Un nouveau scandale médicamenteux se profile-t-il ?

Il est maintenant reconnu que la « malbouffe » est à l’origine de la nouvelle pathologie qui touche surtout les pays occidentaux. Il s’agit de l’obésité morbide. Le phénomène interpèle. En effet, des pays comme le Mexique ne disposent pas d’eau potable « à tous les étages » et heureusement que le Coca-Cola est là puisqu’il est produit avec de l’eau stérilisée avec de l’ozone et ultra-filtrée. Le seul détail réside dans le fait que le Coca-Cola est une boisson outrageusement sucrée qui favorise l’obésité. Avec tous les autres sodas sucrés il s’agit de la première cause d’obésité pathologique qui sévit dans les pays occidentaux. Cette obésité s’accompagne de diabète de type 2 non insulino-dépendant. Pour comprendre la suite de ce billet il est nécessaire de faire un bref rappel de la régulation du sucre, essentiellement le glucose, circulant dans le sang. Le saccharose ou sucre de betterave ou de canne est constitué d’une molécule de glucose et d’une molécule de fructose. Ces deux unités ne sont pas métabolisées ni utilisées par les mêmes voies métaboliques dans l’organisme à part égale. Le glucose est très rapidement « brûlé » pour fournir de l’énergie ou stocké sous forme de glycogène dans le foie et les muscles pour une utilisation ultérieure. J’anthropomorphise cette description pour une meilleure compréhension. Il n’existe pas de mécanisme de stockage du fructose qui est donc dégradé pour produire un précurseur des acides gras, donc favoriser l’apparition d’une augmentation du volume du tissu adipeux inutile et ainsi de l’obésité avec le diabète de type 2 comme conséquence.

Puisque l’organisme fonctionne dans le but d’éviter une pénurie de glucose, le principal « combustible » du cerveau et des muscles. Le fructose joue néanmoins un rôle important dans l’apport en énergie de la cellule puisqu’il peut se retrouver sous forme phosphorylée à partir du glucose mais également entrer dans le processus de stockage hépatique et musculaire du glucose. En effet l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas, stimule la dégradation du glucose et du fructose dans le processus appelé glycolyse pour optimiser le stockage du glucose. Dans ces conditions l’organisme a mis au point un système de régulation très sophistiqué dont les deux acteurs sont l’insuline qui dit à la cellule de stocker du glucose et une autre hormone également d’origine pancréatique, le glucagon, qui redirige le tronc métabolique de la glycolyse vers la production d’acides gras. La production de glucose sous sa forme phosphorylée en position 1 va ainsi pouvoir être utilisé pour le stockage de ce sucre sous forme d’un polymère appelé glycogène. J’ai rédigé ce rappel de mémoire sans vérifier si je n’avait pas écrit de graves erreurs mais mes lecteurs pourront vérifier, il me semble avoir été exact.

L’apparition du diabète de type 2 est en réalité une conséquence de la consommation abusive de saccharose. La régulation ne sait plus où elle en est. En d’autres termes il est préférable de faire de l’alcool à l’aide de levures en les nourrissant avec du saccharose plutôt que de charger l’organisme avec ce sucre mal utilisé et conduisant à des déviances métaboliques qui nuisent à la santé de milliards de personnes dans le monde.

Venons-en donc à l’objet de cette note. Les laboratoires pharmaceutiques ont trouvé la poule aux œufs d’or pour combattre l’obésité car elle entre dans le cadre des préoccupations des décideurs politiques et la stratégie est simple. Il suffit de créer synthétiquement un analogue du glucagon qui se fixe sur le récepteur de ce dernier. La conséquence est évidente : puisque ce que j’ai mentionné plus haut, la glycolyse est réorientée vers une diminution de la concentration sanguine de glucose, ce qui est le cas pour le diabète de type 2 : de fortes teneurs en glucose sanguin, alors cette approche de stimulation du récepteur du glucagon va bien provoquer une chute du taux de glucose sanguin mais par voie de conséquence stimuler également le « brûlage » du fructose et non la fin fatale vers la production d’acides gras. Il existe aujourd’hui deux traitements pour combattre le diabète de type 2 et ces deux médicaments sont des analogues du glucagon qui ont été modifiés pour persister dans la circulation sanguine près d’une semaine. Il s’agit du Semaglutide connu sous le nom d’Ozempic et le Tirzepatide qui ont strictement le même mode d’action.

Les conséquences sur le métabolisme sont spectaculaires : diminution du glucose sanguin, perte d’appétit et perte de poids, tout pour plaire aux médecins peu scrupuleux qui voient de plus en plus d’obèses pathologiques consulter. Ces médecins peu scrupuleux, il faut appeler un chat un chat, prescrivent maintenant l’Ozempic pour perdre du poids, ce qui est réel, mais également comme coupe-faim. Aux Etats-Unis la demande a explosé et la FDA laisse faire. Un article récent du quotidien Le Monde (que je ne lis jamais) souligne ce nouveau fait de société apparu en France (lien en fin de billet) mais n’analyse pas les graves conséquences sur la santé. Ces « drogues » présentent un effet secondaire qui a été décrit dans la littérature médicale. Une molécule comme l’Ozempic rétroagit sur les cellules endocrines du pancréas et peuvent provoquer une inflammation du pancréas conduisant à plus ou moins court terme à un cancer fatal de cet organe. La glande thyroïde est également concernée. On se trouve donc à l’évidence devant un nouveau scandale sanitaire d’ampleur mondiale. Les laboratoires pharmaceutiques tels que Novo Nordisk ou Eli Lilly (il y a plus de 5 acteurs dans ce domaine dont Sanofi) ne lâcheront pas le morceau puisque les réseaux sociaux se sont emparés de cette nouvelle thérapeutique de perte de poids et on peut parier que les autorités sanitaires se feront graisser la patte abondamment pour autoriser la prescription de ces médicaments dangereux au moins jusqu’à expiration de leurs brevets. En conclusion la santé est devenue une marchandise source de profits pour des criminels, ces entreprises pharmaceutiques, qui ne sont préoccupées que par les dividendes versés à leurs actionnaires et leurs propres profits. Mais jusqu’à quel point les vrais coupables de cet état de fait ne sont pas ces actionnaires eux-mêmes dont par exemple le gestionnaire de fonds BlackRock ? 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/01/l-utilisation-de-l-antidiabetique-ozempic-pour-maigrir-inquiete-les-autorites-de-sante_6163744_3224.html

L’épidémie d’obésité. Tentative d’explication

L’obésité, la maladie de ce nouveau siècle qui a commencé bien avant le premier janvier 2000 coûte au système de protection social américain la bagatelle de 120 milliards d’euros par an. Il n’y a pas de données précises pour le coût de l’obésité en France puisqu’il ne s’agit pas encore d’un mal national comme cela le devient en Espagne. L’ »épidémie » d’obésité est alarmante également en Grande-Bretagne et au Moyen-Orient. La recherche médicale est donc très active dans ce domaine pour les raisons financières évoquées plus haut.

Il y a deux explications à l’obésité : trop manger et un dérèglement hormonal. Trop manger peut provenir d’un mauvais signal du cerveau qui ne détecte pas ou mal la sensation de satiété, de faim ou d’appétit et dans ce cas on mange trop mais pourquoi le tissu adipeux, un des rares tissus du corps humain a posséder la faculté de grossir, met en réserve des graisses, deux questions apparemment liées mais qui en fait ne le sont pas. On a cru au début des années 60 avec la découverte de l’insuline que l’on pourrait expliquer aisément l’apparition de l’obésité chez un individu quelconque puisque l’insuline, outre le fait qu’elle régule le métabolisme du sucre, régule également le processus d’accumulation des graisses dans les cellules adipeuses. Le taux d’insuline sanguin croit quand on ingère des sucres sous quelque forme que ce soit et l’énergie en surplus que représentent ces sucres est alors stockée sous forme de graisses si la réserve de glycogène a atteint son maximum. C’est un peu compliqué mais le foie stocke le glucose sous forme d’un polymère, le glycogène, pour une utilisation ultérieure et la partition entre sucres sous forme de glycogène et graisses stockées dans les adipocytes est commandée par l’insuline. Je rappèle à mes lecteurs assidus que les graisses sont en grande partie synthétisées à partir de sucres et les graisses ingérées dans notre nourriture sont pour la plupart brûlées pour produire de l’énergie sous forme de sucre. C’est paradoxal mais c’est ainsi pour de simples raisons de régulation métabolique.

Enfin, une autre hypothèse plus simpliste est un dérèglement de la balance calorique auto-induite. Je m’explique pour mes lecteurs en surpoids qui refuseraient de comprendre. Quand on est en surpoids, on dépense plus d’énergie pour se déplacer, pour respirer, pour lacer ses chaussures, que sais-je encore. Essayez de vous déplacer pendant une journée entière avec un pack de 9 litres d’eau minérale dans chaque main, vous aurez vite faim ! Cette dépense d’énergie conduit donc à la sensation de faim et on mange plus qu’il ne faudrait, d’où cette conclusion (simpliste mais bien réelle) qui prétend que le surpoids induit automatiquement l’apparition de l’obésité.

En réalité, toutes les études réalisées sur les régimes à faibles calories, peu de sucres, ou peu de graisses – ou plutôt peu de sucres et des bonnes graisses comme l’huile d’olive vierge – et la combinaison d’exercices physiques ne sont pas concluantes en elles-mêmes probablement parce que l’apparition de l’obésité est multifactorielle et ses conséquences les plus connues, le diabète de type II et les maladies cardiovasculaires n’en sont qu’une manifestation secondaire. Parmi les facteurs strictement nutritionnels qui peuvent être évoqués il y a l’abus de sucres et en particulier de fructose, l’abus de graisses hydrogénées ou partiellement hydrogénées, deux constituants entrant communément dans la composition des plats industriels, des confiseries et de diverses boissons pétillantes ou non que je ne nommerai pas ici. Les facteurs psychologiques jouent également un rôle, le mal-être ou la dépression, le stress peuvent conduire à être rattrapés par un abus de nourriture, souvent de mauvaise qualité et contenant les ingrédients cités plus haut. Enfin, la sédentarisation et le manque d’exercice physique sont des facteurs favorisant la prise de poids. Mais pour chaque individu le tableau est différent et en dehors d’une prédisposition avérée, familiale ou hormonale (thyroïde notamment), le surpoids et l’obésité sont le résultat de plusieurs facteurs défavorables qui, combinés, aboutissent à cette pathologie. J’ai parlé de cette étude faite à Cuba il y a quelques jours sur mon blog, trop manger est une des premières causes d’apparition du surpoids, mais manger mieux est une des premières précautions à prendre.

Bon appétit.

 

Source : British Medical Journal