Je ne sais pas quel clown, dans le gouvernement français actuel, est en charge du dossier épineux de la transition énergétique, ça n’a d’ailleurs aucune importance. Cette transition est motivée par les recommandations incantatoires des organismes onusiens en charge du climat car, paraît-il, le gaz carbonique résultant de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon pour se déplacer, se chauffer (ou se refroidir), s’éclairer, se connecter à internet et faire fonctionner l’industrie, est mauvais pour le climat. Les écologistes se sont emparé de cette immense opportunité pour faire parler d’eux, Greenpeace en tête. Le lobbying incessant de ces organisations auprès des politiciens, IPCC en premier lieu, a donc conduit ces décideurs à prendre des décisions absurdes afin de parvenir à une « décarbonation » totale du monde – occidental au moins – dès les années 2050. L’horizon 2050, c’est dans 30 ans et je serai mort depuis longtemps, donc je n’assisterai pas à ce désastre généralisé, ouf !
Dans un article écrit pour le magazine Forbes paru le 30 septembre 2019 le Docteur Roger Pielke Jr (voir note) expose en chiffres la réalité de cette transition énergétique. Ses conclusions explicitent l’incompétence des politiciens décideurs et l’ignorance totale des écologistes comme n’importe qui pourra le constater à la lecture de ce billet. Pielke expose la dure réalité arithmétique qui dérange. Même si chaque individu dans le monde pensait que l’abandon total des combustibles fossiles avait du sens, même si tous les gouvernements s’attachaient à cet objectif, même si cette tâche se réalisait collectivement, elle resterait cependant immense et irréalisable car cet objectif est « énorme » selon les mots de Pielke.
En une année une centrale nucléaire est capable de produire l’équivalent en énergie de ce que produit un million de tonnes équivalant de pétrole soit 1 million de tep. Pielke écrit dans cet article :
« En 2018, le monde a consommé 11865 millions de tep (Mtep) sous forme de charbon, de pétrole et de gaz. Il reste 11051 jours jusqu’au Premier janvier 2050. Pour atteindre une suppression nette des émissions de carbone au niveau mondial d’ici 2050, il faut donc déployer dès aujourd’hui l’équivalent de 1 Mtep d’énergie décarbonée chaque jour et pendant 30 ans tout en déclassant dans le même temps et chaque jour la production d’énergie consommant des combustibles fossiles à hauteur de 1 Mtep ».
Reston honnêtes et réalistes, la tête sur les épaules et adultes : les enfantillages écologistes doivent cesser ! Les chances d’atteindre un tel scénario sont très faibles sinon nulles. De plus, sous la pression des écologistes et en particulier de Greenpeace, les décideurs politiques, hormis en Russie, en Chine et en Inde, ont dans la grande majorité considéré que développer l’énergie nucléaire était hors de propos. Alors que nous sommes supposés en pleine crise climatique à cause des émissions de CO2, développer l’énergie nucléaire qui n’émet que très peu de carbone (sinon pour sa construction et la production du combustible) reste pratiquement tabou. Il faudra en effet réduire à zéro carbone pas seulement l’électricité mais également les transports donc électrifier intégralement ces derniers ainsi que le chauffage domestique mais aussi l’industrie, je pense ici à la production d’acier et aux laminoirs, deux process industriels consommateurs extrêmes d’énergie. Les personnes qui tiennent ce discours préfèrent développer l’énergie éolienne … Pielke, d’après ses calculs, considère qu’il faudrait construire jusqu’en 2050 et chaque jour 1500 éoliennes dans le monde. Rien qu’aux USA, pays qui consomme 20 % de l’énergie fossile du monde entier, il faudrait construire 300 éoliennes par jour et ce jusqu’en 2050.
Malgré des années de subventions étatiques massives conçues pour encourager les investissements dans l’énergie éolienne, moins de 10 turbines sont installées chaque jour aux USA. Même un enfant de 10 ans comprendrait que passer de 10 éoliennes par jour à 300 est un défi de taille qui ne pourra pas se produire du jour au lendemain y compris dans un pays riche comme les USA. Laissons de côté les contes de fées pour enfants : pour construire une éolienne moderne il faut 900 tonnes d’acier, 2500 tonnes de béton et 45 tonnes de matière plastique non recyclable et pour les panneaux solaires c’est pire. Tous ceux qui pensent que le monde pourra passer au zéro carbone en 2050 ne s’imaginent pas un seul instant qu’il faudra mettre en oeuvre dans le monde entier les plus grands programmes miniers jamais envisagés auparavant pour extraire du fer, des terres rares, du cuivre, du cobalt, au détriment de l’environnement … La seule et unique solution reste donc l’énergie nucléaire et pour atteindre cet objectif il faudra dès la semaine prochaine mettre une centrale nucléaire de 1000 MW-électriques en chantier chaque jour dans le monde. Et pendant ce temps-là les clowns français qui sont en charge de gérer la transition énergétique « à la française » ont décidé de fermer définitivement la centrale nucléaire de Fessenheim qui pourrait probablement continuer à fonctionner pendant 50 ans avec des opérations de maintenance infiniment moins coûteuse que n’importe quelle ferme d’éoliennes en mer. On croit rêver comme dans un mauvais conte de fée mais les écologistes n’ont jamais cessé de rêver de jours meilleurs …
Source et illustrations : Forbes
Note. Roger A. Pielke Jr est Professeur à l’Université du Colorado à Boulder. spécialiste des interférences entre la politique et la science il a écrit de nombreux ouvrages dénonçant ces interférences.