Energies intermittentes : le revers de la médaille.

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On peut faire confiance aux combustibles fossiles et à l’uranium. Ce sont des sources d’énergie disponibles qu’il y ait du vent, trop de vent ou pas du tout de vent, qu’il y ait du soleil ou que ce soit la nuit, qu’il pleuve ou qu’il neige. Cette disponibilité en électricité d’origine fossile (uranium et hydrocarbures) est nécessaire pour les enfants, les malades, les vieux et les pauvres et son prix est très raisonnable. Et pourtant cette énumération simple n’est plus acceptée par le grand public qui est abruti par une propagande incessante qui ressasse que les énergies vertes, renouvelables sont la solution malgré le fait que ces énergies sont par définition et fatalement intermittentes.

De ce fait ces énergies intermittentes requièrent pour leur viabilité une réserve d’énergie électrique orthodoxe, en d’autres termes d’origine nucléaire ou thermique classique et le prix du kWh facturé à l’utilisateur final ne fait qu’augmenter comme par exemple dans l’Etat du Kansas (lien). De plus les prévisions de l’Agence Internationale de l’Energie ne correspondent en aucun à la propagande :

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Ce qui conduit à des situations paradoxales comme par exemple en Allemagne. Ce pays compte parmi les pays les plus développés au monde mais le choix d’une politique énergétique basée sur les énergies « intermittentes » et l’abandon trop rapide de l’énergie nucléaire a rendu le kWh tellement coûteux que 344000 foyers n’ont plus d’électricité, n’ayant plus les moyens financiers de payer leurs factures. Et pourquoi donc ? Parce les énergies intermittentes pudiquement renommées renouvelables n’ont jamais été considérées comme susceptibles de remplacer les énergies fossiles (lien). Enfin la lubie des voitures électriques se heurte aux limites des réseaux électriques comme par exemple en Nouvelle-Zélande (lien) mais ce genre de panne n’est pas réservé à ce pays puisque les propriétaires de voitures électriques ont vécu les même désagréments en France il y a quelques jours, il ne faut pas trop en parler, ça fait désordre … Quant aux batteries adjointes aux éoliennes ou aux panneaux solaire pour stocker une partie de l’énergie produite il faut, selon une étude récente parue aux USA compter sur 1500 dollars pour disposer de « UN » kWh …

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Les Australiens, après leur expérience calamiteuse du « tout renouvelable » dans l’Etat des Nouvelles-Galles du sud, sont redevenus un peu réalistes et ont compris que le « tout intermittent » n’était pas viable, ne serait-ce qu’en raison de la disponibilité limité des matières premières. Et pour construire une seule éolienne il faut consommer 220 tonnes de charbon pour traiter tous les minerais nécessaires hors ciment !

Source : blog de Donna Laframboise

https://www.americanthinker.com/articles/2019/06/lowcost_renewable_energy_is_breathtakingly_expensive.html

https://www.forbes.com/sites/michaelshellenberger/2019/05/06/the-reason-renewables-cant-power-modern-civilization-is-because-they-were-never-meant-to/?fbclid=IwAR1Mrk1u6iJAPaVLGhe6bB9aYsroR2H7wjoXeH8w7ioi8-XU7zTOxd3D3UA#5c9af0f0ea2b

http://catallaxyfiles.com/2019/04/11/those-dang-electricity-using-electric-cars/?fbclid=IwAR0kDcR4hnVtOlKGeIYoq585RxarZVFzS93U3bLhqKhXzKX790tJf8E6Y5g

Nouvelles du Japon : le « mix » énergétique de l’archipel

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Depuis le grand tsunami du 11 mars 2011 qui fit près de 20000 morts, détruisit de nombreuses usines et provoqua l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, le Japon, pays qui ne dispose d’aucunes ressources énergétiques naturelles, a été contraint de s’équiper dans l’urgence d’usines de production d’électricité à partir de gaz naturel liquéfié importé à grand frais. Toutes les installations électro-nucléaires ont été arrêtées afin d’améliorer leur sécurité en cas de nouvel évènement tectonique majeur. De ce fait le Japon s’est alors progressivement tourné vers le charbon pour la production domestique d’électricité car les énergies renouvelables, en particulier les moulins à vent sont très mal tolérées par la population et pour plusieurs raisons. Les Japonais considèrent que le paysage que la nature leur offre en spectacle ne peut pas être dénaturé par des installations gigantesques de production aléatoire d’électricité. De plus la construction d’importants barrages hydro-électriques est exclue dans la mesure où le moindre kilomètre-carré de plaine est occupé par l’agriculture et les habitations et en raison des risques permanents de tremblements de terre.

Pour toutes ces raisons, alors qu’en 2010 le METI (ministère de l’industrie) avait décidé de réduire la consommation de charbon, le Japon s’est tourné à nouveau vers cette source d’énergie primaire beaucoup moins coûteuse que le gaz naturel liquéfié. Les ingénieurs japonais ont depuis lors créé des centrales électriques au charbon dites ultra-supercritiques comme par exemple à Yokohama qui produisent de la vapeur à très haute température tout en augmentant l’efficacité des turbines de 30 % – valeur moyenne d’une installation conventionnelle – à 45 %. Un tel rendement n’est qu’à peine égalé par des turbines à gaz. Cependant une telle installation a un coût et comme les cours internationaux du charbon sont déprimés et le seront durablement selon toute vraisemblance le Japon a mis en fonctionnement depuis 2011 huit nouvelles centrales électriques à charbon et il y en a actuellement 36 autres en construction !

Autant dire que le Japon a tourné définitivement le dos au protocole de Kyoto car il en va de la survie de son économie. Quel enseignement tirer de la situation énergétique japonaise ? C’est tout simplement que pour réduire les émissions de carbone l’énergie nucléaire joue et jouera à l’avenir un rôle incontournable. Sur les 54 réacteurs nucléaires dont disposait le Japon seulement 7 sont de nouveau en opération. Les mouvements écologistes du pays ont fait à de nombreuses reprises obstruction devant les tribunaux à la remise en marche des réacteurs parfois pratiquement neufs et qui ont été à grands frais mis aux nouvelles normes de sécurité drastiques « post-Fukushima ». Cette orientation vers le charbon (essentiellement australien) comme source d’énergie était prévisible et ainsi le Japon va devenir le troisième utilisateur de cette source d’énergie bon marché après la Chine et l’Inde. Les tenants des accords de Paris sur le climat ne peuvent que constater la totale ineptie de ces dispositions issues de la COP21 vues depuis l’Asie.

Source : Sciencemag. Illustration : charbon du Surat Basin (Queensland) en attente d’être convoyé au port de Gladstone pour être exporté vers le Japon

Commentaire du billet de Hashtable sur la planète (qui reverdit).

Je me permets de saluer sur mon blog l’excellence des billets de H16 (Hashtable) et je conseille mes lecteurs de se hasarder sur ce blog, ils ne seront pas déçus. Je commenterai à ma façon la présentation de Matt Ridley dont vous trouverez le lien ici (http://h16free.com/2013/03/26/21887-la-planete-devient-plus-verte).

 

Il est vrai que la planète reverdit surtout quand on cite des exemples avérés et qu’on les généralise hâtivement. Ridley considère que l’usage des combustibles fossiles (pétrole ou charbon) a favorisé le reverdissement de certaines régions du globe citant en exemple Haïti et la République dominicaine. Les Haïtiens font du charbon de bois pour la cuisine des ménages et par conséquent coupent les arbres, plutôt les arbustes puisqu’il ne reste plus d’arbres de haute tige en Haïti, alors que la partie ouest de l’île est boisée et verte tout simplement parce que les habitants de la République dominicaine importent du pétrole et peuvent cuisiner avec du propane ou du butane (GPL). La conclusion est que l’usage de pétrole et de ses dérivés favorise la reforestation ou le verdissement de la planète. Je veux bien, mais combien d’autres exemples de ce genre ? Au Sahel, on a constaté que ce n’est pas l’usage de combustibles fossiles qui a favorisé certains reverdissements de la savane sèche mais la présence de troupeaux dont les excréments enrichissent le sol ce qui favorise la croissance, certes timide, mais bien réelle d’herbes et de buissons précurseurs d’une reforestation, mais rien à voir avec les combustibles fossiles.

Le cas du reverdissement de l’Arabie Saoudite est trivial puisque ce pays consomme plus de la moitié du pétrole pompé de son sous-sol pour produire de l’eau douce. On comprend sans peine aucune que l’énergie fossile conduise à un résultat spectaculaire !

Pour en venir au gaz carbonique directement issu de la combustion de pétrole ou de charbon, l’augmentation de la teneur atmosphérique peut à la rigueur favoriser les plantes C3 mais jusqu’à une certaine limite lorsqu’on sait que dans ces plantes l’enzyme responsable de la fixation de gaz carbonique (rubisco) fonctionne plutôt mieux si le gaz carbonique est plus abondant, alors que les plantes C4 qui ont compartimenté l’étape de fixation du gaz carbonique et celle de l’élimination de l’oxygène (pour être bref) afin que ces deux gaz n’entrent pas directement en compétition ne poussent pas mieux en présence de plus fortes teneurs en gaz carbonique.

A ce propos, je reporte mes lecteurs à un précédent billet de mon blog :

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/27/1256/

 

J’en terminerai par une remarque sur la forêt amazonienne qui globalement présente un bilan carbone nul, et je m’explique très rapidement : la biomasse de cette forêt est globalement constante et la production d’oxygène par la végétation est balancée par la production nocturne de gaz carbonique (et de méthane issu des fermentations de matières organiques) et ce n’est pas la forêt amazonienne qui influe sur le climat plaéntaire mais l’ensemble des océans, or Ridley ne mentionne pas ce dernier point puisque la pollution des océans, principal puits à gaz carbonique de la planète, par des organo-phosphorés, chlorés et fluorés conduira à terme à une raréfaction du phytoplancton et par voie de conséquence à un déséquilibre total et irréversible de la biosphère prise dans son ensemble. Or, les polluants rejetés massivement dans les océans sont synthétisés à partir de pétrole … le verdissement des terres, peut-être, mais la mort des océans, certainement à long terme !

Lien : http://h16free.com/2013/03/26/21887-la-planete-devient-plus-verte