Nouvelles des îles Canaries

L’île de Tenerife, la plus grande et la plus peuplée de l’archipel est passée de l’alerte sanitaire rouge au degré orange. Le couvre-feu a été repoussé à 23 heures. Les autres îles attendront …

Le printemps est arrivé, il fait très beau, un peu frais le matin : environ 20 degrés, c’est supportable avec ma « plume » Uniklo fabriquée au Vietnam (je ne fais aucune publicité, je m’en garderais bien) quand j’ose sortir avec ce froid intense, mes lecteurs d’Europe continentale ou du Quebec apprécieront. Avec ces conditions climatiques favorables et s’il n’y a pas trop de touristes venant du nord de l’Europe (en réalité il n’y en a pratiquement aucun) alors le virus disparaîtra dans quelques semaines. Si cette situation perdure dans le sens de l’amélioration peut-être que les touristes réapparaîtront du moins sporadiquement puisque l’industrie du tourisme complètement tombée en ruine est le nerf de l’économie de l’archipel. Certaines mauvaises langues ont relevé le fait que c’était une erreur d’avoir développé le tourisme dans cet archipel au point que n’importe quel aléa peut tuer l’économie locale. Il faudrait que ces analystes fassent leur mea culpa car la Grèce, l’Italie, l’Espagne péninsulaire mais aussi la France vivent du tourisme. Quand le gouvernement français prétend que le PIB français n’a chuté que de 6 % en 2020 c’est une énorme « fake-news » puisque le tourisme représente globalement au moins 12 % du PIB français. Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi le beau Bernard occupe le poste de ministre des finances alors qu’il ne sait pas compter.

Passons à un autre sujet qui concerne les Français vivant en Espagne. Une de mes amies française résidant ici à Tenerife s’est rendue dans le sud de la France pour un examen médical au tout début du mois de janvier lorsque les liaisons aériennes ont été rétablies entre Tenerife et Barcelone, elles ont été ensuite suspendues. Elle avait un rendez-vous à l’hôpital de Sète dans le service de chirurgie en ambulatoire pour une intervention sans gravité et elle a été refoulée sous le prétexte qu’elle vit en Espagne, un pays considéré comme dangereux. Lorsqu’elle m’a raconté ses déboires je lui ai dit qu’elle aurait du aller dans le premier poste de police pour déposer une plainte pour non-assistance à personne en danger. Et j’ai rajouté une couche en lui rappelant que tous les migrants arrivés dans l’archipel des Canaries ces derniers mois se retrouvent maintenant à la frontière franco-espagnole pour entrer en France où ils profiteront de l’AME, de vêtements chauds et d’un petit pécule pour vivre.

Il ne sera donc pas surprenant que tous deux, retraités français non-résidents, soyons les premiers à constater une diminution de 20 à 30 % de nos retraites dans les prochains mois conformément à l’ordonnance publiée le 2 décembre dernier au J.O. français que j’ai mentionné sur ce blog et qui n’a pas suscité trop de commentaires. Pourtant ce n’était pas une « fake-news ».

Bref, le printemps est arrivé ici, ce n’est pas encore le cas en Europe continentale mais patientez le prochain printemps sera chaud … très chaud.

Une dernière information, le carnaval de Santa Cruz de Tenerife, considéré comme le deuxième plus fastueux carnaval de la planète après celui de Rio de Janeiro, n’aura pas lieu comme d’ailleurs celui de Rio.

Ça commence à sentir le roussi !

Israël vient de confiner à nouveau sa population à la veille du nouvel an juif. Coïncidence ? On peut tout imaginer. En France, en Belgique et en Espagne l’idée de reconfiner la population sous le faux prétexte que l’augmentation du nombre de tests PCR fait apparaître une circulation préoccupante du virus sans pour autant que le nombre de morts formellement attribués au coronavirus lui-même reste contestable. Par exemple si une personne morte d’un infarctus foudroyant est testée positive post-mortem pour le coronavirus alors on mettra une étiquette attachée sur le gros orteil de son pied droit « la Covid m’a tué ». Tout ça pour que les politiciens décident maintenant de contrôler les réunions familiales en raison de la circulation extravagante du virus. Donc tout doit être sous contrôle au mépris des plus essentielles libertés individuelles. On ne parle plus de morts mais de « cas » : de qui se moque-t-on ?

Ici à Tenerife, dans l’archipel des Canaries, le tourisme est mort. La ville de Santa Cruz est somnolente. Je me promène tous les jours sans mettre de masque, il y en a toujours un dans la pochette de ma chemise au cas où, et les passants me regardent avec une réprobation évidente car non seulement je peux transmettre le virus mais aussi et surtout parce que je ne respecte pas la loi. De plus la psychose locale augmente jour après jour car on assiste à une recrudescence de « pateras » arrivant sur les rivages de l’île en provenance du sud du Maroc et de Mauritanie, 350 immigrants cette seule semaine passée tous porteurs du virus, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont contagieux. Résultat : les hôtels, vides depuis le mois de mars dernier ne se remplissent pas de touristes solvables et dépensiers mais de réfugiés que le gouvernement local loge aux frais des contribuables y compris dans des hôtels quatre étoiles. Et pendant ce temps-là des vigiles contrôlent le moindre sac à main dans les supermarchés car beaucoup de personnes n’auront bientôt plus d’argent pour se nourrir. Ce petit récit donne un aperçu de l’ambiance anxiogène locale.

Un ami canarien a pu ouvrir à nouveau son petit restaurant et il a du succès et c’est facile à comprendre, il reste le seul dans la petite rue où il se trouve à avoir pu survivre au confinement et aux mesures de distanciation ultérieures, au prix d’un assèchement presque total de ses réserves de trésorerie. En cas de reconfinement, ce sera une mort certaine pour lui : il est prêt à se battre physiquement s’il le faut, c’est une question, maintenant, de vie ou de mort. Deux autres amis français envisagent de retourner en France après des années passées ici. Ils pensent qu’ils pourront bénéficier d’aides de l’Etat français puisqu’ici après six mois de chômage partiel c’est terminé, fini, nada ! Ces migrants venant d’Afrique arrivent dans des îles riches selon leurs critères mais exsangues et en état de mort économique. Ces Français vivant ici envisagent de retourner dans leur pays natal mais ils auront aussi des mauvaises surprises.

Un nouveau confinement, même limité, sera le pas de trop franchi par les politiciens. Alors la population se révoltera. Ce ne sera pas cette manifestation stalinienne stupide de la CGT en France qui a fait la risée des commentateurs de tous les médias de l’Europe du sud. Ces CéGétistes seraient-ils finalement des collaborateurs du gouvernement en place en France pour précipiter la ruine du pays avec les Verts qui veulent aussi restreindre les libertés individuelles ? Tout ça commence à devenir inquiétant et je suis de plus en plus convaincu que l’Europe va connaître un automne très agité voire sanglant. Ça sent le roussi …

Nouvelles des îles Canaries : l’économie s’enfonce vers la ruine totale

Une amie française est revenue du sud de la France en avion depuis Barcelone il y a trois jours. Aucun contrôle sanitaire à la frontière franco-espagnole, aucun contrôle à l’aéroport de Barcelone comme par exemple une prise de température frontale avec un thermomètre infra-rouge comme cela existe dans les supermarchés ici à Santa Cruz de Tenerife. Aucune attente pour passer la sécurité, toute la place dans l’avion pratiquement vide. Le personnel naviguant de cabine immobile pendant tout le vol ceinturé comme des sphinx de pierre sur les petits sièges faisant face aux rares passagers. Pendant le vol durant plus de trois heures aucun rafraichissement proposé aux passagers, tous devant porter un masque de protection.

Arrivée à l’aéroport nord de Tenerife : aérogare déserte, aucune boutique ouverte, les offices des compagnies aériennes fermés, les bureaux de location de voitures fermés, les bars fermés. Sur le tableau où sont affichés les vols, quelques mentions seulement pour les vols inter-îles et trois vols pour Madrid, Barcelone et Bilbao prévus en fin de journée.

Deux jours plus tard cette amie est allée récupérer son petit-fils qui arrivait à l’aéroport sud Reina Sofia qui normalement fonctionne 24/24h. Même ambiance, aérogare déserte, pas un seul bar ouvert, quelques rares passagers hébétés. Le gamin avait pris un avion tôt le matin depuis Genève : aucun moyen de boire quoi que ce soit ou de manger le moindre sandwich. Ayant pris leur voiture ils ont donc fait un peu de route et tentèrent leur chance dans le haut lieu du tourisme de masse, à Las Americas, aussi appelé Costa de Adege, dans le sud de l’île où il y a d’immenses plages. Rien, le désert total, toutes les boutiques fermées, tous les bars et les restaurants également fermés.

D’habitude cet endroit est noir de monde venu de l’Europe entière … Ayant repris la route, dans le village de Santiago del Teide, un seul restaurant ouvert alors qu’il y en avait une petite dizaine auparavant. Trois quart d’heure d’attente pour avoir de quoi boire et se restaurer. Le patron du restaurant était submergé par une table de quatre Belges (des touristes courageux) et ceux qui parlent espagnol passaient après ces rares touristes. Il finit pas s’excuser pour cette attente insupportable en expliquant qu’il n’était pas habitué à cuisiner et faire le service, il avait été obligé de licencier tout son personnel car il ne pouvait plus payer les salaires puisque pendant trois mois il n’avait plus eu un seul client.

Voilà la situation économique de l’archipel. Dans ces conditions la reprise de l’activité touristique reste hypothétique. La gravité de la situation ne présage rien de très rassurant. Mais il en sera de même pour l’Espagne péninsulaire, l’Italie et également la France, pays où le tourisme représente près de 15 % du PIB. Je pense que dans ces pays la rentrée sociale sera particulièrement mouvementée pour ne pas dire critique. Tout ça pour des décisions politiciennes inexplicables afin de maîtriser une grippe qui au final n’aura pas été plus dévastatrice que n’importe quelle autre grippe saisonnière. Ce dernier point fera l’objet d’un prochain billet.

Nouvelles coronavirales : analyse ponctuelle depuis l’archipel des Canaries

Ici comme en Espagne péninsulaire le port du masque est toujours obligatoire et la distanciation sociale est supposée de rigueur. L’assouplissement de ces mesures n’est pas encore à l’ordre du jour, peut-être au début du mois de juillet, tandis que l’industrie touristique est complètement à l’arrêt. De nombreux restaurants ne disposant pas de terrasses sont fermés et une majorité d’entre eux a baissé le rideau pour toujours. Les deux gargotes situées en bas de mon modeste meublé de location fonctionnent à nouveau depuis une quinzaine de jours mais elles ne font pas le plein de clientèle, clientèle qui a d’ailleurs tendance à se raréfier. Ceci est un signe évident de la baisse du pouvoir d’achat des Canariens dans leur ensemble ou pour être plus précis l’augmentation du nombre de personnes qui n’ont plus les moyens financiers d’aller boire un café entre amis car elles sont sans travail avec peu d’espoir d’en trouver un tant que les règles strictes ne seront pas assouplies.

Pourtant l’épidémie de grippe est terminée. Mais cette grippe dite coronavirale était-elle vraiment provoquée par ce Covid-19 ? Si on considère le résultat des tests PCR, c’est-à-dire l’identification de la présence d’ARN viral dans les fosses nasales des patients, tests mis en place dès le début du mois de mars pour toute personne présentant des signes grippaux, il est évident que la très grande majorité des sujets en état grippal souffraient de grippe non provoquée par le Covid-19 :

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Le vrai pic de la grippe « coronavirale » se situe entre le 15 mars et le 15 avril mais il existait simultanément une autre grippe virale comme chaque année. Je serais curieux de connaître quels sont les résultats pour d’autres pays. En effet l’examen de ce graphique (lien en fin de billet) prouve clairement que les politiciens ont pris des mesures disproportionnées et on peut se demander si lors de la prochaine grippe saisonnière il n’en sera pas de même. Plus de 300000 tests PCR ont été effectués dans l’archipel pour ne détecter que 2391 cas confirmés de présence de Covid-19 et le nombre de morts – 162 – représente un taux de létalité de 6,7 % et de mortalité de 162/2150000 soit 75 par million d’habitants pour la seule grippe à coronavirus si ces statistiques sont exactes.

Pour la distanciation sociale sur une terrasse de café tout est relatif :

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Source : https://www.eldiario.es/canariasahora/sociedad/coronavirus-Canarias-mapas-graficos_0_1008599481.html#grafcan

L’invention du « zéro » dans les statistiques économiques.

Dans les statistiques économiques il est rare que le numéro zéro soit utilisé pour décrire une tendance. Zéro c’est la stagnation, le néant. Il a d’ailleurs fallu des milliers d’années pour que l’homme invente ce nombre puisqu’il ne signifie rien de matériel. C’est ce qui vient d’arriver dans les statistiques officielles espagnoles relatives au tourisme : rien, le néant. Le produit intérieur brut de l’Espagne dépend du tourisme pour environ 15 % de son montant. C’est la deuxième destination touristique mondiale après la France et les archipels des Baléares et des Canaries représentent un part majeure de ce PIB. Cette industrie touristique espagnole génère approximativement 190 milliards d’euros de revenus.

Depuis que l’office national des statistiques touristes existe – il a été mis en place à l’époque de Franco quand le gouvernement central de Madrid développa le tourisme côtier au sud de la frontière entre la France et l’Espagne au cours des années 1950 – jamais le nombre zéro n’avait été utilisé dans ces statistiques. C’est maintenant chose faite. Lors des pics de fréquentation touristique environ 10 millions de touristes affluent vers l’Espagne (juin-juillet-août) chaque mois puis cet afflux est redirigé vers les Canaries durant les 5 mois d’hiver, de novembre à mars. En raison de l’épidémie de grippe coronavirale les frontières terrestres, maritimes et aériennes de l’Espagne ont été hermétiquement fermées le 14 mars 2020.

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Normalement au cours du mois d’avril l’activité touristique reprend comme l’indique l’illustration provenant des services de statistique du gouvernement espagnol. Cette année 2020 a vu une chute brutale de l’afflux de touristes pour le mois d’avril et il en sera de même pour les prochains mois. Les aéroports internationaux de l’archipel des Canaries, il y en a 6 dont trois fonctionnent normalement 24 heures sur 24, sont désespérément fermés. Les hôtels envisagent d’ouvrir parcimonieusement au cours de l’été mais beaucoup de boutiques ne survivant qu’avec le tourisme et certains petits hôtels resteront définitivement fermés. Et ce sera le même cas de figure pour l’Espagne péninsulaire.

On ne peut que remercier les politiciens pour leur gestion calamiteuse de cette grippe qui finalement n’aura occasionné qu’un maigre surplus de morts par rapport à une grippe saisonnière banale mais détruit des pans entiers de l’économie. Si cette gestion était préméditée alors ces politiciens sont des criminels et devront un jour rendre des comptes aux citoyens poussés par millions dans la misère dont ils ne pourront se sortir que par la criminalité ou le suicide … À méditer.

Source : Wolfstreet.com

Distanciation à la mode canarienne pour un avenir meilleur (?)

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Lundi dernier 11 mai les Canariens se sont enfin retrouvés aux terrasses des cafés après avoir été encagés pendant plus de 9 semaines. Ce coup d’arrêt brutal, prolongé et autoritaire de l’économie a certes freiné sinon arrêté l’épidémie de grippe coronavirale mais elle a surtout plongé dans un coma profond l’activité de tout l’archipel. Nul ne sait quand le malade reprendra conscience. L’activité touristique dépend essentiellement des liaisons aériennes et tant que ces dernières n’auront pas retrouvé leur fréquence habituelle il n’y aura tout simplement pas de touristes, les hôtels resteront fermés et les plages ne seront que des étendues de sable blond ou noir inutiles.

Tout le monde a conscience ici de l’extrême gravité de la situation mais il faut continuer à vivre, rire et boire des coups d’autant plus que le soleil et les températures estivales – hier 26 degrés avec une légère brise marine à 21 heures quand j’ai capté cette scène – autorisent la consommation de bonnes bières fraiches. En 5 jours à peine deux boutiques sur 10 ont timidement relevé le rideau. Les restaurants sans terrasse restent fermés et comme les terrasses ne se trouvent que dans les rues piétonnes et qu’il y a plus de 2000 restaurants et bars dans la ville de Santa Cruz un grand nombre d’entre eux ne reprendront jamais leur activité : un désastre ! Et les bars et restaurants disposant d’une terrasse ont supprimé la moitié des tables (illustration) pour respecter les règles de « distanciation ». La réouverture de beaucoup d’entre eux sera donc éphémère puisque leur chiffre d’affaires sera réduit de moitié. Si la crise de 2008-2009, un cadeau des Etats-Unis à l’ensemble du monde, a essentiellement détruit durablement les constructions immobilières – quelques chantiers ont redémarré ici en 2017 seulement – cette crise économique qui ne fait que commencer, délibérément provoquée par la gestion moyenâgeuse et calamiteuse de la grippe coronavirale, va certainement être bien pire que tout ce que l’humanité a connu depuis la révolution industrielle, en tous les cas dans l’archipel des Canaries. D’ors et déjà la chute du PIB de la province sera pour cette année 2020 proche de 50 %. L’Espagne dans son ensemble subira l’impact des conséquences de cette grippe dont en particulier les Baléares et les Canaries.

Cette grippe à peine plus mortelle que les autres grippes saisonnières révèle la nullité des politiciens, entourés de courtisans pompeusement appelés « experts » grassement rémunérés avec les impôts des contribuables pour étaler leur total manque de compétence, car opter pour un confinement généralisé constitue la preuve manifeste de cette incompétence. Elle révèle également l’incapacité totale de ces mêmes politiciens à calculer les conséquences de leurs décisions. Pour minimiser leurs erreurs ces politiciens comptabilisent dans le nombre de décès « par coronavirus » toutes sortes d’autres causes de décès – y compris l’abus de bière « Corona » – afin de pouvoir déclarer à la télévision : « si on n’avait rien fait la situation aurait été pire » … On peut se permettre d’en douter.

Demain sera un autre jour plus sombre qu’hier.

Nouvelles des Îles Canaries

Avec le silence imposé par le couvre-feu coronaviral on entend chanter les oiseaux. En réalité il ne s’agit pas de canaris mais de merles, de tourterelles turques et de pigeons, ces deux dernières espèces de volatiles étant tout à fait exécrables. Il y a aussi des petits perroquets verts comme il en existe des milliers dans la banlieue parisienne. J’allais oublier les merles qui organisent des réunions politiques jour et nuit.

Je suis allé ce mardi forcer la porte du Consulat de France pour faire valider mon « certificat d’existence » par le Consul en personne, un papier que je dois renvoyer à mes caisses de retraite avant la fin du mois. Il m’a annoncé que le délai de réception de ce document était prolongé de 2 mois. Reste à savoir si, donc, au cours de l’été les fonctionnaires de l’administration française n’ayant pas reçu ce sésame qui permet de continuer à percevoir la retraite continuera ou non à procéder au versement de ces dites retraites comme elle avait l’habitude de le faire pour des retraités morts depuis longtemps en particulier au Magreb. Les Canaries ne sont pas très éloignées du Maroc mais l’administration locale est plutôt tatillonne et elle signalerait immédiatement le décès d’un expatrié français ou d’un autre pays européen à l’administration correspondante.

Bref, le Consul m’a entretenu de la catastrophe économique majeure dans laquelle se trouve aujourd’hui l’archipel. Il m’a répété que le tourisme représente 55 % du PIB des Canaries et qu’il est éventuellement possible que les hôtels ouvrent à nouveau leurs portes au mois d’octobre. Il faudra naturellement que les quelques 1500 vols quotidiens à destination et au départ de l’archipel soient rétablis. J’ignorais l’ampleur de l’importance des liaisons aériennes pour la vie des Canariens sans même mentionner les bateaux de croisière qui ont essuyé une pitoyable réputation avec un bateau en quarantaine en Californie et un autre à nouveau au Japon. Pauvre Japon qu’on a accusé de tous les maux à ce sujet …

Enfin, pour me remonter le moral le Consul a prédit une augmentation de la criminalité et de la prostitution sauvage puisque déjà des dizaines de milliers de personne n’ont plus un centime d’euros pour se nourrir … J’ai entretenu ce digne représentant de la République française d’une diminution surprise de ma retraite CNAV et il n’a pas eu l’air très au courant. Il est vrai que ce monsieur, investisseur d’actifs financiers en provenance du Sénégal et tout récent Consul de France, n’est pas encore au fait de toutes les décisions prises par Paris. Pratiquement au moment où je lui expliquait qu’il existait des dispositions spéciales japonaises pour les retraités ayant des difficultés économiques en raison de la réduction de leur pension et que le Japon les avait mises en place, il s’agit d’une procédure d’obtention de visa de résident pour les retraités dont un membre proche de leur famille vit au Japon – c’est mon cas – mon fils m’appelait sur mon iPhone depuis Tokyo ! À suivre.

Brève. Actualité du virus …

France et îles Canaries. Quand j’entends Castaner, Ministre de l’Intérieur français, c’est-à-dire ministre de la sécurité sanitaire qui avait donné du LBD et des gaz lacrymogènes aux personnels soignants qui manifestaient dans les rues de Paris, déclarer que le port du masque rendu obligatoire par certains maires de bourgades éloignées de la Place Bauveau est « une stupidité car il ne protège en rien la propagation de l’épidémie », j’ai cru que j’allais m’étrangler. Ici à Tenerife on ne peut pas entrer dans un petit supermarché de ville sans masque et sans gants. Si on se gante soi-même il faut nettoyer ces derniers avec une solution hydro-alcoolique dont un distributeur est mis à la disposition des clients. Des personnels de sécurité expliquent ce qu’il faut faire avec précision.

En tant qu’ancien biologiste je voudrais communiquer à mes lecteurs une recette très simple pour stériliser des gants afin d’être en mesure de les réutiliser sans risque. N’importe quel virus, n’importe quelle bactérie, n’importe quel champignon microscopique renferment de l’eau, même les virus que l’on imagine comme des sortes de cristaux sans vie. Il suffit de mettre ces gants ainsi qu’un masque (à condition qu’il ne comprenne pas de parties métalliques) qui pourront être alors être réutilisés dans un four à micro-ondes durant une minute, ou deux si on veut être vraiment certain de l’efficacité du traitement. Le virus explose littéralement car l’eau concentrée dans l’enveloppe du virus atteint en quelques secondes une température de plus de 100 degrés ! Les micro-ondes ne font vibrer que les molécules d’eau dont la vibration est dissipée sous forme de chaleur. C’est aussi simple que cela …

Pour répondre à cet escroc de Castaner lorsque j’étais « étudiant » j’ai travaillé quelques semaines dans un hôpital, comme infirmier improvisé, dans le service des brûlés d’un hôpital lyonnais, service qui n’était rien d’autre qu’un grand bloc opératoire. Imaginez un instant de déambuler dans ce service sans gants, sans masque, sans sur-bottes, sans sarrau et sans lunettes de protection. Non seulement les soignants se protégeaient contre les germes apportés par les patients qui arrivaient à moitié mourants et étaient immédiatement traités dans le bloc opératoire proprement dit mais ils protégeaient aussi les malades du service.

Alors quand Castaner prétend que les masques ça ne sert à rien il sera jugé au pénal pour la portée de ses déclarations dignes des éructations d’un chimpanzé. Mais il n’est pas le seul dans ce gouvernement français de clowns de foire. C’est à peu de choses près la même situation en Espagne, pays où la semaine sainte revêt une importance particulière. Les habitants des grandes villes se sont octroyé le droit de braver le confinement pour aller passer cette semaine particulière dans leurs résidences secondaires situées le long de la côte méditerranéenne. De ce fait ils répandent potentiellement le virus puisqu’il n’existe aucun système de dépistage systématique. Il faudrait peut-être que ces deux pays, la France et l’Espagne, prennent exemple sur l’Allemagne qui procède à des dépistages systématiques, 500000 par semaine, afin de tenter de résoudre le problème majeur de l’ « après-confinement », confinement, une mesure qui paraît presque préhistorique à l’ère du numérique et des smart-phones. Autres pays, autres mœurs …

Nouvelles des Îles Canaries et d’ailleurs …

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Nous sommes « confinés » dans l’archipel depuis bientôt trois semaines, coronavirus oblige. L’archipel, haut lieu touristique, est totalement isolé du monde extérieur. Seulement quelques vols par jour depuis la péninsule ibérique sont assurés ainsi que les vols inter-îles. Il n’y a plus aucun touriste, plus aucun bateau de croisière, tous les hôtels sont fermés, tous les commerces de détail non essentiels ont baissé le rideau, peut-être définitivement, tous les restaurants, tous les bars à filles (que je ne fréquente pas), tous les centres commerciaux sont fermés. Les rues de Santa Cruz à Tenerife sont désertes. Dans la population canarienne locale, environ 2,4 millions d’habitants répartis dans 7 îles de tailles variées dont la superficie globale représente à peine un tout petit département français, 7500 km2, le coronavirus a contaminé un peu moins de 1000 personnes pour un nombre de décès inférieur à 100, essentiellement des « vieux » cacochymes.

Depuis 10 jours il n’y a plus aucun nouveau cas de contamination ni nouveau décès et la province envisagerait de lever le confinement dans les prochains jours. Cependant l’archipel restera isolé durant plusieurs semaines. Alors que le tourisme (18 millions de visiteurs par an) représente près de 60 % du PIB de l’archipel, l’effondrement total de cette ressource va créer à n’en pas douter un instant une très grave crise économique, humanitaire et sociale par voie de conséquence.

J’ai croisé ce matin un « sdf » qui n’avait plus la force de tendre la main pour demander l’aumône. Il sera peut-être mort demain dans le recoin d’où il ne bouge plus depuis plusieurs jours. De plus il tousse et je n’ai pas osé m’approcher de lui. C’est terrible !

Les autres postes contribuant au PIB canarien sont les primeurs, les fleurs, les bananes et … les dépenses des nombreux retraités européens qui ont (comme votre serviteur) choisi cet endroit pour terminer leur vie dans des conditions climatiques particulièrement favorables.

Plus le confinement des individus et de la presque totalité de l’activité commerciale continuera ici plus la crise subséquente sera profonde. Alors ce ne seront pas quelque cent morts qui seront à déplorer mais beaucoup plus, peut-être tout simplement de faim … Ce qui va s’abattre dans l’archipel sera d’une ampleur pourtant inférieure à celle qui attend les 4 pays de l’Europe continentale les plus touchés par l’épidémie, l’Italie, l’Espagne péninsulaire, la France, la Grande-Bretagne et la Belgique, pour faire court. Ces pays vont aussi connaître une très grave crise économique. Celle-ci induira, et c’est inévitable, un changement de paradigme et peut-être une dislocation de l’Union européenne que pour ma part je souhaite sans le dire à haute voix. Les mois prochains vont être tout à fait captivants.

J’ose imaginer parfois qu’en France l’armée prendra le pouvoir quand des émeutes sanglantes surgiront dans les banlieues et les quartier qualifiés pudiquement de « no-go zones » pour reprendre un terme anglo-saxon qui masque le malaise croissant que jamais aucun gouvernement n’a su résoudre intelligemment alors qu’il en coûte un « pognon de dingue » à l’Etat français, mais pas seulement à la France si on considère l’Europe. Cette situation critique de zones péri-urbaines « interdites » existe aussi en Suède, au Danemark, en Italie ou encore en Belgique.

Petite lueur d’espoir au moins pour la province espagnole des Canaries, le nombre de nouveaux cas est quasiment nul et le nombre de morts (dont on ignore le pedigree médical) provoqué par le virus est à peine supérieur à 60. Alors cette province espagnole sera probablement la première à rendre aux habitants leur liberté de mouvements. Je croise les doigts …

Histoire de « calima »

Dans le vocabulaire local canarien (îles Canaries) les poussières soulevées par les vents du désert saharien s’appellent « la calima ». On dit que ce sont les fatmas qui secouent leurs tapis dans les tentes des nomades. En réalité il s’agit d’un phénomène météorologique qui n’a strictement rien à voir avec le réchauffement ou changement climatique dont on parle tous les jours et encore plus maintenant puisque le coronavirus qui paralyse presque toute la planète serait le résultat le plus évident du changement climatique qui fait apparaître de nouveaux virus.

Pendant cet épisode j’ai pris une photo précisément à 19h15 le dimanche 23 février au plus fort de cette calima :

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Depuis 2 jours on ne voyait pas le soleil … puis une autre photo exactement à la même heure ce 27 février. Ici 19h15 correspond à 20h15 en Europe continentale. Et voici la différence :

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Je signale à mes lecteurs que l’éclairage public est régi par des détecteurs de luminosité et non pas par des horloges. Le temps des allumeurs de réverbères est définitivement révolu …

Cette poussière ocre qui avait envahi l’atmosphère, nos poumons, provoqué la fermeture totale des deux aéroports internationaux de l’île s’était aussi déposée à l’intérieur des logements et était exposée en altitude par le Soleil et elle éclairait encore le paysage alors qu’il avait disparu à l’ouest loin derrière l’horizon. Ce phénomène signifie bien que ces poussières qui ont répandu dans l’océan des millions de tonnes de matière fertilisante pour le plancton se trouvaient à des altitudes de plusieurs milliers de mètres. Des insectes ont également été transportés par ces vents d’altitude avec la poussière. Il paraît que ce phénomène, aussi violent, n’avait pas été observé depuis plus de 50 ans à Tenerife, donc ce serait bien le changement climatique ! À suivre.

Lien journalistique pour se faire une idée de cet épisode de calima à Tenerife :

https://www.theguardian.com/world/gallery/2020/feb/24/canary-islands-sandstorm-leaves-tourists-stranded-in-pictures