Le coût d’une vie sauvée : 90000 euros dans la poche des laboratoires pharmaceutiques !

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J’avais l’intention de titrer ce billet ainsi : « Les scandaleuses manipulations statistiques des laboratoires pharmaceutiques » et je me suis ravisé car il s’agit en réalité d’une grosse arnaque organisée avec la complicité des organismes de protection sociale, des politiciens et y compris des compagnies d’assurance dont il faut dénoncer les agissements de connivence plus que douteux sinon frauduleux.

Comme vœux de nouvelle année pour mes lecteurs, quittez le système de protection sociale étatique car tout y est organisé pour l’enrichissement de quelques sociétés et de dividendes généreusement attribués à des politiciens et des médecins « experts » complices du système mafieux et corrompu de la santé publique, et pas seulement en France ou en Grande-Bretagne.

Pour vendre leurs produits les laboratoires pharmaceutiques sont prêts à tout et on peut faire la démonstration de cette attitude détestable et coûteuse pour la société en analysant des articles scientifiques publiés dans des revues prestigieuses comme par exemple The Lancet (voir le lien) pour faire passer l’imposture. Il s’agit ici d’un test de dépistage du cancer des ovaires et mes lectrices, puisque ce sont avant tout elles qui sont concernées, comprendront que ces compagnies les traitent avec le plus pur mépris.

Le soit-disant dépistage précoce du cancer des ovaires repose sur un diagnostic sanguin coûteux (une centaine d’euros) permettant l’évaluation dans le sang d’un antigène appelé CA-125 supposé spécifique de ce type de cancer. Le test sanguin se justifie dans la mesure où le cancer des ovaires tue plus de 60 % des femmes lorsqu’il est diagnostiqué trop tardivement, c’est-à-dire lorsque ces dernières souffrent de douleurs abdominales récurrentes. Cet argument a été suffisant sinon nécessaire pour que les laboratoires pharmaceutiques poussent la profession médicale toute entière à faire en sorte que ce diagnostic soit systématiquement pratiqué chez les femmes pour non pas le bénéfice de ces dernières mais plutôt pour les finances de ces laboratoires.

Une récente étude effectuée en Grande-Bretagne portant sur plus de deux-cent mille femmes âgées de 50 à 74 ans a tout simplement confirmé que ce test était inutile, bien que les auteurs de l’étude prétendent le contraire ! Il faut lire avec soin entre les lignes le monstrueux papier (toilette) publié dans The Lancet pour comprendre la supercherie. Les sujettes de l’étude ont été réparties en trois groupes, celles qui ne s’étaient jamais soumis à un diagnostic de dépistage, celle qui étaient examinées chaque année par leur médecin traitant incluant le test sanguin de la présence de CA-125 et enfin celles qui s’étaient pliées à un examen ultrasonique trans-vaginal pour détecter des masses tissulaires suspectes. Ce dernier groupe était deux fois plus important que les deux premiers.

Il est ressorti de cette étude – quand on en étudie les résultats dans le détail et objectivement, ce que j’ai fait avec beaucoup de transpiration – que pour sauver une vie il faut au moins screener 641 femmes chaque année pendant 14 ans c’est-à-dire effectuer environ 9000 tests. L’étude a parallèlement révélé que pour 10000 femmes testées pour la présence de CA-125 quatorze d’entre elles subirent une ovariectomie pour rien : leurs ovaires étaient parfaitement sains !

Que conclure de ce type d’étude ? Tout simplement que les gouvernements financent des travaux statistiques en pure perte pour satisfaire les besoins des laboratoires pharmaceutiques qui sont au final demandeurs de ce genre d’études car elles confortent la validité loin d’être prouvée de tests sanguins coûteux financés par le système de protection médicale étatique. Le test du CA-125 est basé sur une mise en évidence par immunofluorescence de la présence de l’antigène à l’aide d’anticorps monoclonaux (ELISA), une information destinée uniquement aux curieux, et sa spécificité est loin d’être confirmée.

Lien : The Lancet, DOI : http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(15)01224-6

Faudra-t-il songer à dépister les gènes BCRA1 et 2 pour prévenir le cancer des ovaires …

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Les tests génétiques détaillés vont devenir accessibles à tous dans un proche avenir et ils permettront par exemple de prévenir les risques de cancer des ovaires, un cancer qui n’est diagnostiqué que bien trop tard. En effet, les mutations sur l’un ou l’autre des gènes BRCA entraine un fort risque de cancer du sein mais également de cancer des ovaires. On estime qu’au moins 140000 femmes meurent de cancer des ovaires chaque année dans le monde. Les risques augmentent avec l’âge et après la ménopause mais les facteurs génétiques – on a dénombré et identifié 80 sites de SNPs liés au cancer des ovaires – semblent importants. Outre les gènes BRCA, une mutation sur un gène situé sur le chromosome 9 est spécifiquement lié à ce type de cancer. Les moyens modernes d’analyse de l’ADN permettent donc non pas de prévenir ce type de cancer, car il n’existe aucun diagnostic précoce fiable, mais d’évaluer la prédisposition à ce dernier. Le cancer des ovaires arrive en cinquième position dans la hiérarchie de tous les types de cancer chez la femme.

Les gènes BRCA augmentent les risques de cancer du sein de plus de 85 % mais seulement de 40 % pour les ovaires. Le fait que le dépistage des cancers du sein soit facilité par la palpation et un examen radiologique, il n’en est pas de même pour les ovaires. Il reste à convaincre les compagnies d’assurance maladie ou l’Etat quand c’est ce dernier qui s’occupe de la santé des citoyens et de déterminer le « retour sur investissements » en d’autres termes quel serait le bénéfice pour la société d’une mise en place de ce type de diagnostic préventif dont le coût est encore d’environ 1000 euros. Une première approche serait d’effectuer une sélection sur la base des antécédents familiaux. Une femme sur cinq dont les ascendants ou collatéraux ont souffert de cancers du sein, du colon ou de la prostate est considérée comme ayant des risques élevés de développement d’un cancer des ovaires.

Comme la plupart de ces cancers sont issus d’une multiplication anarchique des cellules épithéliales ovariennes, il existe un marqueur appellé Lgr5 pour ces dernières et la société A*STAR basée à Singapour développe un diagnostic pour déterminer la présence de ce marqueur qui est aussi impliqué dans la résistance à la chimiothérapie de ce cancer rapidement invasif. Il s’agit d’une approche prometteuse et moins lourde que le séquençage de l’ADN. Les espoirs sont donc permis.

Source : www.a-star.edu.sg/imb , illustration Web archives U. Wisconsin

Quand nos gènes sont brevetés sans que nous le sachions

Cette histoire est assez surprenante et rappelle une autre turpitude cette fois organisée à l’échelle européenne par l’Eglise Mormon qui a photographié tous les registres paroissiaux et d’état civil pour baptiser les morts naturellement sans leur consentement et sans l’accord de leurs descendants. Mais dans le cas de la société Myriad Genetics, on reste perplexe quant à leurs intentions fondamentalement mercantiles. Cette société a protégé par des brevets la détection des anomalies des gènes BRCA1 et BRCA2 prédisposant les porteuses de ces anomalies à des cancers du sein ou des ovaires. Cette société facture le test 4000 dollars et personne d’autre ne peut l’effectuer sans acquitter une redevance (royalties) puisque ce test est breveté. Une cour américaine a rejeté la validité du brevet mais une autre l’a récemment acceptée. En d’autres termes, si une personne quelconque décide, par curiosité, de demander à son laboratoire d’analyse d’effectuer ce test, ce laboratoire devra en informer la société Myriad Genetics et payer à cette dernière un droit d’utilisation du test qui a été pourtant mis au point par des laboratoires académiques financés par l’argent public (NIH aux USA ou INSERM en France). Mais là où cette histoire de gros sous est inquiétante c’est le fait que l’on puisse breveter la matière vivante, en particulier le patrimoine génétique humain qui est la propriété de chacun d’entre nous. Que Monsanto ait breveté la construction génétique ayant permis de créer un  maïs exprimant la toxine du Bacillus thuringiensis, je veux bien, mais que le simple séquençage des gènes BRCA 1 et 2 puisse faire l’objet d’un brevet est surprenant. Cette opération est effectuée par des robots (protégés par des brevets) qui peuvent traiter des centaines d’échantillons par jour. L’attitude de Myriad Genetics apparaît donc comme purement mercantile. Souhaitons que les législateurs européens n’abondent pas dans ce sens, il en serait terminé de la recherche en génétique si prometteuse pour l’avenir et le bien-être de l’humanité toute entière.

Source : Forbes.com

Note : le gène BCRA code pour une protéine réparatrice de l’ADN endommagé. Son implication, quand il a été endommagé par une mutation, dans le développement de cancers du sein et des ovaires a été initialement montrée par une équipe de chercheurs de l’Université de l’Utah, l’Etat américain où se trouve le siège de l’Eglise Mormon, ce qui explique mon rapprochement avec les baptêmes post mortem pratiqués par cette église à notre insu. Il n’est donc pas étonnant que la société Myriad Genetics soit également située à Salt Lake City, Utah.