Nous nous acheminons vers une tyrannie alimentaire mondiale

Remarques liminaires de votre serviteur. Le titre de ce billet est alternatif à celui de l’article ci-dessous de F. William Engdahl initialement paru sur le site New Eastern Outlook (lien en fin de billet) et traduit par le Saker francophone pour Réseau International. Je reproduis l’intégralité de cet article en français. Il est opportun de rappeler ici les récents incendies qui ont ravagé les élevages intensifs d’animaux dans de nombreux pays européens ainsi qu’en Amérique du Nord. Ces évènements ont été classés parmi les faits divers mais ils avaient un but précis : fragiliser les circuits de production de protéines animales (volaille, porc, bovins, poisson d’élevage) dans les pays occidentaux, afin que les consommateurs se familiarisent avec des linéaires de supermarché vides, la première manifestation du véritable complot ourdi par leurs auteurs dénoncés dans l’article ci-dessous. Non satisfaits par l’augmentation décevante de la mortalité et la réduction tout aussi décevante des naissances qui devait être une conséquence directe et souhaitée des injections massives d’ARN messager pratiquées dans ces mêmes pays occidentaux (commercialisés dans l’urgence dans le cadre d’une autorisation temporaire de mise sur le marché), les auteurs de ce complot s’attaquent maintenant à la disponibilité en nourriture qui va inexorablement diminuer et se raréfier au cours des prochaines années. Il apparaît urgent que les pays comme la Chine, l’Inde, la Russie ou encore le Brésil prennent les mesures adéquates pour contrer ce complot occidental. J’ajouterai enfin que ce complot est adossé au mythe, au dogme, de l’effet néfaste du CO2 sur le climat.

Les critères ESG auxquels sont soumis les grands organismes financiers sont la face cachée de ce projet de famine organisée qui va enfin permettre une diminution satisfaisante de la population. Pourtant le CO2 est la source de toute vie halieutique, animale et végétale sur Terre. Ces organisations bien décidées à décimer la population mondiale sont donc bien des organisations complotistes au sens littéral du terme.

Guerre contre l’agriculture mondiale : L’Agenda 2030 « durable » non-durable des Nations unies 

par F. William Engdahl 

Au cours des dernières semaines, un assaut coordonné contre notre agriculture – la capacité de produire la nourriture nécessaire à l’existence humaine – a commencé. La récente réunion gouvernementale du G20 à Bali, la réunion de la COP27 de l’Agenda 2030 des Nations unies en Égypte, le Forum économique mondial de Davos et Bill Gates sont tous complices. En général, ils utilisent un cadre linguistique dystopique pour donner l’illusion qu’ils font le bien, alors qu’ils font en réalité avancer un programme qui conduira à la famine et à la mort de centaines de millions, voire de milliards de personnes si on le laisse se poursuivre. Il est dirigé par une coalition d’argent. 

Du G20 à la COP27 au WEF

Le 13 novembre, le G20 – représentants des 20 nations les plus influentes, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne (bien qu’il ne s’agisse pas d’une nation), l’Allemagne, l’Italie, la France, le Japon, la Corée du Sud et plusieurs pays en développement, dont la Chine, l’Inde, l’Indonésie et le Brésil – a adopté une déclaration finale. 

Le premier point majeur est un « appel à une transformation accélérée vers des systèmes agricoles et alimentaires et des chaînes d’approvisionnement durables et résilients». En outre, « travailler ensemble pour produire et distribuer des aliments de manière durable, veiller à ce que les systèmes alimentaires contribuent mieux à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation, et arrêter et inverser la perte de biodiversité, diversifier les sources d’alimentation… » Ils ont également appelé à un «commerce agricole inclusif, prévisible et non discriminatoire, fondé sur les règles de l’OMC ». De même, « Nous sommes déterminés à soutenir l’adoption de pratiques et de technologies innovantes, notamment l’innovation numérique dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, afin d’améliorer la productivité et la durabilité en harmonie avec la nature… » Vient ensuite la déclaration révélatrice : «Nous réitérons notre engagement à atteindre l’objectif mondial de zéro émission nette de gaz à effet de serre/neutralité carbone vers le milieu du siècle » ( https://www.consilium.europa.eu/media/60201/2022-11-16-g20-declaration-data.pdf. ). 

« Agriculture durable » avec « zéro émission nette de gaz à effet de serre » est un double langage orwellien. Pour un étranger à la linguistique de l’ONU, ces mots sonnent trop bien. Ce qui est en fait promu, c’est la destruction la plus radicale de l’agriculture et de l’élevage au niveau mondial sous le nom d’« agriculture durable ». Quelques jours seulement après la conférence du G20 à Bali s’est tenue en Égypte la réunion annuelle du Sommet climatique de l’Agenda vert des Nations unies COP27. Là, les participants de la plupart des pays des Nations unies, ainsi que des ONG telles que Greenpeace et des centaines d’autres ONG vertes, ont rédigé un deuxième appel. La COP27 a lancé quelque chose qu’ils appellent de manière révélatrice FAST – la nouvelle initiative de l’ONU sur l’alimentation et l’agriculture pour une transformation durable (FAST). Fast, comme dans « s’abstenir de manger… ». Selon Forbes, l’initiative FAST favorisera une « transition vers des régimes alimentaires sains, durables et résistants au climat, et contribuera à réduire les coûts liés à la santé et au changement climatique d’un montant pouvant atteindre 1,3 billion de dollars, tout en soutenant la sécurité alimentaire face au changement climatique ». Nous parlons de gros chiffres. La transition vers des « régimes alimentaires sains, durables et résistants au climat » permettrait de réduire le coût du changement climatique de 1,3 billion de dollars (https://www.theburningplatform.com/2022/11/13/lab-grown-meat-nuclear-yeast-vats-cop27-reignites-the-war-on-food/ ). Que se passe-t-il réellement derrière tous ces mots ? 

De grosses sommes d’argent

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui s’est adressée à Reuters lors de la COP27, la FAO lancera d’ici un an un plan directeur « de référence » pour la réduction des gaz à effet de serre issus de l’agriculture. L’impulsion de cette guerre contre l’agriculture vient, sans surprise, des grandes fortunes, de l’Initiative FAIRR, une coalition de gestionnaires d’investissements internationaux basée au Royaume-Uni qui se concentre sur «les risques et opportunités ESG matériels causés par la production animale intensive ». Parmi leurs membres figurent les acteurs les plus influents de la finance mondiale, notamment BlackRock, JP Morgan Asset Management, l’allemand Allianz AG, Swiss Re, la banque HSBC, Fidelity Investments, Edmond de Rothschild Asset Management, Credit Suisse, Rockefeller Asset Management, la banque UBS et de nombreuses autres banques et fonds de pension, avec un total d’actifs sous gestion de 25000 milliards de dollars (https://www.fairr.org/about-fairr/network-members/page/14/ ). Ils ouvrent maintenant la guerre à l’agriculture comme ils l’ont fait pour l’énergie. Le directeur adjoint de la FAO chargé des politiques relatives au changement climatique, Zitouni Ould-Dada, a déclaré lors de la COP27 : « Jamais auparavant l’alimentation et l’agriculture n’avaient fait l’objet d’autant d’attention. Cette COP est définitivement la bonne » ( https://www.reuters.com/business/cop/cop27-un-food-agency-plan-farming-emissions-launch-by-next-year-after-investor-2022-11-10/ ). 

La FAIRR affirme, sans preuve, que « la production alimentaire représente environ un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre et constitue la principale menace pour 86% des espèces en voie d’extinction dans le monde, tandis que l’élevage de bétail est responsable des trois quarts de la disparition de la forêt amazonienne ». La FAO prévoit de proposer une réduction drastique de la production mondiale de bétail, en particulier des bovins, qui, selon FAIRR, sont responsables de « près d’un tiers des émissions mondiales de méthane liées à l’activité humaine, libérées sous forme de rots de bovins, de fumier et de cultures fourragères ». Pour eux, la meilleure façon de mettre fin aux rots et au fumier de vache est d’éliminer le bétail. 

Une agriculture durable non viable

Le fait que la FAO des Nations unies soit sur le point de publier une feuille de route visant à réduire de manière drastique les soi-disant gaz à effet de serre émis par l’agriculture mondiale, sous le prétexte fallacieux d’une « agriculture durable », sous l’impulsion des plus grands gestionnaires de fortune du monde, dont BlackRock, JP Morgan, AXA et d’autres, en dit long sur le véritable programme. Ces institutions financières sont parmi les plus corrompues de la planète. Elles ne mettent jamais un centime là où elles ne sont pas assurées de faire d’énormes bénéfices. La guerre contre l’agriculture est leur prochaine cible. 

Le terme « durable » a été créé par le Malthusian Club of Rome de David Rockefeller. Dans leur rapport de 1974, « L’humanité au tournant », le Club de Rome a fait valoir : 

« Les nations ne peuvent pas être interdépendantes sans que chacune d’entre elles renonce à une partie de sa propre indépendance, ou du moins reconnaisse des limites à celle-ci. Le moment est venu d’élaborer un plan directeur pour une croissance organique durable et un développement mondial fondé sur une répartition mondiale de toutes les ressources finies et un nouveau système économique mondial (https://web.archive.org/web/20080316192242/http:/www.wiseupjournal.com/?p=154 )». 

Telle était la formulation initiale de l’Agenda 21 des Nations unies, de l’Agenda 2030 et de la grande réinitialisation de Davos en 2020. En 2015, les nations membres de l’ONU ont adopté ce que l’on appelle les Objectifs de développement durable ou ODD : 17 objectifs pour transformer notre monde. 

L’objectif 2 est « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire et une meilleure nutrition et promouvoir une agriculture durable ».

Mais si nous lisons en détail les propositions de la COP27, du G20 et du WEF de Davos de Klaus Schwab, nous découvrons ce que signifient ces belles paroles. Aujourd’hui, nous sommes inondés d’affirmations, non vérifiées, par de nombreux modèles de groupes de réflexion financés par des gouvernements ou par le secteur privé, selon lesquelles nos systèmes agricoles sont une cause majeure du réchauffement climatique. Pas seulement le CO2, mais aussi le méthane et l’azote. Pourtant, tout l’argument des gaz à effet de serre, selon lequel notre planète est au bord d’un désastre irréversible si nous ne changeons pas radicalement nos émissions d’ici 2030, est une absurdité invérifiable provenant de modèles informatiques opaques. Sur la base de ces modèles, le GIEC des Nations unies insiste sur le fait que si nous n’empêchons pas une augmentation de la température mondiale de 1,5 °C par rapport au niveau de 1850, la fin du monde est imminente d’ici 2050. 

La guerre ne fait que commencer

Les Nations unies et le WEF de Davos se sont associés en 2019 pour faire progresser conjointement l’Agenda 2030 des Nations unies en matière de développement durable. Sur le site web du WEF, il est ouvertement admis que cela signifie se débarrasser des sources de protéines carnées, introduire la promotion de la fausse viande non éprouvée, préconiser des protéines alternatives telles que les fourmis salées ou les grillons ou vers moulus pour remplacer le poulet ou le bœuf ou l’agneau. Lors de la COP27, la discussion a porté sur «les régimes alimentaires qui peuvent rester dans les limites de la planète, notamment en réduisant la consommation de viande, en développant des alternatives et en encourageant le passage à davantage de plantes, de cultures et de céréales indigènes (réduisant ainsi la dépendance actuelle vis-à-vis du blé, du maïs, du riz et des pommes de terre (https://cop27.eg/assets/files/days/COP27%20FOOD%20SECURITY-DOC-01-EGY-10-22-EN.pdf ) ».

Le WEF encourage le passage d’un régime alimentaire à base de protéines de viande à un régime végétalien, en faisant valoir qu’il serait plus «durable » (https://www.weforum.org/agenda/2022/10/vegan-plant-based-diets-sustainable-food/ ). Il promeut également des alternatives de viande de laboratoire ou à base de plantes, comme les Impossible Burgers financés par Bill Gates, dont les propres tests de la FDA indiquent qu’ils sont probablement cancérigènes car ils sont produits avec du soja OGM et d’autres produits saturés de glyphosate. La PDG d’Air Protein, une autre entreprise de fausse viande, Lisa Lyons, est une conseillère spéciale du WEF. Le WEF promeut également les protéines d’insectes comme alternatives à la viande. Notez également qu’Al Gore est un administrateur du WEF (https://www.weforum.org/podcasts/house-on-fire/episodes/have-we-reached-the-end-of-meat ). 

La guerre contre l’élevage d’animaux pour la viande devient de plus en plus sérieuse. Le gouvernement des Pays-Bas, dont le Premier ministre Mark Rutte, anciennement d’Unilever, est un contributeur à l’agenda du WEF, a créé un ministre spécial pour l’environnement et l’azote, Christianne van der Wal. En s’appuyant sur des lignes directrices de protection de la nature Natura 2000 de l’UE, jamais invoquées et dépassées, conçues prétendument pour « protéger la mousse et le trèfle » et basées sur des données d’essai frauduleuses, le gouvernement vient d’annoncer qu’il va fermer de force 2500 exploitations bovines à travers la Hollande. Leur objectif est de forcer 30% des exploitations bovines à fermer ou à être expropriées. 

En Allemagne, l’Association allemande de l’industrie de la viande (VDF) affirme que dans les quatre à six prochains mois, l’Allemagne sera confrontée à une pénurie de viande et que les prix monteront en flèche. Hubert Kelliger, membre du conseil d’administration de la VDF, a déclaré : « Dans quatre, cinq ou six mois, nous aurons des manques sur les étagères ». Le porc devrait connaître les pires pénuries. Les problèmes d’approvisionnement en viande sont dus à l’insistance de Berlin à réduire de 50% le nombre de têtes de bétail afin de réduire les émissions liées au réchauffement climatique ( https://hotair.com/jazz-shaw/2022/11/21/germany-cutting-back-meat-production-to-fight-global-warming-n512518 ). Au Canada, le gouvernement Trudeau, autre produit du WEF de Davos, selon le Financial Post du 27 juillet, prévoit de réduire les émissions des engrais de 30% d’ici à 2030 dans le cadre d’un plan visant à atteindre le zéro émission dans les trois prochaines décennies. Mais les producteurs disent que pour y parvenir, ils devront peut-être réduire considérablement leur production de céréales. 

Lorsque le président autocratique du Sri Lanka a interdit toute importation d’engrais azotés en avril 2021 dans un effort brutal pour revenir à un passé d’agriculture « durable », les récoltes se sont effondrées en sept mois et la famine, la ruine des agriculteurs et les manifestations de masse l’ont contraint à fuir le pays. Il a ordonné que l’ensemble du pays passe immédiatement à l’agriculture biologique, mais n’a fourni aucune formation de ce type aux agriculteurs. 

Si l’on ajoute à cela la décision politique catastrophique de l’UE d’interdire le gaz naturel russe utilisé pour fabriquer des engrais azotés, ce qui entraîne la fermeture d’usines d’engrais dans toute l’UE, et qui provoquera une réduction mondiale des rendements agricoles, ainsi que la fausse vague de grippe aviaire qui ordonne à tort aux agriculteurs d’Amérique du Nord et de l’UE de tuer des dizaines de millions de poulets et de dindes, pour ne citer que quelques cas supplémentaires, il apparaît clairement que notre monde est confronté à une crise alimentaire sans précédent. Tout ça pour le changement climatique ? 

Source: http://www.williamengdahl.com/gr30November2022.php

Qui se souviendra de ce 22 janvier 2021 dans dix ans ?

L’assemblée générale des Nations-Unies a entériné ce 22 Janvier 2021 le traité d’interdiction des armements nucléaires. Voici un article paru sur le quotidien Le Temps (Genève) qui illustre cet événement passé totalement inaperçu alors que les négociations sur le traité START vont reprendre dans les prochains jours.

Setsuko Thurlow, survivante : « J’ai vécu l’enfer d’Hiroshima. Il faut abolir l’arme nucléaire »

Ce vendredi 22 janvier entre en vigueur le Traité de l’ONU sur l’interdiction des armes nucléaires. Un fait historique pour Setsuko Thurlow, une « ibakusha » (survivante) d’Hiroshima qui témoigne dans cet entretien au « Temps » de l’inhumanité de la bombe atomique. Prix Nobel 2017 avec l’organisation ICAN, elle milite depuis des années pour l’élimination de telles armes.

Setsuko Thurlow, née Nakamura, n’a que 13 ans en 1945. Enrôlée de force par l’armée japonaise en pleine guerre mondiale, elle a pour tâche de décoder les messages secrets envoyés par les Américains. Elle travaille au deuxième étage d’un énorme bâtiment du quartier général de l’armée à Hiroshima. Depuis des semaines, cette jeune fille issue d’une famille de samouraïs vit dans l’angoisse d’une possible attaque états-unienne. Les Américains ont déjà largué des bombes traditionnelles sur un très grand nombre de villes nippones, tuant plus de 100 000 personnes. La jeune fille ne comprend pas. Hiroshima est étrangement épargnée.

« Je pensais mourir »

A 8h15, le 6 août 1945 pourtant, la ville va subir une apocalypse nucléaire. Setsuko vit aujourd’hui à Toronto, au Canada. A 89 ans, cette ibakusha (survivante) d’Hiroshima, veuve d’un professeur d’histoire canadien, Jim Thurlow, reste très vive et dotée d’un esprit critique aiguisé. Elle a participé activement à ICAN, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, nobélisée en 2017 et dont le siège central est à Genève. Elle décrit pour Le Temps ce qu’elle a vécu peu après le largage, par le bombardier américain Enola Gay, de la première bombe atomique, dénommée Little Boy, jamais lâchée sur une zone peuplée : « J’étais à 1,8 kilomètre du centre de l’explosion. J’ai vu une lumière blanche et bleuâtre en dehors de la fenêtre. Mon corps a commencé à flotter dans l’air. L’édifice où j’étais était en train de s’effondrer. Je sens aujourd’hui encore cette sensation. J’ai perdu connaissance. Quand j’ai retrouvé mes esprits, tout était sombre, un sentiment irréel. C’était comme à la tombée de la nuit. J’ai entendu un jeune homme me dire: « N’abandonne pas. Je vais te libérer des gravats ».

Elle pensait mourir. « Mais c’était étrange, je ne ressentais rien, ni de la panique, ni de l’horreur. Mes yeux ont dû s’adapter à l’obscurité. J’ai commencé à voir des gens se mouvoir. Mais ils ne ressemblaient plus à des êtres humains. Leurs cheveux étaient dressés vers le ciel, ils étaient complètement brûlés, des morceaux de chair pendouillaient, leurs os étaient visibles. Les orbites oculaires de certains étaient vides. Personne ne courait, personne ne criait. Il leur manquait la force pour le faire. J’entendais des voix, à peine audibles, me demander à boire ». L’attaque d’Hiroshima fera au total 140 000 morts, et celle de Nagasaki 75 000.

Effets de la radioactivité

« Les gens, mourants, avaient tellement soif que nous sommes allés à une rivière. Comme nous n’avions pas de verre ou de récipient, nous avons utilisé nos habits, que nous avons imbibés d’eau. C’est ainsi que nous leur avons donné à boire ». Sa sœur de 29 ans et son neveu de 4 ans ont eu moins de chance. Ils se rendaient chez le médecin quand la bombe a rasé Hiroshima. Ils étaient carbonisés. « Mon neveu me demandait sans cesse de l’eau. Tous deux ne survivront que quelques jours. Une scène m’arrache des larmes aujourd’hui encore. Des militaires sont venus. Ils ont versé de l’essence sur leurs corps et les ont incinérés, une crémation sans dignité. J’étais avec mes parents. Ce fut terrible ».

L’épisode perturbera longtemps Setsuko. « Quand j’y songe, je ressens encore une vraie douleur. Lors de la crémation, je n’avais éprouvé aucune émotion, versé aucune larme. Quel genre d’être humain étais-je pour agir ainsi ? J’ai suivi plus tard des cours de psychologie à l’université pour comprendre. J’ai découvert le travail du professeur Robert Lifton, qui a baptisé ce phénomène « engourdissement et fermeture psychiques », un mécanisme de protection face à des événements d’une violence extrême ».

Ses parents ont survécu, son père était à la pêche dans la baie d’Hiroshima. Mais deux tantes, deux oncles et deux cousins ont tous péri dans la tragédie. La plupart des 351 étudiantes de son école ont littéralement fondu. Là où la bombe de 13 kilotonnes a explosé s’est dégagée une chaleur de 4000 degrés Celsius, brûlant les corps jusqu’à 3,5 kilomètres à la ronde. Après, l’horreur, les douleurs, les traumatismes. Mais la vie devait reprendre. Setsuko raconte les effets ravageurs de la radioactivité. « De nombreuses filles portaient des bonnets, car elles avaient honte de sortir chauves dans la rue. Elles décédaient les unes après les autres. J’étais moi-même tétanisée chaque matin. Avant de m’habiller, je regardais si j’avais des taches violettes sur la peau. C’était le signe qu’on était gravement contaminé et qu’on allait mourir rapidement. Imaginez ce sentiment qui vous accompagne chaque matin ».

Censure américaine

Ce ne fut pas le seul chemin de croix des ibakusha. Setsuko enrage aujourd’hui encore: « Pendant douze ans, le gouvernement japonais, qui avait provoqué la guerre, n’a rien fait pour nous, les survivants ». Qui plus est, quand les Américains et le général MacArthur ont débarqué et occupé le Japon, l’espoir de démocratisation et de démilitarisation nourri par les ibakusha a vite été douché, tonne l’octogénaire nippo-canadienne. « Les survivants ont senti rapidement le besoin d’écrire des haïkus (petits poèmes japonais), des journaux personnels. C’était compter sans la censure des forces américaines occupantes. Tout fut confisqué et envoyé aux Etats-Unis, qui ne souhaitaient pas que se propagent des informations sur l’impact de la bombe. Jusqu’en 1952, date du départ des forces américaines, nous avons été condamnés au silence ». C’était, pour les ibakusha, une double torture qui allait retarder le travail nécessaire pour surmonter le traumatisme. « De nombreux ibakusha, accusés d’être contagieux, préféraient cacher leur identité et ne pas apparaître en public, précise Setsuko. Ils se cachaient dans d’autres régions du Japon ».

Ce n’est qu’à partir de 1952 que les survivants pourront s’informer sur les raisons qui ont motivé le président Harry Truman à lâcher la première bombe atomique sur leur ville. « Il est faux de prétendre que les Américains n’avaient pas le choix, s’insurge néanmoins la Nippo-Canadienne. Le Japon avait déjà commencé des négociations pour capituler, notamment avec les Russes ». Peu de Japonais ont ainsi compris les répercussions réelles du bombardement d’Hiroshima.

Mais un événement va changer la donne : l’essai par les Etats-Unis d’une bombe à hydrogène 1000 fois plus puissante que celle d’Hiroshima sur l’atoll de Bikini dans les îles Marshall en 1954. L’industrie japonaise de la pêche est dévastée, les stocks de poisson ainsi que des pêcheurs sont contaminés. « C’est là que le sort des ibakusha et le danger nucléaire furent enfin compris », constate Setsuko. A l’époque, la jeune universitaire japonaise passe une année à l’Université de Lynchburg, en Virginie aux Etats-Unis. Dans des interviews accordées à des médias américains, elle condamne vertement l’attitude de Washington. Elle commence à recevoir des messages de haine l’incitant à rentrer chez elle. Elle doit même quitter son dortoir pour aller loger provisoirement chez un professeur. Elle a peur de parler. Mais elle en prend conscience. Si je ne témoigne pas, qui le fera ?

Trahison du gouvernement japonais

Une fois à Toronto, où elle poursuit ses études à l’université, elle rompt le silence, monte des expositions avec le maire de la ville, parle de son expérience dans des écoles, universités, clubs, des cercles diplomatiques. Mais c’était insuffisant pour elle: « C’est tout le système éducatif qui doit enseigner cela, pas seulement des ibakusha, qui peu à peu disparaissent ».

Pour elle, l’effort à mener contre les armes nucléaires doit être renforcé auprès des jeunes pour lesquels la menace nucléaire peut paraître abstraite. Elle rejoint la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN). Elle sillonnera la planète pour plaider la cause antinucléaire. Elle sera à Oslo avec Beatrice Fihn, la directrice d’ICAN, pour recevoir le Prix Nobel de la paix en 2017. Pour Setsuko, l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), ce vendredi 22 janvier, c’est la réalisation d’un premier rêve, une manière d’honorer ceux qui sont tombés à Hiroshima. « Je suis très reconnaissante. Mais ce n’est qu’une étape. Jusqu’à une véritable élimination des armes nucléaires, le chemin est encore long. Les puissances nucléaires s’évertuent à nous ridiculiser ». Setsuko se sent « trahie » par le gouvernement japonais, qui, comme celui du Canada, n’entend pas adopter le TIAN. « Il devrait savoir mieux que quiconque les conséquences humanitaires de l’arme nucléaire. C’est honteux, dit-elle. Ce d’autant que 76% des Japonais sont favorables à son élimination ».

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Pour la société civile, c’est un moment historique. Ce vendredi 22 janvier entre en vigueur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) adopté par 122 Etats à l’ONU à New York le 7 juillet 2017. 86 Etats l’ont signé à ce jour. Le 24 octobre dernier, le Honduras a été le cinquantième Etat à ratifier le traité, déclenchant son entrée en vigueur trois mois plus tard. A partir du 22 janvier, l’arme nucléaire est illégale en vertu du droit international, même si la réalité risque d’être un peu différente.

Les cinq puissances détentrices de l’arme atomique reconnues par le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP), Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France et Chine, n’ont pas l’intention de s’en départir. Elles ont boycotté les négociations à New York et n’ont pas l’intention d’éliminer leurs arsenaux. Pour elles, le TIAN sape au contraire le régime de non-prolifération institué par le TNP, qui a permis de limiter le nombre de puissances nucléaires dans le monde. Seuls quatre autres pays disposent de l’arme atomique : le Pakistan, l’Inde, Israël et la Corée du Nord. Les Etats-Unis et la Russie possèdent 93% des arsenaux existants.

Le traité interdit aux Etats parties de « mettre au point, mettre à l’essai, produire, fabriquer, acquérir de quelque autre manière, posséder ou stocker des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ».

Le « machin » onusien et ses contradictions internes

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L’UNESCO est censée se préoccuper de la préservation culturelle. Vers la fin de l’année dernière, son magazine interne a néanmoins publié un numéro spécial sur le changement climatique (lien). L’éditorial officiel emploie les clichés habituels. Conséquences catastrophiques, le «plus grand défi mondial de notre époque», etc, etc, comme d’habitude.

De manière hilarante, cet éditorial implique que, sans plan des Nations Unies, la planète ne survivra tout simplement pas. L’UNESCO pourrait-elle sauver la Terre : ce billet va montrer comment l’ONU a échoué – tragiquement et complètement – à sauver Haïti.

Ce pays compte moins de 12 millions d’habitants. Il est légèrement plus petit que l’État américain du Maryland. Parce qu’il comprend la moitié d’une île, ses frontières sont bien définies. L’ONU y a une présence significative depuis 2004, mais Haïti reste une affaire très politique de, pourrait-on dire, mépris.

Après le tremblement de terre dévastateur survenu en 2010, la reconstruction a été un énorme travail pour lequel l’ONU se montra spectaculairement incompétente. Mais ce n’est pas tout. Les soldats de la paix des Nations Unies ont ensuite infecté par le choléra la population locale déjà traumatisée.

Ces soldats de la paix arrivaient du Népal, pays qui venait de connaître une épidémie de choléra. L’ONU n’a pris aucune mesure pour s’assurer que son personnel n’était pas porteur de la maladie. Elle n’a pas non plus établi d’assainissement adéquat dans leur campement. Les eaux usées non traitées ont été déversées dans la rivière la plus importante du pays, contaminant l’eau utilisée pour boire, cuisiner et se baigner.

Cela a déclenché la pire épidémie de choléra des temps modernes, une épidémie pour laquelle les médecins haïtiens étaient très mal équipés pour combattre cette épidémie car la maladie n’y avait jamais été enregistrée auparavant (voir la vidéo au sujet de cette épidémie, lien en fin de billet)

Les 10 000 décès et la décennie de maladie qui a suivi sont une calamité causée par l’ONU. Mais lorsque Ban Ki-moon s’est finalement excusé pour la manière dont la situation avait été gérée, six ans après l’apparition de l’épidémie, il n’a pas assumé l’entière responsabilité. L’ONU, voyez-vous, est protégée par l’immunité diplomatique. Les fonctionnaires de l’ONU ont une carte permanente « sans prison » dans leur poche arrière. Ils ne peuvent jamais être tenus pour vraiment responsable des dommages qu’ils causent.

Quiconque imagine que l’ONU est capable de sauver la planète entière doit prendre quelques jours de sa vie pour lire deux livres. Le premier est écrit par Jonathan Katz, le journaliste d’Associated Press qui était en poste en Haïti lorsque le tremblement de terre s’est produit. Il s’intitule: Le gros camion qui est passé par là : comment le monde est venu sauver Haïti et a laissé un désastre.

L’autre livre s’appelle « Deadly River: Cholera and Cover-up in Post-Earthquake Haiti ». Il raconte l’histoire de Renaud Piarroux, un médecin français qui a été appelé pour enquêter. Écrit par son collègue médical, Ralph Frerichs, il montre que l’ONU échoue dans les tests moraux les uns après les autres.

Plutôt que de recevoir coopération et assistance, Piarroux, qui avait mené des efforts pour éradiquer le choléra ailleurs, a dû combattre l’ONU elle-même. Il est courant dans de telles situations d’identifier la source d’une épidémie le plus rapidement possible. Dans ce cas, les responsables de plusieurs organes des Nations Unies – y compris l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – ont insisté sur le fait qu’il y avait des considérations plus importantes que de les blâmer. Frerichs écrit :

Il y avait un effort actif pour supprimer toute recherche de l’origine. [p. 34]

Tous les fonctionnaires internationaux, sans exception, ont adopté la même position, exonérant les soldats [des Nations Unies]. [p.66]

Les cartes [du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies] ont continué de falsifier le début du choléra… [p. 70]

Pendant des années, l’ONU, aidée et encouragée par certains experts éminents, a tenté de lier l’épidémie au changement climatique :

Il est devenu évident qu’il y avait un effort actif pour dissimuler le rôle des Casques bleus népalais de l’ONU, aidé par ceux qui pensaient que le choléra provenait de changements climatiques ou environnementaux… [p 108]

Il n’y avait pas un seul élément de preuve pour soutenir l’hypothèse environnementale que [le choléra] était resté en sommeil et puis… avait été bouleversé par le tremblement de terre de janvier 2010. L’épidémie s’était produite neuf mois après le tremblement de terre ! [p. 137]

Le 6 janvier, les membres du panel «indépendant» des Nations Unies ont fait une déclaration proclamant que… l’épidémie était définitivement liée à la théorie environnementale. [pp. 160-161]

Au terme de son enquête, ce même panel de l’ONU a dû rejeter l’hypothèse environnementale… [p. 182]

Dans l’ensemble, le rapport de l’ONU était un badigeon qui a choisi de ne pas parler des soldats de la paix, tout en critiquant les victimes. Voici quelques citations supplémentaires du livre:

Comment le panel soi-disant indépendant des Nations Unies n’aurait-il pas pu identifier les humains responsables de… l’épidémie ? [p. 189]

Le panel n’a pas hésité à blâmer les Haïtiens et leur environnement local de santé publique. [p. 190]

Des détails sur la source [du choléra] ont également été omis dans [une publication de l’OMS alors que les faits scientifiques étaient clairement connus… La réglementation de l’OMS stipule depuis longtemps que «toutes les informations disponibles sur l’origine de l’infection» doivent être déclarées. [p. 194]

L’ONU est une bureaucratie massive. Les bureaucraties ne sont jamais tenues pour responsables. Elles sont composées de carriéristes qui passent d’une mission à l’autre, évitant ainsi les conséquences des décisions qu’ils prennent sur la vie des autres.

Quand quelque chose se passe mal, la patate chaude est repassée ici, là et partout. Il n’y a guère d’incitation pour le personnel des Nations Unies à reconnaître ses erreurs, sans parler d’apprendre de celles-ci.

Le monde est composé de faiseurs et de causeurs. Haïti nous montre que le personnel des Nations Unies sait parler et rédiger des rapports. Mais cette organisation est pathétique pour faire quoi que ce soit dans le monde réel.

Au point zéro d’une terrible catastrophe naturelle, les personnels des Nations Unies ont aggravé plutôt qu’amélioré les choses. Ils ont ensuite perdu un temps précieux à nier, à cacher les failles de leurs actions et à couvrir les dommages qu’ils avaient infligés.

Source : Blog de Donna Laframboise

Liens : https://youtu.be/lKu7V7pDLyQ , https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000370322_eng

https://www.foxnews.com/world/un-apologizes-for-haitis-cholera-epidemic-without-noting-it-brought-the-disease

Crise climatique à l’ONU !

À l’approche du grand raout onusien dont le plat de résistance sera le climat et ses conséquences invraisemblables pour l’ensemble de l’humanité à moins qu’un conflit moyen-oriental vienne perturber cette grand-messe de l’Eglise de Scientologie Climatique avec sa sainte et vierge Greta les médias tirent à vue leurs cartouches et ce lundi 16 septembre 2019 je me suis limité aux titres du Guardian, florilège :

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L’IPBES, clone de l’IPCC, prédit l’apocalypse

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À nouveau les plus éminents scientifiques du monde entier couvrent les machinations onusiennes.

Voilà que ça recommence ! Le groupe intergouvernemental d’ « experts » sur l’évolution du climat (GIEC ou IPCC en anglais) est un modèle qui a bien fonctionné jusqu’à présent dans sa mission de semer la terreur climatique dans le monde entier et l’Organisation des Nations-Unies adapte maintenant ce même modèle, avec les mêmes astuces pseudo-scientifiques, pour alerter le monde entier sur les menaces pesant sur la biodiversité. Un rapport de 1800 pages a été présenté à Paris ce 6 mai 2019. L’IPBES, ça sonne bien, est l’acronyme de Intergouvernemental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystems Services sise à Bonn en Allemagne. Jonathan Watts, éditeur au Guardian (journal anglais étiquetté à gauche) de tout de qui concerne l’environnement à l’échelle mondiale a déja dit dans ses colonnes tout ce qu’il fallait savoir sur ce « GIEC pour la nature« . Les « scientifiques » des Nations-Unies ont averti qu’ils étaient convaincus que ce rapport avait été rédigé par « les plus grands scientifiques du monde« . Il est trop drôle de s’apercevoir à quel point les journalistes sont crédules. Ils ont décrit docilement le personnel constituant l’IPCC pendant des années et des années jusqu’à ce que quelques curieux commencent à s’apercevoir que certaines personnes impliquées directement dans cet organisme étaient des étudiants d’une vingtaine d’années !

Watts dit, droit dans ses bottes que :

« Le texte final du résumé destiné aux décideurs politiques était en cours de finalisation à Paris par un groupe d’experts et de représentants des gouvernements, mais le message général est clair. »

En d’autres termes, comme pour l’IPCC, des scientifiques sont recrutés pour rédiger un rapport. On ne connaît pas les critères de choix de ces personnes. Ensuite ces scientifiques rédigent un résumé pour les décideurs (SPM, Summary for Policy Makers). Les politiciens et les bureaucrates représentant les gouvernements nationaux assistent ensuite à une réunion plénière durant laquelle le résumé est examiné ligne par ligne et réécrit.

Les contes de fées parlent de la transformation de la paille en or. Les Nations-Unies prennent des résumés scientifiques et les transforment en une paille politiquement consommable. Le document qui en résulte et qui a donc été solennellement publié ce 6 mai représente ce qu’une salle remplie d’agents politiques a accepté de dire à haute voix.

Pire encore, au cours des prochaines semaines, le texte en cours de synthèse, c’est-à-dire le texte sous-jacent supposé être de haute teneur scientifique, sera également modifié. Il est évident que ce n’est pas ainsi que les choses devraient se passer. Les résumés sont censés être des réflexions précises basées sur des documents plus longs, solides et définitifs. Or apparemment ce n’est pas ainsi que les Nations-Unies opèrent puisqu’il s’agit d’aligner les documents dits scientifiques sur le résumé destiné aux décideurs politiques. Il est inutile de prétendre le contraire, ce sont les procédures standard de l’IPCC et elles sont ouvertement exposées dans un guide de 56 pages expliquant comment l’IPBES fonctionne (lien en fin de billet, en anglais).

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Imaginons un instant des cadres d’une chaine de télévision examinant à la loupe le scénario d’une émission d’information d’enquête (du genre Cash-Investigation d’Elise Lucet, ajout de votre serviteur). Imaginez qu’ils réécrivent ce texte à la demande de grands annonceurs et en tenant compte de diverses sensibilités politiques. Est-ce que le résultat final serait digne de confiance ? Robert Watson, Diecteur de l’IPCC de 1997 à 2002, dirige maintenant l’IPBES. Sa biographie en ligne sur le site de l’Université d’East Anglia précise qu’il est « champion du monde des Nations-Unies pour la science et l’innovation« . Et lors de la création de l’IPBES en 2010 il a parfaitement précisé que son objectif était de « mener la bataille contre la destruction du monde naturel« . En d’autres termes il y a ici toutes sortes de tromperies grossières. L’IPBES n’est pas un corps scientifique honnête qui devrait examiner de multiples perspectives et considérer, comme tout corps scientifique, des hypothèses alternatives. La mission de cet organisme onusien consiste à rassembler un seul type de preuve, comme l’IPCC l’a fait avec le gaz carbonique, une preuve qui est favorable aux traités environnementaux de l’ONU.

C’est ainsi que les Nations-Unies fonctionnent, avec des machinations dans l’ombre camouflant ses aspirations politiques en les habillant de vêtements pseudo-scientifiques.

Traduction aussi fidèle que possible d’un billet de Donna Laframboise mis en ligne sur son site le 6 mai 2019

https://www.ipbes.net/system/tdf/180719_ipbes_assessment_guide_report_hi-res.pdf?file=1&type=node&id=28500

Le projet hégémonique des Nations-Unies, donc des USA

En mai 2000, Kofi Annan, secrétaire général des Nations-Unies déclarait : « Depuis la mise en place de l’ONU, plus de 500 conventions multilatérales ont été conclues et prises dans leur ensemble celles-ci forment une assise légale pour l’établissement d’un monde meilleur ». Il existe une multitude de « filiales » de l’ONU qui ont toutes pour but d’émettre des recommandations de bonne gouvernance comme par exemple le Bureau International du travail, l’OMS (organisation mondiale de la santé), la FAO (food and agriculture organization), ou encore l’IPCC en ce qui concerne le climat. Cette « filiale » particulière de l’ONU est par définition un organisme politique puisqu’il regroupe des représentants des gouvernements de tous les membres de l’ONU. Et pour une bonne acceptation de ses décisions cet organisme, tel un travesti, a revêtu les apparences – uniquement les apparences – de la science.

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Les officiels de l’ONU ont donc délibérément décidé, dans le cas du climat, d’utiliser la science, une aubaine créée de toutes pièces, pour faire progresser leur agenda qui est, soyons clairvoyants, tout sauf défenseur de la liberté. Le monde moderne a besoin d’énergie pour fonctionner, beaucoup d’énergie. Toute action tentant de réduire, restreindre ou limiter notre consommation d’énergie réduit, limite et restreint d’autant nos choix quotidiens qui sont où et comment vivre, travailler, étudier, voyager. En tant que personne résidant dans un pays libre au XXIe siècle, je ne suis pas prêt à accepter que les Nations-Unies me dictent comment vivre, me loger, me nourrir et travailler. Les Nations-Unies n’ont aucune autorité sur ma propre personne.

Il faudra travailler durement pour changer cette attitude des Nations-Unies. Par exemple au mois de décembre dernier les Accords de Marrakech sur les migrations globales ont été clairement mis en place pour reconnaître que les migrants avaient plus d’importance que les libertés fondamentales des personnes citoyennes de leur pays. Voilà ce que désire l’ONU dans le monde selon elle. Et l’ONU a tout fait pour que les médias politiquement corrects couvrent l’évènement dans un sens favorable au risque de perdre leur liberté d’expression. Et c’est ainsi que ces médias occultent par tous les moyens le combat entre les individus qui croient encore à la démocratie et ceux qui approuvent et encouragent la gouvernance mondiale. La gouvernance mondiale se met en place progressivement à la faveur d’un réseau de plus en plus dense de recommandations onusiennes qui empiètent sur nos libertés.

Ces conventions multilatérales dont parlait Kofi Annan ont pour seul but d’imposer des normes onusiennes dans tous les pays au mépris des décisions et des jugements des citoyens et de leurs représentants démocratiquement élus.

https://youtu.be/j459Rlp6k3Q

Nos traditions, nos lois et nos constitutions seront tout simplement mises au panier et accords après accords le « cadre juridique global » que mentionnait Annan sera mis en place et amenuisera lentement nos libertés. Annan était convaincu que « le monde meilleur » auquel il faisait allusion serait bénéfique à l’humanité. Il le serait effectivement si nous tous préférons être traités comme des enfants plutôt que des adultes en charge de notre propre destinée, en d’autres termes si nous acceptons que les officiels de l’ONU sont moralement et intellectuellement nos supérieurs. C’est sous l’impulsion de l’ONU que les juridictions transnationales ont établi des décisions légales qui rendent progressivement les juridictions nationales inopérantes. C’est pour cette raison que l’ONU fait pression sur les juges et dans le contexte de l’affaire du climat c’est exactement ce qui se passe. Si nous prenons conscience du danger que représente la gouvernance mondiale il faudra alors retirer notre pays de la plupart des accords et directives que l’ONU a mis en place depuis sa création. L’ONU n’est plus un organisme de maintien de la paix mais un organisme totalitaire.

Source : adapté d’un billet de Donna Laframboise

Commentaire. Les institutions de Bruxelles qui pilotent l’évolution de l’Union Européenne ont adopté l’agenda de l’ONU à l’échelle de l’Europe et c’est petit à petit, sans possibilité de retour en arrière, que la Commission européenne, constituée de personnalités non élues comme les représentants des pays aux Nations-Unies et encore moins les membres du Conseil de sécurité, institue un état supra-national en Europe. Comme personne ne l’ignore l’Union européenne est le vassal des USA au niveau de la défense avec l’OTAN, au niveau de la monnaie avec le dollar qui constitue encore 60 % des échanges commerciaux entre la zone euro et les pays hors zone euro, cette devise restant d’ailleurs au troisième rang mondial après le dollar et le yuan alors que l’Union européenne, prise dans son ensemble, est la première puissance économique dans le monde. On ne peut que constater que les USA ont délibérément freiné l’ascension de l’euro sur le plan des échanges commerciaux mondiaux, bien entendu dans son propre intérêt renforcé par l’extra-territorialité de ses lois.

L’Europe constitue pour l’ONU une sorte de laboratoire, le modèle à l’échelle européenne du processus de main-mise d’une administration supra-nationale – ce qu’est de facto la Commission de Bruxelles – pour poursuivre la gouvernance mondiale téléguidée par Washington tout en soutenant les dissensions entre les Etats européens afin d’éviter une montée en puissance économique et monétaire de l’Union pour préserver, cela va de soi, la suprématie du dollar. Ce n’est pas un hasard si le FMI, la Banque Mondiale et l’ONU se trouvent sur le territoire américain et sont sous le contrôle de Washington, quoiqu’on en dise béatement. Ce n’est pas un hasard non plus si les USA contrôlent le système GPS, internet et le système Swift de paiement international, et enfin ce n’est pas un hasard si les USA ont les moyens techniques largement utilisés pour espionner n’importe qui, n’importe où dans le monde car le contrôle du WEB est entre les mains de la NSA avec la complaisance assumée de Google, Facebook et des autres firmes américaines impliquées dans les technologies de l’information. Toutes les parlottes des politiciens européens me paraissent n’être que du théâtre de mauvaise qualité. Au sein de l’Union européenne il est regrettable de constater que la France, avec son Président adoubé par le Club de Bilderberg, le World Economic Forum (Davos) et les grandes banques supranationales dont la banque Rothschild est à l’avant-garde de cette mise en place d’un état totalitaire à l’échelle nationale qui préfigure ce nouvel ordre mondiale car on ne peut que constater que le « pays des droits de l’homme » a renié depuis bien longtemps ses principes de gouvernance au profit du pouvoir financier. Il reste sur le plan mondial que la Chine, d’ailleurs de concert avec la Russie et quelques autres entités nationales, restera un pays opposé à ce projet même s’il doit leur en coûter une guerre contre les USA.

Climat, IPCC et Nations-Unies : corruption à l’échelle mondiale !

Je me suis reconnecté via mon téléphone portable dont je méconnais toujours les outils d’applications variées que m’a fait découvrir un ami ce soir. Une semaine sans aucune nouvelle du monde de la politique (on peut s’en passer) de la bourse ou de la science, quelles vacances salutaires ! Voici donc un billet que j’ai rédigé il y a quelques jours au cours de mon énième déménagement ici à Tenerife, où il fait presque trop chaud ! Je suis un vrai SDF …

C’est en parcourant le dernier rapport « Climate Change Reconsidered II » émanant du NIPCC (voir lien en fin de billet) que j’ai découvert une pépite à la page 86 de ce document et dont je livre ici une traduction aussi fidèle que possible. Il me semble en effet nécessaire que le public soit informé de faits soigneusement occultés par les médias du monde entier. Il s’agit d’un passage du chapitre 1.4.3 de ce document dont le titre lapidaire est « Bureaucracy ».

Le problème du mauvais fonctionnement des bureaucraties n’est pas un petit problème en ce qui concerne le sujet du changement climatique. Pendant des années les instances directrices de l’IPCC – la bureaucratie en charge d’établir un « consensus scientifique » au sujet de ce qu’il faut faire en ce qui concerne le changement climatique d’origine humaine – ont aussi oeuvré en faveur de l’industrie des énergies renouvelables et il s’agit sans contestation possible d’un conflit d’intérêts flagrant (voir les liens en fin de billet).

Les procédures adoptées par l’IPCC ont été vigoureusement critiquées lors d’un audit réalisé par le Concile Inter Académique ( InterAcademy Council, 2010) une organisation hautement respectable des plus éminentes figures des sciences académiques.

Pire encore que l’IPCC on trouve l’ONU, l’organisation parente de l’IPCC au sein du FCCC (Framework Convention on Climate Change) qui a pour mission de négocier la mise en place et l’implémentation d’un traité contraignant relatif au changement climatique. Un rapport datant de 2013 émanant de la Fondation pour la Défense des Démocraties (Foundation for Defense of Democraties) disait que  » l’ONU est un nid de corruption et d’abus. C’est une organisation opaque bénéficiant de l’immunité diplomatique qui n’a à rendre de comptes à personne … « . Ce rapport rappelle ensuite « le scandale dit pétrole contre nourriture (Irak) pour lequel l’ONU profita de milliards de dollars de pôts-de vin dans le cadre de la corruption de ses fonctionnaires » ce qui a mis en pièce « la promesse faite par la présidence de l’ONU d’une plus grande transparence, de plus de respect, de la fin des viols perpétrés par les casques bleus, de l’élimination des mandataires doublement inutiles et enfin d’une culture plus éthique ». Cette fondation ajoute que « la division d’audit interne de l’ONU (Office of Internal Oversight Services) a été secoué par des scandales et des conflits, y compris un ancien dirigeant de cet office accusant le Secrétaire Général d’actions déplorables dans le but de favoriser l’action des enquêteurs de cette commision, déclarant même que le Secrétaire Général est entré dans une phase de déclin ».

Le gros problème de l’ONU est structurel et non pas de la gestion du Secrétaire Général, quel qu’il soit. Allen (2013) a écrit que « Les Nations-Unies sont un organisme totalement corrompu où la plupart des votes sont contrôlés par une kleptocratie apatride ayant tous les pouvoirs. La plupart des États membres, comme on a coûtume de les appeler, sont considérés comme « non libres » ou « partiellement libres » par la Maison de la Liberté (Freedom House, comprendre le Conseil de Sécurité) où autant la Chine communiste que la Russie ou encore les USA ont un droit de veto. Toute mise en place d’une disposition émanant directement de l’ONU en ce qui concerne le réchauffement global serait synonyme de transferts massifs de richesse depuis les citoyens des pays riches vers les politiciens et les bureaucrates des pays pauvres. Aurement dit – on peut le supposer – il est fait totalement confiance en l’IPCC à ce sujet, oui mais, à part le fait que tous les modèles de cet organisme prédisant un réchauffement global ont déja montré leur incohérence et leur échec ».

Les économistes qui se penchent sur les efforts de l’IPCC et des Nations-Unies pour immédiatement rémédier au changement climatique y voient une capture des réglementations, une vision avec des oeillères (tunnel vision), des risques moraux et de la corruption, en un mot toutes les caractéristiques que l’on peut attendre d’une bureaucratie. Les activistes environnementaux et beaucoup de scientifiques semblent ignorer ces déviances éthiques ou veulent les excuser étant donné la gravité présumée de cette affaire de changement climatique. Mais l’IPCC a eu pour mission de trouver la vérité sur la science du changement climatique et l’ONU a été chargée de la mission de mettre en place un traité global de protection de l’atmosphère. Les raccourcis évidents utilisés ne peuvent plus, ainsi, donner lieu à de quelconques contestations au sujet du changement climatique.

Après chacun de ses scandales révélés, l’ONU a toujours promis de se réformer elle-même. À l’issue du catastrophique audit conduit par l’IAC l’IPCC a promis de se réformer. Ni l’ONU ni l’IPCC ne se sont réformés de l’intérieur car cela leur est impossible. Ces deux organismes ne respectent pas les principes recommandés par Elina Ostrom (voir note). Jamais l’IPCC n’a objectivement étudié le changement climatique car sa mission était uniquement de mettre en évidence un impact humain sur le climat global. L’ONU n’a jamais pu se trouver dans la position de mettre en place un programme global dédié aux défis d’un changement du climat étant donné les droits de veto des dictatures et des régimes politiques corrompus.

Liens.

IAC. 2010. InterAcademy Council : Climate Change Assessments : Review of the Processes ans Procedures of IPCC, The Hague, Netherlands, october 2010.

Laframboise, D. 2013. « Into the dustbin : Rachendra Pachuri, the climate report and the Nobel peace prize ». CreateSpace Independant Publishing Platform.

Dershowitz, T. 2013. United Nations corruption and the need to reform. Foundation for Defense of Democracy (web site). July 28, 2018

Le rapport du NIPCC est accessible sur le site de cet organisme. Elina Ostrom fut la première lauréate féminine du prix Nobel d’économie (2009). Elle consdérait qu’il fallait laisser au peuple décider des choix à adopter pour gérer les ressources communes offertes par la planète plutôt que de laisser le pouvoir politique en décider selon ses bons vouloirs dictés par de puissants lobbys apatrides financiarisés. C’est en quelques mots un résumé des thèses de cette remarquable économiste qui se situa durant toute sa carrière hors des sentiers battus par les écoles de Chicago, Cambridge ou encore de Vienne.

Note. prochain billet : quand j’aurai accès à une connexion filaire. Bonne fin d’année !

Une société sans cash : qui va en profiter ?

Une société sans cash : qui va en profiter ?

Je fonctionne à l’ancienne mode avec mon argent. Je suis un peu comme les vieux dont je suis, j’aime bien pouvoir compter ce qu’il y a dans mon porte-monnaie. Je retire une certaine somme de cash dans la machine à sous en bas de chez moi et je sais qu’elle me suffira pour vivre, disons deux semaines. Ainsi, si je fais une dépense imprévue, il faudra que je rectifie le tir la quinzaine suivante pour rester dans une situation de sécurité, en d’autres termes ne pas dépenser la totalité de ma retraite chaque mois mais épargner au moins 10 % de cette dernière. Je peux conserver cette épargne chez moi en toute sécurité (ce que je fais déjà) car je n’ai pas de Ferrari, je n’ai d’ailleurs pas de voiture, et je ne porte sur moi aucun signe extérieur de richesse. Pour moi une société sans cash signifierait la fin d’un style de vie que je peux gérer facilement et ce d’autant plus que mon téléphone portable est mon ennemi numéro un … un parasite plutôt qu’un objet utilitaire dont je ne me sers que pour savoir quelle heure il est.

Ce lundi 17 octobre 2016 Tim Cook, le CEO d’Apple déclara à l’Agence Nikkei à Tokyo : « Nous ne pensons pas que le consommateur aime particulièrement le cash« . C’est assez bizarre de faire une remarque pareille dans ce pays du monde où le cash est roi. Les billets en circulation (90000 milliards de yens) représentent un cinquième du PIB du Japon, c’est la plus forte proportion dans le monde. De nombreux petits business y compris des restaurants n’acceptent pas les cartes de crédit malgré le fait que ce pays fut le premier à inventer le paiement avec un smartphone il y a dix ans, paradoxal !

Cook a ajouté droit dans ses bottes : « Nous voulons (Apple) être le catalyseur de la suppression du cash » avec l’arrière pensée du système Apple Pay qui rapporte un petit pourcentage à la compagnie de la Silicon Valley. Apple a créé cette application en 2014 et annoncé qu’elle fonctionnerait avec FeliCa, un système de paiement standard avec smartphone répandu au Japon, sous-entendu encore Apple en tirera profit. Le souci est qu’Apple Pay n’est compatible qu’avec le système d’exploitation Apple et ne fonctionne pas sur Androïd. Si le pourcentage prélevé sur les transactions avec iPhone (0,15 % du montant) paraît dérisoire, cela n’a pas empêché Tim Cook d’annoncer aussi qu’il allait ouvrir un centre de recherche sur l’intelligence artificielle à Yokohama, tout est bon pour séduire les Japonais.

Bref, la suppression du cash va peut-être devenir à l’avenir effective avec les smartphones tant au Japon que dans bien d’autres pays.

Mais qui a intérêt, en dehors d’Apple naturellement, à ce que le cash soit supprimé ? C’est là une bonne question à laquelle Don Quijones, journaliste éditorialiste de son propre blog Raging Bull-shit et de WolfStreet tente de répondre et je me suis permis de traduire son article pour mes lecteurs (sans son autorisation) car on y trouve des informations effrayantes. Il s’agit d’une traduction libre dont je porte l’entière responsabilité.

Il y a d’abord les banques centrales qui aimeraient bien que tous les déposants, entendez les clients des banques, soient soumis aux taux d’intérêt négatifs qui pourraient durer beaucoup plus longtemps que prévu car ces banques centrales ne savent pas trop comment sortir de l’ornière dans laquelle ils se sont embourbé, mais c’est une autre histoire. En d’autres termes si votre compte en banque est bien alimenté, outre les frais de gestion (de quoi ?) vous paierez une sorte de taxe proportionnelle au volume de votre compte, tout pour plaire ! Aux yeux des banquiers centraux le moindre quidam qui retire du cash de sa banque est donc plutôt mal vu, il faut donc que ça cesse au plus vite. Il y a aussi les compagnies de cartes de crédit, Visa, Mastercard, Amex et quelques autres pour qui le cash est le rival ultime. Pas étonnant donc qu’elles poussent les banquiers centraux à procéder le plus rapidement possible à la suppression du cash. Pour les banques commerciales, celles qui se trouvent au coin de votre rue (il y a 7 banques à moins de 50 mètres de chez moi), c’est aussi tout bénéfice : moins de frais de gestion, moins de personnel, meilleur contrôle des flux de monnaie et prélèvements plus importants sur chaque transaction.

Pour les politiciens, les fonctionnaires de l’Union européenne et les ploutocrates en tous genres incluant les hauts-fonctionnaires du Fond Monétaire International, de la Banque Mondiale et des Nations-Unies, c’est encore tout gagnant car ils pourront encore mieux contrôler la population dans leurs besoins pour tout simplement survivre, ce que le blogueur Martin Armstrong appelle le « contrôle totalitaire sur l’économie« .

Tous ces acteurs puissants ont déjà créé une sorte de club pour promouvoir une société sans cash, le « Better Than Cash Alliance » (BTCA), un appendice – comme il y en a tant d’autres – de l’ONU, partenaire aussi des gouvernements, des grandes corporations et des organisations internationales. Sa devise est : « Accélérer la transition du cash vers le paiement numérique à l’échelle mondiale dans l’excellence de la qualité et du service pour tous« . Les membres de cette émanation du « machin onusien » font partie du who’s who des institutions et des corporations les plus influentes dans le monde. On y trouve pêle-mêle Coca Cola, Visa et Mastercard, la Fondation Bill & Melinda Gates, City Group, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) dont les liens avec la CIA sont notoires, et aussi le World Saving Banks Institute qui représente 7000 banques commerciales et d’épargne dans le monde, rien que ça. Curieusement Apple ne figure pas dans la liste des membres de cette alliance d’un nouveau genre, quelle discrétion de façade étonnante !

Il y a aussi d’autres puissantes fondations privées qui s’intéressent à la société sans cash comme par exemple la Fondation Ford, la Clinton Development Initiative (tiens-tiens !), le World Food Program des Nations-Unies, le UNFPA (Fond des Nations-Unies pour la population), l’UNPD (programme de développement de l’ONU) l’IFAD ou fond international pour le développement agricole et l’UNCDF (fond onusien de développement du capital). Dix-huit gouvernements ont rejoint cette organisation : Colombie, Pérou, Mexique, Philippines, Bangladesh, Pakistan, Afghanistan, Inde, Papouasie-Nouvelle Guinée, Moldavie et sept pays d’Afrique, Libéria, Sénégal, Sierra-Leone, Rwanda, Ghana, Benin et Malawi. Ces sept pays sont en première position pour la lutte contre le cash et c’est facile à comprendre. Les réseaux de téléphonie sans fil remplacent le téléphone « terrestre » qui n’existait que peu ou pas du tout dans ces pays.

Dans ces pays peu de personnes ont un compte en banque et les transactions se font le plus souvent de la main à la main, une économie grise sinon noire. C’était donc une opportunité à saisir pour cette association que de se concentrer sur l’Afrique pour réaliser la plus importante expérimentation sociale de tous les temps : une société sans cash, et comme Bill Gates le souligne « quand cette expérience aura réussi elle s’imposera tout naturellement aux pays développés« .

Au Nigeria par exemple, le pays le plus peuplé d’Afrique (170 millions d’habitants) Mastercard vient de lancer une « carte-de-paiement-carte- nationale-d’identité-biométrique » dans laquelle toutes les informations relatives à un individu se retrouvent rassemblées, tout simplement Orwellien !!! Pour les pays qui trainent les pieds, la BTCA a publié un rapport qui identifie les 10 moyens dont dispose un gouvernement pour créer une économie 100 pour 100 digitale dont un programme d’identification unique, une digitalisation des paiements et des reçus gouvernementaux et aussi la politique à adopter pour inciter les citoyens à adopter in fine les paiements digitaux (voir le lien). Pour Ruth Goodwin-Groen, CEO de BTCA, une société sans cash sera tout bénéfice et pas seulement pour les membres de l’association mais elle sera un élément promoteur du développement économique en faisant sortir les gens de la pauvreté. Comme par hasard l’Institut Mckinsley en rajoute un couche et a calculé qu’en 2025 la société sans cash dégagera 3700 milliards d’économies qui seront utilisées pour créer 95 millions d’emplois dans le monde et éviter des détournements de fonds (et d’impôts) à hauteur de 110 milliards par an dans les pays émergeants. Tout ça semblerait impressionnant si c’était vrai …

La réalité est plus sombre. L’établissement d’une société sans cash ne bénéficiera qu’à ceux qui détiennent déjà le pouvoir, comme certains commentateurs économiques l’appellent, le « Deep State ». En détruisant lentement mais sûrement le cash ces corporations et gouvernements qui leurs sont associés ne cherchent qu’à s’accaparer et contrôler le peu de liberté qui nous reste, l’anonymat, la vie privée et la liberté personnelle et, vu comment l’affaire évolue, ils y arriveront et nous serons tous réduits à l’état d’esclaves sauf naturellement ceux appartenant au top 0,1 % … Il est déjà trop tard comme dirait Charles Sannat à la fin de tous ses billets …

Sources : fortune.com, armstrongeconomic.com, betterthancash.org, wolfstreet.com et aussi : https://www.betterthancash.org/news/media-releases/new-united-nations-study-maps-top-10-ways-governments-and-companies-can-create-digital-economies . Allez sur ce site, vous ne serez pas déçu !

La religion climatique : la faute à Darwin !

Le Docteur Nils-Axel Mörner, géodynamicien à l’Université de Stockholm, fait partie de ces vrais scientifiques qui ont une vue globale de la problématique climatique dont la propagande mondialement organisée par l’ONU nous abasourdit chaque jour dans le seul but de paupériser 99 % des habitants de la planète au profit de quelques poignées de politiciens et de financiers. Ce nouvel état de fait a été élégamment analysé dans un papier publié à la fin de l’année dernière dans une revue dédiée aux interactions entre les religions et la science (lien en fin de billet) et selon le Docteur Mörner on se trouve confronté avec l’AGW (anthropic global warming ou réchauffement global d’origine humaine) à une situation en tous points semblable à la déstabilisation intellectuelle induite par le livre de Charles Darwin sur l’origine des espèces en 1859. Pire encore que Copernic, Galilée ou Kepler qui bousculèrent le géocentrisme, doctrine dogmatique de la papauté, Darwin abolit une croyance issue de la bible et de ses récits surréalistes en affirmant que les espèces avaient évolué au cours du temps pour aboutir à l’homme, et donc nullement une création divine mais le résultat d’une progressive accumulation d’adaptations au milieu. Ce concept fut repris par Jacques Monod en des termes plus clairs : une conjonction du hasard et de la nécessité d’adaptation au biotope, selon le titre de son fameux ouvrage paru en 1971 qui eut un grand succès en affirmant que ce qui était vrai pour une bactérie l’était aussi pour un éléphant. Une putative intervention divine n’avait pour Monod aucune signification scientifique ou rationnelle.

Darwin remit donc d’un coup en question le dogme de la création divine de l’homme et il s’ensuivit tout naturellement jusqu’à aujourd’hui une désaffectation des peuples pour les croyances religieuses, la supercherie biblique de la création de l’homme ayant été démasquée. Certes, il reste quelques résistants, les créationistes, mais ils font figure d’attardés ou de fanatiques d’une autre époque sinon des simples d’esprit si l’on considère le fanatisme religieux dans tout son ridicule ou toute son horreur, c’est selon. Cependant l’homme a toujours un besoin irraisonné de croyances parfois absurdes pour conjurer sa peur viscérale de la mort et de l’au-delà ou tout simplement pour se créer l’illusion d’une vie meilleure et le XXe siècle vit, après Darwin, l’émergence d’extrémismes idéologiques comme le communisme, le fascisme, le matérialisme et enfin, avec la progression exponentielle des connaissances scientifiques un refus de ces dernières avec l’émergence d’un obscurantisme généralisé refusant tout progrès car les peuples ont un besoin fondamental, peut-être inscrit dans leurs gènes, de croire en quelque chose de transcendantal et de s’en contenter.

Ces trente à quarante dernières années l’environnementalisme est devenu un substitut très important aux religions tombées peu ou prou en désuétude. Cette nouvelle doctrine privilégie un nouveau dieu appelé Gaïa que l’on doit vénérer par tous les moyens pour ne pas provoquer notre propre perte. Ce concept mis en avant par Lovelock (1972) reprenant à son compte les réflexions d’un Hans Jonas a eu pour conséquence de faire resurgir les vieilles peurs ancestrales sous une autre forme : si on ne respecte pas l’environnement (qui est un don des dieux) on s’acheminera vers l’enfer.

C’est exactement sur cette affirmation que se base la peur du changement climatique d’origine humaine en quelque sorte officialisée par un organisme onusien, l’IPCC, créé en 1988, dont la mission est de culpabiliser l’humanité entière en raison de ses rejets intempestifs de CO2. Pour faire accepter cette nouvelle peur il fut décrété sans aucune base scientifique tangible vérifiable que ce gaz, par ailleurs nécessaire à la vie, présentait l’étrange particularité de favoriser un « effet de serre » atmosphérique. En d’autres termes plus l’atmosphère contient de CO2, plus la Terre va se réchauffer, étant entendu que l’activité solaire est constante et n’a rien à voir avec ce processus. Il est donc devenu évident qu’il fallait établir autoritairement des restrictions concernant les émissions de CO2.

Or, à la connaissance des scientifiques sérieux et impliqués professionnellement dans l’étude du climat, ni les observations, ni les lois physiques fondamentales ne peuvent être invoquées pour soutenir de telles hypothèses comme cela sera exposé ci-après.

Néanmoins, cette idée a pris de l’ampleur et occupe maintenant le devant de la scène médiatique et l’IPCC a utilisé cet argument pour alimenter l’alarmisme dans des prédictions apocalyptiques comme une élévation insupportable de la température, une disparition des calottes glaciaires et une gigantesque montée du niveau des océans mettant en danger des milliards d’individus. Des lobbyistes puissants ont été chargés de faire passer le message dans les médias et des modélisations ont été astucieusement répandues pour bien prouver qu’il ne pouvait pas en être autrement.

L’humanité toute entière se retrouve donc baignée dans un nouveau type de religion, celle de l’Eglise de Scientologie climatique qui prône la mobilisation de tous les moyens possibles pour sauver la planète. Cette affirmation a servi de base au protocole de Kyoto en 1997 qui a été reprise lors du grand meeting de la COP21 en décembre dernier à Paris. Dans ce mouvement se mêlent des activistes dont le mot d’ordre est de « sauver le monde » et des opportunistes politiques et financiers car comme le disait Lovelock « l’environnementalisme est devenu une religion mais elle ne se soucie pas suffisamment des faits », mais au juste de quels faits ?

Le projet de l’IPCC est exclusivement basé sur des modélisations mathématiques projetant sur l’avenir le récent optimum d’activité solaire dit « optimum contemporain » en introduisant le facteur « effet de serre du CO2 », un gaz produit par l’usage des combustibles fossiles. C’est la raison pour laquelle ce concept est appelé réchauffement global anthropogénique, c’est-à-dire d’origine humaine. Or cette formulation de l’IPCC viole les lois physiques fondamentales, ne tient pas compte des relevés des températures réelles ni des effets de l’interaction entre le Soleil et la Terre. Entre 1950 et aujourd’hui, la température moyenne globale n’a augmenté que de 0,5 +/- 0,1 degré. Cette augmentation s’est répartie en trois épisodes, 1955-1977 avec un refroidissement global, 1978-2002 un réchauffement suivi de 2003 à aujourd’hui d’une stabilisation de ces températures globales selon une définition généralement admise de la « température moyenne globale » pourtant contestable selon la façon de l’appréhender. Dans le même temps, le taux de CO2 atmosphérique n’a pas cessé de croître à une vitesse de l’ordre de 8 parties par million (ppm) par an. Difficile dans ces conditions d’établir une quelconque corrélation entre l’évolution de cette température globale moyenne et l’augmentation du CO2 atmosphérique. Le seul autre facteur pouvant être pris en considération est la variation de l’activité solaire, ce que l’IPCC ignore superbement, restant campée dans ses convictions qui ne relèvent que de la fausse science. Si une moyenne des quelques 102 modèles prévisionnels développés par l’IPCC est mise en regard des données réelles au sol ou satellitaires (troposphère) il est inutile de débattre plus avant :

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À l’évidence ces modèles sont en désaccord avec la réalité : ils doivent donc être rejetés en tant que tels, ce qui n’est pas le cas et ne le sera pas avant longtemps car reconnaître l’imposture et le mensonge demande du courage et de l’humilité. Un Al Gore aura-t-il un jour ce courage pour qu’il soit capable d’avouer qu’il se battait contre des moulins à vent comme le héro de Cervantes ? On en vient donc à ce que l’on pourrait appeler la géoéthique. Les modèles de l’IPCC, en violation des principes fondamentaux de la physique, sont-ils conformes à l’éthique scientifique ? Certainement pas ! Les modèles de l’IPCC et cette théorie de l’effet de serre du CO2 et de cette nouvelle religion du réchauffement doivent être classés comme étant totalement dans l’erreur, de l’anti-science qui doit être rejetée selon les principes éthiques fondamentaux.

Finalement, le principe de précaution aidant, les écrits d’un Hans Jonas ou d’un Lovelock, l’émergence du mouvement ultra-politisé « Paix Verte » et la sombre mascarade du trou d’ozone ont, conjugués, favorisé l’émergence de cette nouvelle religion du réchauffement global qui remplace par les peurs qu’elle suscite celles alimentées par les religions dont en particulier le christianisme dans le seul but de rançonner l’ahuri qui y croit.

Source : http://crescopublications.org/jbl/JBL-1-001.pdf

Billet d’humeur géopolitique

 

On s’achemine donc allègrement vers un nouveau conflit mondial, tranquillement, non pas la fleur au fusil comme au début de la der-des-der, mais avec des drones, des fusées, des armes de destruction massive, des mercenaires avides de profits (y compris les casques bleus de l’ONU) et des conglomérats industriels intéressés en premier lieu par ces conflits. Par exemple, les casques bleus de l’ONU qui ont participé aux opérations de nettoyage de la « vermine » sunnite financée par l’Arabie Saoudite au Mali ont reçu une prime de 50000 euros outre leur salaire de soldats professionnels pour six mois d’opération sur le terrain. Certes ils risquaient leur vie mais combien sont-ils morts au champ du déshonneur ? Ces soldats de l’ONU ne sont-ils pas des mercenaires au service des grandes puissances occidentales et payés par les contribuables ?

Pourquoi s’achemine-t-on vers un conflit de grande ampleur au Moyen-Orient, tout simplement parce que le Royaume Saoudien sunnite, embourbé dans un conflit coûteux et sanglant au Yémen, veut redorer son image en envoyant des troupes au sol en Syrie pour combattre ceux-là même qu’il a financé depuis plusieurs années pour mettre à genoux le régime chiite syrien. De même la Turquie, qui veut redorer son image auprès des chancelleries occidentales, vient également de déclarer son intention d’envoyer des troupes au sol (et en profitera au passage pour massacrer des Kurdes qui n’ont rien à voir avec le conflit syrien) et Erdogan est favorable au déploiement d’avions chasseurs saoudiens à Incirlik sur son territoire.

Si tel était le cas, tout le Moyen-Orient s’embraserait dans une guerre de religion, la rivalité séculaire entre les sunnites et les chiites.

L’Occident s’en lavera les mains en armant les deux camps et en attendant les bras croisés qu’ils s’exterminent mutuellement, aussi simple que ça. C’est l’hypothèse basse mais ni les Américains, ni les Russes et naturellement ni les Européens qui n’ont jamais fait preuve de cohérence en matière de politique étrangère – je parle surtout des Européens – ne pourront résister à donner un petit coup de main à l’un ou à l’autre camp. Et puis ce sera bon pour l’économie occidentale moribonde que de faire fonctionner à plein régime l’industrie de l’armement, cela va sans dire.

On est donc au bord du gouffre. Sans l’avouer ouvertement tous les pays occidentaux concernés se préparent à une guerre meurtrière, coûteuse pour les contribuables, et indéterminée en ce qui concerne les résultats finaux. C’est la seule solution trouvée pour remédier à la crise économique globale qui se profile également à l’horizon. Deux indicateurs doivent être pris en considération pour étayer l’évolution de la situation au Moyen-Orient : la violente remontée des cours du pétrole ce vendredi 12 février (plus de 10 % pour le WTI) et le renchérissement concomitant du prix de l’once d’or qui a augmenté de plus de 135 dollars en trois jours …

Aux dernières nouvelles, Erdogan, ce dictateur impulsif beaucoup plus dangereux qu’Assad, a ordonné le bombardement des positions kurdes près de Minnigh, une importante position stratégique reprise par les Kurdes aux djihadistes, près d’Alep à quelques kilomètres de la frontière turque, avec l’appui de l’aviation russe. Erdogan est soutenu par le Pentagone … Ceci explique cela.

Conseil de lecture : http://iconoclaste/2016/01/pétrole-moyen-orient-le-dessous-des-cartes-a-travers-le-prisme-petrolier/