Billet d’humeur politique : l’Europe et les paradis fiscaux

Top_of_the_Rock_of_Gibraltar.jpg

L’Europe, la première puissance économique mondiale si elle était intégrée politiquement et fiscalement car l’euro n’est qu’une façade creuse, s’en trouverait bien mieux si elle ne tolérait pas une multitude de paradis fiscaux à l’intérieur et autour de son espace. Ces contrées sont une pompe permanente de capitaux qui non seulement échappent aux dispositions fiscales de chacun des pays de l’Union mais ne sont pas ou très peu réinvestis dans les économies nationales.

Pourquoi pas ne pas faire une petite revue de ces paradis fiscaux qui se trouvent parfois à quelques kilomètres de la moindre bourgade européenne. Le plus simple est de commencer par le sud. Il y a Gibraltar, un rocher acquis par le Royaume-Uni à l’issue du traité d’Utrecht (1715). C’est un paradis fiscal notoire. Il suffit de se promener dans les rues où il est incroyable de constater que par exemple toutes les banques françaises ont de luxueuses succursales dans cet endroit surréaliste aux maisons de style Victorien et comble d’ironie les banques espagnoles sont aussi présentes sur le « Rocher ». Quand on remonte plus au nord de la péninsule ibérique on arrive à Andorre, un territoire également minuscule, une co-principauté partagée entre le Président de la République française et l’Evêque de Séo de Urgel. Encore une fois, pourquoi y a-t-il autant d’agences bancaires dans ce mouchoir de poche ? À peu près à la même latitude se trouvent dans la péninsule italienne San Marino et le Vatican, deux autres paradis fiscaux qui préfèrent rester discrets. Qui oserait déclarer haut et fort que la banque du Vatican traficote dans des domaines financiers peu avouables. Il est certain que si cette basilique-Etat pouvait émettre sa propre monnaie, ce serait au monde le seul pays capable d’adosser sa monnaie sur de l’or et des pierres précieuses tant son trésor caché dans ses caves ultra-blindées est gigantesque.

En remontant un peu en latitude on tombe sur un autre rocher, Monaco. Selon le Prince son tout petit pays a mis de l’ordre dans le choix des investisseurs qui viennent y déposer leurs dollars, leurs euros ou leurs francs suisses. Vaste blague ! Rien n’a vraiment changé. Plus au nord encore on arrive à un gros morceau : la Confédération helvétique et son satellite le Liechtenstein. Dans ces deux pays tout est légalement autorisé. Le trafic d’or constitue un élément essentiel de l’économie suisse. Une multitude de grandes multinationales impliquées dans le négoce mondial de matières premières se trouvent comme par hasard localisées en Suisse car l’opacité de leurs comptes, gérés par des banques adéquates, passe au travers des juridictions des pays où elles opèrent et pour les Suisses le Lichtenstein n’est en définitive qu’un moyen de se laver la conscience.

Plus au nord, passons au sujet de la bourse de Zürich, il y a là nouveau un gros morceau, le Duché du Luxembourg, le nec plus ultra des paradis fiscaux les plus opaques du monde. Il existe dans ce petit territoire une multitude d’officines d’avocats spécialisés dans l’optimisation fiscale et les coups tordus en tous genres. C’est la face cachée du Duché : dans chaque petite maison coquette des quartiers résidentiels du Luxembourg il y a un véritable fourmillement de cabinets d’avocats spécialisés en contact direct avec des officines tout aussi souterraines aux Bahamas, aux Bermudes, aux Iles Vierges, à Antigua ou encore Panama, Santa-Lucia, Curaçao.

A peu près à la même latitude se trouvent les Iles Anglo-Normandes. Inutile d’insister qu’il s’agit d’une filiale ilienne de la City, elle-même un gigantesque paradis fiscal. Pas très loin de Londres, à même pas quelques heures de Victoria Station, se trouvent les Pays-Bas, un paradis fiscal qui n’a jamais avoué sa réelle nature.

Ce n’est pas fini, après la City on trouve l’île de Man, petit paradis fiscal presque oublié qui comme les îles anglo-normandes arrange bien les financiers de la City, la City qui traite des transactions mondiales comme l’or, le Libor ou le cours du Brent, des paramètres économiques qui ont des retombées mondiales sans que le citoyen européen ou du monde entier puisse en prendre parfaitement connaissance. Enfin un autre gros morceau tout aussi discret, car dans la grande tradition du catholicisme il ne faut pas offenser autrui, donc respecter la loi, c’est la République d’Irlande. On ne peut pas dire que l’Irlande soit un paradis fiscal mais, comme dans le cas des Pays-Bas, les avantages fiscaux proposés aux grandes entreprises sont tels que de nombreuses multinationales ont choisi de se domicilier dans ce pays ainsi qu’aux Pays-Bas d’ailleurs.

Conclusion : les contribuables européens, de quel pays que ce soit, paient infiniment plus d’impôts qu’ils ne le devraient en raison de l’existence de tous ces paradis fiscaux qui sont de véritables cancers rongeant les économies et les finances des grandes entités nationales comme l’Italie, l’Espagne ou la France. Pourquoi ces pays tolèrent-ils l’existence de ces parasites qui siphonnent la richesse qui devrait rester chez eux ? Parce que les paradis fiscaux au sein de l’Europe participent au grand dessein de main-mise de la grande finance apatride sur le monde pour mettre en place un nouvel ordre mondial …

Et l’Europe est justement la première grosse économie à maîtriser. Et c’est d’autant plus facile que l’Europe est déjà un vassal des USA, ne possède pas de pouvoir politique ni d’harmonie fiscale. Donc les paradis fiscaux européens permettent de canaliser le pouvoir financier vers ces grandes multinationales hégémoniques et tous les moyens de pression sur les contribuables sont bons à prendre. Les grandes multinationales de l’industrie, de l’alimentation, de la chimie, de la pharmacie, de la distribution et de l’énergie sont elles-mêmes sous le contrôle de la grande finance apatride.

Tout le système financier est mondialement interconnecté et la mise en place de la suprématie du dollar, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sans oublier la Banque des règlements internationaux ou le système Swift a rendu possible la construction progressive de cette gouvernance mondiale pilotée depuis le « Deep State » américain.

Alors les gouvernements ont l’impression d’avoir les coudées franches pour rançonner les petits, les gueux, et tous les prétextes sont bons pour organiser l’instauration étape par étape de ce nouvel ordre mondial. Il n’est même plus question de démocratie, c’est un concept qui a vieilli ! L’opportunité montée de toutes pièces pour siphonner la richesse des classes laborieuses est le sauvetage de la planète avec la préservation du climat, des écosystèmes, des forêts et des espèces en voie de disparition, c’est nouveau (non, pas vraiment, depuis 30 ans déjà) et c’est génial : tous ces sans-dents se sentent concernés car ils sont à longueur d’émissions de télévision culpabilisés et ils doivent donc expier leurs fautes. Cette préoccupation de sauvetage de la planète est un produit vendu par les médias elles-mêmes au service de la grande finance. C’est une partie de l’agenda de la mise en place de ce nouvel ordre mondial qui en a décidé ainsi … Il n’y a pas dans ce projet de totalitarisme à l’échelle mondiale de centre décisionnel ni d’acteurs clairement identifiés. Le grand public connait les noms de certaines organisations non gouvernementales actives (et activistes) sur l’ensemble de la planète pour soutenir cette idéologie mais ce qu’il ignore est l’action incessante et souterraine de clubs financiers supranationaux comme Bilderberg, le Forum économique mondial (Davos), pour la mentionner une deuxième fois la Banque mondiale et enfin, cerise sur le gâteau à laquelle ont déjà goûté à leurs dépens certaines sociétés, l’existence de tribunaux internationaux d’arbitrage largement ignoré par les peuples, un outil imparable pour faire plier un pays récalcitrant. Et ce n’est pas un fait du hasard si ces tribunaux se trouvent à Washington.

Il apparaît néanmoins qu’il y a dans le monde de grands pays récalcitrants non seulement aux mesures démagogiques de sauvetage du climat mais aussi à la main-mise du dollar sur l’économie mondiale. Ce projet de domination du monde est de toute évidence issu de l’aristocratie financière anglo-saxonne et cet agenda est naturellement mal venu en Chine, comme en Inde ou encore en Russie.

J’ai oublié Malte, Chypre mais aussi l’archipel des Canaries (oui c’est vrai …) ou encore Saint-Barth, mais bon, mes lecteurs me le pardonnerons. Commentaire sur l’illustration. Le « rocher » de Gibraltar est peuplé de macaques parfois agressifs. La piste de l’aéroport traversé par l’unique route qui relie cette possession anglaise au reste de l’Espagne péninsulaire traverse la piste qui matérialise la frontière avec l’Espagne et la ville de La Linea de la Concepcion dont l’économie est intimement liée à Gibraltar.

France : la prochaine crise lui sera fatale

France : la prochaine crise lui sera fatale

OPINION. Les Paradise Papers ont soi-disant démontré, dans des pays à consonance marxiste comme la France, l’immoralité de l’optimisation fiscale internationale, ce qui est pourtant légal, juge Didier Maurin, directeur de Katleya Gestion. On peut avoir un autre point de vue de l’optimisation fiscale, à savoir que l’immoralité provient d’Etats racketteurs qui asphyxient l’économie via leurs prélèvements obligatoires, et qui tuent des entreprises tout en étant constamment en déficit.

Trente-cinq ans de socialisme

Mieux. On peut tout aussi bien considérer que les paradis fiscaux sont des Etats à fiscalité normale qui favorisent le développement d’entreprises, l’emploi et la croissance, là où les enfers fiscaux laminent leur économie.

Comme le disait Nietzsche, « c’est par la morale que les faibles tenteront de l’emporter sur les forts ». Or, il est bien évident que la France appartient nettement à la première catégorie. Pas moins de trente-cinq ans de socialisme ont beaucoup fragilisé ce pays, car les enfers fiscaux n’attirent pas les capitaux et les entreprises, les faisant fuir sous des cieux plus cléments, car, n’oublions pas, comme le disait Montaigne, que «la richesse est une vertu», en rappelant que tout impôt doit être répercuté dans le prix de n’importe quel produit, et que si vos concurrents internationaux sont moins taxés que vous, ils n’auront aucun mal à vous prendre le marché tout en vendant moins cher, ce qui ne les empêchera pas, bien au contraire, de s’enrichir.

Mais bien d’autres erreurs ont été commises par la France, car les marxistes et leurs théories n’ont jamais de cesse en matière de créativité! Ils ont notamment donné de très nombreux pouvoirs aux salariés face aux employeurs, et, s’il est bien évident que les employés doivent être protégés, les coûts générés par les PME devant les tribunaux prud’homaux, sans oublier les nombreuses tracasseries administratives, en ont découragé plus d’un. Ce qui explique le taux de chômage élevé.

L’immobilier pénalisé par la fiscalité

J’avoue avoir souvent entendu, dans la bouche de chefs d’entreprise français qui étaient pourtant bien intentionnés, la phrase «Pas question d’embaucher, car nous ne sommes pas là pour risquer de perdre le bénéfice d’une année tout en travaillant 60 heures par semaine, alors, qu’ils gardent leurs chômeurs!» Même l’immobilier a été très sévèrement chahuté, là encore par une fiscalité élevée mais aussi parce que certains ministres, telle Cécile Duflot, ont donné tout pouvoir en leur temps aux locataires face aux propriétaires, ce qui a multiplié les impayés et les dégradations intérieures d’appartements.

D’une façon générale, en France, le poids du secteur public et son nombre de fonctionnaires restent trop élevés, avec le constat affligeant, comme le disent de nombreux économistes, que les dépenses de cet Etat vont continuer à augmenter alors même que ce pays connaît une dette officielle de plus de 2100 milliards d’euros! La plupart des nations arrivent généralement à réduire leurs déficits, mais la France ne peut pas baisser sa dépense publique, paraît-il, certaines réductions de coûts n’étant soi-disant pas réalisables par l’Etat français!

Mais que va-t-il se produire lors de la prochaine crise internationale, à laquelle se préparent en ce moment même politiciens, économistes et autres présidents de banques centrales? En effet, tant que rien de particulièrement grave ne survient, le système peut continuer à survivre de lui-même, mais il faut se rappeler que la dernière crise mondiale des «subprime» de 2007-2008 remonte déjà à dix ans, et qu’avec tous nos Etats surendettés (Etats-Unis, Europe, Chine, Japon) et une situation géopolitique plutôt hasardeuse (Corée du Nord, les décisions de Trump, le risque d’embrasement au Proche-Orient, etc.) les sables mouvants sont devant nous, avec un «effet domino» toujours possible, où la faillite d’une banque ou d’un Etat entraîne celle d’un autre et ainsi de suite…

La prochaine crise de la France

Qu’arrivera-t-il alors à la France, elle qui peut aujourd’hui faire le constat d’un déficit public énorme, d’un nombre de chômeurs élevé, et d’une géographie pauvre en matière d’entreprises prospères tout en étant non compétitive dans la mondialisation? Dans le cas le plus probable, une grave crise sociale et politique surviendra. Rappelons que le Parlement européen et le gouvernement français ont prévu des textes de loi tels que la directive bancaire européenne BRRD ou la loi Sapin II pour pouvoir prélever dans l’épargne bancaire et les contrats d’assurance vie de leurs ressortissants pour financer toute crise, l’Etat n’en ayant plus les moyens.

Demain, vraisemblablement et malgré ce qu’elles affirment, les banques centrales feront appel à la «planche à billets» pour imprimer des centaines de milliards pour juguler une crise, ce qui fera perdre beaucoup de valeur à leur monnaie et, pouvant même renforcer la crise économique elle-même, risquera de provoquer un krach boursier et de nombreuses faillites d’entreprises tout en faisant flamber l’or.

Naturellement, et l’histoire de l’humanité le prouve souvent, l’extrême droite et l’extrême gauche se portent souvent assez bien dans ce genre de situations, appelant à des révoltes qui peuvent devenir incontrôlables. C’est vraisemblablement ce qui surviendra, car la profitabilité de l’économie d’un pays ressemble souvent à ce parachute fort utile lorsque tout le monde tombe! La France, elle, par contre, malgré sa riche histoire et son art de vivre si raffiné, semble économiquement lestée de pierres…

Source : AFP / 22 janvier 2018 19h25

L’incroyable arnaque d’Amazon !

Amazon est une société de vente en ligne bien connue dont le siège social se trouve à Seattle et pour l’Europe au Luxembourg. Quand une personne en Europe fait un achat sur le site d’Amazon, que ce soit en Espagne, en Grande-Bretagne ou en France, la facture est payée au Luxembourg. De cette manière, Amazon évite de payer les taxes, dont la TVA, du pays d’où a été émise la commande ainsi que le paiement tous deux électroniques. De plus Amazon, gros employeur et investisseur, est chouchouté par les politiciens et bénéficie de subventions pour l’installation de ses centres d’expédition mais ces établissements ne sont pas considérés comme permanents puisqu’ils sont en quelque sorte des prestataires de service intermédiaires pour la société de droit luxembourgeois. Dès lors Amazon, qui réalise un chiffre d’affaire conséquent, par exemple sur le Royaume-Uni de l’ordre de 4,2 milliards de livres, n’a payé en 2012 que 3,2 millions de livres d’impôts (source : The Guardian) et c’est le même cas en France et d’autres pays européens. Qui plus est, quand un ressortissant étranger achète sur le site Amazon.uk ou Amazon.fr depuis le Cameroun ou le Japon, c’est exactement le même système de fonctionnement, le paiement est réorienté vers le Luxembourg. En d’autres termes Amazon pratique de l’évasion fiscale à grande échelle grâce à ce subtile montage considérant que les centres logistiques ne sont que des prestataires de service non permanents, Amazon étant de plus le champion toutes catégories de l’emploi intérimaire. L’exemple d’Amazon Europe ne reflète-t-il pas une anomalie européenne dans la mesure où les Etats membres de l’Union tolèrent en leur sein un paradis fiscal permettant à des entreprises de service créatrices d’aucune richesse, faut-il le rappeler dans le cas d’Amazon, d’échapper à l’impôt des pays dans lesquels ces entreprises sévissent et de bénéficier de subventions pour l’implantation de nouveaux centres de distribution, ce qui est carrément écoeurant. On est très loin de l’union fiscale tant souhaitée par nos dirigeants politiques ! Il faudrait d’abord harmoniser les législations nationales afin de supprimer les passe-droits en tous genres qu’autorisent les paradis fiscaux au sein même de l’Europe, que ce soient les îles anglo-normandes, l’île de Man, Andorre, Gibraltar, Monaco, le Luxembourg, le Lichtenstein, San Marino, Malte, Chypre et même le Vatican, sans oublier la City, en quelque sorte porte d’entrée des Bermudes, des îles Vierges et d’autres endroits ensoleillés des Caraïbes. Le cas d’Amazon illustre parfaitement ce dysfonctionnement évident de l’Union Européenne. On imagine malheureusement difficilement qu’une telle situation puisse être modifiée rapidement à moins qu’une très grave crise financière oblige les dirigeants politiques, mouillés jusqu’aux coudes eux aussi, consentants mais pas coupables comme dirait l’autre, à mettre tout ce système malsain à plat. L’Autriche et la Suisse, sous la pression constante de l’Allemagne, sont sur la voie de l’échange des données bancaires mais quid de tous les autres paradis fiscaux au sein de l’Union Européenne ? 

Paradis fiscaux, encore une désinformation …

J’ai déjà mentionné dans mon blog que j’avais vécu, et je ne m’en cache pas, au Vanuatu, un paradis fiscal notoire descendant direct des petits arrangements entre Anglais et Français, spécialisé à l’époque du condominium dans le trafic d’opium. Il y avait à l’époque, que je n’ai malheureusement pas connu, de nombreuses fumeries et encore aujourd’hui ce pays est une plaque tournante pour toutes sortes de trafics dans lesquels sont complices les politiciens locaux, les douaniers, la police  et quelques expatriés opportuns à qui il ne vaut mieux pas demander de détails sur leur passé, des trafiquants d’armes, de riches héritiers de grandes familles calédoniennes ou anglaises qui ont beaucoup à dissimuler, des entrepreneurs marrons, bref, il était de bon ton de ne pas poser de questions. Pour ma part, je n’ai pas fui la France pour des raisons fiscales pour la simple raison que je n’avais pas d’argent et que j’ai du trouver un emploi sur place comme enseignant afin d’obtenir mon permis de résident. Quand je suis revenu en France, j’ai retrouvé un travail et après 9 mois d’activité dans une société de biotechnologie, le fisc m’a retrouvé (j’admire d’ailleurs la perspicacité de l’administration française qui devrait faire beaucoup plus en ces temps troublés) et m’a réclamé un arriéré d’impôts sur le revenu pour lequel j’ai finalement été défrayé ayant résidé plus de trois ans hors de France, preuves multiples à l’appui, d’ailleurs je n’avais strictement rien à cacher.

Pour un citoyen français ayant placé des capitaux dans un paradis fiscal, quel qu’il soit, je veux parler du paradis fiscal ou du citoyen, c’est selon, il s’expose non seulement à de lourdes amendes, cela va de soi, mais il lui est également très difficile de rapatrier ses capitaux au cas où il désire les utiliser même pour la bonne cause comme par exemple financer une campagne électorale. En effet, des organismes tels que tracfin sont à l’affut des mouvements de capitaux suspects. Maintenant, pour les politiciens, peut-être que la loi ne s’applique pas à leurs cas, puisqu’apparemment ils ont fait en sorte qu’il en soit ainsi, mais pour tous les autres, c’est une grosse galère, au point qu’il vaut mieux ne pas tenter de mettre ses économies à l’ombre des cocotiers des îles tropicales ou des géraniums des rues de Zürich ou de Genève, car on risque de tout perdre …

France = République bananière ?

Il y avait les Nouvelles-Hébrides, un paradis fiscal bien connu des Anglais et des Français qui a perduré après l’indépendance avec le Vanuatu. Je me souviens que la banque de Vatican avait une représentation sous forme d’une boite aux lettres, c’est dire que ce pays, centre de toutes sortes de trafics, rendait des services plus ou moins illicites aux Franglais qui y résidaient et qui y résident encore. Je ne voudrais pas que mes lecteurs se méprennent à mon sujet, j’ai séjourné au Vanuatu pour y enseigner le français puis pour créer une petite entreprise d’export sans jamais avoir amassé plus que quelques millers de dollars, de quoi m’acheter de temps en temps un saucisson bien français ou une bouteille de champagne pour fêter un événement inhabituel. Mais j’appris par des résidents de longue date que par exemple Madame Claude y avait investi massivement, en d’autres termes elle avait transféré les bénéfices substantiels réalisés sur le dos de ses call-girls sur un compte anonyme localisé dans une banque ayant pignon sur rue pour ne pas faire trop désordre mais que je ne nommerai pas.

Aujourd’hui le Vanuatu, qui n’est pas un paradis fiscal très florissant en termes de volumes financiers, est très utile pour réinvestir en Australie ou encore en Nouvelle-Calédonie, Nouméa est à une heure d’avion de Port-Vila, et un grand nombre de riches familles caldoches et zoreilles utilisent ce canal très pratique pour échapper au fisc néo-calédonien qui est pourtant moins regardant que celui de Bercy. Je ne voudrais pas ternir l’image des Français que j’ai pu rencontrer à Port-Vila, mais si Cahuzac avait eu la bonne idée de placer ses millions d’euros dans un banque « d’affaires » locale dans une petite rue du centre de Port-Vila et au premier étage d’un petit immeuble anodin, jamais on n’aurait retrouvé sa trace : la Suisse, c’est trop près de la République bananière de France, il vaut mieux éviter …

Dans le même registre, les îles Cook rendent de fiers services aux riches éleveurs de mouton de Nouvelle-Zélande comme les Samoa Américaines (capitale Pago-Pago) rendent des petits services discrets à quelques Américains fortunés. Les grandes démocraties occidentales ont autorisé l’implantation de paradis fiscaux car ils répondaient à un besoin, pas seulement pour échapper aux administrations fiscales locales, mais pour faciliter la circulation des capitaux de toutes sortes et de toutes provenances pour le grand bénéfice de l’économie en général.

Avec l’AFFAIRE Cahuzac, combien va-t-on découvrir de politiciens de toute couleur de la gauche bien rouge à la droite bien bleue fraudeurs patentés ? Probablement une toute petite poignée, mais on découvrira aussi que ces politiciens vivent très à l’aise sans faire preuve d’une grande créativité pour le bien de la Nation et les révélations commencent à apparaître : Carlotti, Wauquiez et qui d’autre va suivre ? Les Français qui payent de plus en plus d’impôts de toutes sortes vont apprécier et découvrir que le monde politique est un monde de riches, de nantis, enrichis avec les impôts qu’ils décident de lever en plus des 15 milliards d’euros par an pour entretenir leur petite caste, alors peut-être que l’explication finale entre le peuple (fiscalement opprimé) et eux se fera dans la rue !