Réponse à Vincent Bénard
(http://www.contrepoints.org/2013/09/23/139965-diviser-consommation-denergie-en-france-aberration#comment-549038)
Je vous cite :
« (…) ne pas reproduire certains des travers de l’action des États concernant le nucléaire : mauvaise prise en compte des coûts de démantèlement et du traitement des déchets, et prise en compte perfectible du coût du risque accidentel, qui n’est pas assurable. Sans sombrer dans l’anti-nucléarisme primaire, il semble aujourd’hui admis que l’influence des États sur ce secteur a tendu à sur-privilégier la filière uranium, la seule exploitable pour produire des armes, sur d’autres voies sans doute plus prometteuses au plan de la sécurité. Mais au moins notre programme nucléaire prétendait il augmenter la disponibilité de l’énergie pour les populations, pas la rationner. »
Lorsque De Gaulle a initié le programme de dissuasion nucléaire, ce sont des réacteurs graphite-gaz (CO2) uranium naturel qui ont été utilisés pour produire l’U235 et le plutonium pour fabriquer des bombes sales puis des bombes thermonucléaires. Bref, c’est une histoire bien connue mais quand Framatome a été licencié par Westinghouse pour installer des PWR, en suivant les plans quinquennaux relatifs à l’énergie en France (à la même époque le Rhône a été entièrement maîtrisé ainsi qu’un grand nombre de rivières françaises selon les mêmes plans), l’attrait pour le plutonium (militaire) a progressivement diminué mais la COGEMA et le CEA avaient toujours pour mission de suppléer aux demandes de l’armée. La refonte totale du complexe énergétique nucléaire français a conduit à l’émergence d’ AREVA qui n’a jamais eu pour mission de fournir du plutonium à l’Etat. EDF, de son coté, a cru à juste titre qu’une énergie électrique bon marché se devait d’être promue en particulier après le premier choc pétrolier. Cette énergie électrique bon marché a d’ailleurs substantiellement aidé l’industrie française et contribué au confort de la population, on ne peut pas le nier. Aujourd’hui, des écologistes promus ministres ou « experts » considèrent qu’on peut se passer de l’énergie nucléaire, surtout après l’accident de la centrale de Fukushima-Daiichi au Japon et le « zéro nucléaire » qui s’en est suivi dans ce pays. Comme c’est possible au Japon, la troisième puissance économique du monde, c’est donc possible en Allemagne, en Suisse, en Belgique (98 % nucléaire) et bien entendu en France. Mais ces experts écologistes du genre Martin (le faucheur d’OGM) oublient de voir la réalité en face quant au coût de cette transition nippone obligée pour des raisons de sécurité tant pour l’Etat japonais que pour le simple citoyen.
J’en ai mentionné les retombées dans un précédent billet alors que j’écris ces lignes depuis Tokyo. Les réacteurs japonais déclarés fiables par une autorité indépendante (enfin) comme l’ASN en France seront certainement réactivés, reste à savoir si le prix de kWh diminuera ensuite au Japon … Concernant la filière thorium dans laquelle la Chine s’est résolument engagée (ainsi que l’Inde), le premier pays qui maitrisera de manière totalement fiable cette filière sera le maître du monde, mais pas la France malheureusement car le thorium n’entre pas dans les objectifs et le business plan d’AREVA …
Venons-en aux faits, c’est-à-dire plutôt aux rêves insensés des écologistes qui, tels des termites, sont en train de détruire le peu qui reste d’industrie de pointe en France en dehors de l’armement naturellement, chasse gardée du Palais de la rue Saint-Honoré. Les écolos, auto-nantis du savoir et des bonnes décisions à prendre pour l’avenir de l’humanité, ont déclaré la guerre au nucléaire, au charbon (oublions les verts allemands qui n’en ont rien à faire), au pétrole et au gaz naturel car il s’agit de la survie de l’humanité. Au Japon, puisque je séjourne en ce moment à Tokyo, je discutais avec mon fils qui a investi 100 000 euros dans sa maison pour isoler, installer un panneau solaire pour l’eau chaude et un système de chauffage au gaz (naturel) et il me disait qu’il lui faudrait trente ans pour amortir son investissement, or comme toutes les maisons individuelles n’ont pas de durée de vie supérieure à trente ans en raison des tremblements de terre et des typhons, il en est quitte pour ne pas gagner un yen sur son installation. Il m’a répondu qu’il avait pris cette décision par esprit civique et pour la simple satisfaction de voir ses notes de gaz diminuer d’environ 40 % sur un moyenne d’une année maintenant. Pour le photovoltaïque, même chose, le Japon produit ses propres panneaux solaires de haute qualité (rien à voir avec le bull-shit chinois) et des centaines de milliers de Japonais se sont équipé de panneaux photovoltaïques. On en voit partout dans les quartiers résidentiels de Tokyo où j’aime flâner à ma guise. Mais pas question d’obtenir la moindre subvention de l’Etat qui n’a qu’un mot d’ordre : « la qualité japonaise est inégalable ». Près de 60 % des Japonais sont favorables à un redémarrage des réacteurs nucléaires déclarés aptes à l’exploitation (j’ai lu ça dans le Japan Times il y a quelques jours) car le plan de redressement de Shinzo Abe pourrait être compromis si la balance commerciale continuait à être déficitaire en raison des importations massives d’hydrocarbures comme en France. Maintenant installer des milliers de moulins à vent dans les campagnes japonaises, pas question, je l’ai déjà mentionné dans un précédent billet. On peut d’ailleurs dire sans se tromper que les Japonais, à l’exception d’une infime minorité, n’ont rien à foutre de l’écologie telle qu’elle est pratiquée en Europe, en particulier en Allemagne, en Belgique et au Danemark. A tel point qu’un député socialiste belge de Wallonie s’est senti carrément nerveux quand il a fait un calcul du coût des dizaines de milliers d’éoliennes que les verts veulent faire installer dans les zones favorables. Je le cite : Le député socialiste Claude Eerdekens envisage un avenir sombre, dans lequel ménages wallons et entreprises vont immanquablement s’engluer: «À partir de 2020, les lobbies éoliens recevront une rente de situation durant 20 ans de 700 millions € par an jusqu’en 2040, payés par les contribuables et les entreprises, avec le risque de la délocalisation des entreprises vers des pays plus réalistes».
Il conclut en comparant la participation des ministres Écolo au gouvernement wallon depuis presque 5 ans à une «tragédie pour la Wallonie, qui mettra 20 ans à se remettre de ce désastre». Tout est dit alors que la Belgique est encore le pays le plus nucléarisé (civil) du monde et que ces écologistes abscons ont déclaré la guerre à l’uranium !!!