À propos de l’élitisme

Les exemples vécus sont toujours les plus concrets et les plus simples à analyser. Dans cette réflexion sur l’élitisme, c’est-à-dire la stratégie adoptée par les parents pour orienter leurs enfants, à l’exclusion de toute autre forme d’élitisme en particulier dans le monde politique, je me suis appuyé sur une expérience familiale qui m’a conduit à rédiger ce billet. Le fait que ma petite-fille de onze ans – celle qui est franco-japonaise – ait opté pour suivre des cours particuliers le soir après l’école pour présenter un concours d’admission à une école privée dans deux ans et dont l’enseignement comporte comme première langue étrangère le français mais s’adresse également à des enfants issus de milieux socio-professionnels aisés a interpellé ma fille et son époux. Ces derniers sont tous deux professeurs de mathématiques en deuxième année des classes préparatoires aux grandes école d’ingénieurs respectivement dans deux lycées prestigieux de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris. Ils ont été surpris de la décision de leur nièce, décision qui à ma connaissance n’a pas été influencée par ses parents.

Pourquoi financer des cours du soir à une jeune fille de onze ans qui a décidé de son propre chef de tenter une intégration sur concours dans une école, une « junior high school » privée réputée pour la qualité de son enseignement, si ce n’est de l’élitisme de la part des parents dès lors qu’ils acceptent de prendre en compte les désirs de leur fille ? Une gamine de 11 ans n’a en effet aucune idée de ce qu’est l’élitisme.

Pour ma fille et son époux, de purs produits du système éducatif public français, l’élitisme est réservé aux riches, par définition aux élites. Qu’une jeune fille de 11 ans exige à demi-mots que ses parents lui offrent des cours particuliers pour préparer un concours de sélection leur semble relever du plus pur élitisme alors qu’il s’agit du système éducatif japonais dans lequel une sévère sélection s’opère dès le collège. Pour schématiser, un tiers des élèves des collèges sont orientés vers des écoles techniques et vers l’apprentissage, un autre tiers ira jusqu’au baccalauréat et tentera ensuite d’acquérir des connaissances supplémentaires pour pouvoir se positionner dans le monde du travail et enfin le dernier tiers progressera jusqu’à l’université qui englobe les écoles d’ingénieurs.

Où se situe au Japon la notion d’élitisme ? Difficile de répondre à cette question puisque dès le collège la sélection est sévère. En France, contrairement à de nombreux pays européens, la position de l’éducation nationale est de bannir la notion d’élitisme « pour tous » dans la plus pure réthorique socialo-communiste consistant à effectuer un nivellement vers le bas, c’est-à-dire vers la médiocrité, en partant du principe que les enfants naissent égaux et disposent donc de chances égales pour affronter la vie. Cette philosophie semble directement inspirée du système égalitariste qui prévalait en Union soviétique – pour faire court – et qui existe toujours à Cuba. En France, bienvenue dans un monde meilleur où tous les citoyens sont égaux … une chimère idéologique qui ne peut raisonnablement pas exister.

Nouvelles du Japon : la PTA

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Dans tous les collèges du Japon il existe une association – non politisée comme ce n’est pas le cas en France – rapprochant les parents et les enseignants. Cette association parents-enseignants, PTA est l’acronyme de Parents-Teachers-Association, comprend un conseil de volontaires qui gère une dizaine de comités tous dédiés à certains thèmes comme la culture générale, les évènements festifs ou encore la sécurité des élèves. L’association est financée par des cotisations mensuelles des parents. Le bureau des directeurs comprend pour chaque classe une dizaine de personnes élues par les parents et les professeurs qui sont chargées pour certains programmes gérés par les comités ad hoc d’impulser des décisions d’un caractère particulier.

Par exemple la fourniture de tablettes électroniques pour les enfants en difficulté ou handicapés a été chargée dans l’école de mes petits-enfants à un comité spécial pour trouver un appui financier extérieur comme Docomo, l’une des compagnies de téléphonie japonaises. Un autre comité organise des stages d’une journée pour les élèves qui le désirent dans une boutique commerciale du quartier. Une autre activité gérée par le PTA est le bain public. Il en existe partout dans les villes japonaises quelle que soit leur taille. Les bains publics font partie de la tradition immémoriale du pays. Il y a la partie réservée aux filles et l’autre aux garçons. Après s’être longuement savonné et douché tout ce petit monde se retrouve nu dans un bassin d’eau à une température agréable. L’association organise aussi des dîners parents-enfants au cours desquels la bière coule à gros flot, j’ai assisté à plusieurs reprises à ce type de réjouissance.

Le comité en charge de la sécurité collabore avec la police locale, les koban, et les parents d’élèves sont sollicités pour apposer sur la porte d’entrée de leur maison le logo du PTA de l’école (illustration : pipokun). Côté parents la plupart des membres actifs de l’association sont soit des mères au foyer qui n’ont donc pas d’obligations professionnelles ou des « anciens », des grand-parents d’élèves, qui se proposent volontairement pour collaborer sans en être membres, par exemple surveiller le trajet des enfants de et vers l’école. Pour les élections, puisque être membre de la direction ou de comités n’est pas obligatoire, le jour des élections tous les parents d’élèves se réunissent dans une pièce et n’en sortiront que quand ils auront réussi à élire les membres des comités nécessaires.

Il est enfin important de préciser que un samedi par mois il y a une journée porte-ouverte à l’école, évènement qui favorise la convivialité et les contacts informels entre parents entre eux, et parents-enseignants. Il est également important de préciser à nouveau que cette organisation est strictement apolitique.

Les Universités Françaises : la risée du monde entier !

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Le site webometrics (www.webometrics.info/en/world) vient de publier son dernier classement mondial des universités et la France fait figure de très mauvais élève. Ce classement considère avant tout autre critère l’impact international des Universités en termes de publications scientifiques et les Universités françaises sont, parmi les pays développés, complètement dans les choux, pour reprendre une expression bien connue des auteurs classiques.

La première Université française classée est à la 180e place, bien après des consoeurs canadiennes, italiennes, néerlandaises ou allemandes et même brésilienne (Université de Sao Paulo), il s’agit de l’Université Paris VI Pierre et Marie Curie (capture d’écran). Puis à la 292e place on trouve l’Université Paris XI (Orsay-Saclay), à la 333e place l’Université de Grenoble-Alpes suivie de près par l’Ecole Normale Supérieur d’Ulm (336e place) puis l’Université de Bordeaux (340e), l’Université Claude-Bernard de Lyon (351e). À la 359e place se situe l’Université Paris VII-Diderot suivie à la 378e place au classement par l’Université d’Aix-Marseille …

Inutile d’aller plus loin dans les profondeurs du classement c’est suffisamment significatif !

Où est le problème des universités françaises ? D’aucuns diront que ces endroits sont l’antichambre des bureaux de chômage puisqu’un diplôme de sociologie ou de philologie ne mène à rien de concret pour intégrer la vie active. En réalité, et de mon point de vue que je ne partage qu’avec moi-même, c’est tout le système éducatif français qui est inefficace, depuis l’école primaire. L’apprentissage de la lecture et de l’écriture est déjà un désastre avec la méthode dite globale. Puis l’obsession de délivrer le diplôme du baccalauréat à tous les élèves est une stupidité totale, enfin le tronc commun qui, au nom de l’égalité des chances, n’effectue aucune sélection en cours de scolarité est un pur non-sens. Les métiers manuels sont délaissés alors que de nombreux élèves se désintéressent de la grammaire et du calcul. On apprend à jouer au piano ou au violon dès l’âge de 5 ans, on peut tout aussi bien apprendre à être plombier, menuisier ou carreleur dès l’âge de 13 ans en apprentissage si à cet âge on s’ « emmerde » en classe. Or le système français considère que les métiers manuels sont dégradants et que tous les élèves doivent devenir des bacheliers et pouvoir éventuellement entrer à l’université, mais pour faire quoi ensuite ? C’est l’une des raisons pour lesquelles il y a en France chroniquement près de 300000 offres d’emplois (dits manuels) non satisfaites et le pays en est arrivé au paradoxe invraisemblable consistant à faire appel à des travailleurs étrangers pour satisfaire ces emplois …

Est-ce dégradant d’être électricien ou staffeur ou encore facteur d’instruments de musique ? Il n’existe pas d’école pour apprendre les deux derniers métiers mentionnés, il faut obligatoirement être apprenti chez un professionnel. Un de mes neveux a choisi de devenir plombier. Il a suivi quelques heures de cours dans une école dite pompeusement professionnelle mais il a surtout appris le métier comme compagnon dans une petite entreprise de plomberie. Il n’est pas nécessaire de faire des études sophistiquées de dynamique des fluides pour devenir plombier, cette discipline s’apprend à l’Université ou dans les écoles d’ingénieur. Ces exemples illustrent la totale stupidité du « tronc commun éducatif » si cher aux théoriciens de la Rue de Grenelle (Ministère de l’Education Nationale français) au nom de l’égalité des chances, une autre ineptie qui a ruiné l’ensemble du système éducatif français. Voilà la vraie raison du classement déplorable et bien regrettable des Universités françaises qui est à la mesure du déclin généralisé de la France …

La désinformation c’est à partir de 8 ans !

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Je satisfaisais tranquillement à des fonctions biologiques basiques dans les toilettes du rez-de-chaussée de la maison de ma fille quand mon attention a été attirée par un magazine au nom évocateur de « Petit Quotidien » de PlayBac presse ( www.playbacpresse.fr ) destiné à la tranche d’âge 8-12 ans. Le bandeau « spécial planète Terre » a éveillé ma curiosité et j’ai parcouru ce magazine bien que n’appartenant plus à cette tranche d’âge pour me rendre compte de ce qui pouvait y être raconté à propos de la planète. Pour 5 euros on endoctrine les enfants et comme ils n’ont aucun sens critique, c’est encore plus facile de les formater et d’en faire des citoyens qui penseront correctement, c’est-à-dire conformément à la propagande scandaleusement distillée par ce magazine au sujet du réchauffement climatique. Tout y est, la fonte des neiges du Kilimanjaro, la disparition des atolls de Polynésie, la montée du niveau des océans, l’effet de serre, les gaz à effet de serre, le dérèglement climatique, la disparition des ours blancs … n’en jetez plus, ces bambins sont dès la sortie de l’enfance formés pour être plus tard des citoyens, de bons citoyens qui croiront ce que les politiciens leur raconteront sans même pouvoir formuler une quelconque critique car ce qu’on leur aura inculqué à force de magazines de ce genre comme fausses certitudes reprises par des professeurs des écoles tout aussi coulés dans le même moule idéologique conforme aux critères édictés par les instances dirigeantes de l’éducation nationale qui comme chacun sait sont pourries de l’intérieur par les Greenpeace, WWF et autres groupes terroristes de l’Eglise de Scientologie Climatique, ne pourront qu’admettre que c’est la vérité, celle à laquelle on doit croire sans se poser la moindre question.

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Un véritable scandale que de laisser accessible ce genre de torchon ! L’effet de serre : un dessin contredisant le deuxième principe de la thermodynamique qui dit qu’un corps froid, en l’occurrence l’atmosphère, ne peut pas transférer de chaleur à un corps plus chaud, la surface de la Terre, à moins d’une intervention externe comme par exemple le compresseur d’une machine frigorifique. Jamais le deuxième principe de la thermodynamique formulé en 1824 par Sadi Carnot n’a pu être infirmé et ce ne sont certainement pas les pseudo-scientifiques de l’IPCC qui pourront arriver à cette fin. Voilà le genre d’ineptie qu’on enfonce dans le crane des enfants avec de tels magazines dont l’orientation idéologique ne fait aucun doute, jugez par vous-même :

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C’est franchement révoltant car ces mêmes bambins finiront par convaincre leurs parents pour peu que ces derniers soient dénués aussi de sens critique. Renseignements pris, ce torchon avait été offert à mes petits-enfants par une amie de leurs parents qui est notoirement écologiste bornée et ayant perdu depuis longtemps toute espèce d’esprit de fronde en gobant tout cru tout ce qu’on lui sert à la télévision ou dans les journaux et ces magazines pour enfants, CQFD.

On est entré dans l’univers prédit par Orwell

 

Le trouble de l’attention chez l’enfant hyperactif (ADHD) est considéré comme une maladie psychiatrique qui concerne entre 1 et 2 % des enfants. En général, une prise en charge optimale de l’enfant par les parents permet de résoudre les problèmes qu’engendre ce trouble la plupart du temps passager mais les parents sont souvent soumis à rude épreuve car un enfant hyperactif qui n’écoute pas ce qu’on lui dit, c’est juste un exemple, peut devenir rapidement exaspérant pour la plus zen des mères de famille. D’une manière générale ce trouble disparaît ou est largement atténué à la fin de l’adolescence mais les parents en gardent toujours un très mauvais souvenir car ils ne savent pas comment interagir avec leur enfant. L’état de stress permanent de ces parents tend d’ailleurs à empirer la situation car un enfant détecte l’humeur de ses parents beaucoup mieux qu’on ne peut l’imaginer et alors son hyperactivité peut se concrétiser par des situations conflictuelles permanentes rendant tout simplement la vie des parents infernale. Ces derniers doivent parfois se plier à une thérapie ou accepter les conseils d’un thérapeute pour les orienter dans leur relation avec leur enfant.

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Devant ce problème et considérant les moyens modernes de communication tels que les ordinateurs, les tablettes ou les téléphones cellulaires à notre disposition quotidiennement une équipe d’informaticiens de l’Université de San Diego en collaboration avec Microsoft a mis au point un application pour smartphone appelée ParentGuardian qui collecte les données envoyées par Wifi d’un bracelet que portent les parents en permanence quand ils sont en présence de leurs enfants. Ce bracelet mesure les discrètes poussées de transpiration, le premier signe tangible du stress, et par l’intermédiaire d’un smartphone ces données parviennent à un serveur dédié qui les analyse en temps réel et retourne sur le smartphone ou de préférence une tablette les instructions aux parents afin qu’ils prennent les mesures nécessaires pour déstresser. Ces interventions à distance sont basées sur la thérapie parentale comportementale qui a prouvé son bien-fondé dans la relation entre parents et enfants souffrant d’ADHD. L’ingénieur de UCSD transfuge de Microsoft définit en ces termes l’application en question : « nous voulons (avec cette application ParentGuardian) aider les parents à être les parents qu’ils voudraient être ». Tout est dit ! Le serveur, un genre de petit « big-brother » spécialisé surveille les parents durant les heures critiques de la vie familiale c’est-à-dire entre 18 h et 22 h et infléchit en temps réel l’attitude des parents. Ces derniers reçoivent sur leur tablette posée par exemple quelque part à la cuisine ou sur la table de la salle à manger des instructions du genre : « prenez trois grandes respirations, comptez jusqu’à 5, imaginez que chaque numéro change de couleur. Responsabilisez-vous, soyez préparé, soyez prédictible … ».

Ce genre de développement est la porte ouverte à une grave atteinte à la vie privée. Il existe déjà un certain nombre d’applications qui permettent de surveiller à distance à l’aide d’un smartphone le rythme cardiaque, la tension artérielle et bien d’autres paramètres afin de faire intervenir le cas échéant un médecin mais la surveillance de la vie familiale, par définition privée, est une atteinte à la liberté fondamentale de l’individu. Nombre d’utilisateurs de smartphones sont déjà devenus totalement dépendants de leur gadget, il suffira que cette dépendance soit judicieusement déviée pour qu’ils deviennent des extensions déshumanisées de leur téléphone, soumis au traitement statistique à l’aide d’algorithmes sophistiqués par des serveurs à l’identité inconnue mais certainement contrôlés par de grosses compagnies comme Google ou Microsoft. Le smartphone est l’outil idéal pour que tout un chacun plonge dans un univers orwellien. Les moteurs de recherche d’internet infléchissent déjà nos choix sans que nous en soyons pleinement conscients, mais quand nous serons munis de toutes sortes de détecteurs corporels supposés bénéfiques pour notre santé nous serons alors devenus des machines. Quel bel avenir en perspective.

Source : UCSD School of Engineering

 

Tu es créationiste ? Non merci !

En Grande-Bretagne, de l’autre côté du « Channel » où la vérité n’existe pas, comme on disait à propos des Pyrénées autrefois, le créationisme peut être enseigné dans les écoles privées, le plus souvent d’obédience anglicane ou évangélique. L’évolution est une théorie, au même titre que l’effet de serre du gaz carbonique (mais ce dernier point n’est pas abordé), et comme c’est une théorie il est plus décent de s’en tenir aux textes de la bible. Les créationistes anglais déclarent (sic) que : « les gens qui croient au créationisme pensent que quand on enseigne la théorie de l’évolution on endoctrine avec la science. On ne peut pas être d’accord avec cette attitude. La science questionne au sujet des faits observés et c’est comme si on disait au gens qu’il ne faut pas croire tant qu’on n’a pas d’évidence convaincante ».

Tout est dit, les évidences sont misérablement insuffisantes, comme pour l’effet de serre du CO2, nous ne descendons pas d’un ancêtre commun aux singes, nous avons été créés à partir d’un morceau de terre glaise par la main de dieu, fatigué d’avoir créé la lumière, les étoiles, les océans et les montagnes, impatient de voir des êtres ne penser qu’à une chose, copuler et copuler encore pour se multiplier et envahir la planète. C’est un peu le message de la bible et les créationistes doivent croire en ce message. Ca se passe en Grande-Bretagne, tout près d’un des rares pays (avec la Turquie d’Ataturk) à avoir banni toute interférence de la religion avec les affaires civiles. Au sujet de la Turquie, on assiste en ce moment à une régressions très islamisante mais on peut parier que l’armée remettra de l’ordre comme en Egypte, le cou d’Erdogan est à brève échéance promis au sabre …

Il n’empêche qu’il est consternant de constater que les écoles privées anglaises régressent allègrement. Vérité en deçà, erreur au delà. Peillon, l’honorable ministre de la déséducation par le bas, n’a aucun souci à se faire, l’ensemble du corps enseignant français est marxisant à quelques exceptions près, c’est dit, il n’y aura jamais de mouvance créationniste en France, terre du rationalisme cartésien (pléonasme) et du rousseauisme bien-pensant dont s’inspirent la gueule grande ouverte les écologistes de tout poil.

Monsieur Peillon (EducNat) vous faites fausse route !!!

Je suis avec intérêt les manigances éhontées du Ministre de l’Education Nationale, l’archétype du marxiste convaincu (plus marxiste que lui au gouvernement de l’ancien professeur d’allemand qui tient lieu de premier ministre il est difficile de trouver) qui considère que les banlieues défavorisées et les collèges d’une manière générale (c’est pour faire passer sa mesure démagogique) ont besoin de 60000 nouveaux profs, même s’ils ne savent pas lire et écrire, pour encadrer les jeunes des banlieues à faire du macramé ou des origamis ou apprendre à pianoter sur une tablette généreusement fournie par le conseil général de Corrèze.

Tout simplement parce qu’ils sont défavorisés et que l’Education Nationale a pour mission de les extirper de l’univers de la drogue, de la prostitution, du jihadisme et des incendies de voitures, alors il faut des maîtres, des instituteurs, en un mot des enseignants de valeur pour les encadrer et leur inculquer les règles basiques de la République, une, indivisible et incontournable. La République c’est la CMU, l’allocation chômage, l’allocation logement, l’allocation minimum vieillesse, l’allocation braguette (pardon, pas en Seine-Saint-Denis mais dans les DOM, encore que …), bref, puisque tous ces jeunes défavorisés des quartiers de banlieue des grandes villes de France, défavorisés, doivent être chouchoutés à des fins évidemment électoralistes qui se profilent à l’horizon, il faut des enseignants en sur-nombre. Or la folie du nivellement par la médiocrité obsessionnelle du sieur Peillon, ministre de l’Education Nationale tout aussi incompétent et idéologiquement orienté que son collègue Martin, ministre de l’environnement et de l’énergie (ancien faucheur d’OGM) se heurte, Ô horreur au refus de l’autre ministre qui a encore presque les pieds sur terre, je veux parler du Ministre des Finances Moscouvichy (ce surnom n’est pas de mon fait mais d’un internaute anonyme) qui a dû se rendre à l’évidence que la mise à quai prolongée du porte-avions Charles de Gaulle (il doit se retourner dans sa tombe plusieurs fois par jour, je parle de Charles) va coûter près de deux milliards d’euros d’investissements totalement imprévus, sans compter les opérations militaires africaines (au Mail on frôle déjà les deux milliards, sans oublier le « manque à gagner de la collecte des impôts) c’est dire …

Bref, Peillon, pas un sou, démerdes-toi !

Et que fait ce minable entre les minables du gouvernement, araser les salaires des plus méritants (et méritoires) des enseignants de l’éducation nationales française. Cette institution qui a vu hier sa note dégradée par le rapport de l’OCDE (voir le précédent billet de mon blog) permet tout de même à quelques élèves valeureux de tenter d’accéder au savoir et faire éventuellement partie de cette élite qui pour beaucoup d’adolescents reste inaccessible à moins d’efforts continus, consentis, pour intégrer une école d’ingénieurs ou de commerce, quelle qu’elle soit, pourvu qu’on puisse trouver un emploi satisfaisant, en France ou ailleurs, plutôt ailleurs mais peu importe.

Pour satisfaire aux directives constructivistes et marxisantes du gouvernement il faut donc rogner les salaires des enseignants les mieux payés pour redistribuer quelques miettes à de vagues assistants des heures creuses qui prendront en charges des élèves de CM1 ou de CM2 qui n’en auront strictement rien à foutre quitte à fragiliser le système des classes préparatoires, le seul aspect positif de l’Education Nationale.

Vous me direz que je ne sais pas de quoi je parle, bien au contraire. Quand j’ai enfin réussi mon baccalauréat (à 20 ans, problèmes de santé aidant) je suis allé « à la fac » parce que j’avais peur des concours. Il m’a fallu deux années de travail acharné pour entrer en maîtrise, mais le bout du tunnel n’était pas du tout visible. La « fac » est un univers déshumanisé et politisé à l’extrême qui ne débouche sur rien du tout à moins d’être décidé au départ à faire des sacrifices presque insupportables. Dans le cas contraire on est condamné au chômage. C’était vrai il y a 40 ans, c’est toujours le cas. Quand j’étais étudiant, il y avait des filles qui se prostituaient pour payer leur chambre à la cité universitaire et c’est probablement toujours le cas aujourd’hui. Bref, « la fac » c’est une impasse, point barre, une institution pour rendre les statistiques du chômage des jeunes moins révoltantes.

Et les classes préparatoires ? A moins de pouvoir intégrer sur dossier des écoles genre INSA où les deux premières années d’étude correspondent aux classes préparatoires telles qu’elles existent dans les lycées, et encore faut-il présenter un dossier scolaire solide, la seule alternative est pour un futur bachelier de tenter sa chance dans le meilleur lycée. Et comme pour l’INSA, les dossiers de candidature font l’objet d’un classement et comme partout ailleurs (sauf à l’Université, la porte ouverte à n’importe quel illettré) il y a en quelque sorte un numerus clausus. On choisit donc les 50 meilleurs dossiers pour constituer une classe préparatoire. C’est tout à fait compréhensible.

Il y a un programme à réaliser, en quelque sorte un objectif sur deux années (on ne redouble pas la première année) afin que, et c’est la mission des enseignants spécialisés dans cet exercice périlleux, d’amener les élèves à être capables de réussir leur concours d’entrée dans les grandes écoles d’ingénieurs. Je ne connais pas les concours d’entrée dans les écoles de commerce ou de littérature ou de philosophie, mais en ce qui concerne les disciplines scientifiques quelles qu’elles soient, les mathématiques et la physique constituent le socle auquel s’adjoignent la chimie ou encore la biologie pour des orientations spécifiques. Le rôle des enseignants est de mener les élèves vers la réussite en les tenant durant deux années à bout de bras afin qu’ils soient capables, le jour du concours, de réussir. Cette mission, unique dans l’Education Nationale française, et probablement unique au monde, requiert de la part des enseignants un réel travail quotidien consistant d’une part à préparer les cours même si ceux-ci doivent se conformer à un programme prédéfini, à préparer des exercices et des problèmes dont les solutions ne se trouvent pas disponibles après un simple clic sur internet (mais c’est vrai!) à soumettre régulièrement les élèves à des devoirs surveillés qui doivent être corrigés par les dits enseignants ainsi qu’à des devoirs « à la maison » également corrigés de la même minutieuse façon. Et la particularité des classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs comporte en quelque sorte un genre de contrôle continu qui n’existe en aucun cas à l’Université, le système des « colles » ou interrogations orales au tableau noir avec une craie comme tout argument pour tester les connaissances des élèves qui savent que le concours d’admission comprend aussi ce volet redoutable de l’épreuve orale.

Ces enseignants très spécialisés des classes dites préparatoires ont donc, en dehors de leurs heures statutaires de présence au lycée, une définition globale de leur activité professionnelle totalement absurde sur laquelle s’est arrêté le Ministre, le douloureux et quotidien fardeau des préparations des devoirs à la maison ou surveillés, des colles, de la correction des copies, de la préparation des cours, en un mot une douzaine d’heures par jour, et non pas par semaine comme le prétend le Ministre ! Et j’ajouterai y compris le dimanche et les jours fériés … Oui, les professeurs de classes préparatoires travaillent plus que les salariés de Leroy-Merlin, Carrefour ou Castorama (ou Sephora) qui voudraient travailler le dimanche ce que les syndicats mafieux leur refusent, car ils ont des objectifs à atteindre ! Ce sont les seuls fonctionnaires du mammouth (l’EducNat selon Claude Allègre) confrontés à un objectif : faire intégrer le maximum de leurs élèves, en quelque sorte leurs protégés, dans des écoles d’ingénieurs, que ce soient l’X, Normale Sup, Centrale, Supélec, Supaéro ou l’Agro, bref, atteindre une certaine gratification morale et professionnelle couronnant leurs efforts sans limite pour promouvoir ces prétendants à l’ascenseur social que le pouvoir socialo-écolo-marxiste dénonce à longueur de diatribe idéologique. Peillon veut que non seulement que les enseignants soient à la même enseigne mais que tous les élèves de l’Education Nationale soient incapables de résoudre une règle de trois. C’est ainsi que le pays sera capable d’affronter les défis qui l’attend à l’avenir.

Le système des classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs et les dites écoles d’ingénieurs sont les derniers espoirs sur lesquels la France peut compter pour ne pas être reléguée au rang du Botswana ou du Zimbabwe en terme de qualité de l’éducation scientifique, que le ministre de l’éducation en prenne conscience et ne cherche pas à décourager ces enseignants pour lesquels j’ai un réel respect car ce serait une erreur impardonnable.

Juste pour mémoire mais ceci n’a aucunement orienté mon discours, ma fille est docteur en math, agrégée de math, enseigne en math spé dans un lycée parisien, son époux est agrégé de math et enseigne également en spé dans un autre lycée parisien. Quand je séjourne chez eux, il m’est difficile de trouver un moment pour converser car ils sont toujours en train de travailler !!!