Inversion du champ magnétique terrestre : une menace pour l’humanité

Les écologistes ont clamé que l’homme était un destructeur impitoyable de la nature en utilisant des arguments non prouvés. Ça s’appelle de l’anti-science car affirmer que la cause de la disparition de la mégafaune d’Europe est le résultat de l’instinct de prédation de l’homme est faux. Les mammouths laineux ou encore les tigres à dents de sabre n’ont pas été exterminés par les hommes modernes du continent eurasiatique venus d’Afrique il y a environ 100000 ans, de même que l’homme de Neandertal n’a pas non plus été exterminé par ces hommes modernes dont nous descendons. Bien au contraire ils ont sympathisé à tel point que nous avons hérité de ces néandertaliens de quelques caractéristiques génétiques. D’autre part alors que le champ magnétique terrestre diminue ( moins 9 % durant les 170 dernières années) et que le pôle magnétique se dirige vers la Sibérie de plus en plus rapidement les spéculation au sujet d’une inversion du champ magnétique terrestre prennent de l’ampleur. Les impacts économiques que pourrait entrainer un tel événement sont difficiles à estimer. Il faut retourner dans le passé pour se faire une idée précise de ce qui pourrait arriver dans un futur pas très lointain. L’objet de ce billet est de présenter ce qui arriva sur la Terre lors de la dernière inversion du champ magnétique terrestre.

Tout est arrivé il y a 42000 ans et l’homme moderne a survécu parce qu’il avait un cerveau plus développé et a appris à s’adapter à ce que les géologues appellent la « Laschamps Excursion ». Ne vous méprenez pas il n’y avait pas de dénommé Laschamps il y a 42000 ans et le mot excursion doit être pris au sens scientifique qui signifie perturbation ou sortie d’un état normal. Et en effet la Terre vécut un perturbation considérable provoquée par une brutale inversion du champ magnétique terrestre qui a duré un peu plus de 1000 ans. Cette inversion du champ magnétique a été découverte pour la première fois en étudiant les coulées de lave issues du volcan de Laschamps sur la commune de Saint-Genès-Champanelle, Puy-de-Dôme. Les études réalisées en 1969 sur ce site ont montré une inversion du champ magnétique terrestre mais les techniques analytiques de l’époque paraissent aujourd’hui préhistoriques et les travaux publiés à l’époque restent très spéculatifs. Des études très récentes dirigées par l’Australian Research Council ont utilisé pour étudier l’évènement de Laschamps des restes de troncs d’anciens arbres Kauri, une espèce d’araucaria (Agathis australis) parfaitement conservés dans des tourbières de la péninsule nord de l’île nord de la Nouvelle-Zélande.

L’inversion du champ magnétique terrestre comprend trois phases. La première est caractérisée par une diminution progressive de l’intensité du champ magnétique terrestre. Ce processus a pour conséquence d’exposer la Terre au vent solaire et aux rayons cosmiques qui ne sont plus déviés par ce champ magnétique. Ils heurtent alors frontalement les hautes couches de l’atmosphère provoquant une profonde perturbation de la couche d’ozone. Le rayonnement cosmique induit une abondance inhabituelle des isotopes 10 du béryllium et 14 du carbone, phénomène appelé spallation cosmique. Connaissant les demi-vies de ces deux isotopes, respectivement 1,4 million d’années et 5730 ans, la chute de l’intensité du champ magnétique terrestre au cours l’évènement Laschamps a pu être datée avec une grande précision, autour de 42000 ans avant l’ère commune. Outre l’appauvrissement de la haute atmosphère en ozone, le climat a été brutalement perturbé mettant fin à une période relativement clémente par une tout aussi brutale glaciation qui a affecté l’ensemble de l’hémisphère boréal, d’où la disparition de la mégafaune et la mise en grave danger des Néandertaliens qui n’ont pas su s’adapter. L’article cité en référence en fin de billet ne mentionne pas la formation de nuages de haute altitude en raison du rayonnement cosmique intense comme l’a suggéré Svensmark mais les études ont mis en évidence une forte augmentation en altitude des oxydes d’azote et des radicaux libres HO, CO, et NO non pas provenant d’une activité volcanique mais probablement en raison de l’action conjuguée du rayonnement cosmique et du vent solaire non dévié par le champ magnétique terrestre fortement amoindri au cours de cette transition. Le changement du climat a été global puisque la zone de convergence intertropicale s’est déplacée vers le sud entrainant un changement profond du climat de l’hémisphère nord avec une intense glaciation du continent nord-américain, une perturbation du régime des moussons en Asie, bref il fallut que l’homme anatomiquement moderne invente des moyens de survie inédits ce que n’a pas su imaginer l’homme de Neandertal.

Il est intéressant de rapprocher cette « excursion » de l’essor de l’art pariétal dans le sud de la France et le nord de l’Espagne à la même époque comme par exemple dans la grotte d’El Castillo, où l’usage presque exclusif de l’ocre comme pigment a fait émerger l’hypothèse que nos ancêtres se recouvraient peut-être le corps de cette terre fine pour se protéger du rayonnement ultra-violet intense puisque les peintures et empreintes en négatif des mains a été précisément daté de 41400 ans avant l’ère commune. À n’en pas douter cette catastrophe géophysique, son peut parler de cet événement ainsi, constitue un goulot d’étranglement dans l’évolution de l’espèce humaine, un terme signifiant aussi sélection naturelle. Nos ancêtres directs ont survécu et nous survivront à d’autres changements du climat …

Source et illustration : 10.1126/science.abb8677

La NASA reconnaît finalement que le climat s’achemine vers une période froide !

Capture d’écran 2018-10-08 à 14.14.20.png

L’équipe de Docteur Mlynczak du Langley Research Center de la NASA a analysé les résultats du satellite TIMED comportant l’instrument de mesure infra-rouge SABER en orbite autour de la Terre depuis 2002. Cet instrument mesure le flux infra-rouge provenant de la thermosphère qui se dissipe vers l’espace pour trois espèces chimiques, le CO2 à la longueur d’onde de 15 microns, l’oxyde d’azote NO à 5,3 microns et l’oxygène atomique O à 63 microns. Compte tenu de la grande longueur d’onde (faible énergie) du rayonnement IR de cette dernière espèce chimique l’intervention de ce gaz est négligeable. L’analyse des résultats des observations accumulées sur plus de 4500 jours a permis de corréler cette dissipation d’énergie sous forme de rayonnement infra-rouge avec les paramètres géomagnétiques propres à la Terre et avec l’irradiance solaire. À l’aide des données acquises au sol concernant l’irradiance solaire et les variations du champ magnétique terrestre il a pu être possible de remonter jusqu’à la fin des années 1950 pour calculer l’indice du climat de la thermosphère terrestre.

L’illustration ci-dessus (source NASA) représente l’atmosphère terrestre jusqu’à 600 km d’altitude avec d’un côté les températures et de l’autre les teneurs en différentes espèces gazeuses. Et l’illustration ci-dessous représente la visualisation de l’indice climatique de la thermosphère (TCI) qui peut être décrite simplement avec 5 qualificatifs : froid, frais, normal, chaud et très chaud (cf. la note explicative en fin de billet). Pour donner une idée de la rareté moléculaire de la thermosphère au niveau de la mer l’atmosphère contient 2,6.1019 molécules par cm3 et l’échelle sur ce schéma est logarithmique. C’est un peu par hasard que ces résultats ont pu être rassemblés puisque la durée de vie du satellite était prévue pour trois ans alors que les données ont pu être accumulées pendant 13 années supplémentaires.

Capture d’écran 2018-10-07 à 19.38.11.png

Alors que se passe-t-il dans les très hautes couches de l’atmosphère ? La température a chuté et pourrait atteindre une valeur basse jamais observée depuis qu’il existe des satellites d’observation et selon le Docteur Mlynczak un « grand minimum » pourrait être atteint dans seulement quelques mois. Les conséquences sont inattendues car la contraction de la thermosphère en raison de son refroidissement accéléré réduit les frottements des satellites en orbite basse (moins de 300 kilomètres) ce qui prolonge leur durée de vie. Mais aussi et surtout, la diminution de l’irradiance solaire coïncidant avec la fin du cycle solaire 24 augmente la dissipation infra-rouge d’énergie exprimée en Watts vers l’espace. Les spécialistes de la NASA ne peuvent que constater un processus de refroidissement qui s’auto-accélère.

Mais ce n’est pas tout ! En vertu du deuxième principe de la thermodynamique qui stipule qu’il ne peut pas y avoir de transfert d’énergie sous quelque forme que ce soit d’un corps froid vers un corps plus chaud, ici les différentes couches de l’atmosphère, il est évident que le refroidissement de la thermosphère va entrainer également une accélération du refroidissement des couches inférieures du manteau gazeux qui nous entoure. Et si, comme l’ont prédit divers astrophysiciens, le prochain cycle solaire est particulièrement déprimé alors il nous faut dès à présent prévoir de rudes hivers, des printemps et des automnes pourris, un désastre que les adeptes du réchauffement climatique d’origine humaine ne pourront plus ignorer.

Un point mérite d’être noté au sujet de cette étude : le CO2 participe à la dissipation de l’énergie thermique. Alors où est l’ « effet de serre » ?

Capture d’écran 2018-10-08 à 14.07.46.png

Note. L’illustration ci-dessus est à l’origine des travaux de Mlynczak. Il s’agit de la représentation des variations de l’indice climatique de la thermosphère en fonction du cycle d’activité solaire (en grisé dans le graphique). D’une part l’irradiance solaire dans l’ultra-violet (en rouge) coïncide avec l’activité magnétique du Soleil, ce n’est pas un fait nouveau, mais cette variation de l’activité solaire a un effet de découplage sur le champ magnétique terrestre, en d’autres termes et si j’ai bien compris le sens de l’article quand l’activité magnétique solaire s’affaisse alors le champ magnétique terrestre qui baigne dans celui du Soleil semble se renforcer et suivre l’évolution inverse de celle du cycle solaire. Concrêtement ce phénomène découvert fortuitement explique que les phénomènes météorologiques violents seront plus fréquents si le climat de la Terre se refroidit. Et cette dernière observation est en complête contradiction avec les affirmations répétées de l’IPCC qui prétendent que si le climat se réchauffe il y aura encore plus d’évènements comme de puissants ouragans. C’est en effet exactement le contraire qui se produira car le gradient de températures entre les zones inter-tropicales et les régions tempérées sera considérablement accentué. Tout se passe donc bien au dessus de nos têtes et personne à la surface de la Terre ne pourra influencer le cours naturel du climat.

Sources et illustrations : https://doi.org/10.1016/j.jaspt.2018.04.004 et https://doi.org/10.1002/2015GL064038 et https://doi.org/10.1002/2016GL070965 et NASA

À la recherche de l’origine du champ magnétique terrestre

Capture d’écran 2017-08-08 à 20.31.54.png

Les spécialistes de la Terre savent à peu près comment est constitué notre planète sous la croute terrestre, le plancher des vaches, mais dans le détail c’est l’inconnu et il n’y a pas vraiment d’outils pour arriver à expliquer ce qui se passe intimement à 1000 voire 10000 kilomètres de profondeur. L’hypothèse de l’existence du champ magnétique terrestre est que la différence de flux de magma plus ou moins visqueux lors de la rotation de la Terre provoquerait un effet dynamo mais ce n’est qu’une hypothèse et les études sismiques n’apportent pas d’informations précises selon la profondeur sur ces flux de matière. Pour tenter d’y voir un peu plus clair il y a une approche consistant à déterminer l’origine des neutrinos d’origine terrestre, plus précisément les antineutrinos électroniques. Ces particules virtuellement sans masse sont issues de la fission de l’uranium (235, et 238 après capture d’un neutron), du thorium également après capture d’un neutron et enfin du potassium-40, les trois constituants radioactifs naturels de la Terre. Dans la suite de ce texte le terme « neutrino » sera seulement utilisé bien qu’il s’agisse d’une erreur de langage.

Détecter ces neutrinos est déjà une opération connue et mise en place dans le laboratoire sous-terrain du Gran Sasso en Italie et du Kamiokande au Japon. Cette détection repose sur l’analyse des rayonnements provoqués par la collision entre un neutrino et un noyau atomique, un évènement rare mais observable. Or pour explorer les mouvements du magma qui se trouve sous nos pieds il faudrait pouvoir déterminer l’origine exacte de ces neutrinos dans les profondeurs terrestres. Pour l’instant il n’existe aucun système de détection capable de préciser avec certitude la direction d’origine des neutrinos. De plus la situation est compliquée pour l’observateur par le fait que d’autres neutrinos proviennent du Soleil qui en émet un million de milliards de milliards chaque seconde dans toutes les directions et donc aussi vers la Terre, qu’il existe également des neutrinos provenant du centre de notre galaxie et enfin des neutrinos provenant des réacteurs des centrales nucléaires.

Capture d’écran 2017-08-08 à 20.45.31.png

Fort heureusement tous ces neutrinos n’ont pas la même énergie et ceux émis par les centrales nucléaires peuvent être localisés puisque l’on sait où elles se trouvent et avec quel type de combustible elles fonctionnent. Une centrale nucléaire d’une puissance thermique nominale de 4000 MW ne produit en réalité que 1200 MW électriques (le rendement déplorable d’une machine thermique classique) mais la réaction de fission à l’intérieur du réacteur a en réalité une puissance de 4185 MW thermique car 185 MW d’énergie de fission (4,5 % du total) sont dissipés sous forme de neutrinos qui partent dans la nature et dans toutes les directions. Pour détecter les neutrinos issus des profondeurs de la Terre afin de se faire une idée des mouvements de matière à l’origine du champ magnétique terrestre il fallait trouver un système de détection plus sélectif que ceux du Gran Sasso et du Kamiokande car il est admis que le flux continu de chaleur à la surface de la Terre représente 47 TW ou encore 47 millions de mégawatts dont une grande partie (40 %) provient de la chaleur dégagée par les fissions de l’uranium, du thorium et du potassium terrestres. En réalité la Terre est un gros réacteur nucléaire et nous vivons tous dessus sans protection spéciale et sans être malades pour autant …

Trois scientifiques partageant leurs activités entre le CERN, le Kamiokande (KEK) et le MIT ont donc proposé un nouveau type de détecteur qui serait susceptible de déterminer avec une précision satisfaisante la direction d’origine des neutrinos terrestres et leur énergie pour éventuellement réunir quelques éléments d’information sur les mouvements massifs de magma plus ou moins liquide dans les profondeurs de la Terre autour du noyau solide constitué de nickel et de fer. J’avoue que je ne suis pas du tout spécialiste de ce domaine de la géophysique mais il me paraît intéressant de noter que la curiosité humaine permettra peut-être d’en savoir un petit peu plus sur ce qui se passe sous nos pieds alors que certains envisagent d’aller coloniser la planète Mars …

Source et illustration : Nature, doi : 10.1038/ncomms15989

Warming or cooling ? That is the question !

Maunder_Edward_Walter

Il est d’un immense intérêt de se plonger dans la lecture d’une suite d’articles du Docteur Mike Lockwood relatifs à la corrélation entre le flux solaire atteignant les hautes couches de l’atmosphère, les variations du champ magnétique et le nombre de taches solaires. Ces trois paramètres sont naturellement liés puisque les taches solaires et leur apparition selon les latitudes du Soleil dépendent de la dynamo solaire, ce double flux torique qui apparaît aux hautes latitudes pour s’enfouir à l’intérieur de l’astre au niveau de l’équateur solaire et réapparaître ensuite au niveau des pôles. Cette « dynamo » est également à l’origine de modulations du champ magnétique de notre étoile qui nous protège en partie des rayonnements cosmiques provenant de l’Univers. Or, la Terre n’est pas en permanence « protégée » avec la même efficacité contre ces rayonnements galactiques et extra-galactiques par le champ magnétique du Soleil selon la position qu’elle occupe sur son orbite autour du Soleil et d’autre part selon le cycle d’environ onze ans de l’activité solaire qui modifie l’efficacité de cette protection. Les effets du rayonnement cosmique sur l’atmosphère sont par conséquent variables et induisent une variabilité de l’état d’ionisation des hautes couches de l’atmosphère terrestre et durant les périodes de faibles activité solaire, donc durant l’affaiblissement (tout relatif) du champ magnétique solaire, alors la Terre se trouve soumise, y compris aux plus faibles altitudes, à ce rayonnement cosmique qui peut engendrer par exemple des précipitations plus fréquentes. Il ressort de ces études réalisées au Département de Météorologie de l’Université de Reading, GB, que non seulement la météo dépend des caprices du Soleil mais que la tendance climatique sur le moyen ou le long terme est étroitement corrélée à l’évolution de l’activité solaire. Un autre facteur compliquant quelque peu l’analyse des variations du climat résulte des variations du champ magnétique terrestre. Il ressort donc que prévoir l’évolution du climat relève d’une gymnastique particulièrement complexe sinon périlleuse si on ne tient pas compte de la « vitalité » changeante du Soleil.

L’observation du géomagnétisme ne date pas d’aujourd’hui puisque ce sont les Chinois qui ont inventé la boussole au premier siècle de notre ère. À la fin du XVIe siècle un certain Robert Norman observa que l’aiguille aimantée d’une boussole n’était pas horizontale. Il en déduisit l’orientation du vecteur du champ magnétique terrestre. Quelques années plus tard on se rendit compte que la direction du nord magnétique ne correspondait pas avec celle indiquée par la rotation de la Terre en observant l’Etoile Polaire, tout simplement. Puis on se rendit compte que le champ magnétique terrestre variait au cours de la journée. Il fallut attendre le milieu du XIXe siècle pour qu’un certain nombre de villes, sous l’impulsion de physiciens comme Gauss et Weber, s’équipent dans leurs observatoires de magnétomètres. C’est ainsi que l’Empire Britannique mit en place un réseau planétaire de magnétomètres dispersés dans diverses provinces (dominions), Canada, Australie, Afrique du Sud et même dans les îles de Saint-Hélène ou de Singapour, alors possession de Sa Majesté. Les données furent analysées et montrèrent que le champ magnétique terrestre tel qu’observé par ces appareils d’une précision déjà surprenante pour l’époque variait de manière synchrone avec la variation des taches solaires outre le cycle d’alternance jour-nuit régulier. Il faut donc citer le sieur Edward Sabine de l’Amirauté Britannique comme auteur de cette observation inattendue et il faudra attendre de nombreuses années avant d’en apporter une compréhension détaillée.

En fait le champ magnétique solaire influe sur le champ magnétique terrestre et c’est la raison pour laquelle Sabine fit ce rapprochement qui le surprit mais ne l’empêcha pas de publier en 1852 dans les Philosophical Transactions de la Royal Society de Londres les notes relatant ses observations restées alors sans explication.

Aujourd’hui des magnétomètres sont dispersés dans les régions circumpolaires au nord et sur le continent Antarctique et les observations spatiales du champ magnétique solaire permettent d’affiner l’ensemble des données. Comme l’axe de rotation du Soleil n’est pas perpendiculaire au plan de l’écliptique, c’est-à-dire le plan sur lequel se trouve l’orbite de la Terre, se surimposent alors les effets de la rotation de la Terre autour du Soleil. Nonobstant ces difficultés, afin d’expliquer le pourquoi du minimum de Maunder (1645-1715), du petit âge glaciaire autour du début du XIXe siècle (minimum de Dalton), du léger assoupissement solaire (cycles 12 à 14) au début du siècle dernier et de l’anomalie du cycle solaire #20, les données magnétométriques de divers observatoires, Helsinki (1845-1890), Eskdalemuir en Ecosse (depuis 1911), Postdam (1891-1907) puis d’une bonne quarantaine d’observatoires répartis dans le monde depuis ces années ont été analysées finement afin de reconstruire en regard des observations des taches solaires l’évolution du champ magnétique terrestre et d’en déduire, en rapprochant les observations spatiales récentes, l’évolution du champ magnétique solaire. Il faut rappeler ici que le premier magnétomètre fut installé par Gauss à Göttingen en 1832 … Il est effectivement important de se faire une idée précise de ce champ magnétique car il est sous l’influence en fait de l’activité solaire et de son évolution, dans la mesure où elle peut être prédite grâce aux observations passées des taches solaires, afin de se faire aussi une petite idée de ce qui nous attend dans le futur, pas demain matin mais dans 20 à 50 ans et plus, sachant qu’un cycle solaire dure en moyenne onze années. Il faut multiplier par 30 l’échelle de gauche pour obtenir le nombre de taches solaires :

Capture d’écran 2015-02-26 à 19.12.13

Pour remonter jusqu’au minimum de Maunder (en vert), les corrélations établies par Lockwood ont également été rapprochées des proxys tels que le béryllium-10 ou le carbone-14 générés par spallation cosmique à partir de l’azote atmosphérique. Cette production de Be-10 et C-14 est d’autant plus abondante que l’activité solaire est plus faible, en d’autres termes que le champ magnétique solaire est plus faible et donc protège moins bien la Terre des rayons cosmiques. L’isotope radioactif du béryllium se retrouve dans les carottes glaciaires et également les formations calcaires des grottes.

Muni de l’ensemble de ces données Lockwood a pu ainsi reconstruire sans ambiguité l’intensité du vent solaire et la valeur du champ magnétique interplanétaire (Bm exprimé en nano tesla, nT) durant le minimum de Maunder. Durant ce minimum le champ magnétique chuta de manière prolongée aux alentours de 2 nano tesla (nT) alors que sa valeur normale est d’environ 6 nT et le nombre de taches solaires approcha zéro durant quatre cycles solaires consécutifs malgré un vent solaire soutenu par les parties chaudes de la couronne solaire et ce malgré l’absence de taches. Enfin le flux magnétique solaire ouvert qui dépend directement du champ magnétique a chuté en passant de 1000 à 100 giga Weber (Wb, 1 Wb = 1 T/m2). Cette chute a fait que la Terre ne s’est pas trouvée exposée au vent solaire pendant une durée prolongée.

Le minimum de Maunder est loin de nous, c’était du temps du Roi Soleil, comme son nom ne l’indique pas ! Mais fort de ces données, Lockwood a revisité les récents minima solaires, les cycles 5 et 6 au début du XIXe siècle dits « petit âge glaciaire » ou minimum de Dalton, l’ « anomalie » des cycles 12 et 14 au début du XXe siècle – un autre tout petit âge glaciaire qui a un peu requinqué les glaciers alpins (entre autres) – et plus récemment le cycle solaire 20 (1970) pour lequel aucune explication satisfaisante n’avait pu être apportée sur sa faiblesse en comparaison des trois cycles précédents et des trois cycles suivants, très puissants, correspondant à l’optimum contemporain :

Capture d’écran 2015-02-26 à 19.13.50

Il se trouve que dans les deux cas, cycles 12 et 14 et cycle 20, le champ magnétique interplanétaire (B, exprimé en nano tesla nT) a baissé d’intensité de même que le vent solaire (V, exprimé en km par seconde), R étant le nombre de taches solaires. Ces résultats correspondent donc bien à ce qui a été déduit des diverses données pour ce qui concerne le minimum de Maunder.

Que peut-on donc conclure objectivement de ces résultats ? D’abord la dynamo solaire, pour des raisons encore largement inconnues, change de « braquet », comme dirait un coureur du tour de France, et ces variations paraissent aléatoires mais pas tant que ça. Si l’on se penche sur la première figure, on remarque une certaine périodicité d’environ cent ans depuis la fin du minimum de Maunder avec trois optima, 1720-1800, 1820-1880 et enfin 1920-2000. D’autre part les « effets de marée » exercés par Jupiter sur l’orbite du Soleil autour du centre de gravité du système solaire doivent être pris en compte et la mécanique céleste prévoit ainsi un affaiblissement déjà en cours de la dynamo solaire pour ces raisons (voir le lien sur ce blog). Que va-t-il donc se passer plus tard ? On sait donc que depuis le cycle solaire 23 qui a été particulièrement long, environ 13 ans, la dynamo solaire se ralentit. La première conséquence à laquelle on pouvait s’attendre est un affaiblissement notoire et effectivement observé du nombre de taches solaires au cours du cycle 24 qui se terminera bientôt en laissant derrière lui l’optimum contemporain qui ne sera plus qu’un bon souvenir dans quelques années. La première figure indique clairement que le champ magnétique interplanétaire (courbe bleue) a considérablement chuté en intensité avant même la fin du cycle 23 et sa valeur actualisée aujourd’hui approcherait déjà celle du petit âge glaciaire (vers 1800, minimum de Dalton) pour encore chuter et rejoindre les valeurs recalculées pour le minimum de Maunder. Les astrophysiciens prévoient même un cycle 25 « comateux » et ce n’est pas dans très longtemps, vers les années 2025 !

Les conséquences parfaitement prévisibles, mais personne n’ose trop en parler ouvertement, y compris Lockwood, pourraient être catastrophiques pour l’évolution de l’ensemble du climat de la planète. D’abord l’affaiblissement du champ magnétique solaire exposera la planète Terre à un bombardement intense de rayons cosmiques qui favorisera les précipitations sous forme de pluie et de neige en formant des noyaux ionisés dans l’atmosphère entrainant la condensation de la vapeur d’eau. La chute de l’activité solaire (nombre de taches solaires faible voire nul) aura un effet direct sur la température moyenne de la planète orientée inexorablement à la baisse. Enfin, comme durant le minimum de Maunder, la Terre pourrait ne plus être soumise à un vent solaire régulier en raison de l’angle du plan de l’écliptique avec l’axe de rotation du Soleil. Quelques astrophysiciens ont osé lancer une alerte mais qui a daigné les entendre ? Pour ainsi dire personne … Lockwood, qui n’en pense pas moins, j’en suis personnellement convaincu tant ses travaux sont limpides, a simplement déclaré elliptiquement que cette évolution de l’activité solaire parfaitement prévisible pourrait seulement favoriser des hivers plus froids mais pas partout, peut-être bien en Europe mais pas au Canada ou en Chine ou vice-versa.

Il va sans dire que l’évolution de la science a pris une tournure nauséabonde : qui ose s’attaquer au dogme du réchauffement climatique risque sa vie professionnelle faute de crédits de recherche, on ne peut pas être plus clair, devra sous la pression exercée par une mafia politico-idéologique mondiale de couleur vert-rouge se rétracter comme Galilée se rétracta devant le tribunal religieux en déclarant à regret à propos de la Terre « et pourtant elle tourne ». Lockwood et ses confrères se rétracteront aussi (pardon, se sont déjà rétracté) en maugréant d’une voix inaudible : « et pourtant on s’achemine avec certitude vers une âge glaciaire ».

Sources : The Astrophysical Journal Letters ( doi:10.1088/2041-8205/781/1/L7 ), Journal of Geophysical Research, doi:10.1002/ 2014JA019972 ), doi:10.1002/2014JA019970 ), doi:10.1002/2014JA019973 ) et enfin Annales Geophysicae 32(4). pp. 367-381, ISSN 1432-0576

Illustrations : Edward W. Mounder et J. Geophysical Research

Autre lien https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/03/19/rechauffement-climatique-non-definitivement-refroidissement/