Cinq mille roubles le gramme d’or !

Après la Chine qui a décidé de la convertibilité du yuan en or à son tour la Russie a fixé la parité à 5000 roubles par gramme d’or. Il faut noter qu’il n’est plus question de dollar ni d’once. Il aura donc fallu cinquante ans pour rétablir le rôle de réserve de l’or foulé aux pieds par Nixon lorsque les Etats-Unis ont admis que leur dollar papier ne pouvait plus être adossé sur l’or et de loin. Quand la Grande-Bretagne, pourtant amie des Etats-Unis, exigea le remboursement de ses dollars en or, démarche suivie immédiatement par la France, Nixon mit fin à l’hémorragie. En conséquence le dollar a perdu en cinquante ans près de soixante fois sa valeur en or. Je ne suis pas du tout un spécialiste de la finance (comme mes lecteurs s’en sont rendu compte à propos de la baisse de l’euro par rapport au dollar) mais en raison de la dette américaine abyssale soutenue par tous les pays utilisant le dollar comme monnaie d’échange ou de réserve de plus en plus de pays « dédollarisent » leur économie. Il faut ajouter que le dollar papier et le T-bond américain sont interchangeables, le T-bond étant tout aussi liquide que le dollar papier.

Avec une inflation galopante, actuellement 7,5 % sur une base annuelle, en Europe comme en Amérique du Nord la situation sociale ne peut que se dégrader plus vite encore que l’inflation. Les sanctions contre la Russie vont aggraver la situation. Je prends un exemple qui n’est pas relevé par les médias, l’AdBlue, une solution concentrée d’urée censée diminuer les émissions d’oxyde d’azote par les moteurs utilisant du carburant diesel. Le premier producteur d’urée du monde est la Russie. On ne peut pas dire que l’urée soit un produit industriel avec une forte valeur ajoutée, donc la Russie peut allègrement diminuer voire stopper totalement ses exportations d’urée. Que se passera-t-il dans les semaines suivantes ? Tous les véhicules diesel seront dans l’incapacité de rouler sur les routes, les autoroutes et dans les champs de culture.

À l’évidence les sanctions américaines et européennes contre la Russie sont totalement irréfléchies : plus d’urée, plus d’AdBlue, plus de transports routiers et des millions de personnes contraintes d’utiliser leur vieille voiture diesel condamnées à mort. Les dirigeants russes se lavent les mains de ces sanctions ils disposent d’armes de rétorsion économique tout simplement létales. L’extraordinaire décision du gouvernement russe de ne plus accepter que des roubles pour acheter les produits stratégiques comme le gaz ou les distillats de pétrole peut aussi s’appliquer à l’urée, au nickel, au palladium, à l’aluminium, … et le Président Poutine le sait très bien.

On ne peut s’attendre dans ces conditions qu’à un « printemps », non plus arabe, mais européen. Un printemps très chaud ! À cela il faut ajouter la politique sanitaire chinoise du « zéro covid » qui a atteint le paroxysme de la paranoïa. Les deux principaux ports d’exportation de produits chinois sont paralysés depuis plus de deux semaines. Le choc sur les économies occidentales va se faire sentir au mois de mai. Le prochain président (ou présidente) français aura beaucoup de travail pour contenir le mécontentement social. Je lui souhaite beaucoup de plaisir. Merci aux Américains et aux dirigeants de l’OTAN en Europe qui ont osé inconsidérément taquiner l’ours russe. Les peuples européens vont le payer très cher …

Quelles révolutions ?

En France l’assassinat éventuel d’Eric Zemmour aurait de terribles répercussions, c’est certain. Les Français (15 millions de Français disposent d’un port d’arme sans oublier ceux qui disposent d’armes illégalement) se révolteront immédiatement car cette personne représente un espoir pour des millions de Français. Son franc-parler laisse sans voix la gauche maintenant désuète comme la droite poussiéreuse incarnée par de vieux politicards dont les Français ont la nausée. Zemmour est un néophyte dans le monde politique mais qui aurait pu imaginer que Ronald Reagan devienne Président des USA ? Un acteur médiocre de série B président, un journaliste dérangeant président, pourquoi pas ! Zemmour est la cible des partis politiques, certes, mais surtout la cible des musulmans plus ou moins imprégnés de tentations djihadistes dont il dénonce inlassablement, presque trop, la mise en place d’une nouvelle république française islamiste avec la charia comme code juridique. Ça ne peut que mal se terminer. Alors tous les espoirs des Français qui croient en ce journaliste qui n’a rien à voir, absolument rien, avec le monde politique corrompu qui gouverne la France depuis des décennies, ces Français se révolteront.

Il y a un autre sujet de révolte qui plane sur la France : l’inflation. Quand les ménagères découvriront dans quelques semaines que l’inflation n’est pas celle que prétend le gouvernement : 2,3 %, mais plutôt 7 à 9 %, je ne parle pas ici de l’augmentation des prix du gaz ou des carburants pour les automobiles, mais des produits que les ménagent achètent tous les jours pour se nourrir et accessoirement pour leur propreté comme le papier hygiénique ou la lessive, alors ils commenceront à se poser des questions. Les retraités qui comme chacun sait souffrent d’arthrose et d’autres maux n’iront pas défiler dans les rues mais ils n’auront que leurs yeux pour pleurer en constatant que leur retraite ne leur suffit plus pour se nourrir et se chauffer. Le mouvement populaire dit des Gilets jaunes apparut alors que le diesel était taxé de 5 centimes par litre pour préserver l’environnement il y a 3 ans. Aujourd’hui le même carburant a largement dépassé cette limite inadmissible.

Il y a un autre sujet de révolte et je conseille à mes lecteurs de suivre de près les évènements en Europe. Depuis ce dernier lundi 15 novembre 2021 le gouvernement autrichien a décidé de confiner les personnes non « vaccinées » à partir du 22 novembre. L’Anschluss (1938) a laissé des traces indélébiles dans la mémoire des Autrichiens et la décision du gouvernement autrichien actuel est imprégnée de forts relents de nazisme. Et je pèse mes mots. Les gouvernements européens ne veulent pas reculer : ils ont décidé d’instituer dans toute l’Europe un ordre nouveau et pour preuve la police a tiré à balles réelles sur des manifestants à Rotterdam, juste inimaginable ! Donc les « chemises brunes » sont de retour. Il faudra que les peuples se réveillent et mettent un terme à cette évolution qui rappelle les heures les plus sombres du nazisme qui s’abattit sur toute l’Europe il y a 80 ans, mais ils ont oublié.

Je ne voudrais pas être accusé de trouble-fait mais quelle fut l’action du gouvernement français depuis le début de l’épidémie ? Il se comporte comme les nazis, méprise les élus, gouverne par décret, suit les injonctions d’un conseil de guerre dont personne ne connait les délibérations puisqu’elles sont tout aussi secrètes qu’au cours de la première guerre mondiale. La police est présente partout et vérifie les papiers des piétons comme dans les années 40. « On est en guerre » avait dit Macron, mais sa guerre il va l’avoir. Quand la police française comprendra que son combat contre le peuple est vain, elle se rangera aux côtés du peuple qui en a assez de cette mascarade, et alors le locataire de l’Elysée n’aura plus qu’à faire rapidement sa valise.

Enfin, une autre source de révolution dont personne ne sortira indemne est un collapsus de l’ensemble du système financier occidental. J’ai toujours quelques difficultés à imaginer quelles seront les conséquences d’une ruine soudaine de l’édifice artificiel boursier actuel. Lorsque j’ai émigré dans les îles Canaries en 2009 une multitude de projets immobiliers étaient à l’arrêt, des grues rouillaient en pleine ville, des façades d’immeubles en construction sont restées des fantômes encore aujourd’hui, d’immenses fortunes se sont constituées mais également des millions de petites gens se sont appauvris. Il n’y a pas eu de révolution après la crise de 2008 parce que les gouvernements se sont endettés pour maintenir leurs économies et la paix sociale mais ils ont aussi payé les extravagances boursières américaines. On en est au même point aujourd’hui et une nouvelle crise financière fera sans aucun doute l’objet d’une grave révolte des peuples, surtout européens. Il n’est plus de mise de s’endormir sereinement car le proche avenir sera agité sinon sanglant.

Note. L’hypothèse d’un assassinat d’Eric Zemmour n’est pas de mon fait mais de Jean-Claude Bourret qu’il émit lors d’une conversation avec Charles Gave.

Les Français ne se battent plus pour leur autonomie industrielle ? C’est de l’humour noir …

On a ressassé les fiascos à répétition qu’a rencontré le gouvernement français au début de l’épidémie de coronavirus. On continue dans les médias à dénoncer le peu de confiance réservée aux négociateurs gouvernementaux français lorsqu’il s’agit de marchés avec des partenaires hors de France voire hors de l’Union européenne, etc …

Je pourrais écrire des pages d’exemples illustrant la plongée économique irréversible de la France. Mais quelle est la vraie raison de cette faillite ? C’est très simple et il existe au moins trois raisons expliquant cette faillite, selon mon analyse un peu rapide. Lorsqu’il s’agit d’un marché national avec un pays extérieur le gouvernement français a pour tradition de payer ses fournisseurs avec un délai dit de « 60 jours fin de mois », comprenez à 90 jours, naturellement sans intérêts. C’est ainsi que la France n’a pu s’approvisionner en masques considérés comme volés sur le tarmak d’un aéroport chinois par un autre pays : tout simplement parce que le fournisseur préférait être payé tout de suite en cash, c’est facile à comprendre. Et si la France éprouve des difficultés à s’approvisionner en vaccins la raison est identique. Maintenant en ce qui concerne les marchés intérieurs, c’est pire ! Une entreprise moyenne ayant été sélectionnée pour un contrat avec une municipalité ou un département verra ses travaux rémunérés parfois 6 mois plus tard, si tout se passe bien. En ce qui concerne les « vacations », c’est-à-dire des missions ponctuelles rémunérées par l’Etat la situation est tout simplement surréaliste. Je prends un exemple vécu personnellement. Lorsque je préparais ma thèse de doctorat on m’a proposé de donner des cours – 8 heures de cours dans l’année – à des étudiants en dernière année de maîtrise. Je n’ai assuré cette vacation qu’une seule année parce que j’ai reçu une maigre rémunération 18 mois plus tard !

La France est gouvernée par des technocrates et des affairistes qui n’ont jamais dirigé une entreprise, vivent des largesses que l’administration leur octroie avec l’argent des contribuables et sont incapables de prendre une décision raisonnée, ceci à tous les niveaux. J’entend dire que la France dispose encore d’un bon crédit auprès des marchés financiers internationaux, mais jusqu’à quand ? Si on prend en considération le fait que la France a accumulé entre mars 2020 et aujourd’hui à la mi-avril 2021 un déficit de 425 milliards d’euros avec un déficit du commerce extérieur qui explose je n’arrive pas à comprendre par quel artifice mon pays natal peut encore espérer emprunter sur les marchés pour simplement financer son fonctionnement au jour le jour. Ça semble relever du mystère. Le taux d’intérêt des titres de dette française à 10 ans a amorcé une spectaculaire remontée puisque entre le 11 décembre 2020 et le 15 avril 2021 ce taux est passé de moins 0,381 à moins 0,023 % ce 15 avril 2021, soit une augmentation d’un facteur 16, ce qui ne signifie rien mais ne présage rien de bon non plus ! Il est donc impossible de faire une quelconque prévision sur l’avenir de la maison France.

Si on ajoute à ce tableau désastreux le fait que 450000 petites entreprises se sont déclarées en faillite, dossiers accumulés auprès des tribunaux de commerce et non encore traités, on ne peut qu’en conclure que la France est en état de mort économique. Il n’est donc pas surprenant que l’industrie française soit également moribonde. Les dirigeants politiques se pavanent en clamant que l’industrie française du luxe est « luxuriante », donc que tout va bien Madame la Marquise, mais c’est de la poudre aux yeux pour aveugler des Français qui ne peuvent plus se nourrir à leur faim. Il suffit de constater que dans la seule ville de Paris les principaux bailleurs de logements à loyer réglementé ont constaté en un an un retard de paiement de 54 milliards d’euros de loyers. Et pendant ce temps les affairistes au pouvoir concoctent un démantèlement d’EDF … À pleurer

En France les écolos déconfinés ont repris les manettes pour le pire.

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La peur coronavirale s’estompant le monde politique enchaine immédiatement avec la peur du réchauffement du climat. En effet, il faut continuer à battre le fer avant qu’il ne refroidisse même si ça sent un peu le réchauffé … Durant cette épidémie le gouvernement français, en dépit de son indigence totale, a publié toute une série de décrets dont celui planifiant la fermeture des centrales nucléaires « les plus vieilles » dans le mépris le plus total des principes économiques de base. Il est vrai que la France est gouvernée par un ex-employé de banque, ceci explique cela. On a vu resurgir le Hulot. J’insiste auprès de mes lecteurs fidèles que je n’ai pas daigné écouter la diarrhée verbale de ce pantin (cf. mon dernier billet à ce sujet pour le lien) que des millions de Français décérébrés par la propagande médiatique admirent tout autant que la petite Greta, c’est-à-dire sans aucune rationalité. Mais ce qui se passe en ce moment dans les coulisses gouvernementales est très préoccupant.

Selon le Times de Londres le nouveau plan français pour sauver le climat arrive à point nommé pour calmer les gilets jaunes en mettant en avant des mesures radicalement écologistes. Les gilets jaunes, c’est-à-dire la grande majorité de la population, vont-ils abonder dans le sens des décisions du gouvernement français ? On retrouve les marques de l’amateurisme effarant des politiciens français si on se contente d’examiner les trois points principaux de ce plan :

Fermeture autoritaire de tous les centres commerciaux situés hors des villes pour favoriser la réouverture des petits commerces dans les centre-villes et les villages. Ça fera autant de voitures qui n’iront pas s’entasser dans les immenses parkings de ces dits centres commerciaux.

Interdiction à terme de tous les véhicules automobiles à combustion interne.

Interdiction pour les journaux papier, la radio et la télévision de publicité pour tout produit ou activité générant du CO2 et exigence d’un label sur tout produit de ce type posant une question très claire aux consommateurs : « Avez-vous vraiment besoin d’acheter ça ? »

Etc.

Fabriquer du papier hygiénique nécessite de l’énergie, devra-t-on s’en priver pour sauver le climat ?

Pouvoir produire un kilo de carottes il faut de l’énergie pour les engrais, le labourage et le transport, devra-t-on se priver de carottes ?

Alors que l’économie française est chancelante et que contrairement à ce qu’affirme le ministricule français de l’économie elle s’achemine vers une chute du PIB de plus de 20 % pour l’année 2020 et peut-être pire en 2021 est-il opportun de prendre de telles mesures à un moment aussi critique ?

Le groupe de réflexion gouvernemental se penche sur une totale réorganisation des circuits de production, envisage l’interdiction de la 5G sur le territoire français car cette technologie consomme 30 % d’énergie électrique supplémentaire que le système de télécom existant. Ce groupe de réflexion de couleur rouge-vert envisage d’interdire tout véhicule automobile émettant plus de 110 grammes de CO2 dès 2025 c’est-à-dire la très grande majorité des véhicules aujourd’hui, les gilets jaunes qui dépendent de leur voiture pour vivre apprécieront. Ce groupe de réflexion interministériel s’est adjoint la collaboration de 150 « citoyens » tirés au sort allant de collégiens de 15 ans, de personnels de santé, de conducteurs d’autobus ou de retraités de la SNCF. Tous ces éminents représentants de la démocratie à la Macron ont été pris en charge par des groupes d’experts leur exposant les problèmes pour le climat et l’environnement que posent par exemple la mode, les matières plastiques, les transports et l’isolation des logements …

Romane, 17 ans, lycéenne dans une petite ville de Bretagne, a été surprise de recevoir un texto lui informant qu’elle a été choisie parmi 300000 personnes au hasard. Fière d’avoir été l’élue elle a déclaré que « le changement climatique est une préoccupation centrale de notre génération et des générations futures ». Bel exemple d’un lavage de cerveau en profondeur de tous les collégiens et lycéens !

La vie continue en entretenant la peur quotidiennement : le résultat sera une aggravation de la situation économique. On ne peut que constater que les activistes écologistes n’ont jamais cessé d’imaginer toutes sortes de stratagèmes pour définitivement détruire l’économie française. Ce pays est foutu !

Source : The Times (Londres). Lire aussi :

https://www.contrepoints.org/2020/05/11/371217-le-monde-dapres-sera-un-monde-davant-en-pire

Le grand cirque mondial va reprendre, comme avant mais en pire

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Éditorial du site investir.ch du 13 mai 2020 (lien en fin de billet)

Il était une fois

Il était une fois un pangolin et une chauve-souris qui, avec l’aide — affirment certains — de fourbes scientifiques, donnèrent naissance à un virus qui allait révolutionner le monde. Le virus mit la planète à l’arrêt, permettant aux gentils dauphins de revenir dans les canaux de Venise et à plein d’autres gentils animaux de reprendre possession de territoires confisqués de longue date par les méchants humains pollueurs.

La période de confinement permit surtout à chacun de se recentrer sur ses vraies valeurs, à savoir des macaronis, du papier hygiénique et Netflix. Ainsi s’enchainent les journées de douce quiétude bercées par le lent décompte des victimes et de leurs courbes exponentielles décroissant en harmonie vers le jour du grand déconfinement, le tout rythmé par de chaleureux applaudissements aux balcons, face au coucher de soleil (oui, mon lyrisme m’emporte quelque peu au-delà du scientifiquement raisonnable).

La grande utopie

Le voici donc enfin arrivé, ce premier jour d’une ère nouvelle. Fini les voyages en avion, la surconsommation, la malbouffe, la pollution. Oui, fini le pétrole qui ne vaut d’ailleurs plus rien. Tous à vélo ou en train électrique, en attendant que St-Elon nous dévoile les secrets de la téléportation quantique.

Fini la mondialisation qui a permis aux financiers de détruire la planète au nom des profits à court terme. Fini la mainmise des banques sur l’économie. Retour aux vraies valeurs et aux légumes bio de saison (et tant pis pour ceux qui n’aiment pas le chou et le céleri).

Bien entendu, il y aura des victimes. Héros sacrifiés économiquement au champ d’honneur en vue d’un monde meilleur. Qu’à cela ne tienne, nul ne sera laissé pour compte : revenu universel inconditionnel pour tous. Et en bitcoin, afin de se débarrasser en même temps de tous ces dangereux banquiers centraux! L’ancien monde ne se relèvera pas, la prise de conscience universelle nous ouvre les portes d’un avenir radieux. Utopistes de tous bords, le grand jour est enfin arrivé!

Reality check

Il serait faux, et totalement fou, d’affirmer que rien n’aura changé. Par contre la destruction du monde d’avant suivie de la reconstruction d’un nouveau monde utopique restera pour l’instant du ressort des studios hollywoodiens.

Ce que nous observerons, ce sont des tendances qui étaient déjà présentes avant la crise et qui ont trouvé un moment propice pour toucher un public plus large. Par exemple le télétravail, expérimenté par beaucoup d’entres nous par la force des choses, possède des avantages évidents pour nombre de personnes dès lors que les outils technologiques adaptés sont à disposition. Tendance qui n’avait point échappé aux investisseurs les plus sagaces, qui se sont empressés d’acheter le titre Zoom, sauf qu’ils ont confondu la société ayant créé leur logiciel de visioconférence préféré avec une small cap inconnue dont le cours s’est envolé au point que la Fed, peu désireuse de passer à des échelles de prix logarithmiques, a du intervenir promptement. Comme quoi, stupidité et cupidité sont bien de retour, mais en pire.

Et tant que nous sommes avec les petits investisseurs, revenons un instant sur la saga du pétrole. Aucun professionnel du secteur n’a jamais envisagé de “prix négatifs”. Ce qui s’est passé en avril avec le prix d’un contrat futur résulte du market timing parfait de petits investisseurs voyant dans les cours déprimés de l’or noir une opportunité historique de profiter d’une hausse qui surviendrait immanquablement dès le déconfinement annoncé. Manque de chance, le véhicule d’investissement choisi – le désormais célèbre ETF USO – n’ayant pas le droit de prendre livraison physique (obligatoire pour les contrats WTI) des barils à l’échéance des contrats devait absolument s’en débarrasser. Les professionnels du pétrole n’allaient pas laisser passer une telle occasion et ont accepté de “racheter” les contrats en faisant porter au vendeur les coûts de la réorganisation logistique, d’où au final un vendeur forcé qui paie l’acheteur afin de ne pas se retrouver dans une situation totalement illégale.

Reste que le prix du baril est effectivement bas pour l’instant, entre autres parce que 90% du trafic aérien est cloué au sol et que les citernes sont déjà bien remplies. Ce que nos chers utopistes n’ont pas compris, c’est qu’un pétrole peu cher n’encourage pas vraiment le développement d’énergies alternatives, souvent encore trop chères en comparaison. D’ailleurs les avions redécolleront bientôt en brulant du kérosène et les jeunes continueront à plébisciter les croisières, comme a déjà pu le constater l’opérateur Carnival Cruises qui a vu les réservations pour août 2020 atteindre le double de celles d’août 2019, époque à laquelle personne ne parlait encore de virus.

Les voitures majoritairement non électriques reviendront en nombre sur les routes, chacun préférant se confiner en sécurité dans sa voiture pour aller au MacDo plutôt que de risquer un contact rapproché avec le souffle d’un potentiel corona-vérolé dans les transports publics. La pollution urbaine sera donc présente comme avant, elle aussi, mais en pire.

Une autre chose que cette crise nous aura appris, c’est que l’on ne prête encore et toujours qu’aux très riches. Nombre de petits commerçants et entrepreneurs auront du mal à se relever de 2 ou 3 mois d’arrêt, ou leurs économies disparaitront pour que survive leur commerce ou entreprise. Idem pour des sociétés de taille plus importante mais pas too big to fail: arrêt des entrées de cash mais certains paiements ne peuvent être repoussés, à commencer par les remboursements d’un emprunt bancaire existant. A moins de l’octroi d’un prêt supplémentaire, elles seront techniquement en faillite suite au défaut de paiement. Malgré les garanties étatiques promises, les banques rechignent toujours à accorder de nouveaux crédits.

Tout ceci ne peut mener qu’à une seule chose : plus de chômage à court terme (on ne voit que ça, même si cela n’affole guère les marchés) et une précarisation de l’emploi à plus long terme. Cette tendance est également déjà présente depuis des décennies et ira en augmentant. La perte d’emplois plus ou moins qualifiés amène tôt ou tard les chômeurs à considérer une reconversion vers les secteurs qui recrutent. Je ne parle pas d’être data analyst ou développeur d’applications à la mode pour mobiles. Non, je parle du renforcement de l’économie de plateformes, comme Amazon ou Uber. Des emplois par définition mal payés. Ca aussi ce sera pire qu’avant.

Alors, serons-nous tous sauvés par le revenu universel inconditionnel ? Si jamais une initiative de ce genre devait voir le jour à grande échelle, ce serait probablement la fin de la classe moyenne. Ce revenu ne sera rien d’autre qu’un revenu de survie et, par son ampleur et ses effets probablement inflationnistes si assimilables à un QE perpétuel, réduira la valeur de l’argent. Riches et pauvres seront impactés mais seuls les riches détiennent du capital qui conservera sa valeur (1 Picasso = 2 villas = 20 voitures), alors que les moins riches n’ont que les revenus de leur travail qui représentera de moins en moins de pouvoir d’achat. L’écart croissant entre riches et pauvres existait aussi depuis un moment, maintenant ce sera pire.

Vers un nouveau populisme?

Evidemment, le tableau n’est pas très rose. Un changement d’ampleur, comme nous l’enseigne l’histoire, nécessiterait une révolution mais pour une multitude de raisons, il n’y aura pas de révolution.

Par contre, la situation actuelle est propice à l’émergence d’un nouveau populisme. Non pas basé sur les ethnies ou les religions (on a déjà), ni un nouveau racisme anti-chinois (économiquement impossible), ni a priori sur les classes sociales (Marx n’a plus la cote), ni sur l’écologie (ça coûte cher et Greta va passer de mode) mais basé sur la lutte des générations (quelle ironie pour les ex-soixante-huitards).

Il suffit de regarder une pyramide des âges pour comprendre la source d’un problème allant croissant: avec le vieillissement de la population dans les pays développés, les tranches d’âge ayant un emploi donc supportant le poids fiscal du système, sont minoritaires ou en passe de l’être vu l’évolution démographique. Moins de travail, lui-même moins bien rémunéré ,mais plus de prélèvements afin de financer les tranches d’âge plus âgées dépendant des prestations sociales (couvrant entre autres des frais croissants liés à la santé), sans oublier les plus jeunes qui – même s’ils ne votent pas – ne génèrent pas de revenus.

La majorité des plus âgés ne voteront pas contre leurs acquis (bien que…). Certains plus jeunes voudraient voir le système évoluer mais se heurtent à la démographie de l’électorat et à l’immobilisme des partis politiques traditionnels. Voici le véritable risque d’assister à l’éclosion d’une forme nouvelle de populisme qui – comme tous les populismes – joue sur des contrastes binaires (jeunes vs vieux), facilement compréhensibles par une catégorie de la population de moins en moins encline à la réflexion critique comme l’a démontré une étude publiée dans la prestigieuse American Economic Review.

Même s’il resterait beaucoup à dire, je m’arrêterai ici et laisserai à Michel Houellebecq le mot de la fin:

Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance en ces semaines, celui de l’âge des malades. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70, 75, 80 ans ? Cela dépend, apparemment, de la région du monde où l’on vit ; mais jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur ; qu’à partir d’un certain âge (70, 75, 80 ans ?), c’est un peu comme si l’on était déjà mort.

Toutes ces tendances, je l’ai dit, existaient déjà avant le coronavirus ; elles n’ont fait que se manifester avec une évidence nouvelle. Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire.” (France Inter, Lettres d’intérieur, 4 mai 2020).

source : https://www.investir.ch/2020/05/le-grand-cirque-mondial-va-reprendre-comme-avant-mais-en-pire/

Les indices PMI : que du très, très, mauvais !

Tous ceux qui s’intéressent à l’économie connaissent les représentations graphiques de IHS Markit, une société britannique spécialisée dans le prise de température de l’économie mondiale. L’indice utilisé, après enquête auprès des entreprises, est le PMI (Purchase Manager Index), qui ne s’intéresse qu’aux carnets de commande des entreprises. Cette enquête est donc réalisée en interrogeant des dizaines de milliers de directeurs d’achat d’entreprises variées, que celles-ci sévissent dans les services, l’industrie ou encore la vente de voitures. Pour chaque secteur ces données sont rassemblées et peuvent alors faire apparaître le « PMI » d’un pays ou d’une zone économiques dans le monde. Cette enquête s’adosse sur une constatation très simple : si une entreprise ne commande rien, soit pour poursuivre son activité soit pour réaliser un investissement, il n’est pas nécessaire d’avoir fait de longues études en économie pour comprendre que cette entreprise n’a plus de clients ou plus de fonds propres pour investir.

La représentation synthétique de l’enquête repose sur un principe tout aussi simple : pas de changement d’un mois sur le précédent, l’indice est de 50, s’il y a une croissance des commandes l’indice devient alors supérieur à 50 et dans le cas contraire il devient inférieur à 50. Le rassemblement de toutes les données dites de pré-enquête, c’est-à-dire avant publication officielle des PMI au début du mois, est éloquent. La série de graphiques suivante explore les PMIs de l’eurozone, l’activité manufacturière des quatre principales économies et enfin l’état de santé des activités de service. Je rappelle à mes lecteurs que lors de la crise des sub-primes (2008-2009) une telle chute des indices PMI n’avait pas été atteinte … et ce n’est pas terminé !

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Des commentateurs pseudo-économistes ont enfin réalisé l’ampleur inimaginable de la crise qui va ravager durablement l’Europe et mettre en danger la survie de son unité. C’était prévisible avec ce confinement total, du jamais vu dans le monde depuis des siècles, peut-être des millénaires, qui sait ? Les politiciens dont la capacité de raisonnement ne va pas au-delà de leur prochaine échéance électorale n’ont même pas compris que ce confinement était suicidaire et qu’il va être de surcroit plus meurtrier encore que le coronavirus lui-même. Il faudrait tous les mettre en prison ainsi qu’un grand nombre de fonctionnaires pour leurs incompétences abyssales.

Source des illustrations : Zerohedge.

Brève. La France « privatise » : et alors ?

J’habite en Espagne, plus précisément dans l’archipel des Canaries, première destination touristique dans le monde si on calcule le nombre de touristes visitant la province par rapport au nombre d’habitants résidents. Je voyage, oui ! et je participe à la pollution que provoquent les avions et je m’en moque complètement. Pour aller au Japon je voyage avec Iberia dont le hub est à l’aéroport de Madrid et pour aller en France avec la compagnie Vueling dont le hub est à Barcelone. Tous les Espagnols croient que ces deux compagnies aériennes sont hispano-espagnoles. Pas de chance elles appartiennent à British Airways via le propriétaire de BA qui est une compagnie privée contrairement à tout ce que les Espagnols croient. Les aéroports, tous les aéroports espagnols sont gérés par une société gérante appelée Aena dont l’Etat espagnol est actionnaire à hauteur de 51 %. C’est la disposition que devrait choisir l’Etat français pour les aéroports de Paris mais le Président français est tellement soumis aux requins de la finance qui l’ont porté au pouvoir qu’il a préféré jeter l’éponge et priver ainsi la France de revenus appréciables.

En Espagne les jeux de hasard sont légaux et non pas réservés aux stations balnéaires en bord de mer ou dans les montagnes. Tous les locaux où il est loisible de tenter sa chance avec des jeux qui sont toujours gagnants appartiennent à des sociétés privées. L’Etat engrange des taxes sur les bénéfices que réalisent ces sociétés. Il existait, outre BP, Shell et d’autres multinationales deux compagnies pétrolières hispano-espagnoles, Cepsa et Repsol. Tous les espagnols sont persuadés que ce sont deux sociétés espagnoles, erreur Cepsa appartient à Abu Dhabi à 100 %. Il y a probablement d’autres entreprises espagnoles emblématiques qui ne sont plus du tout espagnoles mais je n’ai pas cherché à en savoir plus. Et alors ? Que l’Etat français cesse de planifier la seule entreprise stratégique française qui fonctionne encore bien, je veux parler d’EDF, en l’amputant de surcroit d’un équipement de production (Fessenheim) qui peut encore fonctionner pendant peut-être 40 ans, mais que tout le reste soit privatisé, la France ne s’en portera que mieux car l’Etat a toujours prouvé par le passé, et encore aujourd’hui, qu’il est un très mauvais gestionnaire. Et pour quelle raison ? C’est clair : les politiciens s’en moquent, ils ne pensent qu’à leur réélection prochaine, et les fonctionnaires des administrations sont tous incompétents. Pourquoi l’Etat français n’oblige-t-il pas la SNCF à explorer des pistes pour rentabiliser son emprise foncière urbaine gigantesque ? Pourquoi ne pas prendre exemple sur le Japon où la moindre station de train (pas les plus petites, certes) comporte un centre commercial appartenant à la compagnie de train. En France, pour aller faire ses achats il faut prendre sa voiture et parcourir des kilomètres pour aller dans un centre commercial au milieu de nulle part alors que ce serait tellement plus confortable pour les usagers des trains de trouver tout ce dont ils ont besoin en sortant de leur bétaillère sale et recouverte de graffitis le soir après le travail ? N’importe quoi et donc la France fait tout à l’inverse de la logique et court à sa perte. Comme le répète inlassablement H16 ce pays est foutu !

Le déclin de l’économie américaine : ce que la presse main-stream dit et la réalité

Traduction d’un article de Paul Craig Roberts paru sur son site le 25 JUIN 2019.

Depuis Juin 2009 les Américains vivent dans la fausse réalité d’une économie florissante. Des « fake-news » et des statistiques truquées ont entretenu cette fausse impression car les vrais chiffres ont été ignorés. Par exemple il serait normal dans une économie remise de la crise ou en croissance de voir le nombre d’emplois augmenter puisqu’il devrait y avoir plus d’offres d’emploi. Pourtant durant la décennies passée Juin 2009-Mai 2019 le taux des emplois n’a cessé de diminuer, passant de 65,7 à 62,8 % de la population en âge de travailler. Une autre caractéristique d’une économie prospère est un fort investissement dans les entreprises. Pourtant les entreprises américaines ont en grande majorité utilisé leurs profits non pas pour se développer mais pour réduire leur capitalisation sur les marchés en rachetant leurs actions. Pire encore d’autres entreprises ont emprunté de l’argent pour racheter encore plus leurs propres actions, manoeuvre ayant pour conséquence un plus fort endettement alors qu’elles réduisaient leur capitalisation boursière ! C’est-à-dire que les conseils d’administration, les dirigeants et les actionnaires de ces entreprises ont choisi de piller leurs propres compagnies, ce qui indique clairement que les dirigeants et les propriétaires de ces entreprises ne considèrent plus que l’état de l’économie justifie de nouveaux investissements.

Dans ces conditions comment peux-t-on considérer que l’économie est en plein essor si les entreprises ne voient pas d’opportunités d’investissements ? Pendant toute cette décennie de supposée croissance économique les vraies consommations de détail ont décliné pour se retrouver aujourd’hui à 1,3 %, et encore, ce chiffre est surévalué puisque le calcul de l’inflation a été modifié pour faire croire qu’elle était plus faible que dans la réalité. Par exemple l’indice des prix à la consommation, indice qui normalement devrait refléter le prix réel d’un standard de vie constant, mesure maintenant un standard de vie variable. Si le prix d’un bien de consommation pris en considération dans ce calcul augmente, ce prix est remplacé par une alternative moins coûteuse, manoeuvre qui réduit arithmétiquement l’indice de l’inflation. Si le prix d’un bien de consommation augmente ce dernier est considéré comme entrant dans la catégories de l’augmentation de la qualité et il n’est pas pris en compte dans le calcul de cet indice.

Les prix des biens de consommations au détail ne peuvent pas augmenter quand la plupart des salaires n’ont pas augmenté depuis plusieurs dizaines d’années, selon une enquête de Pewresearch parue en août 2018. Les salaires des employés à plein temps ont chuté de 4,4 % depuis 1973 en dollars actualisés. Les experts en économie éludent cette évidence. Par exemple ils font remarquer que les gens travaillent plus longtemps et donc que leurs revenus réels sont en hausse mais pas leurs salaires nominaux. Ces mêmes experts à la solde du gouvernement affirment aussi que les départs massifs à la retraite des « baby-boomers » ont réduit la force de travail globale mais ils semblent ignorer que si vous allez dans un grand magasin vous verrez beaucoup de retraités travailler pour arrondir leurs fins de mois difficiles car leur retraite, compte tenu de la fraude sur les statistiques de l’inflation qui n’a pas permis de revaloriser leurs maigres pensions, ne leur suffit plus pour vivre.

Ces mêmes experts gouvernementaux affirment que le faible taux de chômage signifie qu’il y a un manque de main-d’oeuvre et donc que quiconque désire travailler peut trouver un emploi mais ils oublient de dire que des millions de chômeurs, découragés car ne trouvant pas d’emploi, ne sont plus pris en compte dans les statistiques. En effet, selon la loi, si vous n’avez pas recherché activement un emploi pendant 4 semaines consécutives vous n’êtes plus considéré comme chômeur et donc vous n’êtes plus pris en compte dans les statistiques.

C’est coûteux de rechercher un emploi. Quand on dispose de peu d’argent il faut le dépenser pour se déplacer et se montrer pour une interview et rapidement il ne reste plus d’argent pour continuer à chercher. C’est également émotionnellement onéreux car plus on essuie des échecs plus on perd confiance en soi et on finit par ne plus avoir d’espoir. Les gens se rattrapent alors sur des petits boulots payés cash pour pouvoir survivre. Comme conséquence de cet état de fait beaucoup de sans-abri trouvent des petits boulots qui leur suffisent pour vivre car ils ne peuvent même pas payer un loyer et ils vivent dans la rue. Le taux de chômage officiel de 3,5 % n’est que de la propagande. En incluant tous les chômeurs découragés et ceux qui ont des petits boulots payés cash, donc non déclarés, leur permettant de survivre difficilement, on arrive plutôt à un taux de chômage de 21 %. Ces 21 % expliquent pourquoi un tiers des jeunes de 18 à 34 ans vivent toujours chez leurs parents : ils ne gagnent pas assez d’argent (ou n’en gagnent pas du tout) pour avoir une existence indépendante. Dans le même sens la Réserve Fédérale a indiqué que 40 % des ménages américains ne disposent pas d’économie supérieures à 400 dollars.

L’économie américaine a été poussée vers le déclin par des capitalistes avides sans aucune vue de long terme. Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée au cours de la dernière décennie du XXe siècle, l’Inde et la Chine ont ouvert leurs économies aux pays occidentaux. Les entreprises de ces pays ont trouvé tant en Chine qu’en Inde une main-d’oeuvre à bon marché pour accroître leurs profits en produisant à l’étranger des biens et des services destinés à leurs marchés intérieurs. Les entreprises qui hésitaient à délocaliser leurs productions ont été menacées par Wall Street de prises de contrôle dans leur pays à moins de réaliser encore plus de bénéfices grâce à ces délocalisations de leurs productions.

Le transfert de millions d’emplois américains à haute productivité et à forte valeur ajoutée en Asie a détruit les carrières et les perspectives de millions d’Américains et a eu de graves répercussions sur les budget nationaux et locaux ainsi que sur les fonds de pension. Les coûts externes de la délocalisation des emplois ont été extrêmement élevés. Ces coûts ont largement dépassé et de loin les bénéfices tirés de cette délocalisation. Presque du jour au lendemain des villes américaines prospères qui constituaient jadis une force industrielle et manufacturière sont devenues des friches économiques. La « guerre commerciale » avec la Chine est une gesticulation visant à dissimuler le fait que les problèmes économiques des Etats-Unis sont le résultat des agissements de ses propres entreprises et du fait que Wall Street a orchestré la délocalisation des emplois américains et du fait que le gouvernement américain n’a rien fait pour arrêter la déconstruction de son économie.

La politique économique de l’administration Reagan axée sur l’offre, systématiquement mal présentée et mal décrite, a permis de remédier à la « stagflation », au malaise de la hausse de l’inflation et du chômage décrit à l’époque comme une aggravation des compromis entre inflation et chômage. Personne n’a vu de courbe de Phillips (cf. note en fin de billet) depuis que l’administration Reagan s’est débarrassée de cet écueil. La Réserve Fédérale n’a même pas été capable de la ressusciter avec des années d’impression monétaire. L’administration Reagan avait mis l’économie américaine sur les rails vers une croissance à long terme non inflationniste, cette perspective a été contrecarrée par la hausse de la délocalisation des emplois.

Normalement l’objectif d’un gouvernement est de protéger les emplois de son pays parce que le gouvernement a besoin des revenus provenant des taxes et des impôts plutôt que de devoir verser des indemnités de chômage et d’entretenir un système de protection sociale. Normalement les politiciens préfèrent les succès économiques aux échecs. Mais la cupidité a triomphé des jugements rationnels et les perspectives de l’économie ont été sacrifiées aux sociétés « court-termistes » et à la cupidité de Wall Street.

En effet les profits tirés de la délocalisation des emplois sont à court terme car la délocalisation des emplois repose sur une erreur d’appréciation qui suppose que ce qui est vrai pour un acteur économique est aussi vrai pour l’ensemble des autres acteurs. Une société individuelle peut tirer avantage de l’abandon de sa main-d’oeuvre nationale et opter pour une production à l’étranger de ses produits pour son marché intérieur. Toutefois lorsque de nombreuses entreprises font de même l’impact sur le revenu des consommateurs domestiques est grave. Alors comme les petits emplois du genre employé d’un supermarché comme Walmart ne rémunèrent pas comme le secteur manufacturier la demande globale des consommateurs est affectée par la baisse des revenus et la demande pour les produits des entreprises délocalisées est moindre. Par conséquent la croissance économique faiblit et lorsque cela s’est produit Alan Greenspan, le Président de la FED à l’époque, a alors décidé de substituer un accroissement de l’endettement des consommateurs à la croissance manquante de leurs revenus. Le problème avec la solution de Greenspan est que la croissance de cette dette privée des consommateurs est limitée par le montant de leurs revenus et lorsque la dette ne peut plus être remboursée elle ne peut plus augmenter. En outre, le service de cette dette absorbe une partie du pouvoir d’achat des consommateurs. Ainsi la délocalisation des emplois a limité l’expansion de la demande globale des consommateurs. Alors que les entreprises rachètent leurs actions au lieu d’investir rien ne peut plus stimuler l’économie. Les chiffres produits plus haut ne sont que des illusions produites par la sous-estimation de l’inflation réelle.

Une grande partie de la prospérité et de la puissance des Etats-Unis après la seconde guerre mondiale est due au rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale. Ce rôle garantit une demande mondiale en dollars et cette demande signifie aussi que le monde finance les déficits budgétaires et commerciaux des Etats-Unis en achetant de la dette américaine. Le monde donne des biens et des services aux USA en échange d’une monnaie de papier. Les USA paient leurs factures en imprimant de la monnaie ! N’importe qui serait capable de comprendre qu’un gouvernement protégerait un tel avantage et n’encouragerait pas au contraire des pays étrangers à abandonner ses dollars. Mais le gouvernement américain, insouciant dans son arrogance, son orgueil et sa totale ignorance, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour provoquer la fuite du dollar.

Les Etats-Unis utilisent leur système financier basé sur le dollar pour contraindre les autres pays à tenir compte des intérêts américains à leurs dépens. Les sanctions imposées à d’autres pays, les menaces de sanctions, le gel des avoir et les confiscations, etc, ont conduit de grandes parties du monde, Russie, Chine, Inde, Iran, à des transactions non monétaires qui réduisent la demande de dollars. Par exemple les menaces américaines à l’égard de l’Europe qui achètent de l’énergie russe et des produits technologiques chinois sont des éléments qui déstabilisent l’appartenance de l’Europe à l’Empire américain. Si la valeur du dollar s’effondrait en raison du manque de demande sur les marchés, les Etats-Unis, massivement sur-endettés, se retrouveraient relégués à l’état de pays du tiers-monde.

Il est vrai que de nombreux pays dans le monde ont des leaders politiques mauvais mais les leaders politiques des Etats-Unis sont les pires de tous. Jamais très bon, le leadership américain est tombé dans un déclin abrupt avec l’avènement des Clinton, se poursuivant par Bush, Obama et Trump. La crédibilité des Américains est au plus bas. Des imbéciles comme John Bolton et Pompeo pensent pourvoir restaurer cette crédibilité en explosant un ou des pays. À moins que ces imbéciles dangereux ne soient licenciés nous devrons tous faire l’expérience de leurs erreurs.

Auparavant la Réserve fédérale suivait une politique monétaire dans le but de réduire l’inflation et le chômage, mais aujourd’hui et au cours des dix dernières années sa politique monétaire consiste à protéger les bilans des grandes banques « trop grosses pour faire faillite » et d’autres institutions financières privilégiées par le pouvoir. Par conséquent il est problématique d’attendre des résultats sur le chômage et l’inflation. Il est aussi possible de faire face à une récession et de maintenir des prix élevés des instruments financiers grâce au soutien de la FED à ces instruments. Il est aujourd’hui possible pour la FED d’empêcher une baisse des marchés boursiers en achetant des contrats à terme sur l’indice S&P et d’empêcher une hausse du prix de l’or en faisant en sorte que ses agents fassent basculer des positions nues sur le marché des contrats à terme. De telles manoeuvres ne se sont jamais produites quand j’étais au Trésor. Ce type d’intervention a son origine dans l’équipe de protection anti-crise créée par le clan Bush au cours de la dernière année de l’administration Reagan. Une fois que la FED a appris à se servir de ces instruments elle l’a fait de manière plus agressive.

Les observateurs des marchés qui suivent les tendances du passé oublient que la manipulation du marché par les autorités centrales joue aujourd’hui un rôle plus important que par le passé. Ils s’attendent à tort à ce que les tendances établies par les forces du marché se maintiennent dans cet environnement économique manipulé.

Liens figurant dans l’article de PCRoberts :

https://www.bls.gov/charts/employment-situation/civilian-labor-force-participation-rate.htm

https://www.multpl.com/us-real-retail-sales-growth

https://www.pewresearch.org/fact-tank/2018/08/07/for-most-us-workers-real-wages-have-barely-budged-for-decades/

https://www.businessinsider.com/record-median-household-income-is-hiding-a-chilling-fact-2017-9

http://shadowstats.com/

https://www.cnbc.com/2018/05/22/fed-survey-40-percent-of-adults-cant-cover-400-emergency-expense.html

https://www.claritypress.com/product/the-failure-of-laissez-faire-capitalism/

Note. La courbe de Phillips illustre une relation empirique négative entre le taux de chômage et l’inflation, c’est-à-dire le taux de croissance des salaires nominaux. En d’autres termes, au delà d’un certain niveau de chômage les salariés ne sont plus en position de force pour exiger une hausse de salaire. Lire aussi : https://en.wikipedia.org/wiki/Phillips_curve

Note. Pour ceux qui ne savent pas qui est Paul Craig Roberts : https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Craig_Roberts .Cette personnalité réalise des analyses froides et non partisanes. Qu’on n’aille pas me taxer d’anti-américanisme primaire mais les faits sont là et ils parlent d’eux-mêmes. La situation économique de l’Europe est également loin d’être enviable. En dehors de l’Allemagne et dans une moindre mesure des Pays-Bas toutes les économies européennes seraient en récession profonde si celles-ci n’étaient pas adossées à de la dette alimentée par de la fausse monnaie. Un jour ou l’autre le système économique implosera et alors on entrera dans une « terra incognita ».

L’Europe va plonger avant la fin de cette année dans une crise économique majeure

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Alors que l’Iran a déposé un recours auprès de la Cour de Justice Internationale (organisme dépendant des Nations-Unies) pour obtenir la suspension des sanctions US contre ses exportations de pétrole, l’Union Européenne se prépare au choc économique qu’elle devra subir lorsque les sanctions américaines seront entièrement appliquées le 4 novembre prochain. Les intentions américaines sont claires : réduire à zéro les exportations de pétrole iraniennes et mettre à genoux l’économie et la finance iraniennes. La conséquence sera une augmentation du prix du pétrole et les décisions de la Maison-Blanche affecteront les économies de bien d’autres pays. Les pays de l’Union Européenne encaisseront le choc ou bien se battront-elles contre les USA ?

L’Iran est le troisième plus important producteur de pétrole de l’OPEP après l’Arabie Saoudite et l’Irak avec une production quotidienne de 4 millions de barils. En ce moment de vastes régions du monde, Amérique du Nord, Europe et Asie du Sud-Est entrevoient une embellie économique qui a eu pour conséquence une augmentation de consommation de pétrole de 1,5 millions de barils par jour depuis 2017, augmentation qui a eu pour effet une augmentation du prix du pétrole. Comme l’Iran l’a déjà signalé, s’il est contraint de réduire ses exportations à zéro (l’objectif de la Maison-Blanche) l’OPEP ne pourra pas faire face à la demande des pays importateurs. La conséquence sera une tension sur les prix qui aura pour effet d’entraver la croissance économique de tous les pays importateurs. Les USA doivent donc s’assurer, avant de mettre en place leur embargo sur le pétrole iranien, que le marché mondial du pétrole soit approvisionné. Mais à la vue de la demande actuelle en pétrole cet objectif n’est qu’un voeu pieux car les exportations du Vénézuela s’effondrent et l’OPEP a conclu un accord avec la Russie pour réduire de 1,8 millions de barils par jour la production par rapport à celle de 2017.

Les firmes pétrolières occidentales cessent déjà leurs opérations en Iran et les sanctions américaines atteignent les pays alliés des USA en particulier l’Union Européenne. Le bloc européen est dépendant des importations de pétrole à hauteur de 98 % et avec un euro qui commence à se déprécier par rapport au dollar, une augmentation du prix du pétrole ne pourra qu’aggraver la situation économique de l’Europe. Un pétrole plus coûteux va tout de suite compliquer la situation de l’économie allemande, fer de lance de l’ensemble de l’économie européenne. La politique exportatrice de l’Allemagne est en effet très sensible aux chocs économiques extérieurs. Les commandes de produits manufacturés allemands ont déjà considérablement réduit et selon des enquêtes récentes réalisées auprès des entreprises allemandes celles-ci indiquent qu’une augmentation du prix du pétrole sera gravement dommageable pour l’ensemble du tissu industriel allemand.

Si l’Europe doit craindre un effet négatif des sanctions contre l’Iran, la législation extra-territoriale américaine doit être également redoutée par les entreprises européennes : en se retirant du marché iranien elles vont de facto perdre des dizaines de milliards de dollars en raison des accords d’investissements sur le long terme ayant été conclus depuis la mise en place du traité qui a été dénoncé par les USA. Le cas de Total est emblématique. Cette société a signé un accord pluriannuel de 5 milliards de dollars avec l’Iran pour l’exploitation de l’immense gisement gazier de South Pars. Aujourd’hui Total se bat pour désinvestir en Iran avant la date du 4 novembre 2018. Dans cette perspective Total et Shell viennent de cesser toute importation de pétrole iranien. Les autres raffineurs européens ont également sensiblement réduit leurs achats de pétrole iranien alors que les gouvernement des pays européens tentent d’imaginer un statut de blocage des sanctions américaines pour protéger les entreprises européennes actives sur le sol iranien. Jean-Claude Junker a par exemple déclaré que « c’est une devoir pour l’Union Européenne de protéger le marché en Iran en particulier des petites et moyennes entreprises européennes ». Cette décision est entrée en vigueur le 7 août mais elle n’est pas claire car Bruxelles négocie toujours une protection de ces entreprises de taille moyenne. La décision européenne n’est pas seulement une résistance de principe mais elle repose sur une nécessité économique.

En effet l’Europe va se trouvée confrontée à deux défis avant la fin de cette année : non seulement les sanctions américaines contre l’Iran qui prendront effet le 4 novembre mais fin octobre les sanctions contre le géant russe de l’aluminium Rusal prendront également effet. Ainsi les pays membres de l’UE seront exposés à deux chocs : une raréfaction du pétrole et de l’aluminium, un véritable ouragan pour les indicateurs économiques.

Exactement comme pour l’Iran les USA n’ont pas consulté leurs partenaires européens en mettant en place au mois d’avril les sanctions contre Rusal. Presque immédiatement les marchés de la bauxite et de l’aluminium métal sont devenus chaotiques avec des prix à la hausse qui vont se répercuter sur les consommateurs finaux. Les acteurs du marché de l’aluminium de chaque côté de l’Atlantique ont tenté de rechercher d’autres fournisseurs sans grand succès et les négociants ont accepté d’emblée une augmentation de 20 % de l’aluminium métal. En Allemagne l’autorité Wirtschafts Vereinigung Metalle qui représente 655 entreprises métallurgiques a averti du risque de voir de nombreuses petites entreprises baisser le rideau en raison de l’augmentation du prix de l’aluminium mettant en danger une multitude d’autres petites et moyennes entreprises du pays. Le futur d’une myriade de petites entreprises sous-traitantes de grosses entités industrielles comme Daimler ou Volkswagen qui représentent 13 % de la force de travail européenne pourrait être compromis. Elles représentent, seulement en Allemagne, 60 % des emplois … Avec une augmentation prévisible du prix du pétrole autant dire que l’économie européenne – et allemande en particulier – va vivre une période noire avec des conséquences sur l’emploi incalculables.

La politique commerciale américaine choisie par le Président Donald Trump est clairement en conflit avec les intérêts essentiels des pays membres de l’Union Européenne : le pétrole et l’aluminium sont essentiels pour maintenir la santé de l’économie. Cette rafale de sanctions décidée par la Maison-Blanche doit être prise pour ce qu’elle est réellement : une menace existentielle pour la multitude d’entreprises européennes qui concourent au maintien de l’Union Européenne. Il reste à espérer que les autorités de Bruxelles ne baisseront pas leur culotte devant la Maison-Blanche (l’expression est de mon cru, en anglais « One can hope the Europeans will not waver in their determination to stand up to the White House« ).

Traduction par votre serviteur d’un article de Scott Belinski paru sur le site Oilprice.com il y a trois jours. Les ajouts entre parenthèses ne sont pas de l’auteur mais de votre serviteur pour une meilleure compréhension du texte original.

La crise financière mondiale : une nouvelle « turquerie » ?

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Je ne voudrais pas être considéré comme un cygne noir mais la situation financière de la Turquie se dégrade jour après jour et il est probable que la crise financière mondiale que les analystes redoutent ne surgira pas de l’Argentine ni de l’Italie ni encore du Portugal mais de l’ensemble des banques exposées aux risques politiques et économiques de la Turquie. Depuis que Erdogan a été réélu dictateur à vie de son pays, c’est ainsi que l’on peut voir les choses et ça n’a pas vraiment l’air de plaire aux Américains, la lira turque a dévissé et elle est en chute libre jour après jour. Quels sont les pays dont les banques ont consenti des prêts à la Turquie il y a quelques années quand les perspectives de développement de ce pays paraissaient mirifiques ?

Le classement est sans appel et éloquent :

France : 40,4 Md de dollars, GB : 23,9 Md de dollars, USA : 18,9 Md, Allemagne : 15,4 Md, Japon : 11,8 Md, Italie : 8,9 MD, Suisse : 6,4 Md et Canada 1,8 Md sans oublier les participations directes hasardeuses d’Unicredit (Italie) et BBVA (Espagne) dans des banques turques alors que la lira a perdu près de 75 % de sa valeur par rapport au dollar (et à l’euro) en quelques mois avec une inflation qui n’a rien à envier à celle que connut le Zimbabwe ou celle du Vénézuela aujourd’hui … Faut-il voir dans la déconfiture de la situation financière de la Turquie une action souterraine des USA qui n’apprécieraient pas le rapprochement récent entre ce pays la Chine et la Russie ou encore avec la Syrie, je ne me hasarderai pas à faire une telle analyse, toujours est-il que de grosses banques (« too big to fail ») françaises, italiennes et espagnoles vont se trouver confrontées dans les prochaines semaines sinon les prochains jours à de très graves difficultés et on peut raisonnablement penser que la BCE ne pourra rien faire pour les tirer d’affaires sinon mettre la planche à billets en surchauffe. Et dans ce cas l’euro se dépréciera par rapport au dollar. D’un autre point de vue le rapprochement entre la Turquie et la Russie et la Chine signifie peut-être que ces deux dernières puissances pourraient mettre la main au pot pour mieux asseoir leurs visées stratégiques sur la région. Encore faudrait-il que Erdogan, de plus en plus considéré par Washington comme un despote incontrôlable, quitte l’OTAN. Or les USA disposent de deux importantes bases militaires dans ce pays … Tout se complique.

Charles Gave avait averti il y a quelques mois ses lecteurs du danger d’une turquerie imminente, elle va se concrétiser !

Illustration : « Turquerie » par Maurice Quentin de La Tour (1704-1788)