La betatrophine, un espoir pour traiter le diabète ?

Plus de 370 millions de personnes souffrent de diabète dans le monde et ce n’est qu’une estimation peut-être optimiste et la grande majorité des diabétiques souffrent de diabète de type 2, une forme insidieuse d’hyperglycémie souvent liée au surpoids et à l’obésité (75 % des cas de diabète de type 2) mais la caractéristique principale du diabète de type 2 est qu’il semble insensible à l’insuline, en d’autres termes les cellules du pancréas (cellules beta) dédiées à la sécrétion d’insuline quand le taux de sucre sanguin augmente n’arrivent plus à remplir leur rôle correctement d’où un manque de régulation du stockage du sucre sous forme de glycogène dans le foie. Or des taux de sucre circulant élevés sont dommageables pour de nombreux organes dont les reins, le cœur, les yeux et le cerveau. L’administration d’insuline pour pallier à cette dérégulation de la fonction des cellules beta du pancréas serait une forme de traitement mais l’insuline doit être injectée par voie sous-cutanée, or sa demi-vie dans le sang n’est que de quelques minutes et ce problème peut être en partie contourné par l’utilisation de pompes à insuline. Bref, c’est compliqué, coûteux et astreignant. Les alternatives médicamenteuses ne sont pas non plus satisfaisantes car les effets secondaires sont parfois pires que les bénéfices observés.

Une équipe de chercheurs de l’Université d’Harvard vient de montrer qu’en fait c’est le foie où a lieu le stockage du sucre et la régulation de la synthèse des acides gras à partir du sucre (glucose) qui commande la multiplication des cellules beta du pancréas en sécrétant une hormone polypeptidique (comme l’insuline qui est aussi un polypeptide). Cette nouvelle hormone a immédiatement été appelée betatrophine et son effet est spectaculaire sur la multiplication de ces cellules pancréatiques spécialisées chez des souris modifiées génétiquement pour surproduire ce peptide. De plus ces cellules nouvellement apparues fonctionnent normalement et produisent de l’insuline en répondant normalement au signal du glucose circulant. Il s’agit d’un grand espoir dans le traitement du diabète si une forme injectable de cette nouvelle hormone qui est aussi présente chez l’homme s’avère fonctionner de manière analogue.

Mais que les diabétiques ne se réjouissent pas trop vite car un tel traitement demandera une longue étude avant d’être disponible sur le marché.

 

Source : http://www.cell.com/abstract/S0092-8674(13)00449-2

La malbouffe des saumons d’élevage se répercute sur la santé !!!

 

Une étude exhaustive réalisée en Norvège, comme il se doit puisque ce pays est le premier producteur de saumon du monde, a montré que le remplacement partiel des aliments à base de poisson donnés aux saumons par des produits d’origine végétale avait un effet catastrophique sur la santé des souris nourries avec la chair des dits saumons.

La différence la plus notoire réside dans la composition en acides gras qui perturbe le métabolisme des souris au point de les rendre obèses et diabétiques car la teneur en acides gras insaturés, les fameux oméga-3 (acide alpha-linoléique, acide éicopentaénoïque et acide docosahexanoïque) chute de manière spectaculaire quand les saumons sont nourris avec ces tourteaux et graisses végétales provenant soit de colza, de soja ou d’olives à concurrence de 70 % dans la nourriture des saumons.

Même si cette nourriture modifiée que les saumons finissent par manger faute de mieux présente l’intérêt de moins déceler de polluants persistants tels que les PCB ou les poly-chlorés genre DDT qui s’accumulent dans les graisses, justement des poissons, ce bénéfice est largement annihilé par cette modification de la composition en acides gras de la chair du saumon.

Comme on sait que les ressources halieutiques s’épuisent inexorablement surtout quand on sait que la sur-pêche alimente aussi les élevages de poissons, ce remplacement par des produits végétaux ou d’origine animale (résidus des abattoirs, farine animale) fera alors que le bénéfice tant clamé des poissons gras pour la santé humaine ne sera bientôt plus qu’un vieux souvenir. On verra peut-être un jour sur les rayons des poissonneries « saumon pauvre en oméga-3 ».Pour ma part, il m’arrive rarement de consentir à manger un morceau de saumon depuis que je me suis promené près du hangar de stockage de la nourriture d’un élevage en Islande tant l’odeur pestilentielle était repoussante.

Triste monde où la malbouffe envahit tout …

 

Source : PlosOne