Réflexions de géopolitique : Ukraine, Organisation de Coopération de Shanghaï

Pierre Conessa a qualifié la propagande occidentale de « viol des foules ». Je trouve l’expression particulièrement significative et les faits le prouvent. Un jour ou l’autre la vérité surgira mais il faut être patient et également user de discernement en utilisant pour s’informer un large éventail de sources pour être capable de réaliser des recoupements. C’est la seule approche honnête que de nombreux journalistes ne prennent mais pas la peine de choisir. En France ils reprennent une dépêche de l’AFP, ajoutent quelques mots pour mettre en exergue un passage ou au contraire à tronquer la dépêche pour en dissimuler les aspects qui ne correspondent pas à la ligne idéologique de leur employeur. On peut appeler cette attitude comme de l’autocensure mais je considère qu’il s’agit plutôt de propagande. Le monde occidental est gavé de propagande jusqu’à la nausée, qu’il s’agisse du changement climatique ou des évènements d’Ukraine. Les agissements de la CIA en Géorgie sont, il fallait s’y attendre, une nouvelle tentative vers la recherche de la démocratie. Et ce type d’intervention souterraine des services américains pour installer la démocratie s’est invariablement terminé par un conflit armé ou un coup d’Etat suivi d’une dictature dans des pays aussi divers que le Guatemala, le Chili ou l’Ukraine.

Le cas de l’Ukraine est un exemple anthologique puisque comme l’explique l’article de Laurent Brayard paru sur le site Donbass-Insider, dès le lendemain des évènements de Maïdan l’OTAN, le bras armé extraterritorial des Américains, a entrainé l’armée ukrainienne en vue d’un conflit armé avec la Russie. Hollande et Merkel n’ont rien fait pour que les accords de Minsk soient respectés par l’Ukraine pour laisser au régime de Kiev le temps de fortifier la véritable triple « ligne Maginot » entourant les oblasts de Lougansk et Donetsk. Le canal d’irrigation provenant du barrage sur le Dniepr situé en amont de Kherson destiné à acheminer l’eau à la Péninsule de Crimée a été coupé et l’alimentation électrique de la péninsule a subi de nombreuses coupures dans le but de faire comprendre à la population criméenne exclusivement russophone qu’elle avait fait une erreur en organisant un référendum démocratique et honnête pour demander son rattachement à la Russie.

Cette demande n’a même pas été examinée par l’ONU. Il s’est agi d’une violation de la Charte des Nations-Unies qui reconnaît le droit des peuples à disposer de leur destinée. Il en fut de même pour les deux républiques auto-proclamées du Donbass. Je rappèle ici que ces mêmes Nations-Unies n’ont jamais entériné le référendum organisé par la France aux Comores dont le résultat fut le rattachement à la France de l’île de Mayotte.

Les Américains, via l’OTAN, avaient donc un plan bien établi 8 années avant l’intervention de la Russie à la demande de ces deux républiques auto-proclamées. À l’évidence les Etats-Unis ont refusé de faire figurer à l’ordre du jour l’examen du dossier de ces deux républiques puisque cela aurait contrecarré leur plan d’agression du Donbass par le régime nazi de Kiev avec le soutien non officiel de l’OTAN. Ce plan américain consiste à vaincre la Russie dans le but de faire main-basse sur les immenses richesses du sous-sol russe, projet conforme aux multiples interventions américaines dans le monde entier pour contrôler les gisements de pétrole, l’USGS, équivalent du BRGM français, étant parfaitement au fait des réserves du sous-sol de presque tous les pays du monde … sauf de la Russie. Une grande partie de la Sibérie n’a pas encore été prospectée correctement et personne ne sait ce qu’il y a sous la majeure partie des traps de Sibérie, un territoire grand comme 14 fois celui de la France recouvert de coulées de basalte. L’un des gisements miniers le plus connu est celui de Norilsk dont les réserves en nickel, cobalt et palladium sont les plus importantes du monde. Il se trouve à la limite de ces traps dans le grand nord sibérien.

Ainsi conformément à la politique impérialiste des Américains ils ont mis le pied en Ukraine dès la chute de l’Union soviétique en organisant la révolution de couleur de 2004 puis les événement de Maïdan, les élections présidentielles officielles ayant permis l’arrivée d’une personnalité pro-russe. Ces évènements, personne ne le nie aujourd’hui, furent organisés et financés par la CIA. Il s’agit de la stratégie classique de déstabilisation d’un pays dont la ligne politique est contraire à l’agenda de domination du monde par Washington. C’est exactement ce qui se passe actuellement en Géorgie, c’est ce que les Américains ont organisé à Hong-Kong il y a quelques années et c’est ce qui aurait pu arriver en France si les électeurs avaient élu Mélanchon, un crypto-marxiste admirateur de Maduro, à la tête de l’État français. En Europe la Commission tient en laisse tous les gouvernements et cette Commission est sous la haute surveillance des Américains.

Mais de nombreux signes de rébellion apparaissent presque chaque jour et je n’en citerai que l’un des plus importants et récent pour ensuite digresser sur l’organisation de coopération de Shanghaï. Le 10 mars 2023, le site Arab News en français a mis en ligne un article relatant l’accord signé à Pékin dont le but est de rétablir des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous la houlette de la Chine. Dans un délai de 2 mois ces deux pays rouvriront leurs ambassades respectives, l’accord de coopération en matière de sécurité signé en 2001 sera réactivé, le Ministre saoudien des Affaires étrangère, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré que cet accord découle, je cite, « de la vision du royaume basée sur la préférence pour les solutions politiques et le dialogue, et de sa volonté de la perpétuer dans la région ». Comme pour les accords commerciaux entre l’Arabie saoudite et la Chine de vente de pétrole payé en renminbi convertible, on constate un silence pesant de la Maison-Blanche.

Dans le même registre 25 pays et non des moindres comme l’Iran mais également l’Algérie se sont rapprochés de l’Organisation de Coopération de Shanghai (SCO). Le SCO est à l’origine un élargissement d’un groupe de pays dit « groupe des cinq » créé en 1996 regroupant dans un accord de coopération économique et d’assistance mutuelle la Chine, le Kazakhstan, le Kyrgystan, la Russie et le Tajikistan. Avec ces pays l’Inde et le Pakistan constituent l’instance suprême du SCO qui vient d’admettre en tant qu’observateurs les pays suivants : Mongolie, Iran, Afghanistan, Biélorussie, Sri Lanka, Turquie, Cambodge, Azerbaijan, Nepal, Arménie, Egypte, Qatar et Arabie Saoudite. Le cas de l’Algérie est particulier car ce pays ne se trouve pas dans le continent de la grande Asie. Il faut rappeler que selon les statuts du SCO les pays membres et observateurs doivent signer des accords d’assistance militaire et de sécurité, de coopération économique et de mise en place d’une devise alternative au dollar US adossée à un panier de monnaies dans lequel le renminbi convertible constituera la référence.

Si les Américains arrivaient à considérer que tous ces pays sont hostiles aux Etats-Unis et constituent donc un danger pour leur sécurité alors ses velléités guerrières envers la Chine alors en toute logique les Etats-Unis seraient bien avisés d’adopter un profil bas car cette organisation compte parmi ses membres cinq pays disposant d’un arsenal nucléaire dont en particulier la Russie et la Chine et ce dernier pays se dote de vecteurs hypersoniques avec la bienveillante coopération de la Russie. C’est la raison majeure pour laquelle je pense personnellement que les Etats-Unis n’interviendront pas au sujet de Taïwan. Mais je peux me tromper … Liens :

L’OTAN entraînait des soldats ukrainiens depuis au moins 2015

https://www.arabnews.fr/node/356691/monde-arabe

https://en.wikipedia.org/wiki/Shanghai_Cooperation_Organisation

Le rêve américain … une illusion

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La démocratie américaine veut imposer au monde entier sa conception de l’organisation politique … Il y a beaucoup à redire, c’est presque grotesque.

Parmi les nations dites occidentales, les Etats-Unis se distinguent en effet par leurs nombreux records  :

La plus grande inégalité de revenu …

Le plus important taux de pauvreté …

Le plus grand nombre d’enfant pauvres …

Le pire style de vie pour les enfants …

La plus faible mobilité sociale …

Le plus de gens sans protection sociale …

Le plus haut taux de mortalité infantile …

Le plus grand nombre d’obèses …

Le plus important usage d’anti-dépresseurs …

La plus faible espérance de vie à la naissance …

Les plus fortes émissions de carbone …

La pire inégalité des genres …

Les plus importantes dépenses militaires …

Le plus de ventes d’armes …

La plus grande population carcérale …

Le plus grand nombre de meurtres …

Let’s make America Great Again ? Ce pays est foutu !

Quand Emmanuel Todd a écrit son essai intitulé « Après l’empire, essai sur la décomposition du système américain » en 2002 il ne pouvait pas si bien le décrire. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale les USA ont construit leur hégémonie de façade sur la suprématie du pétro-dollar, un concept confondant le prix du pétrole et la valeur du dollar, monnaie considérée comme référence sur les marchés financiers mondiaux à la suite des accords de Bretton Woods imposés au monde occidental dans son ensemble par le vainqueur auto-proclamé de la seconde guerre mondiale. Cet état de fait accepté avec une certaine réticence par de nombreux pays européens alors confrontés à la situation de la « guerre froide » fut finalement entériné que ce soit en Europe mais aussi au Japon, en Corée, en Thaïlande ou encore en Indonésie et en Afrique du Sud sous la menace à peine dissimulée de la Maison-Blanche et ne parlons même pas des pays européens qui furent mis sous tutelle dès la fin du conflit mondial par les USA à l’ouest et par l’URSS à l’est. Il s’agissait des tractations ignominieuses entre Roosevelt et Staline, ceux qui ont la mémoire un peu moins courte que la moyenne s’en souviennent. Bref, les objectifs impérialistes du « Deep State » américain furent confortés par des coups tordus à répétition, depuis Cuba jusqu’au Golfe du Tonkin, les armes de destruction massive irakiennes, les gaz de Assad, les crimes de Kadhafi et maintenant le « virus chinois ». L’impérialisme américain, alimenté par le messianisme des Evangélistes, n’est qu’une caisse de résonance creuse qui a appauvri tout un peuple et en fin analyste de la démographie Emmanuel Todd l’a clairement montré dans son essai prémonitoire en se basant sur l’augmentation de la mortalité infantile et la baisse de l’espérance de vie aux Etats-Unis. On y est ! La plus importante conséquence de cette crise sanitaire « coronavirale » sera la chute de l’hégémonie américaine … et je le souhaite, faisant fi de toutes les accusations d’anti-américanisme primaire que certains des lecteurs de mon blog résolument contrarien m’affligent. J’ai au moins le courage de mes opinions (que je ne partage qu’avec moi-même comme avait coutume de le répéter Pierre Desproges). Je ne plaisante pas.

L’Empire américain : une réalité historique

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Le grand empire américain tel qu’il était en 1941, l’année de l’attaque de Pearl Harbor par l’aviation japonaise, comprenait les 50 Etats contigus. Les autres territoires comme l’Alaska, achetée à la Russie en 1867, Puerto-Rico, les Philippines, l’archipel d’Hawaï et une multitude d’îles et îlots disséminés sur l’Océan Pacifique n’étaient pas des Etats mais des territoires majoritairement peuplés de gens de couleur qui étaient considérés par l’Administration centrale comme des sous-hommes sans droits civiques. Cette tradition raciale était le direct héritage des massacres systématiques des Amérindiens dont les survivants furent parqués dans des réserves et les Afro-Américains, descendants d’esclaves qui vivaient dans un système d’apatheid non officiel aussi appelé ségrégation. Bref l’Empire américain était une nation peuplée de blancs anglo-saxons, si possible, chrétiens, si possible aussi, qui prônaient la « démocratie ». L’Empire colonial américain comptait environ 19 millions d’habitants essentiellement aux Philippines soit 8 fois moins que les citoyens vivant dans les 50 Etats contigus où il y avait 12 fois moins d’Afro-Américains que de Blancs.

Au sein même de l’ « Union » il existait aussi une ségrégation persistante à l’égard des « Latinos » et des communautés d’origine japonaise et chinoises enrolées parfois de force pour construire les lignes de chemin de fer du grand ouest continental américain. L’ « Union » fut construite petit à petit à coups de guerres agressives et d’annexion de territoires. Cette attitude impérialiste débuta en 1840 quand les Etats américains attaquèrent le Mexique et dépossédèrent ce pays souverain de la moitié de son territoire. L’élément qui déclencha ce conflit fut une véritable « fakenews », un détail sans importance. Il s’agissait d’une escarmouche entre l’armée de la toute nouvelle république mexicaine, mal armée, et un fort de l’armée américaine comme il en existait beaucoup dans cette région du sud-est du futur Arizona qui était un territoire disputé entre le Mexique et les Etats-Unis. Ce genre d’évènement était presque quotidien dans ce far-west le plus souvent sans foi ni loi. Pour s’en sortir la tête haute les Etats-Unis achetèrent ces territoires considérables par leur superficie pour une somme équivalente à 600 millions de dollars d’aujourd’hui, vous avez bien lu.

Cinquante ans plus tard l’empire américain déclara cette fois la guerre à l’Espagne après un coup monté, une autre « fakenews » dans toute sa splendeur, dans la rade du port de La Havane. Vaincue, l’Espagne céda aux Américains Cuba, Puerto-Rico et d’autres îles de la Caraïbe, les Philippines, Guam (archipel des Mariannes) et diverses îles du Pacifique comme une partie de l’archipel des Samoa. Pour parfaire sa domination sur le nord de l’Océan Pacifique les Etats de l’Union annexèrent l’archipel de Hawaï en 1898 où les Français s’étaient pourtant installés dès 1845. Cette annexion fut fomentée par la compagnie fruitière Dole qui organisa une révolte des Polynésiens d’Hawaï contre les Français.

On retrouve aujourd’hui la même démarche de l’impérialisme américain avec une interférence ouverte entre le gouvernement et les grandes compagnies privées qu’elles soient impliquées dans les fruits, le tabac, le pétrole, les ressources minérales ou l’armement. Rien n’a changé et l’appétit de ces grandes sociétés a poussé le gouvernement américain depuis la fin de la seconde guerre mondiale à intervenir pour étendre sa domination hégémonique et économique dans une multitude de pays. La mise en place de l’OTAN a largement contribué à dominer les pays européens mais cette organisation a été utilisée sans état d’âme par les Américains pour impliquer ces pays européens dans des conflits dont ils étaient étrangers. Après la Corée et le Vietnam qui furent des conflits spécifiquement américains il y a eu le démantèlement de la Yougoslavie et les horreurs du Kosovo et de la Bosnie toutes « justifiées » par des fausses informations, les guerres d’Afghanistan et d’Irak et enfin de Syrie, conflits dans lesquels les pays européens ont été priés par le grand Oncle Sam de participer. Depuis 1945 les forces armées américaines ont été déployées 211 fois dans 67 pays différents pour régler des conflits ou pour y « installer la démocratie ». Les USA disposent dans le monde de 800 bases militaires pour continuer leur emprise impérialiste sur le monde entier et aussi de leurs pétrodollars, de leur système d’espionnage politique et économique via les opérateurs téléphoniques et les réseaux sociaux, la NSA dénoncée par Edward Snowden : au total 17 organismes de renseignement. L’impérialisme américain n’est pas encore mort … Tous les coups tordus sont mis en oeuvre pour que la puissance financière américaine s’accapare les fleurons industriels européens et ce n’est pas terminé car l’agenda américain est finalement de dominer le monde entier …

Source très partielle : The Guardian. L’empire américain en 1941 cartographié ci-dessus est à l’échelle et montre l’immense superficie de l’Alaska ainsi que la longueur de l’archipel de Hawaï.

L’Union Européenne et la Guerre syrienne de l’énergie.

Cet article est une traduction par mes soins d’un point-de-vue de F. William Engdahl paru sur le site New Eastern Outlook ce 10 octobre 2016. Remarque : pour la bonne compréhension du texte anglais il m’a fallu parfois modifier la traduction sans en changer le sens.

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Le silence des agneaux-réfugiés, L’Union Européenne et la Guerre syrienne de l’énergie.

L’un des phénomènes les plus bizarres dans une situation elle-même très bizarre apparue l’année passée est le refus de toutes les autorités politiques européennes de discuter ouvertement de la réalité de la destruction sociale engendrée par l’afflux de plus de 4 millions de réfugiés depuis la Syrie et d’autres pays d’Afrique du Nord. Le débat européen au sujet des réfugiés, en raison de ce silence, ou le refus de parler ouvertement des réelles causes et des remèdes possibles, conduit les politiciens expérimentés à des interprétations totalement absurdes alors qu’ils connaissent pourtant par ailleurs les vraies raisons de cette situation. Ce silence alimente in fine les guerres pour l’énergie mais certainement pas un développement économique et social en particulier en Europe.

Les réfugiés sont la conséquence directe de la guerre. La guerre est la conséquence des décisions de certaines compagnies pétrolières et des intérêts militaires de l’OTAN de reprendre ou d’établir un nouveau contrôle des marchés de l’énergie, le pétrole et aujourd’hui le gaz naturel. De même la guerre est la conséquence des réactions des autres nations comme la Russie, l’Iran et la Chine de contrecarrer les tentatives des USA et de l’Union Européenne de contrôler les flux globaux d’énergie. De plus il y a la réaction des éléments ukrainiens néo-nazis mis en place après le coup d’état de 2014 fomenté par les USA pour rejoindre cette guerre de l’énergie avec l’appui de l’Union Européenne sur des bases totalement fabriquées. Il résulte de cette situation – le silence des leaders politiques européens – un drame tragique qui se noue et constitue un relent écoeurant du roman de Thomas Harris « Le Silence des Agneaux ».

Un danger endogame ?

Un exemple de l’idiotie inventée par les politiciens européens pour justifier leur silence sur la question de la guerre de l’énergie est le récent commentaire du Ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble. Schäuble est un politicien européen qui a enduré beaucoup de situations difficiles et il est clair qu’il ne parle pas pour ne rien dire. Il servit de conseiller au Chancelier Helmut Kohl durant la difficile réunification des deux Allemagnes dans les années 1990, période qui vit l’élimination par assassinats ciblés de quelques figures prépondérantes de la réunification dont Alfred Herrhausen et Detlev Rohwedder, deux dirigeants de la Deutsche Bank, des faits qui affaiblirent Schäuble bien qu’il fut par la suite blanchi, ces crimes ayant été officiellement commis par des « tireurs isolés » … Que dit donc aujourd’hui Schäuble à propos de la crise sociale la plus grave que traverse l’Allemagne depuis la Seconde Guerre Mondiale ? Dans une interview accordée au journal German Zeit, s’opposant à l’idée que l’Europe puisse s’isoler de l’afflux de réfugiés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Schäuble a déclaré ceci : « Cette isolement pourrait nous ruiner et nous conduire à la dégénérescence provoquée par l’endogamie. Pour nous les musulmans allemands enrichissent notre peuple et notre diversité« . Il a ensuite ajouté ce commentaire étrange : « il suffit d’observer les femmes d’origine turque de troisième génération : elles constituent un immense potentiel d’innovation ! ».

Aussi loin que je sache (c’est Engdahl qui l’écrit), le seul politicien allemand qui a osé dire la vérité au sujet des capitaux qui sont derrière la création de l’Etat islamique ou DAESH a été promptement réduit au silence : le Ministre du Développement allemand Gerd Mueller, au cours d’une interview accordée à la chaine de télévision ZDF en août 2014, accusa ouvertement le Qatar de financer les militants de l’Etat islamique. Il déclara ceci : « Vous devez vous demander qui finance et arme les troupes de l’ISIS. Le mot-clé est le Qatar – et comment on doit se comporter vis-à-vis de cet Etat et de ces gens politiquement ? » Mueller fut définitivement réduit au silence par Angela Merkel.

Pour être certaine d’éviter tout propos embarrassant qui pourrait dévoiler la vérité sur les financements des terroristes en Syrie et au Moyen-Orient la même Angela Merkel a limogé le chef des services secrets allemand, Gerhard Schindler, en raison d’un mémo interne qu’il divulgua à la presse, mémo dans lequel il faisait mention de sa grande préoccupation au sujet de l’Arabie Saoudite et de son Ministre de la défense le Prince Muhammad bin Salman qui finance et soutient l’instabilité au Moyen-Orient, un membre de la famille royale saoudienne de facto Roi puisque son père souffre de démence aggravée.

Le silence de l’Union Européenne au sujet de l’Ukraine et de la Russie est tout aussi assourdissant, autant que le silence à propos des guerres au Moyen-Orient et en Libye.

Ce même silence pesant des politiciens européens fut incroyable quand, en 2014, une conversation téléphonique entre Victoria Nuland, Secrétaire d’Etat assistante américaine aux affaires européennes et est-européennes avec l’ambassadeur US à Kiev Pyatt fut interceptée et rendue publique. Lors de leur discussion téléphonique relative à la mise en place d’un gouvernement post-Yanukovych et considérant les préférences de l’Union Européenne, Pyatt lui déclara : « J’encule l’Union Européenne ! », « fuck the UE » dans le texte. Le remarquable silence de l’ensemble de la classe politique européenne au sujet de cet incident fait vraiment penser au silence des agneaux. Il s’ensuivit une poursuite des sanctions économiques à l’encontre de la Russie dont souffre l’ensemble de l’économie européenne. La seule Allemagne a perdu 120 milliards d’euros depuis la « révolution » de Maiden à la fin de 2013 …

Le tabou de la réalité

Qu’est-ce qui peut bien conduire des politiciens avisés comme Schäuble à proclamer des non-sens pareils sur les dangers de la consanguinité allemande et la qualité des femmes turques de troisième génération à juguler ce danger ? Ce n’est pas vraiment ce que pensent les politiciens européens mais il s’agit plutôt de ne pas dire la vérité de peur de représailles de la part des USA et c’est ce qui est important ici. Ce que Merkel, Schäuble et bien d’autres leaders politique européens savent parfaitement mais gardent le silence est l’agenda de la CIA, du Département d’Etat américain et du Pentagone, de concert avec leurs homologues anglais, français et allemands, avec Erdogan en Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar : il s’agit d’une grande réorganisation du contrôle de la majeure partie du pétrole et du gaz naturel dans le monde.

Cette stratégie est simple et remonte à un discours de Dick Cheney à Londres en 1999. Cheney était l’ancien CEO d’Halliburton. Cet agenda remonte en réalité au temps où Cheney était Secrétaire d’Etat à la Défense en 1992, une stratégie globale pour assurer la main-mise totale des USA sur les hydrocarbures mondiaux et assurer le statut de super-puissance aux Etats-Unis d’Amérique avant qu’une autre nation ou un groupe de nations n’entre en compétition dans ce dessein mondial. Il ne s’agissait plus pour Cheney de guerres préventives mais de guerres pour l’énergie. Ces guerres pour l’énergie ont été maquillées en guerres saintes – une vraie mascarade – pour prendre le contrôle mondial de l’énergie. La guerre en Syrie, initiée il y a 5 ans à la suite des « Printemps Arabes », des changements de régime fomentés et favorisés par la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, est un élément clé de cette stratégie américaine de contrôle de l’énergie mondiale et du futur de cette énergie en particulier pour l’Union Européenne. Pour les petits copains de Dick Cheney à Washington c’est un jeu à la vie à la mort.

Le prix du gaz en Europe

L’Union Européenne est potentiellement le plus gros consommateur de gaz naturel dans le monde en raison des mesures déjà en partie adoptées de réduction des émissions de CO2. Je n’argumenterai pas sur le bien-fondé ou non du réchauffement global (c’est Engdahl qui l’écrit). Ce qui est important de retenir pour l’évolution du marché mondial de l’énergie est le fait légal que les Etats membres de l’UE ont approuvé un programme de réduction d’émission du CO2 : en 2020 une réduction de 20 % de l’émission des gaz à effet de serre par rapport à 1990 ; en 2030, au moins 40 % de réduction par rapport toujours à 1990. Tous les gouvernements européens ont reconnu que la seule solution était d’avoir massivement recours au gaz naturel pour remplacer le charbon et le pétrole. En Allemagne se surajoute la décision post-Fukushima d’abandonner totalement l’énergie nucléaire. Cette situation européenne est une véritable mine d’or pour qui contrôlera le marché du gaz naturel, et pas seulement pour le Qatar …

L’entrée en scène de Washington

Jusqu’au coup d’Etat organisé en Ukraine par les Américains en 2014, la Russie était le principal fournisseur de gaz de l’Europe à partir des immenses gisements de ce pays. Le but de Washington a été de couper cet approvisionnement en gaz russe vers l’Europe. L’Administration Obama conseillée par Nuland et le vice Président Joe Biden a installé un régime vassal à Kiev et fomenté une mascarade pour défier la compagnie russe Gazprom par des retards de paiement des sommes dues pour le gaz naturel fourni à l’Ukraine. Ils ont également ordonné à ce régime installé à Kiev d’entrer en guerre contre la partie russophone du Donbass et Kiev a obéi servilement. Ces évènements ont provoqué une crise stratégique en Crimée, berceau d’une grande base militaire navale russe, région qui était administrativement reliée à Kiev depuis l’époque soviétique mais historiquement russe et tatare. Un référendum organisé par les habitants de la Crimée au cours duquel plus de 90 % de la population vota pour le rattachement à la Russie servit de prétexte à Washington pour obliger l’Union Européenne à décider de sanctions économiques envers la Russie et certains dirigeants de compagnies énergétiques russes, des sanctions qui ont largement impacté négativement l’économie européenne.

La propagande organisée par l’OTAN et les médias européens contrôlés par les Etats européens a finalement rendu impossible le projet de gazoduc dit « South-Stream ». Ce gazoduc, depuis la mise en place opérationnelle du gazoduc « North-Stream » depuis l’oblast de Saint-Petersbourg vers le nord de l’Allemagne dans la Mer du Nord, aurait privé les USA d’un moyen de chantage vis-à-vis de Gasprom par l’intermédiaire de l’Ukraine. La Bulgarie qui devait héberger le terminal du gazoduc South-Stream a subi une pression constante de la part de Bruxelles pour se désengager de ce projet et finalement en décembre 2014, le Président Poutine déclara le projet caduque. Maintenant ce sont la Syrie et dans une moindre mesure l’Irak à majorité chiite qui constituent un obstacle à l’agenda de contrôle de la fourniture de gaz à l’Europe.

Retour à 1991

L’agenda US de domination de l’énergie remonte à 1991. Le Général 4 étoiles de l’OTAN Wesley Clark décrivit le meeting auquel il participa avec Dick Cheney et Paul Wolfowitz, sous-secrétaire d’Etat à la défense, au Pentagone pour mettre en place l’agenda développé par les néo-conservateurs soutenus par le complexe militaro-industriel américain, les grandes compagnies pétrolières et les banques de Wall Street : « Monsieur le Secrétaire, vous devez être satisfait de la performance de vos troupes lors de l’Opération Desert Storm ». Il répondit : « Oui, mais pas vraiment. En vérité nous aurions du éliminer Saddam Hussein et nous le l’avons pas fait … Ce que nous avons par contre appris est que nous pouvons utiliser nos forces armées dans la région – le Moyen-Orient – et les soviétiques (dans le texte) ne nous arrêteront pas. Et nous avons 5 à 10 ans pour faire le ménage et éliminer ces vieux régimes clients du régime soviétique – Syrie, Iran et Irak – avant qu’une nouvelle super-puissance émerge pour contrecarrer nos desseins« .

À la suite de l’invasion de l’Irak en 2003 durant la présidence Bush-Cheney avec Paul Wolfowitz de nouveau au Pentagone, cette fois pour éliminer Saddam et prendre possession de l’Irak, le Général John Abizaid fit une remarque d’une évidente limpidité : « Naturellement que (cette guerre) c’est pour le pétrole, c’est surtout pour le pétrole et on ne peut pas le nier« . Peu de gens se souviennent que le premier jour de son installation comme vice-président en janvier 2001, Dick Cheney, qui venait de quitter Halliburton, la plus grande société de services pétroliers du monde, mit en place une « Task Force » dédiée à l’énergie à la Maison-Blanche. Ce qui est moins connu est que cette task force ne s’intéressait pas seulement aux besoins en énergie des USA … Cheney invita les CEOs des majors pétrolières occidentales et leur demanda de lui fournir des cartes détaillées ainsi que des statistiques tout aussi détaillées des ressources pétrolières de l’Irak et des autres pays du Moyen-Orient. Condoleeza Rice, conseillère du Président pour la sécurité nationale et ancien membre du conseil d’administration de Chevron, demanda à son staff de coopérer entièrement avec la task force de Cheney. Les minutes de ces meetings furent réclamées par diverses organisations d’intérêt public conformément à la loi sur l’information. Cheney refusa catégoriquement. Le but de cette task force était d’organiser au plus haut niveau de l’Etat américain la mise au pas des « Etats voyous » et de s’approprier les champs pétrolifères et gaziers existants et potentiels selon des informations qui fuitèrent à cette époque.

Comme le déclara Dick Cheney en 1999 dans son discours au Institute of Petroleum, « en 2010 nous aurons besoin d’environ 50 millions de barils de plus par jour. D’où viendra alors ce pétrole ? Les Gouvernements et les compagnies pétrolières contrôlent à l’évidence 90 % des ressources. Le pétrole reste fondamentalement un business d’Etat. Si de nombreuses régions du monde offrent des opportunités non négligeables, le Moyen-Orient avec les deux tiers des réserves mondiales et son prix d’extraction très raisonnable reste l’endroit où le profit est le plus tangible … ». Ce qui transparait est un portrait d’un Dick Cheney comme l’homme central d’un système de gouvernement parallèle secret indépendant des Présidents que ce soient GHW Bush, Bill Clinton, GW Bush Junior ou Obama. Il agit en conséquence depuis au moins 1991 en utilisant son carnet d’adresse tant au Gouvernement qu’à la CIA ou les majors du pétrole pour réorganiser le contrôle à l’échelle mondiale du pétrole et maintenant du gaz. C’est un grand projet, un design de portée géopolitique mais il est aussi promis à l’échec.

Gaz qatari ou russe ?

Revenons à l’année 2009. Quand le marché du gaz pour l’Union européenne apparut être potentiellement le plus important du monde et que les terminaux de GNL (gaz naturel liquéfié) et les réseaux de pipe-lines fleurissaient un peu partout dans le monde, le gaz naturel devint de plus en plus un marché régional. En 2009, Roland Dumas, ancien Ministre des affaires étrangères français, révéla que les militaires anglais se préparaient à une invasion de la Syrie d’Assad. C’était deux années avant les printemps arabes et les allégations de massacres de masse par l’armée et la police de Assad qui constituèrent le feu vert pour le déclenchement d’une guerre en Syrie avec le support de la Maison-Blanche. Dumas déclara à la télévision française : « j’étais en Angleterre deux ans avant le déclenchement des hostilités en Syrie pour d’autres préoccupations. J’ai rencontré des officiels britanniques de haut niveau qui confessèrent qu’ils préparaient quelque chose en Syrie. C’était en Grande-Bretagne et non pas aux USA. Les Anglais préparaient des troupes pour envahir la Syrie. » Des e-mails fuités de la firme de renseignement privée Strafor révélèrent des notes de meetings avec des officiels du Pentagon qui confirmèrent que dès 2011 des entrainements conjoints des forces spéciales américaines et britanniques avaient pour objectif d’assurer la chute d’Assad « de l’intérieur ».

En août 2009 l’Emir du Qatar rendit visite à Assad à Damas. Le Qatar est propriétaire du champ gazier de Northfield au milieu du Golfe Persique, le plus important du monde. L’Emir proposa à Assad de faire passer par la Syrie un gazoduc pour aller vers la Turquie puis vers le marché européen. Peu de temps avant ce meeting à Damas le Sheikh Al Tani, l’équivalent d’un premier ministre au Qatar, rencontra Erdogan alors premier ministre de la Turquie et lui déclara que son pays était désireux de voir la construction d’un gazoduc traversant la Syrie et arrivant en Turquie pour approvisionner l’Europe. Un groupe de travail fut mis en place pour obtenir des résultats concrets sans délais.

Assad déclina l’offre qatari car elle mettait en danger les intérêts de son allié de toujours, la Russie, le principal fournisseur en gaz naturel de l’Europe. Ce fut le point de départ de la décision de l’OTAN de détruire militairement la Syrie dès 2011 sur le modèle des évènements de Libye. Comme pour insulter et mettre à mal le plan énergétique de Cheney au Moyen-Orient, l’année suivante, en 2012, le Président Assad entama des discussions avec l’Irak, la cible première du complot de Cheney pour prendre possession des champs pétrolifères de ce pays, et aussi avec l’Iran, la bête noire des Américains. Il faut noter que le gisement gazier qatari est une partie seulement de la plus grande réserve de gaz connue au monde à ce jour qui s’étend aussi dans les eaux territoriales iraniennes sous le nom de South Pars. Ce gisement est mal exploité en raison des sanctions économiques qui furent imposées à l’Iran par les Américains.

En juin 2012 un mémorandum d’intention fut signé entre la Syrie, l’Irak et l’Iran pour la construction d’un gazoduc aboutissant au Liban ou dans un port syrien au nord du Liban. Ce projet de 10 milliards de dollars court-circuitait le projet turc, pays membre de l’OTAN. Peu de temps après cet accord ces trois même pays se mirent d’accord pour un projet d’oléoduc avec un terminal dans le port syrien de Banias. Ce projet devait prendre en charge les productions des gisements d’huile et de gaz de Kirkuk et de South Pars. En outre un tel projet mettait hors circuit tant la Turquie qu’Israël. Ce fut la goutte qui fit déborder le vase et conduisit Washington et l’OTAN à organiser une guerre civile avec des combats s’étendant de Damas à Alep. Sans ressources gazières le Qatar serait un pays féodal avec des chameaux et des faucons. Sa religion est le même wahhabisme sunnite fondamentaliste que celui de l’Arabie Saoudite, son seul voisin. Les têtes coupées au sabre, la peine de mort pour les homosexuels, la lapidation des femmes adultères, toutes ces horreurs sont autorisées par une stricte charia. Avec le gaz le Qatar est le pays le plus riche par tête d’habitant du monde et le monde occidental feint d’ignorer ces coutumes d’une autre époque. Longtemps protectorat anglais le Qatar héberge à Doha l’une des plus importantes bases militaires américaines du Moyen-Orient. Au Qatar seulement 13 % de la population a un passeport qatari, le reste ce sont des travailleurs étrangers « invités » réduits le plus souvent à l’esclavage. Les Frères Musulmans, expulsés en particulier d’Egypte, résident au Qatar ainsi que la chaine de TV Al Jazeera qui entretient des liens étroits avec l’OTAN. En bref, le Qatar est le partenaire idéal pour la CIA, le MI6 et l’OTAN pour faire avancer l’agenda américain concernant les ressources en hydrocarbures du Moyen-Orient. Il faut ajouter qu’à la suite de la levée des sanctions contre l’Iran en raison de son programme controversé d’enrichissement d’uranium, ce pays est devenu soudainement un ennemi juré du Qatar avec comme cerise sur le gâteau que c’est un pays musulman chiite …

Le péché impardonnable de la Russie

C’est alors que la Russie entra en scène en Syrie après avoir opposé par deux fois son véto aux Nations-Unies pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne comme ce fut le cas en Libye qui aurait réduit à néant les efforts d’Assad pour reprendre le contrôle de son pays devant les avancées des terroristes. Une telle zone d’exclusion aurait accéléré la balkanisation de la Syrie et son démembrement total favorisant ainsi la mise en place du gazoduc qatari vers la Turquie. À ce point la Russie devint la principale cible à abattre pour les USA car elle mettait à mal l’ensemble de la stratégie énergétique de Washington, qu’elle en fut informée ou non. George Friedman, fondateur de Strafor, aussi appelé la « CIA de l’ombre », finit par admettre cet état de fait au cours d’une interview inattendue par un journal russe de première importance, Kommersant, le 17 janvier 2015. Friedman dont les principaux clients sont le Pentagone et les services de renseignement américains déclara ceci : « La Russie a adopté des positions que les Américains ont considéré comme inacceptables. D’abord en Syrie. C’est là que les Russes ont montré qu’ils étaient capables d’influencer la politique au Moyen-Orient. Les USA ont pensé que l’intention des Russes était de les blesser. C’est dans ce contexte que nous devrions réévaluer les évènement d’Ukraine. » Il ajouta même en décrivant les évènements d’Ukraine qu’il s’agissait d’un coup d’Etat financé par les USA à la seule fin de renverser le Président pro-russe Victor Yanukovych en février 2014, « La Russie considère qu’il s’agissait d’un coup d’Etat organisé et financé par les USA : c’était en effet le plus flagrant coup de l’histoire« .

Voué à l’échec

Les conséquences du complot fou de Cheney pour tenter de contrôler le pétrole et le gaz dans le monde entier commencent à devenir très claires. Ces derniers jours, à la suite d’un cessez-le-feu en accord avec Washington, la Russie a laissé entendre qu’elle ne permettrait pas aux USA de continuer à armer les terroristes du front Al-Nusra en dépit du fait que John Kerry ait affirmé que les rebelles « modérés » combattent sur le terrain ces terroristes affiliés à Al-Qaeda. Il s’agit encore une fois d’un autre mensonge de Washington. Les forces russes jointes à l’armée régulière syrienne ont clairement affirmé leur résolution de détruire tous les terroristes tant à Alep que dans d’autres localités syriennes qu’ils soient des « modérés » ou des membres d’Al-Nusra/Al Qaeda. Les bombardements de la Libye en 2011 pour prendre le contrôle des champs pétrolifères de ce pays ont été un fiasco abyssal. Le pays autrefois riche et prospère est maintenant entre les mains de bandes armées qui massacrent à l’aveuglette pour le contrôle de quelques barils de pétrole. La manipulation de la riche Arabie Saoudite pour financer le grand dessein américain sur les hydrocarbures du Moyen-Orient s’avère un autre désastre. Le Royaume est en train de sacrifier en pure perte ses réserves de devises d’autant plus que la guerre fomentée au Yémen par les Américains coûte à ce pays une vraie fortune sans résultats tangibles. La Turquie a perdu sa boussole et Erdogan conduit aussi son pays, il y a quelques mois encore très prospère, à la ruine en dépit de son récent rapprochement de façade avec la Russie car la Turquie reste un membre stratégiquement important de l’OTAN.

Plus dramatiquement enfin, les nettoyages ethniques et religieux organisés en sous-main par les USA en Syrie ont eu pour conséquence une émigration massive qui a traversé la Turquie pour s’établir depuis 2015 principalement en Allemagne et en Suède, menaçant les fondements mêmes de l’Union européenne en déstabilisant l’équilibre social des pays européens. On retrouve là le silence des politiciens européens, en particulier d’Angela Merkel ou de Wolfgang Schäuble. Ils savent tous que cet afflux de réfugiés en Europe a été intentionnellement créé par Washington avec la complicité d’Erdogan pour déstabiliser l’Europe et ouvrir la voie au contrôle par les USA des gazoducs acheminant, à terme, le gaz qatari et irakien vers l’Europe et coupant de ce fait les ressources de la Russie. C’est la vraie histoire au sujet de laquelle les politiciens européens restent silencieux.

Le roman de Thomas Harris décrit le silence qui règne après que le dernier agneau ait été acheminé à l’abattoir. Le silence pour dissimuler la vérité est une forme de communication tout aussi destructrice que les mensonges pour dissimuler ce silence, comme les récentes déclarations de Wolfgang Schäuble à propos des dangers de la consanguinité et des femmes turques de troisième génération.

Il faut un leader politique qui ait le courage moral de dire la vérité comme l’eut un certain Charles de Gaulle quand il refusa de diaboliser l’Union soviétique et qu’il retira la France de l’OTAN en 1966 plutôt que de faire la courbette devant des politiciens américains imprévisibles et dangereux.

Source : New Eastern Outlook online

Remarques finales personnelles. Sans vouloir abonder dans le sens de la théorie du complot, il est intéressant de noter le tournant détestable que prend la campagne électorale américaine. On accuse maintenant Vladimir Poutine de collusion sinon de complicité avec Donald Trump. Poutine aurait ordonné à des hackers russes d’entrer dans les sites gouvernementaux américains pour sortir des révélations affligeantes relatives à la candidate Clinton via Julian Assange qui réside à Moscou. Poutine, comme Kadhaffi, Saddam Hussein et Assad est un dictateur mangeur d’enfants qu’il faut abattre. Voilà la propagande orchestrée par les néo-conservateurs américains qui ont avancé leur candidate va-t’en guerre pour éventuellement provoquer un conflit nucléaire généralisé car il y a dans les arsenaux des puissances nucléaires suffisamment de bombes pour vitrifier l’ensemble de la planète.

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D’autre part le récent protocole d’accord entre la Russie et la Turquie (lundi 10 octobre 2016, date de parution de l’article de William Engdahl) pour faire passer un gazoduc sur le sol turc pour alimenter l’Europe dans le seul but de court-circuiter l’Ukraine ne pourra voir le jour que si la Turquie se désengage de l’OTAN. Une telle décision l’exposerait à des mesures de rétorsion de la part des USA. Le coup d’Etat manqué récent apparemment organisé avec le support des Américains serait-il avant-coureur de ce qui pourrait arriver à la Turquie dans le cas où ce projet de gazoduc se concrétisait ? Erdogan serait alors classé comme un dictateur sanguinaire à éliminer. Affaire à suivre.

Fils de pute …

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C’est le Président philippin Rodrigo Duterte (photo) qui l’a affirmé, en parlant de Barack Obama, et il a bien raison, et en tagalog ça donne : «  anak ng isang asong babae « … (il est évident que les jours de Rodrigo Duterte sont désormais comptés, il va se faire promptement dézinguer par la CIA).

En huit années de mandat d’Obama, les USA n’ont eu de cesse de continuer à semer le crime, la guerre, la déstabilisation politique, la mise en place de régimes politiques vendus à l’agenda du Département d’Etat et la désolation partout dans le monde. Les USA sont engagés militairement dans 14 pays et ont des représentations militaires dans 116 autres pays y compris leurs alliés traditionnels dont l’OTAN. Les USA, par le biais d’ONGs – qui n’ont d’ONGs que le nom – et avec l’entremise de la CIA, font la pluie et le beau temps dans tous ces pays et sous prétexte que certains d’entre eux ne sont pas « démocratiques » ces organisations dirigées et financées par l’Administration de Washington organisent des coups d’Etat, souvent de ridicules bouffonneries, pour faire en sorte que des marionnettes à la solde du Département d’Etat obéissent servilement aux ordres venus de la Maison Blanche.

Les assassinats quotidiens avec des drones télécommandés depuis le Montana ou le Nebraska sont des actes de guerre et souvent des crimes contre l’humanité car ils ne font pas partie des conflits déclarés. Les conventions internationales qui ont condamné l’utilisation d’armes chimiques ou de mines anti-personnelles n’ont jamais statué sur l’usage de drones et pour cause, les Américains s’opposeraient à toute interdiction de ces armes de destruction massive et anonyme.

En huit ans de mandat, le « fils de pute » a repris les sales besognes de son prédécesseur en retirant les troupes américaines d’Irak pour les remplacer par des fanatiques avides de dollars, armés par les USA pour continuer à déstabiliser la situation du pays et mettre la main sur son pétrole.

En Libye, avec la complicité de la France et de son dirigeant, le pâle esclave fantoche d’Obama à la tête de l’Etat français – je veux parler de Sarkozy, un autre « fils de pute » -, le Président Mouamar Khadafi a été proprement assassiné et son pays livré aux hordes de ces mêmes fanatiques également financés avec des dollars fraichement imprimés et des armes sortant des usines américaines. La Libye était un pays stable et prospère sous le régime de Khadafi qui avait réussi à calmer et contrôler les tensions tribales séculaires tout en assurant une assurance maladie universelle aux Libyens, une éducation d’une grande qualité pour la jeunesse et une prospérité économique exemplaire en Afrique. Aujourd’hui ce pays est un champ de ruines sans foi ni loi où des factions rivales se disputent les revenus du pétrole alors que la population, celle qui n’a pas encore osé émigrer sur de frêles embarcations vers l’Europe, meurt de faim.

En Syrie, c’est bien pire …

Quand Obama a déclaré qu’Assad, médecin ophtalmologue de son état, ayant par ailleurs suivi une éducation militaire en France, polyglotte, libéral et conciliant avec les minorités religieuses, a été déclaré dictateur sanguinaire par la Maison-blanche on sait ce qui est arrivé à ce pays. La CIA a armé des bandits, eux aussi sans foi ni loi, pour abattre le nouvel ennemi de l’Amérique car il avait osé émettre l’hypothèse d’un gazoduc et d’un pipe-line traversant la Syrie (avec l’appui de la Russie, ça faisait vraiment désordre) pour acheminer le pétrole et le gaz au bord de la Méditerranée. Un projet hautement déplaisant pour les Américains qui s’étaient maqué dans une alliance contre nature avec les Emirs et autres rois d’opérette du Golfe Persique qui voulaient plutôt que les tuyaux passent pas la Turquie. Il est intéressant de remarquer que ces tyrans rétrogrades qui coupent les mains des voleurs et lapident les femmes adultères n’ont pas l’air de contredire les idéaux démocratiques des Américains … À méditer.

Assad, l’un des rares chefs d’Etat démocratiquement élu dans la région et formé à la culture occidentale, devint un obstacle pour les visées hégémoniques des USA. Il devint donc un ennemi à abattre pour le « fils de pute ».

Aujourd’hui la Syrie est un champ de ruines, comme la Libye, et les médias occidentaux, à commencer par Le Monde et les chaines de télévision en France ou le Guardian en Grande-Bretagne et c’est exactement la même situation dans tous les pays occidentaux, accusent Assad de massacrer son peuple à Alep – pour ne citer que cet exemple, repris par cet autre « fils de pute » détestable qu’est Bernard-Henry Levy – alors que l’armée régulière syrienne n’agit que pour débarrasser son pays d’une bande de voyous apatrides financés par la CIA et soutenus par l’armée américaine et l’Arabie Saoudite, allié et partenaire commercial indéfectible, mais contre nature, de Washington.

Tous les coups tordus sont bons pour faire croire que Bachar El-Assad, vénéré par son peuple, toutes confessions religieuses confondues, est l’ennemi de son peuple et un tyran sanguinaire. Il y a eu l’affaire des gaz de combats, entièrement montée de toute pièce par la CIA, puis le bombardement d’un peloton de l’armée syrienne et récemment celui d’un convoi humanitaire. Tout ça ressemble au vol MH17, encore un coup fomenté par la CIA, organisé par les USA pour discréditer Vladimir Poutine, ami de la Syrie et donc un autre tyran à abattre !

En Ukraine le « fils de pute » a organisé la « révolution de Maiden » avec l’aide d’ONGs américaines, les mêmes qui ont sévi à Hong-Kong ces dernières années pour titiller le pouvoir central de Pékin, et encore une fois avec l’aide en sous-main de la CIA pour virer le Président ukrainien soit-disant pro-russe, pourtant démocratiquement élu, et le remplacer par la pire des crapules fascistes que les Américains aient pu dénicher derrière les meules de blé des plaines ukrainiennes. Aujourd’hui ce pays est coupé en deux, son économie a sombré dans des abimes inimaginables, le tissu industriel du Donbass est détruit et pour ce « fils de pute » c’est une réussite stratégique car c’est de la faute des Russes …

Vous en voulez encore ?

Parlons donc de l’Amérique latine … un vrai roman noir. L’Amérique latine a toujours été considérée par Washington comme son « pré carré » et le Département d’Etat appuyé par la CIA n’a eu de cesse d’y imposer son agenda hégémonique.

L’Argentine était devenue un pays ennemi puisqu’à sa tête il y avait un président progressiste en la personne de Cristina Kirchner. Celle-ci n’était pas en odeur de sainteté à la Maison-Blanche et des coups très foireux, cette fois économiques, ont abouti à sa chute. Elle fut remplacé en 2015 par un pantin (un de plus) du nom de Mauricio Macri.

Au Brésil, la « putification » du pays par les USA a atteint des sommets inégalés avec en toile de fond la firme Petrobras, un géant pétrolier que lorgnent les majors américaines, quelle occasion unique ! Il a suffi de quelques sombres manoeuvres en coulisse organisées par la CIA pour que Dilma Rousseff soit destituée et qu’un autre pantin du nom de Michel Temer soit installé à la tête du pays conformément à l’agenda du Département d’Etat américain. Personne ne saura jamais quelle a été réellement l’ampleur du scandale Petrobras et qui a été effectivement impliqué dans ce dernier car les informations dont on dispose sont largement biaisées par les sbires de la CIA pour qui le mensonge est une règle professionnelle …

Au Vénézuela, le blocus économique organisé par les Américains pour mettre à genoux le pays sous prétexte qu’il est gouverné par des crypto-communistes a fait que ce pays est maintenant l’ombre de lui-même. La population souffre de malnutrition. Il n’y a plus de médicaments ni de denrées de première nécessité. Les hôpitaux ferment car il n’y a plus de fournitures médicales comme des cathéters ou des seringues et les malades n’ont plus d’autre choix que de mourir en espérant des jours meilleurs pour leurs survivants.

Les médias du monde entier contrôlés par les sbires de la Maison-Blanche accusent Maduro de mauvaise gestion. En réalité, et à l’évidence, la situation du Vénézuela est le résultat d’agissements en sous-main des USA pour asphyxier économiquement et financièrement le pays jusqu’à ce que le peuple se rebiffe et vire le « tyran » communiste à la tête du pays avec naturellement un petit coup de main de la CIA au passage.

La question que tout un chacun peut et est en droit de se poser car la situation mondiale devient franchement alarmante : Que veulent réellement les Américains ? Une guerre nucléaire, l’asservissement total de la planète à leur profit et à eux seuls ? Ça va être difficile car il faudra que la Maison-Blanche, le lobby militaro-industriel et Wall-Street finissent par admettre que la Chine, la Russie et l’Inde refuseront de se plier aux exigences de l’impérialisme américain, c’est évident !

À la décharge d’Obama, il n’a fait que poursuivre l’agenda mis en place par Bush père et fils et repris par Clinton, probablement le président américain qui a battu tous les records dans le registre de la corruption, un autre « fils de pute ». On ne peut qu’espérer l’élection de l’atypique Donald Trump qui a clairement déclaré que toutes ces ingérences des Américains hors de leur sol ça commençait à bien faire. Il reste donc une inconnue de taille : Trump peut se faire flinguer comme le fut JFK par les lobbys industriels et financiers américains qui fonctionnent la main dans la main avec la CIA. Et avec Hitlery Clinton, tout aussi corrompue que son époux, tout pourrait empirer … Bienvenue dans un monde complètement américanisé avec ses hamburgers, son épidémie d’obèses, sa NSA, ses mensonges et ses chaines de télévision de merde !

Le Général De Gaulle, le seul homme politique français respectable de l’après-guerre, visionnaire incroyable, avait quitté l’OTAN et viré les GIs hors du sol de l’Hexagone. Il prônait une Europe de l’Atlantique à l’Oural et il avait bien raison. L’Europe sans la Russie – à l’époque l’Union Soviétique – ne pouvait pas avoir d’avenir et elle n’en a toujours pas car les Américains ont tout fait pour éviter ce rapprochement qui va à l’encontre de leurs intérêts. Il faut se rendre à l’évidence : aucun pays européen pris isolément ne survivra à l’hégémonie impérialiste américaine et si l’Europe n’établit pas quelques restrictions politiques et commerciales à l’encontre des USA elle sera condamnée à subir la loi hégémonique de Washington, les négociations TTIP en sont un exemple flagrant.

En ce qui concerne cette soumission sans conditions aux diktats américains l’exemple des Pays-Bas est caricatural. La commission d’enquête sur le vol MH17 oblige ce pays, sur ordre de la Maison-Blanche, à persister dans le mensonge éhonté, un état de fait qui affaiblit toute crédibilité au sujet de ce pays, le vassal européen le plus méprisable des USA, mais on peut en dire de même de l’Allemagne, de la France ou encore de la Grande-Bretagne. Tous ces pays ont vendu leur âme aux USA !

Si on voulait enfoncer le clou on pourrait aussi mentionner le Kosovo, ce fut une prouesse dans le genre du mensonge et de la désinformation. On peut dire que les Américains se firent la main dans ce conflit en testant l’aptitudes des pays européens à prendre part à leurs exactions. Comme un seul homme ils tombèrent dans le piège que leur tendait la CIA et l’armée américaine. Tous les pays européens devraient avoir honte : l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et bien d’autres, une honte totale ! Mais il ne faut plus en parler, ça fait mauvais genre et ça me dégoute. Franchement j’ai honte de la France devenue la « fille de pute » de Washington …

Les pays européens doivent s’unir et se rapprocher de la Russie, c’est un mouvement naturel, continental et conforme à la configuration naturelle des lieux, car après tout l’Europe et l’Asie forment un seul continent et les intérêts mutuels sont immenses. La Russie n’est pas le monstre que dépeignent les médias américains repris servilement par les journaux européens à des fins idéologiques. Sans un rapprochement Europe-Russie et indépendamment de l’agenda du Département d’Etat américain, il n’y a pas d’avenir pour l’Union européenne …

Sources : diverses dont en particulier PCR.

Note : Je revendique jalousement mon droit à la liberté d’expression !

Billet d’humeur (géo)politique : les coups tordus des Américains

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Le Crédit Agricole vient d’être taxé par la justice américaine comme l’a été il y a quelques mois la BNP pour avoir osé contourner les embargos économiques décidés unilatéralement par les USA à l’encontre de Cuba, de l’Iran ou encore du Soudan. Des banques de pays alliés des USA ont osé, crime de lèse-majesté suprême, commercer en dollars US avec ces pays. Le dollar est non seulement la monnaie nationale américaine mais aussi celle de nombreux échanges internationaux : avec quelle monnaie on achète du pétrole ? Avec des dollars. Les Américains ont imposé la suprématie du dollar au monde entier mais si par hasard, après que la Maison-blanche ait décrété un embargo, des banquiers de pays pourtant alliés et membres de l’OTAN osent faire du business en dollar avec ces pays classés « ennemis des USA » alors la justice américaine leur tombe dessus. En effet bien qu’ayant un statut de fait de monnaie internationale, le dollar US est assujetti aux lois américaines car c’est aussi la monnaie nationale des USA : un mélange des genres subtil mais tout aussi vicieux.

C’est très exactement ce qui se passera si l’Europe signe le TTIP : la justice américaine sera à l’affut de la moindre entorse, du moindre geste « inamical » envers l’impérialisme américain. Des jours très sombres se profilent pour les paysans, les banquiers et les entrepreneurs européens dans n’importe quel registre industriel ou commercial !

« Est-ce ainsi qu’on traite ses amis, ses alliés ? Non ! C’est comme ça qu’on traite ses vassaux qui ont osé agir comme bon leur semblait mais à l’encontre des intérêts de Washington. Résultat : ils sont punis et déshonorés » (Vladimir Putine, Valdai International Discussion Club, octobre 2015).

BNP : 8,9 milliards de dollars, Toyota : 1,2 milliard, Commerzbank : 1,7 milliard, récemment le Crédit Agricole, et probablement bientôt la Deutsche Bank et d’autres banques européennes dans le collimateur de la justice américaine pour avoir enfreint l’embargo otanien (américain) contre la Russie … Au total les Américains ont ainsi par intimidation juridique déjà « récolté » en six ans 230 milliards de dollars auprès de divers pays dont par exemple la Pologne ou la République Tchèque, invraisemblable et totalement intolérable mais les gouvernements européens n’en ont cure, ils courbent l’échine sans broncher.

Voilà comment les Américains traitent leurs « alliés et amis » ! Il y a comme un gros souci si les négociateurs de la Commission Européenne finissent par signer le TTIP. Dans peu de temps le Japon, le Vietnam et d’autres pays regretteront amèrement de s’être fait rouler dans le goudron et les plumes par les négociateurs américains du TPP. Ça s’appelle en termes à peine déguisés la guerre économique organisée par les néoconservateurs américains pour maintenir l’hégémonie des USA sur la majeure partie du monde : le TTIP est un coup tordu de plus des Américains pour mieux asservir l’Europe …

Sources : diverses dont le blog de Paul Craig Roberts et d’autres blogs.

Illustration : http://www.cybercartes.com/apercu/4841/cc/lucky-luke

Plaidoyer pour une défense des fromages français AOC !

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Hier 5 octobre en dehors de Bloomberg Business et de Business Insider aucun commentaire dans la presse européenne, les quelques journaux en ligne que je parcours comme Le Temps, La Libre Belgique et The Guardian, rien non plus dans Les Echos et Le Figaro au sujet du TPP qui vient d’être finalisé à Atlanta ce week-end. On dirait qu’il faut alimenter le secret sur les négociations toujours en cours du TTIP. J’avais laissé sur ce blog (voir le lien) un commentaire au sujet de ces négociations qui ont pour but d’asseoir l’hégémonie de l’impérialisme américain sur pratiquement le monde entier hors Inde, Chine, Russie et une majorité de pays africains. Très brièvement le TPP met en place une clause autorisant les multi-nationales américaines à ester devant un tribunal américain contre n’importe quel pays souverain qui ne respecterait pas les clauses de ce traité, sans possibilité de faire appel, en d’autres termes si une société industrielle ou commerciale d’un pays ne respecte pas les termes du traité, la justice américaine passera au dessus des lois nationales ou en d’autres termes encore, isolant encore plus la Russie et la Chine, les USA, via leurs grandes corporations internationales industrielles et financières, finiront par dominer le monde.

Le secrétaire d’Etat au commerce extérieur français Matthias Fekl a déclaré dans le Journal Sud-Ouest la semaine dernière que la France se réservait le droit de se retirer des négociations en cours pour le TTIP déplorant que la France n’avait toujours pas reçu d’offres sérieuses de la part des USA au sujet d’un certain nombre de points précis depuis le début des négociations en 2013. Par exemple la France est très attachée à ses « appellations d’origine » comme pour les fromages. Les USA ne toléreront ce système archaïque à leurs yeux que pour les vins et les spiritueux, non négociable, point barre !

Un autre point qui avait été soulevé par Jean Arthuis en 2014 est la toute puissance de l’espionnage américain qui fait fi de la souveraineté des Etats en procédant à des écoutes jusqu’aux conversations téléphoniques d’Angela Merkel. Tant que cette emprise de la NSA n’aura pas été reconsidérée à Washington, le TTIP ne pourra pas être ratifié, selon Arthuis. De plus l’emprise des grandes compagnies impliquées dans les services digitaux, Google, Facebook, Netflix ou encore Amazon auront avec ce traité les mains libres pour transformer l’Europe en une « colonie digitale », c’est d’ailleurs déjà en grande partie le cas.

Il n’y a même plus lieu de se poser une quelconque question, le TTIP ne bénéficiera qu’aux super-riches américains. Au risque de me faire taxer de complotiste, on peut considérer que l’ «affaire Volkwagen » comme les amendes infligées à la BNP relèvent de la stratégie globale d’asservissement de l’Europe par les USA. Il n’y a qu’à constater avec quelle rapidité la justice américaine s’est emparée de l’ « affaire VW » pour obtenir le maximum de monnaie quitte à détruire l’économie allemande. La justice américaine se place déjà au dessus des lois nationales, elle n’a aucun compte à rendre à qui que ce soit car sa mission est justement de collaborer à la mise en place de l’hégémonie impérialiste des USA sur le reste de la planète.

À l’aide d’une propagande scandaleuse organisée tambour battant par la CIA, la Maison-Blanche a réussi à éloigner l’Europe de la Russie, un partenaire commercial naturel, et ses manœuvres ayant consisté à mettre en place un régime fantoche fasciste à Kiev relèvent de la même approche (au fait où en est l’enquête sur le vol MH17 ?) *. Des voix isolées comme celle de Fekl ou Arthuis suffiront-elles à faire prendre conscience aux dirigeants européens du danger de la conclusion des accords TTIP ? Inutile de compter sur Cameron qui est un pro-américain viscéral, mais quelle pourra être à terme l’attitude de la Chancelière allemande, elle qui dispose (encore) d’un certain pouvoir avant une descente aux enfers de l’économie allemande ?

Il est temps de réagir : Monsieur Hollande, défendez les fromages français, non pas seulement pour le bien des petits producteurs régionaux de fromages qui n’appartiennent pas encore à General Food, Unilever ou Philip-Morris, mais également pour le bien de tous les citoyens français et européens !!!

* À propos de l’enquête sur le regrettable mitraillage de l’avion de Malaysia Airlines MH 17, la famille royale hollandaise qui est partie prenante dans les agissements du WWF et de Greenpeace, organisation domiciliée en Hollande, ne peut pas prendre le risque de voir révélée au grand jour qui sont les auteurs de ce crime contre l’humanité que constitue ce vol MH 17. Chers lecteurs, lisez ou relisez l’excellente enquête dont j’ai laissé le lien sur ce blog … Aucun soupçon n’est plus permis !

Source : Bloomberg Business

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/06/20/reflexions-sur-le-ttp-le-ttip-et-le-tisa/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/10/10/et-si-on-reparlait-encore-de-malbouffe/

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/31/89/29/Etude-sur-la-nature-des-mouvements-ecologistes/Etude-sur-la-nature-des-mouvements-ecologistes.pdf