19 juin 1997
Jospin annonce la fermeture de Superphénix
Lionel Jospin, répondant aux exigences des Verts de la Gauche plurielle, annonce la fermeture du surgénérateur Superphénix de Creys-Malville, dans l’Isère. Projet international commencé en 1977 financé essentiellement par EDF et ENEL, Superphénix fut l’objet de tensions et de scandales avant même que sa construction ne soit commencée. Débutant sa production en 1985, il n’atteindra que rarement sa pleine puissance et subira de nombreux disfonctionnements autant techniques qu’administratifs. Après seulement 12 années de fonctionnement laborieux, le surgénérateur n’aura pas été rentabilisé.
Source : linternaute.com (dépêche d’agence)
On est en 2013 et le gouvernement actuel, allié contre nature avec les écologistes, encore une fois, a décidé pour des raisons purement électoralistes de fermer en 2016 au plus tard le site électronucléaire de Fesseinheim car il serait soit-disant obsolète alors que l’ASN, une administration indépendante tant du gouvernement que de l’exploitant (EDF), a conclu après une expertise minutieuse qui ne peut être mise en doute que cette usine pouvait encore fonctionner une dizaine d’années sans encombre.
L’histoire se répète donc et les socialistes sous la pression des Verts (Voynet avec Jospin, Duflot avec Hollande) prennent des décisions absurdes qui vont encore aggraver le déficit commercial du pays et doper le chômage. Il faudra importer du gaz ou du pétrole pour produire l’équivalent d’environ 1500 MW électriques, la puissance en charge moyenne de Fessenheim. Et, contrairement à ce que prétendent les écologistes qui n’y connaissent décidément rien, la fermeture du site de Fesseinheim ne crééra aucuns emplois immédiats comme ils le prétendent, car avant d’intervenir sur le site, après son arrêt définitif, il faudra attendre au moins trois ans pour que le combustible soit désactivé, puis encore au moins cinq années avant d’envisager le début du démantèlement des organes situés dans le bâtiment réacteur, dont en particulier les auxiliaires de contrôle. Les écologistes se trompent donc deux fois et le gouvernement a mis le rapport de l’ASN dans la déchiqueteuse. C’est complètement ubuesque. Je comprend que la CGT réagisse et je laisse une copie du commentaire laissé sur l’article du figaro.fr ce jour à propos de l’article intitulé « La CGT conteste en justice la fermeture de Fessenheim » :
« Je voudrais rappeler que c’est la CGT qui a exigé une amélioration de la sécurité des sites électronucléaires au milieu des années 80 et a par exemple obtenu la robotisation de certaines interventions lors des arrêts de tranche, la redondance des équipements de secours et l’installation de nombreux capteurs en divers points du bâtiment réacteur. Toutes ces améliorations ont débuté justement sur le site de Fessenheim qui fut le précurseur de la série de PWR 900 MWe puisque le premier à être construit sous licence Westinghouse par EDF, la COGEMA et Framatome et les améliorations exigées à Fessenheim par la CGT au niveau de la sécurité mais aussi de bien d’autres aspects ont été répercutées sur tous les autres sites électronucléaires français . Il est donc légitime pour la CGT de mettre en avant la décision de l’ASN qui a autorisé la prolongation en connaissance de cause l’exploitation de ce site. Il est évident que pour des raisons idéologiques techniquement infondées le gouvernement et le chef de l’Etat méprisent la décision indépendante et objective de l’ASN. On croit rêver en apprenant que ce site sera fermé en 2016. Le Japon, durement échaudé par le tsunami du 11 mars 2011 vient de décider le redémarrage des réacteurs jugés sûrs par l’autorité indépendante mise en place récemment. Pourquoi les dirigeants français s’obstinent-ils dans le déni de la réalité sinon pour plaire à une poignée d’écologistes opportunistes ignorants des réalités économiques. »
A propos de la fermeture de Superphénix, selon le rapport d’une commission du Sénat qu’on peut lire (voir le lien) il est dit en résumé que la fermeture de Superphénix fut une décision grave car elle fut prise sans concertation (Hollande n’a demandé leur avis qu’aux Verts?) ni avec le Parlement, ni avec l’exploitant, ni les partenaires étrangers, ni les collectivités locales, (au mépris des principes de base de la démocratie, c’est moi qui ajoute ce commentaire). Cette décision fut prise sans fondement autre qu’électoraliste suite à un accord entre le parti politique « Les Verts » et le gouvernement socialiste. La sureté de Superphénix n’ayant jamais été remise en cause et l’argument financier ne pouvant en aucun cas justifier un arrêt prématuré.
Cette désinvolture du gouvernement de l’époque aura coûté près de 10 milliards d’euros à la France en incluant l’électricité fournie gratuitement à ENEL, partenaire de NERSA, pendant quatre années.
Voilà en gros ce que prépare Hollande, pris au piège de ses alliances électoralistes contre nature avec EELV. Hollande, sur les traces de Jospin, refait l’histoire en pire.
C’est de plus en plus désespérant de voir le chef de l’Etat piloter à vue le pays comme un simple capitaine de pédalo qu’il est, en définitive…
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