Nouvelles d’ici et d’ailleurs (suite)

L’Allemagne s’enfonce … et pourrait s’enfoncer encore plus bas

Il y a deux nouvelles préoccupantes qui pourraient déstabiliser l’ensemble de l’Europe. Malgré les affirmations du gouvernement allemand la Deutsche Bank est très fragile et risque de se trouver dans les prochains jours en crise en suivant le scénario du Crédit Suisse car les CDS (credit default swaps) sur les prises de position short des valeurs boursières ont vu leur indice grimper en flèche en fin de semaine dernière. L’exposition de la DB est estimé à beaucoup plus que le produit intérieur brut de l’Allemagne. Si la Banque nationale d’Allemagne réagit et planifie un sauvetage de la DB en cas d’aggravation de la situation le tribunal de Karlsruhe pourrait s’y opposer et la BCE n’a plus les capacités de réaction. Un signe avant-coureur peut être interpréter par la baisse des taux de la BCE et de toutes les autres banques nationales des Etats de la zone euro, mais cette interprétation peut aussi être considérée comme une réaction aux conséquences de la faillite des banques régionales américaines provoquées par la hausse des taux à 10 ans qui ont vu leur capital placé enT-bonds se déprécier de quelques 30 %.

L’autre paramètre fragilisant l’Allemagne est l’attitude du Chancelier au sujet du sabotage des gazoducs russes (mais aussi en partie allemands) pour lesquels la DB participait dans le financement de ce projet. Scholtz « savait » et il n’a pas réagi, plongeant ainsi son pays dans un marasme économique profond puisque l’économie de l’Allemagne était basée sur une énergie russe à bon marché. Il ne fait aucun doute que le Chancelier Scholtz est un traitre à son pays comme l’a souligné Fox News il y a quelques jours :

Myen-Orient : redistribution des cartes

L’accord Iran-Arabie Saoudite précipite la restructuration du paysage politique au Moyen-Orient. L’Arabie saoudite a rétabli ses relations diplomatiques avec Damas. Au même moment les quelques 500 soldats américains restant stationnés en Syrie ont reçu l’ordre d’évacuer le pays, leur soutien aux Kurdes et à Daech est donc terminé et la Turquie se trouve ainsi isolée car elle est toujours membre de l’OTAN. Je ne suis pas un expert en géopolitique mais il ne reste plus d’autre choix que de quitter cette organisation hégémonique et mafieuse. Suivant en cela l’Algérie et l’Arabie saoudite sans oublier l’Iran l’Egypte vient de demander sont adhésion à l’Organisation de Coopération de Shanghai. Tout cela préfigure une complète réorganisation du Moyen-Orient à laquelle les Américains ne sont pas intervenus. Il est clair que le pion majeur des USA au Moyen-Orient va se trouver dans une situation très délicate, je veux parler d’Israël. Affaire à suivre …

que cache la censure du gouvernement relative aux interventions médiatiques du Docteur Alexandra Henrion-Caude.

L’une des généticiennes spécialiste mondiale des ARN petits ou grands (comme celui de Pfizer ou Moderna) est victime de censure et de diffamations. Il est confondant qu’une telle scientifique soit la proie de la vindicte gouvernementale française. Cette personne respectable est salie par les médias télé ou papier car elle dérange. Mais qui dérange-t-elle? Voilà une bonne question et je doute que la réponse soit évidente car la sphère gouvernementale constituée d’incapables et d’ignorants a fait tellement d’erreurs lors de la gestion de l’épidémie de SARS-CoV-2 qu’elle a probablement beaucoup de raisons de censurer Madame Henrion-Caude. Il est temps que les choses soient clarifiées pour au moins rassurer le peuple qui a été soumis à des injections inutiles et toxiques. Ma question est la suivante : combien de milliers de dollars voire beaucoup l’ensemble des membres du « conseil de guerre contre le SARS-CoV-2 ont touché de pot de vin pour instituer le pass sanitaire rendant cette « vaccination » obligatoire sous peine d’être ostracisés comme l’ont été des personnels médicaux ou encore des pompiers ?

La plus importante avancée géopolitique : le rapprochement Téhéran-Ryad

Je suis consterné par la pauvreté des informations que diffuse la rare émission d’une chaine de télévision française que j’appréciais encore en post-diffusion. Il s’agissait de l’émission animée par Christine Kelly « Face à l’Info » de Cnews. Aujourd’hui cette émission débat de faits divers et des problèmes sociétaux de la France, affligeant. Fort heureusement, afin de tenter de m’informer de ce qui se passe en France et dans le monde il ne me reste plus que le journal télévisé de TVL et l’émission sur cette même chaine intitulée « Le Samedi Politique » animée par l’excellente Élise Blaise, et c’est tout. Outre les sites d’information scientifique je navigue sur CGTN, AL24News, Rumble ou d’autres sites comme EurasiaReview, Réseau International, GlobalResearch et d’autres sites d’information dignes de ce nom, le reste étant trop entaché de propagande occidentale. On s’informe comme on peut.

J’ai donc trouvé cette émission très intéressante sur AL24News qui a motivé mon envie d’écrire ce papier (lien en fin de billet) et qui éclaire objectivement l’opinion des Français en particulier, trop occupés par des problèmes politiciens domestiques d’une médiocrité consternante. C’est la nouvelle de géopolitique la plus importante des deux ou trois dernières décennies et elle s’explique assez aisément. Le rapprochement politique et commercial entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous l’égide de la Chine n’est pas un effet du hasard. À première vue on peut qualifier cette démarche comme étant anti-américaine, ce n’est pas faux puisque les Etats-Unis ont déclaré que leur ennemi numéro un était la Chine. Mais ce n’est qu’en partie vrai et je vais tenter de l’expliquer. L’Iran nourrit une haine anti-américaine depuis des dizaines d’années à la suite du renversement de Mossadegh en 1953, démocratiquement élu mais accusé de sympathies pour l’Union soviétique. Un coup d’état organisé par le MI6 et la CIA le destitua pour installer un dictateur sanguinaire encensé par les Occidentaux, le Shah, qui ne parlait même par le perse ! Les Anglais en voulaient à Mossadegh qui envisageait de nationaliser la compagnie pétrolière britannique implantée en Iran et les Américains, empêtrés dans la guerre anti-communiste de Corée, étaient motivés par leur croisade anti-bolchévique dans cette région stratégique du Moyen-Orient.

Du côté de l’Arabie saoudite les accords dits « du Quincy » en février 1945 entre Roosevelt et le Roi Ibn Saud officialisaient ce qui allait par la suite être le « pétro-dollar ». Il fallut de nombreuses années aux Saoudiens pour comprendre qu’ils avaient été dupés par les Américains avec cet arrangement léonin que l’on peut résumer ainsi : « Vous me vendez votre pétrole à un prix préférentiel et garanti, je vous vends des armes en retour pour votre protection et « entre parenthèses » je contrôle votre politique étrangère et nos dollars reviennent ainsi chez nous ». Quelque chose comme un accord rappelant étrangement les fameux traités inégaux imposés à la Chine au dix-neuvième siècle par l’Europe. L’arrivée de MBS au pouvoir a changé la donne. L’un des évènements majeurs qui a secoué en le dramatisant l’Occident est le découpage en rondelle du journaliste Khashoggi considéré par Ryad à juste titre comme un agent américain. Ce règlement de compte a été suivi par la décision des l’Arabie Saoudite de se faire payer en renminbi convertibles par la Chine pour toute livraison de pétrole. Si cette dernière décision signifie un rapprochement entre l’Arabie et la Chine elle revêt un autre sens, une lassitude des Saoudiens de leur vassalisation par les Etats-Unis. Par exemple les Saoudiens se moquaient du Yémen mais ils ont été contraints par les USA de se servir de leur armement strictement défensif pour détruire les positions des rebelles Houtis financés par l’Iran dans le Sud Yémen. Et c’est ce financement iranien qui déplaisait aux Américains, un autre conflit organisé par « proxy », une habitude chez les yankees.

Devant la soif d’investissements et de modernisation de leur pays les Saoudiens ont naturellement fait appel aux investisseurs chinois qui ne se sont pas fait prier car cette région du Moyen-Orient est essentielle pour les approvisionnements en énergie de la Chine et c’est aussi un point d’arrivée du projet chinois strictement commercial « Belt&Road ». Pour les Chinois il restait un point à régler : la stabilité politique dans la région. En effet, pour Pékin faire des affaires est synonyme de calme politique et social : on ne fait pas de commerce les armes à la main, un petit détail que les Américains n’ont jamais compris ! Les Occidentaux ayant catalysé le rapprochement de la Russie et de la Chine, un fait entendu, la Chine a alors tissé des échanges commerciaux avec la Turquie, toujours pour commercer (la Chine est devenue le premier partenaire commercial de la Turquie depuis quelques années) mais afin d’établir cette stabilité politique et sociale il fallait également pour Pékin s’intéresser à la Syrie, un problème plutôt compliqué pour arriver à une règlement définitif de ce conflit qui a ruiné le pays. Il y a en effet une multitude d’acteurs dans cette guerre civile d’un nouveau genre largement initiée encore une fois par les Etats-Unis qui a déjà occasionné plus de 500000 morts civils et militaires depuis 2011. La Syrie est gouvernée par la minorité alaouite proche des chiites, les Américains, les Anglais, les Français et les Iraquiens ainsi que la Turquie sont impliqués dans le conflit. La Russie est intervenue dans le cadre d’un accord d’assistance mutuelle préexistant. Et la Chine voudrait que ce pays soit stabilisé pour développer ses ambitions commerciales. Puisque trois des intervenants, Russie, Iran et Turquie, ont été approchés par la Chine pour un règlement du conflit il fallait également préparer un rapprochement de l’Arabie saoudite avec l’Iran. C’est un peu l’analyse qu’il est possible sinon raisonnable de faire aujourd’hui.

La concrétisation du rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran doit se faire à marche forcée car ces deux pays n’y trouveront que des avantages. Oublions les « petits Etats » de la région comme le Qatar, les Émirats arabes unis, Oman et quelques autres miettes sans oublier l’Etat zombie qu’est la Jordanie entièrement contrôlée par les USA qui n’a d’autre choix que d’assister au massacre de son peuple de cis-Jordanie par les colons illégaux israéliens. Cet événement doit faire rire les Chinois accusés par l’Occident de persécuter les minorités musulmanes du nord-est de l’Empire du Milieu. Il est probable que les accords bâclés dits « d’Abraham » seront dénoncés un jour ou l’autre car l’ensemble des pays musulmans sont tout simplement excédés par l’attitude raciste, belliqueuse et anti-musulmane d’Israël depuis l’arrivée des extrémistes ultra-religieux au pouvoir. Cette nouvelle donne géopolitique est justifiée également par le manque de confiance d’un grand nombre de pays envers les USA qui peuvent séquestrer à tout moment les avoirs de n’importe quel pays (notamment l’Arabie saoudite !) et de n’importe quelle personne physique libellés en dollars et pas nécessairement déposés dans une banque américaine. Cette nouvelle attitude de méfiance est une conséquence mondiale des sanctions unilatérales infligées à la Russie depuis le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie et renforcées depuis le début des événement d’Ukraine et l’Arabie saoudite se sent menacée à juste titre puisqu’elle facture son pétrole à la Chine en renminbi convertibles et a refusé lors de la récente visite de Biden à Ryad d’augmenter sa production de pétrole pour mettre la Russie en difficulté, deux situations qui énervent les USA. Enfin, il faut également considérer le fait que la Russie va sortir vainqueur du conflit ukrainien, cela ne fait aucun doute (à mon humble avis que je partage par exemple avec Jacques Baud ou Pierre Conesa) et alors la Chine en sortira renforcée devant les velléités guerrières des USA à son égard, et pour terminer je dirai que la conjoncture internationale actuelle va aboutir à une remise à plat de l’ordre mondial. J’arrête là cette analyse et je laisse à mes lecteurs le plaisir de se livrer à leur propre analyse. Pour approfondir les propos de ce billet voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=ixH6ldTzlr4&ab_channel=AL24news-%D9%82%D9%86%D8%A7%D8%A9%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A%D8%A9

L’heure de Poutine est proche (Paul Craig Roberts)

Vladimir Poutine est le leader le plus impressionnant de la scène politique mondiale. Il a grandi dans une Russie corrompue par Washington et Israël pendant les années Eltsine, il en a survécu et a rétabli la Russie en tant que puissance mondiale. Il a géré avec succès les agressions américano-israéliennes contre l’Ossétie du Sud et contre l’Ukraine, en réintégrant, à la demande de la Crimée, la province russe dans la mère Russie (voir notes en fin de traduction). Il a toléré des insultes et des provocations sans fin de la part de Washington et de ses vassaux européens sans répondre ni par des insultes ni par des provocations. Il est conciliant et est devenu un pacificateur en position de force.

Il sait que l’empire américain basé sur l’arrogance et le mensonge échoue économiquement, socialement, politiquement et militairement. Il comprend que la guerre ne sert aucun intérêt russe.

Le meurtre par Washington – avec l’aide du Mossad – de Qasem Soleimani, un grand leader iranien, en effet, l’un des rares dirigeants de l’histoire du monde, a altéré le leadership de Trump et a mis la vedette sur Poutine. Les conditions sont donc réunies pour que Poutine et la Russie assument la remise en ordre du monde. Le meurtre de Soleimani par Washington est un acte criminel qui pourrait déclencher la Troisième Guerre mondiale, tout comme le meurtre serbe de l’archiduc autrichien a déclenché la Première Guerre mondiale. Seuls Poutine et la Russie avec l’aide de la Chine peuvent arrêter cette guerre que Washington a déclenchée.

Poutine a compris que la déstabilisation prévue par Washington et Israël de la Syrie visait la Russie (voir aussi la note en fin de traduction). Sans avertissement, la Russie est intervenue, a vaincu les forces mandées, financées et armées par Washington et a rétabli la stabilité en Syrie.

Vaincus en Syrie, Washington et Israël ont décidé de contourner la Syrie et de porter l’attaque contre la Russie en visant directement l’Iran. La déstabilisation de l’Iran sert à la fois Washington et Israël. Pour Israël, la disparition de l’Iran met fin à son soutien au Hezbollah, la milice libanaise qui a vaincu à deux reprises l’armée israélienne et empêché l’occupation par Israël du sud du Liban. Pour Washington, la disparition de l’Iran permettra aux djihadistes soutenus par la CIA de promouvoir une nouvelle instabilité en Fédération de Russie.

À moins que Poutine ne se soumette à la volonté des Américaine et des Israéliens, il n’a d’autre choix que de bloquer toute attaque conjointe de Washington et d’Israël contre l’Iran.

Le moyen le plus simple et le plus propre pour Poutine de le faire est d’annoncer que l’Iran est sous la protection de la Russie. Cette protection devrait être officialisée dans un traité de défense mutuelle entre la Russie, la Chine et l’Iran, avec peut-être l’Inde et la Turquie comme membres. C’est difficile à faire pour Poutine, car des historiens incompétents ont convaincu Poutine que les alliances ont toujours été des causes de guerre. Mais une alliance comme celle-ci empêcherait la guerre. Même le criminel fou Netanyahu et les néoconservateurs américains ne déclareraient pas la guerre à l’Iran, à la Russie et à la Chine en même temps, même s’ils étaient complètement ivres ou devenus fous, si de surcroit cette alliance incluait l’Inde et la Turquie. Cela signifierait la mort de l’Amérique, d’Israël et de tout pays européen suffisamment stupide pour participer à une agression israélo-américaine contre l’Iran.

Si Poutine n’est pas en mesure de se libérer de l’influence d’historiens incompétents, qui servent en fait les intérêts de Washington, et non ceux des Russes, il a d’autres options. Il peut calmer l’Iran en donnant à ce pays les meilleurs systèmes de défense aérienne russes avec des équipages russes pour former les Iraniens, présence qui servirait d’avertissement à Washington et à Israël qu’une attaque contre les forces russes est une attaque contre la Russie. Cela fait, Poutine peut alors insister pour atteindre une médiation. C’est le rôle de Poutine car il n’y a pas d’autres personnalité qui ait le pouvoir, l’influence et l’objectivité pour servir de médiateur. Le travail de Poutine n’est pas tant de sauver l’Iran que de sortir Trump d’une guerre perdue d’avance qui le détruirait. Poutine pourrait fixer son propre prix. Par exemple, le prix de Poutine peut être la renaissance du traité INF / START, le traité sur les missiles anti-balistiques, la suppression de l’OTAN des frontières russes. En effet, Poutine est bien placé pour exiger ce qu’il veut.

Les missiles iraniens peuvent couler n’importe quel navire américain n’importe où près de l’Iran. Les missiles chinois peuvent couler n’importe quelle flotte américaine n’importe où près de la Chine. Les missiles russes peuvent couler des flottes américaines partout dans le monde. La capacité de Washington à projeter le pouvoir au Moyen-Orient maintenant que tout le monde, les chiites et les sunnites et les anciens mandataires de Washington comme ISIS, détestent les Américains avec passion. Le Département d’État a ordonné aux Américains de quitter le Moyen-Orient. Sur combien d’hommes Washington peut-il compter au Moyen-Orient alors qu’aucun Américain n’y est en sécurité ?

Bien sûr, Washington a atteint un niveau d’arrogance stupide, et Poutine, la Chine et l’Iran doivent en tenir compte. Un gouvernement stupide est capable de se ruiner lui-même mais de ruiner aussi tous les autres. Il y a donc des risques à courir pour Poutine. Mais il existe également des risques pour Poutine de ne pas prendre les choses en main. Si Washington et Israël attaquent l’Iran, ce qu’Israël tentera de provoquer par un événement sous faux drapeau comme coulant un navire de guerre américain et blâmant l’Iran, la Russie sera de toute façon en guerre. Mieux vaut que l’initiative soit donc entre les mains de Poutine. Et c’est mieux pour le monde et la vie sur Terre que la Russie soit aux commandes.

Notes. Les habitants de la péninsule de Crimée ont voté librement pour être rattachés à la Russie. La Crimée était une province russe qui fut rattachée à l’Ukraine alors que ce dernier pays était partie intégrante du bloc soviétique. Alors que les pays occidentaux ont qualifié la décision du peuple de Crimée comme un annexion par la Russie méritant donc des sanctions commerciales il est surprenant de constater que jamais le Maroc n’a fait l’objet de sanctions de la part des Américains ou de leurs vassaux européens quand le Sahara Occidental a été annexé par Rabat. Il en est de même de l’île de Mayotte qui a été détachée de l’archipel des Comores à la suite d’un référendum – exactement comme en Crimée – pour être intégrée dans la République française, rattachement à la France qui ne fut jamais reconnu par l’ONU.

Pour ce qui concerne la Syrie, il existait un traité d’assistance liant la Russie à ce pays. La Russie a donc honoré ce traité en appuyant le gouvernement syrien pour combattre les terroristes financés par les puissances occidentales, puissances comprenant essentiellement les USA, la Grande-Bretagne et la France, qui ont illégalement foulé le sol syrien et ruiné ce pays. Dans la politique il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures.

Enfin, au niveau de la politique intérieure américaine, en cette période de campagne électorale, l’attitude du Président Trump vis-à-vis de son électorat évangéliste reste le problème majeur qui devra être suivi de très près au cours des prochains mois.

Je discutais hier avec une amie Polonaise. Visiblement les Polonais détestent Poutine et cette attitude est révélatrice de la propagande américaine ominprésente dans tous les pays d’Europe de l’est où l’opinion publique a été formatée par les services américains qui ont oeuvré pour se constituer un nouvel ennemi : la Russie. La Chine est un beaucoup plus gros morceau … Comme l’avait pressenti PCR il y a quelques années dans un article que j’ai traduit et qui figure dans mon blog, Obama puis Trump ont tout fait pour que le monde ne devienne pas multipolaire. Comme PCR l’expliquait les USA ont besoin d’une guerre pour redresser leur économie déclinante (voir le billet sur ce blog https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/05/16/le-point-de-vue-geopolitique-de-paul-craig-roberts-pas-rejouissant/ ). Cependant un conflit bloquant les exportations de gaz et de pétrole depuis le Golfe Persique fera réagir la Chine, en premier lieu, mais aussi l’Inde et également le Japon dont tout le gaz naturel liquiéfié provient du Moyen-Orient. Le Japon, l’une des toutes première économies du monde, vassal numéro 1 des USA depuis Hiroshima et Nagasaki,ne pourra pas survivre plus d’un mois sans gaz et sans pétrole en provenance du Moyen-Orient. Est-ce que l’administration américaine est vraiment consciente de cette situation ? Enfin les alliés indéfectibles et contre nature des USA qui veulent imposer la démocratie – leur démocratie – dans le monde entier, c’est-à-dire Israël et l’Arabie saoudite, seront vitrifiés en quelques minutes. Israël n’est qu’un tout petit confetti dans le monde. Quelques bombes d’une puissance destructrice 100 fois supérieure à celle d’Hiroshima suffiront à rayer ce pays de la carte mondiale. Trump et Netanyau ont-ils vraiment apprécié le danger encourru en assassinant le numéro 2 du régime iranien ? On peut se poser de sérieuses questions. Quand un animal sauvage est blessé ses réactions deviennent imprévisibles, c’est le cas des Etats-Unis aujourd’hui.

La Russie et la Chine font bloc pour contenir l’impérialisme américain

Voici la traduction d’un article de Federico Pieraccini paru sur le site strategic-culture.org . Les ajouts en italique permettent une meilleure compréhension du texte.

Fort heureusement le monde d’aujourd’hui est très différent de celui de 2003 et les décrets de Washington pour déterminer l’ordre mondial sont devenus moins efficaces. Cependant, malgré la nouvelle division plus équilibrée du pouvoir entre plusieurs puissances, Washington apparaît de plus en plus agressif envers ses alliés et ses ennemis, d’ailleurs quel que soit le Président en place. La Chine et la Russie ont pris la tête de cette transition historique tout en veillant à éviter une guerre directe avec les Etats-Unis. Et pour réussir dans cette entreprise ils ont choisi une stratégie hybride associant diplomatie, soutien militaire à leurs alliés et garanties économiques aux pays attaqués par Washington.

Les USA considèrent que la planète entière est leur terrain de jeu. La doctrine militaire et politique américaine est basée sur le concept d’hégémonie libérale comme l’a expliqué le politologue John Mearsheimer. Avec le temps cette attitude impérialiste a créé un front coordonné et semi-officiel de pays résistants à cette hégémonie libérale. Les récents évènements survenus au Vénézuela montrent bien pourquoi la coopération entre ces pays contre-hégémoniques est essentielle pour accélérer la transition d’une réalité unipolaire à une réalité multipolaire au sein de laquelle les dommages causés par l’impérialisme américain sont atténués.

Moscou et Pékin, après une période de relations complexes durant la guerre froide, ont réussi à concilier leurs grands objectifs pour les prochaines années. Le rapprochement vers lequel ils sont arrivés tourne principalement autour de l’atténuation du chaos que Washington a provoqué dans le monde.

Le principe directeur de l’appareil de renseignement militaire américain est que si un pays ne peut pas être contrôlé (tel que l’Irak après l’invasion de 2003) il doit être détruit pour éviter qu’il ne tombe dans le camp sino-russe. C’est ce que les Etats-Unis ont tenté de faire en Syrie et qu’ils entendent faire avec le Vénézuela.

Le Moyen-Orient est une région qui attire l’attention de la planète entière depuis un certain temps car Washington souhaite clairement appuyer ses alliés israélien et saoudien. Israël poursuit une politique étrangère visant à démanteler les États iranien et syrien et l’Arabie saoudite poursuit la même stratégie en alimentant de plus une scission au sein du monde arabe découlant de ses différences avec le Qatar. Depuis des décennies Washington soutient les décisions de politique étrangère d’Israël et de l’Arabie saoudite pour deux raisons bien spécifiques : satisfaire l’influence du lobby israélien à Washington et nécessité de veiller à ce que l’Arabie saoudite vende du pétrole aux USA facturé en dollars afin de préserver le rôle de la devise américaine en tant que monnaie de réserve mondiale.

Maintenir le rôle du dollar US comme monnaie de réserve mondiale est essentiel pour que Washington puisse conserver son statut de superpuissance et sa stratégie hybride dirigée contre ses rivaux géopolitiques. Les sanctions financières sont un bon exemple illustrant la manière d’agir de Washington en utilisant le système financier et économique mondial basé sur le dollar US comme une arme dirigée contre ses ennemis. Au Moyen-Orient l’Iran est la cible principale avec des sanctions dont le but est d’empêcher cette république islamique d’échanger avec les systèmes bancaires étrangers. Avec la Syrie, Washington a menacé les compagnies étrangères de sanctions si elles concluaient des contrats avec Damas pour reconstruire le pays. Elles ne seraient alors plus habilitées à travailler aux USA.

Pékin et Moscou ont choisi une stratégie diplomatique claire : ils rejettent conjointement les innombrables motions présentées par les USA, la Grande-Bretagne et la France au conseil de sécurité des Nations-Unies condamnant l’Iran et la Syrie et la Russie maintient sa présence militaire en Syrie (dans le cadre d’accords bilatéraux d’assistance) et les efforts économiques de la Chine, bien qu’ils ne soient pas encore pleinement visibles en Iran et en Syrie, seront essentiels pour raviver ces pays détruits par des années de guerre infligées par Washington et ses alliés (européens). La stratégie de la Chine et de la Russie au Moyen-Orient vise à défendre la Syrie et l’Iran par la voie diplomatique en utilisant le droit international, droit que les USA et ses alliés dans la région continuent à manier allègrement (à leur profit). L’intervention militaire russe en Syrie a joué un rôle essentiel dans la lutte contre l’agression inhumaine lancée contre la Syrie et elle a mis un terme à celle-ci. La Russie a également tracé une ligne rouge qu’Israël ne pourra pas franchir dans son projet d’attaquer l’Iran. La défaite des Etats-Unis en Syrie a créé un précédent encourageant pour le reste du monde : Washington a été contraint d’abandonner ses plans pour éliminer Assad.

À l’avenir on se souviendra que la Syrie marque le début de la révolution multipolaire, pays dans lequel les Etats-Unis étaient confinés dans leur action militaro-conventionnelle à la suite des actions coordonnées de la Russie et de la Chine. La contribution économique de la Chine satisfait des besoins urgents comme la fourniture de nourriture, de médicaments et de capitaux à tous les pays assiégés par Washington. Tant que le système financier mondial restera ancré au dollar US Washington restera en mesure de causer beaucoup de dégâts aux pays réfractaires à ses diktats.

Les effets des sanctions économiques américaines varient d’un pays à l’autre. La Fédération de Russie a tiré parti de ces sanctions en refinançait la totalité de sa dette extérieure (celle détenue par des non résidents en se débarrassant de ses réserves de devises en dollars US pour dans le même temps acheter massivement de l’or). La Russie s’est aussi organisée pour produire chez elle ce qui était jusque là importé de l’étranger. La stratégie à long terme de la Russie consiste à s’ouvrir à la Chine et à d’autres pays asiatiques ce qui aura pour conséquence de réduire ses contacts avec des pays hostiles européens comme la France ou l’Allemagne.

À la faveur de l’initiative chinoise d’investissements massifs dans le projet « Initiative Ceinture et Routes » (Belt and Road Initiative, BRI) l’hégémonie du dollar US est menacée à moyen et long terme. De plus les initiatives chinoises dans les domaines des infrastructures, de l’énergie,du transport ferroviaire, des routes et des technologies dans des dizaines de pays de par le monde, combinées au besoin continu et croissant en pétrole entraineront une consommation de plus en plus importante en pétrole actuellement payé en dollars US. De plus Moscou occupe une position privilégiée et entretient de bonnes relations avec tous les principaux producteurs de pétrole et de gaz, du Qatar à l’Arabie saoudite en passant par le Nigéria, l’Iran et le Vénézuela. Les bonnes relations entre Riyad et Moscou visent à créer une sorte d’OPEP+ incluant la Russie.

Une attention toute particulière doit être accordée à la situation au Vénézuela, l’un des plus importants pays de l’OPEP. Riyad a envoyé à Caracas au cours des dernières semaines un pétrolier transportant deux millions de barils de pétrole et Mohammed bin Salman (MBS) a adopté une position neutre vis-à-vis du Vénézuela pour maintenir une équilibre prévisible entre Washington et Caracas. Ces initiatives dirigées par Moscou et Pékin ont pour objectif de réduire l’utilisation du dollar US par les pays participant à la Belt and Road Initiative et adhérant au cadre OPEP+ et cette diversification par rapport au dollar pour couvrir les transactions financières dans les domaines de l’investissement, du pétrole et du gaz naturel liquéfié entrainera l’abandon progressif du dollar à la suite d’accords supprimant progressivement le dollar US. Pour l’instant Riyad ne semble pas vouloir perdre la protection de l’armée américaine mais les récents évènement concernant l’affaire Khashoggi et l’inscription avortée de Saudi Aramco tant aux bourses de New-York que de Londres ont ébranlé la confiance de la famille au pouvoir envers ses alliés américains. Lorsque MBS et Poutine se sont rencontrés en marge du G20 à Buenos-Aires, il s’agissait d’un message clair envoyé à Washington concernant l’avenir du pétro-dollar.

Le processus d’Astana est l’aboutissement des efforts militaires, diplomatiques et économiques de Moscou et Pékin. La Turquie a été l’un des principaux pays à l’origine de l’agression contre la Syrie mais Moscou et Téhéran l’ont incorporée dans le processus visant à contenir le chaos régional engendré par les USA. Grâce à des accords conclus en Syrie instituant des zones de « déconfliction » Damas a avancé ville après ville pour débarrasser le pays des terroristes financés par les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et Ankara (mais aussi la Grande-Bretagne et la France). Quant au Qatar, ce minuscule pays finance l’économie de la Turquie et en retour Ankara assure une protection militaire à Doha. De ce fait le Qatar s’éloigne du camp israélo-saoudien en bénéficiant par ailleurs des efforts de la Russie et de la Chine dans les domaines énergétique, diplomatique et militaire. Doha a adopté cette attitude d’ouverture vers Moscou et Pékin à cause de la guerre diplomatique et économique déclenchée contre le Qatar par Riyad, une autre conséquence du chaos créé par Washington sur ses alliés dans la région, Israël et l’Arabie saoudite.

Ainsi Washington perd son influence militaire dans la région à cause de la présence de Moscou ce qui pousse naturellement les alliés traditionnels des Américains à s’engager dans le camp des pays opposés à Washington. La défaite diplomatique et militaire des Etats-Unis dans la région permettra à terme de changer la structure économique où une réalité multipolaire prévaudra, où des puissances régionales telles que l’Egypte, la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Iran deviendront obligées d’interagir économiquement avec l’ensemble du continent eurasiatique dans le cadre de l’initiative « Belt and Road ». Le principe de base pour Pékin et Moscou est le recours à des moyens militaires, diplomatiques et économiques pour contenir les Etats-Unis dans leur volonté incessante de tuer, voler et de détruire.

En Asie Pékin a usé de la diplomatie pour faciliter les discussions entre les deux Corées (comme les deux Allemagnes elles finiront bien par se réunir), accélérer les discussions entre Séoul et Pyongyang, excluant ainsi les acteurs externes tels que les USA qui n’ont que l’intention de saboter ces discussions. La composante militaire chinoise a également joué un grand rôle, même si Pékin ne l’a jamais utilisée comme la Russie en Syrie. les options de Washington vis-à-vis de la péninsule coréenne étaient fortement limitées en raison du fait que la frontière avec la Corée du Nord est constituée d’énormes forces nucléaires et conventionnelles, en d’autres termes la dissuasion offerte à la Corée du Nord par la Chine et la Russie. Décider d’un conflit armé avec la Corée du Nord était une option peu pratique pour les USA.

Comme par le passé, les effets de l’embargo américain financier total imposé à la Corée du Nord par les Américains en raison des activités nucléaires de ce pays furent très largement allégés par la bouée de sauvetage économique provenant de Moscou et de Pékin. La diplomatie sino-russe très habile auprès de la Corée du Sud a eu un effet très positif comme cela fut le cas avec la Turquie. La Corée du Sud semble en effet dériver progressivement vers le monde multipolaire emmené par La Russie et la Chine avec des perspectives importantes et des perspectives de réunification des deux Corées. De plus cet effort diplomatique a contrecarré les efforts de Washington pour semer le chaos aux frontières russo-coréenne (la Russie partage une frontière commune avec la Corée du nord) et sino-coréenne.

Les USA semblent perdre leur élan impérialiste plus particulièrement en Asie et au Moyen-Orient, non seulement sur le plan militaire mais également sur les plans diplomatique et économique.

La situation en Europe et au Vénézuela est différente. Ce sont deux régions où Washington exerce toujours un poids géopolitique plus important qu’au Moyen-Orient ou en Asie. Dans les deux cas l’efficacité de la résistance sino-russe – en termes de diplomatie, d’économie et de présence militaire est plus limitée pour des raisons différentes qui seront abordées dans un prochain article.

L’outrecuidance israélienne : « Made in France »

Capture d’écran 2018-05-01 à 14.59.23.png

Nul n’ignore qu’Israël possède l’arme atomique : les estimations des analystes considèrent qu’Israël est en possession d’un arsenal nucléaire d’environ 200 bombes d’une puissance équivalente à 10 fois celle d’Hiroshima. C’est un secret de polichinelle que seul le Premier Ministre israélien semble ignorer, lui dont le pays n’a jamais ratifié l’accord international de non-prolifération des armes nucléaires ni jamais admis un quelconque contrôle par l’IAEA de ses activités « radioactives ».

Israël est le seul pays au monde à s’être doté de ce type d’armement avec des financements entièrement privés. C’est non pas le lobby sioniste américain qui l’a financé mais le lobby évangéliste de ce pays qui est encore plus « sioniste » que la communauté juive des USA. Ce sont des donations parfois considérables qui ont permis à l’Israël de Ben Gourion et de Golda Meir d’acquérir les matériels et l’ensemble des technologies nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires auprès, devinez de qui ? De la France, avec un petit coup de pouce financier de la part de Washington, pressé par le lobby juif et le lobby évangéliste américains.

L’histoire est complexe mais elle est remarquablement exposée par Philippe Simonnot, économiste et historien, ceci il y a quelques jours sur le plateau de TVLibertés (lien en fin de billet et dont je me suis largement inspiré). Selon les Évangélistes lorsque tous les Juifs seront rassemblés en Israël le retour du Messie sera alors possible. C’est la raison pour laquelle les Évangélistes voulaient la création d’un Etat d’Israël fort et le doter de l’arme nucléaire faisait partie de ce programme sioniste, sioniste non pas d’un point de vue politique mais surtout d’un point de vue conceptuel strictement religieux. On pourrait plutôt dire ici non pas sionisme mais messianisme. Pourvoir Israël d’un armement nucléaire ne devait pas aux yeux de Guy Mollet (« Souper de Sèvres » en 1956 avec Ben Gourion) être gratuit et c’est ainsi que les Évangélistes américains purent réunir des sommes colossales pour armer Israël. Quand De Gaulle arriva en 1958 au pouvoir en France il voulut mettre un terme à cet accord inique, lui qui considéra que la France n’avait pas sa place dans l’OTAN. Il fut soumis à la pression non seulement de la communauté juive de France mais également de Washington et des Anglais qui voyaient d’un mauvais oeil que ce pays tout nouveau ne puisse pas faire face à des agressions de la part des pays arabes et ceci d’autant plus que l’Empire britannique avait toujours un besoin incontournable du canal de Suez et du pétrole de la région.

Paradoxalement la France, fille de pute (comme pourrait la qualifier Duterte) même sous De Gaulle (il faut appeler un chien un chien), fit appel aux capitaux iraniens du Shah pour l’extension et la modernisation de l’usine d’enrichissement d’uranium de Tricastin Eurodif pour entre autres objectifs alimenter Israël en uranium-235 de qualité militaire. Il faut rappeler ici que le Shah, tyran d’opérette sanguinaire, fut mis en place à Teheran par la CIA et c’est probablement avec l’appui de Washington qu’Eurodif fut en partie financé par l’Iran alors que, et là on ne peut que constater le double-jeu français totalement abject, la France hébergeait l’opposant emblématique iranien au Shah en la personne de l’imam Khomeiny.

Qu’on ne s’étonne donc pas des errements actuels de la politique étrangère de la France : rien n’a changé, la France est toujours une fille de pute ! Guy Mollet dota Israël de l’arme nucléaire, et que va faire Macron en ce qui concerne l’Iran et la Syrie ? Va-t-il perpétrer la politique de faux-culs de ses prédécesseurs ou se rendre à la réalité des faits ? Avec l’éclairage de Philippe Simonnot on comprend beaucoup mieux l’attitude incompréhensible de Macron quand il a décidé de participer aux bombardements en Syrie et qui ne dit pas le moindre mot quand Israël bombarde des positions militaires en Syrie ou comme ce pays l’a fait par le passé les installations atomiques de recherche civile irakiennes d’Osirak, en grande partie financées par la France, ou celles de Syrie il y a quelques années. Israël, puissance « atomique » avec l’étroite collaboration de la France, ne peut en aucune façon tolérer l’émergence d’une nation voisine détentrice de l’arme ultime de dissuasion ni d’une quelconque tentative de création du moindre institut de recherche sur des application civiles ou médicales de l’atome. Ses ennemis désignés dans la région sont le Hesbollah libanais, l’Iran et la Syrie, et Israël entend bien rester le pays à respecter quitte à s’allier pour sa bonne cause à l’Arabie Saoudite. La France, fille de pute notoire en matière de politique étrangère depuis le discours mémorable à l’ONU de Dominique de Villepin qui eut au moins les couilles de se prononcer contre une intervention en Irak, intervention qui arrangeait beaucoup Israël, se félicite de cette situation et abonde dans le sens d’une remise en question du traité, disons de non prolifération, arraché de haute lutte en ce qui concerne l’Iran.

Force est donc de constater que les agissements actuels à l’encontre de l’Iran sont téléguidés par Israël avec l’encouragement tant de la France que de la Grande-Bretagne et de concert avec la Maison-Blanche, car l’ennemi à discréditer au final, l’allié de l’Iran avec à ses côtés la Turquie est un gros morceau, il s’agit de la Russie ! Il faut enfin pour conclure cette prose que d’aucuns considéreront qu’elle est purement inspirée par un anti-américanisme primaire de ma part, de complotisme dénué de sens, voire d’un antisémitisme radical que jamais Israël n’a respecté une quelconque résolution de l’ONU depuis sa création officielle. Israël abat des innocents n’importe où et dans n’importe quelles circonstances, bombarde la Syrie quand celà lui convient, annexe des territoires impunément, détruit inlassablement l’identité palestinienne mais tout le monde entier en convient avec une condescendance vraiment affligeante en ce qui concerne en particulier la France. Comme le dit si justement H16 en parlant de la France ce pays est complêtement foutu dans tous les sens du terme.

Source : Philippe Simonnot sur TVLibertés, https://youtu.be/RvF8jtXBias

L’Union Européenne et la Guerre syrienne de l’énergie.

Cet article est une traduction par mes soins d’un point-de-vue de F. William Engdahl paru sur le site New Eastern Outlook ce 10 octobre 2016. Remarque : pour la bonne compréhension du texte anglais il m’a fallu parfois modifier la traduction sans en changer le sens.

Capture d’écran 2016-10-14 à 07.06.07.png

Le silence des agneaux-réfugiés, L’Union Européenne et la Guerre syrienne de l’énergie.

L’un des phénomènes les plus bizarres dans une situation elle-même très bizarre apparue l’année passée est le refus de toutes les autorités politiques européennes de discuter ouvertement de la réalité de la destruction sociale engendrée par l’afflux de plus de 4 millions de réfugiés depuis la Syrie et d’autres pays d’Afrique du Nord. Le débat européen au sujet des réfugiés, en raison de ce silence, ou le refus de parler ouvertement des réelles causes et des remèdes possibles, conduit les politiciens expérimentés à des interprétations totalement absurdes alors qu’ils connaissent pourtant par ailleurs les vraies raisons de cette situation. Ce silence alimente in fine les guerres pour l’énergie mais certainement pas un développement économique et social en particulier en Europe.

Les réfugiés sont la conséquence directe de la guerre. La guerre est la conséquence des décisions de certaines compagnies pétrolières et des intérêts militaires de l’OTAN de reprendre ou d’établir un nouveau contrôle des marchés de l’énergie, le pétrole et aujourd’hui le gaz naturel. De même la guerre est la conséquence des réactions des autres nations comme la Russie, l’Iran et la Chine de contrecarrer les tentatives des USA et de l’Union Européenne de contrôler les flux globaux d’énergie. De plus il y a la réaction des éléments ukrainiens néo-nazis mis en place après le coup d’état de 2014 fomenté par les USA pour rejoindre cette guerre de l’énergie avec l’appui de l’Union Européenne sur des bases totalement fabriquées. Il résulte de cette situation – le silence des leaders politiques européens – un drame tragique qui se noue et constitue un relent écoeurant du roman de Thomas Harris « Le Silence des Agneaux ».

Un danger endogame ?

Un exemple de l’idiotie inventée par les politiciens européens pour justifier leur silence sur la question de la guerre de l’énergie est le récent commentaire du Ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble. Schäuble est un politicien européen qui a enduré beaucoup de situations difficiles et il est clair qu’il ne parle pas pour ne rien dire. Il servit de conseiller au Chancelier Helmut Kohl durant la difficile réunification des deux Allemagnes dans les années 1990, période qui vit l’élimination par assassinats ciblés de quelques figures prépondérantes de la réunification dont Alfred Herrhausen et Detlev Rohwedder, deux dirigeants de la Deutsche Bank, des faits qui affaiblirent Schäuble bien qu’il fut par la suite blanchi, ces crimes ayant été officiellement commis par des « tireurs isolés » … Que dit donc aujourd’hui Schäuble à propos de la crise sociale la plus grave que traverse l’Allemagne depuis la Seconde Guerre Mondiale ? Dans une interview accordée au journal German Zeit, s’opposant à l’idée que l’Europe puisse s’isoler de l’afflux de réfugiés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Schäuble a déclaré ceci : « Cette isolement pourrait nous ruiner et nous conduire à la dégénérescence provoquée par l’endogamie. Pour nous les musulmans allemands enrichissent notre peuple et notre diversité« . Il a ensuite ajouté ce commentaire étrange : « il suffit d’observer les femmes d’origine turque de troisième génération : elles constituent un immense potentiel d’innovation ! ».

Aussi loin que je sache (c’est Engdahl qui l’écrit), le seul politicien allemand qui a osé dire la vérité au sujet des capitaux qui sont derrière la création de l’Etat islamique ou DAESH a été promptement réduit au silence : le Ministre du Développement allemand Gerd Mueller, au cours d’une interview accordée à la chaine de télévision ZDF en août 2014, accusa ouvertement le Qatar de financer les militants de l’Etat islamique. Il déclara ceci : « Vous devez vous demander qui finance et arme les troupes de l’ISIS. Le mot-clé est le Qatar – et comment on doit se comporter vis-à-vis de cet Etat et de ces gens politiquement ? » Mueller fut définitivement réduit au silence par Angela Merkel.

Pour être certaine d’éviter tout propos embarrassant qui pourrait dévoiler la vérité sur les financements des terroristes en Syrie et au Moyen-Orient la même Angela Merkel a limogé le chef des services secrets allemand, Gerhard Schindler, en raison d’un mémo interne qu’il divulgua à la presse, mémo dans lequel il faisait mention de sa grande préoccupation au sujet de l’Arabie Saoudite et de son Ministre de la défense le Prince Muhammad bin Salman qui finance et soutient l’instabilité au Moyen-Orient, un membre de la famille royale saoudienne de facto Roi puisque son père souffre de démence aggravée.

Le silence de l’Union Européenne au sujet de l’Ukraine et de la Russie est tout aussi assourdissant, autant que le silence à propos des guerres au Moyen-Orient et en Libye.

Ce même silence pesant des politiciens européens fut incroyable quand, en 2014, une conversation téléphonique entre Victoria Nuland, Secrétaire d’Etat assistante américaine aux affaires européennes et est-européennes avec l’ambassadeur US à Kiev Pyatt fut interceptée et rendue publique. Lors de leur discussion téléphonique relative à la mise en place d’un gouvernement post-Yanukovych et considérant les préférences de l’Union Européenne, Pyatt lui déclara : « J’encule l’Union Européenne ! », « fuck the UE » dans le texte. Le remarquable silence de l’ensemble de la classe politique européenne au sujet de cet incident fait vraiment penser au silence des agneaux. Il s’ensuivit une poursuite des sanctions économiques à l’encontre de la Russie dont souffre l’ensemble de l’économie européenne. La seule Allemagne a perdu 120 milliards d’euros depuis la « révolution » de Maiden à la fin de 2013 …

Le tabou de la réalité

Qu’est-ce qui peut bien conduire des politiciens avisés comme Schäuble à proclamer des non-sens pareils sur les dangers de la consanguinité allemande et la qualité des femmes turques de troisième génération à juguler ce danger ? Ce n’est pas vraiment ce que pensent les politiciens européens mais il s’agit plutôt de ne pas dire la vérité de peur de représailles de la part des USA et c’est ce qui est important ici. Ce que Merkel, Schäuble et bien d’autres leaders politique européens savent parfaitement mais gardent le silence est l’agenda de la CIA, du Département d’Etat américain et du Pentagone, de concert avec leurs homologues anglais, français et allemands, avec Erdogan en Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar : il s’agit d’une grande réorganisation du contrôle de la majeure partie du pétrole et du gaz naturel dans le monde.

Cette stratégie est simple et remonte à un discours de Dick Cheney à Londres en 1999. Cheney était l’ancien CEO d’Halliburton. Cet agenda remonte en réalité au temps où Cheney était Secrétaire d’Etat à la Défense en 1992, une stratégie globale pour assurer la main-mise totale des USA sur les hydrocarbures mondiaux et assurer le statut de super-puissance aux Etats-Unis d’Amérique avant qu’une autre nation ou un groupe de nations n’entre en compétition dans ce dessein mondial. Il ne s’agissait plus pour Cheney de guerres préventives mais de guerres pour l’énergie. Ces guerres pour l’énergie ont été maquillées en guerres saintes – une vraie mascarade – pour prendre le contrôle mondial de l’énergie. La guerre en Syrie, initiée il y a 5 ans à la suite des « Printemps Arabes », des changements de régime fomentés et favorisés par la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, est un élément clé de cette stratégie américaine de contrôle de l’énergie mondiale et du futur de cette énergie en particulier pour l’Union Européenne. Pour les petits copains de Dick Cheney à Washington c’est un jeu à la vie à la mort.

Le prix du gaz en Europe

L’Union Européenne est potentiellement le plus gros consommateur de gaz naturel dans le monde en raison des mesures déjà en partie adoptées de réduction des émissions de CO2. Je n’argumenterai pas sur le bien-fondé ou non du réchauffement global (c’est Engdahl qui l’écrit). Ce qui est important de retenir pour l’évolution du marché mondial de l’énergie est le fait légal que les Etats membres de l’UE ont approuvé un programme de réduction d’émission du CO2 : en 2020 une réduction de 20 % de l’émission des gaz à effet de serre par rapport à 1990 ; en 2030, au moins 40 % de réduction par rapport toujours à 1990. Tous les gouvernements européens ont reconnu que la seule solution était d’avoir massivement recours au gaz naturel pour remplacer le charbon et le pétrole. En Allemagne se surajoute la décision post-Fukushima d’abandonner totalement l’énergie nucléaire. Cette situation européenne est une véritable mine d’or pour qui contrôlera le marché du gaz naturel, et pas seulement pour le Qatar …

L’entrée en scène de Washington

Jusqu’au coup d’Etat organisé en Ukraine par les Américains en 2014, la Russie était le principal fournisseur de gaz de l’Europe à partir des immenses gisements de ce pays. Le but de Washington a été de couper cet approvisionnement en gaz russe vers l’Europe. L’Administration Obama conseillée par Nuland et le vice Président Joe Biden a installé un régime vassal à Kiev et fomenté une mascarade pour défier la compagnie russe Gazprom par des retards de paiement des sommes dues pour le gaz naturel fourni à l’Ukraine. Ils ont également ordonné à ce régime installé à Kiev d’entrer en guerre contre la partie russophone du Donbass et Kiev a obéi servilement. Ces évènements ont provoqué une crise stratégique en Crimée, berceau d’une grande base militaire navale russe, région qui était administrativement reliée à Kiev depuis l’époque soviétique mais historiquement russe et tatare. Un référendum organisé par les habitants de la Crimée au cours duquel plus de 90 % de la population vota pour le rattachement à la Russie servit de prétexte à Washington pour obliger l’Union Européenne à décider de sanctions économiques envers la Russie et certains dirigeants de compagnies énergétiques russes, des sanctions qui ont largement impacté négativement l’économie européenne.

La propagande organisée par l’OTAN et les médias européens contrôlés par les Etats européens a finalement rendu impossible le projet de gazoduc dit « South-Stream ». Ce gazoduc, depuis la mise en place opérationnelle du gazoduc « North-Stream » depuis l’oblast de Saint-Petersbourg vers le nord de l’Allemagne dans la Mer du Nord, aurait privé les USA d’un moyen de chantage vis-à-vis de Gasprom par l’intermédiaire de l’Ukraine. La Bulgarie qui devait héberger le terminal du gazoduc South-Stream a subi une pression constante de la part de Bruxelles pour se désengager de ce projet et finalement en décembre 2014, le Président Poutine déclara le projet caduque. Maintenant ce sont la Syrie et dans une moindre mesure l’Irak à majorité chiite qui constituent un obstacle à l’agenda de contrôle de la fourniture de gaz à l’Europe.

Retour à 1991

L’agenda US de domination de l’énergie remonte à 1991. Le Général 4 étoiles de l’OTAN Wesley Clark décrivit le meeting auquel il participa avec Dick Cheney et Paul Wolfowitz, sous-secrétaire d’Etat à la défense, au Pentagone pour mettre en place l’agenda développé par les néo-conservateurs soutenus par le complexe militaro-industriel américain, les grandes compagnies pétrolières et les banques de Wall Street : « Monsieur le Secrétaire, vous devez être satisfait de la performance de vos troupes lors de l’Opération Desert Storm ». Il répondit : « Oui, mais pas vraiment. En vérité nous aurions du éliminer Saddam Hussein et nous le l’avons pas fait … Ce que nous avons par contre appris est que nous pouvons utiliser nos forces armées dans la région – le Moyen-Orient – et les soviétiques (dans le texte) ne nous arrêteront pas. Et nous avons 5 à 10 ans pour faire le ménage et éliminer ces vieux régimes clients du régime soviétique – Syrie, Iran et Irak – avant qu’une nouvelle super-puissance émerge pour contrecarrer nos desseins« .

À la suite de l’invasion de l’Irak en 2003 durant la présidence Bush-Cheney avec Paul Wolfowitz de nouveau au Pentagone, cette fois pour éliminer Saddam et prendre possession de l’Irak, le Général John Abizaid fit une remarque d’une évidente limpidité : « Naturellement que (cette guerre) c’est pour le pétrole, c’est surtout pour le pétrole et on ne peut pas le nier« . Peu de gens se souviennent que le premier jour de son installation comme vice-président en janvier 2001, Dick Cheney, qui venait de quitter Halliburton, la plus grande société de services pétroliers du monde, mit en place une « Task Force » dédiée à l’énergie à la Maison-Blanche. Ce qui est moins connu est que cette task force ne s’intéressait pas seulement aux besoins en énergie des USA … Cheney invita les CEOs des majors pétrolières occidentales et leur demanda de lui fournir des cartes détaillées ainsi que des statistiques tout aussi détaillées des ressources pétrolières de l’Irak et des autres pays du Moyen-Orient. Condoleeza Rice, conseillère du Président pour la sécurité nationale et ancien membre du conseil d’administration de Chevron, demanda à son staff de coopérer entièrement avec la task force de Cheney. Les minutes de ces meetings furent réclamées par diverses organisations d’intérêt public conformément à la loi sur l’information. Cheney refusa catégoriquement. Le but de cette task force était d’organiser au plus haut niveau de l’Etat américain la mise au pas des « Etats voyous » et de s’approprier les champs pétrolifères et gaziers existants et potentiels selon des informations qui fuitèrent à cette époque.

Comme le déclara Dick Cheney en 1999 dans son discours au Institute of Petroleum, « en 2010 nous aurons besoin d’environ 50 millions de barils de plus par jour. D’où viendra alors ce pétrole ? Les Gouvernements et les compagnies pétrolières contrôlent à l’évidence 90 % des ressources. Le pétrole reste fondamentalement un business d’Etat. Si de nombreuses régions du monde offrent des opportunités non négligeables, le Moyen-Orient avec les deux tiers des réserves mondiales et son prix d’extraction très raisonnable reste l’endroit où le profit est le plus tangible … ». Ce qui transparait est un portrait d’un Dick Cheney comme l’homme central d’un système de gouvernement parallèle secret indépendant des Présidents que ce soient GHW Bush, Bill Clinton, GW Bush Junior ou Obama. Il agit en conséquence depuis au moins 1991 en utilisant son carnet d’adresse tant au Gouvernement qu’à la CIA ou les majors du pétrole pour réorganiser le contrôle à l’échelle mondiale du pétrole et maintenant du gaz. C’est un grand projet, un design de portée géopolitique mais il est aussi promis à l’échec.

Gaz qatari ou russe ?

Revenons à l’année 2009. Quand le marché du gaz pour l’Union européenne apparut être potentiellement le plus important du monde et que les terminaux de GNL (gaz naturel liquéfié) et les réseaux de pipe-lines fleurissaient un peu partout dans le monde, le gaz naturel devint de plus en plus un marché régional. En 2009, Roland Dumas, ancien Ministre des affaires étrangères français, révéla que les militaires anglais se préparaient à une invasion de la Syrie d’Assad. C’était deux années avant les printemps arabes et les allégations de massacres de masse par l’armée et la police de Assad qui constituèrent le feu vert pour le déclenchement d’une guerre en Syrie avec le support de la Maison-Blanche. Dumas déclara à la télévision française : « j’étais en Angleterre deux ans avant le déclenchement des hostilités en Syrie pour d’autres préoccupations. J’ai rencontré des officiels britanniques de haut niveau qui confessèrent qu’ils préparaient quelque chose en Syrie. C’était en Grande-Bretagne et non pas aux USA. Les Anglais préparaient des troupes pour envahir la Syrie. » Des e-mails fuités de la firme de renseignement privée Strafor révélèrent des notes de meetings avec des officiels du Pentagon qui confirmèrent que dès 2011 des entrainements conjoints des forces spéciales américaines et britanniques avaient pour objectif d’assurer la chute d’Assad « de l’intérieur ».

En août 2009 l’Emir du Qatar rendit visite à Assad à Damas. Le Qatar est propriétaire du champ gazier de Northfield au milieu du Golfe Persique, le plus important du monde. L’Emir proposa à Assad de faire passer par la Syrie un gazoduc pour aller vers la Turquie puis vers le marché européen. Peu de temps avant ce meeting à Damas le Sheikh Al Tani, l’équivalent d’un premier ministre au Qatar, rencontra Erdogan alors premier ministre de la Turquie et lui déclara que son pays était désireux de voir la construction d’un gazoduc traversant la Syrie et arrivant en Turquie pour approvisionner l’Europe. Un groupe de travail fut mis en place pour obtenir des résultats concrets sans délais.

Assad déclina l’offre qatari car elle mettait en danger les intérêts de son allié de toujours, la Russie, le principal fournisseur en gaz naturel de l’Europe. Ce fut le point de départ de la décision de l’OTAN de détruire militairement la Syrie dès 2011 sur le modèle des évènements de Libye. Comme pour insulter et mettre à mal le plan énergétique de Cheney au Moyen-Orient, l’année suivante, en 2012, le Président Assad entama des discussions avec l’Irak, la cible première du complot de Cheney pour prendre possession des champs pétrolifères de ce pays, et aussi avec l’Iran, la bête noire des Américains. Il faut noter que le gisement gazier qatari est une partie seulement de la plus grande réserve de gaz connue au monde à ce jour qui s’étend aussi dans les eaux territoriales iraniennes sous le nom de South Pars. Ce gisement est mal exploité en raison des sanctions économiques qui furent imposées à l’Iran par les Américains.

En juin 2012 un mémorandum d’intention fut signé entre la Syrie, l’Irak et l’Iran pour la construction d’un gazoduc aboutissant au Liban ou dans un port syrien au nord du Liban. Ce projet de 10 milliards de dollars court-circuitait le projet turc, pays membre de l’OTAN. Peu de temps après cet accord ces trois même pays se mirent d’accord pour un projet d’oléoduc avec un terminal dans le port syrien de Banias. Ce projet devait prendre en charge les productions des gisements d’huile et de gaz de Kirkuk et de South Pars. En outre un tel projet mettait hors circuit tant la Turquie qu’Israël. Ce fut la goutte qui fit déborder le vase et conduisit Washington et l’OTAN à organiser une guerre civile avec des combats s’étendant de Damas à Alep. Sans ressources gazières le Qatar serait un pays féodal avec des chameaux et des faucons. Sa religion est le même wahhabisme sunnite fondamentaliste que celui de l’Arabie Saoudite, son seul voisin. Les têtes coupées au sabre, la peine de mort pour les homosexuels, la lapidation des femmes adultères, toutes ces horreurs sont autorisées par une stricte charia. Avec le gaz le Qatar est le pays le plus riche par tête d’habitant du monde et le monde occidental feint d’ignorer ces coutumes d’une autre époque. Longtemps protectorat anglais le Qatar héberge à Doha l’une des plus importantes bases militaires américaines du Moyen-Orient. Au Qatar seulement 13 % de la population a un passeport qatari, le reste ce sont des travailleurs étrangers « invités » réduits le plus souvent à l’esclavage. Les Frères Musulmans, expulsés en particulier d’Egypte, résident au Qatar ainsi que la chaine de TV Al Jazeera qui entretient des liens étroits avec l’OTAN. En bref, le Qatar est le partenaire idéal pour la CIA, le MI6 et l’OTAN pour faire avancer l’agenda américain concernant les ressources en hydrocarbures du Moyen-Orient. Il faut ajouter qu’à la suite de la levée des sanctions contre l’Iran en raison de son programme controversé d’enrichissement d’uranium, ce pays est devenu soudainement un ennemi juré du Qatar avec comme cerise sur le gâteau que c’est un pays musulman chiite …

Le péché impardonnable de la Russie

C’est alors que la Russie entra en scène en Syrie après avoir opposé par deux fois son véto aux Nations-Unies pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne comme ce fut le cas en Libye qui aurait réduit à néant les efforts d’Assad pour reprendre le contrôle de son pays devant les avancées des terroristes. Une telle zone d’exclusion aurait accéléré la balkanisation de la Syrie et son démembrement total favorisant ainsi la mise en place du gazoduc qatari vers la Turquie. À ce point la Russie devint la principale cible à abattre pour les USA car elle mettait à mal l’ensemble de la stratégie énergétique de Washington, qu’elle en fut informée ou non. George Friedman, fondateur de Strafor, aussi appelé la « CIA de l’ombre », finit par admettre cet état de fait au cours d’une interview inattendue par un journal russe de première importance, Kommersant, le 17 janvier 2015. Friedman dont les principaux clients sont le Pentagone et les services de renseignement américains déclara ceci : « La Russie a adopté des positions que les Américains ont considéré comme inacceptables. D’abord en Syrie. C’est là que les Russes ont montré qu’ils étaient capables d’influencer la politique au Moyen-Orient. Les USA ont pensé que l’intention des Russes était de les blesser. C’est dans ce contexte que nous devrions réévaluer les évènement d’Ukraine. » Il ajouta même en décrivant les évènements d’Ukraine qu’il s’agissait d’un coup d’Etat financé par les USA à la seule fin de renverser le Président pro-russe Victor Yanukovych en février 2014, « La Russie considère qu’il s’agissait d’un coup d’Etat organisé et financé par les USA : c’était en effet le plus flagrant coup de l’histoire« .

Voué à l’échec

Les conséquences du complot fou de Cheney pour tenter de contrôler le pétrole et le gaz dans le monde entier commencent à devenir très claires. Ces derniers jours, à la suite d’un cessez-le-feu en accord avec Washington, la Russie a laissé entendre qu’elle ne permettrait pas aux USA de continuer à armer les terroristes du front Al-Nusra en dépit du fait que John Kerry ait affirmé que les rebelles « modérés » combattent sur le terrain ces terroristes affiliés à Al-Qaeda. Il s’agit encore une fois d’un autre mensonge de Washington. Les forces russes jointes à l’armée régulière syrienne ont clairement affirmé leur résolution de détruire tous les terroristes tant à Alep que dans d’autres localités syriennes qu’ils soient des « modérés » ou des membres d’Al-Nusra/Al Qaeda. Les bombardements de la Libye en 2011 pour prendre le contrôle des champs pétrolifères de ce pays ont été un fiasco abyssal. Le pays autrefois riche et prospère est maintenant entre les mains de bandes armées qui massacrent à l’aveuglette pour le contrôle de quelques barils de pétrole. La manipulation de la riche Arabie Saoudite pour financer le grand dessein américain sur les hydrocarbures du Moyen-Orient s’avère un autre désastre. Le Royaume est en train de sacrifier en pure perte ses réserves de devises d’autant plus que la guerre fomentée au Yémen par les Américains coûte à ce pays une vraie fortune sans résultats tangibles. La Turquie a perdu sa boussole et Erdogan conduit aussi son pays, il y a quelques mois encore très prospère, à la ruine en dépit de son récent rapprochement de façade avec la Russie car la Turquie reste un membre stratégiquement important de l’OTAN.

Plus dramatiquement enfin, les nettoyages ethniques et religieux organisés en sous-main par les USA en Syrie ont eu pour conséquence une émigration massive qui a traversé la Turquie pour s’établir depuis 2015 principalement en Allemagne et en Suède, menaçant les fondements mêmes de l’Union européenne en déstabilisant l’équilibre social des pays européens. On retrouve là le silence des politiciens européens, en particulier d’Angela Merkel ou de Wolfgang Schäuble. Ils savent tous que cet afflux de réfugiés en Europe a été intentionnellement créé par Washington avec la complicité d’Erdogan pour déstabiliser l’Europe et ouvrir la voie au contrôle par les USA des gazoducs acheminant, à terme, le gaz qatari et irakien vers l’Europe et coupant de ce fait les ressources de la Russie. C’est la vraie histoire au sujet de laquelle les politiciens européens restent silencieux.

Le roman de Thomas Harris décrit le silence qui règne après que le dernier agneau ait été acheminé à l’abattoir. Le silence pour dissimuler la vérité est une forme de communication tout aussi destructrice que les mensonges pour dissimuler ce silence, comme les récentes déclarations de Wolfgang Schäuble à propos des dangers de la consanguinité et des femmes turques de troisième génération.

Il faut un leader politique qui ait le courage moral de dire la vérité comme l’eut un certain Charles de Gaulle quand il refusa de diaboliser l’Union soviétique et qu’il retira la France de l’OTAN en 1966 plutôt que de faire la courbette devant des politiciens américains imprévisibles et dangereux.

Source : New Eastern Outlook online

Remarques finales personnelles. Sans vouloir abonder dans le sens de la théorie du complot, il est intéressant de noter le tournant détestable que prend la campagne électorale américaine. On accuse maintenant Vladimir Poutine de collusion sinon de complicité avec Donald Trump. Poutine aurait ordonné à des hackers russes d’entrer dans les sites gouvernementaux américains pour sortir des révélations affligeantes relatives à la candidate Clinton via Julian Assange qui réside à Moscou. Poutine, comme Kadhaffi, Saddam Hussein et Assad est un dictateur mangeur d’enfants qu’il faut abattre. Voilà la propagande orchestrée par les néo-conservateurs américains qui ont avancé leur candidate va-t’en guerre pour éventuellement provoquer un conflit nucléaire généralisé car il y a dans les arsenaux des puissances nucléaires suffisamment de bombes pour vitrifier l’ensemble de la planète.

Capture d’écran 2016-10-14 à 07.05.01.png

D’autre part le récent protocole d’accord entre la Russie et la Turquie (lundi 10 octobre 2016, date de parution de l’article de William Engdahl) pour faire passer un gazoduc sur le sol turc pour alimenter l’Europe dans le seul but de court-circuiter l’Ukraine ne pourra voir le jour que si la Turquie se désengage de l’OTAN. Une telle décision l’exposerait à des mesures de rétorsion de la part des USA. Le coup d’Etat manqué récent apparemment organisé avec le support des Américains serait-il avant-coureur de ce qui pourrait arriver à la Turquie dans le cas où ce projet de gazoduc se concrétisait ? Erdogan serait alors classé comme un dictateur sanguinaire à éliminer. Affaire à suivre.

L’esclavagisme au Moyen-Orient

Sans commentaire.

L’Inde va nourrir des milliers de travailleurs dans le Golfe

NEW DELHI (awp/afp) – Les autorités indiennes se préparaient dimanche à subvenir aux besoins de plus de 10.000 travailleurs indiens « affamés » dans la région du Golfe où ils sont bloqués après avoir perdu leur emploi et risquent une « crise alimentaire », selon le chef de la diplomatie indienne.

Deux ministres vont être dépêchés en Arabie saoudite et au Koweit pour s’occuper de ce problème avec les autorités locales, les travailleurs immigrés étant confrontés à des « épreuves extrêmes », a écrit le chef de la diplomatie indienne, Sushma Swaraj, dans des messages publiés sur son compte Twitter.

« Un grand nombre d’Indiens ont perdu leur emploi en Arabie saoudite et au Koweit. Les employeurs n’ont pas versé les salaires (et) ont fermé leurs usines. En conséquence, nos frères et soeurs en Arabie saoudite et au Koweit sont confrontés à des épreuves extrêmes. Si la situation est gérable au Koweit, c’est bien pire en Arabie saoudite », a précisé Sushma.

« Le nombre de travailleurs indiens qui risquent une crise alimentaire est supérieur à 10.000 », a-t-il souligné.

Ces travailleurs immigrés figurent parmi les millions d’Asiatiques pauvres employés dans les Etats du Golfe où, selon des ONG, nombre d’entre eux sont exploités et subissent des abus, notamment le non-paiement de salaires, sans pouvoir obtenir réparation.

Les pays de Golfe subissent de plein fouet la chute des cours du pétrole, qui entraîne une baisse d’activité sur le marché de la construction et des licenciements.

Les travailleurs indiens sont « affamés » dans des camps, et dans l’impossibilité de rentrer chez eux, ont rapporté dimanche des médias indiens.

Sushma a répondu à des tweets indiquant que des Indiens s’étaient retrouvés sans nourriture pendant trois à quatre jours dans les camps où ils vivent.

Près de trois millions d’Indiens vivent et travaillent en Arabie saoudite, selon le ministère des Affaires étrangères.

En novembre 2014, des ministres du Travail des pays du Golfe et d’Asie s’étaient accordés sur une série d’initiatives visant à améliorer la protection et les conditions d’emploi des travailleurs étrangers dans le Golfe.

(AWP / 31.07.2016 13h37)

Billet d’humeur géopolitique

 

On s’achemine donc allègrement vers un nouveau conflit mondial, tranquillement, non pas la fleur au fusil comme au début de la der-des-der, mais avec des drones, des fusées, des armes de destruction massive, des mercenaires avides de profits (y compris les casques bleus de l’ONU) et des conglomérats industriels intéressés en premier lieu par ces conflits. Par exemple, les casques bleus de l’ONU qui ont participé aux opérations de nettoyage de la « vermine » sunnite financée par l’Arabie Saoudite au Mali ont reçu une prime de 50000 euros outre leur salaire de soldats professionnels pour six mois d’opération sur le terrain. Certes ils risquaient leur vie mais combien sont-ils morts au champ du déshonneur ? Ces soldats de l’ONU ne sont-ils pas des mercenaires au service des grandes puissances occidentales et payés par les contribuables ?

Pourquoi s’achemine-t-on vers un conflit de grande ampleur au Moyen-Orient, tout simplement parce que le Royaume Saoudien sunnite, embourbé dans un conflit coûteux et sanglant au Yémen, veut redorer son image en envoyant des troupes au sol en Syrie pour combattre ceux-là même qu’il a financé depuis plusieurs années pour mettre à genoux le régime chiite syrien. De même la Turquie, qui veut redorer son image auprès des chancelleries occidentales, vient également de déclarer son intention d’envoyer des troupes au sol (et en profitera au passage pour massacrer des Kurdes qui n’ont rien à voir avec le conflit syrien) et Erdogan est favorable au déploiement d’avions chasseurs saoudiens à Incirlik sur son territoire.

Si tel était le cas, tout le Moyen-Orient s’embraserait dans une guerre de religion, la rivalité séculaire entre les sunnites et les chiites.

L’Occident s’en lavera les mains en armant les deux camps et en attendant les bras croisés qu’ils s’exterminent mutuellement, aussi simple que ça. C’est l’hypothèse basse mais ni les Américains, ni les Russes et naturellement ni les Européens qui n’ont jamais fait preuve de cohérence en matière de politique étrangère – je parle surtout des Européens – ne pourront résister à donner un petit coup de main à l’un ou à l’autre camp. Et puis ce sera bon pour l’économie occidentale moribonde que de faire fonctionner à plein régime l’industrie de l’armement, cela va sans dire.

On est donc au bord du gouffre. Sans l’avouer ouvertement tous les pays occidentaux concernés se préparent à une guerre meurtrière, coûteuse pour les contribuables, et indéterminée en ce qui concerne les résultats finaux. C’est la seule solution trouvée pour remédier à la crise économique globale qui se profile également à l’horizon. Deux indicateurs doivent être pris en considération pour étayer l’évolution de la situation au Moyen-Orient : la violente remontée des cours du pétrole ce vendredi 12 février (plus de 10 % pour le WTI) et le renchérissement concomitant du prix de l’once d’or qui a augmenté de plus de 135 dollars en trois jours …

Aux dernières nouvelles, Erdogan, ce dictateur impulsif beaucoup plus dangereux qu’Assad, a ordonné le bombardement des positions kurdes près de Minnigh, une importante position stratégique reprise par les Kurdes aux djihadistes, près d’Alep à quelques kilomètres de la frontière turque, avec l’appui de l’aviation russe. Erdogan est soutenu par le Pentagone … Ceci explique cela.

Conseil de lecture : http://iconoclaste/2016/01/pétrole-moyen-orient-le-dessous-des-cartes-a-travers-le-prisme-petrolier/

Répartition des réfugiés: l’Europe s’est couverte de honte

Capture d’écran 2015-09-15 à 13.30.17

Berlin – Le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a estimé mardi que l’Europe s’était couverte de honte après l’échec la veille d’une réunion ministérielle à Bruxelles sur la répartition des réfugiés au sein de l’Union européenne. ( … ) (©AFP / 15 septembre 2015 11h45)

L’Europe dans son ensemble récolte les fruits de ce qu’elle a semé de par le monde en suivant aveuglément les Américains dans leurs entreprises guerrières. Depuis septembre 2001, les Américains ont attaqué et assassiné les citoyens de 9 pays : Irak, Afghanistan, Yémen, Syrie, Somalie, Ethiopie, Soudan, Libye et Pakistan en destituant des leaders politiques le plus souvent mis en place démocratiquement, en finançant des guerres civiles et bien d’autres coups tordus pour y installer la démocratie et la liberté selon le modèle américain …

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Afghanistan : 2590000 personnes ont fui leur pays, Irak : 370000, Syrie : 3880000, Somalie : 1100000 et Yémen : 130000 pour l’instant (données datant de 2014). Le HCR estime que près d’un million de Libyens vivent précairement en Tunisie. Au total, et ce n’est qu’une estimation qui date d’un an, plus de neuf millions de réfugiés ont été générés par les interventions américaines dans ces pays. Le même HCR considère que près de 20 millions de personnes sont déplacées dans leur propre pays en quittant les zones de combat. Après avoir semé la terreur et tué aveuglément des civils avec des armements non conventionnels comme les drones qui n’ont jamais été reconnus par les conventions internationales ad hoc, en utilisant des bombes à fragmentation pourtant interdites ou pire des bombes incendiaires contre les civils sous prétexte que ces dernier hébergent des terroristes – selon la définition de la Maison-Blanche – c’est maintenant à l’Europe de s’occuper des réfugiés et c’est bien normal puisque l’Europe sous couvert de l’OTAN a « collaboré » avec le terrorisme américain.

Sous prétexte d’instaurer la pax americana et la démocratie dans ces pays, les USA restent pourtant les alliés indéfectibles d’un des Etats les plus archaïques au monde en termes de liberté individuelle et de droits de l’homme (et de la femme), l’Arabie Saoudite, dont l’obscurantisme législatif n’a même pas besoin d’être rappelé ici. Tout simplement parce qu’il y a beaucoup d’argent dans ce pays et qu’il est un excellent client du complexe militaro-industriel américain. Les Américains ont soutenu la rébellion en Syrie considérant qu’Assad était un tyran qu’il fallait éliminer avec une grosse tare qui entache sa réputation auprès des néo-conservateurs du Congrès et du Sénat, la Syrie est un allié de la Russie ! Aujourd’hui, en Afghanistan, en Irak et en Syrie comme en Libye c’est le chaos. Le terrorisme financé par la CIA et l’Arabie Saoudite s’est répandu dans toute la région et au-delà …

Les Américains ont détruit des pays entiers au nom de la démocratie avec la complicité de l’Europe. Pire encore les Américains se sont arrogé le droit de rançonner des banques tant américaines qu’européennes sous prétexte qu’elles avaient fait des « affaires » en dollars avec des pays inscrits sur la « liste noire » de la Maison-Blanche. L’Amérique s’est approprié le monde entier au nom de la démocratie alors que ce concept est hautement contestable aux USA même avec la violation des libertés individuelles (Patriot Act et NSA) et la violence policière omniprésente. L’Europe, abject vassal des USA, ne s’entend pas sur les quotas de réfugiés à attribuer à chaque pays alors que la Jordanie (sous perfusion américaine) en accueille 4,8 millions et le Liban près d’un million (données du HCR récentes). Et cerise sur ce gâteau sanglant, le Turc Erdogan en profite pour faire diversion et continuer à massacrer les Kurdes avec naturellement de l’armement américain.

C’est ça la démocratie à l’Américaine, d’abord du sang et des destructions systématiques et ensuite le chaos. Que les Européens se débrouillent avec les réfugiés fuyant les massacres fomentés par les Américains, ce n’est pas le problème de la Maison-Blanche. Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat Européens, assumez vos erreurs, le temps est venu pour l’Europe de se désolidariser de ces criminels au pouvoir à Washington !

Note : les données relatives aux réfugiés proviennent du HCR pour l’année 2014 (illustration), la situation a empiré significativement depuis ces dernières statistiques lugubres : http://unhcr.org/556725e69.html#_ga=1.120039752.1140273933.1441369136

Billet d’humeur politique : accords nucléaires avec l’Iran

Finalement cet accord sur le nucléaire iranien est le reflet de trois tendances. D’abord la nécessité pour la communauté internationale d’accepter la collaboration de l’Iran pour combattre l’Etat Islamique. Téhéran avait déjà déclaré sont intention de combattre ces barbares majoritairement sunnites qui menacent l’Iran chiite. La position en ce qui concerne le Yémen et l’Arabie Saoudite va donc être revue, ce dernier pays étant le principal pourvoyeur de fonds de l’EI et les « rebelles » yéménites sont de leur côté financés par l’Iran. Serait-ce un premier pas dans l’évolution de la politique américaine ?

Si tel est le cas le deuxième point ayant conduit à l’accord est naturellement le business et ce point n’a jamais été absent des pensées des négociateurs car l’Iran est un pays développé aux ressources humaines et minérales immenses et tant les Européens que les Américains ont pris en considération ce dernier point. Il faut ajouter que le retour (officiel) de l’Iran sur le marché pétrolier va accentuer la chute du prix du baril ce qui ne sera pas du tout une mauvaise nouvelle pour les économies moroses de l’Europe, mais c’est une autre histoire …

Le troisième point est une mise à l’écart d’Israël de la scène politique. Même si les dirigeants politiques iraniens ont proféré des menaces à l’encontre d’Israël, le Premier Ministre iranien actuel est plutôt modéré et le fait que personne n’ignore qu’Israël dispose d’un armement nucléaire – entre parenthèses grâce à une collaboration technologique étroite avec la France – n’a pas non plus échappé aux négociateurs. Personne n’ignore qu’Israël dispose d’au moins une centaine de bombes et de vecteurs capables d’atteindre Téhéran, mais les Américains ne les laisseront pas se livrer à leurs délires agressifs surtout que l’Iran est maintenant en passe de devenir un partenaire commercial important dans la région et également un partenaire stratégique pour combattre l’Etat Islamique.

Au final cet accord va redistribuer les cartes dans tout le Moyen-Orient. De facto l’Arabie Saoudite va être mise aussi à l’écart, Assad en Syrie et le Hesbolla au Liban vont coopérer avec les nations ennemies de l’EI c’est-à-dire le bloc occidental et la Russie, alliée de la Syrie et de l’Iran. Peut-être bien que sans s’en douter, ergotant pour quelques kilos d’uranium 235 hautement enrichi pour produire du technétium, les négociateurs ont dénoué le gigantesque embrouillamini moyen-oriental en accueillant l’Iran à leurs côtés. Les aboiements de Netanyaou n’y feront rien : business d’abord, alliance contre l’EI ensuite et finalement marginalisation d’Israël et reconsidération de la position internationale vis-à-vis de l’Arabie Saoudite et aussi (et surtout) de la Russie. Peut-être qu’Obama, qui ne peut pas voir en peinture le Premier Ministre israélien, sera décoré d’une deuxième prix Nobel de la paix. Mais au fait pourquoi a-t-il déjà été nobélisé ? Et aussi pourquoi l’Allemagne s’est-elle immiscée dans ces négociations puisqu’elle n’est pas (officiellement) une « puissance nucléaire » ?