Le Cartel de la Réserve fédérale : les huit familles qui dirigent le monde de la finance.

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Article de Dean Henderson, journaliste d’investigation. J’avais archivé cet article qui visiblement n’a pas plu en haut lieu outre-Atlantique puisque le site de l’auteur a été supprimé par les fournisseurs d’accès au Web. J’ai donc décidé de prendre le risque de le traduire pour mes lecteurs afin de les éclairer sur les grands desseins du monde financier apatride. Ce texte un peu décousu mérite une lecture détaillée. J’ai mis en exergue quelques passages en caractères gras. Les propos de ce texte n’engagent que son auteur. Source via free21.org. Illustrations : siège de la Banque des Règlements Internationaux à Basel en Suisse (Wikipedia) et première réunion de la mise en place de la « FED » en 1913.

Qui sont donc les actionnaires des banques créatrices de monnaie américaines et mondiales ? Cette information est très soigneusement gardée secrète. Mes requêtes auprès des agences de réglementation bancaire concernant la propriété d’actions dans les 25 principales sociétés de portefeuille bancaires américaines ont obtenu le statut du Freedom of Information Act, avant d’être refusées pour des raisons de « sécurité nationale ». C’est assez ironique, car de nombreux actionnaires de la banque résident en Europe. US Trust Corporation – fondée en 1853 et maintenant détenue par Bank of America – est un dépositaire important de la richesse de l’oligarchie mondiale qui possède ces sociétés de portefeuille bancaires. Walter Rothschild était récemment administrateur de sociétés et fiduciaire honoraire de US Trust.

Les autres administrateurs étaient Daniel Davison de JP Morgan Chase, Richard Tucker d’Exxon Mobil, Daniel Roberts de Citigroup et Marshall Schwartz de Morgan Stanley. JW McCallister, un initié de l’industrie pétrolière avec des liens avec The House of Saud, a écrit dans The Grim Reaper que les informations qu’il avait acquises auprès de banquiers saoudiens faisaient état de la propriété à 80% de la New York Federal Reserve Bank – de loin la succursale de la Fed la plus puissante – par seulement huit familles dont quatre résident aux États-Unis. Ce sont les Goldman Sachs, Rockefeller, Lehman et Kuhn Loeb de New York, les Rothschild de Paris et de Londres, les Warburg de Hambourg, les Lazard de Paris, et les Israel Moses Seif de Rome. Le CPA (certified public accountant) Thomas D. Schauf corrobore les affirmations de McCallister, ajoutant que dix banques contrôlent les douze succursales de la Federal Reserve Bank. Il nomme NM Rothschild de Londres, Rothschild Bank de Berlin, Warburg Bank de Hamburg, Warburg Bank d’Amsterdam, Lehman Brothers de New York, Lazard Frères de Paris, Kuhn Loeb Bank de New- York, Israel Moses Seif Bank d’Italy, Goldman Sachs de New York et JP Morgan Chase Bank de New York.

Schauf répertorie William Rockefeller, Paul Warburg, Jacob Schiff et James Stillman parmi les individus qui détiennent des parts importantes de la Fed. Les Schiff sont liés à Kuhn Loeb. Les Stillman sont liés à Citigroup, qui se sont associé au clan Rockefeller au tournant du siècle. Eustace Mullins est arrivé aux mêmes conclusions dans son livre The Secrets of the Federal Reserve, dans lequel il affiche des organigrammes reliant la Fed et ses banques membres aux familles de Rothschild, Warburg, Rockefeller et les autres. Le contrôle que ces familles bancaires exercent sur l’économie mondiale ne peut être sous-estimé et est tout à fait intentionnellement entouré de secret. Leur branche des médias d’entreprise est prompte à discréditer toute information exposant ce cartel de banque centrale privée comme une « théorie du complot ». Pourtant, les faits demeurent.

La Maison Morgan, en d’autres termes La Federal Reserve Bank, est née en 1913, la même année que le décès du banquier américain J. Pierpont Morgan et la Fondation Rockefeller a été également créée cette même année. La House of Morgan dirigeait la finance américaine au carrefour de Wall Street et Broad à New-York, agissant en tant que quasi-banque centrale américaine depuis 1838, lorsque George Peabody l’a fondée à Londres. Peabody était un associé commercial des Rothschild. En 1952, le chercheur s’intéressant à l’histoire la Fed, Eustace Mullins, a émis l’hypothèse que les Morgan n’étaient rien de plus que des agents des Rothschild. Mullins a écrit que les Rothschild « préféraient opérer de manière anonyme aux États-Unis derrière la façade de J.P. Morgan & Company ». L’auteur Gabriel Kolko a déclaré : « Les activités de Morgan en 1895-1896 dans la vente d’obligations d’or américaines en Europe étaient basées sur une alliance avec la maison Rothschild ». La pieuvre financière Morgan a rapidement déroulé ses tentacules dans le monde entier. Morgan Grenfell opérait à Londres. Morgan et Cie régnait sur Paris. Les cousins Lambert de la famille Rothschild ont créé Drexel & Company à Philadelphie.

La maison Morgan s’adressait aux Astor, DuPont, Guggenheim, Vanderbilt et Rockefeller. Elle a financé le lancement d’AT&T, de General Motors, de General Electric et de DuPont. Tout comme les banques Rothschild et Barings basées à Londres, Morgan est devenue partie intégrante de la structure du pouvoir dans de nombreux pays. En 1890, la Maison Morgan a prêté à la banque centrale égyptienne, financé des chemins de fer russes, des obligations flottantes du gouvernement provincial brésilien et financé des projets de travaux publics argentins. Une récession en 1893 a renforcé le pouvoir de Morgan. Cette année-là, Morgan a sauvé le gouvernement américain d’une panique bancaire, formant un syndicat pour soutenir les réserves du gouvernement avec un envoi de 62 millions de dollars or des Rothschild. Morgan a été le moteur de l’expansion de l’Ouest aux États-Unis, finançant et contrôlant les chemins de fer à destination de l’Ouest par le biais de droits de vote de fiducies. En 1879, le New York Central Railroad financé par la branche Morgan de Cornelius Vanderbilt accorda des tarifs d’expédition préférentiels au monopole naissant de la Standard Oil de John D. Rockefeller, consolidant ainsi la relation Rockefeller / Morgan. La Maison de Morgan tomba désormais sous le contrôle des familles Rothschild et Rockefeller.

Un titre du New York Herald disait: « Railroad Kings Form Gigantic Trust ». J. Pierpont Morgan, qui déclara un jour : « La concurrence est un péché », déclara joyeusement par la suite : « Pensez-y. Tout le trafic ferroviaire concurrent à l’ouest de Saint-Louis est placé sous le contrôle d’une trentaine d’hommes ». La banque Morgan et Edward Harriman de la banque Kuhn Loeb, détenaient le monopole des chemins de fer, tandis que les dynasties bancaires Lehman, Goldman Sachs et Lazard se joignaient aux Rockefeller pour contrôler la base industrielle américaine. En 1903, le Banker’s Trust a été créé par les huit familles. Benjamin Strong du Banker’s Trust a été le premier gouverneur de la Banque de réserve fédérale de New York. La création de la Fed en 1913 a fusionné le pouvoir des huit familles avec la puissance militaire et diplomatique du gouvernement américain. Si leurs prêts à l’étranger n’étaient pas payés, les oligarques pourraient désormais déployer des Marines américains pour recouvrer les dettes. Morgan, Chase et Citibank ont formé un syndicat de prêt international. La maison de Morgan était bienvenue à la maison britannique des Windsor et la maison italienne de Savoie. Les Kuhn Loeb, Warburg, Lehman, Lazard, Israel Moses Seif et Goldman Sachs avaient également des liens étroits avec les familles royales européennes.

En 1895, Morgan contrôlait le flux d’or entrant et sortant des États-Unis. La première vague américaine de fusions en était à ses balbutiements et était promue par les banquiers. En 1897, il y a eu soixante-neuf fusions industrielles. En 1899, il y en avait mille-deux-cent. En 1904, John Moody – fondateur de Moody’s Investor Services – déclara qu’il était impossible de parler des intérêts de Rockefeller et de Morgan séparément. La méfiance du public à l’égard de ces deux entités bancaires s’amplifia. Beaucoup les considéraient comme des traîtres travaillant pour le vieil argent européen. Standard Oil de Rockefeller, US Steel d’Andrew Carnegie et les chemins de fer d’Edward Harriman ont tous été financés par le banquier Jacob Schiff de Kuhn Loeb, qui a travaillé en étroite collaboration avec les Rothschild européens. Plusieurs États occidentaux ont interdit les activités de ces banquiers. Le prédicateur populiste William Jennings Bryan a été trois fois candidat démocrate à la présidence US de 1896 à 1908. Le thème central de sa campagne anti-impérialiste était que l’Amérique tombait dans le piège de la « servitude financière envers la capitale britannique ». Teddy Roosevelt a vaincu Bryan en 1908, mais a été contraint par cette traînée de poudre populiste de promulguer la loi anti-trust Sherman. Il a ensuite poursuivi le Standard Oil Trust. En 1912, les audiences Pujo ont eu lieu, portant sur la concentration du pouvoir à Wall Street ( https://en.wikipedia.org/wiki/Pujo_Committee ).

La même année, Mme Edward Harriman a vendu ses parts substantielles dans la Guaranty Trust Bank de New York à J.P.Morgan qui créa alors le Morgan Guaranty Trust. Le juge Louis Brandeis a convaincu le président Woodrow Wilson de demander la fin des directions imbriquées les unes dans les autres des conseils d’administration. En 1914, le Clayton Anti-Trust Act a été adopté. Jack Morgan – le fils et successeur de J. Pierpont Morgan – a répondu en appelant ses clients Remington et Winchester à augmenter la production d’armes. Il a soutenu que les États-Unis devaient entrer dans la Première Guerre mondiale. Aiguillonné par la Fondation Carnegie et d’autres grands noms de l’oligarchie, le Président Wilson a fini par céder. Comme l’a écrit Charles Tansill dans America Goes to War : « Avant même le choc des armes, la firme française Rothschild Frères a câblé à Morgan & Company à New York pour suggérer la proposition d’un prêt de 100 millions de dollars, dont une partie substantielle devait être levée aux États-Unis pour payer les achats français de produits américains ». La Maison de Morgan a financé la moitié de l’effort de guerre américain, tout en recevant des commissions pour aligner des entrepreneurs tels que GE, Du Pont, US Steel, Kennecott et ASARCO. Tous étaient des clients de Morgan. Morgan a également financé la guerre des Boers britanniques en Afrique du Sud et la guerre franco-prussienne. La Conférence de paix de Paris de 1919 était présidée par Morgan, qui dirigeait les efforts de reconstruction des allemands et des alliés. Dans les années 1930, le populisme a refait surface en Amérique après que Goldman Sachs, Lehman Bank et d’autres ont profité du krach de 1929. Le président du comité bancaire de la Chambre des représentants, Louis McFadden (D-NY), a déclaré à propos de la Grande Dépression : « Ce n’était pas un accident. C’était un événement soigneusement conçu… Les banquiers internationaux ont cherché à provoquer une condition de désespoir ici afin qu’ils puissent émerger en tant que dirigeants de nous tous ». Le sénateur Gerald Nye (D-ND) a présidé une enquête sur les munitions en 1936. Nye a conclu que la maison Morgan avait plongé les États-Unis dans la Première Guerre mondiale pour protéger ses activités de prêts et créer une industrie des armes en plein essor. Nye a produit plus tard un document intitulé The Next War, qui faisait référence cyniquement à « la vieille déesse de la démocratie », à travers laquelle le Japon pourrait être utilisé pour attirer les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.

En 1937, le secrétaire à l’Intérieur Harold Ickes a mis en garde contre l’influence des « 60 familles américaines ». L’historien Ferdinand Lundberg a par la suite écrit un livre ayant le même titre. Le juge de la Cour suprême William O. Douglas a critiqué « l’influence de Morgan… la plus pernicieuse de l’industrie et de la finance aujourd’hui ». Jack Morgan a répondu en poussant les États-Unis vers la Seconde Guerre mondiale. Morgan avait des relations étroites avec les familles Iwasaki et Dan – les deux clans les plus riches du Japon – qui possédaient respectivement Mitsubishi et Mitsui, depuis que les sociétés sont sorties des shogunats du XVIIe siècle. Lorsque le Japon a envahi la Mandchourie, massacrant des paysans chinois à Nankin, Morgan a minimisé l’incident. Morgan avait également des relations étroites avec le fasciste italien Benito Mussolini, tandis que le nazi allemand Hjalmer Schacht était un agent de liaison de la Morgan Bank pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, des représentants de Morgan ont rencontré Schacht à la Banque des règlements internationaux (BRI, en anglais BIS) à Bâle, en Suisse. La BRI, créée en 1930, est la banque la plus puissante du monde, une banque centrale mondiale pour les huit familles qui contrôlent les banques centrales privées de presque tous les pays occidentaux et en développement.

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Le premier président de la BRI était le banquier de Rockefeller Gates McGarrah, un responsable de la Chase Manhattan et de la Réserve fédérale. McGarrah était le grand-père de l’ancien directeur de la CIA Richard Helms. Les Rockefeller – comme les Morgan – avaient des liens étroits avec Londres. David Icke écrit dans « Children of the Matrix », que les Rockefeller et Morgan n’étaient que des hommes de main pour les Rothschild européens. La BRI appartient à la Réserve fédérale, à la Banque d’Angleterre, à la Banque d’Italie, à la Banque du Canada, à la Banque nationale suisse, à la Nederlandsche Bank, à la Bundesbank et à la Banque de France. L’historien Carroll Quigley a écrit dans son livre épique Tragedy and Hope que la BRI faisait partie d’un plan, « pour créer un système mondial de contrôle financier entre des mains privées capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble… être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert par des accords secrets ». Le gouvernement américain avait une méfiance historique envers la BRI, faisant du lobbying sans succès pour sa disparition lors de la conférence de Bretton Woods de 1944 après la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de cela, le pouvoir des huit familles a été amplifié avec les accords de Bretton Woods et la création du FMI et de la Banque mondiale. La Réserve fédérale américaine n’a pris des parts de la BRI qu’en septembre 1994. La BRI détient au moins 10% des réserves monétaires d’au moins 80 des banques centrales mondiales, du FMI et d’autres institutions multilatérales. Elle sert d’agent financier pour les accords internationaux, recueille des informations sur l’économie mondiale et sert de prêteur en dernier recours pour éviter l’effondrement financier mondial. La BRI promeut un programme de fascisme capitaliste monopoliste. Elle a accordé un crédit-relais à la Hongrie dans les années 1990 pour assurer la privatisation de l’économie de ce pays. Elle a servi de canal pour le refinancement des huit familles ayant soutenu financièrement Adolf Hitler, opération dirigée par J. Henry Schroeder de Warburg et la Mendelsohn Bank d’Amsterdam. De nombreux chercheurs affirment que la BRI est au centre du blanchiment d’argent mondial de la drogue. Ce n’est pas un hasard si la BRI a son siège en Suisse, cachette préférée de la richesse de l’aristocratie mondiale, pays où se trouve le siège de la loge Alpina de la franc-maçonnerie italienne P-2 et du mouvement cryptique Nazi International. Les autres institutions contrôlées par les huit familles comprennent le Forum économique mondial plus connu sous le nom de Forum de Davos, la Conférence monétaire internationale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Bretton Woods fut une aubaine pour les huit familles. Le FMI et la Banque mondiale étaient au cœur de ce « nouvel ordre mondial ». En 1944, les premières obligations de la Banque mondiale ont été émises par Morgan Stanley et First Boston. La famille française Lazard s’impliqua davantage dans les intérêts de la maison Morgan. Lazard Frères – la plus grande banque d’investissement de France – appartient aux familles Lazard et David-Weill – d’anciens seniors bancaires génois représentés par Michelle Davive. Un récent président-directeur général de Citigroup était Sanford Weill. En 1968, Morgan Guaranty a lancé Euro-Clear, un système de compensation bancaire basé à Bruxelles pour les titres Eurodollar. Il s’agissait de la première tentative automatisée de ce type. Certains ont décidé d’appeler Euro-Clear « la Bête ». Bruxelles servit de siège à la nouvelle Banque centrale européenne (BCE) et à l’OTAN. La BCE a immédiatement été déplacée à Francfort à la demande de l’Allemagne. En 1973, les fonctionnaires de Morgan se sont réunis secrètement aux Bermudes pour ressusciter illégalement l’ancienne maison de Morgan, vingt ans avant l’abrogation du Glass-Steagal Act. Morgan et les Rockefeller ont fourni le soutien financier à Merrill Lynch, le propulsant dans le Big 5 de la banque d’investissement américaine. Merrill fait maintenant partie de Bank of America. John D. Rockefeller a utilisé sa richesse pétrolière pour acquérir Equitable Trust, qui avait englouti plusieurs grandes banques et sociétés dans les années 1920. La Grande Dépression a contribué à consolider le pouvoir des Rockefeller. Sa Chase Bank a fusionné avec la Manhattan Bank de Kuhn Loeb pour former Chase Manhattan, cimentant ainsi une relation familiale de longue date. Les Kuhn-Loeb avaient financé – avec Rothschild – un prêt à Rockefeller pour devenir le roi du pétrole. La National City Bank de Cleveland a fourni à John D. Rockefeller l’argent nécessaire pour se lancer dans sa monopolisation de l’industrie pétrolière américaine. La banque a été identifiée lors des audiences du Congrès comme étant l’une des trois banques appartenant à Rothschild aux États-Unis dans les années 1870, lorsque l’empire Rockefeller s’est constitué en tant que Standard Oil of Ohio.

Edward Harkness, un partenaire de la Rockefeller Standard Oil, prit le contrôle de la Chemical Bank. Un autre était James Stillman, dont la famille contrôlait le Manufacturers Hanover Trust. Les deux banques ont fusionné sous l’égide de JP Morgan Chase. Deux des filles de James Stillman ont épousé deux des fils de William Rockefeller. Les deux familles contrôlent également un gros morceau de Citigroup. Dans le secteur des assurances, les Rockefeller contrôlent Metropolitan Life, Equitable Life, Prudential et New York Life. Les banques Rockefeller contrôlent 25% de tous les actifs des 50 plus grandes banques commerciales américaines et 30% de tous les actifs des 50 plus grandes compagnies d’assurance américaines. Les compagnies d’assurance – la première aux États-Unis a été lancée par les francs-maçons par le biais de leur organisation Woodman’s of America – jouent un rôle clé dans le recyclage de l’argent de la drogue aux Bermudes. Les sociétés sous contrôle Rockefeller comprennent Exxon Mobil, Chevron Texaco, BP Amoco, Marathon Oil, Freeport McMoran, Quaker Oats, ASARCO, United, Delta, Northwest, ITT, International Harvester, Xerox, Boeing, Westinghouse, Hewlett-Packard, Honeywell, International Paper, Pfizer, Motorola, Monsanto, Union Carbide et General Foods. La Fondation Rockefeller a des liens financiers étroits avec les fondations Ford et Carnegie. Parmi les autres initiatives philanthropiques familiales, mentionnons le Rockefeller Brothers Fund, le Rockefeller Institute for Medical Research, le General Education Board, la Rockefeller University et l’Université de Chicago qui produisent un flux constant d’économistes d’extrême droite en tant qu’apologistes des capitaux internationaux, dont Milton Friedman.

La famille possède le 30 Rockefeller Plaza, où le sapin de Noël national est allumé chaque année ainsi que le Rockefeller Center. David Rockefeller a joué un rôle déterminant dans la construction des tours du World Trade Center. La maison principale de la famille Rockefeller est un complexe imposant dans le nord de l’État de New York connu sous le nom de Pocantico Hills. Ils possèdent également un duplex de 32 pièces sur la 5e Avenue à Manhattan, un manoir à Washington, DC, le Monte Sacro Ranch au Venezuela, des plantations de café en Équateur, plusieurs fermes au Brésil, un domaine à Seal Harbor dans le Maine et des complexes hôteliers dans les Caraïbes, à Hawaï et Puerto Rico. Les familles Dulles et Rockefeller sont cousines. Allen Dulles a créé la CIA, aidé les nazis, couvert le coup de Kennedy de par son influence sur la Warren Commission et conclu un accord avec les Frères musulmans pour créer des assassins à l’esprit entièrement contrôlé. Le frère John Foster Dulles a présidé les fausses fiducies Goldman Sachs avant le krach boursier de 1929 et a aidé son frère à renverser les gouvernements d’Iran et du Guatemala. Tous deux étaient des initiés de Skull & Bones, du Council on Foreign Relations (CFR) et des maçons de la 33e loge. Les Rockefeller ont joué un rôle déterminant dans la formation du Club de Rome axé sur la dépopulation dans leur domaine familial à Bellagio, en Italie. Leur domaine de Pocantico Hills a donné naissance à la Commission Trilatérale. La famille est un bailleur de fonds majeur du mouvement eugénique qui a engendré Hitler, le clonage humain et l’obsession actuelle de l’ADN dans les cercles scientifiques américains. John Rockefeller Jr. a dirigé le Population Council jusqu’à sa mort. Son fils éponyme est un sénateur de Virginie-Occidentale. Le frère Winthrop Rockefeller était lieutenant-gouverneur de l’Arkansas et demeure l’homme le plus puissant de cet État. Dans une interview d’octobre 1975 avec le magazine Playboy, le vice-président Nelson Rockefeller – qui était également gouverneur de New York – a expliqué la vision familiale d’un monde sous tutelle : « Je suis un grand partisan de la planification – économique, sociale, politique, militaire, de la planification mondiale totale ». Mais de tous les frères Rockefeller, c’est le fondateur de la Trilateral Commission (TC) et président de Chase Manhattan, David, qui a dirigé le programme fasciste de la famille à l’échelle mondiale. Il a défendu le Shah d’Iran, le régime d’apartheid sud-africain et la junte chilienne de Pinochet. Il était le plus grand financier du CFR, de la TC et pendant la guerre du Vietnam du Comité pour une paix efficace et durable en Asie – une aubaine pour ceux qui gagnaient leur vie avec ce conflit. Nixon lui a demandé d’être secrétaire au Trésor, mais Rockefeller a refusé le poste, sachant que son pouvoir était beaucoup plus important à la tête de la Chase. L’auteur Gary Allen écrit dans The Rockefeller File qu’en 1973, « David Rockefeller a rencontré vingt-sept chefs d’État, y compris les dirigeants de la Russie et de la Chine rouge ». Après le coup d’État de 1975 de la Nugan Hand Bank avec la CIA contre le Premier ministre australien Gough Whitlam, son successeur nommé par la Couronne britannique, Malcolm Fraser, s’est rendu aux États-Unis, où il a rencontré le président Gerald Ford après s’être entretenu avec David Rockefeller.

« The Nixon Shock » et ses conséquences

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Quand Richard Nixon prit les commandes des USA à la Maison-Blanche le 20 janvier 1969, l’économiste en chef de l’époque Arthur Burns remarqua que Nixon semblait très fier de lui-même mais selon ses termes « je me serais senti mieux s’il (Nixon) avait baissé la tête et tremblé un peu ». Nixon héritait d’une économie américaine en surchauffe et l’inflation était déjà un souci. Burns, à 64 ans, allait rejoindre l’administration américaine comme unique conseiller en économie. En 1960, alors vice-président, Nixon visait déjà la Maison-Blanche et Burns l’avait incidemment averti que si la Réserve Fédérale augmentait les taux d’intérêt, son avenir vers la Maison-Blanche serait compromis. Il avait présenté les choses ainsi. La FED resserra les crédit, l’économie entra en récession et Nixon fut battu par Kennedy. Depuis lors Nixon n’oublia jamais la puissance de la FED et se souvint aussi de Burns comme un économiste politiquement avisé.

Burns fut appointé à la direction de la FED dès l’élection de Nixon en 1969 en lui disant à peu près ceci : « voyez tout ça, surtout pas de récession ». En décembre 1969 l’inflation atteignit 6 %, son plus haut niveau depuis la guerre de Corée et cette inflation avait des conséquences internationales fâcheuses car dans le système de Bretton Woods en vigueur depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les USA s’étaient engagé à respecter la convertibilité des dollars détenus par les pays étrangers en or au taux fixe de 35 dollars pour une once d’or. Les autres monnaies étaient attachées au dollar et le dollar attaché à l’or, ce qui était LE facteur ayant permis d’établir la suprématie du dollar dans le monde (qui est toujours la monnaie d’échange aujourd’hui).

Durant les premières années qui suivirent la fin de la guerre, le système de Bretton Woods, la petite ville du New-Hampshire où les délégués des 44 nations alliées se réunirent en 1944, marcha à peu près correctement. Le Japon et l’Europe étaient en pleine reconstruction et tous ces pays étaient avides de dollars pour acheter des voitures américaines, de l’acier américain et des machines américaines ! Si tous ces pays accumulaient des réserves en dollars ils étaient également satisfaits de disposer de dollars qui leur rapportaient quelques intérêts plutôt que de posséder de l’or, un métal inerte (qui ne rapportait rien puisque sa parité avec le dollar était fixe). Et enfin, puisque les Américains disposaient des plus grandes réserves (officielles) d’or du monde – 574 millions d’onces à la fin de la guerre – le système de Bretton Woods semblait pourvoir perdurer en toute sécurité.

Mais entre 1950 et 1969, alors que le Japon et les pays européens dont l’Allemagne reconstruisaient leurs économies, la part de l’économie américaine dans le monde chuta de 35 à 27 %. Les autres économies avaient de moins en moins besoin de dollars et de plus en plus besoin de yens, de deutsche marks et de francs. Dans le même temps, la guerre du Vietnam et les programmes domestiques américains inondèrent le monde de dollars. Et ce qui devait arriver arriva, les alliés des USA (au sein du système de Bretton Woods) commencèrent à présenter des dollars contre de l’or métal. Paul Volcker était alors chargé de suivre l’or et les échanges internationaux et depuis quelques temps il était vraiment soucieux de la tournure que prenait soudainement le marché de l’or. Si le cours officiel de l’or était de 35 dollars l’once, il existait un autre marché de l’or à Londres fournissant les joailliers et les dentistes. En 1960, alors que Volcker travaillait à la Chase Manhattan, quelqu’un entra précipitamment dans son bureau pour lui communiquer que le cours de l’or à Londres avait atteint 40 dollars. Même si le prix de l’or finit par reculer, c’était un avertissement clair d’un risque majeur d’inflation.

Quand Nixon arriva à la Maison-Blanche, Volcker avertit le Secrétaire au Trésor David Kennedy qu’ils avaient deux ans pour sauver le dollar. Le déficit de la balance des paiements américaine avait atteint en 1969 sept milliards de dollars, un rien aujourd’hui mais un montant astronomique à l’époque. Cela voulait dire que de plus en plus de dollars s’accumulaient en Europe et au Japon. Volcker pressa les Européens de réévaluer leurs monnaies car si par exemple les Américains voulaient acheter du vin français moins de dollars s’accumuleraient en France. L’Allemagne réévalua modestement le deutsche mark mais les autres pays refusèrent. Les Européens comme le Japon étaient pris au piège : d’un côté ils ne supportaient pas de détenir des dollars (dont ils voulaient se débarrasser contre de l’or) et d’un autre côté il ne voulaient pas non plus tirer un trait sur la dépendance de leurs économies à leurs exportations vers l’Amérique. Nixon avait une patience minimale des choses de la finance internationale. Quand un de ses conseillers l’informa que l’Italie traversait une grave crise monétaire, il répondit « j’en ai rien à foutre de la lire italienne » (sic). Il était préoccupé par l’économie de son pays et en particulier par le problème politiquement sensible du chômage car en dépit des instructions précises données à Burns, l’économie américaine était, en 1970, en récession et avait un chômage qui avait atteint 6 %, le taux le plus élevé depuis dix ans.

Nixon était furieux que Burns n’aie rien pu faire. Il demanda au secrétaire d’Etat au travail George Shultz son avis. Il lui fut répondu que Burns avait limité l’expansion de la masse monétaire à moins de 4 %. Shultz était un ami proche de Milton Friedman, l’architecte de l’école d’économie de Chicago. Selon Friedman le seul outil dont disposait la FED était la monnaie. Il considérait la monnaie en termes d’offre et de demande. Si la FED imprimait des dollars, ceux-ci perdraient de leur valeur, les biens deviendraient plus coûteux et l’inflation apparaîtrait par voie de conséquence. Il savait également que pas assez de monnaie disponible avait aggravé la Grande Dépression de 1929. Burns était proche de Friedman qui avait été son élève à la Rutgers University mais il ne partageait pas pour autant les vues de Friedman et de Shultz qui considéraient que la monnaie était le seul remède possible. Il considérait que d’autres facteurs étaient à considérer comme par exemple le pouvoir croissant des syndicats de travailleurs. La récession de 1970 ne mit pas un terme à l’inflation et Burns écrivit alors « Ce que les gars à la Maison-Blanche ne voient pas c’est que le pays est en face d’un problème entièrement nouveau, une inflation importante en plein milieu d’une récession, les règles de l’économie ne fonctionnent plus comme elles le devraient ». Les prix augmentaient alors que l’économie était au point mort. En dépit de cette inflation galopante, Nixon pressa Burns d’assouplir la politique monétaire. L’indépendance de la FED fut carrément violée sous la pression constante et inimaginable de Richard Nixon. Le climat était devenu très tendu.

En 1971, l’économie américaine vit une timide embellie et Burns accepta une augmentation de la masse monétaire à 8 % le premier trimestre, puis 10 % les trimestres suivants. C’était sauvagement expansionniste. Burns fit peut-être de grossières erreurs d’appréciation mais l’évaluation de la masse monétaire est un exercice particulièrement difficile. Toujours est-il que Nixon persécuta littéralement Burns afin d’obtenir de lui des assouplissement substantiels de la politique monétaire de la FED. Toujours est-il aussi qu’à la fin de l’année 1970 Burns, lors d’une conférence de presse, suggéra l’instauration d’une mécanisme de contrôle des salaires et des prix afin de contenir l’inflation. Friedman considéra cette décision comme une trahison et se brouilla à jamais avec Burns. Au début de l’année 1971 les syndicats du cuivre, de l’acier et du téléphone négocièrent 30 % d’augmentation salariale sur trois ans avec de surcroit des ajustements liés à l’inflation. Ça peut paraître curieux aujourd’hui que le Gouverneur de la FED n’ait pas augmenté les taux avec une inflation à deux chiffres, mais à cette époque la vision moderne du pouvoir d’une banque centrale de contrôler l’inflation n’était pas dans les esprits. L’équilibre budgétaire était considéré comme plus important. Peu d’Américains étaient capables d’associer inflation et chômage. En d’autres termes une fois que l’inflation a démarré aucun gouvernement ne peut accepter une sévère récession et le chômage nécessaire pour mettre un terme à cette inflation. La FED n’avait donc pas de pouvoir.

Friedman insistait sur la nécessité de maîtriser l’inflation qui (basiquement) correspond à la création de monnaie papier car sur le long terme il n’y aurait pas de création d’emplois. Cette prise de position de Friedman devint par la suite une véritable loi économique. Pourtant, à cette époque beaucoup d’économistes considéraient qu’augmenter la masse monétaire pouvait relancer la croissance. Burns supplia presque Nixon de décider de mesures contraignantes pour l’industrie en mettant en place une sorte de comité de sages qui dicteraient une ligne de conduite mais le Président avait politiquement peur que l’électorat considère ces décisions comme des contraintes imposées par la Maison-Blanche. Nixon était plutôt favorable à un équilibre budgétaire malgré les précisions répétés de son proche conseiller Herbert Stein, persuadé qu’il n’y aurait aucun résultat tangible. Ce dernier était persuadé que Nixon ferait tout pour être réélu.

L’inflation américaine s’exporta à l’Europe et au Japon et aux pays dont la monnaie était liée au dollar en vertu du système de Bretton Woods et les pays européens et le Japon se mirent à acheter massivement des dollars. Et pendant ce temps-là arriva ce qui devait arriver, les stocks d’or américains diminuèrent de moitié par rapport à ceux de 1960. Le standard or n’existait plus que par son nom car les banques centrales étrangères détenaient beaucoup plus de dollars que les USA ne détenaient d’or (à 35 dollars l’once). Cette situation rendit l’Amérique particulièrement vulnérable. Au début de l’année 1971 Nixon remplaça le Secrétaire au Trésor par John Connally, un conservateur de la première heure qui considérait les tentatives infructueuses pour remettre l’économie nationale sur les rails, l’inflation, la pression internationale sur le dollar et le déficit commercial en augmentation comme autant d’humiliations pour l’Amérique. De plus les mouvements de protestation contre la guerre du Viet-Nam étaient à leur paroxysme et Connally était au pied du mur et malgré sa méconnaissance des choses de la finance il fit en sorte de combiner les avis de Shultz, Burns et Volcker en une politique cohérente. Il y avait quelques possibilités pour sauver le dollar, une dévaluation vis-à-vis des autres monnaies de par exemple 10 à 15 % mais ça ne marcherait pas parce que les autres pays en feraient immédiatement autant, dévaluer le dollar par rapport à l’or ce qui ne marcherait pas non plus parce les autres pays liés par le système de Bretton Woods en feraient tout autant, enfin geler la convertibilité du dollar en or temporairement. La pression sur le dollar s’intensifia en avril et mai. Les spéculateurs vendirent massivement leurs dollars contre des deutsche marks. L’Allemagne dut acheter début mai 1971 cinq milliards de dollars pour stabiliser les taux de change. Et le 5 mai la banque centrale allemande décida de laisser le deutsche mark flotter. C’était aller dans le sens des idées de Milton Friedman de monnaies librement négociables mais cela ne résolut pas la crise.

L’exode de l’or américain continua et pour couronner le tout, le déficit commercial américain se creusait critiquement avec un chômage qui ne diminuait pas malgré les fermes mesures prises par la Maison-Blanche au début de l’année. Devant cette situation critique Shultz et Volcker préconisaient d’abandonner la parité du dollar avec l’or mais Burns s’y opposait en déclarant que le dollar ne serait alors que … du papier.

Le problème était que si le gouvernement devait à tout prix préserver la parité du dollar avec l’or comment l’administration pourrait-elle en finir avec l’inflation. Devant ce dilemme, la seule solution restante étant de renforcer les contrôles sur l’économie, en d’autres termes forcer les marchés à aller dans une direction vers laquelle ils ne voulaient pas aller. Pour Connally il fallait faire montre d’autorité et jouer les apparences jusqu’au Labor Day (début septembre) pour ne pas créer de remous. Le 12 août la Banque d’Angleterre présenta 750 millions de dollars à garantir contre de l’or. Cet événement provoqua une réunion d’urgence à Camp David le lendemain, la situation devenant critique. Le Secrétaire au Trésor demanda s’il fallait fermer les banques ou abandonner la parité or. Connally fit preuve d’autorité et proposa que les USA abandonnent la convertibilité du dollar en or, de combattre l’inflation qui pourrait résulter de cette décision en gelant les prix et les salaires pendant trois mois et enfin d’instituer une surtaxe de 10 % sur tous les produits importés. Connally pensait que cette surtaxe forcerait les partenaires commerciaux des USA à renégocier les taux de change de leurs monnaies nationales respectives avec le dollar. C’était la fin de l’étalon or et la fin du système de Bretton Woods et c’est Connally qui sortit vainqueur de la confrontation car il présenta cet événement comme une prise de responsabilité des USA devant la crise. Il transforma la chute du dollar, qui aurait pu paraître un immense déshonneur, comme une moment de bravoure. L’aide américaine à l’étranger fut diminuée de 5 % dans la foulée. Restait à trouver un moyen de faire passer la pilule aux Américains. Nixon fit une apparition à la télévision le dimanche soir à l’heure de grande écoute en blâmant les spéculateurs et les taux de change injustes plutôt que la politique monétaire désastreuse du pays qui avaient conduit la Maison-Blanche à prendre cette décision, un véritable morceau de bravoure ! Le lendemain Wall Street fit un bon spectaculaire comme pour accueillir favorablement la nouvelle politique économique décidée par Nixon. Les séquelles du Nixon Shock se font toujours sentir aujourd’hui avec entre autres problèmes l’incapacité de l’administration américaine à régler ses problèmes fiscaux et budgétaires et c’est certainement ce dernier point qui fait que les négociations monétaires avec la Chine ne peuvent toujours pas trouver d’issue favorable. C’en était définitivement terminé du système de Bretton Woods et en 1973 toutes les monnaies flottaient.

La prédiction de Friedman que finalement les taux de change finiraient par s’ajuster d’eux-mêmes se révéla rapidement complètement incorrecte. Le dollar plongea de 30 % en quelques années et la volatilité des monnaies nationales a mis à mal un certain nombre d’économies. En 1997 plusieurs pays d’Amérique latine et d’Asie se retrouvèrent ruinés. Jusqu’à aujourd’hui Volcker regrette encore que le système de Bretton Woods ait été abandonné, il considère que plus personne n’est responsable et il ne mâche pas ses mot en déclarant que « les Européens ne pouvant pas vivre dans l’incertitude ont créé leur propre monnaie et elle a maintenant des problèmes ». La décision de l’abandon de l’étalon or fut dévastatrice pour l’économie américaine qui força finalement la FED fin 1971 à augmenter la masse monétaire malgré le fait que Burns y était formellement opposé. Encore une fois Nixon passa outre.

La politique économique de contrôle strict des prix et des salaires porta ses fruits sur le court terme puisque l’inflation fut maitrisée jusqu’à la fin de l’année 1972, ce qui permit la réélection de Nixon. Les contrôles se révélèrent difficiles à supprimer et perdurèrent jusqu’à la fin de l’année 1974 alors qu’ils étaient prévus pour ne durer que trois mois. La politique de monnaie facile (on appelle ça QE ou quantitative easing aujourd’hui) alimenta la cocotte-minute et l’inflation reprit de plus belle puisqu’au cours de l’été 1974, quand Nixon fut forcé à démissionner (affaire du Watergate), elle atteignait 11 %. L’augmentation des prix et des salaires était devenue consubstantielle avec le système monétaire et fiscal américain. Le Nixon Shock fut en réalité la cause centrale de la grande inflation qui sévit ensuite plusieurs années. Il signait également la fin des relation fixes qui avaient gouverné le monde de la finance internationale. Avant le Nixon Shock, les gens empruntaient pour des périodes fixes à des taux fixes. Ils n’avaient virtuellement pas d’autres alternatives pour leur épargne que de faire appel à leur banque qui rétribuait cette épargne à des taux définis. Le flottement des monnaies entre elles introduisit un nouvel univers de risque et d’instabilité. Pour la première fois les investisseurs avaient la possibilité de spéculer sur les taux d’intérêt ou sur le Franc Suisse. Toutes sortes de nouveaux instruments financiers et d’outils de spéculation se mirent à proliférer. Le monde entier, privé des certitudes du système de Bretton Woods, dut se résigner à vivre des cycles économiques et à faire avec l’instabilité des marchés qu’on vit depuis 1971. Certes l’étalon or était condamné à terme mais le monde de la finance doit retrouver aujourd’hui un autre étalon aussi solide que l’or. Et comme les banques (centrales) ne peuvent faire autrement que de plaire aux politiques en repoussant les récessions il existe un immense risque de gonfler dangereusement les bulles d’actifs financiers.

Jimmy Carter releva Burns de ses fonctions en 1978. L’année suivante, avec une inflation proche de 15 % Burns fit un discours lapidaire fustigeant les banquiers centraux qui ne jouaient pas leur rôle parce que les leaders politiques refusaient qu’ils prennent des décisions douloureuses pouvant déplaire à leurs électeurs. Volcker, devenu patron de la FED, jugula effectivement l’inflation américaine mais au prix d’une très sévère récession. Le dilemme jamais résolu consiste à trouver un compromis entre l’augmentation de la masse monétaire et les aspirations des populations.

(Comme on peut l’observer et presque le prédire à la suite de l’analyse de ces évènements qui changèrent le monde, la monnaie facile qui n’est appuyée sur aucun standard tangible accepté par tous les pays ne pourra que se terminer par une catastrophe planétaire. Il faut ajouter qu’au jour d’aujourd’hui il faut 35 fois plus de dollars qu’en 1971 pour acheter une once d’or, autant dire que le dollar est devenu une monnaie de singe qui emporte toutes les autres monnaies dans son sillage. Et pendant ce temps la on parle de climat aux Nations-Unies, c’est tout simplement affligeant ! Il est maintenant évident que les USA feront tout pour que la suprématie mondiale du dollar dans les échanges internationaux ne soit pas attaquée comme elle le fut par Saddam Hussein. On sait quelles furent les conséquences. Les accords de SWIFT et de swap (je viens de faire un jeu de mot inattendu) entre le Japon et la Chine, annoncés à grands renforts de publicité sont resté lettre morte sous la pression américaine. Il ne reste plus finalement que les armes aux Américains pour défendre leur dollar dont plus personne ne veut. Que par exemple la Russie se tourne vers la Chine et conclue des accords d’échange monétaire avec ce pays très gros demandeur en matières premières, que pourra bien faire l’Amérique sinon allumer un conflit nucléaire qui signera la fin de l’humanité … )

Nixon_Mao_1972-02-29

Traduction aussi fidèle que possible d’un article paru dans Bloomberg Magazine écrit par Roger Lowenstein. Les mentions entre parenthèses sont des ajouts explicatifs et à la fin du texte un commentaire de mon cru. Illustrations Arthur Burns et Richard Nixon avec Mao, Wikipedia.