L’ondophobie a de beaux jours devant elle …

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Quand je regarde ma table de « travail » (oui, j’ai une table de travail parce que tenir mon blog quotidiennement demande plusieurs heures de travail chaque jour) il y a une souris blue-tooth, un clavier blue-tooth, un MacBook connecté à mon routeur en wifi, un téléphone fixe mais fonctionnant sans fil et mon téléphone portable. Pour ne pas recevoir d’alertes de Google chaque jour j’ai fini par connecter directement mon iMac au routeur avec un câble ethernet. Depuis le balcon de mon modeste logement je peux voir situés sur des buildings, mais qu’on ne peut pas apercevoir de la rue, trois amas d’antennes relais, c’est mieux et c’est rassurant pour le chaland. Enfin quand je réinitialise l’un de mes ordinateurs et les paramètres réseau, je ne sais plus combien de signaux wifi sont reconnus, au moins une bonne trentaine.

Ça fait beaucoup d’appareils (et d’ondes) à proximité de mes neurones vieillissants ! Je me porte encore pas trop mal pour mon âge malgré cet environnement électromagnétique intense dans lequel chacun d’entre nous baigne en permanence, un « électrosmog », c’est nouveau, ça vient de sortir. On ne peut plus y échapper, il y a de par le monde 6 milliards de téléphones mobiles qui tous émettent des « ondes » et le nombre d’appareils connectés autres que des téléphones croit exponentiellement. Mais il ne faut pas non plus que ça nous monte à la tête malgré ce que des « experts » prétendent. Cependant, pour entretenir la phobie des ondes, l’ondophobie, des journalistes qui ne savent pas ce qu’est une onde électromagnétique font des piqûres de rappel périodiquement dans les médias dans le seul but d’alarmer la population. Ces mêmes journalistes ont probablement deux ou trois téléphones portables dans leur besace mais ils sont payés pour écrire des scoops.

La nouveauté sur laquelle s’appuient ces professionnels de l’angoisse est le manque de données relatives aux cancers du cerveau dans les tranches d’âge comprises, disons, entre 0 et 20 ans puisque ces jeunes générations ont été depuis leurs premiers pas plongées dans un univers électromagnétique dont ils ne peuvent se protéger. Depuis que l’IARC (CIRC, mes lecteurs savent ce que je pense de cet organisme) a classé les ondes électromagnétiques « possibles carcinogènes » la psychose ne fait qu’amplifier à tel point que le Docteur Devra Davis, éminente épidémiologiste qui s’intéresse de très près aux cancers, a tiré la sonnette d’alarme, encore une fois. Cette personne respectable n’est pas n’importe qui : elle a été nobélisée en même temps qu’Al Gore en 2007 pour sa contribution hautement significative à la paix dans le monde … C’est une scientifique membre de l’Académie des Sciences américaine et en tant que prix Nobel elle s’active pour établir une relation de cause à effet entre les cancers du cerveau et les téléphones portables. Cette dame alerte les parents sur les plateaux de télévision en les culpabilisant par des propos contestables. Même les écoles sont des électrosmogs notoires et les parents sont involontairement consentants en exposant leurs enfants aux ondes électromagnétiques. On croit rêver.

Cette Devra Davis ne sait probablement pas que les ondes électromagnétiques ne peuvent que se dissiper sous forme de chaleur, une énergie thermique qui se mesure en micro-watts, très exactement comme ce qui se passe dans un four à micro-ondes qui est un émetteur d’ondes de type radar des milliards de fois plus puissant qu’un téléphone portable. En effet, si la longueur d’onde des photons émis par un téléphone cellulaire est relativement proche de celle émise par le magnetron d’un four, le four est un espace clos alors que l’atmosphère est un espace ouvert. L’énergie émise par un téléphone est très rapidement dissipée dans toutes les directions et une très faible fraction de celle-ci atteindra le lobe de l’oreille ou éventuellement les os du crâne.

Le seul effet connu pour un chimiste ou un physicien est une agitation des molécules d’eau qui ont la propriété d’entrer en résonance avec ces ondes d’une fréquence de 2,45 GHz (32,8 centimètres de longueur d’onde) et de se transformer en énergie thermique. Ce n’est pas le cas avec les téléphones portables et les autres appareils wifi ou blue-tooth puisque les fréquences communément utilisées se situent entre 900 et 1900 MHz, fréquences auxquelles ne réagit que très modérément la molécule d’eau. Jamais un chimiste n’a pu noter de modifications au niveau moléculaire de composés chimiques simples ou complexes avec les micro-ondes d’un four commercial ou industriel. Prétendre que les ondes électromagnétiques émises par un téléphone portable peuvent induire des modifications de l’ADN cellulaire et provoquer des cancers relève tout simplement de la fausse science.

Pourtant Devra Davis, activiste climatique auréolée de sa distinction partagée de prix Nobel, ne l’entend pas de cette oreille. Pour elle il faut respecter l’exécrable principe de précaution : puisqu’on ne sait pas, il ne faut pas prendre de risques. Et de faire allègrement l’amalgame entre le tabac, l’amiante et les téléphones cellulaires. Pour cette fanatique de l’environnement la seule issue possible est la régression technologique avec une forte teinte de malthusianisme si cher aux écologistes. Pour elle, on ne sait pas combien de centaines de millions de jeunes d’aujourd’hui développeront un cancer du cerveau dans 20 ou 30 ans. Faut-il alors interdire une console Wii, une tablette ou un téléphone portable aux enfants ? Décidément la pseudo-science envahit tous les aspects de notre vie quotidienne …

L’ondophobie officialisée par la Justice française !

Robin des Toits, je ne connaissais pas ce truc que j’ai découvert en tombant par hasard sur un article du Point en ligne au sujet d’un verdict rendu par un juge du tribunal de Toulouse : les ondes sont mauvaises pour la santé et une femme va bénéficier d’une allocation de 800 euros mensuelle pour ondophobie caractérisée et prouvée scientifiquement !

Décidément la France plonge dans l’obscurantisme le plus total et le plus destructeur repris à grands coups de louche par des journalistes à la recherche du scoop le plus sensationnel pour alarmer l’opinion et fomenter la peur à propos de tous les progrès technologiques dont d’ailleurs plus personne ne peut se passer. Si on appliquait le principe de précaution à la lettre la société régresserait de 1000 ans d’un seul coup. J’ai une très mauvaise opinion de la justice française (voir l’imbroglio invraisemblable à propos de vol MH370) mais de là à confirmer sans aucune base scientifique que les ondes électromagnétiques émises par les téléphones cellulaires et les antennes relais sont nocives c’est une nouvelle imposture. Et la justice française a abondé dans le sens des écologistes qui ignorent que ces radiations électomagnétiques ne peuvent en aucun cas provoquer de désordres métaboliques ou cérébraux. Je pense et j’en suis convaincu que la plaignante souffre d’autres graves problèmes psychologiques voire éventuellement métaboliques qui méritent un traitement pharmacologique lourd mais elle a simulé une maladie imaginaire pour profiter de l’ignorance du Parquet … Ce sont les contribuables qui paient donc ça ne coûtera rien. C’est scandaleux !

Source si elle ne disparaît pas magiquement et illustration : http://www.lepoint.fr/sante/wifi-mobiles-l-hypersensibilite-aux-ondes-reconnue-comme-un-handicap-grave-25-08-2015-1959207_40.php

Et aussi : https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/05/14/londophobie-ca-vient-de-sortir/

Une autre dimension de l’obscur business du téléphone portable, tous pourris !

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Je discutais il y a quelques jours avec un installateur de relais pour téléphonie mobile qui décrivait avec un certain humour les quelques difficultés auxquelles il est parfois confronté dans son métier. Normalement et conformément à la législation en vigueur, en Espagne, plus précisément dans les Iles Canaries, comme très probablement dans les autres pays européens à n’en pas douter, l’installation d’antennes relais doit se conformer à un certain nombre de normes et de dispositions législatives locales ou nationales en vigueur. Les compagnies de téléphone sans fil pour lesquelles travaille ce monsieur sont presque tenues d’assurer une couverture homogène de réception et d’émission en milieu urbain. Passe encore qu’on ne puisse pas se connecter au fin fond de la forêt ou au sommet d’une montagne mais en ville, un téléphone cellulaire est très souvent un instrument de travail devenu aussi indispensable qu’un tourne-vis ou qu’une clé de 12. Les compagnies de téléphonie mobile, ici aux Canaries il y a Ono, Vodafone, Movistar (ex Telefonica) et Orange, reçoivent à longueur de journée des appels de clients se plaignant d’une mauvaise réception dans un quartier peu ou mal desservi, c’est-à-dire dire mal inondé par les ondes. Il faut donc installer un relais en urgence car qui dit perte de clients dit aussi diminution du chiffre d’affaires. Or une antenne coûte en moyenne avec tous les équipements afférents entre cinquante mille et trois cent mille euros selon la puissance installée, tout compris, transpondeurs, amplificateurs, numériseurs, fibres optiques et autres matériels dont j’ignore la nature, dixit mon interlocuteur. Comme il y a le plus souvent un caractère d’urgence et que la paperasserie administrative peut durer une ou deux années voire plus si l’on inclut l’enquête de proximité, la constitution et la consultation du dossier à la mairie, le permis d’installation est finalement accordé in extremis après un bon arrosage des responsables locaux par les compagnies de téléphonie mobile, mais oui, c’est vrai, c’est ce que m’a raconté ce technicien qui parlait en toute connaissance de cause, obtenir une autorisation d’installation en bonne et due forme tient du parcours du combattant et les compagnies de téléphonie mobile sont coutumières de la corruption de fonctionnaires qui ne se font d’ailleurs pas prier, je n’invente rien !

En conséquence, devinez quoi ? La plupart des relais sont illégaux partout en Europe et pas seulement aux Iles Canaries. Les téléphonistes et autres fournisseurs d’accès à internet s’arrangent avec les syndics d’immeubles attirés par le profit net d’impôts pour laisser installer en catimini des antennes qui ne se voient pas trop au sommet d’une construction anodine, un immeuble locatif ou parfois même un édifice commercial sans même en informer les copropriétaires, pourvu qu’on ne puisse pas voir les dites antennes depuis la rue ou depuis les fenêtres d’un quelconque logement à la ronde. Par exemple, ici à Santa Cruz de Tenerife comme dans toutes les îles de l’archipel, il y a des réservoirs d’eau sur les terrasses des immeubles qui ne servent plus à rien depuis bien longtemps. L’installateur d’antennes qui me racontait ses expériences, ou plutôt ses péripéties professionnelles, m’a précisé qu’on installe sur les terrasses d’immeubles de faux réservoirs à l’intérieur desquels on dissimule les antennes quitte à tripler la puissance d’émission pour assurer une bonne couverture de la zone à équiper en signaux. Naturellement le propriétaire de la terrasse n’est jamais contre, une liasse de billets de 100 euros fait l’affaire. Je dispose d’une terrasse où je ne mets jamais les pieds et qui est supposée être un lieu où je peux étendre mon linge sur des fils de fer rouillés. Il y a toute la place pour installer un faux réservoir d’eau et y mettre une antenne relais. Je ne suis pas propriétaire mais humble locataire de mon modeste meublé, je n’irai donc pas prévenir Orange chez qui je suis abonné car mon téléphone portable ne reçoit qu’un signal ridicule et intermittent du genre 1 sur 5 en haut à droite de mon portable Sony. De toutes les façons je m’en moque parce que je ne me sers que très rarement de mon portable pour la simple raison que je ne sais pas m’en servir et qu’il me faut faire des efforts épuisants pour envoyer un what’sap.

Si par hasard la situation ne permet pas de résoudre les problèmes de réception, les téléphonistes vont jusqu’à louer un logement, enlever les huisseries, portes-balcon et fenêtres, et installer à l’intérieur de ce logement une antenne relais surpuissante pour couvrir la zone « sombre » d’où précisément proviennent les complaintes des utilisateurs qui ont signalé cette situation à leur fournisseur d’accès au réseau avec leur téléphone portable. Naturellement l’opération doit être réalisée avec le maximum de discrétion et l’installation d’une antenne requiert parfois un concentré d’ingéniosité. Les techniciens se déguisent en déménageurs ou en artisans peintres-plâtriers, un responsable doit montrer patte blanche dans tout l’immeuble pour bien faire comprendre qu’il est le nouveau locataire de l’appartement du septième étage et qu’il va faire effectuer quelques travaux avant de l’occuper mais que les désagréments occasionnés par son installation ne dureront que quelques jours. Au besoin, la compagnie fait appel à quelques policiers en civil, dans le cas des Canaries à la Guardia Civil, au cas nullement improbable où un des habitants ondophobes de l’immeuble découvrirait la supercherie, afin de se protéger de toute agression physique éventuelle de ces allergiques aux antennes relais qui préviendraient immédiatement la police locale de manœuvres illicites dans leur immeuble avec … leur téléphone portable.

Tout ce que je raconte est rigoureusement exact ! Mais il y a pire encore. De véritables commandos d’écologistes viennent systématiquement éplucher dans les mairies les dossiers d’autorisation des installations d’antennes et de relais. Ils font ensuite une recherche minutieuse de l’implantation de ces relais à l’aide de Google Earth version professionnelle payante, mais oui c’est encore vrai ! Et quand il repèrent un essaim d’antennes non répertorié dans les dossiers de la mairie ils déposent une plainte auprès de la police et des tribunaux afin de faire démonter l’installation avec des poursuites judiciaires et de lourdes amendes infligées aux compagnies de téléphonie mobile à la clé. Quand je parle d’essaim d’antennes il faut préciser de quoi il s’agit. Quand un installateur d’antennes comme l’est mon interlocuteur repère un lieu sans problème pour y implanter un relais, toutes les compagnies de téléphonie sautent sur l’occasion et oubliant leur situation de concurrence en profitent pour également et conjointement faire installer leurs propres antennes par le même installateur. Elles font toutes le pari que la situation pourra durer deux ou trois ans avant qu’ils ne soient dénoncés par ces commandos d’activistes opposés aux ondes électromagnétiques qui pourtant se plaignent par ailleurs d’une mauvaise couverture du réseau et ont tous un téléphone portable dans leur poche !

En réalité, ici dans les îles comme partout ailleurs en Europe plus de la moitié des relais de téléphonie mobile sont totalement illégaux, c’est-à-dire qu’ils n’ont jamais reçu un quelconque permis d’installation des autorités locales pour toutes ces raisons mais en particulier parce que l’obtention de l’agrément des autorités communales peut être obtenu parfois après un délai de plus d’un an, le plus souvent deux ans en moyenne comme je l’ai dit et dans le meilleur des cas, les fonctionnaires des communes se font naturellement tirer l’oreille car ils voudraient bien toucher une part du gâteau sous forme de pot-de-vin, et les téléphonistes finissent le plus souvent par craquer, mais oui c’est encore vrai !

Remarque évidente et qui n’a rien à voir avec les Iles Canaries, on est en droit de se demander si Bouygues n’a pas cherché à négocier la vente de sa participation dans Alstom à l’Etat français avec le même état d’esprit complètement pourri car Bouygues est certainement coutumier de ce genre de pratiques délictueuses avec les antennes de téléphonie mobile. Il doit bien y avoir quelques gros pots de vin qui trainent par ci par là pour « la bonne cause » de la sauvegarde du patrimoine industriel de la France, ben voyons !

La téléphonie mobile est en effet un très gros business et tous les coups sont permis. Faites un calcul rapide et simple, j’ai l’ai fait en ce qui me concerne. Ma connexion à internet incluant également un téléphone mobile qui est loin d’être connectable dans toute l’île de Tenerife et un téléphone fixe me coûtent 444 euros par an TTC. Multipliez par le nombre d’abonnés à un téléphone mobile, pour la France 72 millions selon les dernières statistiques (décembre 2013) … plus de téléphones portables que d’habitants, cela fait près de 30 milliards d’euros de chiffre d’affaire et je suis probablement loin de la réalité, autant dire que les compagnies de téléphone, quelles qu’elles soient, Bouygues inclus, disposent d’une puissance financière gigantesque et il est facile de comprendre que pour elles tous les coups sont permis y compris les plus tordus, les plus illégaux et les plus sombres et qu’elles ne reculent devant rien. Une antenne relais illégale, pas de problèmes, en plus, après un petit arrangement avec le propriétaire de l’immeuble ou du syndic ça revient bien moins cher que de payer une redevance à la mairie et des taxes à l’Etat … Tout est encore parfaitement vrai ! Naturellement je ne vais pas divulguer, pour cette fois, ma source d’information pour préserver la sécurité de mon informateur. Si vous êtes ondophobe ne lisez pas ce billet.

Lien sur ce blog : https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/05/14/londophobie-ca-vient-de-sortir/