L’apparition de la vie sur Terre : une étape décisive franchie

Croire béatement en une intervention divine expliquant l’origine de la vie sur la Terre est une illusion et une attitude totalement anti-scientifique. Il y a des millions de milliards d’étoiles dans « notre » galaxie et il est tout aussi illusoire de considérer que la vie sur la Terre est un fait unique dans l’Univers. Tout l’univers est constitué des mêmes éléments chimiques que ceux retrouvés sur la Terre et il n’y a aucune raison pour que nous vivions sur une planète plus favorisée qu’une autre pour que les conditions favorisant l’apparition de la vie y aient été plus propices. Il y a eu la théorie de la génération spontanée démontée admirablement par Pasteur sur laquelle des générations de penseurs et de théologiens se sont raccrochés pour conforter leurs thèses relatives à une origine divine de la vie. Le vaste domaine de la chimie prébiotique va peut-être dans quelques années mettre aussi à mal cette idée insupportable pour un scientifique d’une origine divine de la vie.

La chimie prébiotique, c’est-à-dire pour simplifier l’étude de l’hypothèse de l’apparition de la vie dans les conditions qui prévalaient sur la Terre il y a 3 à 4 milliards d’années, reste toujours un domaine qui préoccupe les scientifiques. En effet arriver à expliquer par quel processus la vie est apparue sur la Terre mérite l’attention des chimistes, des biochimistes et des biophysiciens mais aussi des géologues et de leurs collègues géophysiciens. Pour imaginer une approche expérimentale à ce problème qui apporterait bien des réponses aux questions existentielles que l’on peut se poser il faut d’abord considérer quelle était la composition de l’atmosphère terrestre en ces temps reculés avant l’apparition de la vie. L’une des premières approches choisies fut la fameuse expérience de Stanley Miller (illustration, Wikipedia) réalisée en 1952. Elle consista à soumettre un mélange d’eau, de méthane, d’ammoniac et d’hydrogène à des décharges électriques et d’observer ce qui se passait au bout d’un certain nombre de jours, de semaines ou de mois. Les moyens d’investigation analytique étaient à l’époque rudimentaires et les petits tubes scellés laissés par Miller furent analysés à nouveau par un de ses étudiants après sa mort en 2007. Il apparut que la reconstitution de cette « soupe primordiale » propice à l’apparition de la vie comme l’avait imaginée Charles Darwin sous forme d’un marais chaud avait été un franc succès.

Aujourd’hui encore, en particulier à l’institut de recherche Scripps de La Jolla près de San Diego, tenter d’expliquer l’apparition de la vie reste la préoccupation majeure d’une équipe de chimistes qui ont en quelque sorte repris les expériences de Miller en les étendant à d’autres conditions comme par exemple la présence de sels minéraux, d’acide cyanhydrique et quelques autres éléments pouvant entrer dans la composition de l’atmosphère primitive de la Terre, composés qui sont présents dans l’univers. Il restait cependant un très gros problème à résoudre. Compte tenu du fait que tous les êtres vivants, depuis les bactéries jusqu’aux vertébrés en passant par le phytoplancton, nécessitent la présence de phosphore sous forme de phosphate, comment un tel éléments chimique a-t-il bien pu apparaître dans des composés relativement simples qui ont pu éventuellement évoluer vers des structures complexes résultant de processus d’auto-assemblage ? Dans de nombreuses voies de synthèse biologique le phosphate est d’une importance incontournable et il en est de même pour l’énergie des cellules vivantes avec notamment l’ATP (adénosine triphosphate) et la phosphocréatine dans les cellules musculaires. Ce dernier composé d’une extrême importance biologique contient d’ailleurs une liaison phosphore-azote. Ajouter du phosphate et une pincée de métaux comme du zinc ou encore du fer dans la reconstitution de la « soupe primordiale » ne permet pas de voir apparaître au cours du temps, parfois des semaines dans une épaisse solution dans l’eau de ces ingrédients, un quelconque métabolite phosphaté ou, comme disent les spécialistes, phosphorylé.

C’est après un long cheminement que l’équipe du Docteur Ramanarayanan Krishnamurty de l’Institut Scripps a enfin découvert le chainon manquant qui permet d’obtenir toutes sortes de molécules biologiques d’importance contenant dans leur structure un groupement phosphate. Il s’agit d’un composé pouvant apparaître lorsque du cyclotriphosphate, appelé aussi métatriphosphate, se trouve en présence d’ammoniaque dans un milieu aqueux et ce n’est pas fortuit car dans certains environnements géologiques particuliers comme les sources chaudes d’origine volcanique la présence d’un tel processus chimique a été démontrée. Ce « chainon manquant » est le diamidophosphate (DAP, illustration Scripps).

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Sachant maintenant avec certitude que l’expérience de Miller reprise et améliorée par la suite dans plusieurs laboratoires de recherche prébiotique permet l’apparition de la plupart des molécules d’importance biologique comme des sucres, des acides gras, pratiquement tous les amino-acides ainsi que les bases puriques et pyrimidiques qu’on retrouve dans l’ADN et l’ARN, du DAP a été mis en présence de tous ces métabolites. Avec une surprise indicible l’équipe de Ram Krishnamurty a constaté par analyse fine l’apparition de petits peptides, de brins d’acides nucléiques ou encore de phospholipides. Ces derniers, constituants fondamentaux des membranes cellulaires, forment spontanément des vésicules au cours de cette « incubation » parfois longue des ingrédients de la « soupe primordiale » comme s’il s’agissait de proto-cellules vivantes :

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Avec cette ébauche de vivant le temps a ensuite fait son travail et il y a peut-être trois milliards d’années, alors que la Terre était soumise à une intense activité volcanique et encore bombardée par des météorites, évènements favorisants l’apparition de ces constituants de la vie et du DAP qui pouvait se former dans un tel environnement et en présence d’eau, les premières cellules vivantes primitives se sont organisées et ont lentement évolué pour devenir celles que nous connaissons aujourd’hui. Comme tous les constituants du « vivant » se retrouvent dans l’Univers et par conséquent également sur la Terre et n’importe quelle autre planète gravitant autour de n’importe quelle étoile, la vie est très probablement apparue avec ces mêmes « briques » biologiques qui apparaissent lorsque ces conditions « primordiales » sont réunies. Contrairement à ce qu’affirmait Aristote le facteur temps a joué un rôle incontournable et ce temps a réconcilié en quelque sorte les deux facteurs nécessaires à l’apparition de la vie si chers à Jacques Monod, le hasard et la nécessité. Pour paraphraser Monod, le hasard a fait apparaître les éléments constitutifs du vivant qui se sont organisés avec le temps d’une façon telle qu’elle semble une nécessité pour l’apparition de la vie.

Sources : Scripps News Release du 6 novembre 2017 et aussi : Nature (doi : 10.1038/nchem.2878), article aimablement communiqué par le Docteur Ram Krishnamurty qui est très vivement remercié ici. Illustrations : Scripps Institute et Wikipedia

La religion climatique : la faute à Darwin !

Le Docteur Nils-Axel Mörner, géodynamicien à l’Université de Stockholm, fait partie de ces vrais scientifiques qui ont une vue globale de la problématique climatique dont la propagande mondialement organisée par l’ONU nous abasourdit chaque jour dans le seul but de paupériser 99 % des habitants de la planète au profit de quelques poignées de politiciens et de financiers. Ce nouvel état de fait a été élégamment analysé dans un papier publié à la fin de l’année dernière dans une revue dédiée aux interactions entre les religions et la science (lien en fin de billet) et selon le Docteur Mörner on se trouve confronté avec l’AGW (anthropic global warming ou réchauffement global d’origine humaine) à une situation en tous points semblable à la déstabilisation intellectuelle induite par le livre de Charles Darwin sur l’origine des espèces en 1859. Pire encore que Copernic, Galilée ou Kepler qui bousculèrent le géocentrisme, doctrine dogmatique de la papauté, Darwin abolit une croyance issue de la bible et de ses récits surréalistes en affirmant que les espèces avaient évolué au cours du temps pour aboutir à l’homme, et donc nullement une création divine mais le résultat d’une progressive accumulation d’adaptations au milieu. Ce concept fut repris par Jacques Monod en des termes plus clairs : une conjonction du hasard et de la nécessité d’adaptation au biotope, selon le titre de son fameux ouvrage paru en 1971 qui eut un grand succès en affirmant que ce qui était vrai pour une bactérie l’était aussi pour un éléphant. Une putative intervention divine n’avait pour Monod aucune signification scientifique ou rationnelle.

Darwin remit donc d’un coup en question le dogme de la création divine de l’homme et il s’ensuivit tout naturellement jusqu’à aujourd’hui une désaffectation des peuples pour les croyances religieuses, la supercherie biblique de la création de l’homme ayant été démasquée. Certes, il reste quelques résistants, les créationistes, mais ils font figure d’attardés ou de fanatiques d’une autre époque sinon des simples d’esprit si l’on considère le fanatisme religieux dans tout son ridicule ou toute son horreur, c’est selon. Cependant l’homme a toujours un besoin irraisonné de croyances parfois absurdes pour conjurer sa peur viscérale de la mort et de l’au-delà ou tout simplement pour se créer l’illusion d’une vie meilleure et le XXe siècle vit, après Darwin, l’émergence d’extrémismes idéologiques comme le communisme, le fascisme, le matérialisme et enfin, avec la progression exponentielle des connaissances scientifiques un refus de ces dernières avec l’émergence d’un obscurantisme généralisé refusant tout progrès car les peuples ont un besoin fondamental, peut-être inscrit dans leurs gènes, de croire en quelque chose de transcendantal et de s’en contenter.

Ces trente à quarante dernières années l’environnementalisme est devenu un substitut très important aux religions tombées peu ou prou en désuétude. Cette nouvelle doctrine privilégie un nouveau dieu appelé Gaïa que l’on doit vénérer par tous les moyens pour ne pas provoquer notre propre perte. Ce concept mis en avant par Lovelock (1972) reprenant à son compte les réflexions d’un Hans Jonas a eu pour conséquence de faire resurgir les vieilles peurs ancestrales sous une autre forme : si on ne respecte pas l’environnement (qui est un don des dieux) on s’acheminera vers l’enfer.

C’est exactement sur cette affirmation que se base la peur du changement climatique d’origine humaine en quelque sorte officialisée par un organisme onusien, l’IPCC, créé en 1988, dont la mission est de culpabiliser l’humanité entière en raison de ses rejets intempestifs de CO2. Pour faire accepter cette nouvelle peur il fut décrété sans aucune base scientifique tangible vérifiable que ce gaz, par ailleurs nécessaire à la vie, présentait l’étrange particularité de favoriser un « effet de serre » atmosphérique. En d’autres termes plus l’atmosphère contient de CO2, plus la Terre va se réchauffer, étant entendu que l’activité solaire est constante et n’a rien à voir avec ce processus. Il est donc devenu évident qu’il fallait établir autoritairement des restrictions concernant les émissions de CO2.

Or, à la connaissance des scientifiques sérieux et impliqués professionnellement dans l’étude du climat, ni les observations, ni les lois physiques fondamentales ne peuvent être invoquées pour soutenir de telles hypothèses comme cela sera exposé ci-après.

Néanmoins, cette idée a pris de l’ampleur et occupe maintenant le devant de la scène médiatique et l’IPCC a utilisé cet argument pour alimenter l’alarmisme dans des prédictions apocalyptiques comme une élévation insupportable de la température, une disparition des calottes glaciaires et une gigantesque montée du niveau des océans mettant en danger des milliards d’individus. Des lobbyistes puissants ont été chargés de faire passer le message dans les médias et des modélisations ont été astucieusement répandues pour bien prouver qu’il ne pouvait pas en être autrement.

L’humanité toute entière se retrouve donc baignée dans un nouveau type de religion, celle de l’Eglise de Scientologie climatique qui prône la mobilisation de tous les moyens possibles pour sauver la planète. Cette affirmation a servi de base au protocole de Kyoto en 1997 qui a été reprise lors du grand meeting de la COP21 en décembre dernier à Paris. Dans ce mouvement se mêlent des activistes dont le mot d’ordre est de « sauver le monde » et des opportunistes politiques et financiers car comme le disait Lovelock « l’environnementalisme est devenu une religion mais elle ne se soucie pas suffisamment des faits », mais au juste de quels faits ?

Le projet de l’IPCC est exclusivement basé sur des modélisations mathématiques projetant sur l’avenir le récent optimum d’activité solaire dit « optimum contemporain » en introduisant le facteur « effet de serre du CO2 », un gaz produit par l’usage des combustibles fossiles. C’est la raison pour laquelle ce concept est appelé réchauffement global anthropogénique, c’est-à-dire d’origine humaine. Or cette formulation de l’IPCC viole les lois physiques fondamentales, ne tient pas compte des relevés des températures réelles ni des effets de l’interaction entre le Soleil et la Terre. Entre 1950 et aujourd’hui, la température moyenne globale n’a augmenté que de 0,5 +/- 0,1 degré. Cette augmentation s’est répartie en trois épisodes, 1955-1977 avec un refroidissement global, 1978-2002 un réchauffement suivi de 2003 à aujourd’hui d’une stabilisation de ces températures globales selon une définition généralement admise de la « température moyenne globale » pourtant contestable selon la façon de l’appréhender. Dans le même temps, le taux de CO2 atmosphérique n’a pas cessé de croître à une vitesse de l’ordre de 8 parties par million (ppm) par an. Difficile dans ces conditions d’établir une quelconque corrélation entre l’évolution de cette température globale moyenne et l’augmentation du CO2 atmosphérique. Le seul autre facteur pouvant être pris en considération est la variation de l’activité solaire, ce que l’IPCC ignore superbement, restant campée dans ses convictions qui ne relèvent que de la fausse science. Si une moyenne des quelques 102 modèles prévisionnels développés par l’IPCC est mise en regard des données réelles au sol ou satellitaires (troposphère) il est inutile de débattre plus avant :

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À l’évidence ces modèles sont en désaccord avec la réalité : ils doivent donc être rejetés en tant que tels, ce qui n’est pas le cas et ne le sera pas avant longtemps car reconnaître l’imposture et le mensonge demande du courage et de l’humilité. Un Al Gore aura-t-il un jour ce courage pour qu’il soit capable d’avouer qu’il se battait contre des moulins à vent comme le héro de Cervantes ? On en vient donc à ce que l’on pourrait appeler la géoéthique. Les modèles de l’IPCC, en violation des principes fondamentaux de la physique, sont-ils conformes à l’éthique scientifique ? Certainement pas ! Les modèles de l’IPCC et cette théorie de l’effet de serre du CO2 et de cette nouvelle religion du réchauffement doivent être classés comme étant totalement dans l’erreur, de l’anti-science qui doit être rejetée selon les principes éthiques fondamentaux.

Finalement, le principe de précaution aidant, les écrits d’un Hans Jonas ou d’un Lovelock, l’émergence du mouvement ultra-politisé « Paix Verte » et la sombre mascarade du trou d’ozone ont, conjugués, favorisé l’émergence de cette nouvelle religion du réchauffement global qui remplace par les peurs qu’elle suscite celles alimentées par les religions dont en particulier le christianisme dans le seul but de rançonner l’ahuri qui y croit.

Source : http://crescopublications.org/jbl/JBL-1-001.pdf

Créationisme ou darwinisme : ce n’est pas encore gagné !

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La théorie de l’évolution par sélection naturelle formulée par Darwin et publiée en 1859 n’a jamais été contredite par les observations et la révolution récente de la biologie moléculaire a encore apporté de nouveaux arguments en sa faveur non plus seulement au niveau morphologique mais également au niveau moléculaire. Les gènes évoluent naturellement avec le temps, un phénomène appelé dérive génétique, et la sélection naturelle élimine ou au contraire privilégie les « bons gènes ». L’homme évolue toujours et selon Teilhard de Chardin il atteindra un point oméga proche de la perfection divine. On peut être adepte de cette hypothèse si on est croyant car pour la majorité des croyants l’homme a été créé par Dieu et à son image et depuis la « Création » il n’a pas évolué. Il s’agit du créationisme par opposition à la sélection naturelle darwinienne.

En Europe et dans la plupart des pays du monde le créationisme a été relégué au rang de la fausse science sauf aux USA, un pays pourtant champion des technologies et des recherches fondamentales en tous genres. Près de 40 % des Américains adultes croient fermement au créationisme et ils sont encore plus nombreux dans les milieux religieux radicaux. Dans certains Etats, le créationisme est enseigné à l’école et cela paraît incroyable mais c’est pourtant la réalité.

Un récent sondage (Pew Research Center) a montré que chez les jeunes adultes le créationisme n’avait plus que 27 % d’adeptes (39 % en 2009) et le terme d’évolution séculaire est maintenant utilisé par opposition à l’évolution divine. Le résultat de ces sondages a été interprété comme une désaffection croissante des Américains pour la religion en particulier chez les jeunes mais il ne faut pas en conclure hâtivement que la religion a moins d’importance aux USA si on se remémore le combat des lobbys religieux contre le mariage gay ou l’avortement qui a déchiré l’Amérique récemment, un peu, d’ailleurs, comme en France …

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L’évolution naturelle darwinienne est une science et non une opinion dogmatique religieuse ou politique. Il faudra peut-être encore une génération ou deux pour que disparaisse définitivement ce relent d’obscurantisme. Teilhard de Chardin frémirait d’horreur en lisant ces mots !

Inspiré d’un article paru dans Slate.com

Illustrations : Darwin et un chimpanzé, un rapprochement iconographique subtil.

La reproduction sexuée : un facteur de sélection et de survie

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La reproduction sexuée n’est pas avantageuse car seulement la moitié des adultes, les femelles en l’occurence, est capable d’avoir une descendance. On n’a encore jamais observé de mâles capables de gestation et ils ne servent qu’à produire des spermatozoïdes en nombre incroyablement élevé … Pendant longtemps les biologistes ont considéré que ce coût était le prix à payer si le sexe permet une sélection sexuelle pour effacer la contrainte apparaissant avec les mutations génétiques. C’était en fait l’autre grande idée de Darwin expliquant, du strict point de vue de l’évolution, l’incroyable mise en œuvre par les mâles de toutes sortes de signes, odeurs, sons et parades qui en réalité sont des aides à la reproduction, au détriment parfois de la survie. La sélection sexuelle agit quand les mâles sont en compétition et que les femelles choisissent un mâle et l’existence même de deux sexes différents encourage ce processus. Au final, c’est le vainqueur qui transmettra ses gènes à la descendance et c’est donc un puissant facteur en faveur de l’évolution favorable de l’espèce.

Pratiquement tous les organismes multicellulaires se reproduisent sexuellement en dépit de ce gâchis car seules les filles sont capables de perpétuer l’espèce. Pourquoi la théorie de la sélection darwinienne qui n’est plus remise en cause aujourd’hui permet-elle une telle dépense alors que dans une population parthénogénétique comprenant uniquement des femelles, l’efficacité du processus de reproduction est infiniment plus grande. En réalité la reproduction sexuée constitue un réel bénéfice pour une population car elle améliore la santé génétique de cette population. La reproduction sexuée agit comme un filtre qui élimine les imperfections génétiques, ce qui permet aux populations de survivre sur le long terme.

Pour préciser cette idée une équipe de biologiste de l’Université d’East-Anglia dirigée par le Professeur Matt Gage a étudié pendant dix ans des petits scarabées appelés Tribolium, des animaux de laboratoires bien connus des zoologistes mais aussi l’une des pires pestes qu’on puisse trouver car il s’agit pour les larves des vers de la farine, des insectes résistants à tous les insecticides connus et également à de très fortes doses de rayons gamma, jusqu’à 1000 gray, soit 100 fois la dose immédiatement létale pour l’homme. Durant cette étude dans des conditions de laboratoire strictement contrôlées la seule différence entre les populations de Tribolium était l’intensité de la sélection sexuelle durant chaque cycle de reproduction. La force, si l’on peut dire, de la sélection sexuelle s’étalait entre une compétition intense au cours de laquelle 90 mâles étaient confrontés à seulement dix femelles ou au contraire sans aucune compétition où chaque mâle vivait en couple avec une seule femelle, ces dernières n’ayant pas d’autre choix que le seul mâle présent. Après 7 années dans ces conditions soit environ 50 générations l’étude entreprit de préciser l’état de santé génétique de ces deux populations en se basant sur la quantification du degré d’endogamie pour déterminer quelles mutations délétères résidaient cachées dans chaque population. Les populations qui avaient été préalablement exposées à une forte compétition sexuelle puis soumises à des conditions favorisant l’endogamie, un frère et une sœur formant un couple, par exemple, car n’ayant pas d’autre choix, étaient plus résistantes au déclin génétique que les populations n’ayant jamais été exposées à une compétition sexuelle. Et la différence s’est révélée considérable puisque les populations initialement exposées durant plusieurs générations à des conditions de compétition sexuelle survivaient ensuite en situation d’endogamie obligée durant 20 générations alors que les autres mourraient toutes après 10 générations.

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Ces résultats montrent que la sélection sexuelle est cruciale pour le maintien de la santé de la population et sa longévité en favorisant les variations génétiques positives tout en éliminant les mutations délétères. La compétition sexuelle favorise donc les mâles reproducteurs en bonnes conditions génétiques, chaque individu devant être attractif et performant et le résultat est une amélioration de la santé génétique de la population.

En l’absence de compétition sexuelle et tout simplement en l’absence de reproduction sexuée, les populations accumulent au cours des générations des mutations qui aboutissent inexorablement à leur extinction. La sélection que permet donc la reproduction sexuée constitue un atout majeur dans l’amélioration du statut génétique de la population étudiée. Il va de soi que ces travaux, confortés par des arguments génétiques irréfutables (le génome du Tribolium a été entièrement séquencé il y a quelques années), auraient rendu Darwin immensément satisfait car ils contribuent à la compréhension des bénéfices du brassage génétique et des effets négatifs de l’endogamie, un comportement probablement considéré comme tabou par nos lointains ancêtres qui, pourtant, ignoraient tout de la génétique.

Source : University of East Anglia Press Release, illustration Wikipedia

Le déni de la science : tout un programme !

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Il y a deux sortes de positionnements devant une affirmation scientifique si on veut la rejeter, le déni ou le doute. Mais il faut d’abord définir ce qu’est une affirmation scientifique. Il s’agit de la conclusion de travaux susceptibles d’être reproduits par n’importe quelle personne disposant de moyens techniques et expérimentaux adéquats. Toute investigation scientifique est basée sur une hypothèse vérifiée par un ensemble de travaux de laboratoire ou d’observations sur le terrain. L’ensemble des informations est disponible dans une publication scientifique relatant ces travaux jusque dans les moindres détails. Si des résultats scientifiques ne sont pas reproductibles, le doute s’installe. Quant aux théories scientifiques, comme par exemple la théorie de l’évolution formulée par Darwin, elles ne sont pas toujours vérifiables directement par des résultats expérimentaux. Ce n’est qu’un éventail d’observations indirectes qui a permis de conclure que le « Darwinisme » est une théorie valide et devenue maintenant incontestable. Il en est de même pour la théorie dite du Big-Bang qu’on ne peut naturellement pas vérifier par les faits mais dont les « traces » laissées dans l’Univers semblent indiquer qu’il s’agit bien d’un fait qui a réellement eu lieu même si on est en droit d’en douter.

Le déni est une attitude non constructive contrairement au doute car il s’agit dans ce cas de rejeter en bloc un fait scientifique et de tourner la page définitivement alors que le doute ne met pas un terme abrupt à la réflexion mais peut favoriser une ouverture vers un ajustement de l’hypothèse scientifique initiale. Par exemple la vaccination, probablement la plus grande avancée dans le domaine de la santé du XXe siècle à la suite des travaux de Pasteur, est contestée par certains groupuscules activistes qui lui opposent des arguments dénués de valeur scientifique. Selon les tenants de cette attitude de déni, la vaccination serait un facteur favorisant l’autisme tout en mettant en doute l’efficacité des vaccins. Or aucune base scientifique ou statistique ne permet d’affirmer que l’autisme est lié à la vaccination et l’efficacité des vaccins n’est plus à prouver ! Pour preuve la vaccination contre la variole a permis d’éradiquer cette maladie mortelle et les cas de poliomyélite encore recensés dans le monde ne concernent que des personnes non vaccinées.

Pour aller plus loin dans cette réflexion, la théorie de l’homéopathie, puisqu’il s’agit bien d’une théorie, n’a jamais pu être confirmée par des évidences scientifiques. Il y a donc le camp des adeptes de l’homéopathie et ceux qui doutent ou sont dans le déni en avançant de solides arguments scientifiques. Mais on peut voir la situation différemment. Les tenants de l’homéopathie sont dans le déni des évidences scientifiques démontrant l’invalidité de cette médecine parallèle. On peut même dire qu’ils ne doutent même plus de ces évidences puisqu’ils les rejettent en bloc. Ils peuvent donc être classés au delà des sceptiques comme à l’inverse, disposant d’arguments scientifiques irréfutables, les opposants à l’homéopathie sont considérés comme des sceptiques.

Le déni n’est pas une attitude scientifique mais le scepticisme en est une et est en réalité essentiel. En effet, le scientifique se doit de toujours remettre en cause ses résultats et c’est très simple à expliquer. Un règle fondamentale dans la recherche scientifique dit qu’un résultat doit être vérifié au moins deux fois consécutivement. Une seule vérification aboutissant au même résultat peut en effet être le fait du hasard. Si un résultat a été reproduit une troisième trois fois il est considéré comme vrai dans la limite des bonnes règles du domaine de recherche dont il relève. Encore une fois, n’importe quel acteur de la même discipline doit être capable de pouvoir reproduire les expérimentations décrites dans un manuscrit publié après revue par un comité de lecture (peer review). Si tel n’est pas le cas, le dit tiers peut à son tour proposer à la publication un démenti des résultats précédemment publiés.

Malgré la probité de la majeure partie des membres des divers milieux scientifiques dans les nombreuses disciplines couvertes, il apparaît parfois un phénomène dit de consensus qui va à l’encontre de l’éthique scientifique fondamentale. L’un des plus fameux consensus appartenant maintenant au passé, fort heureusement, est le géocentrisme, une théorie dont la pertinence fut alimentée par l’Eglise de Rome sans qu’aucune preuve scientifique n’ait jamais pu être apportée pour l’étayer. Il s’en fallut de peu pour que Galilée échappe au bûcher ou à la lapidation, comme vous voudrez, mais au prix de son déni en public de l’ensemble de ses travaux sur le mouvement des planètes et des satellites de Jupiter. Ce consensus – des milliers de prélats clamaient que le géocentrisme était un dogme – fut mis à mal par le progrès technique que constituait la lunette mise au point par Galilée lui-même. Et ce dogme fut définitivement balayé par la conjonction d’observations astrales de plus en plus affinées, avec l’apparition des télescopes, par exemple, et l’appui des mathématiciens, en particulier de Kepler.

Lorsque Mendel élabora la théorie de la transmission des caractères génétiques en travaillant sur des petits pois il ouvrit la voie du darwinisme sans le savoir et l’étude moderne de l’ADN n’a jamais pu confirmer la théorie du créationisme qui fait elle aussi l’objet d’un consensus, certes minoritaire mais bien réel. Pour reprendre un mot de Carl Sagan « Extraordinary claims require extraordinary evidence » (des affirmations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires), on se trouve parfois totalement désappointé devant des affirmations extraordinaires sans aucunes preuves scientifiques pour les étayer. L’une des illustrations les plus brillantes de la vérification par des faits scientifiques avérés d’un consensus est la découverte de l’existence du boson de Higgs, existence qui n’était que «consensuellement prédite » dans le modèle standard de la physique des particules dès le milieu des années 60. Il aura fallu plus de 50 ans pour confirmer son existence à l’aide du gigantesque laboratoire du CERN, une « preuve extraordinaire », selon Carl Sagan, apportée grâce à un équipement hors normes et la collaboration de milliers de scientifiques qui ont pourtant longtemps douté de son existence effective. Cette confirmation de l’existence du boson de Higgs constitue en quelque sorte un contre-exemple car d’une manière générale tout consensus conduit inévitablement à l’adoption d’une attitude franchement anti-scientifique.

Le fameux consensus sur la dangerosité des plantes génétiquement modifiées ne repose sur aucun fondement scientifique. Toutes les approches ayant pu être échafaudées, au mépris parfois des règles les plus élémentaires des bonnes pratiques de laboratoire, ont échoué lamentablement. Les rares travaux relatant des effets adverses des plantes transgéniques sur la santé animale, insectes compris, ou humaine sont le résultat d’une sorte de ratissage de données disparates sans aucun lien les unes avec les autres aboutissant à un travail sans fondement, ce que les anglo-saxons appellent du « cherry-picking », au mépris des règles les plus fondamentales de l’honnêteté scientifique la plus basique, que ce soit au niveau des analyses statistiques ou tout simplement des protocoles expérimentaux utilisés.

On touche là à l’aspect hautement pervers de l’intrusion de l’idéologie dans le domaine scientifique lors de la formulation d’un consensus dit scientifique. Il ne peut exister de science où l’idéologie a la part belle ou alors on régresse vers le géocentrisme, le créationisme ou encore le Lysenkoïsme. Il est particulièrement enrichissant de revenir justement sur cette « affaire Lysenko ». En bref, cet obscur agronome réussit le tour de passe-passe incroyable de faire admettre par le pouvoir politique que la vernalisation des semences permettait d’augmenter le rendement des récoltes et que cette pratique était transmise à la descendance directe des plantes pour le plus grand bénéfice de la collectivisation de l’agriculture soviétique mise en œuvre par Staline au cours des années 30. Le lysenkoïsme fut considéré par Staline comme la seule théorie agronomique correcte et les contradicteurs furent poursuivis, dénoncés comme « bourgeois », « fascistes » ou « réactionnaires » et souvent déportés dans des goulags sibériens sans qu’aucune enquête véritablement scientifique n’ait été ordonnée ou ait pu aboutir. Il s’agissait d’un consensus élaboré de toute pièce par des idéologues et puisque la majorité au pouvoir ainsi que les scientifiques inféodés à ce dernier soutenaient cette théorie pour le moins fumeuse, il s’agissait bien de la vérité. Quiconque osait la contredire était un criminel ! Cette affaire finit par atteindre un point extrême quand la génétique mendélienne fut tout simplement déclarée comme « une pseudoscience bourgeoise » par Joseph Staline lui-même, le grand agriculteur du peuple !

Ces régressions intellectuelles vers l’obscurantisme consensuel faisant maintenant partie de l’histoire n’ont pas disparu, loin de là. Les campagnes contre les vaccinations, la peur des plantes génétiquement modifiées, le tabou relatif aux cellules embryonnaires constituent des régressions dans la mesure où l’idéologie, avec souvent l’appui des pouvoirs publics, est venue s’immiscer dans la science fondamentale ou ses applications. Cette idéologie dévastatrice est colportée par des organisations tentaculaires présentes sur la Terre entière, je veux citer Greenpeace et le WWF pour les plus nuisibles et les plus connues, mais il existe aussi des milliers d’autres organisations, plus ou moins financées paradoxalement par les contribuables, qui collaborent étroitement avec ces deux monstres dont le but avoué est de détruire toute bonne science contraire à leurs idéologie obscurantiste, malthusienne et d’inspiration néo-marxiste (ou néo-fasciste, c’est tout comme), le lysenkoïsme est là pour le prouver. Leur cheval de bataille constitue aujourd’hui le réchauffement global d’origine anthropique (AGW ou anthropic global warming). Le réchauffement global d’origine anthropique est le plus grand canular jamais monté de toute pièce depuis l’affaire Lysenko. Pour reprendre le mot de Carl Sagan encore une fois, il s’agit d’un affirmation extraordinaire qui nécessiterait des preuves extraordinaires … or il n’y en a pas, il n’y en a aucune et il n’y en aura jamais ! Quiconque s’oppose au réchauffement global reposant sur une théorie de l’effet de serre en contradiction avec les lois les plus fondamentales de la thermodynamique est immédiatement considéré comme un dangereux individu, exactement comme les vrais généticiens de l’époque stalinienne furent déportés vers des camps de travail en Sibérie, voués à une mort certaine. Contredire le dogme du réchauffement climatique global d’origine humaine est une déviance inacceptable qui va à l’encontre du consensus : puisque des milliers de « spécialistes » ont déclaré que c’était ainsi et pas autrement, c’est donc vrai. Les contradicteurs sont classés parmi les sceptiques ou les auto-satisfaits de la dénégation systématique. Des données scientifiques incontestables mais dérangeantes sont devenues tout simplement inaccessibles comme par exemple les teneurs en CO2 de l’atmosphère au cours de l’optimum climatique médiéval. Des géophysiciens susceptibles d’être en possession de ces données et que j’ai personnellement contacté m’ont opposé une fin de non-recevoir. Craignent-ils pour leur intégrité physique ? Si tel est le cas, il est déplorable de faire le constat particulièrement alarmant que l’ensemble des pays du monde est passé, avec tous ses scientifiques, sous la coupe d’une idéologie totalitaire bien pire que la pire période du stalinisme ou du nazisme.

Quant aux « sciences économiques » on peut presque dire qu’il s’agit d’un abus de langage si tant est qu’il existe réellement une science économique, ce ne sont plus ni le doute, ni le déni ni le consensus qui sont de mise dans ce domaine mais tout simplement le mensonge. Un seul exemple pour prouver qu’il n’y a pas véritablement de science économique et qu’il n’y en a probablement d’ailleurs jamais eu car cette discipline est entre les mains des politiciens malgré la puissance des statistiques que permettent les ordinateurs et la centralisation des données d’une nation entière comme par exemple les USA. Les Etats-Unis ont « officiellement » atteint une croissance économique de 5 % en 2014, presque des sommets « à la chinoise », le Dow-Jones et le SP500 se sont envolés vers de nouveaux records, le prix du baril de pétrole a baissé et c’est bon pour le consommateur, le dollar, qui plus est, s’est fortifié dans des proportions inattendues sur le marché des changes. Mais les économistes passent sous silence le fait que 90 millions d’Américains en âge de travailler sont au chômage, 43 millions de citoyens de ce pays ne survivent que grâce à des coupons d’alimentation leur permettant d’accéder à la soupe populaire alimentée par les rebuts des supermarchés … Les médias entretiennent ceux qui ont encore le courage de regarder une télévision aux ordres du pouvoir dans une illusion organisée par des spécialistes de l’intoxication de masse qui auraient vécu une bien meilleure carrière en suivant l’enseignement d’un Goebbels ou du NKVD stalinien. Il en est de même en Europe où le mensonge et non plus la science a envahi l’ensemble de la société, tant la « science climatique » que la « science économique » officielles !

Quand la science « officielle » devient une pseudoscience consensuelle fortement teintée d’idéologie et de visées politiques bien malin celui qui pourra prédire avec exactitude l’immensité du désastre à venir pour l’humanité toute entière.

Sources : http://www.sciencebasedmedicine.org/author/david-gorski/, Zero Hedge et Quanta. Réécouter aussi la conférence de Michel Onfray sur la philosophie post-nazie de Günther Anders (« semeur de panique ») qui a profondément marqué les idéologies écologistes actuelles et la dérive de l’approche scientifique favorisées par les médias : http://banquetonfray.over-blog.com/article-michel-onfray-conferences-sur-france-culture-l-ete-2014-21-124427714.html

Charles Darwin et la mélanine …

La vitamine D, la vitamine du soleil, est synthétisée dans la peau après irradiation d’un dérivé du cholestérol par les rayons ultra-violets. Il faut noter au passage qu’une prescription intempestive de statines peut réduire le taux de vitamine D dans l’organisme et conduire à de sérieux troubles pour la santé, mais là n’est pas le sujet de ce billet. Qui dit peau et soleil (UVB) dit aussi pigmentation, couleur de la peau, et donc tout ce qui y est sous-jacent comme la notion complètement infondée de races. Par exemple Charles Darwin, lors de son périple sur le H.M.S. Beagle de 1831 à 1836, nota qu’il existait une relation entre la latitude et la pigmentation de la peau mais rejetait toute classification de sous-types d’êtres humains en fonction de la couleur de leur peau. Darwin était viscéralement opposé à l’esclavage qui pour lui relevait d’une interprétation erronée justement de la couleur de la peau.

Mais au fait, pourquoi la peau est plus sombre au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’Equateur, ou l’inverse. Il est préférable de raisonner en s’éloignant de l’Equateur pour mieux comprendre quelle modification est apparue au cours de l’évolution de l’homme après avoir quitté l’Afrique de l’Est. Sans pouvoir l’affirmer, l’homme qui quitta la vallée de l’Omo pour se répandre sur l’ensemble de la planète devait avoir la peau pigmentée et au fur et à mesure qu’il s’éloigna de l’Equateur ou de la région intertropicale, sa peau devint de plus en plus claire. Les généticiens ont estimé que la divergence entre peau pigmentée et peau claire est postérieure d’environ 50000 ans après le « Out of Africa ». Pourquoi une telle rapidité dans l’évolution génétique, tout simplement parce que la vitamine D est essentielle pour la survie, en particulier lors de la vie foetale car cette vitamine est absolument essentielle pour l’apport en calcium requis pour la formation du squelette et par voie de conséquence la bonne formation de l’enfant.

Pheomelanine

Il y avait donc une raison impérative pour que la peau devienne de moins en moins pigmentée à mesure que l’homme s’éloignait de l’Equateur pour simplement compenser le déficit en rayonnement ultra-violet nécessaire à la synthèse de cette vitamine. Dans les régions intertropicales, qu’on se trouve en Afrique ou en Océanie, les habitants ont la peau sombre pour réguler en quelque sorte l’influx de rayons ultraviolets, en particulier les UVA qui peuvent interférer avec une bonne synthèse de la vitamine D par l’apparition de peroxydes. Au contraire sous d’autres latitudes, la peau doit être la plus claire possible afin de capter le maximum de rayons UV. L’organisme a donc trouvé un moyen génétique pour s’adapter, comme l’aurait dit Darwin, à son environnement et pour gérer au mieux ce problème crucial pour sa survie qu’est la synthèse de la vitamine D.

La pigmentation de la peau est due à la synthèse de mélanine, un pigment noir, et a longtemps été attribuée uniquement à une protection de la peau contre les ultraviolets, ce n’est donc pas une explication totalement exacte. Pour moins synthétiser de mélanine, dont la production dépend d’une hormone synthétisée par l’hypophyse, l’organisme, au cours de ces 50000 années cruciales suivant l’ « Out of Africa », a trouvé une solution élégante, modifier le récepteur de cette hormone appelée MSH, acronyme de Melanocyte Stimulating Hormone ou encore mélanocortine, les mélanocytes étant des cellules de l’épiderme dont la fonction est la synthèse de cette molécule plutôt compliquée (voir l’illustration tirée de Wikipedia). Pour faire bref, la mutation porte le nom barbare de V60L sur le gène du récepteur de la mélanocortine, le MC1R.

Si la mélanine protège contre les dommages causés par les rayons ultraviolets, son absence ou sa moindre présence est bénéfique pour la synthèse de vitamine D mais également dangereuse pour le développement de mélanomes malins, une forme de cancer de la peau particulière dangereuse. Au cours de l’évolution, la génétique de l’homme a donc choisi entre un gros risque, la déficience en vitamine D, et un moindre risque, le mélanome. Un étude réalisée à l’Université de Castellon au Pays Basque Espagnol sur 3142 gènes du MC1R a mis en évidence une « sélection de purification » de ce gène dans la péninsule ibérique bien que l’adaptation soit positive en favorisant une meilleure synthèse de vitamine D. Le résultat est un compromis entre risques et bénéfices dans ces zones du globe terrestre ne bénéficiant pas d’un ensoleillement optimal où le phénotype résultant de cette adaptation est une dépigmentation partielle (peau claire) mais toujours capable de s’assombrir après exposition au soleil afin d’assurer une protection contre les rayons ultra-violets.

Belle adaptation qui aurait comblé de satisfaction Charles Darwin …

Source : AlphaGalileo