Conseil de défense sanitaire (fictif)

La scène se passe dans l’un des salons du Palais de l’Elysée. Autour d’une grande table dressée sous les ors républicains sont réunis le Président, le premier ministre, le ministre de la santé et quatre « conseillers scientifiques » dont les indéboulonnables Dutruc et Sansnom et deux comparses connus pour leurs liens avec les grands laboratoires pharmaceutiques.

Le Président ouvre le débat : « Alors Messieurs (il n’y a pas de représentant du sexe dit faible) comment vont vos comptes en banque ? ». La réponse est unanime pour une fois : « on en veut encore ! ». Le Premier ministre suggère de décider la vaccination massive et rapide de tous les enfants à partir de cinq ans d’âge. Vingt millions de nouveaux rats de laboratoire c’est toujours ça fait remarquer le Premier ministre. D’autant plus que les tests PCR maintenant payants ne nous rapportent presque plus rien, abonde le Ministre de la santé, par conséquent il faut rendre obligatoires les rappels tous les 4 mois.

« Ça me paraît judicieux » concède Dutruc car il y a urgence, le variant sud-africain ne satisfait pas nos attentes, il n’y a pratiquement pas de morts ! Il faudra rapidement confier une mission spéciale au porte-parlotte du gouvernement consistant à maintenir la peur et la panique. « Et les clubs d’échangistes on fait quoi ? » demande le Président. Le premier ministre se risque à une petite remarque en catimini à son chef lui murmurant à l’oreille que cette dérogations était une exigence de sa part alors qu’on en avait débattu lors du dernier conseil. On ne reviendra pas sur cette décision.

Pas un document sur la table, tous les téléphones portables éteints, aucune note manuscrite, tout doit rester dans la tête de chacun. Le Président prendra encore une fois ses responsabilités, c’est lui le grand timonier et le Premier ministre distillera les injonctions à la faveur d’un déplacement en province. Voilà le plan pour que les commissions versées par les labos continuent à arriver sur les comptes en banque off-shore de ces grands hommes dévoués corps et âme à la nation et à la santé de chacun et que ces comptes continuent à s’arrondir. Après tout ils risquent tous d’être au chômage dès la fin du mois d’avril prochain. Le conseil se termine par une remarque du Président : « je vais demander des infos à notre ambassadeur à Pretoria, ces cons de Sudafs n’ont pas été capables de nous faire un variant correct. Ils auraient pu demander des conseils aux Indiens, eux au moins ont assuré ». Faisant mine d’être un expert en la matière le Président continue : « dites-moi les gars ça ne serait pas le truc de Gilead qu’on a fourgué aux Indiens qui aurait favorisé l’apparition du mutant ? ». Silence dans la salle car cette opération a coûté un max à la France. Donc ils en restent là pour cette fois : les enfants tous vaccinés, les rappels tous les 4 mois et … Une voix timide s’élève du fond de la salle : « Messieurs, les cocktails apéritifs sont servis » … Dans un château on mène une vie de château et on parle de pognon.