On a parlé en long, en large, en travers, en diagonale et en épaisseur du nouvel ouvrage de Piketty que je n’ai pas lu parce que l’économie n’est pas ma tasse de thé, d’ailleurs je ne suis pas un amateur de thé. On en a tellement fait de commentaires que ce non événement devenait presque lassant. Et pour dire les choses clairement, il ne faut pas chercher dans la presse politiquement correcte française une critique objective de cette somme qui n’est qu’une vulgaire caricature d’un autre ouvrage fameux publié en 1867 par un certain Karl Marx pour le premier volume. On sait ce qu’est advenue l’application concrète des idées de Marx en politique, inutile d’y revenir. Et pourtant Piketty, évidemment fortement inspiré et imprégné par le marxisme, en déduit, d’un trait de plume suprêmement arrogant qu’il est inéluctable que les richesses créées par le travail (des classes laborieuses) se transforment en richesse confisquée par les classes dirigeantes qui sont détentrices du capital. Rien de bien nouveau dans ce discours qui se résume en une équation très courte et tellement courte qu’elle ne signifie rien du tout : R >G.
Il faut décrypter ce genre d’assertion à l’emporte pièce qui semble vouloir dire que le profit réalisé avec le capital est supérieur au taux de croissance. Piketty, fortement imprégné de marxisme et certainement marxiste lui-même (pour la bonne cause, surtout la sienne), considère que le profit (R = return on investment ou profit) empoché par les vilains capitalistes est de 5 % de la valeur du capital investi quand le taux de croissance (G = growth ou croissance) est de 1 %. Piketty en conclue donc que les riches s’enrichissent et les pauvres, les travailleurs, s’appauvrissent dans le système capitalistique actuel. En d’autres termes, toujours selon Piketty, le capitalisme capte ce qui appartient au travail. On est donc bien revenu aux théories de Marx. Piketty prétend que le capitalisme et le libre échange sont les causes des inégalités croissantes entre pauvres et riches dans le monde. Mais il semble ignorer que la plupart des pays « capitalistes » sont dirigés par des politiciens qui interfèrent quotidiennement sur les marchés et qu’en réalité les prix sont fixés, les taux d’intérêt également, par les banques centrales, et que les capitalistes dont parle cet économiste au rabais n’ont que très peu de marges de manœuvre. Et pourtant le pouvoir d’achat de la monnaie a évolué dans le sens évident d’un enrichissement substantiel non pas seulement des riches, ceux qui détiennent le capital, mais aussi des classes laborieuses de par une amélioration de leur pouvoir d’achat. Juste un exemple, grâce aux investissements consentis parfois avec des risques élevés par les détenteurs de capitaux, le prix d’un four à micro-ondes a été divisé par 20 en trente ans et pour un ordinateur, si on rapporte le prix d’achat à la vitesse d’exécution et à la capacité de mémoire, ce prix a été divisé par 1000 également en 30 ans ! Qui en profite, pas seulement les capitalistes comme le prétend Piketty mais également monsieur et madame tout le monde. Piketty oublie de mentionner que le capitalisme a aussi ce genre de bons côtés.
Si on revient à son inéquation R >G Piketty préconise de taxer les revenus de la finance à 80 %, rien que ça ! Pas en reste, il préconise une taxation de la richesse forfaitairement déterminée par une administration naturellement objective. Le discours de Piketty repose sur une idéologie marxiste de la plus pure orthodoxie qui est caricaturale dans ses attendus et ses conclusions. Ce qui est très inquiétant c’est que cet individu est le maître à penser des dirigeants français actuellement au pouvoir. Il faut constater que la presse française bien-pensante et politiquement correcte lourdement subventionnée pour diffuser les idées socialo-écolo-marxistes de bon ton n’a pas critiqué un seul instant les théories de Piketty. Piketty me fait penser aux frère Bogdanov ou à Jacques Benveniste avec sa mémoire de l’eau, c’est un imposteur, un idéologue qui a vendu son livre à des millions d’exemplaires et est devenu un capitaliste malgré lui et malgré ses idées. On pourrait lui poser la question suivante : « maintenant que vous êtes un capitaliste qu’allez-vous faire de votre argent ? Le distribuer aux pauvres ou vous acheter un motu du côté de Raiatea pour vous faire oublier ? Pour moi le choix est évident, un motu à Raiatea sans hésitation et qu’on n’entende plus parler de lui.
Longue vie au marxisme mercantile …
Inspiré d’un article paru dans le Washington Post