Plan énergétique allemand : La Grande Illusion !

L’Allemagne, première puissance économique d’Europe occidentale sert d’exemple à beaucoup de pays de par son choix de transition énergétique. Soumis à la propagande incessante et omniprésente des partis politiques « verts » les décideurs ont suivi cet exemple germanique, néanmoins sans se priver de toutes sources d’électricité pilotables alors que les énergies dites renouvelables sont par définition non pilotables et aléatoires. Les résultats catastrophiques de tels choix monolithiques ont été révélés à la suite des événements d’Ukraine qui ont induit un renchérissement du prix du gaz naturel par un facteur 6 à 8, les unités de production d’électricité à partir de turbines à gaz étant nécessaires pour pallier au caractère aléatoire de la production d’origine éolienne ou solaire.

Trois articles successifs de Pierre Gosselin (en anglais) figurant sur son blog https://notrickszone.com informent le monde au sujet de l’état actuel de l’Allemagne et de sa situation énergétique. Cette situation s’aggrave jour après jour depuis la fermeture définitive des trois dernières unités de production d’électricité d’origine nucléaire. Le parti vert allié des socialistes dans le nouveau gouvernement post-Merkel n’a recueilli que 27 % d’opinions favorables lors des dernières élections et sa cote de popularité vient de régresser de 40 %. Les « Verts » allemands peuvent s’enorgueillir de ne plus rassembler que 16 % d’opinions favorables, derrière l’AfD, le parti de droite souverainiste. Les Allemands ne peuvent que constater le fiasco total de la politique énergétique d’Angela Merkel qui n’a pu gouverner qu’avec le soutien du parti vert et son successeur se trouve dans la même situation. Ce 22 mai 2023 le vent n’a fait tourner aucun moulin à vent comme l’indique la carte ci-dessous (source : Université du Wisconsin) et les verts se consolent peut-être car le Soleil de printemps favorise la production d’électricité photovoltaïque qui restera en Allemagne toujours cryptique : l’Allemagne ce n’est pas le Portugal ni le Maroc !

Outre le fait que les responsables gouvernementaux, en particulier le Secrétaire pour les Affaires Climatiques, Patrick Graichen, se trouvent dans une situation délicate car accusés de « cronyisme », un terme anglais signifiant copinage ou favoritisme, en d’autres termes de corruption de la part de politiciens en charge de conduire les affaires du pays, un peu comme le scandale français relatif aux « fonds Marianne ». D’ailleurs la plupart des gouvernements occidentaux sont constitués par copinage et favoritisme. Il faut ajouter que le dénommé Graichen a soutenu une thèse de doctorat truffée de plagiats, ce qui a ému la population. Parmi les dispositions prises récemment par le gouvernement l’interdiction du chauffage au bois pourtant populaire en Allemagne pour remplacer le gaz dont le prix a été multiplié par 7 sous le prétexte que les fumées engendrées par ce type de chauffage contiennent trop de poussières ultra-fines. Les pompes à chaleur qui étaient encore une approche fiable pour le chauffage domestique avant l’augmentation du prix de l’énergie, encouragées par le gouvernement, deviennent inutilisables en raison du prix de l’électricité en forte augmentation également. De plus les vols de ces équipements deviennent courants et les compagnies d’assurance refusent de les assurer contre le vol ! Le chauffage au bois ne sera autorisé dès 2024 que si l’installation est équipée d’un filtre à particules ultra-fines ou un système de lavage des fumées par barbotage dans l’eau, un équipement trois fois plus volumineux que le système de chauffage lui-même nécessitant un entretien au moins hebdomadaire. Les « Verts » se penchent sur le fait que le chauffage au bois est également délétère pour le climat, d’où l’incertitude des citoyens allemands qui se préparent à acheter des couvertures épaisses et des bougies !

Enfin l’Agence Fédérale du Réseau électrique prévoit de rationner l’électricité, ce qui est totalement incompatible avec la promotion des voitures électriques et des pompes à chaleur. Si la situation des ménages devient délicate, et cette situation va s’aggraver dès l’automne prochain, tout le secteur industriel va également souffrir, qu’il s’agisse des grosses implantations industrielles fortes consommatrices d’énergie électrique mais plus grave encore le tissu industriel constitué de petites entreprises va subir des délestages et très probablement des restrictions drastiques de la consommation d’électricité. En quelque sorte l’économie allemande est condamnée à une véritable mort par inanition progressive. Après avoir exigé de la Commission européenne la mise en place du marché européen de l’électricité sous la pression des « Verts » les Allemands vont subir un effet boomerang dont ils ne survivront pas, exactement comme les sanctions contre la Russie. Donc l’Allemagne se fait « seppuku » et peut remercier les Etats-Unis et l’idéologie délirante des « Verts ». Ce pays, comme tous les autres pays occidentaux obsédés par l’escroquerie du réchauffement climatique, peut toujours attendre pour voir émerger un tel réchauffement qui n’est pas à l’ordre du jour parmi les géophysiciens et les astrophysiciens sérieux …

En Californie l’énergie va perdre toute énergie …

Avant-propos.La Californie est l’Etat le plus progressiste des Etats-Unis et elle dérive vers une sorte de vie irréelle. Plus personne n’est capable d’appréhender les véritables enjeux économiques qui ont fait la prospérité de cette belle région. Chaque fois que je m’intéresse à ce qui se passe dans cet Etat je constate qu’il a définitivement choisi la voie de tous les excès, perméable à toutes les idéologies les plus extrêmes. Cette évolution s’explique par la gestion démocrate alors que d’autres Etats comme le Texas ou la Floride, gérés par des Républicains sont restés plus pragmatiques et ont trouvé le moyen d’attirer des centaines de milliers de Californiens qui n’en peuvent plus de la tournure délétère qu’a choisi la Californie, empêtrée dans l’idéologie woke, la problématique du climat, la défense de l’environnement alors que les grandes villes comme Los Angeles ou San Francisco ressemblent à des camps de « romanichels », les rues sont jonchées d’ordures et les « freeways » se dégradent jour après jour. La drogue fait des ravages avec la criminalité qui lui est associée. Une mes anciennes collègues habitant dans le très agréable quartier de Barrington à Los Angeles-ouest me disait récemment que le quotidien était devenu insupportable et qu’elle envisageait de quitter cet endroit quand elle en aurait fini d’accompagner son dernier étudiant en doctorat alors qu’elle déjà dépassé l’âge légal du travail au sein de l’Université qui est de 75 ans. En ce qui concerne l’énergie voici deux traductions relatives à l’énergie électrique en Californie. Le premier article a été trouvé sur le site ZeroHedge.

Comme si les relativement riches avaient besoin d’une autre raison pour fuir la Californie… Si vous gagnez plus, vous payez plus !

C’est l’impact net sur votre facture d’électricité si une proposition des trois plus grandes compagnies d’électricité de la Californie est adoptée.

Comme l’indique KTLA5 (lien ci-dessous), Southern California Edison, Pacific Gas & Electric et San Diego Gas & Electric ont soumis la semaine dernière une proposition conjointe à la Public Utilities Commission de l’État qui décrit la nouvelle structure tarifaire. Elle fait suite à l’adoption, l’an dernier, du projet de loi 205 de l’Assemblée de Californie, qui exige un taux fixe et des projets de loi généralement plus simples. https://youtu.be/ZErfPbU7bpo

Le plan scinderait les factures mensuelles en deux parties : Le taux de revenu fixe, plus une réduction des frais d’utilisation en fonction de la consommation.

Selon la proposition, les frais fixes augmentent comme suit : Les ménages gagnant moins de 28 000 $ par année paieraient des frais fixes de 15 $ par mois sur leurs factures d’électricité dans les territoires d’Edison et de PG&E et de 24 $ par mois dans les territoires de SDG&E. Les ménages dont le revenu annuel se situe entre 28 000 $ et 69 000 $ paieraient 20 $ par mois dans le territoire d’Edison, 34 $ par mois dans le territoire des S&D et 30 $ par mois dans le territoire des S&E. Les ménages gagnant de 69 000 $ à 180 000 $ paieraient 51 $ par mois dans les territoires d’Edison et de PG&E et 73 $ par mois dans les territoires de S&D. Les personnes ayant un revenu supérieur à 180000 $ paieraient 85 $ par mois dans le territoire d’Edison, 128 $ par mois dans le territoire des S&D et 92 $ par mois dans le territoire des S&E. Selon Southern California Edison, environ 1,2 million de ses clients à faible revenu verront leurs factures baisser de 16 à 21 %.

« Nous avons écouté et entendu nos clients dire qu’un changement fondamental est nécessaire pour alléger les factures », a déclaré Caroline Winn, PDG de SDG&E. Certains veulent un allégement de la facture d’énergie… donc les riches devront payer leur juste part pour la même consommation d’énergie.

« Lorsque nous avons élaboré la proposition de réforme, nous nous sommes concentrés sur les clients qui vivent très étroitement de leur salaire du début à la fin du mois, qui ont de la difficulté à payer des biens essentiels comme l’énergie, le logement et la nourriture ». Bien sûr, cela est dirigé de haut en bas… Le projet de loi fondé sur le revenu fait partie de la conformité des entreprises à la loi adoptée par le gouvernement de l’État de la Californie l’an dernier exigeant ce genre de plans pour les services publics. Ironiquement, seuls les habitants relativement aisés (nous utilisons ce terme parce que ce qui est pauvre en Californie est probablement une situation beaucoup plus riche dans la plupart des autres États américains) sont les seuls résidents de la Californie qui peuvent se permettre un véhicule électrique (à laquelle l’État exige que tout le monde fasse la transition au cours des prochaines années) et, de ce fait, la demande d’électricité augmente de façon générale.

Remarque. Vous comprendrez le commentaire à la fin de cet article. Les lois socialisantes établies en Californie ont provoqué une chute du pouvoir d’achat et du standard de vie des classes moyennes ? Celles-ci sont déclassées par rapport aux autres Etats américains. Il s’agit du résultat attendu de dizaines d’années de gestion démocrate. La France a dérivé dans la même idéologie depuis 1981 et les dégâts provoquées dans le tissu industriel et la société en général ont modelé une France dont l’identité a été effacée s’acheminant vers une ruine matérielle et morale que plus rien ne peut arrêter. Voici le deuxième article relatif à l’énergie en Californie, paru sur le site realclearwire repris par ZeroHedge. Les auteurs sont Rea S. Hederman et Will Swaim (lien en fin de billet).

Californie. L’énergie propre en question.

La course effrénée de la Californie pour remplacer son réseau électrique par des énergies renouvelables a donné au reste du pays un aperçu de l’avenir décarbonisé que le président Biden et son Clean Power Plan réanimé envisagent pour l’Amérique. Ce n’est pas joli joli. Avant que les problèmes de la chaîne d’approvisionnement et les mesures de relance fédérales ne fassent fondre l’inflation, le coût de la vie de la Californie se classait déjà au deuxième rang dans le pays. Les efforts enthousiastes pour dépendre davantage de l’énergie éolienne et solaire, présentées comme des sources d’énergie propre « bon marché », n’ont fait que rendre l’État plus coûteux.

En 2015, le président Obama a imposé son plan d’énergie propre pour remplacer toutes les centrales au charbon par des centrales alimentées au gaz naturel et à l’énergie renouvelable. La Californie a dit : « Prenez ma bière », (comprenez on lève notre verre à cette initiative) et a adopté sa propre loi sur l’énergie propre et la réduction de la pollution avec des objectifs de décarbonisation encore plus ambitieux. Pour atteindre ces objectifs, l’État a publié des règlements trop zélés et mal planifiés qui ont augmenté la production d’électricité à partir des parcs éoliens et solaires de plus de vingt mille gigawattheures par année. L’énergie éolienne et solaire représente maintenant un quart de l’approvisionnement énergétique de la Californie.

La Californie et l’énergie propre semblent aller de soi. Les côtes ensoleillées de l’État, les déserts lumineux, les cols de montagne venteux et les vallées fluviales profondes devraient offrir d’abondantes sources d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique bon marché et entièrement naturelle. Malheureusement, ce n’est pas le cas. La tombée de la nuit, les sécheresses et les journées sans vent font disparaître ces sources d’énergie renouvelable. Et lorsque les sources intermittentes d’énergie propre ne peuvent pas répondre à la demande, les fournisseurs d’électricité californiens se tournent vers le gaz naturel et les importations d’électricité qui soutiennent le réseau de l’État, mais qui sont maintenant plus coûteuses en raison de la capacité insuffisante de stockage et de pipelines créée par la ruée idéalisée vers une énergie propre « bon marché ».

Note. L’ illustration est une photo prise à Palm Spring, une ville en plein désert. Il y a 45 ans la beauté sauvage de cet endroit où je me suis souvent promené et sa quiétude très contrastée fut le refuge de ménages de retraités aisés qui fuyaient la grande agglomération de Los Angeles. Ils doivent certainement apprécier le paysage défiguré par une forêt de moulins à vent émettant des infra-sons détruisant la santé pour une production d’énergie électrique plus que décevante.

Des marchés énergétiques inefficaces, des flambées de prix imprévisibles, des sources d’énergie peu fiables et un environnement réglementaire hostile ont tous contribué à une augmentation de 40 % de la facture d’électricité moyenne de la Californie au cours des cinq dernières années. Ce sont les retraités, les ménages à faible revenu et les familles de la classe moyenne qui paient le prix le plus élevé. Des millions de Californiens étirent maintenant leurs budgets déjà épuisés juste pour couvrir la nourriture, le carburant, l’abri, et une facture d’électricité toujours croissante.

La nouvelle proposition du président Biden sur l’énergie propre pour un secteur énergétique sans pollution d’ici 2035 menace de faire de cette Californie une expérience dont tous les États pourraient bientôt profiter. Selon le plan du Président, le gaz naturel n’a pratiquement aucun avenir en Amérique. La Californie et le reste du pays seront forcés de remplacer les centrales au gaz naturel par des sources renouvelables qui rendront la production d’électricité peu fiable et donc plus coûteuse. Le climat et la géographie de la Californie le rendent plus adapté à un réseau d’énergie propre que n’importe quel autre État, mais même la Californie doit compter sur le gaz naturel pour maintenir l’éclairage. Ce n’est pas de bon augure pour l’Ohio et d’autres états nuageux. Selon l’Almanach des fermiers, l’Ohio voit 63 à 77 jours ensoleillés par an. Dans l’Etat du Michigan c’est pire avec seulement 65 à 75 jours clairs par an. La Californie, en revanche, voit le soleil 146 jours par an en moyenne, juste derrière l’Arizona.

Avec la moitié de l’ensoleillement de la Californie et aucune implantation éolienne près des grandes villes, l’Ohio dépend fortement du gaz naturel et des centrales au charbon pour produire de l’électricité. Se conformer au mandat zéro émission du président Biden mettrait définitivement hors service ces usines qui fournissent maintenant plus de 75 pour cent de l’énergie de l’État. Dans un nouveau rapport, le Buckeye Institute estime que les coûts d’électricité de l’Ohio augmenteraient de neuf cents par kilowattheure, soit 810 $ de plus par année pour la famille moyenne. Cela permet d’acheter environ trois mois d’épicerie pour le ménage médian de l’Ohio. En revanche, le ménage californien moyen dépensera 665 $ de plus par année pour de l’énergie propre, seulement six semaines d’épicerie.

Les factures d’électricité plus élevées coûteront également 10 000 emplois à la Californie et à l’Ohio d’ici 2035, car les entreprises réduiront leur masse salariale pour compenser les dépenses supplémentaires et ralentir la croissance. Mais la Californie a trois fois et demie plus de travailleurs, ce qui rend le coup moins grave. La transition brutale, sismique, de la Californie vers une énergie plus propre est une mise en garde. L’État doré pourrait un jour atteindre l’indépendance des combustibles fossiles, mais ce rêve reste insaisissable. Et imposer la politique californienne de réduction des émissions de l’administration Biden serait économiquement désastreuse pour les États qui dépendent de la fabrication manufacturée et de l’agriculture à forte intensité énergétique sans les avantages géographiques ensoleillés de la Californie. Malgré les demandes urgentes de leurs défenseurs, les sources d’énergie renouvelable sont encore intermittentes, peu fiables et beaucoup plus coûteuses que ce qui est annoncé.

Remarque. Mes lecteurs croiront que je suis obsédé par l’énergie nucléaire mais puisqu’il faut décarboner la production d’éléectricité l’énergie nucléaire est la seule alternative offerte pour atteindre ce but, quelles que soient par ailleurs toutes les autres considérations, avec l’hydroélectricité. La Californie fut à l’avant-garde dans l’énergie nucléaire avec plusieurs installations de production commerciale d’électricité, Rancho Seco, San Onofre et Diablo Canyon. D’autres installations expérimentales étaient connectées également au réseau de l’Etat comme à Vallecitos et Humbolt Bay ou encore le surrégénérateur à sodium liquide de Simi Valley. À l’époque durant laquelle je travaillais en Californie, l’énergie électrique d’origine nucléaire représentait environ 25 % de la production totale. Aujourd’hui toutes les installations expérimentales ont disparu et seule l’usine de Diablo Canyon reste opérationnelle. Cette unité de production, propriété de l’exploitant PG&E, est située au nord de San Diego sur la côte pacifique. Elle comprend deux PWR de 1100 MW électriques chacun construits par Westinghouse avec 4 générateurs de vapeur chacun. Ce type de réacteur fut « francisé » dans le parc nucléaire français avec la série des « 1300 MW ». L’installation est située près de deux failles potentiellement sources de séismes. Cet argument tectonique a d’ailleurs été mis en avant pour justifier la propagande des verts Allemands en ce qui concerne l’usine de Fessenheim en France. La fermeture définitive est prévue pour 2024 et 2025. Malgré de sérieuses études réalisées au MIT et à l’Université de Stanford, repousser cette fermeture en 2035 faciliterait l’adaptation de la conversion programmée vers le tout renouvelable dans laquelle s’est engagée la Californie. Et malgré le fait que cette installation ne produit pas de CO2 elle sera remplacée par 4 unités de production électrique fonctionnant au gaz naturel. C’est un pis aller qui ne se défend que par le volume des investissements et la rapidité de la construction d’une centrale électrique au gaz naturel. Le problème qui n’est pas envisagé pour l’instant est la pérennité de l’extraction du gaz naturel par fracturation hydraulique aux USA. À l’évidence cette marche en avant vers un abandon du nucléaire et le développement des unités de production utilisant le gaz est une prise de risque qui pourra conduire beaucoup plus rapidement que prévu la ruine de l’économie de la Californie.

Rea S. Hederman Jr. est directrice générale du Centre de recherche économique de l’Institut Buckeye. Will Swaim est président du California Policy Center. Lien :https://www.realclearwire.com/articles/2023/04/13/californias_cautionary_clean_energy_893590.html

Les dirigeants allemands savent-ils encore gouverner ?

Après avoir abondé dans le sens des sanctions contre la Russie mises en place par Washington et ayant abandonné son énergie nucléaire pour privilégier les « énergies renouvelables » le gouvernement fédéral allemand va assister sans disposer de réel pouvoir pour l’éviter à une chute vertigineuse de son produit intérieur brut. Sans le support du gaz naturel russe tout le plan de transition énergétique n’est plus qu’une coquille vide. Et sans ce gaz abondant et peu coûteux de nombreuses entreprises vont définitivement cesser leurs activités. La clientèle européenne de l’industrie allemande se trouve également au bord du marasme économique qui sera bien plus profond que la crise de 2008. Certains analystes prévoient une crise d’une ampleur rappelant celle de 1929. L’augmentation des taux d’intérêt va arithmétiquement faire chuter la valeur des obligations d’Etat et par conséquent les retraités allemands vont se retrouver ruinés, accélérant ainsi la descente aux enfers de l’économie allemande.

Quels marchés reste-t-il pour l’industrie allemande ? Les mesures protectionnistes camouflées prises par Washington pour favoriser l’économie américaine vont rendre la pénétration de ce marché beaucoup plus difficile. Prétendre que certaines industries allemandes énergivores vont délocaliser leur activité aux Etats-Unis n’est qu’un effet d’annonce et il est peu probable que des entreprises comme Daimler ou BASF délocalisent leur activité aux Etats-Unis. L’Asie alors ? Le seul pays susceptible d’accueillir une entreprise allemande pourrait être la Chine en suivant l’exemple de Tesla qui vient d’abandonner son projet d’usine de batteries près de Berlin mais renforce celui déjà bien avancé de Shanghai. C’est un très mauvais exemple pour le gouvernement allemand. D’ailleurs la réaction allemande ne s’est pas fait attendre.

Si depuis 2016 la Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne il faut néanmoins constater que le gouvernement allemand reste très méfiant quant à une délocalisation de ses fleurons industriels dans ce pays. Une dépêche de l’Agence Reuters datée du 21 Novembre 2022 indique que le gouvernement d’Olaf Scholz est très préoccupé au cas où des industriels allemands dans les secteurs de l’automobile ou de la Chimie décidaient de délocaliser leur activité en Chine :

L’activité industrielle allemande va donc s’effondrer et les premiers signes du désastre se feront sentir dès le début de l’année 2023. Si le titre de ce billet est une question celle-ci peut également être posée en ce qui concerne la France, pays dans lequel ce qui reste d’activité industrielle va définitivement disparaître …

Faible ensoleillement, absence de vent : l’Allemagne plonge dans l’abime

La politique énergétique de l’Allemagne se rapproche de plus en plus de l’échec et du désastre… « avec plus de CO2 émis par kilowattheure d’électricité que l’Inde ou la Chine »… « l’Allemagne se trouve à la 127e place sur 147 pays dans le classement des pays les plus producteurs de CO2 ».

Plus tôt cette année, même si l’approvisionnement en gaz naturel de la Russie avait été interrompu, l’Allemagne est restée déterminée à aller de l’avant et à fermer ses trois centrales nucléaires restantes d’ici le 1er janvier 2023. Mais le bon sens cette fois a finalement réussi à pénétrer à travers les crânes des fanatiques de l’énergie verte au commandement, et donc il y a quelques semaines le gouvernement allemand a reporté la fermeture de 90 jours au 1er avril 2023. Sans les trois centrales nucléaires qui fonctionneront encore cet hiver, l’Allemagne serait confrontée à la perspective réelle de pannes généralisées. Il était clair que l’énergie éolienne et solaire ne serait pas en mesure de garder les lumières allumées dans le pays.

Petit vent, soleil sur une semaine

Aujourd’hui, Blackout News rapporte qu’il n’y a pratiquement plus de soleil et de vent depuis une semaine. Et bien que cela ne soit pas inhabituel en hiver, cela « cause actuellement d’énormes problèmes à la politique énergétique allemande. Parce que sans vent et soleil, les centrales solaires et éoliennes produisent très peu d’électricité. La semaine dernière, leur part représentait parfois moins de 10 % de la demande totale d’électricité ». Un coup d’oeil sur le site d’Agora, qui surveille la production d’énergie allemande, le confirme :

La ligne continue supérieure en rouge montre la demande d’énergie de l’Allemagne, les zones grisées en jaune montrent la quantité produite par l’énergie solaire. Le bleu clair et le bleu foncé indiquent respectivement la production d’énergie éolienne terrestre et offshore. Source : Agora. Ce n’est qu’au cours des dernières heures que la capacité installée de 60 gigawatts d’éoliennes en Allemagne a commencé à produire de l’énergie réelle. La production d’énergie solaire ne reviendra pas avant 2 ou 3 mois. Pourtant, le gouvernement allemand est toujours convaincu que l’Allemagne peut encore s’en sortir sans énergies fossiles.

Aucune réponse du gouvernement

Le quotidien allemand « Bild » a demandé au ministre de l’Economie, Robert Habeck, comment cela devrait fonctionner en Allemagne à l’avenir. Selon Bild, « Habeck ne voulait pas faire de commentaires sur les « conditions météorologiques concrètes », mais des « précautions » avaient été prises pour de tels cas, pour lesquels « d’autres capacités » étaient disponibles, selon le commentaire. » Ce à quoi Habeck faisait référence reste mystérieux.

Commentaires de Blackout News :

Avec la fermeture des dernières centrales nucléaires et au charbon, l’Allemagne va bientôt manquer de puissance de secours nécessaire pour combler ces accalmies sombres. La poursuite de l’expansion des énergies renouvelables n’aidera pas dans cette situation, car si 1000 éoliennes ne produisent pas d’électricité, 3000 turbines ne produiront plus non plus. L’autre solution serait de construire de nouvelles centrales au gaz, mais celles-ci émettent aussi du CO2. Le problème beaucoup plus important est qu’il n’y a pas assez de gaz. Alors que l’Allemagne est plongée dans une crise énergétique, le gouvernement devra aller quémander de l’énergie à ses voisins, comme acheter de l’électricité au charbon à la Pologne ou du nucléaire à la France.

Blackout News résume les résultats de la stratégie énergétique de l’Allemagne pour novembre :

L’Allemagne a émis plus de CO2 par kilowattheure d’électricité que l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, et s’est classée 127e sur 147 pays dans le classement. C’est un échec.

Et les choses risquent d’empirer avant de s’améliorer. Les météorologues et les modèles prévoient un temps plus froid au cours des prochains jours, et non les conditions douces que les politiciens espéraient plus tôt.

Source : Notrickszone.com.

Il est nécessaire d’ajouter à cet article de Pierre Gosselin sur son site que l’industrie allemande est pratiquement à l’arrêt afin de privilégier le peuple et éviter des soulèvements populaires. Le résultat de la politique de transition énergétique imposée par les écologistes est indiscutablement un échec total. Le résultat de cette politique est opposé au but recherché car outre le CO2 émis par l’Allemagne il faut souligner également que ce pays est le plus important émetteur d’oxydes de soufre, d’oxydes d’azote et de poussières d’Europe en utilisant un charbon de piètre qualité. Ces rejets favorisent la formation de nuages en altitude et contribuent à réduire l’ensoleillement contrariant ainsi le putatif réchauffement que pourraient provoquer les émissions de CO2. Si les écologistes allemands espéraient que ce réchauffement du climat serait providentiel ils se sont donc doublement trompé. Que la situation de l’Allemagne serve au moins de leçon aux autres pays européens et que les écologistes français, fondamentalement opposé à l’énergie nucléaire, admettent enfin qu’ils sont dans l’erreur. Malgré le fait que l’Allemagne mais également d’autres pays d’Europe occidentale plongent droit dans l’abime, on peut toujours espérer.

Les premières conséquences de l’Agenda du changement climatique

Depuis plus de deux ans les prix de l’énergie ne cessent d’augmenter depuis 2020 comme en témoigne le graphique suivant (source Tradingeconomics.com) :

Ce n’est pas à cause du conflit ukrainien, ce n’est pas à cause de Poutine, ce n’est pas à cause de la Chine. La raison est étrangère à la conjoncture géopolitique du moment. Il s’agit de la mise en place des fameux critères dits ESG. Selon la brève définition de wikipedia en anglais ESG signifie un ensemble de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance des corporations qui se réfère à des données spécifiques rassemblées afin d’être utilisées par les investisseurs pour évaluer les risques matériels qu’ils prennent en considérant les externalités qui peuvent être générées par ces investissements source :https://en.wikipedia.org/wiki/Environmental,_social,_and_corporate_governance .

Cette prose ambiguë cache en réalité le véritable but de l’orientation que doivent choisir les investisseurs. Tout capital investi provenant par exemple de fonds de pension ne peut pas conduire à une augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère. En d’autres termes les investissements doivent être réalisés dans le vaste domaine du « renouvelable » car les sources de biens mis à la disposition de l’homme par la nature ne sont pas renouvelables : un jour ils n’y aura plus de sources carbonées fossiles d’énergie, il n’y aura plus de minerai de fer, il n’y aura plus de terres rares. En conséquence les investisseurs ne peuvent plus investir dans cet éventail des industries extractives. L’énergie issue de la fission de noyaux fertiles comme ceux de l’uranium-238 ou du thorium-232 après capture d’un neutron a échappé de justesse au classement ESG car les technique dites de quatrième génération de production d’électricité aussi appelées surrégénération qui produisent plus de combustible qu’elles n’en consomment sont maintenant considérées comme des sources d’énergie renouvelables. Les investisseurs peuvent donc s’intéresser à ce pan de l’industrie.

Cependant l’ensemble des industries dépendant des hydrocarbures et du charbon ont vu les investisseurs les fuir dédaigneusement. L’application scrupuleuse des critère ESG par les gestionnaires des fonds de pension comme Blackrock ou Vanguard, pour ne citer que les deux plus importants, est contrôlée par une série d’organismes dont en particulier les agences de notation et d’autres organismes comme les agences de contrôle des investissements sur les marchés boursiers.Les investissements situés en amont, c’est-à-dire l’industrie de la prospection et de la mise en exploitation de nouveaux gisements de pétrole ou de gaz a vu ses investissements se tarir en quelques semaines dès la fin des années 2010. La conséquence était prévisible. Les prix du gaz naturel et du pétrole ont tout simplement flambé, sans faire de jeu de mot, au détriment de l’industrie et des particuliers. Les investissements dans l’industrie extractive tant du pétrole que du gaz sont des décisions de long terme et il en est de même pour l’industrie nucléaire.

Confrontés à ce goulot d’étranglement et cherchant des profits de court terme les investisseurs se sont orienté vers les énergie renouvelables comme les moulins à vent ou les panneaux magiques (citation de Charles Gave) mais malgré les 1000 milliards investis moins de 1 % de réduction des émissions de carbone a pu être être quantifié en utilisant des modèles de lissage des données brutes fournies par la NOAA et la NASA qui restent contestables. Les grandes compagnies pétrolières et gazières comme le français Total se sont parées d’un vernis vert en investissant dans les énergies renouvelables ainsi qu’EDF en France. Mais pour ces entreprises il s’agit d’investissements à perte, non pas en raison de leur incrédulité ni parce que les moulins à vent et les miroirs magiques ne relèvent pas de leur compétence mais parce que les décideurs de ces entreprises savent qu’il s’agit de sources d’énergie intermittentes, un défaut que les technologies actuelles ne permettent pas de corriger. 

Deux pays et non des moindres se moquent des critères ESG et investissent massivement dans l’énergie nucléaire alors qu’ils disposent de ressources et de réserves en carburants fossiles comptant parmi les plus abondants de la planète, qu’il s’agisse de pétrole, de gaz ou de charbon. Il s’agit de la Russie et de la Chine. Finalement les critères ESG ne sont respectés que par les pays occidentaux : Amérique du Nord, Europe, Australie, Nouvelle-Zélande, Corée et Japon. Si j’étais un investisseur je ne choisirais aucun de ces pays pour réaliser des profits car les économies de ces derniers vont rapidement s’effondrer. C’est d’ailleurs cette tendance qui se dessine maintenant en Europe occidentale, conglomérat hétéroclite de pays dont l’économie tend vers une récession catastrophique.

Pour plus d’information lisez cet excellent article de F. William Engdahl paru sur le site du magazine New Eastern Outlook traduit par le Saker Francophone et repris par Reseau International : https://reseauinternational.net/dou-vient-reellement-largent-derriere-le-nouvel-agenda-vert/

La ville de Boston achète du GNL à la Russie !

L’Europe est vulnérable et a besoin de notre gaz naturel américain et les prix sont absurdes et très élevés. Pourtant, tout le monde dans l’industrie pétrolière et gazière a peur d’investir de l’argent, même s’il y a un financement disponible. Qui veut lancer un projet de gaz naturel de 10 à 20 ans, qu’il s’agisse d’un champ de gaz, d’un pipeline ou d’un terminal de gaz naturel liquéfié, alors que l’administration américaine dit qu’elle va vous fermer dans 10 ans ? « Vous avez six ans, huit ans, pas plus de 10 ans », déclare l’envoyé pour le climat John Kerry. « Personne ne devrait faire en sorte qu’il soit facile pour les sociétés gazières de construire des infrastructures sur 30 ou 40 ans. »

Entre-temps, l’Inde a assoupli sa réglementation environnementale et prévoit de doubler son utilisation du charbon. La Chine a réduit les droits d’importation de charbon à zéro pour assurer sa sécurité énergétique et réduire les coûts. Les États-Unis ont une abondance de gaz naturel et de charbon. Pourtant, le gaz naturel est importé à l’installation de GNL de Boston en provenance de la Russie, du Canada et des Caraïbes à grands frais en raison du manque d’installation de pipelines. À la fin de janvier, le gaz naturel provenant de l’Algonquin City Gate Hub (près de Boston) s’est vendu plus de 20 $ par million de BTU et plus de 23 $ sur le marché à terme. Le gaz naturel de la Pennsylvanie voisine, en Janvier a coûté $4.

Il y a beaucoup de gaz naturel bon marché en Virginie-Occidentale et en Pennsylvanie, à quelques centaines de milles de là, et les pipelines destinés à approvisionner la Nouvelle-Angleterre sont principalement construits, mais fermés en raison des poursuites environnementales et des obstacles réglementaires. À cause de la pénurie régionale de gazoducs et de leur prix élevé, beaucoup de gens en Nouvelle-Angleterre brûlent du pétrole pour le chauffage et les centrales électriques ont brûlé plus de charbon en 2021 qu’en 2020.

L’une des nombreuses ironies, c’est que les émissions de dioxyde de carbone — le croque-mitaine des écologistes radicaux — ont diminué là où il y a suffisamment de gaz naturel pour remplacer le charbon. Mais tout gaz supplémentaire pour la Nouvelle-Angleterre, comme on l’a dit, doit provenir de sources étrangères. Pourquoi ne pas expédier du gaz à partir d’installations de GNL en Louisiane ou au Texas ? Parce que la loi Jones, vieille de 100 ans, exige que les navires construits, possédés et exploités par des citoyens américains transportent le gaz entre les ports américains, et il n’y en a pas. En conséquence, les gens de la Nouvelle-Angleterre paient des prix exorbitants pour le gaz naturel et l’électricité. En 2020, le Connecticut a eu la distinction douteuse de payer le prix de l’électricité le plus élevé de la partie continentale des États-Unis, et le Massachusetts n’était pas loin derrière. La Pennsylvanie et la Virginie occidentale ont payé environ la moitié de leur prix.

Le pipeline Mountain Valley, d’une valeur de 6,2 milliards de dollars, qui devait transporter du gaz naturel de la Virginie occidentale vers la Virginie, a été construit à 90 % et aurait contribué à réduire les importations russes. Toutefois, la Cour d’appel des États-Unis a rejeté l’approbation du gouvernement fédéral pour la route de 3,5 milles qui traverse la forêt nationale de Jefferson. La décision n’a aucun sens. Le pipeline est enfoui : les gens ne sauraient même pas qu’il était là.

De même, l’oléoduc Atlantic Coast a été annulé en raison de poursuites pour avoir traversé le sentier des Appalaches. Le gazoduc PennEast de la Pennsylvanie au New Jersey a également été annulé en raison de problèmes de permis liés aux terres humides du New Jersey. Bien entendu, le projet d’oléoduc Keystone XL de TransCanada (TC Energy) a été annulé par ordre du président Biden le premier jour de son mandat. Compte tenu de la menace réelle de poursuites, je doute que de grands projets pétroliers, gaziers ou houillers soient lancés, peu importe la hausse des prix. Personne ne veut investir ou entreprendre un projet que les tribunaux ou les organismes de réglementation semblent susceptibles d’arrêter.

Il est peu probable que les grands projets aillent de l’avant tant que les sociétés pétrolières et gazières n’auront pas obtenu du gouvernement fédéral une déclaration d’urgence qui pourrait servir à mettre fin aux poursuites, à accélérer la délivrance de permis et à permettre la réalisation des projets. Les organisations non gouvernementales de l’environnement ont maintenant un droit de veto complet sur tous les projets dans le cadre du système juridique. Ils ne se soucient clairement pas combien vous payez pour l’énergie ou où vous êtes forcé de l’acheter. Lorsqu’il s’agit d’assouplir la réglementation pour permettre l’utilisation de sources d’énergie efficaces, l’Inde et la Chine ont eu la bonne idée.

Article d’Andy May paru sur le site co2coalition.org 

Crise ukrainienne : l’histoire se répète

Alors que le Président français s’apprête à rendre visite à Vladimir Poutine pour se gonfler le jabot, ce sera encore peine perdue. Président honorifique de l’Union européenne il serait avisé de prendre en compte la position de l’Allemagne mais en réalité ce n’est pas le point important bien qu’il ait invité le chancelier allemand Olaf Scholz à l’accompagner. La Russie a tout fait pour doubler le volume de son gaz exporté vers l’Europe avec le gazoduc NS2. Des différends juridiques difficiles à comprendre bloquent depuis plusieurs mois le fonctionnement de ce gazoduc. En réalité, encore une fois, il faut y voir la main de Washington qui ne peut pas accepter la dépendance de l’Europe au gaz russe. Beau et louable prétexte … Une nouvelle fois l’analyse est éloignée de la réalité qui est la suivante : la Russie libellera le prix de son gaz en euros.

Il faut remonter dans l’histoire pour comprendre l’attitude américaine dont la puissance est adossée au pétrodollar depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et le cas de l’Ukraine est une suite de cette histoire. Lorsque l’Irak proposa aux Européens de leur vendre son pétrole libellé en euros, à l’époque déjà existant comme monnaie fiduciaire, ce fut immédiatement la guerre. Lorsque le dirigeant libyen osa faire la même proposition le résultat ne se fit pas attendre, ce fut la guerre confiée aux Anglais et aux Français avec l’appui logistique des bases militaires américaines situées dans le sud de l’Italie. L’histoire n’a pas évolué : les Américains exigent que le commerce international soit libellé en dollars. Tout pays rebelle sera puni. Les Européens, esclaves de Washington, n’ont pas droit à la parole.

Pourquoi l’Ukraine n’intéresse pas le Kremlin ? Les Ukrainiens russophones et de confession chrétienne orthodoxe représentent un cinquième de la population totale soit environ 8 millions de personnes. Si on soustrait la population de la péninsule de Crimée qui a rejoint la mère patrie russe à la suite d’un référendum démocratique non reconnu par l’ONU, soit 2,5 millions de personnes, il reste alors 5,5 millions de russophones dans le Donbas. Or plus de 4 millions de personnes ont déjà fui cette région en direction de la Russie et parfois de la Biélorussie. Il ont reçu immédiatement un passeport russe. Il reste donc au pire 2 millions de russophone dans cette partie de l’Ukraine. Le Donbas a toujours été le berceau de la sidérurgie du pays et de toutes sortes d’autres productions industrielles. Tout est à l’arrêt depuis les évènements de Maiden fomentés par la CIA. Cet état de fait explique la situation économique désastreuse du pays. C’est donc une longue histoire. Si les forces armées de l’Ukraine de Kiev non russophones et néo-nazis qui arborent fièrement le Sowilo, l’insigne des SS, veulent en finir avec cette minorité russophone, ce qui se prépare, la communauté internationale devra réagir, car il s’agira d’un génocide, une extermination sans pitié de tous les Ukrainiens russophones qui restent dans ce pays. Il ne reste plus d’autre choix à ce reliquat de russophones de quitter le pays et d’aller se réfugier en Russie. C’est le seul point qui pourrait préoccuper Moscou.

On est donc loin des préoccupations énergétiques qui énervent les Etats-Unis mais la Maison-Blanche utilise ce faux prétexte pour menacer la Russie. C’est un faux prétexte en effet, un faux drapeau, la stratégie fourbe et mensongère que les Américains ont toujours utilisé par le passé. Cette stratégie américaine a eu des conséquences immédiates avec la signature ce vendredi 4 février 2022 d’un accord de livraison de gaz à la Chine utilisant le nouveau gazoduc traversant la Mongolie qui est sur le point d’être inauguré. De plus la mise en exploitation du champ gazier de Yuzhno-Kirinskoye en Sibérie centrale et celle des champs gaziers off-shore dans la région de la péninsule de Sakhaline incitent la Russie à s’orienter vers l’extrême-Orient. Le contrat sino-russe fait état de paiement du gaz russe par la Chine en euros ! Serait-ce un signe d’une détente au sujet du dossier ukrainien et d’un futur géopolitique où la Russie se rapprocherait de l’Europe ? Toujours est-il que ce contrat, bien qu’indépendant des évènements ukrainiens, doit certainement rendre les américains très nerveux.

Pourquoi on va tous payer pour le gaz et l’essence ?

Lorsque le vieux Joe s’est installé à la Maison-Blanche l’une des premières mesures fut d’arrêter autoritairement l’exploitation de gaz de schiste, on dit aussi de roche mère. Alors qu’il y a encore un an les USA étaient exportateurs nets de gaz naturel et qu’ils promettaient monts et merveilles à des pays comme la Pologne de s’affranchir grâce au GNL américain du gaz russe la situation s’est totalement inversée en quelques mois. Les Etats-Unis sont aujourd’hui à nouveau importateurs de gaz naturel liquéfié en provenance du Qatar et ils n’exportent plus aucun distillat. L’arrêt de la construction de l’oléoduc XXL supposé transporter le pétrole lourd issu des schistes bitumineux de l’Ontario a précipité la dégradation du paysage énergétique mondial. En effet, une grande majorité des raffineries texanes avaient besoin de ce pétrole lourd puisqu’elles étaient parfaitement adaptées au pétrole du Vénézuéla qui est frappé d’interdiction d’importation par Washington.

La conséquence de cette situation critique états-unienne est un renchérissement inattendu mais extrême des prix du gaz et du pétrole dans le monde entier. Comme c’est toujours le cas, ce sont les pays européens et les pays asiatiques qui paieront la facture, il suffit de se souvenir de la crise des sub-primes car il y a un grand nombre de similitudes avec la crise énergétique mondiale actuelle. En effet les produits pétroliers, gaz naturel compris, sont payés sur le marché mondial en dollars US, les transactions sont contrôlées par les Américains en temps réel et la demande asiatique contribue à ce renchérissement du prix du gaz, de celui du pétrole et bientôt du prix à la pompe des carburants sans oublier celui des distillats utilisés pour le chauffage domestique. Les décisions prises à Washington pour sauver le climat et l’environnement vont donc avoir des répercussions dramatiques dans le monde entier.

Par un effet automatique le prix du charbon a considérablement augmenté car il devient évident que le prix de l’énergie, quelle que soit sa forme originelle, est traité de manière identique sur les marchés. Une nouveauté dans cette situation : le prix de l’uranium a également augmenté ! Le Japon et la Corée continueront à vivre car ils ont signé des contrats avec le Qatar pour le gaz et d’autres pays pour le pétrole, mais que va-t-il se passer pour le Portugal par exemple ? Rien ou presque rien sinon des troubles sociaux quand les ménages devront choisir entre se chauffer durant l’hiver ou se nourrir. La mise en place de la « carbon tax » aux USA n’est certainement pas étrangère à ces augmentations du prix de l’énergie (carbonée). L’Europe va suivre cette tendance et la situation risque de se compliquer dangereusement dans les prochains mois.

L’autre volet de cette situation économique internationale tendue est la forte augmentation du « Baltic dry index », un marqueur précoce de l’activité maritime. Personnellement, n’étant pas analyste économique, je ne trouve pas d’explication au brusque doublement du prix du fret maritime, doublement depuis le début de l’année 2021, autre que la très grave récession provoquée par la pandémie qui aurait provoqué la faillite de nombreux affréteurs maritimes et la reprise économique, même timide, serait la cause de ce renchérissement du BDI. À suivre de très près car finalement ces soubresauts mondiaux pourraient aussi être un signe d’une imminente crise monétaire mondiale, et dans ce cas nous paieront tous chèrement une telle crise.

À tous les facteurs il faut enfin ajouter les premières retombées des investissements pharaoniques européens dans les énergies renouvelables, en particulier les moulins à vent, dont l’efficacité est médiocre voire nulle. Ce sont des milliers de milliards d’euros (voir note) dépensés en pure perte qu’il eut été beaucoup plus judicieux de consacrer à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires moins coûteux que ces fameux EPRs que seuls les Chinois ont été capables de construire dans les délais impartis. Belle démonstration de la gestion européenne de l’énergie, douteuse dans son ensemble. L’Europe ne récolte que les fruits de ce qu’elle a semé.

Source partielle : Fox Business

Note. La Banque Mondiale évoque un montant de 89000 milliards de dollars pour atteindre les objectifs de décarbonisation dans les seuls pays développés à l’horizon 2035, « étonnant, non ? » comme aurait dit Desproges …

Les Britanniques se préparent à un automne difficile

Il reste quelques centrales électriques utilisant du charbon comme combustible en Grande-Bretagne et l’organisme gouvernemental qui achemine et distribue l’électricité a demandé à EDF de rallumer deux unités au charbon dans le Lincolnshire en vue de pallier à l’arrêt programmé de deux réacteurs nucléaires (Hunterston B et Dungeness B) qui ne pourront plus assurer la production de base pour assurer la stabilité du réseau. Ce lundi 6 septembre 2021 le charbon produisait encore 3,9 % de l’énergie électrique en Grande-Bretagne, 47 % provenant d’usines brûlant du gaz naturel, 1,9 % provenant des moulins à vent et 11,4 % des panneaux solaires le reste provenant du nucléaire et de quelques rares usines brûlant des combustibles dits renouvelables. La situation des Anglais risque aussi de se détériorer pour deux raisons. L’engouement pour le gaz naturel en remplacement du charbon a provoqué une flambée des prix qui se répercute sur la facture des clients finaux, qu’il s’agisse d’industriels ou de particuliers, et en raison d’une inflation latente mais qui se concrétise chaque jour le gouvernement doit jouer sur le velours.

L’augmentation du prix du gaz naturel a atteint 40 % depuis le début de l’année 2021 avec des pointes à 80 % sur le marché spot et la tendance n’est pas orientée vers la baisse. De plus la décision de fermer définitivement toutes les usines à charbon restantes à la fin de 2025, on appelle ce genre de décision une planification forcée, risque de rendre la situation ingérable au cours de l’hiver à venir, les capacités d’importation depuis le continent restant limitées, situation qui s’aggravera ensuite pour aboutir au plan californien de réduction de la consommation électrique par délestages intempestifs et imprévisibles. Voilà une belle illustration des délires des écologistes. Sans l’achèvement des travaux du gazoduc Nord-Stream-2 prévu en cette fin de mois de septembre l’Allemagne, qui a choisi une politique énergétique encore plus stupide, aurait pu se trouver dans une situation encore plus critique. Les Anglais devront attendre l’achèvement du projet Hinkley Point C qui pourrait aller plus vite que Flamanville et l’EPR finlandais puisque la Chine est partenaire de ce projet à hauteur de 30 % …

Conclusion de ce billet : on ne construit pas une maison sur du sable et on ne peut pas construire une économie moderne sur du vent …

Source partielle : Paul Homewood

Un autre commentaire géopolitique …

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J’avais écrit dans un billet de ce blog que Poutine détenait l’arme suprême pour plier l’économie européenne : le gaz naturel. C’est pratiquement chose faite. GasProm a décidé de fermer progressivement les robinets des trois gazoducs qui traversent l’Ukraine en direction de l’Europe Occidentale pour plusieurs raisons parfaitement justifiées. L’Ukraine n’a toujours pas apuré sa dette vis-à-vis de GasProm et refuse de payer d’avance les prochaines livraisons de gaz. Deuxièmement, l’Ukraine pirate pour ses propres besoins domestiques le gaz transitant sur son territoire à destination notamment de l’Autriche et de l’Allemagne, pays qui en a gravement besoin pour activer les centrales électriques d’appoint aux moulins à vent quand il n’y a pas de vent en raison de sa politique énergétique absurde. Tout ceci fait désordre et enfin l’Ukraine (un Etat scélérat qui ne respecte plus rien) ne paie plus aucune redevance pour ce transit à GasProm. De son côté l’Union Européenne semble rechigner à assumer le gouffre financier dans lequel se trouve l’Ukraine qui est tout simplement en cessation de paiement. D’après les analystes financiers de Wall Street, il faudrait que l’Union Européenne mette la main au pot pour l’Ukraine à hauteur de 640 milliards d’euros immédiatement afin d’éviter in extremis un « défaut » comme on dit dans le jargon financier. Le QE décidé par Super Mario semble presque dérisoire à côté de ce qui menace tous les contribuables européens pour respecter les décisions de l’OTAN de déployer des missiles en Ukraine.

Poutine a donc décidé que dorénavant l’Europe s’approvisionnerait en gaz naturel à partir de la Turquie et selon les bons vouloirs de cette dernière, à l’Europe d’investir dans des usines de liquéfaction ou dans la mise en place d’un gazoduc depuis Ankara jusqu’à la frontière gréco-turque puis jusqu’à l’Autriche et l’Allemagne. Ça va être compliqué mais ce sera le prix à payer et c’est tant mieux ! Il faudra bien qu’un jour les Européens comprennent qu’il est temps pour eux de s’affranchir des diktats de la Maison-Blanche et qu’ils disent non aux conséquences hégémoniques néfastes de l’OTAN télécommandées par Obama qui n’a jamais capté quoi que ce soit en politique étrangère comme d’ailleurs sa copine Hilary qui brigue le prochain siège à la Maison-Blanche. Cette décision de GasProm explique peut-être les sursauts erratiques des cours du pétrole. Au fait, plus aucune nouvelle des experts néerlandais au sujet du vol MH17 : eux aussi sont-ils aux ordres de la Maison-Blanche ? Aucune raison d’en douter !!

Sources : billet adapté de diverses dépêches d’agences de presse dont Reuters et Bloomberg