Espèces en voie de disparition : le changement climatique n’a rien à voir !

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En 2013, je relatais la mort des coraux de par le monde. Naturellement cette mort des coraux fut reprise par les médias et on accusa immédiatement le réchauffement climatique comme pour la soit-disante disparition programmée des ours polaires. Si la disparition des ours polaires n’a jamais pu être vérifiée, au contraire ils prospèrent, le blanchissement des coraux reste toujours d’actualité et on continue à incriminer l’acidification des océans comme en étant la cause première alors qu’il s’agit d’une attaque virale et ce dernier fait a été prouvé (voir le lien sur ce blog). Pour les grenouilles et autres crapauds qui disparaissent, même scénario : c’est la faute du climat, du CO2 et des activités humaines. Pas du tout et des zoologistes sérieux viennent encore de le démontrer.

On sait depuis 1998 que les amphibiens meurent en raison d’attaques fongiques (voir le lien en accès libre) et les spécialistes de l’environnement s’affairent pour tenter de sauver des espèces de grenouilles en voie de disparition dans de nombreuses régions du globe. C’est la tâche presque insurmontable à laquelle s’est consacré Jaime Bosch du Muséum National d’Histoire Naturelle espagnol dans l’île de Mallorca dans l’archipel des Baléares. Cette île est l’hôte du crapaud accoucheur (Alytes muletensis) en voie de disparition en raison de l’infection de sa peau par un champignon pathogène (Batrachochytrium dendrobatidis) qui comme son nom l’indique s’attaque spécifiquement aux batraciens. Si la peau d’un batracien perd ses fonctions de respiration et de perméabilité à l’eau, l’animal est condamné. Ce crapaud ne se trouve que dans l’île de Mallorca et la situation pouvait sembler maîtrisable puisqu’il n’existe que 5 points d’eau où ce crapaud se reproduit. La stratégie du zoologiste a consisté à récupérer des têtards au printemps dans un de ces points d’eau avant qu’ils ne soient contaminés, de les élever au laboratoire dans des conditions sanitaires exemptes de champignon et de les réintroduire à l’automne lors des premières pluies qui alimentent à nouveau les trous d’eau asséchés durant la période estivale sans pluie.

L’accessibilité aux trous d’eau situés dans des canyons profonds est malaisée et il faut parfois se faire hélitreuiller ! Espérant que les pluies laveraient des trous d’eau de tout champignon la réintroduction des crapauds pourrait réussir. Las ! Les crapauds furent à nouveau contaminés. Mais Jaime Bosch ne s’est pas découragé. Il a tenté la décontamination d’un trou d’eau avec du Virkon, du peroxysulfate de potassium utilisé pour « nettoyer » les piscines. Et après avoir réintroduit les crapauds ceux-ci se trouvèrent en parfait état. Après cinq années de travail, il ne reste plus qu’une seule mare à décontaminer sur l’île et Mallorca pourra alors être déclarée officiellement débarrassée du champignon mortel pour les batraciens.

Cette intervention couronnée de succès est unique en son genre mais inapplicable sur d’autres sites comme par exemple les forêts humides d’Amérique Centrale où les batraciens auront bientôt presque tous disparu, mais pas à cause du réchauffement climatique, tout simplement en raison de la présence de ce champignon pathogène qu’on ne peut pas éradiquer totalement car il faudrait désinfecter toute la jungle …

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Vue de l’un des trois trous d’eau du canyon Torrent de Ferrerets sur l’île de Mallorca en cours de désinfection.

Source (et illustrations) en accès libre : http://dx.doi.org/10.1098/rsbl.2015.0874

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/09/13/rechauffement-climatique-non-un-virus/

http://www.pnas.org/content/95/15/9031.full