La géopolitique c’est comme l’Univers et comme un cocon de ver à soie

Lorsque je contemple avec émerveillement les images transmises par le télescope James Webb, alors que dans le même temps je suis confronté à un flux continu d’informations, je me dis qu’il est possible de contester toutes ces informations car jamais la vérité n’est abordée avec franchise et toutes les affirmations des journalistes sont teintées de mensonges. Les images de ce merveilleux télescope ont le mérite d’être des observations objectives et factuelles de l’Univers tel qu’on le soupçonnait avec les données recueillies par son prédécesseur le télescope Hubble. Pour se faire une idée de l’incroyable diversité des objets répandus dans tout l’Univers il suffit de contempler ces images, ici le fameux “quintet” de galaxies avec en toile de fond les plus lointaines autres galaxies de l’Univers. On pourrait rapprocher cette image des 5 continents de la Terre. Les dernières théories des astrophysiciens prennent en compte un réseau de “fils” gravitationnels reliant les galaxies les unes aux autres avec des flux de matière dont la convergence créé une nouvelle galaxie. C’est peut-être là qu’il faut rechercher la matière noire et l’énergie noire.

Il en est de même de la variété des changements auxquels les peuples de la Terre sont déjà soumis car l’histoire, comme le temps, ne s’arrête jamais. Il faut, pour discerner toutes les tendances parfois contradictoires en apparence qui affluent de toute part, posséder une puissance d’analyse susceptible d’en faire une synthèse compréhensible. Il faut être un remarquable analyste de la géopolitique pour conclure que l’évolution de la géopolitique est ainsi et quelles sont les raisons profondes de cette évolution. Et il est rare de trouver dans le fatras des informations quel est le véritable fil conducteur reliant tous ces paramètres qui pris isolément ne revêtent aucune signification. C’est un peu la situation des enfants qui étaient entrainés autrefois dans les magnaneries pour trouver le bout de l’unique fil qui forme un cocon de soie : la géopolitique est comme un cocon de ver à soie, elle est constituée d’un seul fil conducteur et bien malin celui qui arrive à en trouver le bout et le dérouler pour comprendre le véritable puzzle complexe que constitue cette géopolitique. Il y a très longtemps que je ne regarde plus la télévision. J’avais acheté une antenne parabolique quand je vivais au Vanuatu car l’occasion des Jeux Olympiques de Sydney m’avait convaincu d’effectuer cet achat d’autant plus que j’aime beaucoup cette magnifique ville et que le Vanuatu n’avait qu’une heure d’avance sur la côte est de l’Australie. Ici à Papeete la compagnie de téléphone a insisté pour me vendre un abonnement télévisuel et j’ai refusé.

Pour toutes les sources d’information que je parcours chaque matin il est extrêmement rare de trouver une analyse géopolitique de valeur. Par hasard, il y a deux jours, j’ai regardé un exposé d’Alain Juillet présenté devant un auditoire de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale de Provence il y a quelques semaines. C’est un pur délice ! On comprend tout ce qui se trame dans le monde sans que personne, je dis bien personne, n’en soupçonne la formidable interconnexion à l’échelle de la planète. Aucune région du monde n’est épargnée par le fil conducteur de la géopolitique et l’évolution de celle-ci. Comme le cocon du ver à soie il n’y a qu’un seul fil conducteur dans l’évolution de la géopolitique de même que toutes les galaxies sont connectées entre elles par un flux gravitationnel et un flux de matière. Je conseille donc très vivement les lecteurs de ce blog de regarder avec attention, y compris deux fois de suite s’il le faut, car tous les mots de l’exposé d’Alain Juillet sont pesés et empreints d’une lourde signification. Et à 80 ans Alain Juillet a l’esprit beaucoup plus clair que la très grande majorité des journalistes qui s’agitent sur le papier des quotidiens et sur l’écran plat des télévisions. Bon visionnage ! https://www.youtube.com/watch?v=XHjObEp-2iA

Turquie et Indonésie, étrange similitude

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Le Tribunal International de la Haye vient de reconnaître – enfin – la complicité des USA, de la Grande-Bretagne et de l’Australie dans les massacres à grande échelle, plus de 500000 morts qui furent passés par les armes après des incarcérations arbitraires, à la suite de la tentative de coup d’Etat fomentée le 30 septembre 1965 par l’armée et dirigée contre le Président Sukarno. Le chef de l’armée, le général Suharto, devint ensuite président de l’Indonésie en 1968 alors que Sukarno se retrouva fragilisé par ces exactions sanglantes. Les données « officielles » mentionnent un demi-million de morts, essentiellement des soit-disant communistes, mais des organisations non gouvernementales ont affirmé à l’époque que près de trois millions de personnes furent massacrées sans état d’âme.

Les récents évènements de Turquie ressemblent étrangement à ce qui se passa en Indonésie. La communauté internationale va-t-elle rester muette et immobile devant la gigantesque purge qui s’organise maintenant en Turquie. Pêle-mêle des étudiants, des professeurs d’université, des magistrats, des juges, des politiciens « hostiles » à Erdogan, des militaires, des Kurdes bien sûr, l’occasion est trop bonne, mais aussi des hommes et des femmes de la rue vont être massacrés ou parqués dans des camps pour y mourir de mort lente au soleil comme on fait sécher les abricots. Les Américains qui possèdent des bases militaires où se trouvent plus de 60 fusées à tête nucléaire vont-ils laisser Erdogan massacrer ses concitoyens alors qu’ils sont les chantres de la liberté et de la démocratie ? Ils ont sinon favorisé du moins toléré les massacres indonésiens au nom de la démocratie, vont-il faire de même en Turquie en soutenant le dictateur Erdogan dans son entreprise d’installation d’un pouvoir totalitaire ?

Source partielle : informationclearinghouse Image d’archive de la répression à Djakarta.

Chronique tokyoïte # 2

Le Japon manque cruellement d’infirmières et d’aide-soignantes. Et l’assistance à la personne, à domicile, est aussi en grand déficit car traditionnellement les Japonais sont réticents quand il s’agit d’avoir du personnel domestique rémunéré. Ce qui n’est pas le cas en Espagne, pays où des dizaines de milliers de jeunes sud-américaines sont venues s’installer dans des familles pour s’occuper de la vieille aieule qui ne peut plus sortir dans la rue sans aide manuelle ou qui n’a plus la force de manger seule. Le Japon, depuis 2009, a favorisé l’arrivée de jeunes ressortissantes des Philippines et d’Indonésie pour devenir infirmières ou aides médicales à la condition d’avoir acquis plus que des rudiments de japonais. Or quand on sait que le japonais est avant tout une langue parlée, la lecture et l’écriture sont une toute autre affaire, surtout s’il s’agit de décrypter les milliers de caractères chinois (kanji). Pour favoriser l’intégration de ces étrangères en raison du manque cruel de personnel médical, les kanji on été remplacés par des hiragana (l’autre alphabet japonais si on peut employer le mot alphabet) et en leur donnant 30 % de temps supplémentaires pour terminer les épreuves de l’examer leur permettant d’exercer leur métier au Japon. Malgré ces facilités, depuis 2010 le nombre d’infirmières étrangères ayant intégré un poste hospitalier ou auprès d’une famille n’a pas dépassé 150 par an alors que les besoins sont immenses. Il y a plus de cent mille « vieux » japonais sous assistance médicale pour survivre et même si le ministre des finances du nouveau gouvernement a déclaré sans aucune gène qu’il fallait les « débrancher » car cette situation était très coûteuse pour le pays (sic), on se fait une petite idée du besoin en infirmières dans le pays du soleil levant – soleil qui est toujours très froid pour une fin de mois de mars, à mon goût.

D’autres nouvelles dans un prochain billet.

Il n’y a pas que les Français (Froggies en anglais) qui mangent des grenouilles !

 

Les Français mangent 80 millions de grenouilles (des paires de cuisses) par an, on comprend donc qu’il n’y en ait plus une seule dans les étangs de Brière, des Dombes ou du marais Poitevin. D’ailleurs la capture de grenouilles à des fins commerciales est interdite en France depuis 1980 car on s’est rendu compte que l’appauvrissement d’un biotope en grenouilles voyait une prolifération d’insectes et d’autres créatures semi-aquatiques souvent nuisibles. Qu’à cela ne tienne, pour assouvir leur soif de grenouilles, les Français les importent d’autres pays, ce fut en son temps la Hongrie qui exportait ces charmants batraciens vers l’Hexagone, puis quand la population fut décimée, on se tourna vers l’Inde, puis le Bangladesh, mais même causes mêmes effets, rapide disparition des grenouilles et perturbation de l’environnement, surtout dans les rizières. C’est maintenant l’Indonésie qui a pris le relais, un pays où la religion n’interdit pas complètement la grenouille comme aliment « haram » c’est-à-dire interdit de consommation selon le Coran. En fait c’est surtout la minorité locale d’origine chinoise qui se délecte des cuisses du batracien.

Et aujourd’hui, l’Indonésie est le premier exportateur de grenouilles du monde, essentiellement vers l’Europe, ou plutôt la France et le business est lucratif, très lucratif. Si l’on compare le revenu d’un pêcheur de grenouilles de la région de Bogor, jusqu’à un demi million de roupies par jour, soit une quarantaine d’euros, cela représente plus de six fois le salaire minimum pratiqué à Jakarta. Les pêcheurs de grenouilles ne se plaignent pas, du moins pour le moment, car comme en France, en Hongrie, en Inde et au Bangladesh, dans peu d’années, la raréfaction des grenouilles se fera sentir, les sangsues proliféreront ainsi que les tiques et toutes sortes de vers parasites, les rizières deviendront alors dangereuses voire impraticables, la capture des batraciens sera interdite et il faudra que les importateurs français trouvent un autre pays pour approvisionner les restaurants de luxe de Paris car au rythme actuel des captures, il n’y en plus pour très longtemps. Les écolos, en mal d’inspiration, pourraient décider d’interdire la consommation de grenouilles en France pour ne pas menacer les biotopes aquatiques d’Indonésie, mais c’est certainement trop leur demander.

Source : AFP