Statistiques de l’emploi, de la croissance et des prix : toutes frauduleuses !

 

Vendredi fut encore une journée grise pour les bourses tant européennes qu’asiatique mais également pour la bourse de N-Y. Pourtant toutes les places financières attendaient, des filets de salive d’envie à la commissure des lèvres, la publication mensuelle de la situation de l’emploi américaine. Bingo ! Presque 300000 emplois créés en décembre. Les bourses ont réagi en s’enfonçant dans le rouge : SMI -2,28, CAC -1,59 et le Dow -1,02. C’est à n’y rien comprendre. Une des très rares bonnes nouvelles de la semaine n’a pas réjoui les investisseurs.

Mais que se passe-t-il ? L’explication est limpide : les investisseurs ne croient plus aux statistiques publiées par les gouvernements et pas seulement celles de la Chine – tout le monde sait que le gouvernement chinois fraude depuis des années – mais bel et bien celles des USA, surtout en ce qui concerne les chiffres de l’emploi. En France la manipulation de ces statistiques est devenue un exercice de style dans lequel excelle l’INSEE, organisme gouvernemental mandaté par le gouvernement pour que sa bonne gouvernance soit reconnue par le péquin moyen sans moufeter.

Pour ce qui concerne les USA la fraude a pris une ampleur cosmique. Entre décembre 2014 et décembre 2015 la population active américaine a diminué de 1185000 emplois. Au jour d’aujourd’hui il y a 94691000 (je l’écris en toutes lettres quatre-vingt-quatorze millions, il n’y a pas d’erreurs de zéros) d’Américains en âge de travailler qui n’ont pas d’emploi et la Maison-blanche prétend que tout va bien, c’est du grand foutage de gueule. L’ « embellie » de décembre concerne 165000 jobs de personnes âgées de 46 à 54 ans qui ont trouvé un travail à temps partiel de manœuvres, de plongeurs dans un restaurant ou de serveurs dans un bar parce qu’ils se sont soudain retrouvés au chômage et qu’ils n’ont aucune pension. Il y a eu en un an un accroissement de 527000 personnes ayant deux ou plusieurs jobs à temps partiel. Ce dernier mois de décembre, seulement 16000 personnes âgées de 25 à 54 ans ont retrouvé un emploi stable. Enfin dans cette embellie de décembre il faut inclure les 142000 retraités qui ont du retrouver en toute urgence un job pour faire face à leurs dépenses comme par exemple le remboursement des hypothèques sur leur maison ou celui de leurs emprunts de jeunesse (qu’ils n’ont toujours pas fini de rembourser) pour financer leurs études car leur caisse de retraite a diminué leur pension. Et la raison est très facile à comprendre : ces caisses de retraite perdent de l’argent en raison de la politique des taux zéro de la FED.

L’autre aspect de cette fraude est le fameux – et fumeux – ajustement saisonnier des données statistiques qui autorise les administrations à amalgamer dans une sorte de modèle totalement déconnecté du bon-sens des prévisions disparates afin de « lisser » comme disent les statisticiens les données brutes. Sur les 292000 nouveaux emplois de décembre 2015 décrétés par l’administration 281000 d’entre eux sont dus, comme par une espèce de magie arithmétique, à l’ajustement saisonnier ! Le même type de fraude sur les chiffres est également appliqué pour l’évolution du prix du panier de la ménagère. En d’autres termes les gouvernements, tous sans exception, nous mentent à longueur de jours et de semaines pour dissimuler leurs mauvaises décisions et l’état de plus en plus dégradé des économies dans leur ensemble. Et cette arrogante propagande est naturellement reprise par les médias asservis par le pouvoir.

Paul Craig Roberts peint la situation de l’emploi nord-américain dans une analyse réaliste en ces termes : « La prétendue augmentation du nombre d’emplois concerne toujours les services domestiques non commerciaux, c’est-à-dire des emplois qui ne contribuent pas à l’exportation de biens et qui n’entrent pas en compétition avec les biens importés. C’est exactement le profil d’emplois qu’on rencontre dans les pays du tiers-monde. C’est ce qui arrivera dans quelques décennies aux USA, une tiers-mondialisation de son économie ».

Inutile de chercher d’autres raisons au total manque d’intérêt des milieux financiers pour les statistiques gouvernementales : ils ont sanctionné ces statistiques frauduleuses.

Source : PCR

La pastille de Vichy de plus en plus amère

La France colbertienne est devenue dirigiste depuis le régime de Vichy et les ordonnances de 1946 avec une forte coloration rouge – il ne manque plus que la faucille et le marteau dans la bande blanche du drapeau français – et aucun organisme d’Etat n’est indépendant du pouvoir à deux rares exceptions près, la Cour des Comptes et dans une moindre mesure le Conseil Constitutionnel. Les rapports de la Cour des Comptes ne sont jamais pris en considération mais plutôt en dérision et quand le Conseil Constitutionnel censure une loi, celle-ci est repassée à la moulinette parlementaire pour devenir conforme, être votée et décrétée. Le système législatif français est entre les mains du pouvoir et prive les citoyens de leurs plus élémentaires libertés comme par exemple de choisir une école pour leurs enfants ou une assurance santé qui ne soit pas celle imposée par la loi même si cette dernière est non conforme à la Constitution ou aux traités européens. L’Etat contrôle absolument tout comme du temps des bolcheviques en Russie soviétique. Les statistiques sont également instrumentalisées par le pouvoir pour répandre sa propagande et endormir les citoyens en leur présentant le bien-fondé absolu de la politique choisie. Et si l’alternance politique est bien réelle au fil des élections législatives et présidentielles, il n’en reste pas moins que c’est l’administration qui dirige le pays, appuyée par des syndicats, réminiscences de Vichy, qui n’ont de réel pouvoir que dans le service public.

Pour illustrer ce propos, l’INSEE est devenu un machin aussi malhonnête et pervers que l’IPCC (GIEC) pour le climat. Tout est truqué dans le sens qui complait au pouvoir et je ne laisserai qu’un exemple illustrant le mensonge permanent dans lequel est plongé l’ensemble du pays pour masquer la faillite d’un Etat surdimensionné et dirigiste, la « température » de l’économie telle qu’elle ressort d’un institut indépendant et qui plus est anglais, jugez par vous-même !

Source (puisqu’il faut citer ses sources) Business Insider (screen-shot)

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Billet d’humeur politique

Les indices économiques sont aussi imprévisibles que le climat …

La Banque de France prévoit un renversement de la courbe de décroissance de l’économie française pour le quatrième trimestre 2013, avançant même un bon gros 0,4 % de croissance, ce qui ferait pour l’année bientôt écoulée une autre bon gros 0,2 % de croissance. De quoi pavoiser pour les scribouillards de Bercy et naturellement pour le prof d’allemand et ses sbires écolo-marxistes. Pour le chômage, ce n’est pas le business de la BdF, ouf, elle ne prend donc pas de risques sur ce sujet hautement sensible qui a valu à Free des rodomontades de l’Elysée au sujet de son bug du mois d’août dernier, bref, on se trouve « en live » dans une pièce de Pirandello mais il n’y a pas vraiment de quoi rire. L’INSEE fait aussi dans le flou artistique, à l’épaisseur d’un trait près, pas non plus vraiment rassurant surtout quand on se souvient que cet organisme de fonctionnaires (donc inféodé à l’Etat socialiste) a tendance à manipuler les chiffres comme le parti communiste chinois a coutume de le faire allègrement et l’Etat Fédéral américain tout aussi allègrement pour le chômage. Les douanes montrent aussi leur grain de sel en calculant à l’huile de coude le déficit de la balance commerciale française. Mais depuis le traité de Maastricht qui a instauré la libre circulation des biens et des personnes et le libre établissement des sièges sociaux des entreprises et ce dans n’importe quel pays européen, on se demande comment les douanes peuvent bien s’y prendre pour publier un déficit à cent millions d’euros près si ce n’est en ne tenant compte que des transactions commerciales avec des pays non européens au sens strict du terme. Si on mélange tout ça et qu’on est politiquement correct on doit croire ce que disent les guignols qui gouvernent l’Hexagone, l’économie française va rebondir, c’est certain, c’est même sûr, pas de souci, et le chômage verra sa courbe (on ne sait pas de quoi) s’infléchir, dormez Madame la Marquise, tout va très bien.

Sauf qu’il y a toujours ces Anglais, de vrais empêcheurs de tourner en rond pour Moscou-vichy et Héro, avec leur PMI à la con !(http://www.markiteconomics.com/Survey/PressRelease.mvc/d36e5325c9c8408a9291a7cc2685cde0 ) qui montre que quelque soit l’endroit où l’on se trouve devant le graphique de Markit, la France s’enfonce par rapport à l’Allemagne et le reste de l’Europe.

Markit eurozone 2013-11-21A

Dans le lien ci-dessus se trouve une figure plus détaillée de l’indice PMI manufacturier de la France comparant ce dernier avec les statistiques de l’INSEE. Du temps de Chichi, il y avait parfaite concordance entre les indices PMI et les données de l’INSEE et curieusement, depuis le plongeon de 2008-2009 l’INSEE était « à la traine » systématiquement d’environ six mois et cela sous l’ère Sarkozy par rapport à ces données de Markit. Depuis l’arrivée au pouvoir du conducteur de blindés sahéliens la tendance s’est inversée comme si l’INSEE ne revoyait plus sa copie après la publication des indices PMI et se retrouvait comme par l’effet de la baguette magique d’une fée inconnue mais bénéfique systématiquement plus optimiste que Markit avec une croissance de plus ou moins 0,1 % alors que les indices PMI sont franchement en dessous de la barre des 50 depuis 2012. Qui croire, les rosbifs, la BdF, les douanes, l’INSEE, l’OCDE que j’allais oublier, Standard & Poors, la Commission européenne ? C’est comme pour les prévisions climatiques, il est plus prudent de ne croire personne, encore que sur le court terme on aurait tendance à se laisser convaincre même si tous les indices économiques sans exception sont dans le rouge en France (et en Grèce) contrairement à tous autres pays européens. Le plus comique de l’histoire, si il y a du comique à la Pirandello dans cette affaire, c’est que la France s’est déclarée aujourd’hui même (par la voix de Fabius, bien connu pour sa clairvoyance et son utilisation abusive des œuvres d’art pour blanchir de l’argent sale) franchement aux côtés de la Grèce qui doit présider l’Europe pendant six mois à partir du premier janvier prochain, pour faire passer par exemple un salaire minimum européen. Les Espagnols et les Portugais apprécieront, eux qui ont un salaire minimum à peine supérieur à 700 euros nets par mois dans le meilleur des cas … La Miss Merkel ne pourra que se plier aux exigences des Grecs et des Français, une franche rigolade !!!

 

Revue économique matinale

Lu ce matin sur un blog économique de Suisse romande via Le Temps.ch

 

« Puisque nous sommes dans la série des bonnes nouvelles, ce matin l’INSEE (Institut National de la Statistique) confirme que cette année la France sera en récession, mais heureusement, le changement c’est maintenant. Ah oui, et puis en plus du fait que l’économie est en récession, le chômage devrait encore augmenter. La Présidence de tous les records. Les paris sont ouverts, qui pense que Hollande finira les quatre ans qui restent ??? »

C’est toujours une question de dates !

 

Quand on est en plein hiver, on sait qu’au mieux la fin du mois de mars verra les frimas reculer au nord de l’Europe et qu’au même moment le blé sortira de terre et le colza et les amandiers fleuriront. C’est lié à la rotation de la terre autour du soleil avec bizarrement son axe de rotation incliné par rapport à son orbite.

En politique, la France a décidé d’une rotation de cinq ans avec un axe de rotation penché à gauche et une demi-saison ponctuée par des élections municipales et européennes, si j’ai bonne mémoire. Tant qu’à faire, puisque le printemps arrivera bien un jour, les politiciens au pouvoir jouent sur les dates pour atteindre leurs objectifs, ces objectifs qu’ils avaient promis à leurs électeurs pour tout de suite. Par exemple, le non-cumul des mandats (contre lequel la gauche alors dans l’opposition avait voté contre) annoncé par le candidat à la Présidence ne se concrétisera finalement qu’en 2017, et pour cause : pour se plier à une telle loi, nos politiciens, de droite comme de gauche, devront accepter en premier lieu une diminution drastique de leurs émoluments et ensuite perdre éventuellement les sièges qu’ils abandonneront à l’occasion d’élections partielles, le mécontentement étant tellement criant qu’ils risqueraient de perdre beaucoup de plumes si le Marquis de l’Elysée décidait in fine de faire passer cette loi (il ne la fera pas passer, il n’en est plus à un désaveu près). Donc le non-cumul est repoussé à 2017 mais encore faudra-t-il que les politiciens renoncent courageusement à tous leurs avantages car après tout ils décident pour eux-mêmes et se moquent dans ce cas de figure de leurs électeurs.

Pour le retour à l’équilibre budgétaire, le jeu des dates est carrément caricatural. Le Ministre du budget persistait et signait encore il y a quelques jours que la croissance serait au rendez-vous en 2013, une croissance du genre 0,8 % qui ne sera jamais atteinte contrairement à ce que prévoit l’INSEE, prévision infirmée par Eurostat. Mais le même Ministre continue son persiflage et a repoussé le retour à l’équilibre pour 2017 et le cap fatidique des 3 %, au fait, mais c’est  pour quand ? Je n’ai pas trop saisi, 2015 ? donc après les municipales, bon, prenons acte !

Et la réduction des dépenses de l’Etat, probablement aussi pour 2017, au point où on en est ça paraît plausible. Et je passe sur les retraites, les 35 heures, cette loi inique décidée par Martine Aubry entre deux soirées copieusement arrosées. Tout le monde s’accorde pour dire que cette histoire des 35 heures est un fiasco total, je me reprends, sauf la CGT qui défend le 4/8, une organisation du travail qui mathématiquement oblige les salariés à ne rien faire 60 % de leur temps pour faire semblant de travailler 35 heures par semaine tout en gagnant autant que s’ils travaillaient 39 heures. Avouez tout de même qu’on est en plein délire. On peut continuer dans ce registre avec l’inflexion de la courbe du chômage promise pour la fin de l’année 2013. Là encore ça tient du rêve, la dure réalité sera toute autre : mécaniquement, les mesures fiscales décidées par l’équipe au pouvoir ne peuvent résulter qu’en une aggravation explosive du chômage. L’emploi pourrait peut-être reprendre, disons vers 2015 mais bien plus surement en 2017.

Donc, pour conclure avec cette série de dates et de chiffres, tout sera repoussé en 2017, à moins qu’il y ait des élections présidentielles anticipées, ce qui remettrait alors tout en cause.

Bon week-end. 

Incurie de l’INSEE ? Plutôt dissimulation politicienne …

 

Markit a publié aujourd’hui l’indice PMI du secteur manufacturier français à 9h50 heure française (voir le lien). La courbe retraçant l’évolution de « l’indice des acheteurs » suit sensiblement celle des statistiques données par l’INSEE jusqu’à la crise de 2008-2009 avec cependant un petit décalage dès le début de cette crise, l’indice Markit ayant prévu quelques mois à l’avance la crise puisque cet indice est en quelque sorte prévisionnel. Depuis la crise, l’INSEE, pour des raisons obscures, est systématiquement en retard dans ses prévisions et ses statistiques et depuis 2011 franchement plus optimiste que l’indice Markit à tel point que la différence atteint près de dix points, ce qui voudrait dire, en toute logique, que l’INSEE dissimule le réel état de santé de l’économie française qui se détériore maintenant depuis 16 mois consécutifs : plus fort recul de l’emploi depuis six mois, plus fort repli du volume des nouvelles commandes depuis mars 2009. Il y a vraiment du souci à se faire ! Et pendant ce temps-là on divertit les foules avec des débats qui n’ont pas lieu d’être sur le mariage des homosexuels ou telle ou telle usine qui de toute manière et quelles que soient les décisions qui puissent être envisagées fermera pour cause de non rentabilité. Ce ne sont pas quelques usines où les syndicats politiciens et idéologiques sont bien implantés qui aggraveront le chômage, ce sont des milliers de petites sociétés qui tirent le rideau asphyxiées par les impôts et c’est aussi le bulldozer fiscal de Bercy qui décourage dans l’oeuf les initiatives personnelles de création d’entreprise ou d’investissement.

Et pour tout arranger, l’indice du frêt maritime à 200 jours (BDI moyenné) stagne dans ses plus bas historiques ce qui n’augure vraiment rien de bon, au moins pour les 200 jours à venir ! En d’autres termes, la crise s’installe durablement et la guerre des monnaies qui se profile à l’horizon amplifiera la tendance vers les abysses. Le yen s’est déprécié de 30 % en quelques semaines par rapport à l’euro, Toyota se frotte les mains, mais Volkswagen, Renault et PSA font grise mine et il y a de quoi.

http://www.markiteconomics.com/MarkitFiles/Pages/ViewPressRelease.aspx?ID=10650

http://investmenttools.com/futures/bdi_baltic_dry_index.htm

0,2 % de croissance de juillet à septembre : bravo !!!

 

 

Première remarque, l’INSEE a besoin de 46 jours pour « sortir » une statistique dite de première estimation. C’est tout à fait remarquable qu’une armée de fonctionnaires grassement payés arrivent à une telle prouesse alors que la Grande-Bretagne publie des statistiques officielles et non approximatives trois semaines après la fin d’un trimestre. On ne va pas comparer les britishs et les frenchies pour ne pas réveiller de vieilles rancunes. Si on comprend bien, 0 % pour les T1 et T2, 0,2 % pour T3, il faudra alors 0,1 % au T4 pour réjouir le premier ministre. Au fait, je ne me souviens plus très bien ce que promettait Flanby pendant sa campagne électorale en parlant de la croissance de la France pour 2012, encore qu’il a peut-être aussi déclaré péremptoirement que si la croissance n’était pas au rendez-vous ce serait de la faute de Sarkozy.

Si, donc, on analyse ces données (même la première estimation pour T3) ce ne seraient que les touristes de l’été qui auraient tiré la croissance vers le haut, pas si mal que ça puisqu’on partait de zéro pendant six mois de suite.

Je mets en doute les données de l’INSEE qui ne sont données qu’à des fins politiciennes, j’en ai d’ailleurs déjà dit un mot dans un précédent billet de mon blog : on prend les Français pour des veaux (même s’ils sont effectivement des veaux comme disait De Gaulle). J’en ai fini pour ce jour.