Les Français, râleurs et jamais satisfaits de leur sort, se plaignent – certes à juste titre – de la dégradation du système d’enseignement étatique de leur pays. Ce « mammouth » coûte une fortune (154 milliards d’euros en 2017, source Statista) pour des résultats médiocres voire insignifiants. Le personnel enseignant ( tous agents confondus 1133300 en 2017, même source, cf. note en fin de billet) est supposé transmettre aux enfants un enseignement satisfaisant alors que plus de 30 % des élèves en fin d’études secondaires savent à peine écrire et sont incapables de faire une « règle de trois » car jamais on ne leur a expliqué clairement ce dont il s’agissait. Si j’ai mentionné la règle de trois c’est simplement parce que les éleves de classe terminale (pour les non-Français il s’agit de l’année se terminant par le baccalauréat) ne savent même pas construire un raisonnement déductif : il semblerait que les enseignants sont devenus incapables d’apprendre à leurs éleves à raisonner et c’est très préoccupant. On se demande ce qu’ils apprennent au cours de leur formation d’enseignants mais c’est une autre histoire.
La responsabilité de cette situation calamiteuse n’est pas le fait des enseignants eux-mêmes qui sont supposés être tous de bonne volonté mais elle est à rechercher dans les groupes de réflexion néo-trotskystes du Ministère lui-même qui depuis 40 ans détruit systématiquement ce qui avait été mis en place dès la fin de la Révolution française, c’est-à-dire un enseignement équilibré, éclectique, permettant d’assurer aux générations successives d’enfants la possession de bases solides pour la réflexion, la conceptualisation et l’imagination. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et c’est regrettable : l’idéologie marxiste du Ministère de l’Education français consiste à uniformiser les élèves dans la médiocrité afin qu’ils se sentent tous égaux.
La France n’est ainsi plus capable de donner à ses enfants les outils nécessaires pour devenir compétitifs dans notre société moderne et les gouvernements successifs, y compris le gouvernement actuel, doivent être blâmés pour ne plus former que des jeunes adultes désarmés devant le destin futur qui les attend. Il n’est nul besoin de chercher l’erreur, la stratégie idéologique des politiciens qui gouvernent ce pays a consisté, depuis ces 40 dernières années à rendre des générations entières entièrement dépendantes de l’Etat-Providence pour une médiocrité de vie d’assistés. La première ineptie adoptée par les idéologues de la rue de Grenelle à Paris (là où se trouve le ministère français de l’éducation nationale) fut de rendre obligatoire la scolarité jusqu’au bacalauréat et la dernière imbécillité en date est de rendre les mathématiques optionnelles lors des trois années de scolarité précédant le baccalauréat. On croît rêver, tout simplement !
Mais l’apanage de la ruine du système éducatif n’est pas propre à la France. En effet, les Etats-Unis font presque mieux en la matière comme l’a décrit Michael Snyder sur le blog « The American Dream » en prenant quelques exemples pour illustrer son propos. Le programme PISA (Program for International Student Assessment) évalue tous les 5 ans le niveau scolaire des enfants de 15 ans dans le monde entier sur divers sujets. Ce programme prend en considération plus de 30 millions d’étudiants de 79 pays différents. « Étudiant » est pris ici dans le sens littéral du terme, c’est-à-dire des enfants de 15 ans qui « étudient » ou sont censés étudier.
Si on considère les mathématiques, la science de toutes les sciences puisque les mathématiques sont un outil indispensable pour toutes les autres disciplines scientifiques y compris l’économie, la France, pourtant réputée pour son excellence mathématique, est juste un peu meilleure dans le classement que les USA (10 rangs au dessus) et dans ce dernier pays l’enseignement des mathématiques se dégrade année après année à tel point que le niveau d’un élève de l’échantillon chinois Beijing-Shanghai-Jiangsu-Zhejiang (B-S-J-Z) a 4 années d’avance sur son homologue américain. De plus le programme PISA a montré, honteuse ironie, que les plus mauvais élèves du BSJZ égalaient les meilleurs élèves américains du même âge.
La récente réforme du Ministère de l’éducation nationale français considérant les mathématiques comme matière optionnelle lors des trois dernières années de scolarité aura pour conséquence de faire chuter la France dans le classement PISA et le petit élève chinois (illustration) aura à son tour 4 années d’avance sur son homologue français.
Dans ce genre d’analyse l’armée américaine est confrontée à un grave problème de recrutement en raison de la dégradation de l’enseignement et de la vie quotidienne « american style ». Si les recruteurs éliminent les candidats parce qu’ils n’ont pas le niveau éducatif requis, parce qu’ils sont en surpoids ou parce qu’ils utilisent des drogues illicites alors il ne reste pratiquement plus personne à enrôler dans l’armée ! Il est anecdotique de rappeler que les « marines » américains qui débarquèrent en Normandie en 1944 étaient presque tous titulaires du baccalauréat : autres temps, autres moeurs … dit-on.
Petite information supplémentaire. Ma petite-fille termine sa scolarité dans une classe correspondant à un intermédiaire entre le cours moyen deuxième année et la classe de sixième en France. L’illustration ci-dessous est un vibreur qu’elle a construit en classe. On y distingue la bobine, la plaque de tôle dont l’extrémité se trouve près du pôle de la bobine ainsi que le fil établissant le contact vers le pôle « moins » de la pile. Le fil rouge permet à l’opérateur d’établir le contact avec le pôle « plus » de la pile. J’ai expliqué à ma petite-fille qu’elle apprendrait plus tard les lois mathématiques qui décrivent l’électro-magnétisme, ici la loi de Lenz. Cette petite réalisation permet aussi aux élèves à développer leur dextérité manuelle.
Notes. Michael Snyder est éditeur de theeconomiccollapseblog.com et éditorialiste du site themostimportantnews.com. Si on reprend les données de Statista citées au début de ce billet, globalement un fonctionnaire de l’éducation nationale française, tous postes confondus, coûte à l’Etat, donc aux contribuables, 135800 euros par an. Il s’agit d’un calcul spécieux mais qui justifie que comme avait osé le dire Claude Allègre en son temps ce mammouth a vraiment besoin d’être dégraissé.
Source : zerohedge
https://www.oecd.org/pisa/PISA%202018%20Insights%20and%20Interpretations%20FINAL%20PDF.pdf