La bonne conscience helvétique …

Capture d’écran 2019-02-02 à 10.28.44.png

Voici un article paru sur le site Swissinfo.ch sous la plume du Professeur de droit Mark Pieth. Comme je ne sais pas créer un hyper-lien j’ai laissé ceux existant dans cet article. À l’heure où on parle d’achats massifs d’or par certaines banques centrales, Turquie, Chine, Russie, … , pour s’affranchir de la dépendance vis-à-vis du dollar US il m’a paru intéressant de mettre cet article en ligne sur mon blog. Illustrations Keystone.

Ce n’est pas un secret : en finance comme en commerce des matières premières, la Suisse est une grande puissance. Mais peu de gens savent qu’elle importe près de 70% de l’or du monde et en raffine la moitié. Cette position implique une haute responsabilité car – et cela aussi, trop peu de gens le savent – l’exploitation des mines d’or comporte son lot de risques et de problèmes.

Les dommages sévères à l’environnement ne sont qu’un aspect. Le travail forcé, le travail des enfants, l’exploitation sexuelle, le crime organisé, la corruption et le blanchiment d’argent comptent aussi au nombre des dommages collatéraux des mines d’or, avec les expropriations des indigènes, chassés de leurs terres. Et l’or de la guerre est probablement le plus horrible de tous. Pensez au Darfour ou à l’Est du Congo, où tous les groupes armés utilisent les recettes des ventes d’or pour acheter des armes, prolongeant ainsi des guerres civiles meurtrières.

Sous la pression des ONG et de certains parlementaires, le Conseil fédéral (gouvernement suisse) vient de publier (le 14 novembre 2018) un sur le commerce de l’or et les droits de l’homme. À première vue, et à l’instar du «Rapport de base matières premières de mars 2013, le document présente une analyse du problème qui ressemble à un rapport d’Organisation non-gouvernementale (ONG). Mais en proposant que les raffineries achètent leur or principalement auprès des compagnies minières multinationales, ses auteurs rejettent l’entière responsabilité des problèmes d’environnement et des violations des droits de l’homme directement sur le secteur des petites mines artisanales.

Question de moyens d’existence

Quelques faits. Les petites mines ne produisent que 20% de l’or mondial, mais font travailler de 15 à 20 millions de personnes et en font vivre directement ou indirectement 100 millions. Les ignorer parce qu’elles sont exposées à davantage de risques ne peut pas être l’objectif du Conseil fédéral. Et ce n’est pas comme si les multinationales minières étaient sans risque, au contraire, elles sont souvent responsables de l’accumulation d’énormes quantités de déchets toxiques, qui contaminent les eaux au cyanure, et de l’appropriation des terres des communautés locales.

Comme à l’époque du Rapport sur les matières premières, le Conseil fédéral manque de la volonté politique de mettre réellement en œuvre sur le plan légal les meilleures pratiques universellement reconnues et les mesures telles que les lignes directrices détaillées de l’OCDE sur les droits de l’homme dans la chaîne de l’approvisionnement en or. Certaines ont pourtant été adoptées par des organisations industrielles telles que le «London Bullion Market Association and Responsible Jewellery Council» dans ses normes internes.

Les limites de l’autorégulation

Pourtant, l’OCDE elle-même, dans un rapport extrêmement critique, souligne des faiblesses flagrantes dans la pratique des raffineurs eux-mêmes. Par exemple, ils ne tracent l’origine de l’or que jusqu’à leurs fournisseurs immédiats et ferment les yeux sur tout ce qui s’est passé avant. Les audits censés préserver le système de diligence ne sont pas adaptés, car, selon l’OCDE, les firmes chargées de ces audits n’ont ni l’expertise ni la distance critique requises.

L’Union européenne en a tiré les conclusions qui s’imposent et a rendu les normes de l’OCDE contraignantes dans son nouveau Règlement sur les minerais provenant des zones de conflit de 2017, qui doit entrer en vigueur en 2021. En Suisse, par contre, le Conseil fédéral se tient à la position qu’il a déjà opposée à l’initiative pour des multinationales responsables : l’autorégulation vaut mieux que la régulation par les Etats.

Bien que la législation actuelle offre des moyens d’action faciles à mettre en œuvre (améliorer la réglementation sur le blanchiment d’argent ou activer la loi et l’ordonnance sur le contrôle du commerce des métaux précieux) et malgré les risques et les faiblesses flagrantes de l’autorégulation par l’industrie, le Conseil fédéral s’abstient de prendre une position claire. L’étude d’experts accompagnant le rapport qui vient de paraître compare la situation légale en Suisse avec celle de l’Afrique du Sud, des Emirats Arabes Unis et de l’Inde. Ces pays pourraient être les concurrents les plus durs des raffineries suisses, mais ils ne sont pas précisément connus pour leur respect des droits de l’homme.

Une fois de plus, le Conseil fédéral a montré qu’il se soucie davantage du business que des droits de l’homme. Mais il pourrait bien ainsi se tirer une balle dans le pied ou tout au moins se rendre à lui-même un mauvais service, en fournissant des munitions supplémentaires à ceux qui soutiennent l’initiative pour des multinationales responsables.

Mark Pieth est professeur de droit pénal à l’Université de Bâle. Il est connu pour avoir été le fer de lance d’initiatives contre la corruption et le blanchiment d’argent sous toutes ses formes par la régulation, la surveillance des pays, la mise en conformité, la défense des intérêts et l’arbitrage.

Capture d’écran 2019-02-02 à 11.59.02.png

Commentaire. La Suisse n’importe pas vraiment 70 % de l’or du monde mais c’est 70 % de l’or extrait ou recyclé dans le monde qui transite par la Suisse dont une partie seulement y est raffinée afin d’atteindre la qualité « bancaire » 4 neuf ou « or fin ». Cette activité est très lucrative mais il n’existe que peu d’informations quant à sa contribution au produit intérieur de la Confédération, c’est top secret. L’or se négocie à la City et non pas à la bourse de Zürich. En quelques chiffres. La Suisse importe environ 2600 tonnes d’or brut et recyclé par an provenant de 92 pays différents pour un montant d’environ 80 milliards de francs suisses. Il existe 4 raffineries importantes en Suisse représentant 40 % de la capacité mondiale de raffinage. Pour les curieux le raffinage de l’or consiste à convertir l’or en acide chloroaurique (HAuCl4) par dissolution de l’or dans un mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique concentrés (appelé aussi « eau régale »). L’acide chloroaurique est ensuite purifié par extraction liquide-liquide avec des solvants organiques. Enfin l’or est récupéré sous forme métal par électrolyse de la solution d’acide chloroaurique purifiée. L’extraction liquide-liquide est la technique de choix pour purifier les « terres rares ». Cette technique est basée sur les différences de solubilité d’un composé minéral (dans le cas de l’or l’acide libre lui-même) entre sa solution aqueuse et un solvant organique de polarité plus ou moins prononcée. Autre anecdote, l’essentiel du stock d’or de la Banque Nationale Suisse ne se trouve pas dans ses caves à Berne mais à Londres et aux USA.​​​​​​​

La nouvelle ruée vers l’or

2880px-Cracow_Hotel_Pub_Bar_2.jpg

Il y a une trentaine d’années, entre deux congrès scientifiques qui avaient lieu à l’Université du Queensland à Brisbane j’avais décidé d’aller explorer une toute petite partie de cet immense pays. Depuis Bundaberg, petite bourgade côtière construite autour de ce qui était à l’époque l’une des plus grandes sucreries du monde, je partis dans ce que les Australiens appellent l’ « outback » ou encore le « bush », en suivant la petite route tortueuse 75 au milieu de nulle part. La fin du jour arrivait et les petits kangourous se promenaient en famille. Le but de cette excursion était la toute petite ville de Cracow où une ancienne mine de cuivre et d’argent venait d’être remise en exploitation. Il y avait un seul tout petit hôtel à Cracow et j’espérais bien pouvoir y dormir une nuit (illustration : bar de l’hôtel de Cracow).

Le tenancier de cet établissement, un homme affable fut surpris qu’un Français se perde dans cet endroit qu’il me décrivit comme devenu soudainement hostile en raison des immenses travaux qui venaient juste de débuter pour le creusement d’un immense trou de la taille d’une centaine de terrains de football pour extraire non plus du cuivre mais de l’or. Je ne me souviens plus quoi la serveuse me servit pour le dîner tant la nourriture australienne manque de caractère mais par contre, dans ce bar comme dans beaucoup d’autres endroits du Queensland, je me souviens parfaitement de la bière « XXXX bitter », une sorte de bière brune assez alcoolisée qui ressemble à la Guinness. Et je m’en souviens d’autant mieux que quelques dizaines de minutes plus tard un homme entra, posa son détecteur de métaux qu’il s’était probablement procuré dans les boutiques de surplus de l’armée et offrit une tournée générale.

Il venait de trouver deux pépites d’or, deux « nuggetts » de la taille de mon pouce au milieu des buissons fréquentés par les petits wallabys peu agressifs et plutôt curieux. L’ancienne mine de cuivre venait d’être rachetée par la société Newcrest Mining mais avec de la patience et un bon détecteur de métaux il était encore possible, non pas de faire fortune, mais de vivre aisément, du moins dans cet endroit précis.

Capture d’écran 2018-07-16 à 10.10.38.png

Aujourd’hui les milieux financiers s’inquiètent de la disponibilité en or-métal et probablement à tors car en raison de la demande en or-métal de pays comme la Chine ou la Russie, la prospection et la découverte de nouveaux gisements un peu partout dans le monde, comme par exemple au Nigeria il y a seulement quelques semaines, a permis d’obtenir une estimation de l’ordre de plus de 200000 tonnes d’or déjà extraites dans le monde, selon le World Gold Council (WGC). L’US Geological Survey (USGS) a estimé que 54000 tonnes d’or pouvaient encore être extraites de mines à ciel ouvert et des milliers de tonnes restaient à extraire dans des mines souterraines à découvrir ou remettre en exploitation. Lorsque le prix de l’once d’or atteindra 10000 dollars, une projection considérée comme raisonnable par le WGC, il y aura encore plus d’or extrait de cette multitude de petites mines abandonnées.

Source et illustration : https://www.gold.org/about-gold/gold-supply/gold-mining/how-much-gold-has-been-mined

Billet d’humeur politique et économique

Billet d’humeur politique et économique

Ce billet reflète mon impression personnelle relative à la situation politico-économique que même les experts n’arrivent pas à comprendre tant les informations affluent de tous côtés chaque seconde. Je ne suis pas économiste et je ne revendique nullement le privilège de comprendre les mécanismes du monde économique et financier car il n’y a à mon humble avis personne sur cette planète capable de comprendre ce qui se passe actuellement et que les grands véhicules de l’information contrôlés par des milliardaires de la finance se gardent bien de présenter au public. Il s’agit d’une information que par exemple Le Figaro n’a même pas daigné reprendre et qui n’a fait que l’objet d’un petit entre-filet dans le Monde : la Chine, premier consommateur de pétrole du monde, le pays le plus peuplé du monde et qui possède l’arme nucléaire et la plus grande armée du monde, va acheter dorénavant son pétrole contre des yuans convertibles en or sur la place financière d’Hong-Kong.

Il ne fallait surtout pas que cette nouvelle se répande trop dans l’opinion publique et elle a donc été soumise à une censure en règle par les médias occidentaux à la solde de la CIA et pour cause !

Cette décision du gouvernement chinois met fin de facto à la suprématie du dollar comme monnaie mondialement reconnue pour les échanges commerciaux internationaux depuis les accords de Bretton Woods. L’euro aurait pu contrecarrer cette suprématie du billet vert car l’Europe, sur le papier, est la plus puissante économie du monde mais en réalité ce n’est qu’un tigre de papier car cette union artificielle, fruit d’une vision servile de politiciens comme Jean Monnet lui-même déjà le laquais des USA, n’a jamais pu affirmer et consolider sa destinée car il n’y a jamais eu d’union réelle, politique, fiscale, militaire (c’était et c’est toujours l’OTAN, donc les USA) et également culturelle et linguistique puisque l’anglais est presque devenu la langue vernaculaire européenne.

En conséquence la monnaie européenne n’est qu’un copié-collé du dollar et aux yeux du gouvernement chinois elle n’a pas plus de valeur que le billet vert.

Que va-t-il se passer quand la Chine ira acheter des pleins tankers de pétrole à l’Arabie saoudite et à l’Iran (l’Iran a donné son accord pour être payé en yuans, une autre nouvelle soigneusement passée sous silence et qui énerve passablement les Américains, et la dynastie Saoud hésite encore) en réglant la facture avec des yuans convertibles ?

Quand Saddam Hussein a émis l’hypothèse de la possibilité de vendre son pétrole et d’être payé en n’importe quelle devise – dont l’euro – les Américains ont tout de suite détruit le pays puis ont finalement assassiné honteusement ce trouble-fait à la suite d’un procès de pacotille digne des plus indignes mises en scène hollywoodiennes !

Avec la Chine, soutenue par la Russie, c’est une toute autre histoire et les USA divertissent l’attention internationale en se focalisant sur la dangerosité non prouvée de la Corée du Nord afin de dissimuler leur immense embarras en constatant qu’ils ne peuvent rien faire contre Pékin. Que va-t-il donc se passer dans les prochains mois ? Non pas la guerre qui entre deux puissances comme la Chine et les USA ne se règlera pas dans les Spartley’s ou en Corée du Nord ni à coup de bombes nucléaires. La Chine possède un arsenal atomique suffisant pour détruire 80 % du territoire américain et les grands stratèges du Pentagone le savent et ne disposent d’aucuns moyens pour contrer une attaque « balistique » chinoise massive et ce d’autant plus que la Russie est un allié indéfectible de la Chine. Non ! Il ne s’agira pas d’une guerre ni conventionnelle ni nucléaire mais d’une guerre de la monnaie. La suprématie du dollar va tout simplement être annihilée à Hong-Kong ! Qui aurait pu présager d’un tel destin pour l’ancien territoire britannique ?

Les conséquences attendues sont immenses mais vont se retourner contre la Chine tout à fait paradoxalement mais aussi contre le Japon et bien d’autres pays occidentaux car les obligations du Trésor américain vont immédiatement perdre toute leur valeur. Le dollar va perdre son privilège établi lors des accords de Bretton Woods et tous les pays chercheront avec quelle autre monnaie commercer, mais quelle monnaie ? La promesse de convertibilité du yuan en or (la Chine est le premier producteur d’or du monde), un pari certes risqué, va-t-elle contraindre l’Europe à proposer la même convertibilité de l’euro pour ses achats ? Permettez-moi d’en douter car où la Banque Centrale Européenne va-t-elle trouver de l’or ?

Reste un autre point qui est également passé sous silence soigneusement : le montant de la dette américaine émise en dollar, donc la monnaie d’échange internationalement admise, s’élève grosso modo à deux fois le PIB mondial (je n’ai pas les chiffres exacts sous les yeux) … La constitution américaine précise qu’en cas d’insolvabilité le pays n’est pas tenu de payer ses dettes. L’article constitutionnel en question a été écrit par les premiers immigrants du May Flower qui étaient arrivés sur le territoire sans un sou en poche et ne pouvaient donc pas avoir de dettes ni dans le futur de reconnaissance de dette quelle qu’elle soit. Cet article est toujours valable et tous les pays du monde sans exception se sont fait prendre au piège américain.

Quand H16, éditorialiste de Contrepoints, dit que la France est un pays foutu (ce qui est fondamentalement vrai) les USA sont aussi un pays foutu mais les conséquences de la mort programmée par la Chine du dollar seront terribles et l’Europe qui aurait pu se prémunir contre une telle calamité n’aura que ses yeux pour pleurer et aussi et surtout reprocher à ses dirigeants de n’avoir pas su se démarquer des Etats-Unis quand il en était encore temps. Oui, grâce à la décision chinoise, enfin, le système économique mondial va être assaini mais à quel prix pour le peuple !!!

Reste le cas du Japon, la troisième économie mondiale, dont certains analystes économiques ont dit pis que pendre au sujet de sa dette. Je pense en particulier à Olivier Delamarche qui a disparu des écrans, interdit de séjour chez BFMTV. La situation de ce pays est très claire. La dette du Japon est détenue à près de 95 % par des résidents, le Japon détient des titres de dette de nombreux pays de par le monde en particulier des USA et également de la France, mais si, mais si ! Le gouvernement japonais a décidé de fusionner le Trésor Japonais avec la Banque du Japon (BoJ, la banque centrale japonaise). Cette décision a été également passée sous silence et seul Charles Gave, probablement l’analyste économique le plus clairvoyant dans le monde actuellement, l’a mentionnée. Gave a très bien expliqué qu’un pays qui emprunte à ses propres résidents, des citoyens, des fonds de pension, des caisses d’épargne (Japan Post par exemple), des banques et des entreprises emprunte finalement à lui-même et le bilan comptable de l’opération est nul d’autant plus que les taux d’intérêt sont pratiquement égaux à zéro. Cette fusion BoJ-Trésor signifie tout simplement que le Japon va effacer la totalité de sa dette détenue par les résidents japonais et il ne se passera strictement rien pour l’économie japonaise et les Japonais continueront à vivre normalement !

Comme le mentionnait Charles Gave dans son analyse reprise par le site Insolentiae ce n’est pas du tout le cas de la France qui ne peut pas faire défaut puisque sa dette est détenue à plus de 60 % par des non-résidents. La France ainsi que d’autres pays comme l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas et bien d’autres en Europe doivent de l’argent à qui ? Surtout à l’Allemagne. Dans le cas où les taux d’intérêts des obligations d’Etat augmenteraient, ce qui arrivera automatiquement après la décision chinoise comme conséquence du réajustement mondial des mouvements de capitaux – et il est vain de le nier – alors la France comme les pays cités ci-dessus fera défaut et que se passera-t-il ? Ces pays se retrouveront dans la situation de la Grèce dont le principal créditeur était et est toujours l’Allemagne. Contrairement au Japon la balance commerciale de la France est chroniquement déficitaire, les caisses de la Banque de France n’ont par conséquent plus de devises étrangères, la France comme ces autres pays européens ne peut pas imprimer de monnaie, contrairement au Japon, elle est donc condamnée à être totalement vassalisée par l’Allemagne. Voilà dans quelle situation calamiteuse les politiciens ont mis ce pays, et il en est de même pour l’Espagne et l’Italie, et c’est aussi l’effet pervers de la monnaie européenne unique : la faillite des Etats inévitable à terme. Et cet agenda était prévu par les USA bien avant la réunification de l’Allemagne et la chute du mur de Berlin : Jean Monnet en fut le principal instigateur sous l’impulsion des USA.