De qui se moque-t-on ? 3. les OGMs

Au cours de ma mission auprès de Rhône-Poulenc-Agrochimie dans les années 1980-1990 j’ai été impliqué directement dans des projets de recherche relatifs à l’identification de nouvelles cibles herbicides à la mise au point de nouveaux herbicides avec en parallèle celle de plantes de grande culture capables de résister à ces nouveaux herbicides. L’approche technologique de l’époque peut paraître préhistorique aujourd’hui mais la firme Monsanto réussit à la même époque a valoriser son glyphosate autorisé à la vente au milieu des années 1970 en mettant au point son soja résistant à cet herbicide suivi du coton, du maïs et d’autres plantes de grande culture. Le cahier des charges pour l’homologation d’une plante génétiquement modifiée était (et est toujours) volumineux et complexe. Cette complexité a été obtenue par le lobby des opposants aux manipulations génétiques des plantes de grande culture sans qu’un quelconque argument scientifique indéfendable ait été présenté à l’appui de leurs thèses obsessionnelles de protection de la nature et de la santé des humains et des animaux, vaste programme.

L’astuce pour rendre une plante résistante à un « xénobiotique », comprenez une molécule chimique qui n’existe pas dans la nature et qui interfère dans le fonctionnement d’une activité enzymatique précise, est de manipuler les gènes de cette plante pour qu’elle synthétise beaucoup plus de cette protéine enzymatique dans le but de diminuer les risques délétères de ce xénobiotique. C’est ce que fit avec élégance Monsanto pour le glyphosate en obligeant la plante à sur-exprimer la cible du glyphosate, l’EPSP-synthase, une activité enzymatique qui n’existe pas chez les animaux et qui est essentielle pour la synthèse des trois acides aminés aromatiques. Je rappelle qu’un enzyme est une protéine au même titre que la caséine du lait ou l’albumine du blanc d’oeuf mais le dossier d’obtention d’une autorisation de mise sur le marché précise qu’il faut tester sur des animaux de laboratoire l’éventuelle toxicité de l’enzyme sur-exprimé.

Je glisse au passage que toutes les molécules étrangères à la nature sont étudiées d’une manière extensive sur toutes sortes d’espèces vivantes avant même qu’elles soient envisagées comme candidats pour un développement possible. En agrochimie le passage à l’étude de plantes génétiquement modifiées pour résister à ces molécules artificielles est tellement coûteux en ressources humaines que ces études préliminaires sont terminées avant toute décision. Les gardiens de l’harmonie de Gaïa n’ont rien trouvé pour le glyphosate et tout ce qu’ils prétendent à ce sujet sont de pures inventions.

Ce fut sur un point précis qu’il fut appel à ma modeste collaboration pour la mise au point d’une plante génétiquement modifiée devant être résistante à un herbicide nouvellement développé par RP-Agro comprenant un groupement nitrile. Or, pour que la plante en question devienne résistante à cet herbicide il avait été nécessaire d’introduire un gène codant pour cette activité nitrilase dans l’ADN de la plante en question, c’est-à-dire détruisant cet herbicide expérimental et que ce gène soit exprimé de telle manière que cette plante devienne résistante au xénobiotique faisant l’objet de ce travail. J’ai été donc sollicité pour purifier des quantités suffisantes (environ un gramme, ce qui est gigantesque) de cet enzyme pour étudier son éventuelle toxicité sur des rats. J’avais accepté de mener ce travail à son terme car ma spécialité avait toujours été la purification de protéines bien que jugeant dans ce cas précis la finalité de cet exercice totalement futile. Les rats n’ont pas fait de différence entre des granulés contenant cette protéine et des granulés contenant des protéines provenant par exemple des résidus d’abattage de poulets mélangés à des brisures de blé.

Le lobby de la protection de l’harmonie de la nature a fait bien pire dans ce registre. Les fonctionnaires onusiens du Centre international de recherche sur le cancer (IARC, situé à Lyon, dépendant de l’OMS) ont déclaré par la suite que le glyphosate était un cancérigène possible rapidement devenu cancérigène probable puis cancérigène tout court sans que jamais aucune preuve n’ait été apporté pour supporter ces affirmations mensongères. Dans la foulée Monsanto est devenu la bête noire du lobby de protection de l’harmonie de Gaïa et des pays entiers ont interdit les plantes transgéniques. Et pourtant ces plantes sont utiles puisqu’elles permettent des réductions fantastiques d’usage de pesticides ou de labourages. Qui plus est l’interdiction du riz doré, dont j’ai souvent disserté sur ce blog, revêt un caractère criminel et dans ce cas c’est sérieux. Pour conclure, les plantes transgéniques de grande culture ne présentent aucunes différences nutritionnelles ou organoleptiques si on les compare à leurs homologues non modifiés. Sur un plan strictement biochimique c’est tout simplement impossible. C’est également le cas pour le riz doré que l’on peut faire cuire exactement comme n’importe quel autre riz auquel on aurait ajouté du beta-carotène pour lui donner un peu de couleur. C’est ridicule et dans le cas du riz doré malfaisant. De qui se moque-t-on ?

C’est à cause des militaires que l’énergie nucléaire civile est dangereuse !

Demandez à quelqu’un pourquoi il est contre les OGMs, d’une manière générale il n’en sait rien. Si vous lui dites que la vaccination contre le SARS-CoV-2 à l’aide d’ARN messager viral transformera tous les hommes en OGMs il croira que c’est une blague de mauvais goût, et pourtant c’est la triste vérité. Demandez à une personne pourquoi elle est opposée à l’énergie nucléaire civile et de préciser ses arguments. Elle balbutiera et ne saura pas trop quoi répondre si ce n’est que c’est dangereux tout en ignorant totalement l’aspect dangereux de l’énergie nucléaire en comparaison d’autres sources d’énergie. Dans ces deux cas emblématiques qui agitent l’opinion il y a une ressemblance frappante : les gens sont pour ou contre telle ou telle nouvelle technologie et qu’ils soient pour ou contre, ni les uns ni les autres ne connaissent vraiment les raisons qui ont motivé leur prise de position devenue avec le temps immuable. Ils ont cru à un moment donné, dont ils ne se souviennent plus, que l’énergie nucléaire était dangereuse comme ils ont cru aussi que les OGMs étaient une invention mauvaise pour la nature. À de très rares exceptions ces personnes n’ont pas pris la peine de faire l’effort basique de se documenter. Avec Internet c’est facile, il n’est plus nécessaire d’aller musarder dans une bibliothèque universitaire pour trouver un ouvrage confus qui exposera en détail le fonctionnement d’un réacteur nucléaire ou le cheminement complexe permettant d’aboutir à une plante génétiquement modifiée. Encore faut-il décider de se documenter objectivement et cela demande un réel effort auquel peu de personnes acceptent de se plier.

Pour l’énergie nucléaire la situation émotionnelle est trop souvent prédominante et il est malheureusement nécessaire d’admettre que si l’atome n’avait pas été en premier lieu utilisé par les militaires pour confectionner des armes de destruction massive l’énergie nucléaire à usage civil aurait été parfaitement admise par l’opinion et serait probablement aujourd’hui la source d’électricité la plus répandue dans le monde, du moins dans les pays pouvant se le permettre sur le plan technologique et financier. Si la bombe atomique n’avait jamais existé, une sorte d’utilisation déviante de la fission nucléaire, il y a bien longtemps qu’on ne brûlerait plus un seul kilo de charbon ou un seul litre de pétrole pour produire de l’électricité. Il y a eu malheureusement l’intervention des militaires et c’est à eux qu’incombe la responsabilité d’avoir rendu l’énergie nucléaire aussi impopulaire. Tout a commencé avec le premier essai nucléaire « Trinity » au Nouveau-Mexique, le 16 juillet 1945, prélude aux bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki au Japon, l’aboutissement du projet Manhattan. Voici donc le récit de Satya Vatti, une journaliste de BreakThroug News qui vit à Albuquerque dans ce même Etat du Nouveau-Mexique qui démontre la dangerosité du nucléaire militaire.

Les victimes du premier test nucléaire sur le sol américain, 75 ans après, cherchent toujours réparation auprès de la justice.

«Ils pensaient que le monde touchait à sa fin», explique Genoveva Peralta Purcella (12 novembre 2020).

Le 16 juillet 1945, la toute première bombe nucléaire a été testée au Nouveau-Mexique, dans le sud-ouest des États-Unis. La détonation portait le nom de code « Trinity ». C’est le jour qui scellerait le sort de nombreux Américains vivant dans les environs pour les générations à venir. À soixante-dix miles (75 kilomètres) de ce qui est devenu connu sous le nom de Ground Zero – le site d’essai de Trinity – la famille de Genoveva vivait dans un ranch juste à l’extérieur du village de Capitan au Nouveau-Mexique. Genoveva est née l’année suivant l’explosion. Maintenant âgée de 74 ans, elle raconte solennellement comment sa famille se souvient du jour qui allait changer leur vie à jamais. Les sœurs de Genoveva étaient venues rendre visite à leur père et à leur mère enceinte au ranch. À précisément 5 h 30, à l’aube, le ciel s’est soudainement assombri. N’ayant pas d’autre point de référence, ils ont confondu les rugissements et les grondements anormalement forts dans le ciel pour du tonnerre. La maison entière a commencé à trembler. Effrayée, la famille s’est blottie dans un coin.

Lorsque le ciel s’est dégagé, son père est sorti de la maison et il a remarqué qu’il était d’un coup recouvert d’une poudre blanche. La poudre était partout et couvrait tout autour de lui. Rien n’y échappait, ni les vaches que la famille avait élevées, ni les légumes du jardin, ni l’eau de pluie qu’ils stockaient en l’absence d’eau courante. Comme d’autres familles qui ont vécu cette expérience, la famille de Genoveva a balayé la poudre et consommé ses légumes et l’eau stockée. L’explosion a produit tellement d’énergie qu’elle a incinéré tout ce qu’elle avait atteint et a formé une boule de feu qui s’est élevée à plus de 12 kilomètres dans l’atmosphère. Cette boule de feu a créé des cendres qui sont retombées comme de la neige sur les communautés entourant le site de l’explosion. Les gens ne le savaient pas alors, mais ces cendres qui couvraient des milliers de kilomètres carrés étaient les retombées radioactives de l’explosion.

L’effroi a saisi les communautés du bassin de Tularosa qui ont soit été témoins, soit ont vécu le phénomène qu’elles ne pouvaient pas comprendre. Pendant ce temps, la réaction immédiate du personnel du projet Manhattan, qui a créé la bombe, a été « de la surprise, de la joie et un grand soulagement ».

Paul Pino, le cousin de Genoveva, né neuf ans après l’explosion de Trinity, dit que sa famille, qui vivait à 33 miles (55 kilomètres) du site de l’explosion, comptait parmi les nombreuses personnes qui ignoraient ce qui s’était passé ce jour-là. Dans les jours et les mois qui ont précédé l’explosion, les responsables du gouvernement américain n’ont informé aucunes des personne vivant dans la région du test imminent d’une bombe nucléaire. Personne dans le bassin de Tularosa n’a été évacué en lieu sûr. Le lendemain de l’essai nucléaire, les responsables ont commencé à construire un faux récit dans la conscience de la nation : la région était isolée et inhabitée. Et pourtant, des dizaines de milliers de personnes vivaient dans le bassin de Tularosa en 1945. Pendant longtemps, les habitants du bassin ont cru que l’explosion était celle d’un dépôt de munitions. « Le gouvernement nous a menti », a déclaré Pino.

Il faut 24 000 ans pour que la moitié de ce qui reste du plutonium radioactif utilisé dans la bombe Trinity se désintègre. Les habitants de la région ont inhalé et ingéré des particules radioactives pendant 75 ans en raison de la contamination environnementale. Les personnes au pouvoir refusent d’accepter leur responsabilité et de prendre des mesures correctives. À ce jour, il n’y a eu aucun effort de nettoyage.

L’exposition aux radiations a causé des taux élevés de cancers agressifs, de maladies thyroïdiennes, de mortalité infantile et d’autres anomalies de santé dans des générations de familles dans la région du bassin de Tularosa. L’ampleur de l’impact sur la santé ne peut être déterminée avec précision car les études épidémiologiques à long terme n’ont été entreprises que récemment. Les résultats des dernières études de recherche du National Cancer Institute ont été publiés en septembre 2020 dans la revue Health Physics.

« Nous étions 10 et maintenant, un seul survit », a déclaré Genoveva en parlant d’elle-même. Elle a perdu tous les membres de sa famille à cause de cancers. Dans un pays sans soins de santé universels, l’endettement des dépenses médicales a entraîné la ruine économique des communautés proches du site de Trinity. « Toute la douleur et ces souffrances que nous avons dû endurer, et pas un soupçon d’aide du gouvernement », dit Pino, et « pendant ce temps, ce gouvernement a dépensé des milliers de milliards pour les armes nucléaires ». L’histoire de Genoveva n’est pas exceptionnelle. C’est l’histoire de dizaines de milliers de familles aux États-Unis.

Plus de 1 000 essais de bombes nucléaires ont été effectués aux États-Unis entre 1945 et 1992. Un total de 100 essais hors sol ont été effectués sur le site d’essai du Nevada de 1951 à 1962. Les vents ont transporté des retombées radioactives sur des milliers de kilomètres. Des centaines de millions de personnes vivant aux États-Unis ont été exposées à des niveaux de rayonnement variables au fil des ans, sans qu’ils en aient été informés. Le Nouveau-Mexique était sous le vent du site d’essai du Nevada, et les gens qui y vivaient ont continué à être exposés à la radioactivité pendant des décennies après l’exposition initiale pendant l’essai nucléaire de Trinity.

Les habitants des communautés touchées ont fondé le Consortium des Downwinders (personnes se trouvant « sous le vent » du Nevada) du bassin de Tularosa en 2005 pour lutter pour obtenir justice pour les survivants et leurs descendants. Tina Cordova, l’un des cofondateurs du groupe, a été choquée d’apprendre que quelques-uns des États touchés voisins du Nouveau-Mexique recevaient une compensation financière en vertu de la loi sur la compensation de l’exposition aux radiations depuis 1990. Les communautés du Nouveau-Mexique, cependant, ont été exclues des clauses de cette loi. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, Cordova a répondu : « C’est la question à un milliard de dollars. Je pense que nous sommes exclus parce que nous sommes principalement des Hispaniques mexicains, des Autochtones et des Latinos. Nous sommes des minorités et nous sommes pauvres ». Cordova elle-même est la quatrième génération de sa famille à avoir un cancer. Elle s’est jointe à d’autres comme elle pour éduquer et organiser les communautés affectées, pour lutter afin d’établir la vérité. « Dans leur précipitation [du gouvernement] pour bombarder le Japon, nous avons été sacrifiés dans le processus. Nous avons été enrôlés au service de notre pays, sans le savoir, ne le voulant pas, et nous restons toujours sans compensation.

Liens. https://en.wikipedia.org/wiki/Trinity_%28nuclear_test%29

https://www.osti.gov/opennet/manhattan-project-history/Events/1945/trinity.htm

https://eu.detroitnews.com/story/news/nation/2015/07/16/trinity-test-anniversary/30233105/

https://www.atomicheritage.org/history/trinity-test-1945

https://dceg.cancer.gov/research/how-we-study/exposure-assessment/trinity

https://www.trinitydownwinders.com/

http://www.radiationexposurecompensationact.com/

La peur : une valeur monnayable depuis le XIe siècle.

La mise en place du système des indulgences par la papauté dès le onzième siècle est un tournant dans l’attitude de l’église chrétienne. L’Eglise devient une entreprise mercantile en ce sens qu’elle vend des réductions de temps passé au purgatoire pour l’expiation des péchés avant d’entrer au paradis. Le purgatoire est une redoutable étape vers ce paradis promis, le royaume des cieux, à tout « bon » chrétien. Ce purgatoire fait aussi peur que l’enfer sinon plus … Pour y échapper il faut donc payer l’église, acheter son indulgence. Tous les évènements cataclysmiques comme par exemple la moindre épidémie de peste sont qualifiés de punition de Dieu à l’encontre des « mauvais » chrétiens et pour y échapper rien de mieux que des indulgences achetées avec de la monnaie sonnante et trébuchante. L’adjectif trébuchant provient de la pratique du changeur assermenté par l’église qui pesait les pièces de monnaie avec une petite balance appelée trébuchet avant de distribuer les indulgences aux pauvres naïfs qui se laissaient piéger par la propagande pontificale. Car il fallait bien entretenir le pape et sa cour, financer les guerres qu’il fomentait dans toute l’Europe et participer à la construction des palais pontificaux. D’où cette peur quasiment institutionnalisée par l’Eglise. J’ignore si les autres religions monothéistes alimentent de principe de peur de l’au-delà, je suis trop fainéant pour me documenter.

Depuis le milieu du vingtième siècle et la déchristianisation de l’Europe et de l’Amérique du nord – les Évangélistes mis à part qui font partie des fanatiques tout aussi exécrables que les salafistes – il a fallu inventer de nouvelles peurs non plus pour alimenter l’Eglise mais les gouvernements. Cette motivation s’est d’abord concrétisée par la peur du nucléaire avec le mouvement Greenpeace comme figure de proue. La naissance de Greenpeace suivit la décision du Pentagone de procéder à des essais nucléaires dans les îles Aléoutiennes en Alaska et il s’ensuivit une diabolisation du nucléaire qui perdure encore aujourd’hui et n’est motivée que par « la bombe ». L’usage du nucléaire civil n’a jamais tué personne et a au contraire permis de sauver des vies de mineurs de charbon. Puis des mouvements identiques à Greenpeace ont changé leur fusil d’épaule afin d’inventer de nouvelles peurs car il faut entretenir la peur toujours et sans fin.

Quoi de plus approprié que les organismes végétaux génétiquement modifiés pour créer ex nihillo une nouvelle peur d’autant plus que ni les politiciens ni le public savent de quoi il s’agit exactement. Les plantes transgéniques sont indiscernables de leurs homologues non manipulées génétiquement. Une lécithine de soja transgénique est de la lécithine et chimiquement parlant elle est en tous point identique à la lécithine d’un soja non « Bt ». Dans le monde entier, du moins dans les pays occidentaux, il n’y a plus de sauce mayonnaise préparée avec de la lécithine ne provenant pas de soja transgénique. Pourtant la peur des OGMs persiste et est inscrite dans la loi de certains pays. Puis des organismes politiques et des organisations non politiques ont créé de toute pièce la peur des pesticides, la peur du glyphosate ayant fait significativement reculer les limites de l’imbécillité des politiciens. Certes il est vain d’exiger qu’un politiciens soit intelligent … Dans un registre en tous points identique on a peur de la rougeole mais on a aussi peur du vaccin protégeant totalement contre cette maladie qui peut être mortelle (150000 décès dans le monde en 2019). Dans ce dernier cas on a atteint un sommet de bêtise invraisemblable.

Inutile de mentionner la peur du réchauffement climatique qui a entrainé la peur du gaz carbonique progressivement qualifié de gaz toxique alors qu’il s’agit du nutriment essentiel à toute forme de vie végétale ou planctonique et donc à l’origine de toute vie sur la Terre. Progressivement toute recherche scientifique ou technique innovante se paralyse en raison du principe de précaution qui fut mis en place initialement pour protéger l’environnement quand le fameux « trou d’ozone » fut découvert. Il s’agit d’un principe essentiellement issu de la plus grande escroquerie pseudo-scientifique imaginée à la fin de ce vingtième siècle. Non seulement ce trou d’ozone n’avait jamais été observé auparavant puisqu’il fallait des satellites permettant d’en mesurer l’existence mais une grande multinationale américaine proposait sur le marché une alternative aux CFCs, le prétexte de cette escroquerie planétaire. La peur du trou d’ozone fut sciemment organisée en Australie en se référant à la fréquence de cancers de la peau provoquée par les rayons ultra-violet. Il est normal que des hommes blancs à la peau claire provenant des îles britanniques soient plus sensibles aux rayonnements solaires en comparaison des aborigènes à la peau mâte et sombre qui s’étaient adapté à ces conditions de vie.

Il existe un autre motif de peur planétaire mais il est soigneusement occulté pour des raisons faciles à comprendre. Il s’agit de l’épidémie mondiale de SIDA ou syndrome d’immuno-déficience acquise qui fit l’objet d’intenses recherches pour mettre au point une thérapie conduisant à rendre le virus, agent de cette maladie, « dormant » donc en quelque sorte non transmissible. Il n’existe aucune statistique officielle relative au nombre exact de personnes porteuses de ce virus. On ne connait pas non plus le nombre de patients soumis à une tri-thérapie anti-rétrovirale, ce qui aurait pu permettre l’extrapoler le nombre de cas effectifs. Ces statistiques restent du domaine discrétionnaire des gouvernements des pays concernés, en majorité en Afrique, mais égalent en Asie du sud-est et en Amérique latine. Il est impératif pour l’opinion tant des pays concernés que de l’opinion mondiale de ne pas divulguer ces données car alors la peur deviendrait totalement incontrôlable. Des estimations circulent parfois mais restent fragmentaires. Elles font état d’un demi- à un million de morts chaque année. En effet les sujets séro-positifs sous traitement chimio-thérapique quotidien peuvent toujours transmettre le virus car la charge virale n’est pas nulle. La grande peur que pourrait susciter de telles informations est donc soigneusement sous contrôle.

La nouvelle peur du coronavirus-millésime 2019, un avatar plutôt moins agressif que son prédécesseur le SRAS, n’entre pas exactement dans le même registre. Hormis le SIDA, la peur ultime si les vraies statistiques étaient rendues publiques, il faut néanmoins de plus en plus de peur et de plus en plus souvent pour maintenir la population dans cette espèce de torpeur qui annihile toute espèce de réaction. Cette fois-ci la peur a été tellement bien organisée qu’elle va impacter l’économie mondiale et en particulier celle de la Chine sachant que comme toute grippe saisonnière elle s’évanouira d’elle-même. L’organisation de cette peur est allée trop loin dans son caractère extrême qui n’a pas lieu d’être. Et encore une fois la peur servira de prétexte pour rogner la liberté des citoyens et pour leur vider les poches car il « faudra bien faire quelque chose » comme pour le climat, comme pour la biodiversité, comme pour les pesticides, etc …

Restent les peurs que l’on peut qualifier d’anecdotiques et auxquelles personne n’adhère vraiment comme par exemple la chute d’un gros météorite qui effacerait toute vie sur la planète ou l’arrivée d’extra-terrestres, ce qui est encore du domaine de la science-fiction. On vit dans un monde étrange et dangereux non pas à cause du changement du climat, de l’énergie nucléaire, de la soi-disant perte de biodiversité, des dangers du progrès et que sais-je encore, mais parce que des puissances occultes manipulent l’opinion pour accélérer la paupérisation des peuples au profit des quelques 0,01 % qui dirigent déjà l’ensemble de l’humanité. Et ça c’est terrifiant !

Le financement des « ONGs » européennes et leurs répercussions économiques

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En Europe il existe des ONGs tolérées et financées par les gouvernements, c’est du moins la version officielle qui est admise par l’homme de la rue. Dans un récent billet sur ce blog j’ai mentionné ce financement largement abusif des ONGs qui sévissent en France, financement par les impôts des contribuables, et qu’il serait urgent de mettre de l’ordre dans ce système obsolète qui date de 1901. Curieusement aucun de mes lecteurs n’a laissé de commentaire à ce sujet alors qu’il me paraît d’une extrême importance pour la sécurité nationale comme vous allez le découvrir avec deux exemples. Certes le panel que représentent les lecteurs de mon blog n’est pas représentatif de l’opinion générale. Pour autant quand j’aborde le problème posé par les ONGs je dois reconnaître que ces organismes bénéficient de la sympathie de l’opinion. Or cette attitude de confiance aveugle est complètement trompeuse. Pour éclairer la gouverne de mes chers lecteurs je vais reprendre sans trop les déformer deux propos d’Alain Juillet qui a été longtemps conseiller pour l’Intelligence économique auprès de la DGSE. D’ailleurs pourquoi les déformerais-je puisque Monsieur Juillet est infiniment mieux informé que votre serviteur. Voici donc les deux exemples que j’ai choisi étant donné que je connais dans le détail ces deux domaines.

En ce qui concerne les OGMs (organismes génétiquement modifiés), les disciples de José Bové détruisaient allègrement avec l’appui de Greenpeace (ONG qui n’a de vert [green] que le nom) les plantes transgéniques en essais plein-champ. Ces véritables commandos de terroristes réduisant à néant des années de travaux de recherche académique étaient financés sans le savoir et très indirectement par tout un montage financier opaque, nous étions au début des années 1990 pour vous remémorer ces évènements, alors que la France était le leader européen de la transgenèse végétale avec l’INRA, le CNRS, Limagrain et Rhône-Poulenc et je vous laisse deviner qui les finançait : … Monsanto !

Cette gigantesque multinationale américaine voulait tuer dans l’oeuf toute velléité française d’interférer dans ses visées de domination mondiale du marché des plantes génétiquement modifiées.

Il faut avoir travaillé dans l’intelligence économique comme Alain Juillet (intelligence ici est une traduction inappropriée du mot anglo-saxon éponyme qui signifie information et par extension espionnage, cf. l’Intelligence Service anglais) pour affirmer de tels propos. Heureux écolos anti-OGMs qui ont été manipulés par Monsanto sans jamais le savoir : ils n’ont même pas compris que de l’autre côté de l’Atlantique on les prenait pour des débiles mentaux puisqu’eux-mêmes clouaient au pilori cette firme multinationale … et Monsanto et Pioneer Seeds se frottaient les mains avec naturellement l’encouragement de la Maison-Blanche car il fallait à tout prix protéger l’industrie américaine. José Bové devrait être poursuivi en justice pour avoir détruit le patrimoine intellectuel français au profit des Etats-Unis en étant un acteur « écologiste » aux ordres de Monsanto. Malheureusement il clamerait son innocence car il est trop c*n pour avoir pu imaginer un seul instant qu’il était manipulé par une multinationale américaine.

Venons-en maintenant à la technologie française du nucléaire civil, un autre domaine que je connais bien pour avoir travaillé comme consultant auprès d’EDF justement dans le domaine du nucléaire. Il s’agit d’un autre gros morceau qui a mobilisé une multitude d’ONGs dont encore une fois Greenpeace. Pour la petite histoire le premier réacteur à eau pressurisée produisant de l’électricité construit en France est le réacteur de Chooz A sous licence Westinghouse concédée à la Compagnie Franco-américaine de Constructions Atomiques plus connue ensuite sous le nom de Framatome. Il s’agissait d’un réacteur d’une puissance de 300 MW qui fut définitivement arrêtée en 1991 après 24 ans de fonctionnement et de bons et loyaux services rendus. Cette installation a été arrêtée car elle n’était plus rentable en raison de son implantation souterraine qui compliquait considérablement les interventions de maintenance. Puis avec l’appui du gouvernement français via le CEA et les excellents services de recherche et développement d’EDF la France améliora considérablement le procédé originel Westinghouse au point que le pays commença à exporter son savoir-faire en Corée (du sud) puis en République sud-africaine. Le site de Chooz comprend aujourd’hui deux réacteurs d’une puissance électrique de 1560 MW électriques chacun, les immédiats précurseurs de l’EPR avec ceux du site de Civaux dans la Vienne.

Après l’accident de la centrale nucléaire américaine de Three Mile Island (illustration) le 28 mars 1979 provoqué par une erreur humaine l’industrie électro-nucléaire américaine a été mise au point mort et le savoir-faire a progressivement disparu. Comme aujourd’hui le seul pays européen, hors Russie, encore capable de construire des centrales nucléaires est la France alors les Etats-Unis ont tout fait pour fragiliser le savoir-faire industriel français dans le domaine du nucléaire civil afin de relancer l’industrie américaine dans ce domaine, ce qui reste encore hypothétique. Même le gouvernement français a cédé au scandaleux chantage exercé par les USA pour céder le département énergie d’Alstom à General Electric agrémenté de faits (non avérés) de corruption pour discréditer l’image d’Alstom entrant dans le cadre de l’extraterritorialité de la loi américaine (cf. l’affaire Pierruci).

La cession d’Alstom, pilier incontournable de l’industrie électro-nucléaire française, a été approuvée par un certain Emmanuel Macron en personne alors qu’il se trouvait au Ministère des finances français méprisant ainsi toutes les conséquences stratégiques d’une telle opération strictement financière à ses yeux. Afin que l’opinion publique française soit anesthésiée lors de cette transaction les USA n’ont jamais cessé d’épauler diverses ONGs pour discréditer l’énergie nucléaire française, en particulier Greenpeace qui bien qu’interdite de séjour aux USA (ainsi qu’en Russie et en Chine pour d’autres raisons) continue d’être financée par le lobby américain ultra-puissant des énergies fossiles.

On peut légitimement se poser la question d’une éventuelle action souterraine des lobbys américains, via des ONGs européennes et pas seulement françaises, pour la fermeture totalement stupide et sans aucune espèce de motivation économique du surrégénérateur de Creys-Malville. Quant à la fermeture tout aussi stupide de l’usine de Fessenheim elle est le résultat également de la pression d’ONGs allemandes et suisses avec à leur tête Corinne Lepage probablement manipulée, sans jamais en avoir eu conscience elle-même – au niveau de la clairvoyance elle pourrait être classé au même niveau que José Bové – par les lobbys américains qui veulent vendre leur pétrole, leur gaz et leur charbon aux Européens. Au risque de me répéter la prochaine centrale nucléaire qui verra le jour sur le sol français aura été entièrement fabriquée par la Chine à qui la France a cédé tout son savoir-faire y compris celui des turbines en sous-estimant l’immense aptitude des Chinois à admirablement tout très bien copier. Dès lors ces actions à la cow-boy des Américains ne font que favoriser les Chinois et les Russes, belle réussite ! Et la présidence de la République française s’en lave les mains. J’en ai la nausée …

Du grain à moudre pour les adversaires des OGMs ?

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C’est une information scientifique qui n’a pas fait l’objet d’une publication car les auteurs de l’étude se sont heurté à l’opposition du Congrès américain via la FDA (Food and Drug Administration). Il s’agit d’un parcours assez inhabituel car l’enjeu est de taille : la modification génétique d’un embryon humain. Cette fois-ci la manipulation n’a pas été réalisée dans un laboratoire chinois, à l’Université médicale de Guanzhou, mais à l’Université de Portland dans l’Oregon. L’administration américaine s’est à juste titre émue du comment et du pourquoi de ce type de recherche qui a néanmoins respecté la loi car les embryons humains ont été détruits à la fin de l’expérience. Le Congrès américain a en effet interdit le financement de tels travaux sur les embryons humains. Cependant les comités d’éthique prévoient que dans un avenir encore incertain de telles approches soient autorisées mais seulement dans certains cas très limités qu’il reste à préciser.

Les résultats des tentatives réalisées à l’Université de Portland ont une nouvelle fois révélé que l’utilisation de l’outil CRISPR-cas9 n’étais pas aussi spécifique que les scientifiques l’espéraient. Ils ont encore une fois, après les Chinois, constaté un « effet mosaïque », c’est-à-dire une dissémination indésirable de l’introduction du gène en question. Dans le cas de ces derniers travaux, selon les informations disponibles, la modification à l’aide du CRISPR a été réalisée au cours de la fécondation in vitro avec le sperme d’un donneur et encore une fois non seulement il y a eu dissémination indésirable du gène introduit mais moins de 50 % des cellules résultant de la multiplication subséquente ont été modifiées. Cette observation pourrait réduire à néant l’utilité d’un tel outil qui fait toujours l’objet d’une vive querelle juridique au sujet de sa protection par des brevets. Que cette approche technique soit utilisée pour modifier une plante ou une levure est une chose mais qu’elle soit utilisée pour modifier des embryons humains en est une autre.

Précisément à l’heure ou le petit Charlie Gard (illustration) a été « débranché » et est décédé après que son cas ait défrayé la chronique en Grande-Bretagne, il faudrait que les comités d’éthique se positionnent une fois pour toutes car la croyance populaire semble fonder trop d’espoirs sur les progrès récents de la biologie. L’enfant souffrait d’une très rare mutation concernant son ADN mitochondrial et s’il a survécu à sa vie foetale ce fut une exception. Aucune thérapie génique n’aurait pu sauver cet enfant, certainement pas avec l’outil CRISPR … Néanmoins il ne faut pas définitivement interdire toute approche génétique dans la mesure où des vies puissent être sauver. Il est opportun de citer ici les modifications de cellules souches de lymphocytes provenant d’un patient souffrant d’un cancer afin de les rediriger pour détruire les cellules cancéreuses, une solution beaucoup plus rapide expérimentalement que la production d’anticorps monoclonaux … La biologie moderne réserve encore de nombreuses surprises et il faudra parfois faire fi du détestable principe de précaution mais dans un cadre juridique bien défini.

Sources : diverses

Pétunias : une extermination aveugle !

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C’est une histoire qui défie le bon sens commun et qui fera date dans l’histoire de la stupidité de l’espèce humaine, tant en Europe qu’en Amérique du Nord. Il y a deux ans un biologiste finlandais se promenait dans la ville d’Helsinki quand son regard fut attiré par des pétunias de couleur rouge-saumon. Comme il avait travaillé quelques trente ans auparavant sur les pigments des végétaux et l’expression des gènes qui leur étaient associés il eut la curiosité de prélever une tige et quelques feuilles de ces pétunias et les emmena dans son laboratoire. Il constata qu’il s’agissait de pétunias qui exprimaient un gène en provenance de maïs qui est responsable de la couleur jaune des grains de cette céréale, la pelargonidine. Si vous grignotez du pop-corn vous ne craignez rien, ce pigment est totalement inoffensif …

Comme tout bon scientifique jaloux de son honnêteté, le dénommé Teemu Teeri confirma que ces pétunias contenaient et exprimaient un « gène étranger » et qu’il se demandait bien comment de tels pétunias avaient bien pu se retrouver sur le marché alors qu’il est interdit en Europe et en Amérique du Nord de disséminer dans la nature des plantes modifiées génétiquement sans autorisation conformément aux lois en vigueur. Cette information fit la Une des médias bien intentionnés et les autorités européennes et nord-américaines ont entrepris de faire le ménage et tous les pétunias suspects ont été détruits.

Car en effet le terme transgénique, dans le subconscient de l’homme de la rue, est synonyme de toxique … résultat d’une campagne de désinformation savamment orchestrée par des ONGs « bien intentionnées » également dont le but n’est pas de préserver l’intégrité originelle du biotope végétal de la planète mais de s’opposer à tout progrès technologique quel qu’il soit.

Au mois d’avril, Teeri confia à un de ses anciens doctorants qui travaille maintenant au Ministère de l’Agriculture finlandais qu’il avait des doutes sur la réelle nature de ces pétunias. À la fin du mois d’avril l’organisme finlandais en charge de la sécurité alimentaire (c’est important de le noter surtout quand il s’agit de pétunias) fit retirer du marché 8 variétés de pétunias. Tous les autres pays européens ainsi que les USA ont suivi les directives finlandaises et c’est maintenant le carnage dans la famille des pétunias. Dans le doute, les producteurs de plants de pétunias qui ne veulent pas investir dans des contrôles génétiques hors de prix puisqu’ils doivent être effectués par des laboratoires assermentés ont préféré incinérer leur production plutôt que de s’exposer à des poursuites judiciaires.

Cette histoire rocambolesque est révélatrice du degré incroyable d’imbécillité qu’ont atteint les agences gouvernementales de contrôle sanitaire des aliments : les OGMs c’est toxique, point barre, y compris et a fortiori les pétunias …

Source et illustration : Science magazine

Les tomates : un fruit devenu immangeable …

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Pour une fois les pourfendeurs de l’amélioration variétale de plantes ne me contrediront pas, les tomates que l’on trouve dans le rayon légumes des supermarchés ne sont plus ce qu’elles étaient il y a 30 ou 40 ans. Des tomates fermes, à peine juteuses, d’un couleur franchement rouge, dégageant une odeur caractéristique provenant de dérivés de la famille des carotènes, ne cherchez pas : ces tomates n’existent pratiquement plus. La grande majorité des tomates ont été soigneusement sélectionnées durant les quelques 50 dernières années afin de murir lentement, de résister par elles-mêmes aux champignons et autres moisissures et surtout de se prêter à toutes sortes de transformations comme le ketchup ou les concentrés utilisés pour la confection des pizzas. La tomate est devenue un fruit typiquement industriel, sans goût ni attrait, un détestable produit commercial. Certes on trouve maintenant des tomates dites « cerises » attachées les unes aux autres naturellement, c’est uniquement pour la satisfaction visuelle car elles sont tout aussi insipides. Il faut musarder dans des boutiques averties pour trouver quelques tomates à l’aspect plutôt sinistre pour satisfaire ses papilles gustatives produites par de petits agriculteurs courageux qui ont le « goût » du risque.

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Aujourd’hui la production de tomates est une véritable industrie. Ces fruits – oui, il s’agit de fruits et non pas de légumes – apparentés aux pommes de terre, sont produits dans des conditions contrôlées, souvent en hydroponie, c’est-à-dire en l’absence de terre, les racines étant imbibées automatiquement de liquides nutritifs, sous serre, stérilement, afin d’obtenir des tomates toutes de la même couleur, toutes de la même taille, facilement emballées et expédiées parfois à des milliers de kilomètres de leur lieu de production. Le revers de ce succès est un produit gorgé d’eau, sans goût aucun, bref une sorte d’ersatz repoussant.

Et ce résultat d’une sélection intense qui débuta au cours des années soixante a provoqué la disparition des gènes qui justement rendaient les tomates attractives de par leur senteur et la fermeté de leur chair. La sélection vers des tomates résistantes aux champignons et capables de rester sur les linéaires des supermarchés plus d’une semaine a été atteinte au détriment des propriétés organoleptiques qu’appréciaient nos parents et grands-parents. Aujourd’hui, on peut s’offrir un kilo de tomates insipides pour 1 euro ou si on est regardant et si on a les moyens financiers on peut s’offrir des tomates « comme autrefois » pour 10 euros le kilo, pas toutes de la même taille ni de la même couleur mais de vrais fruits que l’on peut déguster comme tels.

Le souci est que si les maraîchers voulaient produire des tomates, allez, on va dire industrielles, avec les saveurs d’antan, il faudrait réintroduire les gènes bien identifiés qu’elles ont perdu par sélection mais cette fois par génie génétique, en d’autres termes des tomates transgéniques qui redeviendraient de vraies tomates. N’est-ce pas là une absurdité ?

Inspiré d’un article paru sur le site Bloomberg

Même à l’INRA (France) il y a des activistes anti-OGMs !

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En France la recherche universitaire financée par les contribuables doit être pure, sans taches, exemplaire, en un mot déconnectée de toute relation avec l’industrie. Qui dit connexion avec des industriels dit donc conflit d’intérêt puisque la philosophie de la recherche fondamentale française doit rester indépendante de l’industrie mercantile. C’est en tous les cas la position des caciques des organismes comme le CNRS, l’INRA ou l’INSERM, des organisations étatiques contrôlées par des idéologues rétrogrades qui en ce XXIe siècle n’ont toujours pas compris que la recherche pure et dure n’avait aucun avenir sinon au sein de grandes institutions internationales comme le CERN qui a investi des dizaines de milliards de dollars dans un engin monstrueux de recherche strictement fondamentale à la recherche du boson de Higgs ou des raies spectrales de l’antiproton. Tout le monde s’en moque et le boson de Higgs ne changera pas le quotidien de l’homme de la rue.

Dans les laboratoires de recherche universitaires français c’est toujours la plus rétrograde des idéologies qui persiste. Il ne faut pas fricoter avec les industriels, c’est mal vu, c’est déontologiquement répréhensible. C’est ce que viennent de dénoncer des « chercheurs » de l’INRA de Nice : une collusion flagrante entre l’industrie et la recherche. Ils – le dénommé Thomas Guillemaud en tête, directeur du laboratoire Agrotech de Sophia-Antipolis – dénoncent la « collaboration » contre nature entre les chercheurs en agro-biologie et l’industrie en se focalisant sur les plantes génétiquement modifiées pour exprimer la toxine Bt, un sujet que j’ai à de nombreuses reprises abordé dans ce blog.

J’ai moi-même, en tant que chercheur au CNRS été traité de « collabo » par mes collègues universitaires quand j’ai osé accepter de travailler au sein du laboratoire de transgénèse végétale du Groupe Rhône-Poulenc. J’ai bénéficié du confort incroyable des équipements et des crédits alloués pour pouvoir poursuivre mes travaux sur par exemple la biosynthèse des vitamines dans les plantes, un sujet qu’il aurait été hors de question d’aborder dans un laboratoire universitaire en raison du coût exorbitant de ces recherches.

Il s’est trouvé que je me suis retrouvé en conflit avec le département marketing de RPA (Rhône-Poulenc Agrochimie) lorsque j’ai découvert fortuitement le mécanisme d’action alors inconnu d’un pesticide qui constituait une part substantielle des revenus de cette société. À l’époque le CNRS m’a interdit de publier les résultats de mes travaux alors que j’étais tenu de prouver par mes publications scientifiques que je travaillais activement … J’étais membre du personnel du CNRS et je travaillais dans un centre de recherche privé, je devais donc respecter les règles de confidentialité de l’industriel, rien de plus normal.

Thomas Guillemaud s’insurge dans un article paru dans le journal PlosOne du fait que de nombreux scientifiques impliqués dans la transgénèse végétale soient financés par l’industrie. Ce monsieur est complètement en dehors de la réalité, c’est un idéologue rétrograde, probablement affilié à Greenpeace ou je ne sais quelle autre organisation écolo opposée aux OGMs. C’est tout simplement déplorable de lire un tel pamphlet pourtant publié dans une revue à comité de lecture de portée internationale …

Source : La Tribune de Genève (illustration) et PlosOne, doi : 10.1371/journal.pone.0167777

Note : pour rappel le Groupe Rhône-Poulenc, un des fleurons de l’industrie française, leader mondial dans de nombreux domaines de la chimie fine (je pense aux terres rares) ou de la biologie a été démantelé et vendu par appartements par Monsieur Jean-René Fourtoux en raison des conséquences désastreuses de sa nationalisation par François Mitterand. Aujourd’hui il n’y a plus de chimie française, il n’y a plus d’industrie textile française quant à l’agrochimie française qui était leader mondial dans son domaine, elle a disparu au profit de Bayer …

Des OGMs au climat en passant par les vaccins …

Des OGMs au climat en passant par les vaccins …

Un climat d’inquisition et de chasse aux sorcières se met progressivement en place aux USA pour tenter de réduire au silence tous les dissidents à la cause écologiste. L’organisation US Right To Know, (USRTK) qui peut se traduire en français par « nous avons le droit de savoir » bien que cette interprétation soit de mon cru et j’en prends la pleine responsabilité, a pris le taureau par les cornes en assignant devant les tribunaux l’ensemble du Département de Biotechnologie de l’Université de Californie à Davis (voir le lien) sous couvert de la loi de liberté de l’information (Freedom of Information Act) afin d’avoir accès aux dossiers d’une dizaine d’universitaires de haut rang pour prouver qu’ils ont des liens avec la firme Monsanto dans le cadre de leurs programmes de recherche liés aux plantes génétiquement modifiées. Le but on ne peut plus évident d’USRTK est de prouver sur la place publique que ces chercheurs de très haut niveau travaillent main dans la main avec l’industrie et qu’il est impératif de discréditer leur travail et leur réputation.

Le Guardian avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2015 à ce sujet en dénonçant (voir le lien) les agissements obscurs de ce groupe de lobbying qui amalgame les OGMs, le climat et les vaccins … sous le prétexte que le droit de savoir (Freedom of Information Act) l’autorise à ordonner des investigations judiciaires dans le seul but de discréditer des institutions académiques de réputation mondiale. L’UC Davis est en effet l’Université leader mondial dans le domaine de la biologie végétale et pas seulement en ce qui concerne les plantes génétiquement modifiées.

La stratégie utilisée au cours des années 1990 pour culpabiliser et rançonner au passage l’industrie du tabac est utilisée maintenant d’une manière encore plus agressive contre des universitaires honnêtes et intègres sous prétexte qu’ils développent des OGMs dans le cadre d’une collaboration avec l’industrie privée, en l’occurence Monsanto.

Si on entre dans le détail de cette opération de chasse aux sorcières USRTK est financé en grande partie par des consommateurs gogos membres d’une autre espèce de secte, l’OCA (Organic Consumers Association) qui prône l’alimentation « vegan » pour préserver le climat et des traitements naturels contre le virus Zika. USRTK prêche également ouvertement contre la dangerosité des vaccins qui, selon ses « experts » provoque l’apparition de l’autisme chez les enfants. Pour les adeptes de ces sectes extravagantes – et il en existe en Europe, y compris en France et en Belgique – la grippe peut parfaitement être traitée par l’homéopathie ! Ben voyons …

La Fondation Westreich (voir le lien), également sponsor d’USRTK, amalgame tout et n’importe quoi pour semer le doute au sujet de la science et de la médecine sans jamais apporter de preuves scientifiquement reconnues des allégations formulées dans sa propagande. On baigne donc, du moins aux USA, dans le mensonge institutionnalisé et reconnu par les lois. Et ce ne sont pas seulement les OGMs, le climat, le CO2 ou les vaccins qui sont concernés mais aussi le vol MH17, les gaz utilisés par Assad, les armes de destruction massive de Saddam Hussein et le bellicisme de Poutine. Ce ne sont plus des faits tangibles qui orientent la politique et l’économie de ce pays mais le mensonge organisé à tous les niveaux sociétaux. Triste image d’un pays !

Source : Communication de Mark Lynas

http://www.davisenterprise.com/local-news/ucd/anti-gmo-group-sues-ucd-over-public-records-requests/

https://www.theguardian.com/environment/2015/mar/09/gm-opponents-are-science-deniers

http://thewestreichfoundation.org/

Où la religion se mêle des OGMs

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Quand un agresseur n’a plus d’ennemis il en invente un nouveau. Mes lecteurs pourraient croire que je vais me lancer dans une énième diatribe au fort relent d’anti-américanisme primaire à propos de la politique belliqueuse des USA qui n’a cessé depuis la fin de la dernière guerre mondiale. Pas du tout mais il s’agit néanmoins des USA où la guerre pour l’étiquetage des produits alimentaires est finalement arrivée à son terme. Ce sont donc des ONGs et des groupuscules « représentatifs » des consommateurs qui ont gagné contre les grandes firmes de l’agrochimie et de l’alimentation. L’étiquetage des aliments est devenu obligatoire pour indiquer si oui (ou non, ou un peu tout de même) les aliments proposés aux consommateurs n’étaient pas pollués par des dérivés provenant de plantes transgéniques. Le débat a été initié par le minuscule Etat du Vermont qui a fait passer une proposition il y a déjà maintenant 2 ans obligeant les distributeurs à spécifier le plus clairement possible la présence de produits issus de cultures génétiquement modifiées dans les produits présents sur les linéaires des super- et micro-marchés comme on en trouve dans n’importe quelle petite ville américaine, on dirait en Europe l’épicerie du coin.

Cette décision qui a été reprise par plusieurs autres Etats américains et entérinée finalement par la Cour Suprême à la suite de démêlés judiciaires à rebondissements presque rocambolesques a conduit divers industriels de la bonne et de la moins bonne bouffe à se résigner à l’étiquetage des produits alimentaires. Des firmes comme Campbell, General Mills ou encore Mars Food et Kellogg se sont donc pliées au diktat organisé par des ONGs du genre « Paix verte » au risque de se voir trainer dans la boue, leur image de marque écornée et leur marché s’effondrer. La Cour Suprême, à n’en pas douter, a subi des pressions du même genre pour finalement rendre son verdict : il faut étiqueter les aliments.

Depuis que les plantes génétiquement modifiées existent et sont cultivées il n’y a jamais eu le moindre cas de nuisance pour la santé humaine ou animale qui ait pu être honnêtement lié à la présence de gènes étrangers dans ces dernières. Un maïs transgénique résistant au glyphosate ou exprimant la toxine Bt est biochimiquement indiscernable d’un maïs non modifié si on se penche sur la plante entière ou ses graines. Les produits dérivés comme l’amidon, les tourteaux ou les sucres sont également chimiquement identiques à ceux obtenus avec un maïs non modifié. Il en est de même pour toute autre plante transgénique à vocation alimentaire animale ou humaine. Seules échappent à cette règle les plantes destinées à produire une protéine spécifique à usage médical ou pharmaceutique, une approche infiniment plus économique que la même production à l’aide de bactéries ou de levures également génétiquement modifiées.

Le débat américain qui va apparaître en Europe à n’en point douter s’est focalisé sur la présence de gènes en provenance d’animaux hétérologues comme dans les cas des saumons AquaBounty qui surproduisent leur propre hormone de croissance contrôlée par un gène signal provenant d’anguilles. Là où le bât blesse est justement la présence de ce gène. Le saumon AquaBounty a été approuvé « bon pour le service » en novembre dernier par la toute puissante FDA qui n’est fort heureusement pas (pour combien de temps encore ?) inféodée aux ONGs genre « Paix verte ». Le cas de ce saumon est emblématique car il a fait l’objet d’une vigoureuse campagne de dénigrement orchestrée par les associations ultra-orthodoxes juives : l’anguille n’est pas un poisson kosher ! Comme si la présence d’un gène en provenance d’un poisson considéré comme impur par une religion et qui n’exprime même pas de protéine puisqu’il s’agit d’un « opérateur d’expression » pouvait être répréhensible en vertu de lois coutumières issues d’élucubrations de dignitaires théologiens ultra-religieux totalement déconnectés de la réalité scientifique moderne. Le combat contre les OGMs en général, et l’affaire du saumon AquaBounty en est un élément révélateur, est maintenant entré dans le plus total obscurantisme qui mêle la religion à la science.

L’argument des milieux religieux, et pas seulement des juifs, est que les organismes génétiquement modifiés violent les lois de la nature et donc abusent du grand dessein de la Création divine ! La nature est « sainte » et toute modification d’origine humaine est hasardeuse et dangereuse pour la santé de l’homme (et des animaux et des plantes) et il s’agit d’une sorte de sacrilège dont il faudra rendre compte un jour. Il est intéressant à ce niveau d’extravagance de remarquer que la définition même de « modification génétique » prête à confusion tant au niveau d’une plante entière que des produits qui en sont dérivés. Où se situe la manipulation contre nature ? Les revendications de l’Etat du Vermont n’ont jamais spécifié clairement que les produits issus des plantes transgéniques devaient être marqués comme « transgéniques » ni également que les produits alimentaires ayant subi des traitements à l’aide d’enzymes produits par des bactéries ou des levures génétiquement modifiés entraient dans cette catégorie. Il y a donc comme une faille dans cette démarche pseudo-scientifique … mais quand la religion s’en mêle, on ne peut que constater qu’inévitablement l’opinion publique suit aveuglément sans se poser d’autres questions. Puisque les théologiens en ont décidé ainsi c’est donc vrai, il faut les croire, les OGMs ne sont pas bons pour la santé et les horribles manipulations des apprentis sorciers sans foi ni loi qui ont abouti à ces monstres que jamais le Créateur n’avait envisagé dans son grand dessein harmonieux sont tout simplement nocives.

On est devant la même attitude anti-scientifique adopté par les mêmes organisations non gouvernementales à propos de l’effet néfaste de l’activité humaine sur l’évolution du climat. On est foutu on mange trop d’OGMs, on est foutu on émet trop de CO2, on est foutu on ne respecte pas la nature … Les dieux vont se venger !

Billet inspiré d’un article paru dans Slate.com