Le noma, cette maladie oubliée dont personne ne veut parler

Alors que les Occidentaux, confortablement installés devant leur écran plat pour ingurgiter la propagande étatique, ont compté leurs morts et maintenant que l’épidémie coronavirale semble avoir fait une pause ils comptent alors le nombre de nouveaux « cas », personne parmi tous ces pays occidentaux ne se doute qu’une autre terrible maladie touche 500000 personnes dans le monde, surtout des enfants de moins de dix, avec un taux de létalité de plus de 90 %, pire que le tant redouté virus Ebola. Tout le monde s’en moque, y compris l’Organisation Mondiale de la Santé et y compris Bill Gates ! Il s’agit du « noma », une maladie de la pauvreté, de la malnutrition et du mauvais traitement des enfants. Cette maladie fut aussi appelée cancrum oris par Hippocrate, c’est-à-dire la gangrène de la bouche. Peu d’organisations humanitaires s’occupent de cette terrible maladie défigurante qui est fatale puisque l’enfant, très rapidement, n’ayant plus ni bouche, ni maxillaire, ni glotte, ne peut plus se nourrir. Bien que les quelques bactéries qui prolifèrent dans la cavité buccale aient été identifiées, un traitement à l’aide d’antibiotiques ne peut pas remplacer une bouche partiellement détruite.

Inutile de dire qu’une chirurgie faciale reconstructive ne peut pas être envisagée dans des pays pauvres comme le Mali, le Burkina-Faso, … et bien d’autres pays d’Afrique. D’ailleurs tout le monde s’en moque puisque ce sont des enfants de couleur et qu’il y en justement beaucoup trop ! Il est extrêmement difficile de se faire une idée exacte du nombre d’enfants touchés par cette terrible maladie car les enfants sont isolés et dissimulés par leur famille qui considère que c’est une maladie « honteuse ». Pourtant le noma existait déjà dans les quartiers pauvres des villes nouvellement industrialisées de la Grande-Bretagne au milieu du XIXe siècle, encore une fois pour les mêmes raisons : malnutrition, pauvreté et maltraitance des enfants qui étaient forcés de travailler dans les usines jusqu’à ce qu’une mort précoce les emporte.

Une exception à noter : l’Université de Genève (UNIGE) a mis en place un réseau de surveillance du noma et a facilité le traitement de reconstruction faciale de quelques cas mais la tâche est gigantesque. Il faut saluer cette initiative porteuse d’espoirs, mais combien d’enfants pourront-ils être sauvés ?

Inspiré d’un article paru sur le quotidien Le Temps de Genève il y a quelques mois.

Lien : https://www.unige.ch/medecine/fr/faculteetcite/media/lisg-mene-la-lutte-contre-le-noma/

La dracunculose, deuxième maladie bientôt éradiquée de la planète

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Lorsqu’il y a 30 ans l’ex-président Jimmy Carter quitta la Maison-Blanche il réalisa un vieux rêve : éradiquer la maladie du ver de Guinée uniquement par des actions sur le terrain sans l’aide d’aucun laboratoire pharmaceutique ni d’aucun pesticide. La Fondation Carter se débattit pour combattre cette maladie tropicale oubliée, un doux euphémisme car ce genre de pathologie n’intéresse personne pour la simple raison qu’il n’y a pas de profits à réaliser …

En 1986 plus de 3,5 millions de personnes de tous ages souffraient de cette parasitose particulièrement douloureuse et débilitante dans 21 pays africains et asiatiques. En 2015 le nombre de personnes souffrant de « filaire » n’était plus officiellement que 22 ! Belle réussite … Sans les conflits du Sud-Soudan, du Mali (où la France est impliquée), du Tchad et de l’Ethiopie, des états en guerre civile, l’objectif de Jimmy Carter aurait été atteint bien avant mais la guerre passe avant la santé des citoyens.

Il n’en reste pas moins qu’il faut reconnaître l’opiniâtreté de Jimmy Carter, de sa fondation et de tous les organismes locaux qui est finalement payante à moindres frais, le ver de Guinée ( Dracunculus medenisis) va être très probablement cette année 2016 la deuxième maladie humaine définitivement rayée de la carte après la variole.

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Comment en est-on arrivé à ce résultat spectaculaire bien que cette maladie ne soit pas mortelle et n’ait jamais intéressé qui que ce soit dans le monde ? Pour répondre à cette question il faut revenir quelques instants sur le cycle de vie de ce parasite dont le réservoir est essentiellement l’homme et anecdotiquement le chien.

Le cycle de vie du nématode passe par l’intermédiaire de copépodes, de minuscules créatures aquatiques qu’on peut assimiler au zooplancton. C’est en buvant de l’eau contenant ces copépodes que l’homme s’infecte et le résultat est l’apparition au bout de plusieurs mois d’une sorte d’ampoule, le plus souvent au niveau de la cheville, d’où finit par émerger le ver femelle qu’il faut soigneusement retirer à l’aide d’un bout de bois servant littéralement de bobine car le ver peut atteindre plus d’un mètre de long. Le processus est lent, parfois plusieurs semaines, et extrêmement douloureux. Le malade est immobilisé. Durant cette opération, le ver relâche des oeufs dans l’eau dans laquelle le patient baigne son pied pour atténuer les douleurs et naturellement le cycle recommence (illustration Wikipedia).

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La Fondation ( http://www.cartercenter.org/health/guinea_worm:index.html ) a tout simplement éduqué les villageois pour qu’ils filtrent systématiquement l’eau destinée à la boisson afin d’éliminer les copépodes. L’OMS et l’UNICEF ont été les deux principaux partenaires de la Fondation Carter avec l’appui des ministères de la santé locaux et cette action soutenue pendant 30 ans se termine finalement sur une très belle réussite.

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Source et illustrations : Fondation Carter