Les tomates : un fruit devenu immangeable …

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Pour une fois les pourfendeurs de l’amélioration variétale de plantes ne me contrediront pas, les tomates que l’on trouve dans le rayon légumes des supermarchés ne sont plus ce qu’elles étaient il y a 30 ou 40 ans. Des tomates fermes, à peine juteuses, d’un couleur franchement rouge, dégageant une odeur caractéristique provenant de dérivés de la famille des carotènes, ne cherchez pas : ces tomates n’existent pratiquement plus. La grande majorité des tomates ont été soigneusement sélectionnées durant les quelques 50 dernières années afin de murir lentement, de résister par elles-mêmes aux champignons et autres moisissures et surtout de se prêter à toutes sortes de transformations comme le ketchup ou les concentrés utilisés pour la confection des pizzas. La tomate est devenue un fruit typiquement industriel, sans goût ni attrait, un détestable produit commercial. Certes on trouve maintenant des tomates dites « cerises » attachées les unes aux autres naturellement, c’est uniquement pour la satisfaction visuelle car elles sont tout aussi insipides. Il faut musarder dans des boutiques averties pour trouver quelques tomates à l’aspect plutôt sinistre pour satisfaire ses papilles gustatives produites par de petits agriculteurs courageux qui ont le « goût » du risque.

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Aujourd’hui la production de tomates est une véritable industrie. Ces fruits – oui, il s’agit de fruits et non pas de légumes – apparentés aux pommes de terre, sont produits dans des conditions contrôlées, souvent en hydroponie, c’est-à-dire en l’absence de terre, les racines étant imbibées automatiquement de liquides nutritifs, sous serre, stérilement, afin d’obtenir des tomates toutes de la même couleur, toutes de la même taille, facilement emballées et expédiées parfois à des milliers de kilomètres de leur lieu de production. Le revers de ce succès est un produit gorgé d’eau, sans goût aucun, bref une sorte d’ersatz repoussant.

Et ce résultat d’une sélection intense qui débuta au cours des années soixante a provoqué la disparition des gènes qui justement rendaient les tomates attractives de par leur senteur et la fermeté de leur chair. La sélection vers des tomates résistantes aux champignons et capables de rester sur les linéaires des supermarchés plus d’une semaine a été atteinte au détriment des propriétés organoleptiques qu’appréciaient nos parents et grands-parents. Aujourd’hui, on peut s’offrir un kilo de tomates insipides pour 1 euro ou si on est regardant et si on a les moyens financiers on peut s’offrir des tomates « comme autrefois » pour 10 euros le kilo, pas toutes de la même taille ni de la même couleur mais de vrais fruits que l’on peut déguster comme tels.

Le souci est que si les maraîchers voulaient produire des tomates, allez, on va dire industrielles, avec les saveurs d’antan, il faudrait réintroduire les gènes bien identifiés qu’elles ont perdu par sélection mais cette fois par génie génétique, en d’autres termes des tomates transgéniques qui redeviendraient de vraies tomates. N’est-ce pas là une absurdité ?

Inspiré d’un article paru sur le site Bloomberg

L’évolution de l’épidémie d’obésité

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Il y a en moyenne dans le monde trois fois plus de personnes obèses qu’il y en avait en 1975 (voir l’animation en lien). Dans le groupe de pays où le nombre d’obèses ne dépasse pas 5 % de la population on trouve le Vietnam, la Corée du Nord, le Bengladesh, l’Afghanistan et le Japon. Le Japon est le seul pays dit développé dont le nombre d’obèses est inférieur à 4 % de la population totale alors qu’il atteint 35 % aux USA, leader mondial dans ce domaine. Dans le peloton de tête des dix pays où le nombre de personnes obèses dépasse 30 % on retrouve curieusement le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud : unité culturelle oblige car dans ces pays la malbouffe à l’américaine y est répandue comme d’ailleurs au Chili, en Argentine et au Mexique, des pays qui se sont mis à consommer cette malbouffe qui est à l’origine de la maladie presque planétaire maintenant qu’est l’obésité. Également dans ce peloton de tête on retrouve curieusement la Turquie et l’Egypte. Dans ce dernier pays 40 % des femmes sont obèses dont 9 % le sont sévèrement. La France et l’Espagne se situent dans la moyenne mondiale avec 23 % de la population obèse, femmes et hommes étant sensiblement à égalité, ce qui n’a d’ailleurs rien de réjouissant.

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Puisque les gouvernements sont censés protéger les citoyens qui les ont mis au pouvoir, il serait grand temps que des mesures draconiennes soient prises autoritairement pour réguler sévèrement les abus de malbouffe, en particulier l’abondance de produits sucrés ou enrichis en carbohydrates. Les directives sanitaires ont banni les graisses dont les oeufs et le beurre et privilégié les sucres ouvrant ainsi toute grande la porte au marché des statines et des produits anti-diabétiques pour le plus grand bonheur des laboratoires pharmaceutiques. Or il est maintenant reconnu que ce sont les sucres qui provoquent l’obésité souvent accompagnée de diabète de type 2 et une augmentation du taux de cholestérol sanguin dont en particulier le fructose. Non seulement il sera nécessaire de taxer lourdement certains produits comme les sodas sucrés mais également tout un éventail de produits alimentaires solides que l’on retrouve dans les fast-food et les rayons des surgelés dans les super-marchés.

La doyenne de l’humanité vient de fêter le 29 novembre 2016 ses 117 ans, la seule personne vivante au monde étant née au XIXe siècle. Il s’agit d’Emma Morano qui depuis l’âge de 20 ans se nourrissait d’un peu de pain et de viande et de trois oeufs chaque jour, deux crus et un cuit. Elle ne mangeait pratiquement jamais de fruits ni de légumes. À méditer …

Source : World Economic Forum, Lien : https://assets.weforum.org/editor/R2ehyqEXeL8BucOQKybBPmYX1ScvjRRLgurqDyCKEb4.gif

Réhabilitons le beurre !

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À l’heure où certains gouvernements (que je ne nommerai pas) envisagent de taxer les produits alimentaires contenant de l’huile de palme ou des dérivés de cette dernière et alors qu’au même moment des directives issues de je ne sais quels comités « ad hoc » recommandent vivement d’éviter les graisses alimentaires riches en acides gras saturés, une catégorie dont fait partie l’huile de palme, le manque d’évidence d’effets délétères sur la santé de l’huile de palme – non hydrogénée – a conduit un grand nombre de scientifiques à reconsidérer les effets des acides gras saturés sur la santé humaine.

Il est convenu que les acides gras « trans » apparaissant fatalement lors de l’hydrogénation partielle des huiles végétales contenant des acides gras mono- ou poly-insaturés sont toxiques pour la santé et en particulier constituent un facteur aggravant les maladies cardiovasculaires. Cette pratique industrielle devrait tout simplement être formellement interdite. Or une telle décision concernant la santé publique est d’ordre politique et se heurte au lobby puissant des industriels de la malbouffe. L’hydrogénation des acides gras issus des huiles végétales a pour seul effet de mieux conserver les aliments sans qu’ils rancissent. Il s’agit donc d’un argument purement économique ! Tant pis pour la santé des consommateurs …

Quand j’étais enfant ma mère faisait la cuisine avec du beurre et éventuellement de la graisse de porc. Nous faisions notre beurre avec du lait de vache cru passé à l’écrémeuse manuelle à plateaux coniques et l’étape suivante était la vieille baratte en bois pour récupérer sur les palettes du battoir le beurre dont l’odeur rappelait celle des fleurs des champs. Depuis cette époque le beurre a été remisé au rang des produits dangereux sous prétexte qu’il contient trop d’acides gras saturés et que c’est mauvais pour la santé …

Une méta-étude vient de paraître dans le journal scientifique PlosOne (voir le lien, en accès libre) concernant ces supposés effets toxiques du beurre sur la santé humaine. Neuf bases de données ont été analysées par deux groupes indépendants de biologistes afin de minimiser les erreurs tendancieuses d’interprétation. Elle a concerné au total 636151 personnes de 15 pays différents. Au cours des études il y eut 28271 décès dont 9783 à la suite d’accidents cardiovasculaires et 23954 cas de diabète. Il est apparu que l’ingestion quotidienne moyenne de 14 g de beurre (une grosse cuillère à soupe) n’avait aucune incidence sur les maladies cardiovasculaires ni sur les accidents coronariens ni encore sur les accidents vasculaires cérébraux et qu’elle ne pouvait pas être corrélée avec les autres causes de décès. Cette ingestion quotidienne de beurre diminuait en outre l’apparition de diabète de type 2 quoique modestement.

Si les acides gras saturés (60 % du total des acides gras du beurre) augmentent la teneur sanguine en LDLs bien d’autres effets bénéfiques du beurre doivent être pris en compte pour réhabiliter l’usage de cette matière grasse en cuisine et pas seulement sur les toasts au petit-déjeuner. Le beurre et les autres produits lactés, yaourts et fromages inclus, ont de nombreux effets appréciables sur la santé générale qui annihilent le soit-disant effet sur l’augmentation des LDLs circulantes. En forme de conclusion il faut oublier les recommandations des autorités sanitaires soumises aux lobbys des industriels de la malbouffe et réhabiliter l’utilisation du beurre dans la cuisine de tous les jours !

Source : http://dx.doi.org/10.1371/journal.pone.0158118

Boulimie et anorexie : même combat !

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Dans la course engagée contre l’obésité il y a peut-être du nouveau mais il serait par trop optimiste de considérer que tout est acquis. L’appétit (orexie) et son contraire – l’anorexie – sont commandés par le cerveau, plus précisément par le noyau arcuate de l’hypothalamus où se rencontrent deux sortes de neurones, ceux qui commandent la satiété et ceux qui gèrent l’appétit et la récompense qui s’en suit. Ces neurones reçoivent des signaux de l’ensemble de l’organisme et ont pour mission de sécréter des hormones qui vont au final agir sur les « centres de décision » de l’organisme concernés par l’appétit ou au contraire la satiété. Comme de nos jours, la perception du besoin de se nourrir a été déviée par toutes sortes d’additifs incorporés aux aliments préparés industriellement que tout un chacun consomme sans modération chaque jour, non seulement le cerveau ne réagit plus correctement mais il envoie de surcroit des messages erronés à l’organisme, ce qui aggrave la situation et le désordre métabolique qui s’en suit.

Il est donc compréhensible que de nombreux laboratoires dans le monde s’intéressent de très près aux mécanismes intimes commandant la sensation de faim et son contraire la satiété. Malheureusement, ou plutôt heureusement, l’organisme a mis en place un système extrêmement sophistiqué de régulation qui met en jeu toute une série d’hormones peptidiques sécrétées par ces neurones spécialisés et de leurs récepteurs spécifiques qui envoient ensuite d’autres signaux au niveau cellulaire. Le but de ces travaux de recherche très fondamentaux est de trouver in fine des molécules chimiques, si possibles simples, qui puissent interférer avec les signaux qu’envoie le cerveau à la périphérie de l’organisme sans toutefois perturber l’ensemble du métabolisme. C’est cette approche qu’a choisi un groupe de biologistes de l’école de médecine Icahn du Mount Sinai Hospital à New-York.

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Il s’est agi de trouver le moyen d’atteindre le récepteur d’un de ces signaux mais la situation est plutôt compliquée car si le noyau arcuate envoie bien un unique signal, il existe plusieurs types de récepteurs pour ce signal, ce qui rend la situation du biologiste très complexe. Pour tenter de trouver une molécule chimique qui puisse jouer ce rôle, en procédant par analogie entre les structures d’un des récepteurs de la souris et de son homologue présent chez l’homme, structures spatiales déterminées par le calcul à l’aide d’un puissant ordinateur, près de 15000 molécules chimiques ont été « essayées » virtuellement. L’une d’entres elles était susceptible de pouvoir se lier à la poche de reconnaissance du récepteur en question. L’illustration ci-dessous résume cette approche structurale particulière.

L’effet physiologique de cette molécule appelée MS0015203, tout simplement le code qui lui avait été attribué au cours de l’étude, s’est montrée activer l’appétit des souris ! Il s’agit donc d’un activateur du récepteur de l’hormone provenant de l’hypothalamus. La direction que va donc prendre le travail entrepris sera de trouver au contraire un antagoniste qui présenterait alors des propriétés anorexigènes. Mais la partie n’est pas jouée car il faudra de longues années pour déterminer les effets d’un tel produit sur l’organisme. De plus, atteindre la régulation de l’appétit n’est pas sans effets secondaires néfastes et tenter de combattre l’obésité par cette approche semble (c’est une opinion personnelle) seulement repousser le problème, planétaire maintenant, de la malbouffe industrielle.

Source et illustration : DOI: 10.1126/scisignal.aac8035 et Wikipedia pour la localisation du noyau arcuate dans l’hypothalamus : https://en.wikipedia.org/wiki/Hypothalamus

La grosse arnaque de Nestlé

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Nestlé est la plus grande firme mondiale dont la spécialité est presque exclusivement l’alimentation. En quelques chiffres : 335000 employés, 2000 marques commerciales, 436 usines de fabrication dans 85 pays, 189 des 195 pays du monde achètent des produits Nestlé, enfin la capitalisation de Nestlé est estimée à plus de 240 milliards de dollars. Nestlé vend du sucre, beaucoup de sucre, depuis que le créateur de la compagnie, Henri Nestlé, décida de commercialiser le lait condensé qu’il fabriquait pour un voisin dans la petite ville de Vevey au bord du lac Léman à la fin du XIXe siècle qui était chocolatier de son état. Le premier marché de Nestlé fut en effet des barres chocolatées utilisant ce lait condensé sucré comme ingrédient majeur. Puis Nestlé se lança encore dans le lait, cette fois en poudre, pour l’alimentation des enfants et comme ce marché devint très rapidement porteur, la société eut l’idée géniale de fabriquer du café en poudre instantané dont la fabrication restait secrète et qui fit un véritable malheur durant la seconde guerre mondiale.

Aujourd’hui Nestlé vend toujours énormément de sucre aussi bien dans les barres Kit-kat que dans les glaces Häagen-Dazs. Il serait fastidieux de citer tous les produits Nestlé riches en sucre. Or une administration comme la FDA américaine envisage de classer le sucre parmi les produits toxiques pour la santé au même titre que le tabac ou l’alcool. Le Mexique vient d’introduire une surtaxe sur les sodas sucrés et a été immédiatement suivi par la Grande-Bretagne en mars dernier. L’Arabie Saoudite, pays où l’épidémie d’obésité est alarmante, envisage très sérieusement de surtaxer tout produit alimentaire industriel, solide ou liquide, trop sucré. Dans le domaine de la malbouffe dont Nestlé est un grand contributeur, les choses commencent à bouger avec le sucre, le sirop enrichi en fructose, les quantités extravagantes de sel, mais aussi avec les acides gras partiellement hydrogénés et divers additifs alimentaires dont l’innocuité pour la santé est de plus en plus contestée.

C’est ainsi que les parts de marché de Nestlé ont chuté dans le domaine des produits dérivés du lait (condensé et sucré) mais aussi dans le créneau des plats cuisinés et des sodas. Il n’y a d’ailleurs pas que Nestlé qui a choisi une reconversion discrète pour parer à cette diminution de chiffre d’affaire. Mondelez International, le fabricant des biscuits Oreos vendus sous la marque Nabisco, est entré en force dans le marché du « sans gluten » : puisque la mode « sans gluten » existe autant l’exploiter. PepsiCo s’attaque aux snacks bons pour la santé comme l’hummus (voir notes en fin de billet).

Nestlé n’est pas en reste : puisque cette firme vend du sucre pourquoi ne pas vendre aussi des produits susceptibles de combattre le diabète ! Ce n’est pas une orientation soudainement prise devant la levée de boucliers mondiale contre la malbouffe mais un positionnement stratégique : Nestlé veut se redéfinir comme le leader mondial de la nutrition, de la santé et du bien-être sur des bases dites scientifiques. En d’autres termes cette firme vend d’une main ce qui nuit à la santé et de l’autre main ce qu’il faut pour remédier à cette dégradation de la santé. Dans les locaux du siège de Nestlé à Vevey, il existe maintenant un laboratoire de recherche en amont de la biologie de la nutrition employant plus de 160 scientifiques de haute qualification dont les centres d’intérêt vont de la maladie d’Alzheimer aux rhumatismes sans oublier naturellement le diabète. Les matières premières choisies sont les plantes, les légumes comme les tomates et aussi les champignons. Une sorte de librairie a été constituée pour développer de nouveaux produits à usage alimentaire thérapeutique. Elle comporte déjà plus de 40000 composés ! Mais ce n’est pas tout, le centre de recherche Nestlé sur la santé compte plus de 3000 personnes dédiées à la commercialisation des découvertes en amont dirigées par un certain Ed Baetge, biologiste moléculaire diplômé de l’Université Cornell qui a parachevé son expérience dans les biotech en Californie du sud. De nombreux « suppléments » sont déjà sur le marché et sont censés posséder des propriétés thérapeutiques. Jugez par vous-même :

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L’ingéniosité de Nestlé est d’arriver à vendre de nouveaux produits susceptibles d’améliorer la santé du consommateur en échappant à toute régulation car il s’agit de compléments alimentaires. Et comme l’image de marque de Nestlé est incontestable, c’est du profit pur jus ! La gigantissime firme Nestlé a donc mis au point une arnaque tout aussi gigantesque pour la plus grande satisfaction de ses actionnaires, mais qu’en est-il de celle du consommateur final ? Jamais un quelconque de ces compléments alimentaires n’a pu être clairement reconnu comme significativement bénéfique pour la santé … Pour preuve la société Accera, une filiale de Nestlé, a commercialisé une boisson contenant un triglycéride de l’acide caprylique, l’Axona, supposée être bénéfique pour combattre la maladie d’Alzheimer. Le produit en question est issu de l’huile de coprah et est donc « naturel ». La toute puissante FDA a déclaré cette boisson comme une drogue non approuvée et une class-action a été organisée par des consommateurs d’Axona pour le moins déçus par ses effets inexistants. L’affaire n’est pas arrivée devant les tribunaux car Nestlé l’a étouffée dans l’oeuf pour ne pas ternir son image de marque. Quand on s’appelle Nestlé …

Source et illustrations : Bloomberg

Notes :

https://en.wikipedia.org/wiki/Oreo et aussi sur ce blog : https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/10/17/oui-lobesite-est-une-maladie/

L’hummus est une sorte de purée préparée à partir de poix chiche, assaisonnée et pimentée. Ce plat originaire du Moyen-Orient est devenu très populaire aux USA en quelques années.

Le fructose : danger, c’est un poison !

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Depuis plusieurs décennies le fructose, très facilement obtenu à partir de sirop sucré provenant de l’amidon de maïs, est utilisé « à toutes les sauces » par les grands groupes de l’industrie alimentaire qui ont clamé que ce sucre était totalement anodin pour la santé. De nombreux travaux émanant d’une multitude de laboratoires de biologie de par le monde indiquent maintenant clairement qu’il n’en est rien. Le fructose, utilisé en grandes quantités dans les sirops enrichis en ce sucre particulier, les HFCS, est toxique pour la santé pour plusieurs raisons que l’on peut expliquer dans le détail. Le fructose est considéré comme la cause majeure des désordres métaboliques tels que l’obésité et le diabète de type 2. De plus ce sucre favorise le développement de pathologies neurologiques et psychiatriques. L’augmentation des désordres métaboliques est liée à la consommation d’HFCS et son augmentation n’a jamais cessé depuis la fin des années 70. Aujourd’hui 15 % des enfants de moins de 15 ans en Chine souffrent de surpoids.

En étudiant la santé physique et cérébrale de rats et de souris, on s’est aperçu que les acides gras dits omega-3 avaient tendance à atténuer les effets délétères du fructose sur le métabolisme général et par exemple les troubles de la mémoire dépendante de l’hippocampe. Le but d’une étude pilotée par une équipe de biologistes de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) était de mettre en évidence les effets du fructose sur le métabolisme général commandé par l’hypothalamus et les troubles des facultés cognitives relevant de l’hippocampe et également de préciser l’effet « antidote » d’un acide gras omega-3, l’acide docosahexaènoique (DHA) avec des rats obligés de boire de l’eau sucrée avec du fructose correspondant à environ 2 litres de soda par jour pour une personne pesant 60 kg.

La figure ci-dessous illustre la stratégie expérimentale adoptée au cours de cette étude.

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Le fructose perturbe l’expression des gènes, perturbe également certaines interactions entre protéines cellulaires dont celles impliquées directement dans le transport des métabolites essentiels à la survie des cellules et altère la transcription de l’ADN en ARN messager. Outre le fait que le fructose n’est utilisé par les cellules que pour produire des acides gras qui vont aller s’accumuler dans les tissus adipeux, une sorte de cul-de-sac métabolique, ce sucre produit industriellement pour, à l’origine, échapper à la taxe sur le vulgaire sucre de table issu des betteraves ou de la canne à sucre, est complètement toxique pour l’ensemble de l’organisme tout entier y compris le cerveau ! C’est d’ailleurs ce dernier point qui est le plus terrifiant car les gènes perturbés par le fructose sont directement impliqués dans des pathologies comme la schizophrénie, la maladie de Parkinson et des modifications du comportement telles que la dégradation de la vigilance ou de la mémorisation. Enfin, la régénération des neurones est également impactée.

Si les modèles murins utilisés dans cette étude ne peuvent pas être totalement transposés aux humains, celle-ci indique très clairement le danger que représente le fructose non seulement en ce qui concerne l’apparition des désordres métaboliques (obésité, diabète de type 2) mais également en provoquant un vieillissement prématuré du cerveau. À l’évidence les industriels vont continuer à commercialiser leur poison pour des raisons fiscales en se moquant totalement de la santé de centaines de millions de personnes et du coût que représente pour la société les perturbations métaboliques et les maladies neurodégénératives. L’industrie agro-alimentaire dans son ensemble est donc coupable de crime contre l’humanité et cette étude est là pour le prouver. Quand les gouvernements à qui on a confié aveuglément notre santé vont-ils réagir et ne plus se laisser rouler dans la farine par le puissant lobby des producteurs d’additifs alimentaires et de malbouffe ?

Source (en accès libre) et illustration : http://dx.doi.org/10.1016/j.ebiom.2016.04.008

Note. DNA methylome : modification épigénétiques de l’ADN, Transcriptome : ARNs messagers présents après transcription de l’ADN, GWAS : acronyme de genome-wide association studies ou étude globale de la dynamique de l’expression des gènes, DHA acide docosahexaènoique, Fmod et Bgn : gènes codant pour des transporteurs de la matrice extracellulaire. Ces gènes sont impliqués entre autres fonctions dans la régulation de la teneur sanguine en cholestérol et en triglycérides. Les souris dont ces gènes ont été supprimés (knockout) présentent des pathologies cérébrales liées à ces deux composés. HFCS est l’acronyme de High Fructose Corn Sirup, un additif alimentaire qui devrait être interdit d’urgence.

Dans le pays des obèses le sucre est roi !

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Une étude parue dans le British Medical Journal au début de ce mois de mars est révélatrice des habitudes alimentaires de facilité des Américains. Les deux tiers de la population nord-américaine sont en surpoids ou pathologiquement obèses. Cette épidémie qui se répand au Mexique, deuxième pays au monde en terme de surpoids de la population après les USA et atteint certains pays européens comme l’Espagne et la Grande-Bretagne ou encore le Brésil et l’Australie. Cette étude (voir le lien en accès libre) a pris en compte les habitudes alimentaires de 9300 Américains représentatifs de la population générale. Elle a révélé que 58 % des 2079 calories quotidiennement ingérées en moyenne par les Américains provenaient des sucres contenus dans les aliments ultra-industriels, un terme qui classe des milliers d’aliments sous emballage comme les pains industriels, les céréales, les biscuits apéritifs salés, les sodas … en passant par les barres chocolatées et autres amuse-gueule variés. Tous ces aliments de confort ou de facilité contiennent des additifs de texture, des émulsifiants, des colorants et des arômes artificiels, des conservateurs, des sucres enrichis en fructose, des constituants qu’on ne trouve pas dans l’alimentation naturelle fraiche.

Les autres 30 % de calories proviennent des légumes et du lait, 9 % des aliments peu transformés industriellement comme le jambon et le fromage et les 3 % restant du sucre de table. Cette étude fait état globalement d’une suralimentation déséquilibrée aux propriétés nourrissantes dégradées provoquant outre le surpoids et l’obésité, l’apparition de diabète, de maladies cardiovasculaires, de cancers, entre autres pathologies liées au surpoids. Les recommandations de l’Office fédéral de la prévention des maladies restent lettre morte, en particulier auprès des industriels de l’alimentation car les sucres ajoutés sont parfois cachés et leur présence n’est pas mentionnée dans les aliments ultra-industriels. Qui pourrait croire que les hamburgers contiennent du sirop de maïs enrichi en fructose ?

Dans l’esprit des consommateurs les jus de fruit supposés être 100 pour 100 issus de fruits pressés contiennent non seulement des substances chimiques qui les protègent des processus naturels d’oxydation mais ils ont été agrémentés de quantités substantielles de sucre. Une ration de 25 centilitres d’un jus d’orange quelconque contient l’équivalent de trois cuillères à café de sucre surajouté à celui naturellement présent dans le fruit pressé. L’Académie américaine de pédiatrie a lançé une alerte à ce sujet concernant les enfants afin que les parents limitent la consommation de jus de fruit commerciaux et conditionnés pour leurs enfants. Cette alerte est restée lettre morte en raison de la pression considérable exercée par le lobby des boissons à base de fruits sur les législateurs. Laisser les enfants prendre l’habitude de boire des jus de fruits auxquels des quantités presque extravagantes de sucre ont été ajoutées pour favoriser leur conservation est presque criminel car cette habitude favorise par la suite l’apparition d’obésité morbide !

L’alimentation industrielle répond à une tendance à la facilité, une attitude qui conduit imperceptiblement des peuples entiers vers un état de santé dégradé. Certains gouvernements ont décidé de taxer les sodas outrageusement sucrés, pourquoi alors ne pas également taxer les produits alimentaires traités industriellement et riches en sucres, en sel et en acides gras partiellement hydrogénés comme on a taxé les cigarettes en raison de leur dangerosité pour la santé ?

Source : bmjopen.bmj.com/content/6/3/e009892

Le tréhalose, une nouvelle thérapeutique universelle ? Peut-être !

 

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Si vous ne connaissez pas le shiitake, rassurez-vous vous allez en entendre parler. Ce champignon très populaire en Chine mais aussi et surtout au Japon dont les vertus médicinales sont connues depuis des temps immémoriaux fait l’objet de toutes les attentions scientifiques depuis quelques mois. On vient d’identifier quels en sont les bienfaits sur la santé. Outre le fait que le shiitake ( Lentinula edodes ) présente la propriété comme beaucoup d’autres champignons de produire de la vitamine D2 lorsqu’il est exposé au soleil il contient – et c’est là sa particularité – un sucre appelé tréhalose. Le tréhalose, pour remettre les esprits en place, est un disaccharide composé de deux molécules de glucose contrairement au saccharose, le vulgaire sucre de table, de canne ou de betterave, qui est composé d’une molécule de glucose et d’une molécule de fructose. Le tréhalose présente l’immense avantage de contrer l’accumulation dans le foie du fructose qui ne va servir ultérieurement et par un processus métabolique fatal qu’à produire des graisses. C’est la raison pour laquelle les sirops de sucre enrichis en fructose et préparés à partir du maïs sont une aberration alimentaire et ils devraient être interdits.

En lisant deux articles scientifiques parus dans la presse spécialisée, je me suis rendu à l’évidence que le shiitake était riche en tréhalose mais que les levures de bière avec lesquelles je me traite depuis plusieurs années étaient également très riches en ce disaccharide ignoré du grand public pour plus très longtemps. D’abord il y a eu cet article paru dans The Journal of Biological Chemistry en 2006 (voir le DOI) qui montrait clairement que le tréhalose a le pouvoir de détoxifier les cellules dans la mesure où il facilite le recyclage des sous-produits toxiques apparus lors de la mort de ces cellules. Cette propriété, certes observée avec des cellules en culture, constitue un espoir dans le traitement ou la prévention de maladie dégénératives comme les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson mais également, comme l’a montré le deuxième article paru récemment dans Science Signaling (voir le DOI) dans la « détoxification » du foie.

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Avec l’alimentation « moderne » et industrielle à laquelle nous ne pouvons plus échapper, notre foie est soumis à rude épreuve. Le foie doit traiter rapidement tous les additifs alimentaires qui sont devenus une norme permettant aux grandes surfaces de pouvoir offrir des mets attrayants aux consommateurs sans que ces derniers soient indisposés et que de surcroit ces préparations présentent des qualités gustatives indéniables sinon personne ne les consommerait, suivez mon regard : il s’agit de préparations surchargées en fructose, en sel et en acides gras partiellement hydrogénés, un cocktail particulièrement toxique. Le foie finit par ne plus pouvoir gérer la situation et il devient « obèse » avant même que la personne ne s’en rende compte. C’est le symptôme du « foie gras » ou en termes médicaux une stéatose. Ce n’est pas une pathologie à prendre à la légère car elle conduit à de graves troubles, dont le diabète de type 2 et une perturbation profonde du métabolisme du cholestérol, pouvant être mortels.

Ce qui se passe avec le foie est presque exemplaire. Cet organe, soumis en permanence à toutes sortes de stress, a la faculté de se régénérer rapidement et c’est sa contribution essentielle à la survie d’un individu. Avec des souris modèles génétiquement modifiées pour développer une stéatose, l’ingestion d’assez fortes quantités de tréhalose a permis de détoxifier rapidement leur foie en réalisant en quelque sorte un retour à la normale en deux à trois semaines. Le tréhalose a freiné l’entrée du glucose et du fructose disponibles. Le glucose est normalement utilisé comme source d’énergie par les cellules hépatiques, mais pas seulement car le foie (comme les muscles) a aussi pour mission de stocker ce glucose sous forme d’un polymère qu’on appelle le glycogène, la grande découverte de Claude Bernard pour la petite histoire. Bref, le tréhalose ralentit l’entrée du glucose dans les cellules hépatiques et accélère par voie de conséquence la mort de celles de ces cellules qui sont déjà mal en point. Et pour les cellules encore en bonne santé, ces dernière sont obligées de puiser dans leurs réserves énergétiques pour continuer à vivre. Elles brûlent leur « carburant fossile », en d’autres termes les graisses qu’elles ont accumulé. Le résultat de ce processus est un nettoyage spectaculaire du foie et une restauration de toutes ses fonctions.

Se goinfrer de tréhalose n’est pas vraiment la solution car nous disposons dans notre intestin de bactéries qui coupent la molécule de tréhalose en deux glucoses. Comment alors pouvoir bénéficier de l’effet mirifique de ce disaccharide qui semble magique ? Les recherches futures déboucheront peut-être sur une molécule qui mime le tréhalose en bloquant en partie l’entrée du glucose dans les hépatocytes mais à l’évidence sans provoquer la mort de cet organe essentiel ni des autres cellules d’autres organes comme le cerveau. Pour l’instant mangez des shiitake sous toutes les formes ne nuira pas à votre santé, administrez-vous des levures fraiches tous les jours comme je le fais moi-même, un traitement qui revient à 10 centimes d’euros par jour, ce n’est pas mal non plus, et enfin abstenez vous de consommer des plats cuisinés industriels, y compris des confiseries, qui contiennent des huiles végétales hydrogénées et des quantités astronomiques de fructose, des ingrédients qui accélèrent la sénescence des cellules et non pas seulement celles du foie mais également de tout l’organisme, y compris les neurones …

JBC DOI : 10.1074/jbc.M609532200 , Science Signaling : 10.1126/scisignal.aac5472

Dans la rubrique malbouffe, les aliments sans gluten.

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Je cherchais du chocolat dans le petit super-marché près de chez moi et j’ai eu la surprise de constater qu’il existait du chocolat noir sans gluten. Mes petites cellules grises (allusion à Hercule Poirot dont je viens de télécharger l’ensemble des films) se sont frénétiquement agitées dans tous les sens. Jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse exister du chocolat noir contenant du gluten à moins d’y ajouter de la farine de blé ou plus spécifiquement du gluten. Le chocolat noir que je consomme régulièrement est sucré avec des extraits de stévia mais il contient néanmoins un peu de maltitol et de la lécithine de soja. Je suis resté perplexe car on ne peut pas dire que ce chocolat, en dehors du stévia, soit vraiment « bio » alors qu’il se trouve dans le petit linéaire des produits dits « bio » du supermarché. Bref, ce chocolat est censé selon l’étiquetage contenir 70 % de poudre et de beurre de cacao, ça rassure mais à moitié seulement.

Cette petite introduction n’a d’utilité que pour faire ressortir que l’étiquetage des aliments est loin d’être parfait.

Le fabricant insiste surtout sur ce qui est absent du produit mais dissimule soigneusement la longue liste d’additifs nécessaires pour pouvoir commercialiser des produits sans gluten comme des petits gâteaux, des biscuits et pire encore des biscottes. Il est difficile d’imaginer ce que contiennent ces produits sécurisés pour le un pour cent de la population susceptible de souffrir du syndrome coeliaque. Ce qui est surprenant est l’engouement des consommateurs pour les produits industriels sans gluten. D’après une enquête réalisée en Grande-Bretagne plus de 20 % de la population déclare acheter des produits sans gluten ! Serait-ce à titre préventif ? Le marketing savamment orchestré par les industriels de la malbouffe est très rentable car ces produits sont plus coûteux et n’apportent aucun bénéfice pour la santé, la maladie coeliaque liée au gluten faisant toujours l’objet d’une controverse.

Dans cette rubrique malbouffe, il faut enfin mentionner les saucisses industrielles. Il arrive que certaines saucisses ne contiennent que 30 % de matière réellement d’origine carnée, le reste des ingrédients relève du secret industriel. Dans mon petit super-marché j’ai lu attentivement la notice d’un paquet de 12 saucisses « pur porc » à faire griller à la plancha. Rassurez-vous je n’ai pas de plancha chez moi et je ne consomme jamais de saucisses frelatées. On mentionne dans cette notice la présence de sel, de sulfite de sodium et de colorant naturel, point barre. On peut suspecter la présence de gluten dans ces saucisses car il s’agit d’un additif communément ajouté en charcuterie industrielle pour assurer à la mixture secrète sa tenue mécanique. La ménagère faisant scrupuleusement attention à ses aliments sans gluten ira ensuite remplir son panier avec de la charcuterie industrielle qui contient probablement ce produit, résidu de la production de farine dégluténisée qu’il faut valoriser, et d’autres additifs plus ou moins toxiques. Le sulfite de sodium est par exemple un puissant laxatif mais l’étiquetage ne le dit pas …

Sources : diverses

Mayonnaises sans graisses et sel « bio » : arnaques dangereuses !

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Il y a bien longtemps que je n’ai pas écrit de billet sur la malbouffe qui transforme de plus en plus de jolies jeunes filles en répugnants amas de graisse informe ne présentant plus aucun aspect de féminité mis à part le bout de leur nez. Dès que la spirale vicieuse de la prise de poids inconsidérée a débuté, la cause est perdue à moins de consentir à d’immenses efforts que seule une anorexique décide de s’imposer. Et pourtant ce serait tellement facile de préserver une ligne svelte, témoin visuel et agréable d’une bonne santé et d’une alimentation équilibrée.

Prenons comme exemple la sauce de salade prête à l’emploi supposée excellente pour la « ligne » puisqu’elle ne contient pratiquement pas de corps gras. Une pincée de lécithine de soja comme émulsifiant et le reste … ce ne sont que des sucres : amidon de maïs, saccharose et sirop de glucose avec un peu de sel pour donner un peu de goût. Une cuillère à soupe de cette mixture représente deux cuillères à café de sucre et pourtant elle est rangée dans les linéaires des super-marchés parmi les aliments à faibles calories car cette sauce ne contient que des traces d’acides gras !

Dans le même genre de malbouffe industrielle écoeurante figurent les portions pauvres en corps gras à réchauffer dans un four à micro-ondes. Encore une fois pour que ces mixtures indéfinissables puissent être consommables il faut leur ajouter des quantités massives de sucres et au final le consommateur ne peut éviter de prendre de l’embonpoint malgré ses efforts – surtout financiers – pour ne pas grossir. Le business de l’alimentation pauvre en corps gras est florissant et ne continue à progresser que grâce à une publicité mensongère qui prétend que les graisses font grossir. Certes, rapportées aux unités de poids, les graisses représentent plus de calories que les sucres mais le concept même de calories alimentaires a introduit un faux débat totalement déconnecté de la réalité du métabolisme de notre corps.

À moins d’avoir atteint volontairement un état pathologique de surpoids ayant conduit à une dégradation des fonctions hépatiques, l’organisme est parfaitement capable de prendre en charge les graisses. Celles-ci sont rarement stockées sauf, il faut le répéter, en cas de situation métabolique pathologique, mais transformées en énergie lors de leur dégradation et éventuellement en glucose au cas où l’organisme le juge nécessaire.

On pourrait paraphraser la fameuse équation d’Einstein E = mc2 : si on consomme plus d’énergie que l’organisme n’en a besoin on la transforme en masse ! Prenons l’exemple des produits lactés qui contiennent du calcium. Ce calcium a pour effet de réduire la capacité de l’intestin à assimiler les acides gras car les sels de calcium de ces acides sont très peu solubles et se retrouvent au final éliminés dans les selles, à condition naturellement de consommer des produits laitiers « normaux » c’est-à-dire du lait entier ou des yaourts préparés avec du lait entier. Utiliser du lait écrémé ou pire encore du lait artificiel à base de soja est un non-sens nutritionnel !

Venons-en au sel, le vulgaire chlorure de sodium. Le seul point négatif que l’on peut noter à propos du sel est la propension du sodium à augmenter la pression artérielle. Si vous entrez dans une boutique vendant des produits « bio » ou « nature » la dose d’arnaque et de mensonges devient consternante. On vous propose du « sel sans sodium » qui n’est autre que du chlorure de potassium, merci pour les reins et la balance sodium-potassium très délicate à maintenir. En quoi des sels roses en provenance de l’Himalaya, des sels gris de Guérande (par exemple) et autres fleurs de sel sont-ils bénéfiques pour la santé et la pression artérielle ? Les cardiologues sont eux-mêmes perplexes quant à l’effet du sel sur la pression sanguine car il varie d’un individu à l’autre pour des raisons inexpliquées. Si vous êtes prêt à payer dix fois le prix du sel marin industriel un sel grisé avec des cendres volcaniques d’Hawaii vous ne ferez qu’enrichir des escrocs. On peut même ajouter que jamais un restaurateur spécialisé dans la cuisine sans sel n’a réussi à être étoilé dans le guide Michelin. Les industriels de la malbouffe le savent très bien, sans sel leurs préparations toxiques seraient invendables.

Inspiré de diverses sources.