Les voyages vers la Lune ou Mars compromis pour les années à venir

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Les richissimes privilégiés qui ont déjà payé une réservation pour un voyage vers la planète Mars ou encore plus modestement vers la Lune en auront pour leur argent : aucun voyage de longue durée dans l’espace proche ne sera possible avant 2050, c’est-à-dire au plus haut de l’activité solaire du cycle #26. En effet, alors que le cycle solaire #24 se termine, toutes les prévisions des astrophysiciens au sujet de l’intensité du cycle solaire #25 à suivre sont pessimistes : au mieux ce cycle d’activité solaire atteindra en intensité celle du cycle #24. Il faut remonter au tout début du XIXe siècle pour retrouver une activité solaire aussi étriquée, cette période climatique que l’on a coutume d’appeler « le petit âge glaciaire ». Sans activité magnétique solaire soutenue les voyages de longue durée dans l’espace peuvent avoir des conséquences fatales sur les êtres humains embarqués. Je me permets d’exprimer ici mon admiration pour le courage des personnels se trouvant dans la station spatiale internationale en ce moment : ils sont irradiés en permanence par des rayons cosmiques d’origine galactique de très haute énergie que le champ magnétique solaire est incapable de dévier, ceci depuis la fin du cycle solaire #23 :

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Ce que les astrophysiciens ont fait pour tenter d’affiner leurs prédictions, outre l’utilisation du modèle prédictif du Docteur Valentina Zharkova dont j’ai souvent mentionné les travaux sur ce blog, a été tout simplement de comparer les cycles solaires contemporains et ceux du minimum de Dalton, cycles solaires #5 et #6 (1790-1830), et du minimum de Gleissberg, cycles solaires #12 et #13 (1890-1920) partant du principe qu’il existe des variations des cycles solaires suivant des périodicités d’environ un siècle. Le cycle solaire #25 pourrait ressembler au cycle #6 ou au cycle #13 ou encore à un intermédiaire entre ces deux cycles. Les conséquences sont simples : 1) une diminution notable de la vitesse du vent solaire qui contribue à la déviation des rayons cosmiques selon un processus encore mal connu et une diminution durable du champ magnétique solaire jusqu’à 4,5 nT (nanoTesla) alors qu’il avait atteint au cours des années 1980-2000 des valeurs proches de 8 nT. Et 2) quant aux radiations provenant des rayons cosmiques galactiques telles que mesurées par le téléscope dédié à ce rayonnement se trouvant dans le satellite lunaire Lunar Reconnaissance Orbiter elles dépasseront largement les valeurs permises autorisées considérées comme non dangereuses de 620 mSv (milli Sievert) pour un homme et 470 mSv pour une femme. La limite de dangerosité est ici considérée comme ne dépassant pas une incidence de cancers de plus de 3 % par rapport à la moyenne statistique. Donc à moins d’inclure dans un vaisseau spatial à destination de la Lune ou de Mars un protection lourde et encombrante, tout voyage vers ces deux astres serait suicidaire.

Qu’en sera-t-il pour le climat terrestre ? Les tenants de l’effet direct ou indirect de l’activité solaire sur le climat de la Terre ne peuvent qu’être terrifiés par le refroidissement généralisé à venir du climat d’autant plus que les prévisions pour les cycles solaires suivants ne trouvent un regain d’optimisme qu’au delà des années 2050. Le Docteur F. Rahmanifard ne s’est pas hasardée à prédire quoi que ce soit pour le cycle solaire #26 mais si l’activité solaire venait à s’effondrer durablement comme ce fut le cas pour le minimum de Maunder alors l’humanité, hors régions intertropicales, disparaîtrait, tout simplement.

Source : F. Rahmanifard et al. doi : 10.1029/2019SW002428