Billet d’humeur géopolitique

 

On s’achemine donc allègrement vers un nouveau conflit mondial, tranquillement, non pas la fleur au fusil comme au début de la der-des-der, mais avec des drones, des fusées, des armes de destruction massive, des mercenaires avides de profits (y compris les casques bleus de l’ONU) et des conglomérats industriels intéressés en premier lieu par ces conflits. Par exemple, les casques bleus de l’ONU qui ont participé aux opérations de nettoyage de la « vermine » sunnite financée par l’Arabie Saoudite au Mali ont reçu une prime de 50000 euros outre leur salaire de soldats professionnels pour six mois d’opération sur le terrain. Certes ils risquaient leur vie mais combien sont-ils morts au champ du déshonneur ? Ces soldats de l’ONU ne sont-ils pas des mercenaires au service des grandes puissances occidentales et payés par les contribuables ?

Pourquoi s’achemine-t-on vers un conflit de grande ampleur au Moyen-Orient, tout simplement parce que le Royaume Saoudien sunnite, embourbé dans un conflit coûteux et sanglant au Yémen, veut redorer son image en envoyant des troupes au sol en Syrie pour combattre ceux-là même qu’il a financé depuis plusieurs années pour mettre à genoux le régime chiite syrien. De même la Turquie, qui veut redorer son image auprès des chancelleries occidentales, vient également de déclarer son intention d’envoyer des troupes au sol (et en profitera au passage pour massacrer des Kurdes qui n’ont rien à voir avec le conflit syrien) et Erdogan est favorable au déploiement d’avions chasseurs saoudiens à Incirlik sur son territoire.

Si tel était le cas, tout le Moyen-Orient s’embraserait dans une guerre de religion, la rivalité séculaire entre les sunnites et les chiites.

L’Occident s’en lavera les mains en armant les deux camps et en attendant les bras croisés qu’ils s’exterminent mutuellement, aussi simple que ça. C’est l’hypothèse basse mais ni les Américains, ni les Russes et naturellement ni les Européens qui n’ont jamais fait preuve de cohérence en matière de politique étrangère – je parle surtout des Européens – ne pourront résister à donner un petit coup de main à l’un ou à l’autre camp. Et puis ce sera bon pour l’économie occidentale moribonde que de faire fonctionner à plein régime l’industrie de l’armement, cela va sans dire.

On est donc au bord du gouffre. Sans l’avouer ouvertement tous les pays occidentaux concernés se préparent à une guerre meurtrière, coûteuse pour les contribuables, et indéterminée en ce qui concerne les résultats finaux. C’est la seule solution trouvée pour remédier à la crise économique globale qui se profile également à l’horizon. Deux indicateurs doivent être pris en considération pour étayer l’évolution de la situation au Moyen-Orient : la violente remontée des cours du pétrole ce vendredi 12 février (plus de 10 % pour le WTI) et le renchérissement concomitant du prix de l’once d’or qui a augmenté de plus de 135 dollars en trois jours …

Aux dernières nouvelles, Erdogan, ce dictateur impulsif beaucoup plus dangereux qu’Assad, a ordonné le bombardement des positions kurdes près de Minnigh, une importante position stratégique reprise par les Kurdes aux djihadistes, près d’Alep à quelques kilomètres de la frontière turque, avec l’appui de l’aviation russe. Erdogan est soutenu par le Pentagone … Ceci explique cela.

Conseil de lecture : http://iconoclaste/2016/01/pétrole-moyen-orient-le-dessous-des-cartes-a-travers-le-prisme-petrolier/