Nouvelles du Japon : la mémoire des samouraïs

DSCF6472.jpg

Au printemps dans les maisons japonaises la coutume consiste à exposer un présentoir où se trouvent les attributs des samouraïs, sabre, arc, casque et épaulettes. Les samouraïs ont été interdits au cours de l’ère Meiji mais dans certaines familles de descendants de samouraïs il existe encore les vraies panoplies de ces guerriers qui étaient en théorie au service du Shogun mais en pratique guerroyaient souvent entre eux pour la possession de domaines terriens.

À ce propos la superficie des domaines s’évaluait en nombre de kokus (prononcez coquou) c’est-à-dire le nombres de mesures de riz de 180 litres produites dans un domaine, quantité considérée comme suffisante pour nourrir une personne pendant une année. À titre d’exemple le domaine d’Edo (ancien nom de Tokyo) produisait 4 millions de kokus. Il est facile de comprendre pourquoi les samouraïs convoitaient les terres arables, si rares au Japon, pays essentiellement montagneux.

Cette pratique printanière d’exposition des équipements de samouraïs, maintenant des miniatures, remonte à la fin du XIIe siècle lorsque le shogun Minamoto no Yoritomo s’installa en 1192 dans la bourgade de Kamakura au sud de l’actuelle conurbation Tokyo-Kawasaki-Yokohama qui se trouve sur la rive ouest de la baie de Tokyo.

Le shogun, bien que vassal de l’Empereur qui résidait à Kyoto, exerçait tous les pouvoirs que ce dernier lui avait tacitement délégué et il décréta qu’au printemps les samouraïs devaient aérer leurs équipements et les entretenir. Cette tradition a traversé les siècles et donc aujourd’hui encore cette coutume n’a pas perdu sa signification première mais elle est aussi l’occasion, dans les familles avec des enfants mâles, de célébrer leur présence au foyer.

La ville de Kamakura fut gravement endommagée par un tsunami géant en 1293 alors qu’elle était considérée comme la quatrième plus grande ville du monde comptant environ 200000 habitants. La fin du shogunat de Kamakura date de juillet 1333 quand le seigneur de la guerre Nitta Yoshisada, fidèle à l’Empereur qui se trouvait toujours à Kyoto, assiégea la ville mais Kamakura restera encore longtemps la prospère et principale ville du Kanto, la région de l’actuel Tokyo. Pour l’anecdote il existe à flanc de colline autour de Kamakura des bornes de pierres indiquant et remémorant aussi le tsunami de 1293.

Le rhume, comment le stopper quand il se déclare ? Avec du rhum !

Je me souviens d’un mot fameux du vieux père Thierry, le patron de la distillerie Bielle à Marie-Galante, me déclarant fièrement que son rhum soignait beaucoup de maladies, mais à condition de ne pas en abuser. L’abus de rhum de Marie-Galante titrant 59 degrés est en effet peu recommandé si l’on ne veut pas se retrouver dans un asile car il contient des traces de méthanol particulièrement toxique pour les neurones.

Il y a deux jours, je suis allé me promener à Kamakura, l’ancienne capitale du Japon (où résidait le Shogun) détruite par un tsunami au XIe siècle, et qui est aujourd’hui un charmant bourg très touristique, situé au sud de Yokohama au bord de la mer.

Il y avait un vent terrible sur la plage et le lendemain j’ai ressenti tous les symptômes d’un début de rhume, le nez qui pique, les yeux qui pleurent, des éternuements répétés, pas une allergie quelconque puisque je ne suis nullement sensible à ce genre d’affection mais un vrai bon début de rhume qui allait inévitablement se transformer en sinusite et en bronchite.

Je me suis servi un petit verre de rhum du Père Labat (il y a aussi une bouteille de Bielle dans le caveau situé sous la cuisine) et j’ai trempé un doigt dans le verre que j’ai présenté devant chaque narine en inspirant profondément les vapeurs d’alcool, non pas dans le but de m’enivrer, mais de tuer les virus qui avaient largement envahi tout ce qui constitue l’intérieur du nez.

Aujourd’hui, tout était rentré dans l’ordre, le nez sec, plus aucun signe de rhume, évaporé avec les vapeurs de rhum ! L’explication au propos du vieux père Thierry est simple : le virus du rhume ne supporte pas l’alcool du rhum et je ne fais aucun jeu de mot, ce pourrait être du calvados ou une bonne poire de Beaurepaire, l’effet serait identique. Alors, pour un rhume anodin mais potentiellement cause d’autres maux, n’allez pas chez le médecin qui vous prescrira des antibiotiques complètement inutiles, mais plutôt dans n’importe quel magasin où vous pourrer trouver du rhum des Antilles, un Dillon ou un Trois-Rivières fera l’affaire, mais si vous trouvez du rhum de Marie-Galante, n’en abusez pas !