Brève. Les USA s’enfoncent dans une crise existentielle préoccupante

L’objet de cet article n’est pas l’Ukraine ni les menées géopolitiques américaines en Asie mais un fait de société très alarmant qui résume l’état de la société américaine au bord d’un gouffre existentiel. Il s’agit de la forte augmentation de la mortalité infantile en 2019, 2020 et 2021. Le très sérieux Journal of American Medical Association (JAMA) décrit les faits dans un éditorial paru le 13 mars 2023 (doi : 10.1001/jama.2023.3517). L’accroissement de l’espérance de vie globale a cessé de croitre aux Etats-Unis dès 2010 et cette tendance est plus prononcée chez les enfants et les seniors. En ce qui concerne plus précisément la mortalité des enfants, l’effet coronavirus a été négligeable puisqu’il ne rend compte que de 20 % de cette augmentation de mortalité. Cependant, toutes causes confondues et dans la tranche d’âge de un à dix-neuf ans cette mortalité a augmenté de 10,7 % entre 2019 et 2020 et encore de 8,3 % entre 2020 et 2021. Cette augmentation est la plus forte depuis plus de 50 ans. Dans cette tranche d’âge la plus importante augmentation de mortalité a été observée pour les enfants de 10 à 19 ans. Les trois principale causes de cette mortalité sont les homicides, les suicides, les empoisonnements par des drogues, illicites ou non, et l’alcool.

Le nombre de suicides chez les adolescents avait déjà augmenté dès 2013 atteignant jusqu’à 69,5 % d’augmentation en 2019 avant l’apparition du coronavirus. Dans cette tranche d’âge 10-19 ans l’augmentation de morts par overdose de drogues a augmenté, sur cette même période 2013-2019, de 113,5 %. Enfin l’usage d’armes à feu par ces jeunes adolescents explique un pourcentage élevé de cette mortalité, jusqu’à 47 %, incluant aussi les suicides, les homicides et les agressions racistes entre blancs et noirs ou « latinos ». Les enfants d’origine africaine ont 20 fois plus de chance de mourir par armes à feu que les blancs ! Le tableau dressé par cet éditorial du JAMA fait froid dans le dos. Et si on se contente d’en faire une analyse objective on arrive à la constatation que la société américaine, qu’il s’agisse des parents ou du système scolaire, ne prend plus soin de sa jeunesse. La crise sociale que subit la société américaine au niveau des coûts des dépenses de santé a complètement occulté les progrès de la médecine pédiatrique. L’avenir de ce pays est donc en grave danger … 

Pour être en bonne santé allez à la messe !

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Dans le genre pseudo-science on n’arrête plus le progrès à tel point que toutes les occasions sont bonnes pour prétendre tout et n’importe quoi. Par exemple une récente étude parue dans le très sérieux JAMA (Journal of the American Medical Association) émanant d’un diverticule de l’Université de Harvard, la Chan School of Public Health, fait état d’une relation entre la santé des femmes et leur assiduité aux offices religieux. L’étude a concerné 74543 femmes, toutes blanches, catholiques ou protestantes, et toutes infirmières entre 1996 et 2012. Parmi celles-ci 13537 décédèrent durant cette période dont 2721 de troubles cardiovasculaires et 4479 de cancers. Tous les quatre ans, il était demandé à ces sujettes de préciser combien de fois elles se rendaient sur leur lieu de culte, plusieurs fois par semaine, une fois par semaine, une fois par mois ou rarement. Tous facteurs autres que l’assiduité religieuse ont été lissés comme par exemple le style de vie, l’alimentation, la cigarette, l’alcool et les satisfactions conjugales et sociales.

Il est ressorti de cette étude, après moult bidouillages statistiques, qu’aller à l’église (ou au temple) au moins une fois par semaine réduisait de 27 % les risques de maladies cardiovasculaires et de 21 % les risques de cancer. Je n’invente rien, c’est écrit noir sur blanc dans le résumé de cette étude pourtant parue dans un très respectable périodique médical. Le Docteur Dan Blazer s’est fendu d’un éditorial sarcastique dans ce numéro du JAMA intitulé « Etude empirique relative à l’assiduité aux services religieux pour la santé« . Il a relevé très justement que toutes les participantes à l’étude étaient blanches, issues de familles pratiquantes, ayant reçu une bonne éducation, d’âge moyen proche de la soixantaine et que cette étude, pour toutes ces raisons, n’avait aucune signification scientifique.

Heureusement que les auteurs de l’étude, pour ne pas se couvrir de ridicule, insistent sur le fait que leurs travaux ne sont qu’une observation et qu’ils n’ont jamais tenté d’établir une quelconque relation de cause à effet. Ouf ! C’est rassurant …

Source : JAMA, doi : 10.1001/jamainternmed.2016.1615