La « transition énergétique » en quelques chiffres, et pas seulement en France

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Je ne sais pas quel clown, dans le gouvernement français actuel, est en charge du dossier épineux de la transition énergétique, ça n’a d’ailleurs aucune importance. Cette transition est motivée par les recommandations incantatoires des organismes onusiens en charge du climat car, paraît-il, le gaz carbonique résultant de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon pour se déplacer, se chauffer (ou se refroidir), s’éclairer, se connecter à internet et faire fonctionner l’industrie, est mauvais pour le climat. Les écologistes se sont emparé de cette immense opportunité pour faire parler d’eux, Greenpeace en tête. Le lobbying incessant de ces organisations auprès des politiciens, IPCC en premier lieu, a donc conduit ces décideurs à prendre des décisions absurdes afin de parvenir à une « décarbonation » totale du monde – occidental au moins – dès les années 2050. L’horizon 2050, c’est dans 30 ans et je serai mort depuis longtemps, donc je n’assisterai pas à ce désastre généralisé, ouf !

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Dans un article écrit pour le magazine Forbes paru le 30 septembre 2019 le Docteur Roger Pielke Jr (voir note) expose en chiffres la réalité de cette transition énergétique. Ses conclusions explicitent l’incompétence des politiciens décideurs et l’ignorance totale des écologistes comme n’importe qui pourra le constater à la lecture de ce billet. Pielke expose la dure réalité arithmétique qui dérange. Même si chaque individu dans le monde pensait que l’abandon total des combustibles fossiles avait du sens, même si tous les gouvernements s’attachaient à cet objectif, même si cette tâche se réalisait collectivement, elle resterait cependant immense et irréalisable car cet objectif est « énorme » selon les mots de Pielke.

En une année une centrale nucléaire est capable de produire l’équivalent en énergie de ce que produit un million de tonnes équivalant de pétrole soit 1 million de tep. Pielke écrit dans cet article :

« En 2018, le monde a consommé 11865 millions de tep (Mtep) sous forme de charbon, de pétrole et de gaz. Il reste 11051 jours jusqu’au Premier janvier 2050. Pour atteindre une suppression nette des émissions de carbone au niveau mondial d’ici 2050, il faut donc déployer dès aujourd’hui l’équivalent de 1 Mtep d’énergie décarbonée chaque jour et pendant 30 ans tout en déclassant dans le même temps et chaque jour la production d’énergie consommant des combustibles fossiles à hauteur de 1 Mtep ».

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Reston honnêtes et réalistes, la tête sur les épaules et adultes : les enfantillages écologistes doivent cesser ! Les chances d’atteindre un tel scénario sont très faibles sinon nulles. De plus, sous la pression des écologistes et en particulier de Greenpeace, les décideurs politiques, hormis en Russie, en Chine et en Inde, ont dans la grande majorité considéré que développer l’énergie nucléaire était hors de propos. Alors que nous sommes supposés en pleine crise climatique à cause des émissions de CO2, développer l’énergie nucléaire qui n’émet que très peu de carbone (sinon pour sa construction et la production du combustible) reste pratiquement tabou. Il faudra en effet réduire à zéro carbone pas seulement l’électricité mais également les transports donc électrifier intégralement ces derniers ainsi que le chauffage domestique mais aussi l’industrie, je pense ici à la production d’acier et aux laminoirs, deux process industriels consommateurs extrêmes d’énergie. Les personnes qui tiennent ce discours préfèrent développer l’énergie éolienne … Pielke, d’après ses calculs, considère qu’il faudrait construire jusqu’en 2050 et chaque jour 1500 éoliennes dans le monde. Rien qu’aux USA, pays qui consomme 20 % de l’énergie fossile du monde entier, il faudrait construire 300 éoliennes par jour et ce jusqu’en 2050.

Malgré des années de subventions étatiques massives conçues pour encourager les investissements dans l’énergie éolienne, moins de 10 turbines sont installées chaque jour aux USA. Même un enfant de 10 ans comprendrait que passer de 10 éoliennes par jour à 300 est un défi de taille qui ne pourra pas se produire du jour au lendemain y compris dans un pays riche comme les USA. Laissons de côté les contes de fées pour enfants : pour construire une éolienne moderne il faut 900 tonnes d’acier, 2500 tonnes de béton et 45 tonnes de matière plastique non recyclable et pour les panneaux solaires c’est pire. Tous ceux qui pensent que le monde pourra passer au zéro carbone en 2050 ne s’imaginent pas un seul instant qu’il faudra mettre en oeuvre dans le monde entier les plus grands programmes miniers jamais envisagés auparavant pour extraire du fer, des terres rares, du cuivre, du cobalt, au détriment de l’environnement … La seule et unique solution reste donc l’énergie nucléaire et pour atteindre cet objectif il faudra dès la semaine prochaine mettre une centrale nucléaire de 1000 MW-électriques en chantier chaque jour dans le monde. Et pendant ce temps-là les clowns français qui sont en charge de gérer la transition énergétique « à la française » ont décidé de fermer définitivement la centrale nucléaire de Fessenheim qui pourrait probablement continuer à fonctionner pendant 50 ans avec des opérations de maintenance infiniment moins coûteuse que n’importe quelle ferme d’éoliennes en mer. On croit rêver comme dans un mauvais conte de fée mais les écologistes n’ont jamais cessé de rêver de jours meilleurs …

Source et illustrations : Forbes

Note. Roger A. Pielke Jr est Professeur à l’Université du Colorado à Boulder. spécialiste des interférences entre la politique et la science il a écrit de nombreux ouvrages dénonçant ces interférences.

Commentaire sur un article paru dans Forbes Magasine

En 1995 Karl Sagan, un astronome américain très populaire dans ses interventions médiatiques pour promouvoir la science déclarait : « En consultant nos boules de cristal et nos horoscopes presque religieusement, notre esprit critique décline et on glisse sans presque s’en rendre compte dans la superstition et l’obscurantisme ». Presque 20 ans plus tard force est de constater que la situation a empiré dans la direction que prédisait Sagan de par l’action permanente d’activistes très bien financés qui sèment la terreur dans le monde entier. Ces activistes radicaux exploitent l’ignorance de la science dans laquelle est tenu le peuple pour répandre une idéologie nouvelle orientée contre la technologie, contre le business et pour un retour à la nature primitive. La superstition et l’obscurantisme ont envahi de nombreux domaines des technologies et du progrès, que ce soient les vaccins, l’énergie nucléaire, les pesticides, les plantes génétiquement modifiées et les produits chimiques détectés dans les objets utilisés chaque jour. Certes, de tels mouvements d’opinion opposés aux progrès scientifiques et techniques ne datent pas d’aujourd’hui. A la fin du XVIIIe siècle déjà des voix s’élevèrent contre les essais de vaccination pour combattre la variole et de tels oppositions perdurent encore à ce jour alors que les vaccins modernes ont atteint un degré de sureté et d’efficacité jamais égalé auparavant. Hormis la sécurisation sanitaire de l’eau dans les villes, les vaccins n’ont jamais été surpassés en termes d’amélioration de la santé et de la longévité des êtres humains. Puisqu’on mentionne l’eau du robinet, l’addition systématique de fluor dans l’eau est l’une des dix améliorations les plus importantes pour la santé buccale qui ait été réalisée au cours de la fin du XXe siècle. De peur d’affronter ces activistes résolument opposés à tout progrès, de nombreuses entreprises s’adaptent préventivement. Par exemple au début de ce mois d’octobre, la firme de grande distribution nord-américaine Wal-Mart ne maintiendra plus en vente les produits susceptibles de contenir les dix « produits chimiques dangereux » ou déclarés comme tels par ces mêmes activistes. Dans cette liste on retrouvera le bisphenol-A (BPA) qui est la cible répétée de ces groupes opposés au progrès brandissant des arguments pseudo-scientifiques qu’on peut appeler de la science de caniveau (junk-science). D’autres firmes comme Procter & Gamble ou encore Johnson & Johnson ont également déclaré s’engager à éliminer certains produits dits dangereux même si aucun argument scientifique n’a pu le démontrer. L’ingénierie génétique constitue une autre cible favorite de ces activistes. Il y a plus de dix ans, deux des plus importantes firmes produisant de la nourriture pour enfants aux USA, Heinz et Gerber, se sont pliés aux intimidations de ces activistes en leur promettant de ne plus utiliser dans leurs recettes de produits issus de plantes génétiquement modifiées même si leurs approvisionnements risquaient d’être de moins bonne qualité ou étant pollués en raison d’une utilisation plus intensive de pesticides requise avec des plantes non modifiées génétiquement. Tout récemment McDonald’s a banni l’utilisation de pommes de terre Bt et Frito-Lay a exigé de ses fournisseurs de maïs de ne plus cultiver de variété Bt alors que justement l’avantage de ces maïs est de réduire considérablement l’utilisation de pesticides. Quand de telles grandes firmes capitulent devant le chantage et les manœuvres d’intimidation de ces activistes opposés à tout progrès, il n’y a pas de gagnants mais les perdants sont les consommateurs qui sont privés de produits de meilleur qualité et plus à même de protéger leur santé. Et tous les arguments avancés pour faire interdire telle ou telle plante génétiquement modifiée sont spécieux dans la mesure où ces plantes ont fait l’objet d’examens répétés de trois agences gouvernementales indépendantes (aux USA) qui ont conclu à diverses occasions que ces plantes ne présentaient strictement aucun danger pour la santé. Par exemple, le BPA utilisé depuis plus de 50 ans pour prévenir les phénomènes d’oxydation des aliments dans les boites de conserve a été prouvé comme étant totalement sans effet adverse sur la santé dans des conditions normales d’utilisation alors que les activistes rétrogrades prétendent que certaines études ont décrit des taux de BPA dans le sang inacceptables ce qu’on réfuté de toute leur force l’EPA (Environment Protection Agency) et la FDA (Food and Drug Administration) comme étant des résultats inventés de toute pièce dans un but strictement idéologique. Malheureusement, et c’est particulièrement lamentable de le constater, de nombreuses organisations – et même certains scientifiques – modifient des résultats à dessein et inventent des « évidences » imaginaires. Par exemple un manuscrit récemment soumis à publication par des biologistes de la Tufts University a été refusé après examen par des « pairs » car il prétendait que le BPA était cancérigène pour les rats. Une étude statistique plus détaillée des résultats montra en effet qu’il n’en était rien. Cet exemple rappelle quelque chose à mes lecteurs à propos de l’effet cancérigène du glyphosate. Trevor Butterworth, un statisticien qui a analysé les résultats présentés dans ce manuscrit a déclaré : « Il est difficile de ne pas voir la main lourde, dans le protocole de ce travail, de quelqu’un qui cherche à accuser le BPA quels que soient les résultats obtenus ».

Finalement, quand des compagnies ne font plus la part entre risques et avantages et décident de rejeter une technologie pourtant utile sous la pression de ces activistes, ils exposent leurs clients à des alternatives qui sont moins avantageuses et plus risquées pour ces derniers. Pour ne citer qu’un exemple illustrant ce dernier point, les maïs « organique » utilisé par Gerber pour préparer des aliments pour bébés exposera plus probablement ces derniers à des toxines fongiques qui sont hautement toxiques pour le foie et sont connues pour être la cause de certains cancers de l’oesophage. Mais qu’à ce là ne tienne, comme pour le BPA qui prévient des oxydations indésirables et du risque d’intoxication mortelle comme le botulisme, le maïs organique est considéré sans aucune preuve scientifique avérée plus « sûr » que le maïs Bt. Il faut que tant les consommateurs que les industriels impliqués dans l’agro-alimentaire s’insurgent, avec le soutien des scientifiques contre cette pseudo-science truquée à dessein par des idéologues chaque fois que cela sera nécessaire pour préserver la santé des consommateurs car en définitive c’est la société toute entière qui sera perdante.

 

Il s’agit de la traduction presque complète d’un article paru dans Forbes ( http://www.forbes.com/sites/henrymiller/2013/10/23/junk-science-attacks-on-important-products-and-technologies-diminishes-us-all/ ). Il faut tout de même faire quelques remarques critiques sur ce document. Premier point : il ne faut pas mettre dans le même panier l’ensemble de l’industrie agro-alimentaire. Gerber ou Nestlé (en Europe) apportent à n’en pas douter le plus grand soin dans le contrôle de la qualité des produits utilisés pour la fabrication d’aliments pour bébés. Que les pratiques de McDonald’s soient contestables (voir mon billet sur les Chicken Nuggets) ne signifie pas que tout le secteur agro-alimentaire se comporte de manière purement mercantile, il y a des règles à respecter et elles le sont en général afin de respecter également le consommateur. Deuxième point intéressant : l’opposition systématique de la part des « activistes » comme aime à les nommer l’auteur de cet article (Henry I. Miller) aux OGM n’a jamais été justifiée scientifiquement. Il est tout à fait opportun de rappeler ici la désastreuse imposture de Séralini à propos du maïs « Round-Up ready » qui a non seulement décrédibilisé la recherche scientifique française mais également les « activistes » dont il est fait mention dans cet article. Il en est de même pour le soi-disant réchauffement climatique dont on ne parle presque plus depuis la publication du dernier rapport de l’IPCC. Les scientifiques dignes de ce nom qualifient ce genre de déviation de « junk-science » satisfaisant une idéologie et ignorante des faits avérés et prouvés à de nombreuses reprises.

Pour conclure, je partage l’avis de Karl Sagan, l’humanité, soumise à la pression de groupuscules réfractaires à tout progrès scientifique et technique, semble rétrograder dans l’obscurantisme le plus insupportable. 

Le cas du Vermont

Vermont-Yankee-Nuclear-Power-Station

Le Vermont est un petit Etat du Nord-Est des USA frontalier du Québec. C’est le deuxième moins peuplé des Etats Américains avec seulement 600000 habitants. Depuis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, conséquence du tsunami qui suivit le tremblement du 11 mars 2011, les habitants de cet Etat n’ont eu de cesse de manifester pour obtenir la fermeture du seul réacteur nucléaire de l’Etat qui produit 71 % de toute l’électricité produite dans l’Etat mais seulement 35 % de la consommation totale d’électricité. Le reste de la production est entièrement d’origine hydroélectrique avec quelques fermenteurs à méthane pour l’anecdote ce qui avec le réacteur nucléaire Yankee classe le Vermont comme le moins polluant en terme de rejets de gaz supposés à effet de serre. L’exploitant du réacteur d’une puissance de 620 MW électriques (BWR-4 General Electric) a été autorisé par la NRC (Nuclear Regulatory Commission) a prolonger son fonctionnement jusqu’en 2032. Le gouverneur de l’Etat, en dépit des recommandations de la NRC, a décidé la fermeture définitive de ce réacteur lors du prochain arrêt prévu pour changer le combustible fin 2014. Les arguments avancés pour justifier cette décision laissent rêveur. Abondance de gaz naturel bon marché issu du fracking, coût des investissements nécessaires pour mettre le réacteur aux normes « post-Fukushima » (alors qu’il l’est déjà) et enfin faibles coûts de l’électricité d’origine hydraulique qui rogne les profits espérés par l’exploitant de la centrale nucléaire. Le gouverneur du Vermont s’est par ailleurs engagé à remplacer la production du site de Yankee, la centrale nucléaire dont il est question, par des énergies renouvelables. Pour la réalisation d’un tel programme anti-économique, le Vermont est déjà l’un des Etats où le kWh est le plus élevé des 50 Etats contigus de l’Union (18 cents/kWh et bientôt 20 cents) alors que l’électricité acheté à Hydro-Québec revient à environ 6 cents/kWh et jusqu’à ce jour le kWh de la centrale nucléaire était vendu 5 cents à l’Etat du Vermont. Certes le prix de kWh est fixé sur la base d’une multitude de facteurs économiques et financiers mais la différence atteint un facteur 4, justement pour financer à l’avenir le « mix énergétique » tel qu’en a décidé le gouverneur. Juste pour préciser la situation, les estimations des coûts de production du kWh éolien et photovoltaïque sont respectivement évalués entre 25 et 40 cents sans tenir compte de la nécessité de disposer de sources d’électricité d’appoint comme des turbines à gaz. Mais pour le moment, mais seulement pour le moment afin de faire passer sa décision, le gouverneur du Vermont n’a pas pris en compte ce paramètre puisqu’il y a la proximité d’Hydro-Québec avec ses kW à bas prix ! Bref, un calcul totalement biaisé.

Depuis sa construction la centrale électrique Yankee a produit 200 milliards de kWh, n’a pas émis les 55 millions de tonnes de carbone, de soufre et d’oxydes d’azote qu’aurait émis une centrale au charbon d’une puissance électrique équivalente, rapporte 500 millions de dollars par an à l’Etat sous forme de taxes, emploie 600 personnes hautement qualifiées directement et maintient 1800 emplois indirects dans la région. Mais non, les idéologues anti-nucléaires locaux, à commencer par le gouverneur, n’ont pas l’air concernés par ces données. De plus l’arrêt de ce réacteur va déstabiliser le réseau de distribution électrique d’une grande partie de la Nouvelle-Angleterre et il est d’ors et déjà prévu la construction rapide de centrales électriques brûlant soit du pétrole soit du gaz. Il en résultera les rejets dans l’atmosphère de 4,7 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an. Pour bien montrer la stupidité d’une telle décision, il en coûtera aux habitants du Vermont la bagatelle de 200 millions de dollars par an pendant les 20 années à venir. Le gouverneur de l’Etat a pris cette décision pour satisfaire les écologistes mais aussi parce que le Vermont n’a jamais souffert de la récession qui a frappé l’ensemble des Etats-Unis à la suite de la crise des sub-primes et le gouverneur estime que l’Etat a les moyens de faire de tels sacrifices.

On peut estimer à la vue de ces données que pour la centrale de Fessenheim, en multipliant par trois, on a une bonne approximation du désastre attendu à la suite de la décision électoraliste et pseudo-écologique de Hollande de fermer cette installation, décision réaffirmée récemment par le faucheur d’OGM promu ministre de l’énergie et de l’environnement.

1800 personnels qualifiés à reconvertir dans le dé-commissionnement, 5400 autres emplois locaux menacés, 14 millions de tonnes de CO2 supplémentaires relâchés dans l’atmosphère chaque année, puisqu’il faudra bien remplacer l’énergie manquante par de nouvelles usines brûlant du gaz ou du pétrole, les éoliennes et les panneaux solaires n’y feront rien, coût pour l’Etat 460 millions d’euros par an soit pour dix ans, puisque l’ASN a autorisé EDF à poursuivre l’exploitation pour une durée supplémentaire de dix ans (éventuellement renouvelable), 4,6 milliards d’euros et ce ne sont que les revenus fiscaux dont seront privés l’Etat et le département, le manque à gagner d’EDF n’est pas pris en compte. Certes ma comparaison est basée sur les chiffres concernant la centrale Yankee du Vermont mais elle illustre ô combien clairement l’ineptie de la décision de Hollande de fermer une centrale comptant parmi l’une des plus sûres de France, bafouant au passage la décision de l’ASN.

Billet inspiré d’un article paru dans Forbes crédit photo inclus 

La polémique s’amplifie après l’article de ELLE

Comme je le signalais dans un précédent billet (voir le lien), le magazine de caniveau ELLE s’est cru obligé, à la une pour bien faire passer le mensonge, de relater les délires d’une inconnue qui a cru bien faire d’attribuer une allergie alimentaire au maïs génétiquement modifié.

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Comme il est tout à fait probable que le comité de rédaction de ELLE (USA) n’a pas en son sein de scientifiques susceptibles d’avertir que telle ou telle publication pourrait donner lieu à une polémique négative pour son image (comme le Point.fr d’ailleurs qui a laissé sortir l’article ridiculement polémique de Consigny (voir mon billet de ce jour)) la réaction ne s’est pas fait attendre. Des milliers de témoignages et de protestations se sont manifesté, dénonçant la totale irresponsabilité du magazine ELLE (que je classe toujours comme de la presse de caniveau) qui s’est permis de faire l’apologie du mal que représentent les plantes génétiquement modifiées sans aucune évidence fermement appuyée sur des arguments scientifiques dûment prouvés. Depuis près de 20 ans que les divers maïs transgéniques sont cultivés aux USA (aujourd’hui plus de 90 % du maïs est génétiquement modifié en Amérique du Nord) jamais aucune pathologie n’a pu être directement reliée à ces plantes, que ce soit l’American Medical Association, la National Academy of Sciences, le National Institute of Health, ou encore la très parisienne Académie des Sciences et la très londonienne Royal Society, aucune de ces sociétés savantes qu’on ne peut en aucun cas accuser de collusion avec l’ennemi désigné par les écologistes qu’est la firme Monsanto, n’a pu démontrer de manière évidente que les plantes génétiquement modifiées avaient un effet délétère sur la santé. Aucun article scientifique soumis à revue par des pairs (peer review) n’a pu montrer (sauf cet escroc de Séralini cité par Forbes) un quelconque effet négatif de ces cultures. Le retour d’expérience est maintenant de près de 20 ans, beaucoup plus en temps et en volume que le retour d’expérience de certains médicaments contre lesquels je me suis exprimé comme les statines et certains anti-diabétiques. Mais qu’à cela ne tienne, une dizaine d’années de commercialisation et ce sont des dizaines de milliards de dollars de profits pour les grandes firmes pharmaceutiques. Il est totalement inconcevable que Monsanto ait pu prendre le risque insensé d’inonder la moitié de la planète avec des plantes transgéniques sans en avoir au préalable prouvé l’innocuité. Le magazine ELLE s’est fait proprement piéger par une comploteuse décidée à poursuivre Monsanto. Je cite un passage d’un article de Forbes : « In the course of reporting the piece, Shetterly spoke with a number of researchers and medical professionals who told her they couldn’t go on the record about their doubts about GMOs because they feared being sued by a biotech or agriculture company, or losing grant money provided by the private sector,” Elle writes. This is a tired but familiar anti-GMO allegation, absorbed by Shetterly and her editors at Elle. No responsible journalistic organization would dare make such a sweeping claim without actual evidence. » Ce qui peut se traduire et se résumer ainsi : Shetterly – la personne qui a lié son allergie alimentaire (oesophagite à éosinophiles) au maïs transgénique – a argumenté son cas auprès d’un grand nombre de personnalités médicales sans être entendue car des dernières craignaient de perdre tout appui financier de la part du secteur privé. Cette affirmation a été reprise par les éditeurs de ELLE et est en quelque sorte au cœur du « délit » et le journaliste de Forbes conclue en disant (si vous êtes anglophone ma traduction n’est pas littérale) qu’aucun journal ne prendrait un tel risque sans évidence (scientifique) prouvée. Mais le débat n’est pas clos, pour preuve il sert de nouvel écran de fumée en France après la décision du Conseil d’Etat d’annuler l’interdiction de culture du maïs MON810 ou maïs Bt. Reste à espérer que le débat à venir sera d’un niveau un peu plus élevé que le caniveau … Mais on peut en douter !

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Source et crédits photo : Forbes

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/08/09/la-presse-de-caniveau-elle-sempare-des-ogms-aux-usa/

Le « politiquement correct » et l’ « hystériquement correct »

L’expression « politiquement correct » à été créée par … Lénine à propos de la glorification des innovations industrielles qui ne pouvaient émerger que dans une société dominée par la classe ouvrière. Quand la collectivisation des terres eut pour conséquence les terribles famines des années 30, Lysenko fut considéré par Staline comme le sauveur du peuple soviétique. Lysenko, au mépris des lois de la génétique (naturellement, elles avaient été découvertes par un moine nommé Mandel) défendues par des bourgeois fascistes, construisit une théorie totalement absurde de l’amélioration des plantes consistant à admettre qu’un caractère imposé à une plante se retrouverait dans la descendance. Juste un exemple pour illustrer la théorie de Lysenko, un arbre taillé en boule produira des graines qui une fois plantées donneront des arbustes puis des arbres qu’on n’aura plus besoin d’être taillés puisqu’ils pousseront naturellement en boules, le caractère « acquis » ayant été transmis par les graines. La théorie de Lysenko était « politiquement correcte » au sens léniniste du terme car elle découlait directement de l’affirmation selon laquelle un couple de bons socialistes ne pouvait que donner naissance à des enfants naturellement bons socialistes, le socialisme étant considéré comme un caractère génétique transmissible. Tout cela bien sûr au mépris total de toute évidence scientifique prouvant pourtant le contraire.

Il semble que depuis les errements idéologiques du totalitarisme soviétique, les choses n’aient pas vraiment évolué si on fait une analyse critique et objective des adeptes « politiquement corrects » du réchauffement climatique. C’est ce que démontre dans un article très documenté Peter Ferrara dans Forbes. Le climat terrestre oscille entre glaciations et réchauffements sous l’influence des cycles d’activité solaire de 11, 90 et 200 ans qui se superposent pour modifier profondément les oscillations décadales (tous les dix ans) de l’océan Pacifique et multidécadales de l’océan Atlantique. C’est à cette conclusion que sont parvenus tous les scientifiques qui ont analysé les carottes de glace du Groenland et de l’Antarctique ainsi que les boues marines, des estuaires ou encore l’analyse des stalagmites des grottes ou les cernes des arbres (dendrologie). Tous les résultats semblent concorder : nous entrons dans un nouvel age glaciaire. Point à la ligne. Fini l’ »hystériquement correct » à la James Hansen (NASA) de la cohorte des pseudo-climatologues qui à force de matraquage médiatique infondé scientifiquement, un peu comme Lysenko en son temps, ont imposé aux plus hautes instances politiques de la planète terre des diktats comme la taxe carbone, la mesure la plus contestable et la plus démagogique, mais aussi par voie de conséquence l’émergence de mouvements écologistes qui se sont emparés des conclusions erronées d’un organisme comme le GIEC, acronyme francisé pour IPCC, Intergovernmental Panel on Climate Change dont James Hansen était le plus hystérique des animateurs, heureusement il vient de démissionner de la NASA. Les conclusions du GIEC, reprises par les mouvements écologistes sont devenues avec les années solidement « politiquement correctes » malgré le fait qu’elles ont été rédigées sur la base de données tronquées voire truquées, un peu comme les laboratoires pharmaceutiques détournent à leur avantage les résultats de leurs essais cliniques, c’est-à-dire au mépris de la plus élémentaire honnêteté scientifique. Je veux bien entrer dans les détails pour illustrer la périodicité des oscillations climatiques, c’est vraiment intéressant.

Après une période chaude et humide à la fin du Moyen-Age en Europe qui dura en gros de 950 à 1250 produisant l’abondance et la richesse dont les cathédrales qui poussaient partout en Europe sont l’illustration la plus connue (la plupart des cathédrales gothiques datent de cette période) s’ensuivit un petit âge glaciaire entre 1280 et 1350 correspondant à un minimum d’activité solaire connu sous le nom de minimum de Wolf. Les glaciers se mirent à avancer, détruisant des forêts et des terres autrefois cultivées et la rigueur climatique fut à l’origine de grandes famines comme en 1315-1317. Puis les cycles solaires forgèrent le climat, de 1460 à 1550, le minimum de Sporer entraina un nouveau refroidissement climatique, les températures n’ayant jamais retrouvé leurs valeurs des années 1000. Entre 1645 et 1715, nouvel épisode franchement froid. On gelait dans les galeries du château de Versailles et on patinait sur les bassins et la Seine, le minimum dit de Maunder fut suivi entre 1790 et 1830 par le minimum de Dalton qui vit une spectaculaire avancée des glaciers alpins qui n’ont cessé de reculer depuis la fin du XIXe siècle comme en attestent de nombreuses peintures et dessins de naturalistes par exemple du glacier d’Argentières ou des Bossons dans la vallée de Chamonix. Depuis un siècle, le climat suit les oscillations océaniques et non pas l’augmentation du CO2 atmosphérique. La température moyenne a augmenté entre 1915 et 1945 et les oscillation océaniques ont ensuite jusqu’à la fin des années 1970 à nouveau « rafraichi » le climat. Je me souviens très bien des hivers de 1956 et 1962 ! Et les trente années qui ont suivi ont au contraire vu un réchauffement relatif qui a cessé il y a environ quinze ans. On entre à nouveau dans un cycle de refroidissement qui est totalement découplé de l’augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique d’origine humaine dont l’effet de serre n’est en rien prouvé formellement et reste, s’il est réel, marginal en comparaison des causes naturelles des changements climatiques dont l’activité solaire et les oscillations océaniques. Selon les paléo-climatologues il se pourrait bien que la Terre entre maintenant dans un petit age glaciaire qui pourrait durer de 200 à 250 ans ! En effet, les oscillations océaniques du Pacifique et de l’Atlantique largement documentées par les analyses des boues marines ou ces cernes des arbres tendent à montrer qu’on s’achemine vers un refroidissement généralisé qui se fera sévèrement sentir dès 2015 … Mais que dire de cet hiver 2012-2013 qui n’en finit toujours pas ni en Amérique du Nord ni en Europe et en Asie jusqu’au Japon ? Pour ceux de mes lecteurs intéressés par les oscillations océaniques, j’ai reproduit ici celles de l’Atlantique (AMO pour Atlantic Multidecadal Oscillations) et du Pacifique (PDO pour Pacific Decadal Oscillations) qu’on peut aussi retrouver sur Wikipedia. 

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Sources : Forbes et Wikipedia