Les Anglais se préparent déjà au refroidissement climatique !

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À trente-trois mètres sous terre, dans un ancien abri datant de la seconde guerre mondiale, la société ZeroCarbonFood vient de commencer la production de salade pour les restaurants londoniens.

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L’un de ses fondateurs, le chef étoilé (Michelin) Michel Roux, s’en félicite car en moins de trois heures après la récolte, les salades et les herbes aromatiques sont acheminées dans les restaurants et une heure plus tard, le basilic, les pousses de soja et le persil sont dans l’assiette des fins connaisseurs gastronomes de la City. On se trouve dans l’univers totalement aseptisé et informatisé d’une ferme verticale sans terre car toute les cultures sont hydroponiques. Les rendements par mètre carré sont multipliés par six en comparaison du moindre lopin de terre en surface, tout y est contrôlé soigneusement, l’ambiance y est quasiment stérile et tout ça fonctionne indépendemment des saisons.

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De quoi ont besoin les plantes ? De sels minéraux, d’un peu d’eau et de gaz carbonique. Dans les conditions optimisées par la société Growing-Underground, produire une salade demande 5 fois moins d’eau qu’en « surface » et il n’y a pas de pertes, pas d’insectes, pas de nématodes susceptibles d’attaquer les racines ou de larves d’un quelconque insecte, donc pas non plus besoin de pesticides ! La société co-fondée par Michel Roux a fait appel au crowdfunding et bien malins sont ceux qui ont osé investir quelques livres dans ce projet car il est promis à un bel avenir ! Dans le même style mais en surface dans la banlieue de Londres la société GrowUp a trouvé l’astuce de combiner de l’aquaculture avec l’hydroponie pour récupérer une partie des sels minéraux et des excréments des poissons pour produire des plantes :

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Sur le plan énergétique, l’éclairage est assuré par des diodes, la qualité de l’eau est contrôlée à la ppm près ainsi que l’hygrométrie et la température, le tout piloté par un ordinateur relié à des sondes et des analyseurs en temps réel de l’ensemble des paramètres permettant une optimisation des rendements que l’on ne peut jamais atteindre en surface dans un espace ouvert. Cette technologie est déjà courante en Israël, se développe rapidement dans les Etats semi-désertiques des USA, y compris en Californie, Etat où les ressources en eau ont toujours été limitées, et enfin au Japon dans les zones touchées par l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi pour une toute autre raison : la terre a été contaminée et la culture hydroponique permet déjà de rétablir une activité traditionnelle de maraîchage dans cette région.

On peut dire que les Anglais se préparent d’ors et déjà au refroidissement climatique qui nous est promis par les astrophysiciens mais ce n’est pas une anecdote que de dire qu’en Islande on cultive des tomates et mêmes des bananes toute l’année sous serre car l’eau chaude est gratuite ainsi que l’électricité … Dans dix ans peut-être bien qu’EDF mettra l’eau chaude des centrales nucléaires systématiquement et gratuitement à la disposition de maraîchers pour produire des légumes en hydroponie, on a toujours le droit de rêver !

Source : Bloomberg

Liens : http://growing-underground.com , http://growup.org.uk

Brève. La grande nouvelle du jour !

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Depuis le dimanche 6 juillet de l’année extraordinaire 2014, on ne peut plus payer son ticket de bus avec de la monnaie et encore moins des billets et il n’y a d’ailleurs plus de tickets. Mais où un tel événement peut-il bien avoir eu lieu pour qu’il fasse la une de certaines gazettes bien informées ? Tout simplement à Londres ! Les Anglais sont vraiment à l’avant-garde du progrès pour préserver la sécurité et l’hygiène des chauffeurs d’autobus. Cela fait pratiquement dix ans qu’il en est ainsi au Japon, pays où on peut aussi utiliser son smartphone pour payer le bus, le métro ou le train. Mais bon, on ne va pas dire que les Anglais sont à la traine, ils risqueraient de perdre leur humour. Quant aux Français la grande innovation fut le Navigo, il y a quelques années, au moins à Paris et alentour, mais c’est un schmilblick nominatif et on se demande toujours pourquoi. La carte de paiement Suica japonaise sert non seulement pour payer le train et le métro, par exemple à Tokyo, mais on peut aussi l’utiliser dans n’importe quel magasin pour se payer une bière ou un sandwich et on la recharge avec du cash dans n’importe quelle gare ou station de métro. En Europe, du moins à Londres, on progresse dans la bonne direction …

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La Grande Peste ou Black Death

 

Alors que l’Europe avait traversé une période climatique exceptionnellement chaude, entre 950 et 1250, il suffit d’à peu près un siècle et demi pour que ce qu’on a coutume d’appeler l’anomalie climatique médiévale ne fut plus qu’un lointain souvenir. Les hommes s’adaptèrent donc à un climat devenant progressivement plus frais tant bien que mal car la population avait augmenté de manière considérable voyant l’émergence de grandes villes comme Anvers, Londres, les villes de la Hanse ou encore Paris. Las ! La Grande Peste arriva et la conjonction d’une population urbaine dense et d’approvisionnements aléatoires en nourriture, en particulier de céréales, rendit cette population particulièrement vulnérable à la pandémie de peste. Pendant longtemps on crut que Yersinia pestis, transmise par les puces, avait tué sans discernement des dizaines de millions de personnes à travers l’Europe et décimé les grandes villes comme Londres qui vit sa population diminuer de moitié en moins de 4 ans. La Grande Peste sévit entre 1347 et 1351 et dans le cas particulier de Londres l’étude de cette pandémie et de ses conséquences sociales, économiques et démographiques a pu être entreprise en étudiant les squelettes provenant de 4 cimetières, ceux de Guildhall Yard et St. Nicholas Shambles utilisés avant la Grande Peste, celui de St. Mary Spital au cours de la peste et enfin celui de St. Mary Graces fonctionnel après la pandémie. L’étude minutieuse des squelettes a permis de se faire une idée très précise de l’état de santé des Londoniens avant, pendant et après la pandémie.

La Grande Peste tua à Londres préférentiellement les personnes fragiles, enfants mal nourris ou en mauvaise santé et vieillards par centaines de milliers et en un temps très court. La maladie s’attaqua plus particulièrement aux personnes dont le système immunitaire était sinon défaillant du moins fragile et cette observation a été confirmée lors de la nouvelle épidémie de 1361 qui fit un nombre de victimes bien inférieur car les personnes exposées avaient un système de défense immunitaire plus apte à se défendre, les « faibles » ayant été éliminés dix ans auparavant. On aurait pu penser que la virulence de Y. pestis avait décliné. Or l’analyse de l’ADN des souches datant de la Grande Peste et de celles des autres épidémies qui suivirent au XIVe siècle a montré qu’il n’en était rien, Y. pestis présentant une remarquable stabilité génétique y compris jusqu’à aujourd’hui. La Grande Peste eut paradoxalement des effets socio-économiques favorables variés. La diminution massive de la population fit disparaître le facteur favorable à la pandémie qui était la surpopulation par rapport aux ressources alimentaires disponibles. Après la Grande Peste, il y eut un manque criant de main d’oeuvre et ce paramètre favorisa la fin du servage car les entrepreneurs durent offrir des salaires plus élevés pour recruter des bras dans tous les secteurs économiques et comme la population avait dramatiquement diminué, la nourriture et le logement, dans les grandes villes, devinrent accessibles au plus grand nombre du fait d’une régulation économique basique liée à la loi de l’offre et de la demande. Les prix des denrées alimentaires chutèrent après l’épidémie mineure de 1361 et par exemple le prix du boisseau de grain restera très bas pendant près de 150 ans. D’une manière générale le standard de vie augmenta d’un facteur 3 en quelques dizaines d’années. La population s’habitua par exemple à consommer de la viande et du poisson frais, à manger du pain blanc quelques soient les niveaux sociaux, des facteurs contribuant à un meilleur état de santé général et par conséquent à une meilleure résistance aux maladies.

Les marqueurs de « bonne santé » de la population sont le taux de natalité, la mortalité périnatale et enfin l’espérance de vie moyenne. Le dépouillement des archives paroissiales présente des limites dans la mesure où les données relatives aux pauvres, aux femmes et aux enfants sont loin d’être complètes, en particulier avant l’épisode de la Grande Peste. Une approche plus directe est d’étudier les variations de l’âge des individus au moment de leur décès. Mais encore une fois les données disponibles sont limitées car il existe peu de registres, je cite les auteurs de l’étude parue dans PlosOne, mentionnant les femmes mariées, les enfants, les serviteurs, les apprentis, les laboureurs et les pauvres. Toute ce partie de la population était tout simplement ignorée ! Néanmoins le graphique ci-dessous montre qu’après la Grande Peste le pourcentage d’adultes d’âge supérieur à 50 ans est significativement supérieur à celui répertorié avant la pandémie. De 0 à 10 ans ce pourcentage est sensiblement le même alors que dans la tranche d’âge 20-40 ans il y a un « déficit » important qui perdurera plusieurs années en raison des autres épidémies de peste qui se succéderont jusqu’à la fin du XIVe siècle, en 1361, 1368, 1375, 1382 et 1390. Le standard de vie augmentant pour les raisons citées plus haut peut expliquer que la population vivait plus longtemps sans pour autant que le taux de natalité se soit amélioré, mais pour la raison évoquée ci-dessus à savoir le déficit de la tranche d’âge 20-40 ans.

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Le cas de Londres n’est pas représentatif de la population européenne car après la Grande Peste il y eut un afflux important de populations venant des campagnes car la main d’oeuvre était désespérément manquante et les lois très restrictives régissant l’installation dans la ville furent assouplies pour cette raison. Il serait intéressant, selon les auteurs de l’étude, de procéder sur les squelettes à des études plus détaillées pour déterminer si par exemple le régime alimentaire avait évolué après la Grande Peste vers un apport plus important en protéines animales car il a toujours été observé que la viande fraiche, les oeufs et les produits laitiers étaient liés à la longévité. Une étude détaillée de la dentition des jeunes enfants et des adolescents pourrait aussi démontrer quel était le régime alimentaire car les carences et les famines influent directement sur la formation de l’émail dentaire (voir photo, crédit University of South Carolina).

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Source : University of South Carolina

Le début de la débandade ?

Total, la première capitalisation boursière sur la place de Paris, décide pudiquement de transférer ses activités financières à Londres.

Total/Londres: la compétitivité de la place de Paris en question  PARIS (France) – La décision de Total de transférer à Londres sa trésorerie et sa communication financière pose la question de la compétitivité de la place de Paris, a estimé mardi l’association Paris Europlace.

Dans un monde de plus en plus ouvert et concurrentiel, c’est une décision qui pose une fois de plus la question de la compétitivité de la place financière de Paris, a indiqué à l’AFP Arnaud de Bresson, délégué général de cette association qui défend les intérêts de la place parisienne.

Il rappelle que Paris Europlace a mis en avant récemment le fait que la compétitivité de notre industrie financière est une condition du financement des entreprises et de la reprise de la croissance, comme du maintien du contrôle de nos centres de décision, et donc de l’emploi.

Pointant l’urgence de la situation, Paris Europlace appelle à une mobilisation collective sur cette question des pouvoirs publics et des acteurs de la place de Paris, souligne M. de Bresson.

En particulier, il importe que les pouvoirs publics fassent de la compétitivité du financement de l’économie une priorité de leur politique et organisent un environnement réglementaire et fiscal en conséquence, ajoute-t-il.

Total prévoit de transférer à Londres la gestion de sa trésorerie et une partie de sa communication financière, soit 70 personnes au total, afin, affirme le groupe, d’être en contact direct avec la capitale financière et pétrolière européenne.

jbo/dlm/az

TOTAL


(©AFP / 06 août 2013 20h07)

On pourrait ironiser au sujet de cette décision mais il semble que Monsieur De Margerie, le CEO de Total, ait finalement opté pour un abandon de l’ensemble des activités du groupe sur le sol français. Que réalise Total en France ? Rien, pratiquement plus d’activités de raffinage qui ne sont pas rentables en dehors de quelques unités produisant des dérivés pour la chimie, pas question d’effleurer la moindre autorisation de prospection des potentialités du gaz et du pétrole de schiste, alors que plus du quart du territoire hexagonal est éventuellement riche en cette ressource, ça risquerait d’énerver le ministre faucheur d’OGMs, et le groupe d’envergure internationale ne paie pratiquement pas d’impôts en France puisque ses activités sur le sol français sont déficitaires, il ne restait donc plus, en toute logique, au groupe Total à s’expatrier purement et simplement. Bientôt ce sera Sanofi, puis LVMH, Danone, Bouygues, Vallourec, pourquoi pas l’ensemble des sociétés du CAC40 ? Ces « fleurons » de la puissance industrielle et commerciale de la France réalisent plus de 60 % de leur chiffre d’affaire hors de l’Hexagone. La politique fiscale calamiteuse du gouvernement socialo-marxiste au pouvoir commence à porter ses fruits : dans moins d’un an, peut-être même moins de six mois, la France ira quémander auprès du FMI une aide financière car aucun investisseur ne voudra prêter à ce gouvernement outrageusement dépensier et alors on commencera à réaliser dans quel abysse le pays est tombé …