations de cause à effet ne sont pas pleinement établies scientifiquement ». Mais en dépit de ses nobles intentions, le principe de précaution repose dans la pratique bien plus sur des considérations politiques que sur la science. C’est l’affirmation « non pleinement établie scientifiquement » qui à la fois embrasse le principe en cause et, en même temps, la laisse ouverte à la manipulation et à la subversion de la science.

Un exemple notable de l’intrusion du principe de précaution politique dans la science est l’interdiction des cultures d’OGM (organismes génétiquement modifiés) par plus de la moitié des pays de l’Union européenne. Les interdictions découlent de la croyance répandue et fondée sur la peur selon laquelle la consommation d’aliments génétiquement modifiés est dangereuse, malgré le manque de preuves scientifiques que les OGM ont déjà causé des dommages à un être humain ou à un animal.

Dans une étude réalisée en 2016 par la National Academy of Sciences, Engineering and Medicine aucune preuve substantielle n’a été trouvée que le risque pour la santé humaine était différent pour les cultures OGM actuellement sur le marché que pour leurs homologues traditionnellement croisées. Cette conclusion provient d’études épidémiologiques menées aux États-Unis et au Canada, où la population consomme des aliments OGM depuis la fin des années 1990, et d’études similaires au Royaume-Uni et en Europe, où très peu d’aliments OGM sont consommés.

Le principe de précaution sous-tend également la CCNUCC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), le traité de 1992 qui a servi de base à toute action politique ultérieure sur le réchauffement climatique. Il y a un manque de preuves scientifiques empiriques pour le récit du changement climatique anthropique catastrophique (causé par l’homme). Pourtant, la peur irrationnelle des conséquences désastreuses du réchauffement climatique pousse les militants à invoquer le principe de précaution afin de justifier des remèdes inutiles et coûteux tels que ceux inscrits dans l’Accord de Paris ou le Green New Deal.

L’un des plus gros problèmes du principe de précaution est qu’il préconise essentiellement l’évitement des risques. Mais l’évitement des risques comporte ses propres risques.

Les dangers, grands et petits, font partie intégrante de la vie quotidienne. Nous acceptons le risque, par exemple, d’être tué ou gravement blessé en voyageant sur les routes car le risque est contrebalancé par la commodité de se rendre rapidement à destination ou par notre désir d’avoir des produits frais disponibles au supermarché. L’application du principe de précaution signifierait, en plus des mesures de sécurité déjà en place, réduire toutes les limites de vitesse à 20 kilomètres/heure ou moins – une solution manifestement impraticable qui nous ramènerait à l’époque du cheval et de la diligence de nos ancêtres.

Un autre exemple concret d’une conséquence involontaire du principe de précaution est ce qui s’est passé à Fukushima, au Japon, à la suite de l’accident nucléaire déclenché par un tremblement de terre et un tsunami massifs le 11 mars 2011. Comme l’ont décrit les auteurs d’un récent document de travail (2), L’arrêt de la production d’énergie nucléaire par mesure de sécurité et son remplacement par l’énergie fossile ont fait grimper les prix de l’électricité jusqu’à 38%, diminuant la consommation d’électricité, en particulier pour le chauffage pendant les hivers froids. Cela a eu un effet dévastateur, selon les auteurs de ce rapport : « L’augmentation estimée de la mortalité due à la hausse des prix de l’électricité dépasse largement la mortalité due à l’accident lui-même, ce qui suggère que la décision de cesser la production nucléaire a causé plus de tort que de bien » (voir également 3).

Le respect du principe de précaution peut également étouffer l’innovation et constituer un obstacle au développement technologique. Dans le pire des cas, une technologie avantageuse peut être interdite en raison de son impact potentiellement négatif, laissant ses avantages positifs non réalisés (4). Dans l’exemple cité dans le lien 4, le principe de précaution a été masqué par un autre principe tout aussi contestable qui en est un corollaire, celui de la traçabilité d’un produit. Cela pourrait bien être le cas pour les OGM et leurs dérivés alimentaires courants. Les plus de 30 pays qui ont interdit la culture de cultures génétiquement modifiées peuvent se fermer à la promesse de produire des aliments moins chers et plus nutritifs.

Le principe de précaution oppose la science à la politique. Dans un monde idéal, le conflit entre les deux serait résolu avec sagesse. Dans l’état actuel des choses, cependant, la science est souvent soumise aux besoins et aux caprices des décideurs.

1. http://www.ejolt.org/2015/02/precautionary-principle/

2. https://www.iza.org/publications/dp/12687/be-cautious-with-the-precautionary-principle-evidence-from-fukushima-daiichi-nuclear-accident

3. https://jacqueshenry.wordpress.com/2020/01/31/la-stupidite-du-principe-de-precaution-illustration-avec-le-tritium-a-la-centrale-nucleaire-de-fukushima-daiichi/

4. https://jacqueshenry.wordpress.com/2017/07/04/le-principe-de-precaution-et-simone-veil-une-catastrophe/

Bientôt le blé sera attaqué en Europe par un champignon dévastateur pandémique

Le brunissement du blé est une maladie initialement observée avec le riz en Asie dès les années 1950. Pour cette culture la maladie est communément appelée pyriculariose puisque l’agent pathogène qui en est responsable est principalement le champignon Pyricularia oryzae. Les nœuds des tiges sont préférentiellement attaqués entrainant la mort de la plante. Des symptômes similaires sont provoqués par le champignon Magnaporthe grisea. Depuis plusieurs années ce dernier champignon attaque également le blé, ce qui provoque des dégâts de plus en plus considérables. Au début des années 2000 l’entreprise japonaise Sumitomo Chemicals développa un fongicide efficace contre cette maladie du riz. Le produit appelé Isotianil avait été initialement mis au point par la société allemande Bayer au cours d’un projet important de synthèse d’isothiazoles afin de trouver de nouveaux fongicides et son développement fut repris par Sumitomo pour l’appliquer au traitement de la pyriculariose du riz. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un fongicide puisque ce composé est inactif sur le champignon cultivé in vitro. On considère que l’Isotianil présente des propriétés d’activation des défenses de la plante. Ces défenses de la plante sont corrélées directement à une surexpression d’un enzyme appelé lipoxygénase entrainant la mort du champignon.

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Jamais ce produit n’avait été utilisé contre la pyriculariose de blé provoquée par le même champignon Magnaporthe oryzae puisque l’occurence de cette maladie était rare. Elle apparut d’abord en Amérique du sud dans des régions où la culture du riz est également répandue. Il a suffi de quelques mutations du champignon pour qu’il devienne pathogène pour le blé. Les pertes de rendement peuvent atteindre plus de 50 %. À titre d’information la pyriculariose du riz provoque des chutes de rendement en Asie correspondant à la consommation de riz de 60 millions de personne et dans des pays comme le Japon, la Thaïlande ou la Chine où le riz est une culture à forte valeur ajoutée les pertes financières sont considérables. Dès 2010, conjointement avec Bayer, la firme Sumitomo commercialisa l’Isotianil pour la protection des cultures de riz mais il n’a jamais été homologué pour le blé. Or, après le Brésil, l’Uruguay puis l’Argentine ce sont maintenant le Bengladesh et l’Inde qui sont touchés. Parions qu’il ne faudra pas beaucoup d’années pour que l’Europe soit à son tour infectée.

Si j’ai écrit ce billet c’est aussi pour faire ressortir les effets pervers des procédures d’homologation des matières actives utilisées en agrochimie qui ont été récemment renforcées en raison du fameux principe de précaution. Pour information, l’Isotianil est inclus dans l’enrobage des semences de riz à raison de 10 milligrammes pour 100 kg de semences ! Il s’agit de quantités infinitésimales indétectables en plein-champ. Il en est de même pour les néo-nicotinoïdes qui ont alimenté la désinformation pendant des années jusqu’à leur interdiction totale dans certains pays européens au sujet de la mortalité des insectes pollinisateurs dont les abeilles à miel. Les doses de matière active appliquées par hectare de culture dépassent rarement 3 à 4 grammes. Au pire chaque plante, qu’il s’agisse de colza ou de graminées contiendra moins de 0,1 microgramme de néo-nicotinoïde et dans le cas de l’Isotianil il faut diviser par 10 cette teneur par plantule de riz ou de blé. Ce problème d’autorisation de mise sur le marché est exactement le reflet de ce qui se passe en médecine où encore une fois le principe de précaution mis en place par des gauchistes totalement ignorants des réalité de la science joue son rôle pervers. Je rappelle à mes lecteurs que c’est l’illustre Michel Barnier qui mit en place le principe de précaution en France, personnalité illustre par son incompétence en matière de négociations commerciales. Mais je m’égare.

Sources : Bayer et Sumitomo Chemicals, illustration Sumitomo

La stupidité du principe de précaution : illustration avec le tritium à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi

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Je me suis permis ici de faire figurer un article de Yann Rousseau paru le 28 janvier sur le site Les Echos pour illustrer l’incommensurable imbécillité des politiciens (japonais en l’occurence mais il en est de même en Europe) qui sont obnubilés par le principe de précaution et la peur irraisonnée du nucléaire civil. Certes il y a eu un grave accident nucléaire au Japon mais il faut relativiser la gravité de la situation. Durant ma carrière de recherche en biologie j’ai utilisé des doses importantes de tritium. Je me suis certainement contaminé sans le savoir comme j’ai aussi eu la surprise de m’être contaminé à deux reprises par de l’iode radioactif, ce qui est beaucoup dangereux. Et pourtant je suis toujours vivant et bien vivant …

« Comment 16 grammes de tritium dans un million de litres d’eau paralysent Fukushima »

Neuf ans après la catastrophe, le gouvernement japonais doit se prononcer sur le sort de l’eau « contaminée » qui s’accumule sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Tokyo préférerait un rejet en mer, conforme à ce que font les autres centrales [nucléaires] de la planète [situées en bord de mer], mais le projet tétanise la région.

Les cerisiers ont presque tous disparu de Fukushima Daiichi. Plantés à partir des années 1970 pour égayer la gigantesque centrale nucléaire du nord-est du Japon, la plupart des « sakuras » ont été abattus après la catastrophe de mars 2011 qui a ravagé le site et sa région. Plus de 800 des 1.200 arbres à fleurs recensés auraient été abattus sur les neuf dernières années, laissant place à un décor de science-fiction.

Pour figer les poussières radioactives, les collines sont désormais recouvertes d’un ciment gris clair et de longues dalles de béton renforcé sur lesquelles ont poussé partout de gigantesques citernes bleues et grises. La centrale est noyée sous ces 965 réservoirs contenant chacun près de 1.200 tonnes d’eau « contaminée ».

L’heure des choix

Tepco, l’opérateur, estime qu’il peut encore trouver un peu d’espace pour en construire quelques dizaines de plus. « Mais très vite, à l’été 2022, on va atteindre notre capacité de stockage maximale », explique Junichi Matsumoto, le porte-parole de la division en charge du démantèlement chez l’électricien. « Le gouvernement va devoir prendre une décision sur la gestion de cette eau », prévient-il, sans s’engager sur le sujet, conscient de son extrême sensibilité.

Depuis la catastrophe, Tepco pompe en permanence les eaux chargées en éléments radioactifs qui s’accumulent sur le site. Le groupe doit capter les eaux qu’il utilise pour refroidir les réacteurs 1, 2 et 3, mais également récupérer les eaux naturelles souterraines qui s’infiltrent toujours dans les sous-sols ravagés des tranches construites au pied d’une colline.

Reste le tritium

Au total, Tepco a déjà « récupéré » 1,18 million de mètres cubes d’eau qu’il a filtré dans ses trois usines de décontamination construites sur place. « Nous parvenons à retirer 62 des 63 radionuclides contenus dans ces eaux », détaille Kenji Abe, l’un des cadres de l’électricien. « Mais il en reste un, le tritium », ajoute-t-il avant de présenter au visiteur du jour un petit bocal pharmaceutique contenant 30 centilitres de cette eau de la discorde. « Elle n’a pas d’odeur, pas de couleur, elle est peu radioactive », insiste-t-il.

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Selon les calculs du ministère japonais de l’Industrie, l’ensemble de l’eau stockée sur le site contient 860 TBq (terabecquerels) de tritium soit l’équivalent de… 16 grammes de cet isotope radioactif de l’hydrogène. En décembre dernier, les autorités nippones ont expliqué que ces eaux pourraient  soit être évaporées dans l’air, soit être progressivement diluées en mer sur une vingtaine d’années.

En France aussi…

Tokyo rappelle que de l’eau tritiée a été rejetée dans l’océan pendant des décennies, avant la catastrophe, sans qu’aucun dégât sur l’environnement ne soit jamais constaté. Les autres centrales nucléaires de la Terre rejettent aussi de l’eau tritiée », note encore Masato Kino du ministère de l’Industrie.

En France, le site de retraitement de la Hague en a rejeté, lui, en 2018… 11400 TBq selon Orano, qui précise dans son rapport environnemental que la limite autorisée sur le site français est de 18500 TBq. Le complexe français écoule ainsi en vingt jours ce que la centrale de Fukushima Daiichi voudrait rejeter en… vingt ans. Depuis l’accident, ce n’est pas si simple. Nous avons un important problème de perception et nous devons obtenir l’accord de chacun », souffle le haut fonctionnaire.

Pêcheurs en souffrance

En dehors du site, le projet d’un rejet en mer fait l’unanimité contre lui. Dans le port d’Onahama, aussi situé dans la préfecture de Fukushima mais à une cinquantaine de kilomètres plus au sud,  les associations de pêcheurs sont catégoriques. « Nous souffrons déjà des rumeurs blessantes sur nos poissons », s’inquiète, un matin de criée, Hisashi Maeda, de la coopérative de la pêche au chalut.

Malgré des milliers de tests et l’absence de concentration de radio-césium supérieures aux standards internationaux les plus rigoureux, les consommateurs continuent de bouder les produits locaux. En 2019, les ventes de la préfecture n’ont représenté que 15 % des volumes enregistrés avant la catastrophe. Les marins pensent qu’un rejet, forcément mal compris, porterait un coup terrible à la filière.

Défiance générale

Les ONG sont tout aussi méfiantes. « Il y a d’autres solutions que le rejet dans l’air ou l’eau comme le fait croire le gouvernement, explique Kazue Suzuki, de Greenpeace. Mais les technologies d’extraction du tritium sont coûteuses et donc ils ne veulent pas les envisager », avance l’experte  qui préférerait voir appliquer une stratégie de stockage de long terme et dénonce les erreurs passées de Tepco.

En septembre 2018, l’électricien avait dû admettre qu’une grande partie des eaux stockées sur le site contenait, contrairement à ses premières estimations, encore des radionucléides bien plus dangereux que le tritium. « Nous sommes aujourd’hui certains que 25 % peut être relâché sans problème. Et nous allons retraiter les 75 % qui auraient encore des concentrations d’autres radionucléides supérieurs aux standards », promet Kenji Abe, son bocal d’eau à la main.

Auteur : Yann Rousseau, à Fukushima Daiichi. Illustrations provenant de l’article des Echos

Bref commentaire. La deuxième illustration a probablement été mise en scène pour la cause journalistique. En effet le tritium se désintègre pour former de l’hélium-3 avec émission d’un anti-neutrino et d’un électron de faible énergie (rayonnement beta) qui ne traverse ni le verre ni le plastique. L’opérateur vérifiant la radioactivité du flacon d’eau avec un compteur de type Geiger recherchait des éléments radioactifs émettant des rayons gamma émis par les produits de fission de l’uranium ou par l’uranium combustible lui-même. Il faut enfin se souvenir que du tritium est naturellement présent dans l’eau car il apparaît massivement au cours de la collision d’un atome d’azote avec un neutron de haute énergie provenant du rayonnement cosmique. Ma conclusion, personnelle et que je ne partage qu’avec moi-même, est qu’il faut rejeter toutes ces « eaux tritiées » dans l’océan et il ne se passera strictement rien, les poissons contiennent déjà du tritium mais aussi, et surtout, du potassium-40 beaucoup plus radioactif que le tritium. Mais le principe de précaution étant respecté au Japon il suffirait qu’un tremblement de terre d’intensité moyenne détruise quelques-uns de ces immenses réservoirs construits à la hâte pour qu’on n’entende plus parler de ce tritium …

Le principe de précaution appliqué par la Commission européenne à l’agriculture

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En annonçant une augmentation des tarifs douaniers concernant des produits en provenance du Brésil et de l’Argentine et en menaçant de faire de même avec la France, Donald Trump entraine plus profondément le monde dans une guerre commerciale dommageable. Bien que cela ait été passé sous silence par les médias l’Union européenne est également en difficulté avec l’Organisation Mondiale du Commerce en raison du renforcement de son protectionnisme. Au mois de novembre 2019, lors de la réunion de l’OMC à Genève, l’Inde a rejoint le Canada, l’Australie, l’Argentine, le Brésil et la Malaisie en déposant une plainte officielle contre l’Union Européenne concernant les obstacles aux importations agricoles. Non seulement l’UE a augmenté les tarifs douaniers pour les cultures telles que le riz et les oranges pour protéger les agriculteurs de l’Union subventionnés par celle-ci mais elle utilise également des règles de santé et de sécurité pour bloquer les importations. L’ironie est que ces tarifs douaniers sont déguisés en mesures de précaution contre les menaces pour la santé et l’environnement alors qu’en fait ces tarifs empêchent parfois les Européens de profiter de bienfaits pour leur santé et pour l’environnement.

Les plaintes de l’OMC accusent l’Europe de restreindre « inutilement et de manière inappropriée » le commerce en imposant des barrières réglementaires sur les résidus de pesticides qui violent les normes scientifiques internationales et le « principe de l’évidence ». Pire encore : « il semble que l’Union Européenne tente unilatéralement d’imposer sa propre approche réglementaire à ses partenaires commerciaux » ce qui nuit de manière disproportionnée aux agriculteurs des pays en développement dont les moyens de subsistance dépendent des exportations.

Le problème est que l’UE, contrairement au reste du monde, fonde sa réglementation sur le « danger présumé », la possibilité qu’un produit chimique puisse provoquer, par exemple, un cancer, même si cela est vrai à des doses incroyablement élevées. En revanche les règles de l’OMC exigent une analyse complète des « risques » qui tient compte de l’exposition probable. Le café, les pommes, les poires, la laitue, le pain et de nombreux autres aliments courants qui font partie d’une alimentation saine contiennent des molécules entièrement naturelles qui, à des doses suffisamment élevées, seraient cancérigènes. L’alcool, par exemple, est un cancérigène connu à des doses très élevées, bien que parfaitement sûr à des doses modérées. L’absurdité de l’approche de l’UE s’explique par le fait que si le vin était pulvérisé sur les vignobles en tant que pesticide, il devrait être interdit selon une approche se fondant sur les « risques ».

Tout ceci provient de l’insistance obsessionnelle de l’UE à appliquer une version particulièrement stricte du principe de précaution, comme l’exige le traité de Lisbonne. En plus de s’écarter des normes scientifiques internationales, cela crée un biais insurmontable contre les innovations car toute innovation présente des risques hypothétiques, tandis que les dangers des technologies existantes ne sont pas évalués de la même manière. Ironiquement, le principe de précaution rendra impossible le développement des technologies innovantes qui peuvent promouvoir la santé humaine, améliorer l’environnement et protéger la biodiversité. Tout est alors potentiellement risqué alors que ce qui devrait être considéré est l’équilibre entre les risques et les avantages.

L’Allemagne prévoit d’éliminer progressivement l’utilisation de l’herbicide glyphosate et la Commission européenne s’oriente vers un interdiction de ce produit mais pas d’autres produits de remplacement beaucoup plus toxiques. C’est l’un des problèmes qui ont amené des dizaines de milliers d’agriculteurs allemands dans la rue pour protester. Il a été démontré à maintes reprises que le glyphosate est beaucoup moins toxique pour les animaux que le café, même à des doses élevées, sans parler des doses que les consommateurs ou les agriculteurs rencontrent dans la pratique. Cela a été confirmé par l’Autorité européenne de sécurité des aliments et ses équivalents en Amérique, en Australie et ailleurs.

Ce problème est important parce que le glyphosate, plus connu sous le nom de RoundUp, est un outil précieux pour la conservation des biotopes en les protégeant contre les espèces exotiques invasives. De plus partout dans les Amériques le glyphosate utilisé dans le cadre du « labour minimal » remplace aujourd’hui le labour de désherbage. Il en résulte une meilleure structure du sol, moins d’érosion, moins de dommages de la faune du sol, moins d’émissions de gaz à effet de serre, un meilleur stockage du carbone et une meilleure rétention de l’eau.

En protégeant les pratiques agricoles à l’ancienne, telles que la labour réservé au semis, ou l’utilisation d’herbicides beaucoup plus toxiques (2,4-D, Atrazine, Paraquat, etc) par les agriculteurs ou le sulfate de cuivre par les agriculteurs bio, l’UE impose alors des normes environnementales plus faibles à ses citoyens que dans certaines autres parties du monde. Tout ceci contribue à considérer comme une bouffonnerie que quitter l’UE résulterait pour un pays à réduire les normes environnementales en ne se pliant plus aux règlementations de la Commission européenne alors que c’est exactement tout le contraire.

Dans le même esprit l’Union Européenne interdit de fait les cultures génétiquement modifiées en exigeant des procédures incroyablement complexes, incertaines et longues, pour leur approbation et a désormais décidé que même les cultures modifiées sur leur propre génome (avec l’outil Crispr-cas9) où aucune information génétique étrangère n’est ajoutée doivent être soumises aux mêmes réglementations draconiennes. Par contre les cultures produites par bombardement aléatoire avec des rayons gamma, un processus beaucoup moins prévisible, sont exemptées, simplement parce que c’est une technologie plus ancienne (voir note en fin de billet).

La grande majorité des sojas, maïs, et cotons des Amériques sont cultivés avec un gène inséré provenant d’une bactérie qui tue certains insectes ravageurs à l’état de larves mais est inoffensif pour l’homme et les papillons adultes. Des études ont montré que autour de ces cultures génétiquement modifiées il y a eu une amélioration notable de la biodiversité partout dans le monde où elles sont autorisées. La plus grande ironie est que le gène en question, connu sous le nom de Bt, est dérivé d’une bactérie (Bacillus thuringiensis) utilisée depuis près d’un siècle comme pesticide biologique par les agriculteurs « bio ».

En définitive le protectionnisme européen ne fait pas que discriminer et pénaliser les pays pauvres mais il augmente les coûts pour les consommateurs nationaux et nuit à la compétitivité des agriculteurs européens. De plus cela se traduit par des normes environnementales inférieures sinon dégradées.

Article de Matt Ridley paru sur The Times au début du mois de décembre 2019. Illustration maïs Bt. Note. L’utilisation des rayons gamma pour la modification génétique des plantes est supervisée et en grande partie financée par l’IAEA. Des parcelles concentriques sont réparties en entourant une tour d’une dizaine de mètres de haut au centre de celles-ci supportant une source gamma de Cobalt-60 qui peut être dissimulée par un blindage de plomb actionné à distance pour permettre l’approche des expérimentateurs. Les doses reçues diminuent en fonction du carré de la distance des plantules réparties dans des parcelles disposées en secteurs circulaires. J’ai assisté à un congrès organisé par l’IAEA à Kuala-Lumpur concernant les modifications génétiques de bananiers et je peux affirmer ici que les résultats sont très décevants pour cette culture. Le seul avantage de cette approche est qu’elle est très économique : il suffit d’attendre et d’observer ce qui s’est passé d’autant plus que la source de cobalt est mise à la disposition des expérimentateurs gratuitement. Il serait intéressant que des agronomes aillent étudier ce qui s’est passé aux alentours de la centrale nucléaire de Tchernobyl alors que les animaux sauvages se portent à merveille … L’attitude de la Commission européenne au sujet de cette technique, autorisée puisqu’elle est ancienne, démontre bien que les « experts » de cette commission ne connaissent strictement rien aux techniques modernes de transgenèse ou de modification du patrimoine génétique des végétaux.

Retour sur le principe de précaution

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Quelques soient leurs bonnes intentions, les régulations hyper-protectrices peuvent devenir mortelles. En biaisant les politiques publiques les rendant hyper-tatillonnes vis-à-vis des innovations technologiques, les lois et les régulations peuvent rendre la vie beaucoup plus dangereuse. Une étude récente du Bureau National de Recherche Économique (NBER : https://www.nber.org/papers/w26395) a trouvé exactement ce qui suit. Les auteurs ont examiné les effets non prévus d’invocation du principe de précaution après l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi qui eut lieu au Japon le 11 mars 2011 après un tsunami géant. Ils ont mis en évidence que la décision du gouvernement japonais d’abandonner totalement l’énergie nucléaire à la suite de cet accident a provoqué de nombreux décès en raison de l’augmentation du coût de l’énergie électrique combinée aux froidures de l’hiver suivant cet accident. De plus cette décision eut des implications sérieuses sur l’environnement. En bref, l’application stricte du principe de précaution peut être très coûteux en terme de vies humaines (cf. un précédent billet sur ce blog).

Combien de décès sont provoqués par les régulations excessives.

Le principe de précaution se réfère à l’idée que les politiques publiques doivent limiter les innovations jusqu’au jour où leurs inventeurs peuvent prouver incontestablement que celles-ci ne provoqueront jamais de dangers potentiels de quelque nature que ce soit. S’il persiste des incertitudes au sujet de risques futurs le principe de précaution exclut toute étude poussée d’utilisation de ces innovations en régulant très étroitement voire en rendant impossible dans la pratique tout programme d’essais et d’erreurs pouvant valider le caractère sécurisé de l’invention. En vérité le principe de précaution, par principe, est basé sur le fait que les risques futurs existent toujours. Pire encore, l’application rigide du principe de précaution interdit toute expérimentation pouvant mettre en évidence de nouvelles et meilleures procédures rendant ces innovations encore plus sécurisées.

En résumé : « en vivant en permanence dans la peur du pire scénario – et donc en mettant en oeuvre des politiques publiques avec cet objectif – cette attitude exclut de facto tout scénario optimal. Quand ces politiques publiques sont basées sur ce type de raisonnement, le principe de précaution limite très sérieusement tout progrès technique, toute économie entrepreneuriale, toute adaptation sociale et toute prospérité sur le long terme« .

Le cas du riz doré.

Il y a beaucoup d’exemples qui montrent que le principe de précaution peut miner la santé publique ou pire encore provoquer des morts. Le cas du riz doré en est un exemple incontestable (cf. plusieurs billets sur ce blog à ce sujet). Il s’agit d’un riz génétiquement modifié pour être capable de produire du beta-carotène, précurseur de la vitamine A et il est la démonstration de l’effet adverse du principe de précaution. Au cours des années 2000 des équipes de biologistes commencèrent à s’intéresser à ce riz pour le destiner aux enfants des pays en voie de développement où sévit la déficience en vitamine A, la cause prépondérante de cécité et de mort prématurée de millions d’enfants et de femmes enceintes. Malheureusement la résistance aux plantes génétiquement modifiées affichée par certaines organisations non gouvernementales (inutile de les citer …) rapprochées des fonctionnaires en charge de la régulation outre mesure et sans justification scientifique relative aux plantes génétiquement modifiées faillit réduire à néant ce projet. Par voie de conséquence il aura fallu 20 années supplémentaires pour que – enfin – cette équipe ce chercheurs de haut vol finalise son projet strictement humanitaire alors que les régulateurs, de par leurs hésitations conformes au fameux principe de précaution, travaillaient dans le sens contraire, seulement motivés par cette peur irrationnelle des plantes génétiquement modifiées. Ces régulateurs, pourtant supposés protéger la vie des êtres humains, sont arrivés au résultat contraire qui est une véritable tragédie humanitaire.

Pour ces bureaucrates, en vertu du principe de précaution, le riz doré était considéré comme une erreur technologique jusqu’à ce que le contraire soit prouvé sans équivoque. Drôle de conception de la rationalité …

Les analystes du risque, comme par exemple les actuaires pour ne citer que ceux-ci, considèrent que le principe de précaution manque totalement de logique basique et est littéralement incohérent. Par essence c’est un « non-principe » parce qu’il ne contient pas clairement dans sa définition permettant de se faire une idée claire de laquelle on peut juger de l’ampleur des risques encourus lors d’un contrôle préventif de nouvelles technologies, quelles que soient leur nature. Dès lors le principe de précaution est enraciné dans un autre principe ou du moins une préférence qui est implicitement un immobilisme, c’est-à-dire une préservation du statut quo. Ne rien faire face à l’incertitude semble alors le meilleur choix mais ce choix, sur le long terme, conduit à un monde plus incertain encore.

Le spécialiste de la politique Aaron Wildavsky a consacré toute sa carrière à démontrer que tous les efforts fournis pour créer une société sans risques technologiques conduisaient au contraire à une société extrêmement risquée. Dans son livre très important « Searching for Safety » publié en 1988, Wildavsky alertait sur les risques du raisonnement conduisant à adopter l’attitude des « essais sans erreur » et le comparait à l’attitude plus logique de l’ « essai avec erreur » qui est le fondement de la recherche scientifique et donc directement transposable à la recherche de l’évaluation du risque. Il poursuivait en indiquant que la sagesse acquise pendant des milliers d’années était justement basée sur les essais avec erreur. Cette attitude permet d’apprendre comment se comporter et vivre avec plus de confort et de richesse en tant qu’individus faisant partie d’une société qui a maîtrisé l’incertitude bien qu’ayant été confrontée à des échecs éventuels.

« L’implication directe de l’ « essai sans erreur » est évidente : si on ne peut rien entreprendre sans savoir d’abord comment les choses tourneront, alors vous ne pouvez rien entreprendre du tout. Une conséquence indirecte de l’essai sans erreur est que si on entreprend quelque chose de nouveau mais que cette décision est coûteuse il y aura automatiquement moins de prises d’initiatives susceptibles d’améliorer les pratiques passées. Ce manque de changement et d’amélioration de ces pratiques passées est par essence dangereux car il réduit toutes les chances de réduction des risques existants. Donc ces risques perdureront si on refuse d’en trouver des solutions pour les réduire en choisissant l’avantageuse attitude des essais avec erreur répétés aussi longtemps qu’il est nécessaire« .

Là réside la plus inconséquente nature du principe de précaution. Si ce principe est pris trop à la lettre il rend les conditions de vie du monde entier plus incertaines. Il peut nous faire souffrir et éventuellement conduire à une mort prématurée. Par conséquent il est du devoir des adeptes du principe de précaution de démontrer pourquoi cesser toute expérimentation est bénéfique et en apporter les preuves mais pour ces personnes une telle démarche est futile donc inutile.

Dire non a un coût caché.

Plus généralement, les deux cas évoqués ci-dessus illustrent encore une fois la simple vérité selon laquelle il existe des compromis et des incitations politiques. La réglementation n’est pas une baguette magique qui accorde instantanément à la société des autorisations gratuites. Chaque action politique a des coûts potentiels, dont beaucoup sont difficiles à prévoir ou même à estimer par la suite. Le principe de précaution est statique et à courte vue, il vise uniquement à atténuer certains risques directs évidents. En mettant fin à un résultat potentiellement risqué, les décideurs peuvent garantir aux citoyens qu’aucun danger potentiel ne peut se produire à nouveau en raison de cette activité particulière.

Mais parfois, le plus grand risque de tous est l’inaction. Le progrès et la prospérité sont impossibles sans une expérimentation constante d’essais et d’erreurs et une prise de risque certaine. Sans risque, il ne peut y avoir de récompense. Dans un nouveau livre, le scientifique Martin Rees qualifie ce truisme du principe de précaution de «coût caché de dire non».

Ce coût caché de la réglementation préventive sur le riz doré a entraîné une «tragédie moderne» pour les innombrables personnes qui ont perdu la vue ou en sont mortes. Ce coût caché était également très lourd pour les citoyens japonais après l’incident de Fukushima. Si la réglementation interdit un type de production d’énergie, il faut le remplacer par un autre pour maintenir le niveau de vie. La décision du pays d’interdire l’énergie nucléaire a apparemment entraîné des morts inutiles après le recours à d’autres sources d’énergies dont le charbon et le gaz naturel.

Pour être clair, l’incident de Fukushima a été un horrible accident qui a eu de nombreux autres coûts. Plus de 100 000 résidents ont été évacués des communautés environnantes de l’usine en raison de craintes de contamination. Mais on ne sait toujours pas combien de dommages ont été causés par les rejets de matières radioactives par rapport au pouvoir destructeur du tsunami lui-même (ou à la réaction réglementaire qui en a résulté). L’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) gère un site dédié aux mises à jour en cours sur l’état de Fukushima Daiichi et note que des efforts de nettoyage sont en cours. En ce qui concerne la surveillance de la zone maritime, l’AIEA a déclaré que les «niveaux de radioactivité mesurés par le Japon dans le milieu marin étaient bas et relativement stables». «La situation en matière de sécurité des approvisionnements alimentaires, de la production halieutique et agricole reste stable», bien.

L’exposition aux rayonnements peut également poser des problèmes de soins de santé à long terme, même si cela n’a pas encore été prouvé. Fait important, cependant, des vies ont été perdues lors de l’évacuation de la zone, en particulier parmi les personnes âgées. Les rapports officiels de l’agence de reconstruction du gouvernement japonais ont répertorié plus de 1600 décès «indirects» imputables au stress et à d’autres maladies pendant la phase d’évacuation, soit infiniment plus que ceux directement imputables à la catastrophe par irradiation directe puisqu’aucun décès n’a été constaté sur le site lui-même.

L’analyse du risque est complexe mais essentielle.

La nature dynamique de tels compromis en matière de réglementation est ce qui rend l’analyse coûts-avantages difficile mais essentielle. Les décideurs doivent faire un meilleur travail en essayant de modéliser les coûts des décisions réglementaires, en particulier celles qui impliquent des contrôles de précaution généraux, précisément parce que les coûts des erreurs peuvent être si importants. Un document de travail publié en 2017 par le Centre Mercatus intitulé : «Comment les réglementations peuvent augmenter le risque de mortalité», par James Broughel et W. Kip Viscusi (lien), a révélé que des réglementations coûtant plus de 99,3 millions de dollars par vie sauvée augmenteraient le risque de mortalité. Un seuil d’environ 100 millions de dollars en coût de la vie sauvée est celui coût-efficacité au-delà duquel la réglementation permettant de sauver des vies sera contre-productive – où les règles sont susceptibles de causer plus de décès que prévu, au lieu d’en prévenir. En d’autres termes, la réglementation ponctuelle peut devenir si coûteuse qu’elle fait plus de mal que de bien. Lorsque nous trouvons des règles qui imposent des coûts supérieurs à ce seuil, nous devrions rechercher des solutions alternatives qui seront plus économiques et enrichissantes.

Globalement, il est impossible de savoir combien de vies ont été perdues du fait de l’application du principe de précaution depuis 1996 (voir note en fin de billet). Il y a trop de scénarios réglementaires et d’effets dynamiques à modéliser. Mais lorsque certains critiques décrient les efforts pour estimer les coûts potentiels associés aux réglementations préventives, ou insistent sur le fait que tout coût en vaut la peine, alors nous devons leur rappeler que, même s’il est difficile de modéliser les compromis entre risque et avenir incertain, nous devons surtout essayer de s’assurer que la réglementation en vaut la peine. Nous vivons dans un monde de ressources limitées et de choix difficiles.

Les coûts d’opportunité indirects comptent beaucoup.

 

De manière générale, cependant, il n’est presque jamais avisé d’exclure complètement les types d’innovation importants qui pourraient offrir à la société des avantages importants difficilement prévisibles. Dans le cas de l’énergie nucléaire, toutefois, les avantages étaient assez évidents dès le début, mais de nombreux pays ont quand même choisi de contrôler étroitement, de freiner, voire d’interdire son développement. Aux États-Unis, les propos relatifs à l’énergie nucléaire ont toujours été entachées de pires scénarios, en particulier après l’incident de Three Mile Island en 1979. Bien que cet incident n’ai entraîné aucune mort, il a fortement réduit l’énergie nucléaire en tant que source majeure d’énergie aux États-Unis. Depuis lors, peu de nouvelles centrales nucléaires ont été construites et mises en ligne aux États-Unis et seulement deux réacteurs sont en construction (lien). Cette tendance s’est encore aggravée après l’accident japonais, évènement qui a provoqué un durcissement des exigences réglementaires (lien). Les querelles politiques sur l’élimination des déchets nucléaires retardent également les progrès.

Mais les coûts de ces décisions politiques deviennent plus évidents aujourd’hui alors que nous sommes confrontés à des questions sur la manière de lutter contre le changement climatique et de réduire les émissions de carbone. Dans un article du Wall Street Journal paru au début de l’année 2019, Joshua S. Goldstein et Staffan A. Qvist affirmaient que seule l’énergie nucléaire peut sauver la planète et qu’il s’agissait de la seule énergie disponible pour remplacer les combustibles fossiles rapidement « puisqu’il y a une urgence climatique« . Les préoccupations concernant les catastrophes et la gestion des déchets persistent, même si, objectivement, le nucléaire a enregistré un bilan de sécurité remarquable. Les problèmes d’élimination des déchets sont également surestimés. « La consommation d’électricité à partir d’énergie nucléaire générée pour satisfaire la consommation de chaque Américain au cours de sa vie entière produirait une quantité de déchets à longue et courtes durées de vie, tous déchets confondus, qui rentrerait dans une canette de soda« , notaient ces auteurs. C’est certainement un défi que nous pouvons relever face à l’empreinte carbone massive que nous produisons tous actuellement.

Cette étude de cas sur la manière dont le principe de précaution a freiné l’innovation dans le domaine de l’énergie nucléaire est instructive à plusieurs égards. Premièrement, comme le suggèrent la nouvelle étude du NBER et d’autres recherches, le principe de précaution a eu des coûts directs considérablement négatifs, sous la forme d’une augmentation des coûts de l’électricité ainsi que d’une augmentation des émissions de carbone, du fait de la dépendance continue à l’énergie fossile malgré le fait que des énergies renouvelables – mais intermittentes – ont été mises en place. Deuxièmement, il y a probablement eu de nombreux coûts indirects sous la forme d’innovations abandonnées. Nous ne savons tout simplement pas à quel point les centrales nucléaires seraient meilleures si l’expérimentation de nouvelles technologies avaient été autorisées au cours des quatre dernières décennies. Le rêve de produire une énergie électrique «trop bon marché pour être difficilement mesurable» via la production nucléaire ne sera peut-être plus un rêve ni une utopie dans quelques décennies. Au minimum, nous aurions probablement eu plus de réacteurs à base de thorium connectées au réseau électrique qui auraient permis par retour d’expérience d’améliorer considérablement l’efficacité et la sécurité.

Conclusion.

Cela souligne la nécessité d’une plus grande humilité dans l’élaboration des politiques. Nous ne possédons pas de boules de cristal nous permettant de prévoir l’avenir technologique ni d’évaluer nos besoins futurs. De nombreux pays (en particulier les États-Unis) ont probablement commis une grave erreur en décourageant les technologies nucléaires et, à présent, nous et le reste du monde sommes pris au piège (voir note en fin de billet) des conséquences de la catastrophique erreur de jugement induite par une application trop stricte du principe de précaution. De même, l’étude du cas du riz doré souligne les dangers de l’orgueil réglementaire sur la scène mondiale, car de nombreux décideurs ont freiné les innovations salvatrices qui auraient pu soulager la souffrance et la mort.

Il est grand temps de rejeter la logique simpliste du principe de précaution et de passer à une approche plus rationnelle et équilibrée de la gouvernance des technologies. Nos vies et notre bien-être en dépendent.

Liens. Source : https://www.mercatus.org/publications/regulation/death-regulation-how-regulations-can-increase-mortality-risk

https://pris.iaea.org/pris/CountryStatistics/CountryDetails.aspx?current=US

https://www.world-nuclear.org/information-library/country-profiles/countries-t-z/usa-nuclear-power.aspx

https://public-blog.nrc-gateway.gov/2016/06/03/too-cheap-to-meter-a-history-of-the-phrase/

Illustration : Contrepoints ( https://www.contrepoints.org/2018/03/13/179323-principe-de-precaution-un-principe-tueur )

Commentaires. Pour mémoire le principe de précaution émergea en 1992 dans la Déclaration de Rio relative à la préservation de l’environnement. Il a été inscrit dans la constitution française (loi Barnier de 1995) par le démagogue en chef du monde politique français Michel Barnier devenu depuis Commissaire européen. Un article figure dans le présent blog au sujet de la catastrophe industrielle et commerciale provoquée par l’application stricte du principe de précaution par Simone Veil, alors Ministre de la Santé, qui fit disparaître d’un trait de plume l’un des fleurons français de la biotechnologie. Relire cet article paru en 2017 est instructif : https://jacqueshenry.wordpress.com/2017/07/04/le-principe-de-precaution-et-simone-veil-une-catastrophe/

Pour ce qui concerne l’énergie nucléaire, la Chine, préoccupée par l’augmentation incessante de la consommation d’électricité, a fait fi du principe de précaution en développant le premier réacteur nucléaire haute température type « pebble bed » qui devrait être connecté au réseau au cours de l’année 2020 tandis que deux surrégénérateurs de conception russe sont en cours de construction profitant du retour d’expérience de la Russie dans ce domaine. En ce qui concerne la France la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim est motivée par le principe de précaution en invoquant la « vieillesse » de cette installation alors qu’elle pourrait fonctionner encore au moins 30 ans, voire plus. Le dossier a été examiné par des politiciens ignorants qui ont invoqué une obsolescence dangereuse. Il est grand temps de reconsidérer ce principe avant qu’il ne fasse encore plus de ravages dans les économies car la France n’est pas le seul pays à avoir atteint ce seuil d’imbécillité « chimiquement pure ».

Nouvelles du Japon : l’arrêt de toutes les centrales nucléaires japonaises a fait « plus de mal que de bien » …

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À la suite du grand tsunami du 11 mars 2011 qui provoqua l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi l’accroissement du prix de l’électricité et l’augmentation de l’utilisation de combustibles carbonés fossiles a provoqué plus de morts que celles provoquées auprès de personnes fragiles par l’évacuation des zones proches de la centrale nucléaire selon une récente étude. Il n’y eut aucune mort directe due à l’accident lui-même mais la décision d’arrêter toutes les centrales nucléaires a provoqué à une perte en vies humaines inattendue.

Il s’agit encore une fois de l’application à la lettre du fameux (et fumeux) principe de précaution qui précipita l’arrêt des centrales nucléaires japonaises ordonné par le MITI, selon l’Institut allemand IZA d’économie du travail. Avant le grand tsunami l’énergie nucléaire japonaise produisait 30 % de l’énergie électrique mais en moins de 15 mois toutes les unités ont été mises à l’arrêt pour mise en conformité – selon ce fameux principe de précaution – afin d’éviter un nouveau désastre provoqué par un autre tsunami géant, le cinquième du genre connu dans le monde depuis 1500 ans c’est-à-dire aussi loin que les chroniques et écrits aient pu remonter. Depuis 2015 neuf réacteurs ont été raccordés au réseau et 17 autres sont en attente de nouveau fonctionnement après approbation par les autorités nationales et locales.

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Cet arrêt brutal de la production électrique d’origine nucléaire a eu pour effet presque immédiat une augmentation considérable du prix de l’électricité variant selon les région. Plus ces régions étaient « nucléarisées » plus l’augmentation a été substantielle. Dans certaines régions comme celle de Tokyo cette augmentation a atteint plus de 38 % et elle a entrainé une chute de la consommation en particulier quand la demande pour satisfaire le chauffage domestique était élevée, c’est-à-dire durant les mois d’hiver.

Etant donné le rôle du contrôle de la température au cours des mois d’hiver dans les logements cette baisse de la consommation d’électricité a provoqué un accroissement de la mortalité. L’étude de l’Institut IZA montre que cet accroissement de la mortalité a largement dépassé celui occasionné par le déplacement des personnes âgées lors de l’évacuation des zones contaminées (en vertu de l’application stricte du principe de précaution), par conséquent l’arrêt de tous les réacteurs nucléaires a fait beaucoup plus de mal que de bien.

Selon l’étude la conséquence a été une augmentation du nombre de décès de 1280 personnes sur la période 2011-2014, beaucoup plus que les 1232 morts déplorés à la suite de l’évacuation des zones contaminées après l’accident. Cette étude ne s’est intéressée qu’aux 21 plus grandes agglomérations représentant 28 % de la population totale du Japon, l’impact de l’arrêt de tous les réacteurs nucléaires est probablement beaucoup plus élevé.Le remplacement des centrales nucléaires par des centrales utilisant des combustibles fossiles a aussi eu un impact sur la santé des population en raison de la dégradation de la qualité de l’air dans l’environnement immédiat de ces installations et l’effet global de ce « retour » précipité vers les combustibles fossiles n’est pas encore très bien connu mais ne doit pas être sous-estimé. Les résultats de l’étude IZA coïncident avec celles conduites par les experts japonais de la santé qui ont souligné le stress de certaines évacuation inutiles en particulier chez les personnes âgées qui ont représenté l’essentiel des 1232 morts déplorés.

Selon le Professeur Geraldine Thomas, enseignant la pathologie moléculaire à l’Imperial College à Londres, l’ordre d’évacuation des habitants des zones peu ou faiblement contaminées autour de la centrale nucléaire endommagée a été disproportionnée et en tous les cas mal organisée. Si les doses de radioactivité sur le site ont été élevées il n’en a pas été de même sur tout le territoire évacué à la hâte, doses qui ont été largement surévaluées. Plus tôt cette année 2019, Michael Shellenberger, président de l’organisation Environmental Progress a déclaré que cette évacuation avait été faite de manière irraisonnée dans un moment de panique et qu’elle avait provoqué la mort d’au moins 2000 personnes (statistique non officielle), panique alimentée par la peur de radiations quasiment inexistantes. Toujours est-il que le Comité onusien en charge des effets des radiations n’a pas été capable de comptabiliser le moindre décès directement provoqué par les radiations.

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En tant qu’outil de régulation, le principe de précaution qui stipule qu’une quelconque activité ne peut être poursuivie si des doutes de dommages possibles ne sont pas complètement levés a été maintes fois mal appliqué et l’Institut IZA en est arrivé à se poser la question de savoir pourquoi les autorités japonaises (mais aussi la population et diverses association non-gouvernementales) invoquent encore ce principe de précaution compte tenu de l’évidence des résultats de son étude. L’une des explications possibles est qu’un évènement marquant et inattendu, comme un accident nucléaire, affecte la perception raisonnée du risque, perception qui est alors fortement teinté d’émotion instinctive plutôt que de rationalité et d’argumentation scientifique.

Les décès provoqués par l’augmentation des tarifs de l’énergie électrique sont largement passés inaperçus. Bien qu’une relation directe de cause à effet ne puisse pas être clairement établie il a néanmoins été possible d’estimer l’impact de cette augmentation des tarifs à une modification du comportement des populations. Le principe de précaution monte en épingle, bien trop souvent, les évènements marquants comme l’accident de Fukushima-Daiichi, sans aucune rationalité, et n’a pas pour but de proposer des scénarios alternatifs. Ce principe contribue donc à des prises de décision gouvernementales totalement inadaptées et inefficaces. Selon la fondation IZA c’est l’un des grands défauts de ce principe de précaution.

Source et illustrations : ftp.iza.org/dp12687.pdf

Le « riz doré » : la périlleuse naissance d’une super-plante vivrière.

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Traduction d’un article de Ed Regis à l’occasion de la sortie de son livre « Golden Rice : The Imperiled Birth of a GMO Superfood » paru sur le site de la Johns Hopkins University que j’ai cru opportun de faire figurer sur ce blog. J’ai disserté à plusieurs reprises sur ce blog au sujet du riz doré considérant que l’obstruction systématique à son utilisation constitue un crime contre l’humanité ayant depuis 20 ans provoqué la mort de 20 millions de personnes, surtout des enfants, et rendu aveugles plus de 50 millions d’enfants en raison d’une carence en vitamine A dans les pays en voie de développement. La critique de Ed Regis est plus nuancée.

« Le riz doré est une plante génétiquement modifiée (OGM) inhabituelle à la fois par son origine et par sa gestation. J’avais écrit un livre précédant celui-ci ( « Regenesis », 2012) avec le biologiste moléculaire de Harvard George Church qui était un homme d’une intelligence exceptionnelle ayant un large éventail de connaissances. J’en était venu à le considérer comme une personne qui savait tout. Par conséquent quand en 2016 j’ai lu une interview de Church j’ai vraiment cru ce qu’il disait, à savoir que 1. un produit appelé Golden Rice était « prêt » dès 2012, 2. que l’organisation supranationale écologiste Greenpeace était responsable du retard de son introduction depuis 13 ans, avec pour résultat que 3. des millions de personnes sont mortes et que 4. Greenpeace était donc coupable d’un crime contre l’humanité pour cet acte gratuit de meurtre de masse. Tout cela m’a rendu tellement en colère que j’ai décidé que je devais écrire un livre sur le Golden Rice pour informer le public de cette atrocité indescriptible.

Cependant au cours de mes recherches pour écrire ce livre et au cours de sa rédaction j’ai progressivement découvert qu’à part l’affirmation 3. toutes les autres étaient fausses ! Le riz doré est une forme de riz génétiquement modifié pour contenir du beta-carotène qui est converti en vitamine A dans le corps humain. Son objectif est de lutter contre la carence en vitamine A, une maladie qui cause la cécité et aussi la mort d’un million de personnes chaque année, principalement des enfants et des femmes enceintes dans les pays non développés. Il est exact qu’une forme de riz doré existait déjà en 2002 mais il s’agissait d’une version expérimentale, d’un prototype de laboratoire, et ses noyaux ne contenaient pas assez d’informations génétiques pour pouvoir produire suffisamment de beta-carotène pour lutter efficacement contre la carence en vitamine A. Il n’était certainement pas « prêt » à être distribué aux agriculteurs et nécessiterait de nombreuses années supplémentaires de développement et d’optimisation avant de le devenir.

Il est également vrai que Greenpeace avait critiqué et dénoncé depuis le début le riz doré, l’avait ridiculisé comme étant un aliment irréaliste et même dangereux. Depuis l’annonce de la version prototype Greenpeace a publié un flot continu de communiqués de presse, de prises de position et de déclarations diverses sur le riz doré, pleines d’imprécisions factuelles, de distorsions et d’exagérations farfelues de la vérité. Cependant j’ai appris qu’aucune de ces diatribes de Greenpeace n’a pu réussir à arrêter, ralentir ou entraver le processus de recherche-développement concernant le riz doré, processus qui se déroulait à son propre rythme. Greenpeace n’était pas non plus coupable de meurtres de masse, de « crime contre l’humanité », car même si les accusations de cette organisation contre le Golden Rice ont eu pour effet de retarder son développement (ce qui en réalité n’a pas eu lieu) ces accusations n’avaient pas non pour objectif de nuire aux populations et de provoquer des morts, le meurtre étant avant tout un acte intentionnel.

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Alors pourquoi aura-t-il fallu 20 ans pour qu’enfin le Golden Rice ait trouvé sa forme actuelle et soit homologué dans 4 pays, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Canada ? Il y a deux raisons à cela. La première est qu’il a fallu beaucoup de temps pour que ce riz produise des concentrations de plus en plus élevées de beta-carotène (ou de tout autre trait de valeur) dans de nouvelles souches de riz (ou de toute autre plante). La sélection végétale ne ressemble en rien à une expérience de chimie pouvant être répétée autant de fois qu’on le souhaite, tous les jours. La croissance des plantes est un processus lent qui ne peut pas être accéléré de manière significative, sauf dans des conditions de laboratoire particulières qui sont difficiles à maintenir et à maîtriser. La deuxième raison pour laquelle il a fallu 20 ans pour développer la version finale du riz doré est la force de ralentissement de la réglementation gouvernementale sur le développement des cultures OGM. Ces réglementations qui couvrent notamment la sélection végétale, l’expérimentation et les essais sur le terrain sont si lourdes qu’elles rendent la constitution de dossiers de conformité excessivement longue et coûteuse. De telles réglementations existent en raison des craintes irrationnelles des OGMs, de l’ignorance de la science impliquée et du respect excessif du fameux principe de précaution. Le Docteur Ingo Potrykus, l’un des co-inventeurs du Golden Rice a estimé que le respect de la réglementation sur les OGMs retardait jusqu’à 10 ans le développement du produit final.

Ironiquement, étant donné tous les bienfaits que le Golden Rice aurait pu apporter durant ces dix années pour améliorer la carence en vitamine A avec son cortège de morts et de cécité, ce sont précisément les agences gouvernementales qui se sont révélées être les principaux acteurs du développement trop lent du riz doré, ce super-aliment sauveur de vies et de vision. Des millions de décès et d’enfants aveugles ne sont que la conséquence des délais réglementaires imposés par les agences gouvernementales. Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler de « crime contre l’humanité » il s’agit néanmoins d’une terrible tragédie moderne et c’est l’histoire racontée dans ce livre« .

Commentaire. Les organisations gouvernementales d’homologation sont sous la coupe des organisations « non » gouvernementales telles que Greenpeace qui ont exigé que le principe de précaution soit strictement appliqué dans le cas des OGMs, en d’autres termes le Principe 15 du protocole de Cartagena qui stipule que « tout OGM est considéré comme coupable avant d’être reconnu comme innocent ». Il faut se souvenir de l’actualité passée en Europe et en particulier en France, des faucheurs d’OGMs, des saccages à répétition des expérimentations en plein champ de plantes génétiquement modifiées qui ont conduit, par exemple en France, l’INRA, leader dans ce domaine dans les années 1980, à abandonner toute recherche relative aux OGMs. Je reproche à Ed Regis de ne pas avoir mentionné (je n’ai pas lu son livre) l’interférence sinon la connivence existant entre les régulateurs gouvernementaux et ces organisations supranationales non gouvernementales puissantes qui font pression pour faire passer leurs propres revendications politiciennes et idéologiques dans le mépris total de l’argumentation scientifique. Je rappelle à mes lecteurs que la mise en forme d’un dossier d’homologation pour un OGMs coûte au minimum une dizaine de millions de dollars et que les expérimentations en laboratoire sont soumises à des contrôles tellement stricts qu’il est parfois décourageant d’envisager un quelconque projet tant ces contrôles et régulations diverses sont contraignants. J’en parle en connaissance de cause puisque j’ai moi-même travaillé pendant de nombreuses années dans un laboratoire dont la mission première était la mise au point de plantes génétiquement modifiées. Je reste sur ma position exposée auparavant sur mon blog : Greenpeace est une organisation criminelle, point barre. Je trouve enfin curieux que deux pays comme le Canada et la Nouvelle-Zélande aient homologué le riz doré. C’est bien connu, ce sont deux pays gros producteurs de riz ! De qui se moque-t-on ? On ne peut qu’espérer l’homologation prochaine du riz doré dans des pays d’Asie comme le Bangladesh ou en Afrique, mais Monsieur Ed Regis abstenez vous de prendre ceux qui connaissent un peu le domaine des plantes génétiquement modifiées pour des imbéciles …